1800
dimanche 19 octobre
Le capitaine américain William Bainbridge, commandant du George Washington, a été humilié par le dey d’Alger. Bainbridge était venu à Alger afin de payer le tribut annuel que les Etats-Unis versent aux pirates barbaresques. Le dey a exigé que le capitaine apporte des cadeaux non seulement au sultan turc à Constantinople, mais aussi à un émissaire algérois. Il a même obligé le navire américain à hisser le pavillon ottoman jusqu’à son départ.
1805
samedi 18 mai
A la tête d’une escadre, Jérôme Bonaparte, frère de l’Empereur des Français, contraint le dey d’Alger à rendre la liberté des prisonniers français.
1807
La régence d’Alger tente sans succès de rétablir son autorité sur Tunis.
1808
mardi 24 mai
Chargé par Napoléon d’une mission secrète d’espionnage, le Breton Vincent Boutin arrive à Alger en provenance de Tunis. Il doit relever le plan des défenses et des accès portuaires.
dimanche 17 juillet
Vincent Boutin quitte Alger avec ses plans.
1813
La régence d’Alger tente une nouvelle fois sans succès de rétablir son autorité sur Tunis.
1815
vendredi 3 mars
Inquiet de la résurgence des pratiques de piraterie en Méditerranée, le Congrès américain autorise l’ouverture des hostilités contre le dey d’Alger.
en mars ou avril
Assassinat du dey d’Alger Mohamed Kharnadji. Omar Agha lui succède.
vendredi 30 juin
Le dey d’Alger accepte de cesser les actes de piraterie et libère les prisonniers américains après que Stephen Decatur eut menacé de bombarder la ville.
dans l’année
Décès à Fès, au Maroc du mystique musulman [d’origine « algérienne] Abu al-Abbas Ahmad al-Tidjani, soixante dix-neuf ans, fondateur de la confrérie religieuse Tidjaniyya.
1816
?
L’amiral britannique Lord Exmouth se présente devant Alger pour exiger du dey Omar Agha l’arrêt de la piraterie. Celui fait semblant d’accepter mais une fois les navires européens partis, il fait mettre à mort 200 pêcheurs italiens et siciliens qu’il détenait.
mardi 27 août
Afin d’obtenir l’arrêt de la piraterie et la libération de tous les esclaves chrétiens, une flotte anglo-hollandaise (vingt-sept navires, dont cinq de lignes), commandée par les amiraux Exmouth et van Cappelen, bombarde la ville d’Alger et boute le feu à la flotte algéroise : trente-trois navires barbaresques (dont cinq frégates et quatre corvettes) ont été coulés, les fortifications. Plus de 500 000 boulets et 960 obus ont été tirés par les Européens. Les pertes algéroises diffèrent selon les sources (entre 500 ou 600 morts selon W. Shaller, jusqu’à 6 000 tués selon A. Berteuil), tandis que les Britanniques déplorent 128 morts et 690 blessés, et les Hollandais 13 tués et 52 blessés.
mercredi 28 août
Lord Exmouth envoie au dey d’Alger un ultimatum exigeant la fin de la piraterie. Ignorant que la flotte anglo-hollandaise est à court de munitions, le dey accepte les termes de la paix.
mardi 24 septembre
Signature d’un traité de paix entre le dey d’Alger et les Européens : abolition de l’esclavage des chrétiens, libération de 1 083 esclaves et du consul britannique, restitution des rançons payées depuis le début de l’année, versement d’indemnités au consul britannique et excuses du dey.
mercredi 27 novembre
Revenant sur l’accord conclu avec les Européens, les Algérois se relance dans la piraterie.
1817
lundi 8 septembre
Accusé de lâcheté, le dey d’Alger Omar Agha est étranglé par les janissaires. Ali Khodja lui succède.
en septembre ou octobre
Devant l’insécurité grandissante, le dey Ali Khodja abandonne sa résidence de la Djenina pour s’installer dans la Casbah d’Alger.
dans l’année
Epidémie de peste.
Le dey d’Alger reçoit du sultan ottoman une frégate en présent.
1818
samedi 28 février
Le dey d’Alger Ali Khodja meurt de la peste. Hussein ibn al-Hussein, cinquante-trois ans, devient le dernier dey d’Alger.
dimanche 1er mars
Hussein, créditeur des Français Bacri et Busnach, réclame vingt-quatre millions de francs de blé au roi Louis XVIII de France.
1819
jeudi 28 octobre
Le dey d’Alger Hussein accepte de transiger sur la dette du blé due par la France qui est réduite à sept millions de francs (il en recevra quatre en 1820).
dans l’année
Une flotte franco-britannique bloque la rade d’Alger. La France et le Royaume-Uni cherchent à faire pression sur le dey pour obtenir le règlement des dettes envers le Royaume-Uni et l’annulation des dettes françaises.
Tremblement de terre à Mascara : de nombreux morts.
1820
Husayn reçoit quatre millions de francs, sur les sept dus par la France.
1821
Devant l’influence grandissante des puissances européennes, Alger et Tunis signent la paix sous les auspices du sultan ottoman, dont la suzeraineté est réaffirmée. La réconciliation reste cependant formelle.
Les trois millions de francs restant dus par la France à Hussein sont réclamés par d'autres créanciers et mis à la Caisse des dépôts, en attendant le jugement (devant la cour d'Aix).
1824
Les régences d’Afrique du Nord s’engagent dans la campagne turque en Grèce, où elles envoient une flotte sous le commandement d’Ibrahim Pacha.
1824 ou 1825
Une flotte britannique conduite par l’amiral Harry Neal bombarde Alger.
1825
mercredi 2 mars
Un tremblement de terre détruit presque entièrement la ville de Blida : 7 000 personnes sont tuées.
1826
Le dey Hussein écrit au roi de France Charles X pour se plaindre de la longueur du procès d'Aix ; pas de réponse française.
1827
vendredi 27 avril
A la réception officielle de Barïam, Hussein demande à Pierre Deval, consul de France, s'il a une lettre de Charles X. La réponse est négative.
dimanche 29 avril
Lors d’une réception donnée à Alger, le dey Husayn furieux frappe le consul français Pierre Deval de trois coups de chasse-mouches.
mardi 12 juin
Le capitaine de vaisseau français Collet (avec quatre navires) arrive devant Alger exigeant des excuses. Husayn refuse.
samedi 16 juin
Rupture des relations diplomatiques franco-algériennes et blocus des côtes d'Algérie.
dans l’année
Le bey de Constantine détruit le « Bastion de France ».
de 1827 à 1830
Nombreuses escarmouches franco-algériennes.
1829
lundi 3 août
Echec des négociations franco-algéroises : le Provence, vaisseau parlementaire, est bombardé.
1830
dimanche 7 février
Préparatifs français de l'expédition contre Alger.
mardi 25 mai
Départ de Toulon du corps expéditionnaire français contre Alger. Il comprend 37 577 hommes répartis en trois divisions (Loverdo, Berthezène et le duc des Cars) et 27 000 marins, à bord de 103 bâtiments de guerre et 572 navires de commerce. Commandant en chef : le maréchal Louis de Bourmont, ministre de la Guerre. La flotte est sous les ordres de l’amiral Duperré.
du dimanche 13 au lundi 14 juin
Le corps expéditionnaire français en Algérie débarque dans la presqu’île de Sidi Ferruch [aujourd'hui Sidi Fredj] à vingt-cinq kilomètres à l’ouest d’Alger, afin de prendre à revers la puissante forteresse algéroise. Les Français ne rencontrent que peu de résistance : 32 hommes sont tués ou blessés. Hussein Dey rassemble son armée (entre 25 000 et 30 000 hommes mal préparés, dont 3 000 janissaires) et demande l’aide des beys d’Oran, Constantine et Titteri.
samedi 19 juin
Bataille de Staouëli : l’agha Ibrahim, gendre de l’émir Hussein, est repoussé en attaquant les positions françaises. Les vainqueurs s’emparent de l’artillerie turque et de campement des vaincus.
jeudi 24 juin
Début de la bataille de Sidi Khalef. Bourmont se contente d’abord de repousser les assauts algérois dans l’attente de son artillerie.
samedi 26 juin
Une tempête met en grande difficulté la flotte française.
lundi 28 juin
Les Français remportent la bataille de Sidi Khalef.
mardi 29 juin
Les troupes françaises parviennent devant le Fort de l’Empereur, clé de la défense d’Alger au sud. Les ingénieurs entreprennent aussitôt le siège.
jeudi 1er et samedi 3 juillet
Les batteries de mer défendant Alger sont bombardées par la flotte française.
dimanche 4 juillet
Début à quatre heures du matin des tirs de l’artillerie française du général de La Hitte contre le Fort de l’Empereur. A dix heures du matin, les défenses se taisent et les Turcs abandonnent le site après avoir sauter la grosse tour. De cette place, les Français menacent désormais directement la Casbah d’Alger.
lundi 5 juillet
Suite à la perte du Fort de l’Empereur, le dey Hussein est contraint de signer la capitulation d’Alger à El Biar (Djenane Raïs-Hamidou, 17, rue Lamari Ali). Les troupes européennes entrent dans la ville. En vingt jours, l’expédition a coûté la vie 415 Français (dont l’un des quatre fils du maréchal de Bourmont, Amédée) et fait 2 160 blessés. Les pertes algéroises sont estimées entre 600 et 1 500 morts).
mardi 15 juillet
Le dey d’Alger Hussein refuse la proposition du Bey de Constantine de l'accueillir pour poursuivre la lutte dans les montagnes du Beylicat de l'Est. Il part en exil et s’embarque avec sa famille à destination de l’Italie (avant de rejoindre l’Egypte).
vendredi 13 août
Louis-Philippe nomme le général et baron Bertrand Clauzel à la tête de l’armée d’Afrique.
dimanche 15 août
Le recrutement des 500 premiers zouaves (Kabyles d’Algérie) est fait par le général en chef de l'expédition d'Alger, le comte de Bourmont, sur les conseils et un Mémoire du colonel Alfred d'Aubignosc.
jeudi 2 septembre
Le général Clauzel débarque à Alger.
en septembre
Un commissaire du Roi, faisant fonction de maire, est installé à Alger.
vendredi 1er octobre
Le général Clauzel crée officiellement le corps des zouaves, formé de deux bataillons.
lundi 22 novembre
A soixante kilomètres au sud-ouest d’Alger, le général Clauzel fait occuper la ville de Médéa, capitale de la province du Titteri (rapidement abandonnée).
mardi 14 décembre
Une escadre française sous les ordres du capitaine Louis de Bourmont s’empare du port de Mers el-Kébir, près d’Oran.
samedi 18 décembre
Convention franco-tunisienne. Le bey de Tunis Hussein II propose son aide pour l’expédition française en l’Algérie.
dans l’année
Les habitants de Tlemcen sollicitent la protection du sultan marocain, qui envoie son beau-père et cousin Mulay 'Ali ibn Suliman, qu’il nomme gouverneur de Tlemcen. Bien accueillis, les marocains rencontrent cependant l’hostilité des Kouloughlis et des Arabes restés fidèles aux Turcs. L’armée du nouveau gouverneur pille les opposants, qui se rapprochent des Français.
La population algérienne est évaluée à trois millions de d’habitants, dont 20 000 Juifs.
Les Français mettent la main sur le légendaire trésor de la Casbah, évalué à quarante-huit millions (il disparaîtra partiellement et mystérieusement pendant son transfert en France...).
1831
mardi 4 janvier
Les troupes françaises du général Danrémont s’emparent d'Oran (qui compte alors 10 000 habitants).
vendredi 7 janvier
Suite à l’accord avec la France en 1830, le bey de Tunis Hussein II propose ses services à la France. Il espère obtenir Constantine et placer un de ses frères au gouvernement d’Oran. Mais les violences exercées par ses troupes en Algérie font scandale et Paris ne ratifie pas la convention.
vendredi 4 février
Ahmad Bey, l’un des frères du bey de Tunis, devient gouverneur d’Oran. Mais les violences exercées par les troupes tunisiennes le rendent rapidement impopulaire.
lundi 21 février
Le général Bertrand Clauzel est remplacé comme commandant en chef en Algérie par le général Pierre Berthezène.
mercredi 9 mars
Loi autorisant les généraux français commandant les pays occupés à former des corps militaires composés d’indigènes et d’étrangers. C'est la première consécration des tirailleurs, zouaves, chasseurs indigènes, légionnaires...
mercredi 29 juin
Le général Berthezène occupe pour la deuxième fois Médéa, capitale du Titteri située au sud-ouest d’Alger. La ville avait déjà été prise en novembre 1830 avant d’être abandonnée (ce qui sera de même cette fois-ci).
mercredi 17 août
Les violences des troupes du bey de Tunis faisant scandale, le gouvernement français revient sur la convention franco-tunisienne et reprend directement en charge l’administration de la ville d’Oran. Les relations franco-tunisiennes se refroidissent.
en septembre
Le général Berthezène nomme à Oran le commissaire du roi Pujol, capitaine de cavalerie en retraite, blessé à la main droite sous l'Empire.
jeudi 1er décembre
Ordonnance française créant le poste d'Intendant civil.
mardi 6 décembre
Le général Savary, 1er duc de Rovigo, remplace en Algérie le général Berthezène comme commandant en chef.
dans l’année
Le Turc Ahmed contrôle la majeure partie du beylicat de Constantine.
1832
mercredi 21 novembre
Abd el-Kader est proclamé émir de l’Oranie. Chef religieux, il organise une armée régulière de 10 000 hommes.
dans l’année
Soulèvement d’Abd el-Kader et Hadjd Ahmad contre les Français.
1833
lundi 29 avril
Le général Théophile Voirol remplace le général Savary, duc de Rovigo, comme commandant en chef en Algérie.
dimanche 29 septembre
Les Français du général Trézel s’emparent de Bejaïa [Bougie].
dans l’année
Les Français s’emparent de Mostaganem.
1834
lundi 24 février
Sans consulter le gouvernement français, le général Louis Desmichel a signé un traité avec Abd el-Kader : le chef berbère reste, avec le titre de commandeur des croyants, souverain de tout l’ouest de l’Algérie (beylik d’Oran), à l’exception des villes d’Oran, de Mostaganem et d’Arzew.
mardi 20 mai
Le gouvernement français annonce son intention de garder Alger de façon permanente.
mardi 22 juillet
La France annexe la Régence d'Alger. Le commandement et l'administration « des possessions françaises dans le nord de l'Afrique » sont confiés à un gouverneur général assisté d'un Conseil consultatif ; il dépend du ministère de la guerre.
mercredi 10 septembre
Ordonnance prescrivant la formation à Alger d’un corps de cavaliers indigènes sous la dénomination de spahis réguliers.
samedi 27 septembre
Le général Voirol n’est plus commandant des territoires français en Algérie.
dans l’année
Le général Jean-Baptiste Drouet est nommé gouverneur général des possessions françaises dans le nord de l’Afrique.
Louis Charles Philippe d'Orléans (fils de Louis-Philippe) devient lieutenant-général en Algérie.
Les Français s’emparent de Guelma.
1835
mardi 16 juin
Traité du camp des Figuiers Valmy (El Kerma) entre le général Camille Trézel et les aghas des Zmalas (Benaouda Mazari), des Douairs (Mustapha Ben Ismaïl) et le chef des nomades Beni Aâmer (Kadour Ben El Morsly). Refusant de payer la zakât à l’émir Abd el-Kader, les Zmalas et les Douairs se reconnaissent sujets, tributaires et soldats de la France.
vendredi 26 juin
Combat de la forêt Moulay-Ismaïl, près de la ville de Sig : victoire d’Abd el-Kader. Le colonel Oudinot est tué.
dimanche 28 juin
Une embuscade tendue par Abd el-Kader au défilé de la Macta fait 500 victimes parmi les soldats français du général Trézel. Celui-ci est obligé de se replier sur Arzew. La France décide d’envoyer des renforts en Algérie.
mercredi 8 juillet
Le maréchal baron Bertrand Clauzel est de nouveau envoyé en Algérie comme gouverneur général des possessions françaises dans le nord de l’Afrique. Il remplace le général Drouet d’Erlon.
jeudi 3 décembre
Clauzel et le duc d'Orléans battent Abd el-Kader sur l'Ebra.
samedi 12 décembre
Le duc d'Orléans et le maréchal Clauzel chassent Abd el-Kader de Mascara, sa capitale.
1836
lundi 4 avril
Troisième occupation française de Médéa, la capitale de la province du Titteri située à soixante kilomètres au sud-ouest d’Alger. Prise une première fois en 1830, puis une deuxième en 1831, la ville avait été à chaque fois abandonnée par la suite (ce qui sera de nouveau le cas cette fois-ci).
lundi 25 avril
Le général d'Arlanges est battu à Sidi Yakoub, sur la Tafna, par une contre-offensive d’Abd el-Kader.
mercredi 6 juillet
Bataille de l’oued Sikkak : les 6 000 soldats français du général Bugeaud ont remporté près de Tlemcen une nette victoire sur les 9 000 combattants d’Abd el-Kader. Les vaincus déplorent 1 500 morts, blessés et prisonniers, les vainqueurs 32 tués et 70 blessés.
dimanche 13 novembre
Départ de l’expédition française contre le dernier dignitaire de la régence d’Alger, Ahmed Bey de Constantine : 8 040 hommes ont quitté Bône [Annaba] sous les ordres du maréchal Clauzel (conseillé par Joseph Vantini). Louis d’Orléans, duc de Nemours (et fils du roi Louis-Philippe), fait partie de l’armée.
vendredi 18 novembre
L’armée du général Clauzel franchit le col de Râs-el-Akba. Alors que les Français ne sont plus qu’à deux jours de marche de Constantine, le mauvais temps s’abat sur la troupe.
samedi 19 novembre
Pluie, grêle et même neige s’abattent sur les troupes de Clauzel.
dimanche 20 novembre
Le maréchal Clauzel reprend sa marche sur Constantine, en laissant derrière lui une arrière-garde et les bagages. Plusieurs soldats meurent de froid, d’autres ont les pieds gelés.
lundi 21 novembre
Après avoir franchi le Bou-Merzoug, l’armée du général Clauzel se présente devant Constantine, dont la défense est assurée par un ravin naturel de 60 mètres de large et par une garnison de 1 500 Berbères et Arabes. Les Français parviennent à enlever plusieurs positions extérieures et à faire donner leur artillerie contre la porte El-Cantara, mais la ville semble imprenable. De nombreux soldats européens ne sont plus en état de combattre à cause du mauvais temps.
mardi 22 novembre
Alors qu’une forte neige tombe sur Constantine et que le vent est glacial, les soldats français doivent repousser une sortie des combattants musulmans.
mercredi 23 novembre
Une nouvelle attaque française contre Constantine est repoussée par les défenseurs.
nuit du mercredi 23 au jeudi 24 novembre
De nombreux soldats français sont tués ou blessés dans deux nouvelles attaques simultanées contre Constantine.
jeudi 24 novembre
Le maréchal Clauzel ordonne de battre en retraite dans la précipitation et par une météo toujours aussi difficile. L’arrière-garde française est aussitôt attaquée par la garnison et des cavaliers arabes et berbères.
samedi 26 novembre
Toujours harcelé par les guerriers musulmans, l’armée du maréchal Clauzel campe à Sidi Tamtam.
dimanche 27 novembre
Les forces du bey de Constantine abandonnent la poursuite de l’armée française.
lundi 28 novembre
Les restes de l’armée du maréchal Clauzel arrivent à Guelma. L’expédition est un échec catastrophique avec 1 453 morts et 304 blessés en quinze jours.
en décembre
Le général Clauzel s’empare de Mascara.
Danrémont remplace Clauzel à la tête des troupes françaises en Algérie.
dans l’année
Victoire de l'Hafrah, prise de Mostaganem. Clauzel soumet les tribus du Cheliff et chasse le représentant de l’émir à Médéa, déserté par sa population. Considérant que la menace est conjurée à l’ouest, il destitue le bey de Constantine et nomme à sa place le chef d’escadron Youssouf, qui s’établit provisoirement à Bône.
Abd el-Kader est victorieux à Rachgoun.
1837
en janvier
Clauzel enlève Tlemcen, où il installe une garnison.
lundi 12 février
Le général Damrémont est nommé gouverneur général de l’« Algérie » à la place du maréchal Clauzel (Bugeaud commande à Oran). Danrémont a pour instruction de se limiter à l’occupation restreinte.
mercredi 30 mai
Traité de Tafna signé entre le général Bugeaud et l’émir Abd el-Kader dont l’autorité est reconnue par la France sur près des deux tiers de l’« Algérie » (provinces de Titteri et d’Oran, à l’exception des villes d’Oran, d’Arzew et de Mostaganem). Les Français se chargent d’exiler ses propres opposants. Le chef Algérien disposera de 59 000 combattants.
en été
Danrémont entre en contact avec le bey de Constantine, Ahmed, pour obtenir une Convention du même genre que celle signée avec Abd el-Kader.
dimanche 19 août
Le bey Ahmed de Constantine rejette l’ultimatum de Damrémont.
lundi 1er octobre
Onze mois après l’échec catastrophique d’une première expédition, les Français reprennent l’offensive contre Constantine : 10 000 hommes et 60 canons quittent le camp de Merdjez-Hammar, près de Bône [Annaba], sous les ordres directs du général Danrémont, gouverneur-général de l’Algérie. Comme en 1836, le duc de Nemours, fils du roi Louis-Philippe, participe à l’expédition. Dans la soirée, la troupe campe sur les hauteurs de Rez-el-Akba.
mardi 10 octobre
L’expédition du général Damrémont met le siège devant Constantine, défendue par 6 000 hommes.
mercredi 11 octobre
Début des tirs de l’artillerie française contre les murailles de Constantine, entre les portes Bal-el-Oued et Bab-el-Decheddid.
vendredi 12 octobre
Le général Damrémont est tué par un boulet de canon lors du siège de Constantine. Le général Valée lui succède comme gouverneur-général intérimaire de l’« Algérie » et chef de l’expédition contre Constantine.
samedi 13 octobre
Après sept jours de siège, les zouaves et autres soldats du colonel Lamoricière lancent le premier assaut sur Constantine à travers la brèche provoquée dans la muraille par les boulets de canon. A l’issue de combats de rue, la ville, dernier bastion de la domination turque en Algérie, tombe aux mains des Européens. Les Français déplorent 146 tués et 520 blessés.
dimanche 11 novembre
Le général Valée est fait maréchal de France.
fin novembre
Le gros de l’armée du général Valée rentre à Bône, en laissant à Constantine une garnison sous les ordres du général Bernelle.
samedi 1er décembre
Le maréchal Valée est officiellement nommé gouverneur général de l’ « Algérie ».
dans l’année
Blida est défendue avec succès par l’officier Franciade Duvivier.
Originaire de Mostaganem [aujourd’hui en Algérie], Muhammad Ibn Ali al-Sanusi établit près de La Mecque la première zawiya de l’ordre qui prendra son nom (Senoussi).
1838
vendredi 10 août
Création de l’évêché d’Alger.
samedi 25 août
Le prêtre bordelais Antoine Dupuch, trente-huit ans, est nommé premier évêque d’Alger.
dans l’année
Occupation de Blida et Sétif.
Abd el-Kader entreprend la réorganisation administrative de son territoire, divisé en califats, en respectant l’organisation politique tribale. Il ne partage son pouvoir de décision avec l’assemblée tribale qu’en ce qui concerne la conduite de la guerre sainte.
Décès à Alexandrie d’Hussein ibn al-Hussein. Celui qui fut le dernier dey d’Alger (1818-1830) avait soixante-treize ans.
1839
dimanche 5 mai
En préparation de la future guerre inévitable contre les Français, le chef algérien Abd el-Kader obtient le soutien du sultan du Maroc, ainsi que la concession du territoire situé entre la ville d’Oujda et le fleuve Tafna.
lundi 13 mai
Les Français occupent le port de Djidjel [Jijel].
en août
Abd el-Kader proclame le jihad.
lundi 14 octobre
Le ministre français de la Guerre appelle « Algérie » la zone occupée par la France.
du mercredi 16 octobre au samedi 2 novembre
« Chevauchée des Portes de fer » du duc d'Orléans, de Constantine à Alger (via Sétif). Le maréchal Valée a fait traverser ce territoire contesté par Abd el-Kader.
lundi 18 novembre
Estimant que l’expédition du duc d’Orléans dans la chaîne des Bibans est une rupture du traité de Tafna, Abd el-Kader reprend la guerre contre les Français. Les deys de Miliana et Médéa franchissent la Chiffa et envahissent la Mitidja, massacrant les colons européens et détruisant la plupart des fermes.
fin d’année
Le maréchal Valée reçoit des renforts. Il se trouve à la tête d’une armée de 60 000 hommes, mais ses succès restent limités en raison de la politique d’occupation restreinte.
mardi 31 décembre
Abd el-Kader est battu.
dans l’année
Abd el-Kader a constitué une armée régulière de 10 000 hommes instruits par les Turcs et des déserteurs européens. L’émir dispose d’une fabrique d’arme à Miliana, d’une fonderie de canon à Tlemcen, et reçoit des armes européennes par le Maroc.
1840
mercredi 15 janvier
Le général Bugeaud pose la question de la politique française en Algérie devant la Chambre : l'alternative est selon lui l'évacuation immédiate ou l'occupation totale.
du dimanche 2 au jeudi 6 février
A Mazagran, 123 soldats français résistent victorieusement à 1 200 Arabes. La conquête totale du pays est décidée.
jeudi 12 mars
Prise de Cherchell par les Français.
Combat de Tem-Salmet (dit aussi de Misserghin) disputé à l’ouest d’Oran. 2 000 têtes de bétail volées par surprise dans la matinée par un lieutenant d’Abd el-Kader (Bou-Hamedi) sont récupérées quelques heures plus tard par trois escadrons de spahis commandés par le colonel Jusuf mais ceux-ci sont attaqués au retour par 8 000 cavaliers arabes. A l’issue d’un âpre affrontement, les 850 spahis parviennent à rejoindre Misserghin en laissant trente-neuf hommes derrière. 300 Arabes ont été tués.
vendredi 13 mars
Les cadavres décapités des trente-neuf spahis perdus la veille sont retrouvés.
lundi 27 avril
Combat de l’Affroun. Début d’une série d’affrontements entre Français et cavaliers arabes.
mardi 12 mai
Début de la quatrième expédition français contre Médéa, la capitale du Titteri, à soixante kilomètres au sud-ouest d’Alger. Après avoir emporté les premiers postes de défense, la 1re division franchit le col de Mouzaïa sous les ordres du duc d’Orléans (secondé par les généraux Duvivier et d’Houdetot et par le colonel de Lamoricière. Les zouaves du colonel Changarnier parviennent au sommet du point culminant de la chaîne de l’Atlas. Les jours suivants vont être utilisés par le génie français pour construire une route donnant plus facilement accès à Médéa.
dimanche 17 mai
L’armée française arrive devant Médéa. La ville est aussitôt désertée par ses défenseurs et occupée par le duc d’Orléans. A la différence des expéditions de 1830, 1831 et 1836, la ville ne sera cette fois pas abandonnée.
lundi 18 mai
Prise de Miliana.
mercredi 20 mai
Combat du bois des Oliviers. A neuf heures du matin, l’armée du duc d’Orléans quitte Médéa après avoir laissé sur place une garnison. Sur un ravin étroit de la route de Miliana, l’arrière-garde (17e léger du colonel Bedeau) tombe dans une embuscade tendue par les cavaliers d’Abd-el-Kader. La fusillade et les charges durèrent plusieurs heures avant que les troupes arabes ne se retirent vers dix-sept heures. Les morts sont nombreux dans chaque camp.
dimanche 1er novembre
Arrêté confisquant les biens des Arabes ayant lutté contre la France.
lundi 9 novembre
Enlèvement des matamores de Bou-Chouicha : en prévision d’une prochaine attaque des guerriers d’Abd el-Kader, les troupes françaises effectuent à neuf heures du matin une razzia sur les stocks de grains situés sur la rive droite de l’oued Tlelat, près de Makedra, au sud-est d’Oran. L’opération est achevée à quinze heures : 200 sacs de blé et 200 sacs d’orge ont été saisis et chargés sur des mulets.
mardi 10 novembre
Revenant du raid sur Bou-Chouicha, l’arrière-garde française est attaquée par des cavaliers chargeant depuis les hauteurs. Le colonel français Ange de Maussion et une vingtaine d’hommes d’Abd el-Lader ont été tués.
mardi 29 décembre
Le général Bugeaud est nommé gouverneur général de l'Algérie. Il remplace le maréchal Valée.
dans l’année
Médéa est défendue avec succès par l’officier Franciade Duvivier.
1841
jeudi 14 janvier
Combat de Sidi Sakdar ; le futur maréchal Bosquet est blessé.
en janvier
Le maréchal Valée quitte le gouvernement général de l’Algérie.
lundi 22 février
Le général Bugeaud prend officiellement possession de son gouvernement d'Algérie.
mardi 4 mai
Alexis de Tocqueville s'embarque avec son frère Hippolyte et Gustave de Beaumont à Toulon, afin d'effectuer le voyage en Algérie qu'il projetait depuis un an.
samedi 15 mai
Départ de Tocqueville d'Alger par mer en compagnie du général Bugeaud, qui part attaquer Tagdempt, capitale de l'émir Abd el-Kader. Tocqueville gagne Mostaganem où il rencontre le général Lamoricière avec lequel il est en relation depuis plusieurs années.
mardi 18 mai
Bugeaud part en campagne contre l'émir Abd el-Kader.
samedi 22 mai
Tocqueville est de retour à Alger. Un retard du paquebot qui devait l'emmener à Bône lui donne l'occasion d'enquêter sur l'état du pays auprès des fonctionnaires civils et de quelques Arabes.
lundi 31 mai
Tocqueville part avec un convoi vers Constantine, mais, atteint de dysenterie, doit renoncer à enquêter sur les opérations militaires de pacification.
au printemps
L’armée française remporte une série de victoires dans l’ouest du pays. Elle occupe Mascara, puis Boghar, Taza (Maroc) et Saïda, razziant les tribus favorables à l’émir Abd el-Kader et détruisant les récoltes et les silos à grains. Abd el-Kader fait en vain appel au sultan ottoman.
vendredi 11 juin
Alexis de Tocqueville est de retour à Toulon.
samedi 17 ou lundi 19 juillet
Combat de l’Oued Melah.
mardi 7 décembre
Une ordonnance crée en Algérie un corps unique de cavaliers indigènes (spahis). Leur emploi depuis plus de dix ans par le corps expéditionnaire français est ainsi régularisé.
1842
mardi 1er février
Bugeaud prend Tlemcen.
en mai
Bugeaud prend El-Asnam, qui est rebaptisée Orléansville. Il met le pays à feu et à sang entre Miliana et Cherchell. Pour la première fois, des communications terrestres sont établies entre Alger et Oran.
samedi 4 juin
Combat d’Aïn Foddah.
dans l’année
Le duc Louis Charles Philippe d'Orléans n'est plus lieutenant-général en Algérie.
1843
début d’année
Des révoltent éclatent dans la vallée du Chélif, obligeant les Français à y implanter des établissements militaires permanents.
en février
Le général Bugeaud, gouverneur de l’Algérie, est promu maréchal de France.
mardi 16 mai
A Taguine, près de Médéa, les 500 hommes du duc d’Aumale (fils du roi Louis-Philippe) s’emparent de la Smala d’Abd el-Kader, véritable capitale ambulante comptant 30 000 hommes de sa famille et des tribus fidèles, encadrée par 5 000 réguliers et traînant derrière elle ses trésors, ses biens et ses troupeaux. 3 000 prisonniers et un riche butin tombent entre les mains du duc. Le chef algérien est contraint de se réfugier dans le désert (puis au Maroc).
mercredi 24 mai
Le gouverneur Bugeaud confisque 200 000 hectares de terres habbous (propriétés religieuses) au profit des colons européens, dont 168 000 ha autour d’Alger. Les populations indigènes se retirent vers le sud.
lundi 19 juin
Le comte Achille Baraguey d’Hilliers est nommé commandant de la province de Constantine.
lundi 31 juillet
Bugeaud annonce que « la guerre sérieuse est finie ».
dimanche 6 août
Le comte Achille Baraguey d’Hilliers est nommé lieutenant général.
samedi 11 novembre
Le meilleur lieutenant d’Abd el-Kader, Ben Alllah, est vaincu et tué par les Français à la bataille de Sidi Yahia.
dans l’année
Bugeaud, promu maréchal, fonde la cité d'Orléansville (aujourd'hui Ech-Cheliff), dans la plaine du Chélif.
Création de la garnison de Sidi Bel Abbes, base de la légion étrangère française.
Prise du port de Ténès.
1844
début d’année
Réfugié au Maroc, Abd el-Kader parvient à convaincre le sultan Mulay Abd ar-Rahman à la frontière avec l’Algérie. Devant la multiplication des incidents de frontière, les soldats français construisent un fort à Lalla-Marnia [Maghnia], ce que le sultan marocain considère comme une violation de son territoire.
jeudi 1er février
Arrêté organisant les bureaux des Affaires arabes, gérés par le commandement français. Une direction des Affaires arabes supervise les bureaux locaux dans les provinces d’Alger, Oran et Constantine.
? mai
Bugeaud attaque avec succès à Ouarezzedine les Flissas, tribu kabyle vivant entre l’Issers et le Sebaou.
jeudi 30 mai
Des troupes marocaines attaquent des soldats français dans l’Oranais et « viennent insulter le général de Lamoricière ». Afin de ne pas froisser les Britanniques, Bugeaud ouvre des pourparlers avec le caïd d’Oujda, mais les négociations sont rompues par une attaque de la cavalerie marocaine.
Victoire de Lamoricière à la Mouila.
mardi 11 juin
La première enfumade réalisée par l’armée française contre des rebelles algériens est ordonnée par Cavaignac contre des Sbéahs qui venaient d’assassiner des colons et des caïds nommés par les Français. Plusieurs dizaines de personnes, dont des femmes et enfants, meurent dans une grotte.
samedi 15 juin
Nouvelle attaque marocaine.
mercredi 19 juin
Afin d’inciter le gouvernement marocain à négocier, Bugeaud occupe Oujda, dans le nord-est du Maroc, puis se retire. Le sultan refuse de céder.
mercredi 3 juillet
Troisième attaque marocaine en Algérie.
mardi 6 août
Début véritable des hostilités entre la France et le Maroc, qui soutient le rebelle algérien Abd el-Kader. Les négociations conduites par le prince de Joinville ayant échoué, la flotte française bombarde Tanger.
mercredi 14 août
Bataille d’Isly : les troupes marocaines sont surprises dans la matinée par Bugeaud sur l’oued Isly, non loin de la frontière algéro-marocaine. Après avoir résisté à la charge de 20 000 à 25 000 cavaliers marocains, les 11 000 soldats français ont réussi à mettre en déroute les forces ennemies. Les Marocains déplorent 800 morts, les Français 27 tués et 96 blessés. Les vainqueurs se sont emparés de onze canons, dix-huit drapeaux, divers approvisionnements et toutes les tentes que les Marocains avaient établi à Djarf el-Akhdar.
jeudi 15 août
Les Français du prince de Joinville bombardent le port marocain de Mogador [Essaouira].
dimanche 25 août
Fin de la guerre contre le Maroc : le sultan demande la paix.
mardi 10 septembre
Traité de Tanger signé pour la France par le prince de Joinville : licenciement des troupes marocaines de la frontière avec l’Algérie, internement en cas de capture ; Abd el-Kader, gendre du sultan du Maroc, est expulsé de ce pays. En échange, les troupes françaises évacuent Mogador et Oujda.
vendredi 4 octobre
Ordonnance réglant le droit de propriété en Algérie et autorisant les expropriations des indigènes.
dans l’année
Naissance du premier journal d’Oran, l’Echo d’Oran.
1845
mardi 18 mars
Convention de Lalla Marnia [Maghnia] complétant le traité de Tanger (10 septembre 1844) : délimitation de la frontière algéro-marocaine.
mardi 15 avril
Ordonnance dotant l'Algérie d'un régime administratif cohérent, apparemment adapté aux réalités de la totalité du territoire conquis.
mercredi 18 juin
A l’ouest d’Alger, le colonel Pélissier fait asphyxier plusieurs centaines de personnes (au moins 760) des Ouled Riah, hommes, femmes et enfants, qui s’étaient réfugiées dans les grottes de Khartani, à Ghar-el-Frechih, dans la région du Dahra.
mercredi 2 juillet
Ordonnance créant en Algérie trois régiments de spahis : le 1er régiment à Alger, le deuxième à Oran, le troisième à Bône.
mercredi 6 août
La convention de Lalla Maghnia est ratifiée à Larache.
du vendredi 8 au mardi 12 août
Saint-Arnaud fait emmurer vivant environ 500 rebelles qui s’étaient retranchés dans une grotte située entre Ténès et Mostaganem.
lundi 22 septembre
Affaire du marabout de Sidi Brahim.
du mardi 23 au jeudi 25 septembre
Combats de Sidi-Brahim entre français et guerriers d'Abd el-Kader. Les Français sont battus (450 morts).
samedi 27 septembre
Reddition de la garnison française d'Ain Temouch.
mardi 9 décembre
Premier évêque d’Alger (depuis 1838), Mgr Antoine Dupuch se retire à l’âge de quarante-cinq ans.
dans l’année
Révolte de Bou Maâza dans l’Ouarsenis et la Dahara.
Pacification de l’Aurès.
Les attributions du gouverneur général sont révisées.
1846
1847
mardi 13 avril
Le rebelle Bou Maâza se rend au colonel de Saint-Arnaud.
en juillet
Abd el-Kader, repoussé de la Mitidja, rentre au Maroc par Figuig.
samedi 11 ou mardi 21 septembre
Le duc d'Aumale, fils du roi Louis-Philippe, est nommé gouverneur général de l’Algérie en remplacement du général Bugeaud.
jeudi 23 décembre
Le général Lamoricière, commandant de la division d’Oran, s’engage au nom de la France que si Abd el-Kader se rendre il soit conduit à Alexandrie (Egypte) ou Saint-Jean d’Acre (Palestine).
vendredi 24 décembre
Reddition d’Abd el-Kader : à Nemours [aujourd’hui Ghazaouet], près de la frontière marocaine, le chef de la résistance algérienne se rend au général Lamoricière et au duc d'Aumale, sur la promesse d’un exil au Proche-Orient (un engagement qui ne sera pas respecté). Il est embarqué pour la France, avec sa suite.
mardi 28 décembre
Abd el-Kader débarque à Toulon. Il est interné au fort Lamarque.
dans l’année
Prise de Sétif.
Création du consistoire provincial d’Oran.
Suite à une sécheresse dramatique de plusieurs mois, une épidémie de choléra frappe et décime la population d’Oran.
1848
samedi 8 janvier
Une tempête de neige « renversa un convoi du train, entre Aumale et Alger, et causa la mort d'une partie de l’expédition ».
en janvier
Les Français prennent le port Skikda, rebaptisé Philippeville.
jeudi 24 février
Suite à la révolution parisienne et à l’abdication de son père, le prince Henri d’Orléans, duc d’Aumale, se démet de ses fonctions de gouverneur-général de l’Algérie. Il s’exile en Angleterre.
vendredi 25 février
Le général Cavaignac devient gouverneur de l'Algérie (mais il est nommé peu après ministre de la Guerre).
en mars
Le général Randon reçoit la direction des affaires de l’Algérie au ministère de la Guerre.
en avril
Abd el-Kader est transféré de Toulon à Pau.
Le général de Saint-Arnaud est nommé commandant de la subdivision de Mostaganem.
mardi 12 septembre
Décret créant la ville de Batna, dans les Aurès.
jeudi 2 novembre
Abd el-Kader est transféré de Pau à Amboise.
dans l’année
Les attributions du gouverneur général sont réduites (service des cultes, de l'instruction publique, de la justice et des douanes).
L'Algérie forme trois départements français.
Les Français aménagent un port artificiel à Oran, Mers el-Kébir.
1849
dimanche 7 octobre
Le général Herbillon arrive devant l’oasis de Zaatcha, entre Biskra et Ouargla. Son corps expéditionnaire, comprenant 4 000 soldats, met le siège devant le ksar fortifié où se sont retranchés les 400 hommes de Bou Ziam.
du jeudi 11 octobre au samedi 17 novembre
1 817 décès sont déclarés à l’état civil d’Oran suite à une épidémie de choléra.
lundi 26 novembre
Après cinquante-trois jours de siège, l’oasis de Zaatcha, dernier bastion des nomades de Bou Ziam, est pris par les troupes françaises du général Herbillon. Sur les 7 000 soldats français engagés, 1 500 (dont trente officiers) ont été tués ou blessés au combat et 600 autres sont morts du choléra. Tous les habitants de Zaatcha, sans exceptions, dont les femmes et les enfants, ont été massacrés.
dans l’année
Révoltes.
Le général de Saint-Arnaud est nommé commandant de la subdivision d’Alger.
dimanche 19 octobre
Le capitaine américain William Bainbridge, commandant du George Washington, a été humilié par le dey d’Alger. Bainbridge était venu à Alger afin de payer le tribut annuel que les Etats-Unis versent aux pirates barbaresques. Le dey a exigé que le capitaine apporte des cadeaux non seulement au sultan turc à Constantinople, mais aussi à un émissaire algérois. Il a même obligé le navire américain à hisser le pavillon ottoman jusqu’à son départ.
1805
samedi 18 mai
A la tête d’une escadre, Jérôme Bonaparte, frère de l’Empereur des Français, contraint le dey d’Alger à rendre la liberté des prisonniers français.
1807
La régence d’Alger tente sans succès de rétablir son autorité sur Tunis.
1808
mardi 24 mai
Chargé par Napoléon d’une mission secrète d’espionnage, le Breton Vincent Boutin arrive à Alger en provenance de Tunis. Il doit relever le plan des défenses et des accès portuaires.
dimanche 17 juillet
Vincent Boutin quitte Alger avec ses plans.
1813
La régence d’Alger tente une nouvelle fois sans succès de rétablir son autorité sur Tunis.
1815
vendredi 3 mars
Inquiet de la résurgence des pratiques de piraterie en Méditerranée, le Congrès américain autorise l’ouverture des hostilités contre le dey d’Alger.
en mars ou avril
Assassinat du dey d’Alger Mohamed Kharnadji. Omar Agha lui succède.
vendredi 30 juin
Le dey d’Alger accepte de cesser les actes de piraterie et libère les prisonniers américains après que Stephen Decatur eut menacé de bombarder la ville.
dans l’année
Décès à Fès, au Maroc du mystique musulman [d’origine « algérienne] Abu al-Abbas Ahmad al-Tidjani, soixante dix-neuf ans, fondateur de la confrérie religieuse Tidjaniyya.
1816
?
L’amiral britannique Lord Exmouth se présente devant Alger pour exiger du dey Omar Agha l’arrêt de la piraterie. Celui fait semblant d’accepter mais une fois les navires européens partis, il fait mettre à mort 200 pêcheurs italiens et siciliens qu’il détenait.
mardi 27 août
Afin d’obtenir l’arrêt de la piraterie et la libération de tous les esclaves chrétiens, une flotte anglo-hollandaise (vingt-sept navires, dont cinq de lignes), commandée par les amiraux Exmouth et van Cappelen, bombarde la ville d’Alger et boute le feu à la flotte algéroise : trente-trois navires barbaresques (dont cinq frégates et quatre corvettes) ont été coulés, les fortifications. Plus de 500 000 boulets et 960 obus ont été tirés par les Européens. Les pertes algéroises diffèrent selon les sources (entre 500 ou 600 morts selon W. Shaller, jusqu’à 6 000 tués selon A. Berteuil), tandis que les Britanniques déplorent 128 morts et 690 blessés, et les Hollandais 13 tués et 52 blessés.
mercredi 28 août
Lord Exmouth envoie au dey d’Alger un ultimatum exigeant la fin de la piraterie. Ignorant que la flotte anglo-hollandaise est à court de munitions, le dey accepte les termes de la paix.
mardi 24 septembre
Signature d’un traité de paix entre le dey d’Alger et les Européens : abolition de l’esclavage des chrétiens, libération de 1 083 esclaves et du consul britannique, restitution des rançons payées depuis le début de l’année, versement d’indemnités au consul britannique et excuses du dey.
mercredi 27 novembre
Revenant sur l’accord conclu avec les Européens, les Algérois se relance dans la piraterie.
1817
lundi 8 septembre
Accusé de lâcheté, le dey d’Alger Omar Agha est étranglé par les janissaires. Ali Khodja lui succède.
en septembre ou octobre
Devant l’insécurité grandissante, le dey Ali Khodja abandonne sa résidence de la Djenina pour s’installer dans la Casbah d’Alger.
dans l’année
Epidémie de peste.
Le dey d’Alger reçoit du sultan ottoman une frégate en présent.
1818
samedi 28 février
Le dey d’Alger Ali Khodja meurt de la peste. Hussein ibn al-Hussein, cinquante-trois ans, devient le dernier dey d’Alger.
dimanche 1er mars
Hussein, créditeur des Français Bacri et Busnach, réclame vingt-quatre millions de francs de blé au roi Louis XVIII de France.
1819
jeudi 28 octobre
Le dey d’Alger Hussein accepte de transiger sur la dette du blé due par la France qui est réduite à sept millions de francs (il en recevra quatre en 1820).
dans l’année
Une flotte franco-britannique bloque la rade d’Alger. La France et le Royaume-Uni cherchent à faire pression sur le dey pour obtenir le règlement des dettes envers le Royaume-Uni et l’annulation des dettes françaises.
Tremblement de terre à Mascara : de nombreux morts.
1820
Husayn reçoit quatre millions de francs, sur les sept dus par la France.
1821
Devant l’influence grandissante des puissances européennes, Alger et Tunis signent la paix sous les auspices du sultan ottoman, dont la suzeraineté est réaffirmée. La réconciliation reste cependant formelle.
Les trois millions de francs restant dus par la France à Hussein sont réclamés par d'autres créanciers et mis à la Caisse des dépôts, en attendant le jugement (devant la cour d'Aix).
1824
Les régences d’Afrique du Nord s’engagent dans la campagne turque en Grèce, où elles envoient une flotte sous le commandement d’Ibrahim Pacha.
1824 ou 1825
Une flotte britannique conduite par l’amiral Harry Neal bombarde Alger.
1825
mercredi 2 mars
Un tremblement de terre détruit presque entièrement la ville de Blida : 7 000 personnes sont tuées.
1826
Le dey Hussein écrit au roi de France Charles X pour se plaindre de la longueur du procès d'Aix ; pas de réponse française.
1827
vendredi 27 avril
A la réception officielle de Barïam, Hussein demande à Pierre Deval, consul de France, s'il a une lettre de Charles X. La réponse est négative.
dimanche 29 avril
Lors d’une réception donnée à Alger, le dey Husayn furieux frappe le consul français Pierre Deval de trois coups de chasse-mouches.
mardi 12 juin
Le capitaine de vaisseau français Collet (avec quatre navires) arrive devant Alger exigeant des excuses. Husayn refuse.
samedi 16 juin
Rupture des relations diplomatiques franco-algériennes et blocus des côtes d'Algérie.
dans l’année
Le bey de Constantine détruit le « Bastion de France ».
de 1827 à 1830
Nombreuses escarmouches franco-algériennes.
1829
lundi 3 août
Echec des négociations franco-algéroises : le Provence, vaisseau parlementaire, est bombardé.
1830
dimanche 7 février
Préparatifs français de l'expédition contre Alger.
mardi 25 mai
Départ de Toulon du corps expéditionnaire français contre Alger. Il comprend 37 577 hommes répartis en trois divisions (Loverdo, Berthezène et le duc des Cars) et 27 000 marins, à bord de 103 bâtiments de guerre et 572 navires de commerce. Commandant en chef : le maréchal Louis de Bourmont, ministre de la Guerre. La flotte est sous les ordres de l’amiral Duperré.
du dimanche 13 au lundi 14 juin
Le corps expéditionnaire français en Algérie débarque dans la presqu’île de Sidi Ferruch [aujourd'hui Sidi Fredj] à vingt-cinq kilomètres à l’ouest d’Alger, afin de prendre à revers la puissante forteresse algéroise. Les Français ne rencontrent que peu de résistance : 32 hommes sont tués ou blessés. Hussein Dey rassemble son armée (entre 25 000 et 30 000 hommes mal préparés, dont 3 000 janissaires) et demande l’aide des beys d’Oran, Constantine et Titteri.
samedi 19 juin
Bataille de Staouëli : l’agha Ibrahim, gendre de l’émir Hussein, est repoussé en attaquant les positions françaises. Les vainqueurs s’emparent de l’artillerie turque et de campement des vaincus.
jeudi 24 juin
Début de la bataille de Sidi Khalef. Bourmont se contente d’abord de repousser les assauts algérois dans l’attente de son artillerie.
samedi 26 juin
Une tempête met en grande difficulté la flotte française.
lundi 28 juin
Les Français remportent la bataille de Sidi Khalef.
mardi 29 juin
Les troupes françaises parviennent devant le Fort de l’Empereur, clé de la défense d’Alger au sud. Les ingénieurs entreprennent aussitôt le siège.
jeudi 1er et samedi 3 juillet
Les batteries de mer défendant Alger sont bombardées par la flotte française.
dimanche 4 juillet
Début à quatre heures du matin des tirs de l’artillerie française du général de La Hitte contre le Fort de l’Empereur. A dix heures du matin, les défenses se taisent et les Turcs abandonnent le site après avoir sauter la grosse tour. De cette place, les Français menacent désormais directement la Casbah d’Alger.
lundi 5 juillet
Suite à la perte du Fort de l’Empereur, le dey Hussein est contraint de signer la capitulation d’Alger à El Biar (Djenane Raïs-Hamidou, 17, rue Lamari Ali). Les troupes européennes entrent dans la ville. En vingt jours, l’expédition a coûté la vie 415 Français (dont l’un des quatre fils du maréchal de Bourmont, Amédée) et fait 2 160 blessés. Les pertes algéroises sont estimées entre 600 et 1 500 morts).
mardi 15 juillet
Le dey d’Alger Hussein refuse la proposition du Bey de Constantine de l'accueillir pour poursuivre la lutte dans les montagnes du Beylicat de l'Est. Il part en exil et s’embarque avec sa famille à destination de l’Italie (avant de rejoindre l’Egypte).
vendredi 13 août
Louis-Philippe nomme le général et baron Bertrand Clauzel à la tête de l’armée d’Afrique.
dimanche 15 août
Le recrutement des 500 premiers zouaves (Kabyles d’Algérie) est fait par le général en chef de l'expédition d'Alger, le comte de Bourmont, sur les conseils et un Mémoire du colonel Alfred d'Aubignosc.
jeudi 2 septembre
Le général Clauzel débarque à Alger.
en septembre
Un commissaire du Roi, faisant fonction de maire, est installé à Alger.
vendredi 1er octobre
Le général Clauzel crée officiellement le corps des zouaves, formé de deux bataillons.
lundi 22 novembre
A soixante kilomètres au sud-ouest d’Alger, le général Clauzel fait occuper la ville de Médéa, capitale de la province du Titteri (rapidement abandonnée).
mardi 14 décembre
Une escadre française sous les ordres du capitaine Louis de Bourmont s’empare du port de Mers el-Kébir, près d’Oran.
samedi 18 décembre
Convention franco-tunisienne. Le bey de Tunis Hussein II propose son aide pour l’expédition française en l’Algérie.
dans l’année
Les habitants de Tlemcen sollicitent la protection du sultan marocain, qui envoie son beau-père et cousin Mulay 'Ali ibn Suliman, qu’il nomme gouverneur de Tlemcen. Bien accueillis, les marocains rencontrent cependant l’hostilité des Kouloughlis et des Arabes restés fidèles aux Turcs. L’armée du nouveau gouverneur pille les opposants, qui se rapprochent des Français.
La population algérienne est évaluée à trois millions de d’habitants, dont 20 000 Juifs.
Les Français mettent la main sur le légendaire trésor de la Casbah, évalué à quarante-huit millions (il disparaîtra partiellement et mystérieusement pendant son transfert en France...).
1831
mardi 4 janvier
Les troupes françaises du général Danrémont s’emparent d'Oran (qui compte alors 10 000 habitants).
vendredi 7 janvier
Suite à l’accord avec la France en 1830, le bey de Tunis Hussein II propose ses services à la France. Il espère obtenir Constantine et placer un de ses frères au gouvernement d’Oran. Mais les violences exercées par ses troupes en Algérie font scandale et Paris ne ratifie pas la convention.
vendredi 4 février
Ahmad Bey, l’un des frères du bey de Tunis, devient gouverneur d’Oran. Mais les violences exercées par les troupes tunisiennes le rendent rapidement impopulaire.
lundi 21 février
Le général Bertrand Clauzel est remplacé comme commandant en chef en Algérie par le général Pierre Berthezène.
mercredi 9 mars
Loi autorisant les généraux français commandant les pays occupés à former des corps militaires composés d’indigènes et d’étrangers. C'est la première consécration des tirailleurs, zouaves, chasseurs indigènes, légionnaires...
mercredi 29 juin
Le général Berthezène occupe pour la deuxième fois Médéa, capitale du Titteri située au sud-ouest d’Alger. La ville avait déjà été prise en novembre 1830 avant d’être abandonnée (ce qui sera de même cette fois-ci).
mercredi 17 août
Les violences des troupes du bey de Tunis faisant scandale, le gouvernement français revient sur la convention franco-tunisienne et reprend directement en charge l’administration de la ville d’Oran. Les relations franco-tunisiennes se refroidissent.
en septembre
Le général Berthezène nomme à Oran le commissaire du roi Pujol, capitaine de cavalerie en retraite, blessé à la main droite sous l'Empire.
jeudi 1er décembre
Ordonnance française créant le poste d'Intendant civil.
mardi 6 décembre
Le général Savary, 1er duc de Rovigo, remplace en Algérie le général Berthezène comme commandant en chef.
dans l’année
Le Turc Ahmed contrôle la majeure partie du beylicat de Constantine.
1832
mercredi 21 novembre
Abd el-Kader est proclamé émir de l’Oranie. Chef religieux, il organise une armée régulière de 10 000 hommes.
dans l’année
Soulèvement d’Abd el-Kader et Hadjd Ahmad contre les Français.
1833
lundi 29 avril
Le général Théophile Voirol remplace le général Savary, duc de Rovigo, comme commandant en chef en Algérie.
dimanche 29 septembre
Les Français du général Trézel s’emparent de Bejaïa [Bougie].
dans l’année
Les Français s’emparent de Mostaganem.
1834
lundi 24 février
Sans consulter le gouvernement français, le général Louis Desmichel a signé un traité avec Abd el-Kader : le chef berbère reste, avec le titre de commandeur des croyants, souverain de tout l’ouest de l’Algérie (beylik d’Oran), à l’exception des villes d’Oran, de Mostaganem et d’Arzew.
mardi 20 mai
Le gouvernement français annonce son intention de garder Alger de façon permanente.
mardi 22 juillet
La France annexe la Régence d'Alger. Le commandement et l'administration « des possessions françaises dans le nord de l'Afrique » sont confiés à un gouverneur général assisté d'un Conseil consultatif ; il dépend du ministère de la guerre.
mercredi 10 septembre
Ordonnance prescrivant la formation à Alger d’un corps de cavaliers indigènes sous la dénomination de spahis réguliers.
samedi 27 septembre
Le général Voirol n’est plus commandant des territoires français en Algérie.
dans l’année
Le général Jean-Baptiste Drouet est nommé gouverneur général des possessions françaises dans le nord de l’Afrique.
Louis Charles Philippe d'Orléans (fils de Louis-Philippe) devient lieutenant-général en Algérie.
Les Français s’emparent de Guelma.
1835
mardi 16 juin
Traité du camp des Figuiers Valmy (El Kerma) entre le général Camille Trézel et les aghas des Zmalas (Benaouda Mazari), des Douairs (Mustapha Ben Ismaïl) et le chef des nomades Beni Aâmer (Kadour Ben El Morsly). Refusant de payer la zakât à l’émir Abd el-Kader, les Zmalas et les Douairs se reconnaissent sujets, tributaires et soldats de la France.
vendredi 26 juin
Combat de la forêt Moulay-Ismaïl, près de la ville de Sig : victoire d’Abd el-Kader. Le colonel Oudinot est tué.
dimanche 28 juin
Une embuscade tendue par Abd el-Kader au défilé de la Macta fait 500 victimes parmi les soldats français du général Trézel. Celui-ci est obligé de se replier sur Arzew. La France décide d’envoyer des renforts en Algérie.
mercredi 8 juillet
Le maréchal baron Bertrand Clauzel est de nouveau envoyé en Algérie comme gouverneur général des possessions françaises dans le nord de l’Afrique. Il remplace le général Drouet d’Erlon.
jeudi 3 décembre
Clauzel et le duc d'Orléans battent Abd el-Kader sur l'Ebra.
samedi 12 décembre
Le duc d'Orléans et le maréchal Clauzel chassent Abd el-Kader de Mascara, sa capitale.
1836
lundi 4 avril
Troisième occupation française de Médéa, la capitale de la province du Titteri située à soixante kilomètres au sud-ouest d’Alger. Prise une première fois en 1830, puis une deuxième en 1831, la ville avait été à chaque fois abandonnée par la suite (ce qui sera de nouveau le cas cette fois-ci).
lundi 25 avril
Le général d'Arlanges est battu à Sidi Yakoub, sur la Tafna, par une contre-offensive d’Abd el-Kader.
mercredi 6 juillet
Bataille de l’oued Sikkak : les 6 000 soldats français du général Bugeaud ont remporté près de Tlemcen une nette victoire sur les 9 000 combattants d’Abd el-Kader. Les vaincus déplorent 1 500 morts, blessés et prisonniers, les vainqueurs 32 tués et 70 blessés.
dimanche 13 novembre
Départ de l’expédition française contre le dernier dignitaire de la régence d’Alger, Ahmed Bey de Constantine : 8 040 hommes ont quitté Bône [Annaba] sous les ordres du maréchal Clauzel (conseillé par Joseph Vantini). Louis d’Orléans, duc de Nemours (et fils du roi Louis-Philippe), fait partie de l’armée.
vendredi 18 novembre
L’armée du général Clauzel franchit le col de Râs-el-Akba. Alors que les Français ne sont plus qu’à deux jours de marche de Constantine, le mauvais temps s’abat sur la troupe.
samedi 19 novembre
Pluie, grêle et même neige s’abattent sur les troupes de Clauzel.
dimanche 20 novembre
Le maréchal Clauzel reprend sa marche sur Constantine, en laissant derrière lui une arrière-garde et les bagages. Plusieurs soldats meurent de froid, d’autres ont les pieds gelés.
lundi 21 novembre
Après avoir franchi le Bou-Merzoug, l’armée du général Clauzel se présente devant Constantine, dont la défense est assurée par un ravin naturel de 60 mètres de large et par une garnison de 1 500 Berbères et Arabes. Les Français parviennent à enlever plusieurs positions extérieures et à faire donner leur artillerie contre la porte El-Cantara, mais la ville semble imprenable. De nombreux soldats européens ne sont plus en état de combattre à cause du mauvais temps.
mardi 22 novembre
Alors qu’une forte neige tombe sur Constantine et que le vent est glacial, les soldats français doivent repousser une sortie des combattants musulmans.
mercredi 23 novembre
Une nouvelle attaque française contre Constantine est repoussée par les défenseurs.
nuit du mercredi 23 au jeudi 24 novembre
De nombreux soldats français sont tués ou blessés dans deux nouvelles attaques simultanées contre Constantine.
jeudi 24 novembre
Le maréchal Clauzel ordonne de battre en retraite dans la précipitation et par une météo toujours aussi difficile. L’arrière-garde française est aussitôt attaquée par la garnison et des cavaliers arabes et berbères.
samedi 26 novembre
Toujours harcelé par les guerriers musulmans, l’armée du maréchal Clauzel campe à Sidi Tamtam.
dimanche 27 novembre
Les forces du bey de Constantine abandonnent la poursuite de l’armée française.
lundi 28 novembre
Les restes de l’armée du maréchal Clauzel arrivent à Guelma. L’expédition est un échec catastrophique avec 1 453 morts et 304 blessés en quinze jours.
en décembre
Le général Clauzel s’empare de Mascara.
Danrémont remplace Clauzel à la tête des troupes françaises en Algérie.
dans l’année
Victoire de l'Hafrah, prise de Mostaganem. Clauzel soumet les tribus du Cheliff et chasse le représentant de l’émir à Médéa, déserté par sa population. Considérant que la menace est conjurée à l’ouest, il destitue le bey de Constantine et nomme à sa place le chef d’escadron Youssouf, qui s’établit provisoirement à Bône.
Abd el-Kader est victorieux à Rachgoun.
1837
en janvier
Clauzel enlève Tlemcen, où il installe une garnison.
lundi 12 février
Le général Damrémont est nommé gouverneur général de l’« Algérie » à la place du maréchal Clauzel (Bugeaud commande à Oran). Danrémont a pour instruction de se limiter à l’occupation restreinte.
mercredi 30 mai
Traité de Tafna signé entre le général Bugeaud et l’émir Abd el-Kader dont l’autorité est reconnue par la France sur près des deux tiers de l’« Algérie » (provinces de Titteri et d’Oran, à l’exception des villes d’Oran, d’Arzew et de Mostaganem). Les Français se chargent d’exiler ses propres opposants. Le chef Algérien disposera de 59 000 combattants.
en été
Danrémont entre en contact avec le bey de Constantine, Ahmed, pour obtenir une Convention du même genre que celle signée avec Abd el-Kader.
dimanche 19 août
Le bey Ahmed de Constantine rejette l’ultimatum de Damrémont.
lundi 1er octobre
Onze mois après l’échec catastrophique d’une première expédition, les Français reprennent l’offensive contre Constantine : 10 000 hommes et 60 canons quittent le camp de Merdjez-Hammar, près de Bône [Annaba], sous les ordres directs du général Danrémont, gouverneur-général de l’Algérie. Comme en 1836, le duc de Nemours, fils du roi Louis-Philippe, participe à l’expédition. Dans la soirée, la troupe campe sur les hauteurs de Rez-el-Akba.
mardi 10 octobre
L’expédition du général Damrémont met le siège devant Constantine, défendue par 6 000 hommes.
mercredi 11 octobre
Début des tirs de l’artillerie française contre les murailles de Constantine, entre les portes Bal-el-Oued et Bab-el-Decheddid.
vendredi 12 octobre
Le général Damrémont est tué par un boulet de canon lors du siège de Constantine. Le général Valée lui succède comme gouverneur-général intérimaire de l’« Algérie » et chef de l’expédition contre Constantine.
samedi 13 octobre
Après sept jours de siège, les zouaves et autres soldats du colonel Lamoricière lancent le premier assaut sur Constantine à travers la brèche provoquée dans la muraille par les boulets de canon. A l’issue de combats de rue, la ville, dernier bastion de la domination turque en Algérie, tombe aux mains des Européens. Les Français déplorent 146 tués et 520 blessés.
dimanche 11 novembre
Le général Valée est fait maréchal de France.
fin novembre
Le gros de l’armée du général Valée rentre à Bône, en laissant à Constantine une garnison sous les ordres du général Bernelle.
samedi 1er décembre
Le maréchal Valée est officiellement nommé gouverneur général de l’ « Algérie ».
dans l’année
Blida est défendue avec succès par l’officier Franciade Duvivier.
Originaire de Mostaganem [aujourd’hui en Algérie], Muhammad Ibn Ali al-Sanusi établit près de La Mecque la première zawiya de l’ordre qui prendra son nom (Senoussi).
1838
vendredi 10 août
Création de l’évêché d’Alger.
samedi 25 août
Le prêtre bordelais Antoine Dupuch, trente-huit ans, est nommé premier évêque d’Alger.
dans l’année
Occupation de Blida et Sétif.
Abd el-Kader entreprend la réorganisation administrative de son territoire, divisé en califats, en respectant l’organisation politique tribale. Il ne partage son pouvoir de décision avec l’assemblée tribale qu’en ce qui concerne la conduite de la guerre sainte.
Décès à Alexandrie d’Hussein ibn al-Hussein. Celui qui fut le dernier dey d’Alger (1818-1830) avait soixante-treize ans.
1839
dimanche 5 mai
En préparation de la future guerre inévitable contre les Français, le chef algérien Abd el-Kader obtient le soutien du sultan du Maroc, ainsi que la concession du territoire situé entre la ville d’Oujda et le fleuve Tafna.
lundi 13 mai
Les Français occupent le port de Djidjel [Jijel].
en août
Abd el-Kader proclame le jihad.
lundi 14 octobre
Le ministre français de la Guerre appelle « Algérie » la zone occupée par la France.
du mercredi 16 octobre au samedi 2 novembre
« Chevauchée des Portes de fer » du duc d'Orléans, de Constantine à Alger (via Sétif). Le maréchal Valée a fait traverser ce territoire contesté par Abd el-Kader.
lundi 18 novembre
Estimant que l’expédition du duc d’Orléans dans la chaîne des Bibans est une rupture du traité de Tafna, Abd el-Kader reprend la guerre contre les Français. Les deys de Miliana et Médéa franchissent la Chiffa et envahissent la Mitidja, massacrant les colons européens et détruisant la plupart des fermes.
fin d’année
Le maréchal Valée reçoit des renforts. Il se trouve à la tête d’une armée de 60 000 hommes, mais ses succès restent limités en raison de la politique d’occupation restreinte.
mardi 31 décembre
Abd el-Kader est battu.
dans l’année
Abd el-Kader a constitué une armée régulière de 10 000 hommes instruits par les Turcs et des déserteurs européens. L’émir dispose d’une fabrique d’arme à Miliana, d’une fonderie de canon à Tlemcen, et reçoit des armes européennes par le Maroc.
1840
mercredi 15 janvier
Le général Bugeaud pose la question de la politique française en Algérie devant la Chambre : l'alternative est selon lui l'évacuation immédiate ou l'occupation totale.
du dimanche 2 au jeudi 6 février
A Mazagran, 123 soldats français résistent victorieusement à 1 200 Arabes. La conquête totale du pays est décidée.
jeudi 12 mars
Prise de Cherchell par les Français.
Combat de Tem-Salmet (dit aussi de Misserghin) disputé à l’ouest d’Oran. 2 000 têtes de bétail volées par surprise dans la matinée par un lieutenant d’Abd el-Kader (Bou-Hamedi) sont récupérées quelques heures plus tard par trois escadrons de spahis commandés par le colonel Jusuf mais ceux-ci sont attaqués au retour par 8 000 cavaliers arabes. A l’issue d’un âpre affrontement, les 850 spahis parviennent à rejoindre Misserghin en laissant trente-neuf hommes derrière. 300 Arabes ont été tués.
vendredi 13 mars
Les cadavres décapités des trente-neuf spahis perdus la veille sont retrouvés.
lundi 27 avril
Combat de l’Affroun. Début d’une série d’affrontements entre Français et cavaliers arabes.
mardi 12 mai
Début de la quatrième expédition français contre Médéa, la capitale du Titteri, à soixante kilomètres au sud-ouest d’Alger. Après avoir emporté les premiers postes de défense, la 1re division franchit le col de Mouzaïa sous les ordres du duc d’Orléans (secondé par les généraux Duvivier et d’Houdetot et par le colonel de Lamoricière. Les zouaves du colonel Changarnier parviennent au sommet du point culminant de la chaîne de l’Atlas. Les jours suivants vont être utilisés par le génie français pour construire une route donnant plus facilement accès à Médéa.
dimanche 17 mai
L’armée française arrive devant Médéa. La ville est aussitôt désertée par ses défenseurs et occupée par le duc d’Orléans. A la différence des expéditions de 1830, 1831 et 1836, la ville ne sera cette fois pas abandonnée.
lundi 18 mai
Prise de Miliana.
mercredi 20 mai
Combat du bois des Oliviers. A neuf heures du matin, l’armée du duc d’Orléans quitte Médéa après avoir laissé sur place une garnison. Sur un ravin étroit de la route de Miliana, l’arrière-garde (17e léger du colonel Bedeau) tombe dans une embuscade tendue par les cavaliers d’Abd-el-Kader. La fusillade et les charges durèrent plusieurs heures avant que les troupes arabes ne se retirent vers dix-sept heures. Les morts sont nombreux dans chaque camp.
dimanche 1er novembre
Arrêté confisquant les biens des Arabes ayant lutté contre la France.
lundi 9 novembre
Enlèvement des matamores de Bou-Chouicha : en prévision d’une prochaine attaque des guerriers d’Abd el-Kader, les troupes françaises effectuent à neuf heures du matin une razzia sur les stocks de grains situés sur la rive droite de l’oued Tlelat, près de Makedra, au sud-est d’Oran. L’opération est achevée à quinze heures : 200 sacs de blé et 200 sacs d’orge ont été saisis et chargés sur des mulets.
mardi 10 novembre
Revenant du raid sur Bou-Chouicha, l’arrière-garde française est attaquée par des cavaliers chargeant depuis les hauteurs. Le colonel français Ange de Maussion et une vingtaine d’hommes d’Abd el-Lader ont été tués.
mardi 29 décembre
Le général Bugeaud est nommé gouverneur général de l'Algérie. Il remplace le maréchal Valée.
dans l’année
Médéa est défendue avec succès par l’officier Franciade Duvivier.
1841
jeudi 14 janvier
Combat de Sidi Sakdar ; le futur maréchal Bosquet est blessé.
en janvier
Le maréchal Valée quitte le gouvernement général de l’Algérie.
lundi 22 février
Le général Bugeaud prend officiellement possession de son gouvernement d'Algérie.
mardi 4 mai
Alexis de Tocqueville s'embarque avec son frère Hippolyte et Gustave de Beaumont à Toulon, afin d'effectuer le voyage en Algérie qu'il projetait depuis un an.
samedi 15 mai
Départ de Tocqueville d'Alger par mer en compagnie du général Bugeaud, qui part attaquer Tagdempt, capitale de l'émir Abd el-Kader. Tocqueville gagne Mostaganem où il rencontre le général Lamoricière avec lequel il est en relation depuis plusieurs années.
mardi 18 mai
Bugeaud part en campagne contre l'émir Abd el-Kader.
samedi 22 mai
Tocqueville est de retour à Alger. Un retard du paquebot qui devait l'emmener à Bône lui donne l'occasion d'enquêter sur l'état du pays auprès des fonctionnaires civils et de quelques Arabes.
lundi 31 mai
Tocqueville part avec un convoi vers Constantine, mais, atteint de dysenterie, doit renoncer à enquêter sur les opérations militaires de pacification.
au printemps
L’armée française remporte une série de victoires dans l’ouest du pays. Elle occupe Mascara, puis Boghar, Taza (Maroc) et Saïda, razziant les tribus favorables à l’émir Abd el-Kader et détruisant les récoltes et les silos à grains. Abd el-Kader fait en vain appel au sultan ottoman.
vendredi 11 juin
Alexis de Tocqueville est de retour à Toulon.
samedi 17 ou lundi 19 juillet
Combat de l’Oued Melah.
mardi 7 décembre
Une ordonnance crée en Algérie un corps unique de cavaliers indigènes (spahis). Leur emploi depuis plus de dix ans par le corps expéditionnaire français est ainsi régularisé.
1842
mardi 1er février
Bugeaud prend Tlemcen.
en mai
Bugeaud prend El-Asnam, qui est rebaptisée Orléansville. Il met le pays à feu et à sang entre Miliana et Cherchell. Pour la première fois, des communications terrestres sont établies entre Alger et Oran.
samedi 4 juin
Combat d’Aïn Foddah.
dans l’année
Le duc Louis Charles Philippe d'Orléans n'est plus lieutenant-général en Algérie.
1843
début d’année
Des révoltent éclatent dans la vallée du Chélif, obligeant les Français à y implanter des établissements militaires permanents.
en février
Le général Bugeaud, gouverneur de l’Algérie, est promu maréchal de France.
mardi 16 mai
A Taguine, près de Médéa, les 500 hommes du duc d’Aumale (fils du roi Louis-Philippe) s’emparent de la Smala d’Abd el-Kader, véritable capitale ambulante comptant 30 000 hommes de sa famille et des tribus fidèles, encadrée par 5 000 réguliers et traînant derrière elle ses trésors, ses biens et ses troupeaux. 3 000 prisonniers et un riche butin tombent entre les mains du duc. Le chef algérien est contraint de se réfugier dans le désert (puis au Maroc).
mercredi 24 mai
Le gouverneur Bugeaud confisque 200 000 hectares de terres habbous (propriétés religieuses) au profit des colons européens, dont 168 000 ha autour d’Alger. Les populations indigènes se retirent vers le sud.
lundi 19 juin
Le comte Achille Baraguey d’Hilliers est nommé commandant de la province de Constantine.
lundi 31 juillet
Bugeaud annonce que « la guerre sérieuse est finie ».
dimanche 6 août
Le comte Achille Baraguey d’Hilliers est nommé lieutenant général.
samedi 11 novembre
Le meilleur lieutenant d’Abd el-Kader, Ben Alllah, est vaincu et tué par les Français à la bataille de Sidi Yahia.
dans l’année
Bugeaud, promu maréchal, fonde la cité d'Orléansville (aujourd'hui Ech-Cheliff), dans la plaine du Chélif.
Création de la garnison de Sidi Bel Abbes, base de la légion étrangère française.
Prise du port de Ténès.
1844
début d’année
Réfugié au Maroc, Abd el-Kader parvient à convaincre le sultan Mulay Abd ar-Rahman à la frontière avec l’Algérie. Devant la multiplication des incidents de frontière, les soldats français construisent un fort à Lalla-Marnia [Maghnia], ce que le sultan marocain considère comme une violation de son territoire.
jeudi 1er février
Arrêté organisant les bureaux des Affaires arabes, gérés par le commandement français. Une direction des Affaires arabes supervise les bureaux locaux dans les provinces d’Alger, Oran et Constantine.
? mai
Bugeaud attaque avec succès à Ouarezzedine les Flissas, tribu kabyle vivant entre l’Issers et le Sebaou.
jeudi 30 mai
Des troupes marocaines attaquent des soldats français dans l’Oranais et « viennent insulter le général de Lamoricière ». Afin de ne pas froisser les Britanniques, Bugeaud ouvre des pourparlers avec le caïd d’Oujda, mais les négociations sont rompues par une attaque de la cavalerie marocaine.
Victoire de Lamoricière à la Mouila.
mardi 11 juin
La première enfumade réalisée par l’armée française contre des rebelles algériens est ordonnée par Cavaignac contre des Sbéahs qui venaient d’assassiner des colons et des caïds nommés par les Français. Plusieurs dizaines de personnes, dont des femmes et enfants, meurent dans une grotte.
samedi 15 juin
Nouvelle attaque marocaine.
mercredi 19 juin
Afin d’inciter le gouvernement marocain à négocier, Bugeaud occupe Oujda, dans le nord-est du Maroc, puis se retire. Le sultan refuse de céder.
mercredi 3 juillet
Troisième attaque marocaine en Algérie.
mardi 6 août
Début véritable des hostilités entre la France et le Maroc, qui soutient le rebelle algérien Abd el-Kader. Les négociations conduites par le prince de Joinville ayant échoué, la flotte française bombarde Tanger.
mercredi 14 août
Bataille d’Isly : les troupes marocaines sont surprises dans la matinée par Bugeaud sur l’oued Isly, non loin de la frontière algéro-marocaine. Après avoir résisté à la charge de 20 000 à 25 000 cavaliers marocains, les 11 000 soldats français ont réussi à mettre en déroute les forces ennemies. Les Marocains déplorent 800 morts, les Français 27 tués et 96 blessés. Les vainqueurs se sont emparés de onze canons, dix-huit drapeaux, divers approvisionnements et toutes les tentes que les Marocains avaient établi à Djarf el-Akhdar.
jeudi 15 août
Les Français du prince de Joinville bombardent le port marocain de Mogador [Essaouira].
dimanche 25 août
Fin de la guerre contre le Maroc : le sultan demande la paix.
mardi 10 septembre
Traité de Tanger signé pour la France par le prince de Joinville : licenciement des troupes marocaines de la frontière avec l’Algérie, internement en cas de capture ; Abd el-Kader, gendre du sultan du Maroc, est expulsé de ce pays. En échange, les troupes françaises évacuent Mogador et Oujda.
vendredi 4 octobre
Ordonnance réglant le droit de propriété en Algérie et autorisant les expropriations des indigènes.
dans l’année
Naissance du premier journal d’Oran, l’Echo d’Oran.
1845
mardi 18 mars
Convention de Lalla Marnia [Maghnia] complétant le traité de Tanger (10 septembre 1844) : délimitation de la frontière algéro-marocaine.
mardi 15 avril
Ordonnance dotant l'Algérie d'un régime administratif cohérent, apparemment adapté aux réalités de la totalité du territoire conquis.
mercredi 18 juin
A l’ouest d’Alger, le colonel Pélissier fait asphyxier plusieurs centaines de personnes (au moins 760) des Ouled Riah, hommes, femmes et enfants, qui s’étaient réfugiées dans les grottes de Khartani, à Ghar-el-Frechih, dans la région du Dahra.
mercredi 2 juillet
Ordonnance créant en Algérie trois régiments de spahis : le 1er régiment à Alger, le deuxième à Oran, le troisième à Bône.
mercredi 6 août
La convention de Lalla Maghnia est ratifiée à Larache.
du vendredi 8 au mardi 12 août
Saint-Arnaud fait emmurer vivant environ 500 rebelles qui s’étaient retranchés dans une grotte située entre Ténès et Mostaganem.
lundi 22 septembre
Affaire du marabout de Sidi Brahim.
du mardi 23 au jeudi 25 septembre
Combats de Sidi-Brahim entre français et guerriers d'Abd el-Kader. Les Français sont battus (450 morts).
samedi 27 septembre
Reddition de la garnison française d'Ain Temouch.
mardi 9 décembre
Premier évêque d’Alger (depuis 1838), Mgr Antoine Dupuch se retire à l’âge de quarante-cinq ans.
dans l’année
Révolte de Bou Maâza dans l’Ouarsenis et la Dahara.
Pacification de l’Aurès.
Les attributions du gouverneur général sont révisées.
1846
1847
mardi 13 avril
Le rebelle Bou Maâza se rend au colonel de Saint-Arnaud.
en juillet
Abd el-Kader, repoussé de la Mitidja, rentre au Maroc par Figuig.
samedi 11 ou mardi 21 septembre
Le duc d'Aumale, fils du roi Louis-Philippe, est nommé gouverneur général de l’Algérie en remplacement du général Bugeaud.
jeudi 23 décembre
Le général Lamoricière, commandant de la division d’Oran, s’engage au nom de la France que si Abd el-Kader se rendre il soit conduit à Alexandrie (Egypte) ou Saint-Jean d’Acre (Palestine).
vendredi 24 décembre
Reddition d’Abd el-Kader : à Nemours [aujourd’hui Ghazaouet], près de la frontière marocaine, le chef de la résistance algérienne se rend au général Lamoricière et au duc d'Aumale, sur la promesse d’un exil au Proche-Orient (un engagement qui ne sera pas respecté). Il est embarqué pour la France, avec sa suite.
mardi 28 décembre
Abd el-Kader débarque à Toulon. Il est interné au fort Lamarque.
dans l’année
Prise de Sétif.
Création du consistoire provincial d’Oran.
Suite à une sécheresse dramatique de plusieurs mois, une épidémie de choléra frappe et décime la population d’Oran.
1848
samedi 8 janvier
Une tempête de neige « renversa un convoi du train, entre Aumale et Alger, et causa la mort d'une partie de l’expédition ».
en janvier
Les Français prennent le port Skikda, rebaptisé Philippeville.
jeudi 24 février
Suite à la révolution parisienne et à l’abdication de son père, le prince Henri d’Orléans, duc d’Aumale, se démet de ses fonctions de gouverneur-général de l’Algérie. Il s’exile en Angleterre.
vendredi 25 février
Le général Cavaignac devient gouverneur de l'Algérie (mais il est nommé peu après ministre de la Guerre).
en mars
Le général Randon reçoit la direction des affaires de l’Algérie au ministère de la Guerre.
en avril
Abd el-Kader est transféré de Toulon à Pau.
Le général de Saint-Arnaud est nommé commandant de la subdivision de Mostaganem.
mardi 12 septembre
Décret créant la ville de Batna, dans les Aurès.
jeudi 2 novembre
Abd el-Kader est transféré de Pau à Amboise.
dans l’année
Les attributions du gouverneur général sont réduites (service des cultes, de l'instruction publique, de la justice et des douanes).
L'Algérie forme trois départements français.
Les Français aménagent un port artificiel à Oran, Mers el-Kébir.
1849
dimanche 7 octobre
Le général Herbillon arrive devant l’oasis de Zaatcha, entre Biskra et Ouargla. Son corps expéditionnaire, comprenant 4 000 soldats, met le siège devant le ksar fortifié où se sont retranchés les 400 hommes de Bou Ziam.
du jeudi 11 octobre au samedi 17 novembre
1 817 décès sont déclarés à l’état civil d’Oran suite à une épidémie de choléra.
lundi 26 novembre
Après cinquante-trois jours de siège, l’oasis de Zaatcha, dernier bastion des nomades de Bou Ziam, est pris par les troupes françaises du général Herbillon. Sur les 7 000 soldats français engagés, 1 500 (dont trente officiers) ont été tués ou blessés au combat et 600 autres sont morts du choléra. Tous les habitants de Zaatcha, sans exceptions, dont les femmes et les enfants, ont été massacrés.
dans l’année
Révoltes.
Le général de Saint-Arnaud est nommé commandant de la subdivision d’Alger.