1985
mercredi 30 janvier
Le Tchad dénonce « le terrorisme international de Kadhafi » : N’Djaména accuse Tripoli d’avoir préparé un attentat contre le président Hissène Habré.
samedi 23 mars
Créée en 1965 afin de regrouper plusieurs Etats africains, essentiellement francophones, l’Organisation commune africaine et malgache (OCAM) est officiellement dissoute en dépit des tentatives du président ivoirien Félix Houphouët-Boigny pour la sauver. Dans les années 1970, plusieurs pays s’en étaient retirés (le Cameroun, les deux Congo, le Gabon et Madagascar).
lundi 1er avril
Rencontre avortée entre le président tchadien Hissène Habré et son principal rival, Goukouni Oueddeï, à Bamako, au Mali. Les deux hommes devaient tenter de trouver une solution à la guerre qui les oppose.
jeudi 25 avril
Première rencontre officielle entre les responsables français et libyens depuis l’entrevue Mitterrand-Kadhafi en Crète le 15 novembre 1984 : avant de se rendre au Liban, le ministre français des Relations extérieures a ainsi effectué dans la soirée une visite surprise en Libye. Il s’est entretenu avec le numéro un libyen, lui montrant notamment des séries de photographies aériennes et satellites prouvant que les Libyens ont construit une piste d’aviation dans le nord du Tchad, à Ouadi-Doum.
jeudi 3 octobre
Pour la première fois depuis 1981, un avion de chasse libyen a survoler la capitale tchadienne, N’Djaména, dans la matinée.
samedi 5 octobre
Le président tchadien Hissène Habré a annoncé vouloir renouer le dialogue avec le numéro un libyen, Mouammar Kadhafi. Il a déclaré que des contacts étaient en cours. Il a cependant affirmé également qu’il demanderait le retour des troupes françaises dans son pays si les circonstances l’exigeaient.
lundi 21 octobre
La justice française a inculpé d’atteinte à la défense nationale le colonel Arnaubec, pour la publication de son livre Opération Manta, Tchad 83-84.
en novembre
Nombreux ralliements à Hissène Habré.
mercredi 11 décembre
Ouverture à Paris du douzième Sommet franco-africain. Parmi les principaux thèmes à l’ordre du jour figurent la question du Tchad, l’endettement des pays africains et l’apartheid en Afrique du Sud. François Mitterrand a rassuré le président Hissène Habré en rappelant que la France réagira en cas d’attaque libyenne contre N’Djaména.
jeudi 12 décembre
Seconde journée du Sommet franco-africain de Paris. Tout en soulignant que la France n’était pas l’ennemie de la Libye, François Mitterrand a rappelé qu’aucune force armée étrangère ne devait être présente sur le territoire tchadien.
1986
lundi 10 février
Reprise des combats entre les forces gouvernementales tchadienne et le GUNT de Goukouni Oueddeï. Soutenu par la Libye, les rebelles ont lancé une offensive au sud du seizième parallèle.
mardi 11 février
Les combats font rage dans la région d’Oum Chalouba.
mercredi 12 février
Le président tchadien Hissène Habré a reçu le conseiller du président français pour les affaires africaines, Guy Penne.
jeudi 13 février
Alors que les combats se poursuivent dans le nord du pays, dans la région d’Oum Chalouba, le gouvernement français a décidé d’accélérer ses livraisons d’armes et de matériel militaire au gouvernement régulier du Tchad, menacé par une offensive des rebelles du GUNT. Dans la soirée, le ministre français de la Défense, Paul Quilès, a quitté la France pour se rendre à N’Djaména.
vendredi 14 février
En inspectant les soldats français stationnés en Centrafrique, le ministre de la Défense Paul Quilès montre une fois de plus que Paris ne laissera pas Kadhafi faire ce qu’il veut au Tchad. Les livraisons d’armes au gouvernement régulier tchadien se sont intensifiées. Le président du Tchad a demandé au gouvernement français l’envoi de troupes françaises. Sur le terrain, Goukouni Oueddeï affirme s’être emparé d’une position située à seulement trois cents kilomètres de la capitale. Hissène Habré nie, affirmant au contraire avoir repris du terrain sur les forces du GUNT et reconquis Oum Chalouba.
samedi 15 février
La France renforce encore son aide au Tchad. Des soldats français sont arrivés à N’Djaména, officiellement uniquement pour accompagner du matériel militaire débarqué de plusieurs avions de transport. Le gouvernement tchadien a montré aux journalistes un homme présenté comme un soldat libyen capturé dans les combats. Rentré à Paris pour rendre des comptes au président de Mitterrand de la situation sur le terrain, le ministre de la Défense Paul Quilès affirme que l’armée régulière tchadienne a repoussé les attaques des rebelles soutenus par la Libye.
dimanche 16 février
A huit heures du matin, huit Jaguar français partis de Bangui (Centrafrique), escortés par quatre Mirages F1, ont attaqué l’aérodrome militaire de Ouadi Doum, situé dans l’extrême nord du Tchad et construit en 1985 par les Libyens pour soutenir les rebelles du GUNT. En moins d’une minute, la piste, touchée par quarante bombes, est rendue temporairement inutilisable. Tripoli affirme que l’aérodrome était « civil ». Le colonel Kadhafi a réagi immédiatement en lançant un appel pour l’arrêt des combats. Par ailleurs, 1 500 soldats français sont attendus à N’Djaména dans le cadre de l’opération « Epervier ».
lundi 17 février
Représailles libyennes : un Tupolev-22, parti probablement d’Aozou, a largué trois bombes sur l’aéroport de N’Djaména. Il n’y a aucune victime et les dégâts sont peu importants. La piste est cependant inutilisable pour au moins une journée pour les avions gros porteurs. Le système de défense antiaérien français arrivé la veille n’était pas encore totalement opérationnel. Quelques heures après ce raid, le gouvernement français a annoncé la mise d’un dispositif de dissuasion au Tchad. Première conséquence : des chasseurs Mirage et Jaguar sont arrivés dans l’après-midi dans la capitale tchadienne. A Tripoli, le colonel Kadhafi a de nouveau assuré que la Libye n’interviendra pas au Tchad…
mercredi 19 février
Opération « Epervier » : l’armée française a achevé l’installation de son dispositif militaire aérien « dissuasif » sur l’aéroport de N’Djaména, en particulier les missiles Crotale. Sur place, le trafic aérien a repris normalement après les travaux de remise en état de la piste. Dans la journée, un avion non identifié a survolé la capitale et n’a été repéré qu’au dernier moment.
mercredi 5 mars
Les combats ont repris dans la région d’Oum-Chalouba-Kalait entre les troupes gouvernementales tchadiennes et les rebelles du GUNT. Les forces prolibyennes auraient perdu plus de huit cents hommes. Les décollages d’avions français se sont succédés toute la journée sur l’aéroport de N’Djaména, mais les appareils ne sont pas intervenus directement dans les affrontements.
mercredi 12 mars
Annonce non confirmée d’une possible prochaine rencontre, le 28 mars au Congo, entre le président Hissène Habré et le leader rebelle Goukouni Oueddeï.
lundi 17 mars
Le gouvernement tchadien a donné un dernier bilan des combats qui se déroulent depuis un mois au nord de Koro-Toro et près du puits de Chicha : 235 membres du GUNT et deux Libyens auraient été tués, 186 combattants ennemis, dont cinq Libyens, faits prisonniers et deux cents véhicules récupérés ; le PC de la Légion islamique aurait été détruit.
lundi 24 mars
En signe d’ouverture après la signature d’un accord de paix avec deux factions influentes, le président Habré a fait entrer dans son gouvernement des opposants qui ont rejoint sa cause. Ces ralliements, en particulier deux du colonel Kotiga (nommé en 1984 chef du front Sud par Goukouni Oueddeï) et du général Djogo (ancien chef d’état-major du GUNT), est une grande victoire pour le chef de l’Etat. Une partie des anciennes troupes rebelles a été intégrée à l’armée nationale et envoyée dans le nord du pays.
vendredi 28 mars
La rencontre prévue ce jour au Congo entre les deux frères ennemis tchadiens n’a pas eu lieu : Goukouni Oueddeï a refusé d’y participer au dernier moment. Il s’est justifié en déclarant que toute discussion devait attendre que l’OUA dénonce d’abord clairement l’intervention française au Tchad.
jeudi 19 juin
Le colonel Wadal Abdelkader, vice-président du GUNT (rébellion), a donné sa démission.
mardi 5 août
Depuis des semaines le Tchad est ravagé par des invasions de criquets pèlerins et de rats. Entre 30 et 60 % des récoltes seraient compromises. N’Djaména a fait appel à l’aide international : les Nations unies, la Communauté européenne et l’OUA ont débloqué plusieurs centaines de milliers de dollars.
vendredi 22 août
Deux mouvements rebelles s’opposent violemment au nord du Tchad : les partisans d’Achekh ibn Ouman chef du Conseil démocratique révolutionnaire, ont repris aux hommes de Goukouni Oueddeï la ville de Fada.
vendredi 17 octobre
La guerre civile tchadienne semble sur le point de prendre un tournant inattendu : dans un entretien téléphonique accordé à Radio-France-International depuis la capitale libyenne, le chef rebelle Goukouni Oueddeï déclare se considérer comme un « prisonnier » du colonel Kadhafi. Reconnaissant implicitement et pour la première fois Hissène Habré comme « chef de l’Etat » tchadien, il s’est dit prêt à trouver un compromis.
dimanche 19 octobre
Selon diverses sources, des combats opposeraient dans le nord du Tchad des soldats libyens à leurs anciens alliés, les rebelles tchadiens du GUNT.
mercredi 22 octobre
Tout en réclamant la participation de la France pour la reconquête du nord du Tchad, le président Hissène Habré se dit d’accord pour une rencontre avec le colonel Kadhafi.
jeudi 30 octobre
Le président tchadien Hissène Habré a dénoncé les exactions commises par les troupes de la Libye dans le nord du pays. Le même jour, des soldats du rebelle Goukouni Oueddeï ont capturé une compagnie de leurs anciens alliés libyens dans la région de Zouar.
vendredi 31 octobre
Selon des rumeurs, le principal rebelle tchadien, Goukouni Oueddeï, aurait été arrêté à Tripoli sur ordre de Kadhafi. Le chef du GUNT aurait été grièvement blessé au cours de l’opération en tentant de résister avec ses hommes.
vendredi 7 novembre
Suite à la visite à N’Djaména du ministre français de la Coopération, Michel Aurillac, Paris accède favorablement aux demandes du président Habré : le dispositif militaire Epervier déployé au Tchad sera prochainement renforcé
dimanche 9 novembre
Selon certaines sources, un accord de cessez-le-feu aurait été conclu entre le régime du président Habré et les rebelles du GUNT.
jeudi 13 novembre
Ouverture à Lomé, au Togo, du treizième sommet franco-africain, en présence à la fois du président Mitterrand et du Premier ministre Chirac. La question tchadienne est au cœur de de la majorité des débats.
vendredi 14 novembre
Les présidents français et tchadiens, François Mitterrand et Hissène Habré, se sont entretenus à Lomé de la situation dans le nord du Tchad, où les rebelles du GUNT sont bombardés par l’aviation de Tripoli. Paris accepte de livrer plus d’armes au régime de N’Djaména afin de chasser les Libyens du pays, mais l’Etat français précise qu’il est hors de question que les soldats français interviennent directement dans le conflit.
mardi 18 novembre
En raison de la détention à Tripoli de leur chef historique, Goukouni Oueddeï, la Libye impose un nouveau chef au GUNT : Acheikh ibn Oumar est nommé par le Conseil démocratique de la révolution.
jeudi 11 décembre
Deux colonnes de l’armée libyenne ont lancé une offensive contre le fief de son ancien allié Goukouni Oueddeï (détenu à Tripoli). Les rebelles tchadiens du GUNT tentent de sauver Bardaï, la capitale du Tibesti. Des attaques libyennes visent également Wour et Zouar.
vendredi 12 décembre
Malgré l’intensification des combats à Bardaï et malgré les demandes du président Hissène Habré, le gouvernement français confirme qu’il ne compte pas envoyer ses forces armées au nord du seizième parallèle.
dimanche 14 décembre
La radio de N’Djamena affirme que les Libyens ont lancé une nouvelle offensive contre les troupes du GUNT dans le nord du Tchad.
nuit du mardi 16 au mercredi 17 décembre
Deux Transall, des avions de transport de l’armée de l’air française, ont procédé, à la demande du président tchadien Hissène Habré, à une opération « exceptionnelle » de parachutage de seize tonnes de vivres, de munitions et de carburant pour aider les habitants du Tibesti et plus particulièrement les partisans de Goukouni Oueddeï à s’opposer aux soldats libyens.
vendredi 19 décembre
Les troupes libyennes subissent une défaite à Bardaï, dans le nord du Tchad : les forces régulières d’Hissène Habré et celles des rebelles du GUNT ont réussi leur jonction. Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé la fourniture d’une assistance militaire d’urgence de 105 millions de francs à N’Djaména.
samedi 20 décembre
A Metz, le Premier ministre Jacques Chirac a réaffirmé que les forces françaises présentent au Tchad ne s’engageront pas plus : la mission Epervier demeure un plan « défensif ».
dimanche 21 décembre
N’Djaména affirme que près de quatre cents Libyens auraient été tués dans les combats qui font rage à Zouar, dans le Tibesti.
mercredi 24 décembre
Les soldats libyens ont subi de lourdes pertes en hommes et en matériels à la suite de l’échec d’une attaque contre le poste de Yebbi-Bou, défendu par les forces tchadiennes dans le Tibesti. Par ailleurs, le président Mitterrand a fait parvenir un message à son homologue tchadien Hissène Habré pour lui faire part de la décision française de renforcer son aide logistique aux forces régulières de N’Djaména. Il est cependant toujours hors de question que les soldats français s’engagent au nord du seizième parallèle.
nuit du dimanche 28 au lundi 29 décembre
Les soldats libyens se sont emparés de l’oasis de Zouar, dans l’ouest du Tibesti. Les forces tchadiennes se sont repliées sur les crêtes environnantes.
lundi 29 décembre
L’armée française a procédé à de nouveaux parachutages de matériel militaire pour l’armée tchadienne. Sur le terrain, l’armée libyenne aurait lancé une nouvelle offensive contre Bardaï.
mardi 30 décembre
Des journalistes français, dont trois étrangers, ont été expulsés du Tchad.
mercredi 31 décembre
L’armée tchadienne a lancé une contre-attaque en direction de l’oasis de Zouar.
1987
vendredi 2 janvier
Fortes de 3 000 hommes, les Forces armées nationale tchadiennes (FANT) d’Hissène Habré ont repris dans le nord-est du pays la palmeraie de Fada, occupée par Tripoli depuis 1983. Une brigade blindée libyenne (de 1 200 soldats, aidés par 350 miliciens du CDR) a été détruite : entre 780 et 850 soldats libyens ont été tués et 50 autres faits prisonniers. 154 chars ont été détruits. Les Tchadiens ne déplorent que dix-huit morts.
samedi 3 janvier
L’aviation libyenne a bombardé les localités de Fada et de Zouar pour tenter de détruire les équipements et munitions pris la veille par les Tchadiens.
dimanche 4 janvier
Escalade dans la guerre tchado-libyenne : quatre MiG-23 de Kadhafi ont bombardé vers quatorze heures la localité d’Arada, située au sud du seizième parallèle, une zone sous la protection du plan français Epervier. Quelques heures plus tard, c’était au tour d’Oum Chalouba d’être attaquée. A Paris, le porte-parole du gouvernement français, Alain Juppé, a déclaré au Club de la presse d’Europe 1 que la France allait respecter ses engagements pris vis-à-vis de N’Djaména. Dans le Tibesti, les forces tchadiennes ont repoussé l’offensive libyenne dans la région de Zouar.
mercredi 7 janvier
En représailles au raid du 4 janvier, des Jaguar français ont bombardé en début d’après-midi dans le nord du Tchad les installations radar de l’aérodrome de Ouadi-Doum, occupé par les Libyens. Les appareils avaient décollé de N’Djaména et de Bangui (Centrafrique).
jeudi 8 janvier
Le colonel Kadhafi teste la réaction de l’armée française au Tchad : des bombardiers libyens ont une nouvelle fois franchi le seizième parallèle, bombardant le poste militaire tchadien de Kouba-Oulanga.
vendredi 9 janvier
De violents combats ont opposé Tchadiens et Libyens dans le nord du Tchad. L’avantage serait revenu aux troupes de N’Djaména. Le chef rebelle Goukouni Oueddeï, en résidence surveillée à Tripoli, appelle à la fin des combats et au dialogue.
dimanche 11 janvier
Une colonne motorisée libyenne a franchi le seizième parallèle : les forces du colonel Kadhafi ont attaqué Kalaït où sont cantonnés 120 soldats français.
mardi 13 janvier
L’armée libyenne a lancé une nouvelle offensive dans la région de Zouar.
mercredi 14 janvier
Le gouvernement tchadien a annoncé dans la soirée que ses troupes se sont emparées d’une position clé libyenne près de l’oasis de Zouar. Le président Hissène Habré s’est déclaré satisfait de l’aide militaire française apportée à son pays.
vendredi 16 janvier
L’aviation libyenne a repris ses bombardements sur le nord du Tchad : les localités de Fada et de Zouar ont été touchées.
samedi 17 janvier
Le président tchadien Hissène Habré souhaite plus d’aide de la France et des Etats-Unis. Il reconnaît que les relations avec Paris sont « excellentes ».
mercredi 21 janvier
Fort de ses dernières victoires, le gouvernement tchadien s’est déclaré disposé à négocier avec la Libye. N’Djaména assure que l'armée tchadienne a pris position dans l'oasis de Zouar dans le Tibesti, où « tous les postes de commandement libyens ont été détruits ». Depuis la mi-décembre, des combats opposaient les soldats du colonel Kadhafi aux partisans du rebelle Goukouni Oueddeï pour le contrôle de la localité, point stratégique sur la piste de Faya-Largeau.
jeudi 29 janvier
L’aviation libyenne a repris ses raids de bombardement (d’une « intensité inouïe » selon la radio de N’Djaména) dans le nord du Tchad, notamment à Fada.
vendredi 6 février
Les Libyens ont lancé une nouvelle offensive dans la région de Zouar, dans le massif du Tibesti, au nord-ouest du Tchad.
samedi 7 février
La France a entamé le redéploiement de ses forces militaires vers le nord et l’est du Tchad (mais sans dépasser le 16e parallèle), afin d’éventuellement apporter un soutien plus actif à l’armée tchadienne contre les Libyens.
lundi 9 février
Des bombardements ont de nouveau été constatés sur les localités de Zouar et de Gour.
mardi 10 février
Recevant à Paris le président congolais Sassou-Nguesso, François Mitterrand a déclaré que les troupes françaises quitteront le Tchad une fois qu’il n’y aura plus un soldat libyen dans ce pays.
dimanche 15 février
Un bombardier lourd Tupolev libyen a attaqué dans le centre du Tchad la base de Kouba Olanga, située à quarante kilomètres au sud du seizième parallèle sous protection française.
Visite officielle à N’Djaména du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi.
lundi 2 mars
Le colonel Kadhafi a proposé une rencontre avec le président Hissène Habré afin d’engager la réconciliation entre les différentes factions tchadiennes. Mais le numéro un libyen impose comme condition le départ préalable du Tchad de tous les soldats français.
vendredi 20 mars
A l’issue de deux jours de combats violents, les troupes tchadiennes ont repris dans le Tibesti la localité de Bir Kora.
dimanche 22 mars
La base aérienne de Ouadi-Doum a été reprise par l’armée tchadienne après deux heures d’intenses combats. 1 269 soldats libyens ont été tués et 438 autres ont été faits prisonniers. Le commandant en chef de l’armée tchadienne a été grièvement blessé. Les vainqueurs ont récupéré douze appareils en état de marche. Le prochain objectif des forces d’Hissène Habré est la ville natale du président tchadien, Faya-Largeau.
mercredi 25 mars
Des colonnes de soldats libyens ont commencé à quitter Faya-Largeau. La défense de la grande palmeraie du Nord du Tchad était désormais jugée impossible à la suite de la chute de Ouadi-Doum.
vendredi 27 mars
Nouvelle défaite pour l’armée libyenne : les troupes tchadiennes ont fait leur entrée dans l’oasis de Faya-Largeau, sans combats. Les 2 500 soldats libyens qui y étaient stationnés avaient préféré évacuer la ville.
samedi 28 mars
Participant à une manifestation à Tripoli, le colonel Kadhafi a déclaré que la chute de Faya-Largeau n’était pas une défaite. Le numéro un libyen a assuré que la guerre se poursuivra jusqu’au départ du Tchad des forces françaises.
jeudi 2 avril
Afin de tenter de réconcilier les deux camps, le ministre algérien des Affaires étrangères a rencontré séparément le ministre de l’Intérieur du président tchadien Hissène Habré et le chef de la rébellion du GUNT, Goukouni Oueddeï.
jeudi 16 avril
A l’occasion d’un voyage au Gabon, où il a été reçu par le président Bongo, le chef rebelle Goukouni Oueddeï a appelé tous les opposants à reconnaître son ancien adversaire Hissène Habré comme seul chef d’Etat du Tchad.
dimanche 12 juillet
Le président tchadien Hissène Habré a entamé une visite « d’amitié et de travail » de trois jours en France à l’invitation de son homologue, François Mitterrand.
lundi 13 juillet
Le président tchadien Hissène Habré a déjeuné avec François Mitterrand à l’Elysée et dîné dans la soirée à l’hôtel Matignon avec le Premier ministre Jacques Chirac.
mardi 14 juillet
A l’occasion de sa visite officielle en France, le président tchadien Hissène Habré a assisté aux côtés de François Mitterrand au traditionnel défilié militaire du 14-Juillet organisé sur les Champs-Elysées, à Paris.
mercredi 15 juillet
Avant de rentrer au Tchad, Hissène Habré a visité à Saint-Nazaire l’usine d’où sortent des chars blindés.
lundi 27 juillet
Ouverture à Addis-Abeba du sommet de l’Organisation de l’Unité africaine, consacré essentiellement à la guerre au Tchad et au problème de la dette des Etats d’Afrique. Le Zambien Kenneth Kaunda succède au Congolais Denis Sassou-Nguesso comme président de l’OUA. C’est la deuxième fois (après 1970-1971) que le chef d’Etat zambien préside cette organisation.
mercredi 29 juillet
Clôture du sommet de l’OUA à Addis-Abeba.
samedi 8 août
Grande victoire tchadienne dans le nord du pays. Après avoir repoussé dans la matinée une attaque d’un millier de soldats libyens contre Bardaï, les troupes d’Hissène Habré ont lancé une contre-offensive : grâce à son armement léger (automitrailleuses, véhicules 4x4, etc.), l'armée tchadienne a reconquis dans l’après-midi la localité d’Aozou, défendue par 4 000 Libyens et rebelles tchadiens. Environ cinq cents Libyens et une centaine de Tchadiens ont été tués dans les combats et 157 Libyens auraient été faits prisonniers. Aozou était occupée par les Libyens depuis 1973. A l’annonce de cette victoire, des scènes de joie ont éclaté à N’Djaména.
dimanche 9 août
En représailles à la perte d’Aozou, l’armée libyenne a bombardé de façon intense Aozou et la région du Tibesti. Tripoli a par ailleurs saisi le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Organisation de l’unité africaine. Le colonel Kadhafi accuse la France d’avoir aidé directement les troupes d’Hissène Habré.
lundi 10 août
L’aviation libyenne a bombardé dans la la matinée les troupes tchadiennes puis l'oasis de Faya-Largeau. A Paris, le président Mitterrand a déclaré que le dispositif militaire français au Tchad restera inchangé.
mardi 11 août
Nouveaux bombardements libyens sur plusieurs localités du nord du Tchad, notamment à deux reprises sur Faya-Largeau. N’Djaména a donné un premier bilan de la conquête d’Aozou : près de six cents Libyens auraient été tués lors de l’offensive tchadienne. Recevant des diplomates africains au ministère des Affaires étrangères de Tripoli, le colonel Kadhafi a fait savoir qu’il était hors de question d’entamer des discussions avec le pouvoir tchadien, coupable d’une « agression ».
mercredi 12 août
Paris a clarifié sa position sur le conflit tchado-libyen. Les troupes françaises n’interviendront pas directement mais le ministre de la Défense André Giraud adresse également un avertissement au colonel Kadhafi : si les Libyens attaquent, la France se réserve le droit d’agir militairement.
Clôture à Nairobi (Kenya) des quatrièmes Jeux africains. L’Egypte termine première nation avec soixante-treize médailles dont trente-et-une en or. Suivent sur le podium la Tunisie et le Nigeria. Les sportifs tchadiens sont 21e avec une médaille de bronze.
vendredi 14 août
Les forces armées tchadiennes (FANT) ont repoussé une offensive terrestre et aérienne libyenne contre Aozou.
samedi 15 août
L’état-major tchadien affirme que plus de cent cinquante soldats libyens et un seul Tchadien ont été tués la veille lors d’une contre-offensive contre la ville d’Aozou.
mercredi 19 août
N’Djaména affirme que 405 soldats libyens ont été tués et 161 autres blessés lors de quatre nouvelles attaques contre les positions tchadiennes. Le gouvernement français juge ce bilan crédible.
Visitant la base aérienne d’Istres, dans les Bouches-du-Rhône, le président français François Mitterrand a inspecté le matériel défensif utilisé au Tchad pour l’opération « Epervier ». Le chef de l’Etat a déclaré que le rôle militaire de la France au Tchad s’étend désormais à tout le pays et non plus seulement à la zone située au sud du seizième parallèle.
jeudi 20 août
L’armée libyenne lance une offensive pour reprendre aux Tchadiens la ville d’Aozou.
samedi 22 août
Les autorités de N’Djaména affirment qu’un Mig-23 et qu’un hélicoptère de combat libyens ont été abattus au-dessus d’Aozou.
mardi 25 août
L’aviation libyenne a bombardé Faya-Largeau, faisant plusieurs victimes parmi la population.
mercredi 27 août
Les autorités tchadiennes ont fait défiler dans les rues de N’Djaména des soldats libyens capturés lors des derniers combats dans le nord du pays.
vendredi 28 août
A l’issue d’une semaine d’offensive, les troupes libyennes réussissent à reprendre la localité d’Aozou aux forces tchadiennes, qui tiennent encore des positions autour de l’oasis. N’Djaména dément officiellement cette information mais des journalistes présents sur place confirme au contraire que la ville à bien changé de mains. 460 Tchadiens auraient été tués dans les combats.
samedi 29 août
De violents combats se déroulent dans les environs d’Aozou.
mercredi 2 septembre
Ouverture à Québec du deuxième sommet de la francophonie, rassemblant les chefs d’Etat et de gouvernement ayant en commun l’usage de la langue française. Quarante-deux délégations sont présentes, dont celle du Tchad.
vendredi 4 septembre
Le président gabonais Omar Bongo a fait part de son intention de se rendre à Aozou à la tête d’une délégation pour tenter de régler sur place le conflit opposant le Tchad à la Libye.
samedi 5 septembre
L’armée libyenne a lancé en début d’après-midi une offensive à une centaine de kilomètres au sud de la bande d’Aozou. Les combats ont fait rage pendant plusieurs heures à Ounianga-Kébir, au nord-est de Faya-Largeau. Les troupes de Kadhafi ont finalement été refoulés vers le nord. N’Djaména a alors décidé de poursuivre la contre-offensive en profondeur : les soldats tchadiens ont ainsi pénétré en territoire libyen pour la première fois depuis le début de la guerre. S’enfonçant jusqu’à cent kilomètres au nord de la frontière, ils ont investi l’oasis de Maaten es-Sara, qui abrite une importante base militaire.
dimanche 6 septembre
Le colonel Kadhafi a reçu une véritable gifle sur le terrain militaire : située dans le sud-est de la Libye, l’importante base de Maaten es-Sara a été prise et détruite par les 2 000 soldats tchadiens d’Hassan Djamous. Selon un bilan, 1 713 soldats libyens ont été tués et 312 autres faits prisonniers. Les pertes matérielles pour l’armée de Kadhafi sont importantes : soixante-dix chars, trente véhicules blindés et une trentaine d’avions libyens ont été détruits. Les Tchadiens ne déplorent et soixante-cinq morts et cent douze blessés.
lundi 7 septembre
En représailles à la prise la veille de la base de Maaten es-Sar par les Tchadiens, l’avion libyenne a attaqué les villes d’Abéché et de N’Djaména. Un missile français Hawk a abattu l’un des deux bombardiers Tupolev Tu-22 libyens qui tentaient de mener un raid sur la capitale tchadienne, forçant le second à faire demi-tour. Pour éviter d’être repéré par le radar français de Moussoro, ces deux appareils avaient survolé la partie orientale du Niger. Le troisième Tu-22 a pu larguer cinq bombes sur Abéché avant de retourner en Libye.
vendredi 11 septembre
Tripoli et N’Djaména ont accepté le cessez-le-feu proposé par l’Organisation de l’Unité africaine : une trêve est entrée en vigueur sur le front tchado-libyen.
jeudi 17 septembre
Affirmant que son pays a récupéré définitivement la totalité de son territoire avec la reprise d’Aozou, le colonel Kadhafi a annoncé la fin de la guerre avec le Tchad.
lundi 21 septembre
Arrivée en Libye du premier contingent de combattants libanais recrutés par le colonel Kadhafi : sept cents miliciens druzes et cent communistes ont atterri à Tripoli. Le leader druze Walid Joumblatt évoque un « acte de solidarité au nom de l’arabité et de l’islam » tandis qu’à N’Djaména, le gouvernement tchadien dénonce des mercenaires qui seront traités comme tels en cas d’offensive libyenne.
du samedi 21 au dimanche 22 novembre
Des combats opposent l’armée tchadienne et lla Légion islamique libyenne près de la frontière avec le Soudan.
vendredi 11 décembre
Le président tchadien Hissène Habré participe quatorzième sommet franco-africain qui s’est ouvert à Nice pour deux jours.
samedi 12 décembre
Le ministre français de la Coopération, Michel Aurillac, a annoncé que Paris va accélérer ses fournitures militaires au Tchad en raison de la menace libyenne.
1988
lundi 7 mars
Attaque libyenne à Karkour : vingt Libyens sont tués.
lundi 4 avril
Le ministère français de la Défense a annoncé l’envoi au Tchad d’une équipe médicale. La Bio Force militaire aura pour mission d’enrayer une épidémie de méningite cérébro-spinale.
dimanche 1er mai
Goukouni Oueddeï forme un nouveau gouvernement d'union nationale de transition. Le colonel libyen Aftar et trente officiers rejoignent le Front national du salut libyen (opposition).
mercredi 25 mai
Le colonel Kadhafi a décidé de faire un « cadeau » à l’Afrique : à la surprise générale, il a annoncé son intention de reconnaître l’actuel régime tchadien du président Habré, de ne plus intervenir militairement dans ce pays, de libérer les prisonniers tchadiens et d’aider à la reconstruction du Tchad. Il souhaite également rétablir les relations diplomatiques avec des pays jugés trop modérés par la Libye, comme la Côte-d’Ivoire et le Gabon.
jeudi 26 mai
Le président Habré a réagi avec prudence aux déclarations du colonel Kadhafi, rappelant que le monde était habitué aux propos contradictoires du numéro un libyen.
en août
La Libye se proclame neutre dans le conflit tchadien.
lundi 3 octobre
La Libye et le Tchad annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques.
samedi 19 novembre
Réconciliation entre le gouvernement et Acheikh Ibn Oumar, chef du Front national tchadien.
jeudi 8 décembre
Combats entre Tchadiens et la Légion islamique au sud-est de Gozbeida : 122 légionnaires et huit Tchadiens sont tués.
dimanche 25 décembre
Libération de 312 prisonniers tchadiens.
1989
en janvier
Le dispositif français Epervier est allégé.
en mars
Acheikh Ibn Oumar devient ministre des Relations extérieures.
samedi 1er avril
Un complot contre le régime du président Habré - sur fond de rivalités ethniques - est déjoué. Sont impliqués trois proches du chef de l’Etat, dont Idriss Déby (ancien commandant des FANT, et ses cousins le colonel Hassan Djamous (commandant en chef de l’armée) et Ibrahim Mahamat Itno (ministre de l’Intérieur). Djamous est capturé, Itno tué et Déby se réfugie en Libye (puis au Soudan).
en avril
Hassan Djamous est exécuté sur ordre d’Hissène Habré.
vendredi 21 juillet
A Bamako, rencontre entre Habré et le chef d'Etat libyen Kadhafi.
jeudi 31 août
Les ministres libyen et tchadien des Affaires étrangères ont signé à Alger, sous l’égide de l’OUA, un accord-cadre de paix portant sur la bande d’Aozou : passé un an, le « différend » vieux de seize ans sur ce territoire sera porté devant la Cour internationale de Justice de La Haye. Retrait de 7 000 à 8 000 soldats libyens du nord du Tchad ; libération de 2 000 prisonniers libyens (500 prisonniers dont trois colonels sont dans l'opposition libyenne en exil).
mardi 19 septembre
Un DC-10 de la compagnie française UTA (vol 772) a disparu des radars peu après avoir quitté l’aéroport tchadien de N’Djamena. L’appareil assurait la liaison Brazzaville-Paris avec 171 personnes à son bord.
mercredi 20 septembre
Des débris du DC-10 d’UTA ont été retrouvés dans le désert du Ténéré, au Niger. L’appareil a explosé en vol. Il n’y a aucun survivant par les 171 passagers et membres d’équipage. Les enquêteurs soupçonnent un attentat.
samedi 23 septembre
Le ministre français des Transports a confirmé que le vol 772 d’UTA avait explosé en vol à la suite d’un attentat. Des traces d’explosifs ont été découvertes dans la soute (l’enquête mettra en cause les services secrets libyens ; la Libye sera condamnée en 1999).
lundi 16 octobre
Combats dans le Darfour (ouest du Soudan) contre les 2 000 rebelles d'Idriss Déby : de 50 à 90 morts selon le gouvernement, plus de 1 200 selon les maquisards.
lundi 30 octobre
L'armée tchadienne fait 600 morts.
mercredi 30 janvier
Le Tchad dénonce « le terrorisme international de Kadhafi » : N’Djaména accuse Tripoli d’avoir préparé un attentat contre le président Hissène Habré.
samedi 23 mars
Créée en 1965 afin de regrouper plusieurs Etats africains, essentiellement francophones, l’Organisation commune africaine et malgache (OCAM) est officiellement dissoute en dépit des tentatives du président ivoirien Félix Houphouët-Boigny pour la sauver. Dans les années 1970, plusieurs pays s’en étaient retirés (le Cameroun, les deux Congo, le Gabon et Madagascar).
lundi 1er avril
Rencontre avortée entre le président tchadien Hissène Habré et son principal rival, Goukouni Oueddeï, à Bamako, au Mali. Les deux hommes devaient tenter de trouver une solution à la guerre qui les oppose.
jeudi 25 avril
Première rencontre officielle entre les responsables français et libyens depuis l’entrevue Mitterrand-Kadhafi en Crète le 15 novembre 1984 : avant de se rendre au Liban, le ministre français des Relations extérieures a ainsi effectué dans la soirée une visite surprise en Libye. Il s’est entretenu avec le numéro un libyen, lui montrant notamment des séries de photographies aériennes et satellites prouvant que les Libyens ont construit une piste d’aviation dans le nord du Tchad, à Ouadi-Doum.
jeudi 3 octobre
Pour la première fois depuis 1981, un avion de chasse libyen a survoler la capitale tchadienne, N’Djaména, dans la matinée.
samedi 5 octobre
Le président tchadien Hissène Habré a annoncé vouloir renouer le dialogue avec le numéro un libyen, Mouammar Kadhafi. Il a déclaré que des contacts étaient en cours. Il a cependant affirmé également qu’il demanderait le retour des troupes françaises dans son pays si les circonstances l’exigeaient.
lundi 21 octobre
La justice française a inculpé d’atteinte à la défense nationale le colonel Arnaubec, pour la publication de son livre Opération Manta, Tchad 83-84.
en novembre
Nombreux ralliements à Hissène Habré.
mercredi 11 décembre
Ouverture à Paris du douzième Sommet franco-africain. Parmi les principaux thèmes à l’ordre du jour figurent la question du Tchad, l’endettement des pays africains et l’apartheid en Afrique du Sud. François Mitterrand a rassuré le président Hissène Habré en rappelant que la France réagira en cas d’attaque libyenne contre N’Djaména.
jeudi 12 décembre
Seconde journée du Sommet franco-africain de Paris. Tout en soulignant que la France n’était pas l’ennemie de la Libye, François Mitterrand a rappelé qu’aucune force armée étrangère ne devait être présente sur le territoire tchadien.
1986
lundi 10 février
Reprise des combats entre les forces gouvernementales tchadienne et le GUNT de Goukouni Oueddeï. Soutenu par la Libye, les rebelles ont lancé une offensive au sud du seizième parallèle.
mardi 11 février
Les combats font rage dans la région d’Oum Chalouba.
mercredi 12 février
Le président tchadien Hissène Habré a reçu le conseiller du président français pour les affaires africaines, Guy Penne.
jeudi 13 février
Alors que les combats se poursuivent dans le nord du pays, dans la région d’Oum Chalouba, le gouvernement français a décidé d’accélérer ses livraisons d’armes et de matériel militaire au gouvernement régulier du Tchad, menacé par une offensive des rebelles du GUNT. Dans la soirée, le ministre français de la Défense, Paul Quilès, a quitté la France pour se rendre à N’Djaména.
vendredi 14 février
En inspectant les soldats français stationnés en Centrafrique, le ministre de la Défense Paul Quilès montre une fois de plus que Paris ne laissera pas Kadhafi faire ce qu’il veut au Tchad. Les livraisons d’armes au gouvernement régulier tchadien se sont intensifiées. Le président du Tchad a demandé au gouvernement français l’envoi de troupes françaises. Sur le terrain, Goukouni Oueddeï affirme s’être emparé d’une position située à seulement trois cents kilomètres de la capitale. Hissène Habré nie, affirmant au contraire avoir repris du terrain sur les forces du GUNT et reconquis Oum Chalouba.
samedi 15 février
La France renforce encore son aide au Tchad. Des soldats français sont arrivés à N’Djaména, officiellement uniquement pour accompagner du matériel militaire débarqué de plusieurs avions de transport. Le gouvernement tchadien a montré aux journalistes un homme présenté comme un soldat libyen capturé dans les combats. Rentré à Paris pour rendre des comptes au président de Mitterrand de la situation sur le terrain, le ministre de la Défense Paul Quilès affirme que l’armée régulière tchadienne a repoussé les attaques des rebelles soutenus par la Libye.
dimanche 16 février
A huit heures du matin, huit Jaguar français partis de Bangui (Centrafrique), escortés par quatre Mirages F1, ont attaqué l’aérodrome militaire de Ouadi Doum, situé dans l’extrême nord du Tchad et construit en 1985 par les Libyens pour soutenir les rebelles du GUNT. En moins d’une minute, la piste, touchée par quarante bombes, est rendue temporairement inutilisable. Tripoli affirme que l’aérodrome était « civil ». Le colonel Kadhafi a réagi immédiatement en lançant un appel pour l’arrêt des combats. Par ailleurs, 1 500 soldats français sont attendus à N’Djaména dans le cadre de l’opération « Epervier ».
lundi 17 février
Représailles libyennes : un Tupolev-22, parti probablement d’Aozou, a largué trois bombes sur l’aéroport de N’Djaména. Il n’y a aucune victime et les dégâts sont peu importants. La piste est cependant inutilisable pour au moins une journée pour les avions gros porteurs. Le système de défense antiaérien français arrivé la veille n’était pas encore totalement opérationnel. Quelques heures après ce raid, le gouvernement français a annoncé la mise d’un dispositif de dissuasion au Tchad. Première conséquence : des chasseurs Mirage et Jaguar sont arrivés dans l’après-midi dans la capitale tchadienne. A Tripoli, le colonel Kadhafi a de nouveau assuré que la Libye n’interviendra pas au Tchad…
mercredi 19 février
Opération « Epervier » : l’armée française a achevé l’installation de son dispositif militaire aérien « dissuasif » sur l’aéroport de N’Djaména, en particulier les missiles Crotale. Sur place, le trafic aérien a repris normalement après les travaux de remise en état de la piste. Dans la journée, un avion non identifié a survolé la capitale et n’a été repéré qu’au dernier moment.
mercredi 5 mars
Les combats ont repris dans la région d’Oum-Chalouba-Kalait entre les troupes gouvernementales tchadiennes et les rebelles du GUNT. Les forces prolibyennes auraient perdu plus de huit cents hommes. Les décollages d’avions français se sont succédés toute la journée sur l’aéroport de N’Djaména, mais les appareils ne sont pas intervenus directement dans les affrontements.
mercredi 12 mars
Annonce non confirmée d’une possible prochaine rencontre, le 28 mars au Congo, entre le président Hissène Habré et le leader rebelle Goukouni Oueddeï.
lundi 17 mars
Le gouvernement tchadien a donné un dernier bilan des combats qui se déroulent depuis un mois au nord de Koro-Toro et près du puits de Chicha : 235 membres du GUNT et deux Libyens auraient été tués, 186 combattants ennemis, dont cinq Libyens, faits prisonniers et deux cents véhicules récupérés ; le PC de la Légion islamique aurait été détruit.
lundi 24 mars
En signe d’ouverture après la signature d’un accord de paix avec deux factions influentes, le président Habré a fait entrer dans son gouvernement des opposants qui ont rejoint sa cause. Ces ralliements, en particulier deux du colonel Kotiga (nommé en 1984 chef du front Sud par Goukouni Oueddeï) et du général Djogo (ancien chef d’état-major du GUNT), est une grande victoire pour le chef de l’Etat. Une partie des anciennes troupes rebelles a été intégrée à l’armée nationale et envoyée dans le nord du pays.
vendredi 28 mars
La rencontre prévue ce jour au Congo entre les deux frères ennemis tchadiens n’a pas eu lieu : Goukouni Oueddeï a refusé d’y participer au dernier moment. Il s’est justifié en déclarant que toute discussion devait attendre que l’OUA dénonce d’abord clairement l’intervention française au Tchad.
jeudi 19 juin
Le colonel Wadal Abdelkader, vice-président du GUNT (rébellion), a donné sa démission.
mardi 5 août
Depuis des semaines le Tchad est ravagé par des invasions de criquets pèlerins et de rats. Entre 30 et 60 % des récoltes seraient compromises. N’Djaména a fait appel à l’aide international : les Nations unies, la Communauté européenne et l’OUA ont débloqué plusieurs centaines de milliers de dollars.
vendredi 22 août
Deux mouvements rebelles s’opposent violemment au nord du Tchad : les partisans d’Achekh ibn Ouman chef du Conseil démocratique révolutionnaire, ont repris aux hommes de Goukouni Oueddeï la ville de Fada.
vendredi 17 octobre
La guerre civile tchadienne semble sur le point de prendre un tournant inattendu : dans un entretien téléphonique accordé à Radio-France-International depuis la capitale libyenne, le chef rebelle Goukouni Oueddeï déclare se considérer comme un « prisonnier » du colonel Kadhafi. Reconnaissant implicitement et pour la première fois Hissène Habré comme « chef de l’Etat » tchadien, il s’est dit prêt à trouver un compromis.
dimanche 19 octobre
Selon diverses sources, des combats opposeraient dans le nord du Tchad des soldats libyens à leurs anciens alliés, les rebelles tchadiens du GUNT.
mercredi 22 octobre
Tout en réclamant la participation de la France pour la reconquête du nord du Tchad, le président Hissène Habré se dit d’accord pour une rencontre avec le colonel Kadhafi.
jeudi 30 octobre
Le président tchadien Hissène Habré a dénoncé les exactions commises par les troupes de la Libye dans le nord du pays. Le même jour, des soldats du rebelle Goukouni Oueddeï ont capturé une compagnie de leurs anciens alliés libyens dans la région de Zouar.
vendredi 31 octobre
Selon des rumeurs, le principal rebelle tchadien, Goukouni Oueddeï, aurait été arrêté à Tripoli sur ordre de Kadhafi. Le chef du GUNT aurait été grièvement blessé au cours de l’opération en tentant de résister avec ses hommes.
vendredi 7 novembre
Suite à la visite à N’Djaména du ministre français de la Coopération, Michel Aurillac, Paris accède favorablement aux demandes du président Habré : le dispositif militaire Epervier déployé au Tchad sera prochainement renforcé
dimanche 9 novembre
Selon certaines sources, un accord de cessez-le-feu aurait été conclu entre le régime du président Habré et les rebelles du GUNT.
jeudi 13 novembre
Ouverture à Lomé, au Togo, du treizième sommet franco-africain, en présence à la fois du président Mitterrand et du Premier ministre Chirac. La question tchadienne est au cœur de de la majorité des débats.
vendredi 14 novembre
Les présidents français et tchadiens, François Mitterrand et Hissène Habré, se sont entretenus à Lomé de la situation dans le nord du Tchad, où les rebelles du GUNT sont bombardés par l’aviation de Tripoli. Paris accepte de livrer plus d’armes au régime de N’Djaména afin de chasser les Libyens du pays, mais l’Etat français précise qu’il est hors de question que les soldats français interviennent directement dans le conflit.
mardi 18 novembre
En raison de la détention à Tripoli de leur chef historique, Goukouni Oueddeï, la Libye impose un nouveau chef au GUNT : Acheikh ibn Oumar est nommé par le Conseil démocratique de la révolution.
jeudi 11 décembre
Deux colonnes de l’armée libyenne ont lancé une offensive contre le fief de son ancien allié Goukouni Oueddeï (détenu à Tripoli). Les rebelles tchadiens du GUNT tentent de sauver Bardaï, la capitale du Tibesti. Des attaques libyennes visent également Wour et Zouar.
vendredi 12 décembre
Malgré l’intensification des combats à Bardaï et malgré les demandes du président Hissène Habré, le gouvernement français confirme qu’il ne compte pas envoyer ses forces armées au nord du seizième parallèle.
dimanche 14 décembre
La radio de N’Djamena affirme que les Libyens ont lancé une nouvelle offensive contre les troupes du GUNT dans le nord du Tchad.
nuit du mardi 16 au mercredi 17 décembre
Deux Transall, des avions de transport de l’armée de l’air française, ont procédé, à la demande du président tchadien Hissène Habré, à une opération « exceptionnelle » de parachutage de seize tonnes de vivres, de munitions et de carburant pour aider les habitants du Tibesti et plus particulièrement les partisans de Goukouni Oueddeï à s’opposer aux soldats libyens.
vendredi 19 décembre
Les troupes libyennes subissent une défaite à Bardaï, dans le nord du Tchad : les forces régulières d’Hissène Habré et celles des rebelles du GUNT ont réussi leur jonction. Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé la fourniture d’une assistance militaire d’urgence de 105 millions de francs à N’Djaména.
samedi 20 décembre
A Metz, le Premier ministre Jacques Chirac a réaffirmé que les forces françaises présentent au Tchad ne s’engageront pas plus : la mission Epervier demeure un plan « défensif ».
dimanche 21 décembre
N’Djaména affirme que près de quatre cents Libyens auraient été tués dans les combats qui font rage à Zouar, dans le Tibesti.
mercredi 24 décembre
Les soldats libyens ont subi de lourdes pertes en hommes et en matériels à la suite de l’échec d’une attaque contre le poste de Yebbi-Bou, défendu par les forces tchadiennes dans le Tibesti. Par ailleurs, le président Mitterrand a fait parvenir un message à son homologue tchadien Hissène Habré pour lui faire part de la décision française de renforcer son aide logistique aux forces régulières de N’Djaména. Il est cependant toujours hors de question que les soldats français s’engagent au nord du seizième parallèle.
nuit du dimanche 28 au lundi 29 décembre
Les soldats libyens se sont emparés de l’oasis de Zouar, dans l’ouest du Tibesti. Les forces tchadiennes se sont repliées sur les crêtes environnantes.
lundi 29 décembre
L’armée française a procédé à de nouveaux parachutages de matériel militaire pour l’armée tchadienne. Sur le terrain, l’armée libyenne aurait lancé une nouvelle offensive contre Bardaï.
mardi 30 décembre
Des journalistes français, dont trois étrangers, ont été expulsés du Tchad.
mercredi 31 décembre
L’armée tchadienne a lancé une contre-attaque en direction de l’oasis de Zouar.
1987
vendredi 2 janvier
Fortes de 3 000 hommes, les Forces armées nationale tchadiennes (FANT) d’Hissène Habré ont repris dans le nord-est du pays la palmeraie de Fada, occupée par Tripoli depuis 1983. Une brigade blindée libyenne (de 1 200 soldats, aidés par 350 miliciens du CDR) a été détruite : entre 780 et 850 soldats libyens ont été tués et 50 autres faits prisonniers. 154 chars ont été détruits. Les Tchadiens ne déplorent que dix-huit morts.
samedi 3 janvier
L’aviation libyenne a bombardé les localités de Fada et de Zouar pour tenter de détruire les équipements et munitions pris la veille par les Tchadiens.
dimanche 4 janvier
Escalade dans la guerre tchado-libyenne : quatre MiG-23 de Kadhafi ont bombardé vers quatorze heures la localité d’Arada, située au sud du seizième parallèle, une zone sous la protection du plan français Epervier. Quelques heures plus tard, c’était au tour d’Oum Chalouba d’être attaquée. A Paris, le porte-parole du gouvernement français, Alain Juppé, a déclaré au Club de la presse d’Europe 1 que la France allait respecter ses engagements pris vis-à-vis de N’Djaména. Dans le Tibesti, les forces tchadiennes ont repoussé l’offensive libyenne dans la région de Zouar.
mercredi 7 janvier
En représailles au raid du 4 janvier, des Jaguar français ont bombardé en début d’après-midi dans le nord du Tchad les installations radar de l’aérodrome de Ouadi-Doum, occupé par les Libyens. Les appareils avaient décollé de N’Djaména et de Bangui (Centrafrique).
jeudi 8 janvier
Le colonel Kadhafi teste la réaction de l’armée française au Tchad : des bombardiers libyens ont une nouvelle fois franchi le seizième parallèle, bombardant le poste militaire tchadien de Kouba-Oulanga.
vendredi 9 janvier
De violents combats ont opposé Tchadiens et Libyens dans le nord du Tchad. L’avantage serait revenu aux troupes de N’Djaména. Le chef rebelle Goukouni Oueddeï, en résidence surveillée à Tripoli, appelle à la fin des combats et au dialogue.
dimanche 11 janvier
Une colonne motorisée libyenne a franchi le seizième parallèle : les forces du colonel Kadhafi ont attaqué Kalaït où sont cantonnés 120 soldats français.
mardi 13 janvier
L’armée libyenne a lancé une nouvelle offensive dans la région de Zouar.
mercredi 14 janvier
Le gouvernement tchadien a annoncé dans la soirée que ses troupes se sont emparées d’une position clé libyenne près de l’oasis de Zouar. Le président Hissène Habré s’est déclaré satisfait de l’aide militaire française apportée à son pays.
vendredi 16 janvier
L’aviation libyenne a repris ses bombardements sur le nord du Tchad : les localités de Fada et de Zouar ont été touchées.
samedi 17 janvier
Le président tchadien Hissène Habré souhaite plus d’aide de la France et des Etats-Unis. Il reconnaît que les relations avec Paris sont « excellentes ».
mercredi 21 janvier
Fort de ses dernières victoires, le gouvernement tchadien s’est déclaré disposé à négocier avec la Libye. N’Djaména assure que l'armée tchadienne a pris position dans l'oasis de Zouar dans le Tibesti, où « tous les postes de commandement libyens ont été détruits ». Depuis la mi-décembre, des combats opposaient les soldats du colonel Kadhafi aux partisans du rebelle Goukouni Oueddeï pour le contrôle de la localité, point stratégique sur la piste de Faya-Largeau.
jeudi 29 janvier
L’aviation libyenne a repris ses raids de bombardement (d’une « intensité inouïe » selon la radio de N’Djaména) dans le nord du Tchad, notamment à Fada.
vendredi 6 février
Les Libyens ont lancé une nouvelle offensive dans la région de Zouar, dans le massif du Tibesti, au nord-ouest du Tchad.
samedi 7 février
La France a entamé le redéploiement de ses forces militaires vers le nord et l’est du Tchad (mais sans dépasser le 16e parallèle), afin d’éventuellement apporter un soutien plus actif à l’armée tchadienne contre les Libyens.
lundi 9 février
Des bombardements ont de nouveau été constatés sur les localités de Zouar et de Gour.
mardi 10 février
Recevant à Paris le président congolais Sassou-Nguesso, François Mitterrand a déclaré que les troupes françaises quitteront le Tchad une fois qu’il n’y aura plus un soldat libyen dans ce pays.
dimanche 15 février
Un bombardier lourd Tupolev libyen a attaqué dans le centre du Tchad la base de Kouba Olanga, située à quarante kilomètres au sud du seizième parallèle sous protection française.
Visite officielle à N’Djaména du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi.
lundi 2 mars
Le colonel Kadhafi a proposé une rencontre avec le président Hissène Habré afin d’engager la réconciliation entre les différentes factions tchadiennes. Mais le numéro un libyen impose comme condition le départ préalable du Tchad de tous les soldats français.
vendredi 20 mars
A l’issue de deux jours de combats violents, les troupes tchadiennes ont repris dans le Tibesti la localité de Bir Kora.
dimanche 22 mars
La base aérienne de Ouadi-Doum a été reprise par l’armée tchadienne après deux heures d’intenses combats. 1 269 soldats libyens ont été tués et 438 autres ont été faits prisonniers. Le commandant en chef de l’armée tchadienne a été grièvement blessé. Les vainqueurs ont récupéré douze appareils en état de marche. Le prochain objectif des forces d’Hissène Habré est la ville natale du président tchadien, Faya-Largeau.
mercredi 25 mars
Des colonnes de soldats libyens ont commencé à quitter Faya-Largeau. La défense de la grande palmeraie du Nord du Tchad était désormais jugée impossible à la suite de la chute de Ouadi-Doum.
vendredi 27 mars
Nouvelle défaite pour l’armée libyenne : les troupes tchadiennes ont fait leur entrée dans l’oasis de Faya-Largeau, sans combats. Les 2 500 soldats libyens qui y étaient stationnés avaient préféré évacuer la ville.
samedi 28 mars
Participant à une manifestation à Tripoli, le colonel Kadhafi a déclaré que la chute de Faya-Largeau n’était pas une défaite. Le numéro un libyen a assuré que la guerre se poursuivra jusqu’au départ du Tchad des forces françaises.
jeudi 2 avril
Afin de tenter de réconcilier les deux camps, le ministre algérien des Affaires étrangères a rencontré séparément le ministre de l’Intérieur du président tchadien Hissène Habré et le chef de la rébellion du GUNT, Goukouni Oueddeï.
jeudi 16 avril
A l’occasion d’un voyage au Gabon, où il a été reçu par le président Bongo, le chef rebelle Goukouni Oueddeï a appelé tous les opposants à reconnaître son ancien adversaire Hissène Habré comme seul chef d’Etat du Tchad.
dimanche 12 juillet
Le président tchadien Hissène Habré a entamé une visite « d’amitié et de travail » de trois jours en France à l’invitation de son homologue, François Mitterrand.
lundi 13 juillet
Le président tchadien Hissène Habré a déjeuné avec François Mitterrand à l’Elysée et dîné dans la soirée à l’hôtel Matignon avec le Premier ministre Jacques Chirac.
mardi 14 juillet
A l’occasion de sa visite officielle en France, le président tchadien Hissène Habré a assisté aux côtés de François Mitterrand au traditionnel défilié militaire du 14-Juillet organisé sur les Champs-Elysées, à Paris.
mercredi 15 juillet
Avant de rentrer au Tchad, Hissène Habré a visité à Saint-Nazaire l’usine d’où sortent des chars blindés.
lundi 27 juillet
Ouverture à Addis-Abeba du sommet de l’Organisation de l’Unité africaine, consacré essentiellement à la guerre au Tchad et au problème de la dette des Etats d’Afrique. Le Zambien Kenneth Kaunda succède au Congolais Denis Sassou-Nguesso comme président de l’OUA. C’est la deuxième fois (après 1970-1971) que le chef d’Etat zambien préside cette organisation.
mercredi 29 juillet
Clôture du sommet de l’OUA à Addis-Abeba.
samedi 8 août
Grande victoire tchadienne dans le nord du pays. Après avoir repoussé dans la matinée une attaque d’un millier de soldats libyens contre Bardaï, les troupes d’Hissène Habré ont lancé une contre-offensive : grâce à son armement léger (automitrailleuses, véhicules 4x4, etc.), l'armée tchadienne a reconquis dans l’après-midi la localité d’Aozou, défendue par 4 000 Libyens et rebelles tchadiens. Environ cinq cents Libyens et une centaine de Tchadiens ont été tués dans les combats et 157 Libyens auraient été faits prisonniers. Aozou était occupée par les Libyens depuis 1973. A l’annonce de cette victoire, des scènes de joie ont éclaté à N’Djaména.
dimanche 9 août
En représailles à la perte d’Aozou, l’armée libyenne a bombardé de façon intense Aozou et la région du Tibesti. Tripoli a par ailleurs saisi le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Organisation de l’unité africaine. Le colonel Kadhafi accuse la France d’avoir aidé directement les troupes d’Hissène Habré.
lundi 10 août
L’aviation libyenne a bombardé dans la la matinée les troupes tchadiennes puis l'oasis de Faya-Largeau. A Paris, le président Mitterrand a déclaré que le dispositif militaire français au Tchad restera inchangé.
mardi 11 août
Nouveaux bombardements libyens sur plusieurs localités du nord du Tchad, notamment à deux reprises sur Faya-Largeau. N’Djaména a donné un premier bilan de la conquête d’Aozou : près de six cents Libyens auraient été tués lors de l’offensive tchadienne. Recevant des diplomates africains au ministère des Affaires étrangères de Tripoli, le colonel Kadhafi a fait savoir qu’il était hors de question d’entamer des discussions avec le pouvoir tchadien, coupable d’une « agression ».
mercredi 12 août
Paris a clarifié sa position sur le conflit tchado-libyen. Les troupes françaises n’interviendront pas directement mais le ministre de la Défense André Giraud adresse également un avertissement au colonel Kadhafi : si les Libyens attaquent, la France se réserve le droit d’agir militairement.
Clôture à Nairobi (Kenya) des quatrièmes Jeux africains. L’Egypte termine première nation avec soixante-treize médailles dont trente-et-une en or. Suivent sur le podium la Tunisie et le Nigeria. Les sportifs tchadiens sont 21e avec une médaille de bronze.
vendredi 14 août
Les forces armées tchadiennes (FANT) ont repoussé une offensive terrestre et aérienne libyenne contre Aozou.
samedi 15 août
L’état-major tchadien affirme que plus de cent cinquante soldats libyens et un seul Tchadien ont été tués la veille lors d’une contre-offensive contre la ville d’Aozou.
mercredi 19 août
N’Djaména affirme que 405 soldats libyens ont été tués et 161 autres blessés lors de quatre nouvelles attaques contre les positions tchadiennes. Le gouvernement français juge ce bilan crédible.
Visitant la base aérienne d’Istres, dans les Bouches-du-Rhône, le président français François Mitterrand a inspecté le matériel défensif utilisé au Tchad pour l’opération « Epervier ». Le chef de l’Etat a déclaré que le rôle militaire de la France au Tchad s’étend désormais à tout le pays et non plus seulement à la zone située au sud du seizième parallèle.
jeudi 20 août
L’armée libyenne lance une offensive pour reprendre aux Tchadiens la ville d’Aozou.
samedi 22 août
Les autorités de N’Djaména affirment qu’un Mig-23 et qu’un hélicoptère de combat libyens ont été abattus au-dessus d’Aozou.
mardi 25 août
L’aviation libyenne a bombardé Faya-Largeau, faisant plusieurs victimes parmi la population.
mercredi 27 août
Les autorités tchadiennes ont fait défiler dans les rues de N’Djaména des soldats libyens capturés lors des derniers combats dans le nord du pays.
vendredi 28 août
A l’issue d’une semaine d’offensive, les troupes libyennes réussissent à reprendre la localité d’Aozou aux forces tchadiennes, qui tiennent encore des positions autour de l’oasis. N’Djaména dément officiellement cette information mais des journalistes présents sur place confirme au contraire que la ville à bien changé de mains. 460 Tchadiens auraient été tués dans les combats.
samedi 29 août
De violents combats se déroulent dans les environs d’Aozou.
mercredi 2 septembre
Ouverture à Québec du deuxième sommet de la francophonie, rassemblant les chefs d’Etat et de gouvernement ayant en commun l’usage de la langue française. Quarante-deux délégations sont présentes, dont celle du Tchad.
vendredi 4 septembre
Le président gabonais Omar Bongo a fait part de son intention de se rendre à Aozou à la tête d’une délégation pour tenter de régler sur place le conflit opposant le Tchad à la Libye.
samedi 5 septembre
L’armée libyenne a lancé en début d’après-midi une offensive à une centaine de kilomètres au sud de la bande d’Aozou. Les combats ont fait rage pendant plusieurs heures à Ounianga-Kébir, au nord-est de Faya-Largeau. Les troupes de Kadhafi ont finalement été refoulés vers le nord. N’Djaména a alors décidé de poursuivre la contre-offensive en profondeur : les soldats tchadiens ont ainsi pénétré en territoire libyen pour la première fois depuis le début de la guerre. S’enfonçant jusqu’à cent kilomètres au nord de la frontière, ils ont investi l’oasis de Maaten es-Sara, qui abrite une importante base militaire.
dimanche 6 septembre
Le colonel Kadhafi a reçu une véritable gifle sur le terrain militaire : située dans le sud-est de la Libye, l’importante base de Maaten es-Sara a été prise et détruite par les 2 000 soldats tchadiens d’Hassan Djamous. Selon un bilan, 1 713 soldats libyens ont été tués et 312 autres faits prisonniers. Les pertes matérielles pour l’armée de Kadhafi sont importantes : soixante-dix chars, trente véhicules blindés et une trentaine d’avions libyens ont été détruits. Les Tchadiens ne déplorent et soixante-cinq morts et cent douze blessés.
lundi 7 septembre
En représailles à la prise la veille de la base de Maaten es-Sar par les Tchadiens, l’avion libyenne a attaqué les villes d’Abéché et de N’Djaména. Un missile français Hawk a abattu l’un des deux bombardiers Tupolev Tu-22 libyens qui tentaient de mener un raid sur la capitale tchadienne, forçant le second à faire demi-tour. Pour éviter d’être repéré par le radar français de Moussoro, ces deux appareils avaient survolé la partie orientale du Niger. Le troisième Tu-22 a pu larguer cinq bombes sur Abéché avant de retourner en Libye.
vendredi 11 septembre
Tripoli et N’Djaména ont accepté le cessez-le-feu proposé par l’Organisation de l’Unité africaine : une trêve est entrée en vigueur sur le front tchado-libyen.
jeudi 17 septembre
Affirmant que son pays a récupéré définitivement la totalité de son territoire avec la reprise d’Aozou, le colonel Kadhafi a annoncé la fin de la guerre avec le Tchad.
lundi 21 septembre
Arrivée en Libye du premier contingent de combattants libanais recrutés par le colonel Kadhafi : sept cents miliciens druzes et cent communistes ont atterri à Tripoli. Le leader druze Walid Joumblatt évoque un « acte de solidarité au nom de l’arabité et de l’islam » tandis qu’à N’Djaména, le gouvernement tchadien dénonce des mercenaires qui seront traités comme tels en cas d’offensive libyenne.
du samedi 21 au dimanche 22 novembre
Des combats opposent l’armée tchadienne et lla Légion islamique libyenne près de la frontière avec le Soudan.
vendredi 11 décembre
Le président tchadien Hissène Habré participe quatorzième sommet franco-africain qui s’est ouvert à Nice pour deux jours.
samedi 12 décembre
Le ministre français de la Coopération, Michel Aurillac, a annoncé que Paris va accélérer ses fournitures militaires au Tchad en raison de la menace libyenne.
1988
lundi 7 mars
Attaque libyenne à Karkour : vingt Libyens sont tués.
lundi 4 avril
Le ministère français de la Défense a annoncé l’envoi au Tchad d’une équipe médicale. La Bio Force militaire aura pour mission d’enrayer une épidémie de méningite cérébro-spinale.
dimanche 1er mai
Goukouni Oueddeï forme un nouveau gouvernement d'union nationale de transition. Le colonel libyen Aftar et trente officiers rejoignent le Front national du salut libyen (opposition).
mercredi 25 mai
Le colonel Kadhafi a décidé de faire un « cadeau » à l’Afrique : à la surprise générale, il a annoncé son intention de reconnaître l’actuel régime tchadien du président Habré, de ne plus intervenir militairement dans ce pays, de libérer les prisonniers tchadiens et d’aider à la reconstruction du Tchad. Il souhaite également rétablir les relations diplomatiques avec des pays jugés trop modérés par la Libye, comme la Côte-d’Ivoire et le Gabon.
jeudi 26 mai
Le président Habré a réagi avec prudence aux déclarations du colonel Kadhafi, rappelant que le monde était habitué aux propos contradictoires du numéro un libyen.
en août
La Libye se proclame neutre dans le conflit tchadien.
lundi 3 octobre
La Libye et le Tchad annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques.
samedi 19 novembre
Réconciliation entre le gouvernement et Acheikh Ibn Oumar, chef du Front national tchadien.
jeudi 8 décembre
Combats entre Tchadiens et la Légion islamique au sud-est de Gozbeida : 122 légionnaires et huit Tchadiens sont tués.
dimanche 25 décembre
Libération de 312 prisonniers tchadiens.
1989
en janvier
Le dispositif français Epervier est allégé.
en mars
Acheikh Ibn Oumar devient ministre des Relations extérieures.
samedi 1er avril
Un complot contre le régime du président Habré - sur fond de rivalités ethniques - est déjoué. Sont impliqués trois proches du chef de l’Etat, dont Idriss Déby (ancien commandant des FANT, et ses cousins le colonel Hassan Djamous (commandant en chef de l’armée) et Ibrahim Mahamat Itno (ministre de l’Intérieur). Djamous est capturé, Itno tué et Déby se réfugie en Libye (puis au Soudan).
en avril
Hassan Djamous est exécuté sur ordre d’Hissène Habré.
vendredi 21 juillet
A Bamako, rencontre entre Habré et le chef d'Etat libyen Kadhafi.
jeudi 31 août
Les ministres libyen et tchadien des Affaires étrangères ont signé à Alger, sous l’égide de l’OUA, un accord-cadre de paix portant sur la bande d’Aozou : passé un an, le « différend » vieux de seize ans sur ce territoire sera porté devant la Cour internationale de Justice de La Haye. Retrait de 7 000 à 8 000 soldats libyens du nord du Tchad ; libération de 2 000 prisonniers libyens (500 prisonniers dont trois colonels sont dans l'opposition libyenne en exil).
mardi 19 septembre
Un DC-10 de la compagnie française UTA (vol 772) a disparu des radars peu après avoir quitté l’aéroport tchadien de N’Djamena. L’appareil assurait la liaison Brazzaville-Paris avec 171 personnes à son bord.
mercredi 20 septembre
Des débris du DC-10 d’UTA ont été retrouvés dans le désert du Ténéré, au Niger. L’appareil a explosé en vol. Il n’y a aucun survivant par les 171 passagers et membres d’équipage. Les enquêteurs soupçonnent un attentat.
samedi 23 septembre
Le ministre français des Transports a confirmé que le vol 772 d’UTA avait explosé en vol à la suite d’un attentat. Des traces d’explosifs ont été découvertes dans la soute (l’enquête mettra en cause les services secrets libyens ; la Libye sera condamnée en 1999).
lundi 16 octobre
Combats dans le Darfour (ouest du Soudan) contre les 2 000 rebelles d'Idriss Déby : de 50 à 90 morts selon le gouvernement, plus de 1 200 selon les maquisards.
lundi 30 octobre
L'armée tchadienne fait 600 morts.