1995
dimanche 8 janvier
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Alger, l’Algérie a battu l’Egypte un but à zéro.
mardi 10 janvier
Les principaux partis d’opposition (FLN, Rassemblement pour la culture et la démocratie, Front des forces socialistes) et les islamistes du FIS se réunissent à Rome sous les auspices de la communauté catholique de Sant’Egidio.
mercredi 11 janvier
Attentat du Groupe islamique armé (GIA) contre le wali (préfet) de Tissemsilt (130 kilomètres au sud-ouest d'Alger). Le préfet et 18 personnes de son escorte auraient trouvé la mort.
vendredi 13 janvier
Après que jours de discussions à Rome, les partis d'opposition se mettent d’accord sur un « contrat national » a présenté au pouvoir d’Alger. Les signataires du texte rejettent le recours à la violence et réclament une « solution globale ». Ils réclament l’organisation d’une conférence nationale suivie d’élections « libres et pluralistes » et demandent l’annulation de la dissolution du FIS. Cette offre, accueillie favorablement par les pays occidentaux, est rejetée par le régime.
dimanche 15 janvier
De plus en plus isolé, le GIA se déclare prêt à « arrêter la guerre », à condition que le gouvernement accède à ses exigences.
samedi 21 janvier
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations : à Dar-es-Salam, la Tanzanie a battu l’Algérie deux buts à un.
mardi 24 janvier
Depuis sa résidence surveillée, le numéro deux du FIS, Ali Benhadj, fait savoir dans une lettre qu’il soutient le « contrat national » signé à Rome.
lundi 30 janvier
Un attentat suicide à la voiture piégée s’est produit devant le commissariat central d’Alger. Le bilan est extrêmement lourd : 42 morts et 286 blessés. C’est l’attentat le plus meurtrier commis depuis le début des troubles en 1992.
vendredi 3 février
Le président français François Mitterrand a proposé l’organisation d’une conférence sur l’Algérie sous l’égide de l’Union européenne. Jugeant cette initiative comme une ingérence inacceptable dans les affaires intérieures du pays, Alger rejette immédiatement cette offre.
dimanche 5 février
Le GIA a revendiqué l’attentat du 30 janvier qui visait un « centre de tortures ». L’organisation terroriste islamiste affirme qu’elle a pour combattants des « hommes qui aiment la mort ».
jeudi 9 février
La mutinerie de la prison de Serkadji s'est achevée dans un bain de sang : 81 détenus islamistes sont tombés sous les balles des forces de l'ordre.
samedi 11 février
Un commando islamiste venu d’Algérie attaque un poste frontière : six gardes nationaux tunisiens sont tués.
lundi 13 février
Azzedine Medjoubi, directeur du théâtre national, est assassiné à Alger.
mercredi 15 février
Le producteur de raï Rachid Baba Ahmed est assassiné à Oran. Il avait 49 ans.
dimanche 19 février
Un colonel de la sécurité militaire a été tué, à Alger, dans un attentat. Djilali Meraou et ses deux gardes du corps ont été tués dans une embuscade (leurs voitures ont été mitraillés) dans une des fiefs islamistes du quartier Kouba. Le chauffeur du colonel a été grièvement blessé.
mardi 21 février
Une tentative d'évasion a été déclenchée par un groupe d'islamistes dans la prison de haute sécurité de Serkadji à Alger. Les mutins, armés de morceaux de literie aiguisés, de grenades et de pistolets automatiques (complicités dans la prison) ont égorgés quatre des sept gardiens pris en otages. Les forces de sécurité n'ont pas encore donné l'assaut.
nuit du mercredi 22 au jeudi 23 février
Les forces de sécurité algériennes ont donné l'assaut à la prison de Serkadji. Les combats ont duré plusieurs heures. 96 détenus, dont de nombreux islamistes, auraient été tués (179 islamistes ont été tués depuis le début du mois à travers le pays).
jeudi 23 février
Le Front Islamique du Salut (FIS, dissout) a dénoncé le « carnage » de la prison Serkadji d'Alger.
La France a annoncé la fermeture provisoire de ses deux consulats généraux d'Oran et d'Annaba pour « des raisons de sécurité ».
samedi 25 février
La tête d'un jeune homme, enlevé quelques jours auparavant, a été déposée dans un lieu très fréquenté de la bourgade de Boumerdès (est) par un groupe armé, qui s'est également livré à une série de sabotage dans cette localité (pillage du magasin d'Etat, explosion d'un transformateur électrique, incendie du seul lycée de la ville et destruction d'une unité de fabrication de carreaux.
Une personne a été tuée et huit blessées dans l'attaque du village de Sidi Abdallah (à 20 kilomètres à l'ouest d'Alger) par un groupe armé.
dimanche 26 février
Khedidja Aissa, enseignante à l'Institut national d'agronomie (INA) d'El Harrach dans la banlieue est d'Alger, a été tuée par un groupe armé. Elle avait 44 ans.
mardi 28 février
Le chanteur kabyle Lounès Matoub (réfugié depuis quatre mois en France après son enlèvement par le GIA), a indiqué faire l'objet d'une protection de la police depuis quelques jours.
samedi 4 mars
Un groupe armé a ouvert le feu sur des lycéens à Saoula, à 15 kilomètres au sud d'Alger : trois jeunes filles ont été blessées.
Salah Saadane (51 ans), membre de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a été assassiné devant son domicile à Alger.
mardi 7 mars
Le ministre algérien de la Justice Mohammed Tegui a été remplacé par Mohammed Adami, celui de la Communication Benamar Zerhouni par Lamine Bechichi et le secrétaire général de la présidence Amar Zegrar par Taha Tiar. Ces remplacements auraient un rapport avec la sanglante mutinerie à la prison d'Alger, 15 jours auparavant.
Un Algérien travaillant pour les Nations unies, Ouassini Lahrache, a été assassiné d'une balle dans la tête à Alger alors qu'il rentrait à son domicile.
mercredi 8 mars
Plusieurs femmes ont été enlevées par des islamistes armés dans la région de Jijel (est).
vendredi 10 mars
Un voiture piégée a explosé à Alger dans une cité de policiers, faisant 33 blessés (dont 8 enfants).
samedi 11 mars
Deux islamistes ont assassiné deux sœurs à Reghaia (à 35 kilomètres d'Alger), dont l'une était fiancée à un policier.
dimanche 12 mars
Un ancien combattant de la guerre d'indépendance, coordinateur local de l'Organisation des moudjahidines, a été assassiné par les islamistes à Draa El Mizan (en Kabylie).
Au moins sept attentats à la bombe ont frappé l'Algérois depuis le 10 mars.
lundi 13 mars
Une collégienne de 15 ans a été assassinée par un commando de six islamistes armés qui a fait irruption dans l'établissement scolaire. La jeune fille a été égorgée à quelques mètres du collège.
mardi 14 mars
Neuf personnes soupçonnées d'être proches du GIA ont été arrêtées en France (à Aulnay-sous-Bois). Quatorze armes à feu ont été saisies.
mercredi 15 mars
Enlèvement de deux sœurs de 16 et 17 ans dans les Aurès par un groupe armé.
jeudi 16 mars
Les deux sœurs enlevées la veille ont été retrouvées égorgées dans les Aurès (sud-est), portant à neuf le nombre de jeunes femmes tuées en six jours.
vendredi 17 mars
Une cache d'armes a été découverte en France, à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), dans le cadre de l'enquête sur les neuf personnes soupçonnés d'être proches du GIA interpellées le 14 mars.
dimanche 19 mars
Selon le quotidien indépendant algérien La Tribune, plusieurs « émirs » de l'Armée islamique du salut (AIS) sont passés avec armes et bagages au Groupe Islamique Armé (GIA) pour protester contre la nomination de Madani Merzak à la tête du mouvement armé.
lundi 20 mars
Une secrétaire de la télévision d'Etat algérienne a été tuée dans un attentat et sa sœur, journaliste, a été grièvement blessée à Alger.
mardi 21 mars
Des unités d'élite de l'armée ont tendu une embuscade à un convoi d'une trentaine de camions avec à bord quelque 400 islamistes (GIA) dans la région montagneuse d'Ain Delfa, à 150 kilomètres au sud-ouest d'Alger.
samedi 25 mars
Selon la rumeur et les journaux (El Watan), les forces spéciales de l'armée aurait procédé à une semaine de ratissage dans la région d'Ain Delfa et tué 300, voir 600, islamistes sur le millier de membres du GIA, réunis en congrès.
dimanche 26 mars
L'armée algérienne a achevé ce qui apparaît comme sa plus importante opération en trois ans, après avoir lancé ses troupes d'élite et son aviation contre les maquis islamistes de l'ouest. Cette offensive aurait fait quelque 600 morts parmi les islamistes de la région montagneuse et forestière d'Ain Defla. Le quotidien arabe Al-Hayat de Londres a affirmé que les forces de sécurité ont découvert « un grand nombre de cadavres dans un puits » à Ain Slama près de Boufarik, à 20 kilomètres au sud d'Alger. Par ailleurs, Said Bouchair a été nommé à la tête du Conseil constitutionnel, dont la première tache devrait être de réviser la loi électorale.
L'Algérie a obtenu un accord sur l'étalement de sa dette publique à l'égard de l'Italie.
lundi 27 mars
Le pouvoir a entamé une série de rencontres bilatérales avec l'opposition : les premiers représentants de quinze partis et de quatre organisations socioprofessionnelles ont été reçus par Liamine Zéroual.
Assassinat du directeur du quotidien gouvernemental de langue française El Moudjahid, Mohammed Abderrahmani dans la banlieue est d’Alger. Les assassins ont tiré plusieurs balles sur la voiture du journaliste.
Le Soir d'Algérie a chiffré à près de 800 morts parmi les islamistes le bilan de l'opération de l'armée dans la région d'Ain Defla.
mardi 28 mars
En Algérie, une unique édition commune de 32 pages a remplacé dans les kiosques les 16 quotidiens nationaux (francophones et arabophones) en hommage au journaliste Mohammed Abderahmani (tué la veille). Celui-ci est inhumé à Alger au milieu d'un important dispositif policier.
Deux fils d'Abassi Madani (chef historique du FIS) ont été arrêtés en Allemagne. Les deux hommes ont été trouvés porteurs d'un détonateur, d'une vingtaine de passeports et d'une importante somme d'argent.
vendredi 31 mars
Une personne a été tuée et deux autres blessées dans l'explosion d'une voiture piégée à Tizi Ouzou (Kabylie).
Décès de la journaliste Rachida Hammadi à l'hôpital Kremlin Bicêtre de Paris. Elle avait été blessée il y a dix jours dans un attentat à Alger.
en mars
Madani Merzak a été nommé « émir national » pour combler le vide ouvert par le réemprisonnement des chefs du Front Islamique du Salut (FIS), Abassi Madani et Ali Belhadj.
La Belgique a arrêté Ahmed Zahoui, considéré comme l'un des chefs du GIA.
dimanche 2 avril
Des islamistes ont piraté dans la soirée les programmes de la télévision d'Etat à Oran et dans une bonne partie de l'Oranie.
mardi 4 avril
Un journaliste sportif de la chaine de télévision publique ENTV, Makhlouf Boukhezar, a été tué à l'arme blanche par des inconnus devant son domicile à Constantine (37e journaliste tué depuis mai 1993, le huitième depuis le début de l'année).
Onze islamistes armés ont été tués au cours d'un ratissage effectué par les forces de sécurité dans la banlieue est d'Oran.
vendredi 7 avril
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Alger, l’Algérie a battu l’Ethiopie deux buts à zéro.
dimanche 9 avril
Le président algérien Liamine Zéroual a reçu Cheikh Abdallah Djaballah, président de l'Ennadah, Mouvement de la Renaissance Islamique (parti islamique modéré).
lundi 17 avril
Le président Zéroual s'est montrée déterminée à placer l'opposition au pied du mur, en réaffirmant d'une part la tenue d'un scrutin présidentiel avant la fin de l'année, mais en excluant d'autre part tout dialogue avec les dirigeants islamistes, tant que les groupes armés mèneront leur « Djihad ».
mardi 18 avril
91 islamistes (dont deux chefs de groupe) ont été tués ces derniers jours par les forces de sécurité au cours de plusieurs opérations.
mercredi 19 avril
Trois officiers supérieurs de l'armée algérienne (un général et deux colonels) ont été tués dans des attentats séparés (le général d'aviation à Djlefa, à 300 kilomètres au sud d'Alger, et les deux colonels à Blida et Birtouta à coté) menés par des groupes armés islamistes.
jeudi 20 avril
Le chanteur kabyle Lounès Matoub (en exil en France depuis six mois, les intégristes lui ayant interdit de chanter) est rentrer défier les intégristes en donnant un concert au stade de Tizi-Ouzou, encadré par des gardes du corps et des policiers.
Des dizaines de milliers de manifestants ont participé à Tizi-Ouzou et Bejaia (Kabylie) à deux marches en faveur de la langue berbère à l'occasion du quinzième anniversaire du « printemps berbère ». En revanche, une marche prévue à Alger par les militants berbères n'a pas eu lieu et des policiers empêchaient tout rassemblement.
lundi 24 avril
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Khartoum, le Soudan a été battu par l’Algérie deux buts à zéro.
mardi 25 avril
L’agence de presse Algérie Presse Service commence à diffuser automatiquement ses informations.
mercredi 3 mai
Le GIA a lancé de nouvelles menaces par le biais d'un communiqué public au Liban, en particulier contre les femmes.
jeudi 4 mai
Le GIA a publié une liste noire des membres du FIS accusés de chercher le dialogue avec le régime algérien, parmi lesquels l'imam Sahraoui (cofondateur du FIS) et Rabah Kébir (représentant du FIS en Europe), où les deux enfants d'Abassi Madani, réfugiés en Allemagne.
mercredi 10 mai
Premiers accrochages entre le GIA et l'AIS le jour de la fête de l'Aid-al-adha (sacrifice d'Abraham) devant la mosquée de Ben Yadjis (trente kilomètres au sud-est de Jijel).
lundi 15 mai
Le lieutenant Lembarak Boumaarafi, assassin présumé du président Boudiaf, a accusé ses avocats d'être des agents des services de sécurité.
mardi 16 mai
Selon le quotidien indépendant Al-Khabar (arabophone), de violents affrontements entre le GIA et l'AIS ont fait des dizaines de morts ces deux dernières semaines dans la région de JIjel (ex-Dijelli) en Kabylie.
Les quatre avocats commis d'office du lieutenant Boumaarafi ont refusé de le défendre.
samedi 20 mai
Une journaliste de l'hebdomadaire arabophone l'Aube arabe Malika Sabour a été assassinée à son domicile près d'Alger. Elle avait vingt-deux ans.
samedi 27 mai
Décret présidentiel créant le Haut commissariat à l’amazighité (Asqamu unnig n timmuzɣa en berbère), institut académique en charge de l’étude et de la promotion de la langue berbère. Son premier président est Mohand Idir Aït Amrane.
en mai
Les autorités ont imposé quatre « zones d'exclusion » dans le sud du pays, pour protéger les champs pétroliers et gaziers qui emploient environ 3 000 étrangers. L'armée et la police y surveillent étroitement les axes routiers qu'on ne peut emprunter qu'avec des laissez-passer.
vendredi 2 juin
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football 1996 : à Alger, l’Algérie et l’Ouganda ont fait match nul un à un.
mercredi 7 juin
Un couple de sexagénaires français ont été abattus devant leur domicile d’Alger. Depuis 1993, les violences islamistes ont causé la mort de 86 étrangers, dont 31 Français.
dimanche 11 juin
Le plus célèbre supporter de l'équipe nationale de football algérienne, Hocine Dihimi dit « Yamaha », a été tué par balles dans le quartier populaire algérois de Belcourt, victime d'un « attentat terroriste » selon la police. Principal animateur dans les tribunes, il apparaissait souvent agitant le drapeau national. Le football est le sport-roi en Algérie, mais les stades avaient pour l'instant été préservés de la violence.
lundi 12 juin
Azzedine Baa, un des principaux dirigeants de l'Armée islamique du Salut, a été condamné à mort par un « tribunal islamique » composé de chefs du GIA pour avoir enlevé successivement dans la région de Blida treize jeunes filles qu'il « épousait » et « relâchait dans la nature au bout de deux ou trois mois ».
lundi 19 juin
Le responsable de l'exécutif du FIS à l'étranger s'en prend au GIA qu'il somme de condamner les actes de violence contre les civils en Algérie, « qu'ils soient Algériens ou non ». Le même responsable confirme que des « contacts ont été pris avec l'administration américaine » comme avec « les autres Etats occidentaux qui ont des intérêts en Algérie ».
dimanche 25 juin
La télévision d'Etat a confirmé, pour la première fois, l'existence de contacts entre la présidence et les dirigeants islamistes du Fis. En revanche, elle a démenti les informations rapportées par la presse depuis deux semaines sur l'état d'avancement de ces contacts.
dimanche 2 juillet
Alors que les contacts entre le pouvoir et le FIS se poursuivent, une nouvelle vague d'attentats à la voiture piégée et à la bombe a fait au moins onze morts et plusieurs blessés en trois jours. Cette nouvelle tension serait liée à l'approche d'un accord sur la base du « contrat de Rome » jusque-là rejetée par les autorités et qui avait été élaboré par le FIS et des partis d'opposition en janvier. Par ailleurs, le président Zéroual a nommé un nouveau ministre de l'Intérieur, sans autre explication. Quant à la Fédération internationale des journalistes, elle prévoit d'ouvrir un bureau à Alger avant la fin de l'année pour encourager la lutte pour la vérité dans le pays.
lundi 3 juillet
Le Premier ministre Mokdad Sifi s'est débarrassé de son ministre de l'Intérieur, Abderahmane Meziane Chérif, auquel il « ne parlait plus » depuis des semaines. Il est remplacé par le préfet d'Annaba, Mostefa Benmansour. Partisan de la lutte à outrance contre les islamistes, Abderahmane Meziane Chérif aurait multiplié ces derniers temps les « maladresses » à l'égard des fondamentalistes musulmans.
nuit du lundi 3 au mardi 4 juillet
Le principal intermédiaire entre le FIS et le gouvernement aurait été interpellé.
mercredi 5 juillet
Ambiguïtés du dialogue présidentielle : dans un discours prononcé à l'occasion de l'installation du Conseil supérieur de la Jeunesse, Liamine Zéroual, a évoqué le « dialogue qui reste toujours ouvert » avec les formations politiques, mais il n'a fait aucune référence au FIS.
dimanche 9 juillet
Un commando islamiste a réussi, dans la soirée, a faire exploser une bombe artisanale sous l'une des conduites qui amènent le gaz saharien à Alger. L'attentat, commis à Kadiria, au sud-est de la capitale, a allumé un gigantesque incendie. Les forces de l'ordre ont aussitôt déclenché une vaste opération de ratissage dans la région pour essayer de retrouver les saboteurs.
nuit du dimanche 9 au lundi 10 juillet
Un commando armé a fait sauter une station de redistribution de gaz près de l'hôpital de Blida.
lundi 10 juillet
Un communiqué signé du GIA annonce que « l'élimination physique de hauts responsables actifs (du FIS) en Algérie est autorisée », mais il n'a pas été authentifié.
mardi 11 juillet
Annonce officielle de l'échec des négociations entre le gouvernement et le FIS. Ceci consacre la victoire des extrémistes (comme Ali Belhadj).
A Paris, le cofondateur du FIS, Cheikh Abdelbaki Sahraoui (85 ans), imam de la mosquée de la rue Myrha (18e arrondissement), a été assassiné d'une balle dans la tête dans sa mosquée du quartier de la Goutte d'Or, juste après la prière, vers 18 h 30, par deux hommes. Une autre victime, Omar Ahmed (32 ans), qui a tenté de s'interposer, a été tuée à l'extérieur de la mosquée. Officiellement, il s'agit du secrétaire de l'imam. La presse algérienne, proche du pouvoir, accuse clairement le GIA. Le FIS et la Fraternité algérienne dénoncent un attentat du « pouvoir terroriste en place à Alger ».
mercredi 12 juillet
A l’occasion du meeting Nikaïa de Nice, l’athlète algérien Noureddine Morcelli a amélioré de près d’une seconde et demie son propre record du monde du 1 500 m, en 3 min 27 s 37.
vendredi 14 juillet
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : au Caire, l’Egypte et l’Algérie ont fait match nul un à un.
dimanche 16 juillet
Le Conseil national de la transition a adopté un nouvelle loi électorale qui prévoit que les candidats à la présidence de la république devront recueillir 75 000 signatures dans au moins 25 des 48 wilayas (préfectures) du pays. Au moins 1 500 signatures par wilayas sont requises.
mardi 18 juillet
Selon le quotidien la Tribune, Azzedine Baa, dirigeant de l'AIS, a été exécuté par le GIA.
vendredi 21 juillet
L'Algérie a obtenu de ses créanciers, regroupés au sein du club de Paris, un nouveau rééchelonnement de sa dette jusqu'en 1998, pour un montant de plus de 36 milliards de francs.
samedi 22 juillet
Match amical de football : à Alger, l’Algérie a battu la Tunisie deux buts à un.
mardi 25 juillet
Début de la vague d’attentats commis en France par des islamistes algériens.
dimanche 30 juillet
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Alger, l’Algérie a battu la Tanzanie deux buts à un.
dimanche 6 août
Huit civils et trois islamistes sont morts dans l'explosion d'un camion piégé sur une autoroute près d'Alger. C'est une centrale électrique qu'ils avaient pris pour cible.
lundi 7 août
Amnesty International a écrit au président Zéroual pour dénoncer « plusieurs centaines de cas présumés d'exécutions extrajudiciaires, de tortures et de disparitions imputables aux forces de sécurité ».
dimanche 13 août
Assassinat de la chanteuse kabyle Lila Amara. Agée d’une quarantaine d’années, elle a été tuée avec son mari Bachir par des terroristes islamistes à Tixeraïne, près d’Alger.
L’athlète algérien Noureddine Morcelli a conservé pour la deuxième fois, à Göteborg (Suède), son titre de champion du monde du 1 500 m, en 3 min 33 s 73.
jeudi 17 août
Le gouvernement français a interdit la publication du Livre blanc sur la répression en Algérie publié par le Comité algérien des militants libres de la dignité humaine et des droits de l'homme.
mardi 12 septembre
Trois fusillades ont éclaté sur les hauteurs d'Alger (quartiers d'El Biar et de Ben Akhoum) : quatorze membres du Djihad islamique, qui retenaient une famille en otage, ont été tués par l'armée.
De « violents affrontements » entre l'armée et les maquisards ont eu lieu dans les Aurès (sud-est) selon le quotidien Al-Hayat qui ajoute que les combats qui se déroulent depuis trois jours à 30 kilomètres au sud de Batna ont fait des « dizaines de morts et de blessés ».
jeudi 14 septembre
Quinze habitants de Boukrane (à 150 kilomètres à l'est d'Alger) ont été égorgés dans la nuit par un groupe armée qui a en partie détruit le village. Parmi les victimes figurent sept femmes et quatre enfants assassinés sous le regard de tous les villageois « sommés d'assister à ce massacre ». Par ailleurs, l'instance exécutive du FIS à l'étranger a condamné les attentats commis en France depuis deux mois.
Un ancien ministre de l'Agriculture, Ahmed Bencherif, a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle.
samedi 16 septembre
Abdelkader Belkihel, soupçonné de fournir des armes au GIA, a été écroué en France.
dimanche 17 septembre
Abdelmajid Benhahid, candidat indépendant à l'élection présidentielle, a été assassiné par trois « terroristes armés » qui l'ont abattu près de son domicile de Boudouaou, à 30 kilomètres à l'est d'Alger.
mardi 19 septembre
Le chef de l'Etat Liamine Zéroual a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle.
mercredi 20 septembre
Plusieurs milliers de manifestants ont apporté leur soutien à Liamine Zéroual à Guelma, à 350 kilomètres à l'est d'Alger.
vendredi 22 septembre
Le GIA menace les Algériens qui voudraient participer au scrutin présidentiel « impie » du 16 novembre.
mercredi 27 septembre
Le FLN a réuni, à partir de ce jour, à Alger, son comité central pour une session extraordinaire de deux jours. Les débats à huis clos tourneront autour de l'élection présidentielle qui divise l'ex-parti unique algérien. Le Secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri, a appelé le comité central du parti à se prononcer pour le boycottage de ces élections.
jeudi 28 septembre
Le président Zéroual a décrété la création d'un « Haut commissariat à l'amazighité » (berbérité), chargé de « la réhabilitation et la promotion de celle-ci ».
Un ancien ministre de l'Intérieur a été abattu dans une rue d'Alger.
dimanche 1er octobre
18 civils, dont 3 enfants, ont été tués dans l'attaque d'un car aux portes du Sahara, près d'Aflou (à 250 kilomètres au sud d'Alger). On compte au moins 15 blessés. Les recherches qui ont suivi ont entraîné la mort de quatre « terroristes ». En six jours, 30 islamistes ont été officiellement tués.
lundi 2 octobre
Cinq candidats (sur les trente-six qui avaient fait acte de candidature) semblent avoir recueilli, dans la soirée, les 75 000 signatures nécessaires pour figurer au premier tour de l'élection présidentielle : Liamine Zéroual (actuel chef de l'Etat), Mahfoud Nahnah (président du Mouvement de la société islamique), Saïd Saadi (secrétaire général du Rassemblement pour la culture et la démocratie/RCD), Noureddine Boukrouh (président du Parti du renouveau algérien) et Ridha Malek (ancien Premier ministre et président de l'Alliance nationale républicaine).
mardi 3 octobre
Omar Ouartilan, rédacteur en chef du quotidien algérois El Khabar, a été assassiné, dans la matinée, par un jeune islamiste, alors qu'il se rendait au siège de son journal à Alger.
Trois douaniers ont été égorgés dans la région de Tlemcen et une enseignante a été tuée à Baraki, dans la banlieue d'Alger. Depuis mai 1993, les douaniers ont perdu 44 des leurs, victimes des groupes islamistes armés. Soit un de plus que les journalistes, qui enterreront demain à Alger leur 43e camarade.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles (Belgique) a acquitté, faute de preuve, Ahmed Zaoui, accusé d'être membre du GIA.
dimanche 8 octobre
Le GIA a revendiqué la vague d'attentats commis depuis le début de l'été en France.
mardi 10 octobre
L'explosion d'un camion piégé dans la matinée, à Khemis Miliana (à 120 kilomètres à l'ouest d'Alger), a fait trois morts et une trentaine de blessés. Elle a en outre détruit un transformateur, privant la ville d'électricité.
samedi 14 octobre
Le Conseil constitutionnel a agréé quatre candidats à l'élection présidentielle mais a exclu l'ancien Premier ministre Redha Malek, qui avait pourtant recueilli les 75 000 signatures nécessaires.
mercredi 18 octobre
Le GIA a sommé la France de rompre complètement les ponts avec Alger.
samedi 21 octobre
Match amical de football : à Bamako, le Mali a été battu par l’Algérie deux buts à zéro.
dimanche 22 octobre
Une voiture piégée a explosé à Relizane (ouest) faisant 11 morts et 82 blessés dans une région jusqu'ici relativement épargnée.
Liamine Zéroual et le président français Chirac se sont rencontrés un quart d'heure à New York (cinquantième anniversaire de l'ONU) et ont pris rendez-vous pour le lendemain.
lundi 23 octobre
Zéroual a annulé le second rendez-vous prévu avec Jacques Chirac.
vendredi 27 octobre
L'islamiste « moderniste » Noureddine Boukrouk s’est présenté à Blida comme le « candidat du moindre mal ».
dimanche 29 octobre
Six personnes au moins ont été tuées par l'explosion d'un camion piégé, dans la matinée, près d'Alger. L'attentat a fait plus de 90 blessés et un immeuble de cinq étages a été entièrement soufflé, non loin de la brigade de gendarmerie de Rouiba.
lundi 30 octobre
Said Saadi, candidat du Rassemblement pour la culture et la démocratie à l'élection présidentielle, envisage de tenir un meeting à Paris le 5 novembre, « si les autorités françaises ne l'interdisent pas ».
vendredi 3 novembre
Coupe de football du 7 Novembre : à Tunis, l’Algérie a battu la Mauritanie quatre buts à zéro.
samedi 4 novembre
Arrestation à Londres (Grande-Bretagne) de Rachid Ramda, directeur du journal Al Ansar, proche du GIA.
dimanche 5 novembre
Tournoi de football du 7-Novembre : à Radès, la Tunisie a battu l’Algérie deux buts à zéro.
samedi 11 novembre
Les Algériens installés à l’étranger (France, Allemagne, Tunisie) ont commencé à voter pour l’élection présidentielle. Forte participation en dépit des appels au boycott des islamistes.
Un attentat à la voiture piégée a été commis à 11 heures près de la mairie de Ouled Yaiche, au sud d'Alger. L'explosion a fait cinq morts et une quarantaine de blessés. Un membre du comité de soutien à Liamine Zéroual a été assassiné à Djelfa, au sud-ouest d'Alger. Un colleur d'affiche, membre du RCD, le parti de Sais Sadi, a par ailleurs été tué par balles à Tirmitine, en Kabylie.
lundi 13 novembre
300 000 hommes en armes ont pris position pour prévenir toute violence pendant l'élection présidentielle. Tous les accès à la capitale sont ainsi surveillés. Des automitrailleuses ont pris position sur les grands axes.
A Alger, lors de son dernier meeting, Zeroual a lancé un nouvel appel à l'unité et fustigé les groupes armés.
mardi 14 novembre
Les forces de l'ordre ont abattu un islamiste armé qui s'apprêtait à dégoupiller une grenade au passage d'un convoi militaire, à Bouakal (banlieue de Batna, à l'est d'Alger).
jeudi 16 novembre
Première élection présidentielle pluraliste, boycottée par le FIS, le FFS et le FLN, entre quatre candidats : Liamine Zéroual (chef de l'Etat), Mahfoud Nahnah (« islamiste modéré »), Said Saadi (« Démocrate ») et Noureddine Boukrouh (« islamiste moderniste ») : Zéroual a été élu avec 61 % des voix ; Nahnah et le mouvement de la société islamique ont obtenu 25 %. 75 % de participation.
vendredi 17 novembre
Le FIS a appelé, par l'intermédiaire du chef de l'instance exécutive du FIS à l'étranger, Rabah Kebir, au « dialogue avec le président ».
lundi 20 novembre
La cour d'appel de Bruxelles (Belgique) a condamné Ahmed Zaoui (considéré comme un des responsables européens du GIA) à quatre ans de prison avec sursis pour « association de malfaiteurs ».
Liamine Zéroual a créé trois commissions pour préparer les prochaines élections législatives. Le premier devra préparer un nouveau code de la presse prévoyant la privatisation des médias. La deuxième examinera les nouveaux critères régissant la création des formations politiques. Il revient à la troisième d'élaborer la future loi électorale.
Un léger séisme, qui n'a fait ni dégât ni victime, a eu lieu à Siddi Bel Abbes, dans l'ouest du pays.
mercredi 22 novembre
Rabah Kebir, président de l'instance exécutif du FIS à l'étranger, a envoyé une lettre au président Zéroual en reconnaissant sa légitimité.
vendredi 24 novembre
Le chef de la délégation parlementaire du FIS à l'étranger, Anouar Haddam, a dénoncé comme une « trahison » la « lettre ouverte » de Kebir au général Zéroual.
dimanche 26 novembre
Tournoi de football du Bélier d’Afrique : à Libreville (Gabon), la Côte-d’Ivoire et l’Algérie ont fait match nul zéro à zéro.
lundi 27 novembre
Le président Zéroual a prêté serment la main sur le Coran, à Alger. Il a précisé que le Premier ministre Mokdad Sifi restera à son poste « jusqu'à la fin de l'année » et assuré la tenue prochaine d'élections législatives et locales. Il a aussi lancé un appel aux « jeunes égarés, trompés par les groupes islamistes armés », pour les convaincre de sortir de leurs caches, de rendre leurs armes et de rentrer chez eux.
Huit civils, dont un médecin, ont été assassinés ces derniers jours à travers le pays.
Le gouvernement belge a fait savoir qu'il ne renverrait pas en Algérie (où il a été condamné à mort en juillet 1993) l'islamiste Ahmed Zahoui (arrêté en mars dernier), considéré comme un des chefs du GIA. Il va tenter de lui trouver un pays d'accueil.
Le général Mohamed Boutighane, directeur des garde-côtes de l'armée et ami de Zéroual, a été tué, dans la soirée, près de son domicile dans une banlieue résidentielle d'Alger, par plusieurs hommes armés.
mardi 28 novembre
Réunis en sommet, 28 Etats européens, nord-africains (dont l’Algérie) et proche-orientaux ont signé à Barcelone le Partenariat Euromed (Processus de Barcelone). La déclaration finale du sommet énoncent les principaux objectifs : construire un espace de paix, de sécurité et de prospérité partagée, par le biais d’actions diverses dans les domaines politique, économique, financier, culturel et social.
Tournoi de football du Bélier d’Afrique : à Libreville, l’Algérie a battu le Cameroun quatre buts à zéro.
mercredi 29 novembre
Le président Zéroual a fait fermer le dernier centre de sûreté du Sahara, celui de Ain M'Guel (département de Tamanrasset), et les 641 détenus islamistes ont été libérés. Il s'agissait d'une des principales revendications du FIS. Mais il reste toujours 17 000 détenus impliqués dans des affaires de terrorisme.
Une dizaine de personnes ont été assassinés ces derniers jours. Les forces de sécurité ont tué cinq terroristes dans la Casbah d'Alger.
jeudi 30 novembre
Deux marins Lettons ont été tués et un troisième blessé, dans la matinée, par un groupe armé de quatre hommes alors qu'ils déambulaient dans les rues de la casbah d'Alger.
Tournoi de football du Bélier d’Afrique : à Libreville, le Gabon a battu l’Algérie deux buts à un.
samedi 2 décembre
Un colonel a été tué en plein centre d'Alger. Des parachutistes appuyés par des automitrailleuses ont bouclé les lieux pendant plusieurs heures à la recherche des assaillants.
Finale du Tournoi de football du Bélier d’Afrique : à Libreville, la Côte-d’Ivoire a battu l’Algérie aux penalties, à l’issue d’un match nul zéro à zéro.
dimanche 3 décembre
Dans la matinée, les cadavres égorgés de Hamid Mahiout (42 ans), journaliste à Liberté, et son chauffeur Akmed Benkhefallah (26 ans), ont été retrouvés dans la banlieue d'Alger.
Une manipulation d'explosifs sur le tournage d'un film en Kabylie a mal tourné : 13 morts et 25 blessés.
lundi 11 décembre
Liberté, le plus grand quotidien francophone d'Alger, a été suspendu pour quinze jours et son directeur incarcéré pour « publication répétée d'une information diffamatoire ». Le journal a affirmé que le conseiller militaire du président, le général Betchine, aurait appartenu à la police politique algérienne.
mardi 12 décembre
L'explosion d'une voiture piégée garée près d'un café a tué au moins 15 personnes et en a blessé 35 autres à la cité d'Ain Naadja, à Alger. Un bilan qui pourrait s'alourdir. En signe de solidarité avec Liberté, la presse algérienne a entamé une grève de trois jours.
du jeudi 21 au vendredi 22 décembre
Réunion des cadres du FLN.
samedi 23 décembre
Le groupe pétrolier anglais British Petroleum a signé à Hassi Messaoud un contrat historique de 17,5 milliards de francs pour exploiter le gaz du Sahara.
nuit du dimanche 24 au lundi 25 décembre
Trois paysans du même hameau ont été enlevés par des hommes armés à 150 kilomètres à l'ouest d'Alger. Leurs corps ont été retrouvés ligotés et décapités.
mardi 26 décembre
Deux policiers, un militaire, et deux islamistes armées ont été tués lors d'une opération policière lancée contre un groupe armé dans le centre d'Alger. Un policier et deux civils ont également été blessés. Durant les affrontements, un dispositif de sécurité impressionnant avait été mis en place sur une partie de la rue Mourad Didouche, la plus importante artère d'Alger.
dimanche 31 décembre
Ahmed Ouyahia est nommé Premier ministre.
1996
mardi 2 janvier
Un groupe de douze islamistes armés, dont trois émirs, a été anéanti à Laghouat : tout a commencé par l'explosion d'une bombe, déposée par une vingtaine d'hommes, faisant un mort et trois blessés. Une partie du groupe s'est alors réfugiée dans une maison en prenant plusieurs familles en otage, avant que les forces de l'ordre ne donnent l'assaut.
vendredi 5 janvier
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a présenté son gouvernement, dans lequel les principaux ministres ont été reconduits à leurs postes. Ahmed Attaf est ministre des affaires étrangères ; l'ancien Premier ministre Mokdad Sifi est ministre sans portefeuille. En signe d’ouverture, deux islamistes modérés ont reçu des portefeuilles mineurs.
dimanche 7 janvier
La sécheresse frappe l'Algérie depuis plusieurs mois : la préfecture d'Alger a annoncé la mise en place d'un plan « Orsec ».
Match amical de football : à Maputo, le Mozambique a battu l’Algérie un but à zéro.
mardi 9 janvier
Un journaliste du quotidien El Moudjahid, Mohamed Mekati, a été blessé de trois balles dans la banlieue d'Alger.
mercredi 10 janvier
Une attaque suicide au camion piégé contre la mairie de Larbaatache (à 40 kilomètres au sud-est d'Alger) a fait deux morts et plusieurs blessés. Par ailleurs, le journaliste Mekati a succombé à ses blessures.
jeudi 11 janvier
Rencontre à Paris entre le français Hervé de Charette, ministre français des Affaires étrangères, et son homologue algérien. Cette rencontre a « réchauffé » les relations entre Paris et Alger.
dimanche 14 janvier
Cinq personnes ont été tuées et 25 blessées, dans la soirée, par l'explosion d'une voiture piégée près d'un hôtel de Blida. C'est l'attentat le plus meurtrier depuis le début de l'année.
Début de la Coupe d’Afrique des Nations de football, organisée par l’Afrique du Sud : dans le groupe B, au stade Free State de Bloemfontein, l’Algérie et la Zambie ont fait match nul zéro à zéro, devant 9 000 spectateurs.
jeudi 18 janvier
Second match du premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au stade Free State de Bloemfontein, l’Algérie a battu la Sierra Leone deux buts (Meçabih à deux reprises) à zéro, devant 1 500 spectateurs.
samedi 20 janvier
Deux véhicules piégés ont explosé près de Blida et de Bouira : deux personnes, dont un enfant de 12 ans, ont été tuées et une quarantaine blessées. Par ailleurs, de nombreux accrochages dans les rues d'Alger : trois islamistes ont été tués près du Sofitel en plein centre ; deux autres sont morts dans le quartier populaire de Belcourt et un dernier rue Michelet (centre). Dix hommes armés, dont un « émir » du GIA, auraient été tués dans le quartier de Beau Fraisier.
mercredi 24 janvier
Dernier match du premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au stade EPRFU de Port Elizabeth, l’Algérie a battu le Burkina Faso deux buts (Lounici et Dziri) à un (Zongo), devant 180 spectateurs. Deuxièmes du groupe B, les Algériens sont qualifiés pour les quarts de finale.
samedi 27 janvier
Quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au stade FNB de Johannesburg, l’Afrique du Sud a éliminé l’Algérie deux buts (Fish et Moshoeu) à un (Lazizi), devant 80 000 spectateurs. C’était la première fois que les deux sélections s’affrontaient.
dimanche 28 janvier
Début du Ramadan. Un dirigeant du Mouvement de la société islamique (MSI-Hamas), Mouloud Bezzaz, a été assassiné à Ksar El Boukhari (150 kilomètres au sud d'Alger).
La compagnie pétrolière française Total, l’entreprise publique algérienne Sonatrach et le groupe espagnol Repsol ont signé à Alger un contrat de partage de la production pour le développement et la production des réserves de gaz naturel du champ de Tin Fouye Tabankort, dans le sud-est de l’Algérie. L’investissement total avoisinera 4,9 milliards de francs.
mardi 30 janvier
Depuis le 28 janvier, premier jour du Ramadan, les groupes islamiques armés ont assassiné 14 civils, dont 8 femmes. La plupart des victimes ont été égorgées et mutilées.
en janvier
Le chef du GIA Djamel Zitouni (« salafiste ») fait assassiner le chef de file des islamistes « algérianistes », Mohamed Said.
nuit du samedi 3 au dimanche 4 février
Deux médecins, le cardiologue Salaheddine Benzeghiba (37 ans), et l’ophtalmologue Saleim Cherrouk (35 ans), ont été assassinés alors qu’ils rendaient visite à leurs familles dans la cité Jolie-Vue, située dans le quartier de Kouba, à la périphérie d’Alger. Des inconnus ont ouvert le feu sur les deux praticiens qui changeaient la roue crevée de leur véhicule sur le parc de stationnement de la cité.
lundi 5 février
Dans la soirée, cinq personnes ont été tuées et vingt-deux autres blessées par l’explosion d’une voiture piégée devant le service des urgences de l’hôpital d’Ain-Bessam, petite localité de la région de Bouira, non loin d’Alger. Il s’agit du premier attentat meurtrier perpétré contre un établissement hospitalier en quatre ans de guerre.
samedi 10 février
Un journaliste a été assassiné à Blida.
dimanche 11 février
Une voiture piégée a explosé dans la cour de la mairie de Bab el-Oued faisant 35 blessés. Plus tard un nouvel attentat a eu lieu à Alger contre la Maison de la presse : 18 morts (dont 3 journalistes) et 54 blessés. Les locaux du Soir ont été détruits, les autres endommagés. Depuis le début du Ramadan (le 28 janvier), 12 attentats ont fait 57 morts et plus de 200 blessés. Le gouvernement a installé des « Comités de lecture » dans les imprimeries, afin de contrôler les informations relatives au « terrorisme » et d'empêcher la publication de ce qui déroge à l'information officielle.
lundi 12 février
Début d'une grève générale de deux jours à l'appel de la centrale syndicale UGTA pour protester contre les retenues salariales décidées par le gouvernement pour aider 200 000 salariés d'entreprises défaillantes non payées depuis des mois : paralysie des transports publics, administrations et industries.
mardi 13 février
La grève générale a été suivie à près de 100 % dans 11 des 48 départements, malgré les pressions des walis (préfets).
mercredi 14 février
Les employés des compagnies pétrolières (algériennes et étrangères) sont menacés de mort par le GIA qui les accuse de faire « alliance avec les impies ».
jeudi 15 février
L'UGTA a averti le Premier ministre Ahmed Ouyahia que la grève recommencerait s'il ne revenait pas sur sa décision d'amputer les traitements des fonctionnaires.
samedi 17 février
Le directeur d'une agence de télécommunication et sa secrétaire ont été assassinés à Tizi-Ouzou pour avoir refusé de payer l'impôt révolutionnaire.
dimanche 18 février
Deux attentats à la voiture piégée ont été perpétrés dans la soirée dans la banlieue d'Alger. Le premier qui s'est produit peu avant 19 h à Ain Naadja a fait 4 morts et 18 blessés. Le second a eu lieu 10 minutes plus tard à Ain Taya faisant 8 morts et 14 blessés. Le Ramadan a vu au moins 73 morts et plus de 300 blessés.
lundi 19 février
Le couvre-feu partiel, imposé depuis plus de trois ans dans la plupart des préfectures, a été levé, mais les autorités recommandent la plus grande prudence.
La police française est intervenue contre un réseau d'aide au GIA : 24 personnes (dont Toufik Ayari) ont été arrêtées, et 60 armes (dont 45 armes d'épaule) et munitions saisies.
mardi 20 février
La police secrète suédoise a interpellé deux personnes, dont un Algérien lié à Abdelkrim Deneche, pour préparatifs en vue de commettre un meurtre. Deneche est suspecté par la France d’avoir été impliqué dans un attentat en juillet à Paris. Le procureur chargé de l’affaire ne l’a toutefois pas lié aux attentats commis en France.
vendredi 23 février
L'explosion d'une voiture piégée a entièrement détruit un immeuble de cinq étages, dans la matinée, à Djelfa (à 250 km au sud d'Alger), tuant et blessant un nombre indéterminé de personnes. L'immeuble abritait des familles de membres des forces de sécurité.
lundi 26 février
L’Algérie et l’Afrique du Sud ont rétabli leurs relations diplomatiques, rompues à l’époque de l’apartheid.
vendredi 8 mars
12 voyageurs ont été tués, 20 autres blessés : c'est le bilan (provisoire) de l'attaque d'un train par un groupe armé près de Tlemcen.
mardi 12 mars
Un reporter-photographe d'Algérie-Actualités, Djilal Arabdiou (61 ans) a été assassiné dans la matinée près d'Alger par des hommes armés qui ont pris la fuite.
mercredi 13 mars
Hocine Aït Ahmed, leader du FFS (qui milite en faveur d'un dialogue avec le FIS), a momentanément quitté son exil volontaire en Suisse pour présider le deuxième congrès de son parti ouvert à Alger.
samedi 16 mars
Quatre personnes ont été tuées et dix autres blessées sur une décharge publique à Sidi Moussa (à 25 kilomètres au sud d'Alger) par l'explosion d'une bombe qui se trouvait dans un tas de détritus jetés au feu.
dimanche 17 mars
Hocine Aït Ahmed a été réélu sans surprise à la tête du Front des forces socialistes. Cependant, la dissidence fait son chemin au sein du FFS ; conduite par le « groupe de Tizi-Ouzou », elle reproche son « exercice solitaire du pouvoir » à Aït Ahmed.
lundi 18 mars
Six ouvriers d'une entreprise textile ont été égorgés et leurs cadavres brûlés, dans la soirée, près de Tizi Ouzou. Le camion qui les transportait a été arrêté à un barrage mis en place par un groupe d'islamistes. D'autre part, 6 personnes ont été tuées et 21 autres blessées par l'explosion d'une voiture piégée devant le commissariat central de Tizi-Ouzou. L'explosion d'une autre voiture a blessé cinq enfants dans un village voisin de Tizi-Ouzou.
mercredi 20 mars
Selon le quotidien El Watan, dix personnes ont trouvé la mort près d'Aflou lorsque leur autobus a été mitraillé par un groupe islamiste. Une vingtaine d'autres voyageurs ont été grièvement blessées.
dimanche 24 mars
Un inspecteur principal des douanes, Rabah Allali, a été assassiné près de son domicile à El-Hayat (banlieue sud d'Alger).
lundi 25 mars
Le ministère de la Justice a annoncé la mise en détention préventive des gestionnaires de sept entreprises publiques et des membres d'une municipalité. Ils sont accusés de « corruption, atteintes aux intérêts de l'Etat, détérioration et dissipation de biens publics ».
nuit du mardi 26 au mercredi 27 mars
Sept moines trappistes français ont été enlevés au monastère de Tibhirine, à Médéa, à la suite d'un accrochage entre leurs ravisseurs et l'armée qui les pourchasse depuis plusieurs jours. Les ravisseurs réclamaient le « frère médecin » pour « soigner des blessés » (dont un émir important).
dimanche 31 mars
Le président Zéroual a lancé une série d'invitations à onze chefs de partis et à d'anciens responsables de l'Etat pour des rencontres à partir du 6 avril.
nuit du 3 au 4 avril
Conduites par un homme masqué, les forces de sécurité ont neutralisé un groupe islamiste armé qui avait squatté un appartement près du palais du gouvernement, dans le centre d'Alger. Les quatre membres du commando, dont une femme, ont été tués.
nuit du mercredi 4 au jeudi 5 avril
En Kabylie, une fusillade dans un bar de Takhoukht a fait six morts, dont un enfant de 12 ans.
jeudi 5 avril
Dans la matinée, une voiture a explosé avec ses occupants sur la route d'Abid Chemlal, près de Tizi-Ouzou.
nuit du jeudi 5 au vendredi 6 avril
Une bombe a explosé dans une station de pompage de gaz naturel à Blida faisant d'importants dégâts.
vendredi 6 avril
Le président Liamine Zéroual a reçu l'ancien membre du Haut comité d'Etat Ali Haroun, qui a laissé entendre que des élections législatives seraient organisées au cours du premier semestre 1997.
samedi 7 avril
Dans la matinée, la voiture du PDG de l'entreprise pharmaceutique Saidal, M. Aoun, a été prise sous le feu d'un groupe armé sur la route Alger-Médéa. L'industriel s'en est sorti indemne, mais il y aurait eu plusieurs morts et blessés.
mardi 23 avril
Une enseignante de français d'un collège de la région de Blida, Ouarda Heriket, a été égorgée sous les yeux de ses élèves.
nuit du mercredi 24 au jeudi 25 avril
Djamel Bouchibi, directeur du centre médico-social du quotidien progouvernemental El Moudjahid a été mitraillé puis égorgé par un groupe armé sous les yeux de sa famille.
fin avril
Des accrochages entre membres rivaux du GIA ont fait vingt morts dans la région de Larbaa (à 25 kilomètres au sud-est d'Alger) révèle le quotidien El-Watan : 17 hommes du chef Djamel Zitouni (alias Abou Abderrahmane Amine) ont été tués dans deux embuscades tendues par les partisans de l'émir de Larbaa, Kartani, que Zitouni voulait faire assassiner. Trois hommes de Kartali ont également trouvé la mort.
samedi 4 mai
L'ancien ministre de l'Intérieur (1992-1993) Mohamed Hardi a été assassiné dans l'après-midi à Oued Smar (banlieue nord-ouest d'Alger) par trois hommes armés.
dimanche 5 mai
Liamine Zéroual a annoncé l'organisation d'élections législatives au cours du premier semestre 1997. Elles seront précédées d'une conférence nationale, d'un référendum sur l'amendement de la Constitution et d'un réaménagement de la loi sur les partis, destiné à bannir l'utilisation de la religion (ce qui exclut le FIS dans sa structure actuelle).
Une bombe a tué deux personnes et fait une quinzaine de blessés, près d'un arrêt d'autobus à Tizi-Ouzou (Kabylie). Par ailleurs, un commando islamiste s'est retranché, dans la matinée, dans un immeuble sur les hauteurs d'Alger et ont pris des familles en otage. Ce groupe serait responsable de l'assassinat de M. Hardi, la veille. Les forces de sécurité ont plusieurs fois tenté, en vain, dans la journée, de les déloger.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 mai
Quatre islamistes au moins et un membres des forces de sécurité ont été tués au cours d'un assaut contre l'immeuble où des familles sont toujours retenues en otages.
lundi 6 mai
Le commando islamiste est toujours encerclé par les forces de police.
nuit du lundi 6 au mardi 7 mai
Un assaut des forces de sécurité a mis fin à la prise d'otage dans un immeuble des hauteurs d'Alger. Le groupe armé, une dizaine d'hommes, a été anéanti. L'un des otages, un adolescent, pris de panique et qui ne s'était pas mis à couvert, a été tué. Les autres personnes prisonnières ont été libérées.
mercredi 8 mai
Le maire de Beni Messous (à l'ouest d'Alger) et son chef de cabinet ont été assassinés par trois hommes armés à l'intérieur même de la mairie.
vendredi 10 mai
La cour de justice de Médéa a commencé à siéger en permanence pour plus d'un mois, pour juger des terroristes islamistes.
samedi 11 mai
Le président Zéroual a annoncé des réformes constitutionnelles pour réunir les conditions de sortie de la crise à laquelle l'Algérie est confrontée : l'islamisme politique est au centre des débats.
Un camion piégé a explosé dans la matinée à Blida : 3 personnes ont été tuées, entre 50 et 70 autres ont été blessées, dont 5 grièvement. Les dégâts sont considérables. L'explosion a été procédée d'une fusillade nourrie pendant plus de 30 minutes, destinée, semble-t-il, à détourner l'attention des policiers pendant que le camion, bourré de 150 kilos d'explosifs, était garé.
mardi 21 mai
Un message du GIA signé par Abou Abderhamane Amine, alias Djamel Zitouni, a annoncé que les sept moines français enlevés le 27 mars ont été égorgés.
dimanche 26 mai
Première rencontre de football opposant les équipes nationales d’Algérie et d’Oman : à Mascate, les footballeurs omanais ont été battus en match amical par les Algériens un but à zéro.
mardi 28 mai
Visite du Premier ministre jordanien à Alger, où il a réaffirmé l'appui de son pays aux dirigeants algériens.
mercredi 29 mai
Match amical de football : à Mascate, Oman a de nouveau été battue un but à zéro par l’Algérie.
jeudi 30 mai
Les corps des sept moines français ont été retrouvés à quelques kilomètres de Médéa
dimanche 2 juin
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : à Nairobi, le Kenya a battu l’Algérie trois buts à un.
mercredi 12 juin
Deux personnes ont été tuées, dans la matinée, et une dizaine d'autres blessées par l'explosion d'une voiture piégée à Bou Douaou, à 15 kilomètres d'Alger.
vendredi 14 juin
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : à Alger, l’Algérie a battu le Kenya un but à zéro.
du dimanche 16 au lundi 17 juin
La cour de justice de Médéa, qui siège en permanence depuis le 10 mai, a condamné à mort par contumace 23 islamistes. Une nouvelle session est prévue du 29 juin au 9 juillet. La cour examinera 44 affaires.
mercredi 19 juin
Selon le président de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), Ali Yahia Abdenour, la guerre entre le pouvoir et les islamistes aurait fait au moins 70 000 morts en cinq ans.
samedi 22 juin
Au moins deux personnes ont été tuées et une dizaine d'autres blessées dans l'explosion d'une bombe à Blida. L'engin avait été dissimulé dans un cabas près d'un magasin.
dimanche 30 juin
Le patriarche de l'islam en Algérie, cheikh Ahmed Sahnoun (89 ans), proche du FIS, a été grièvement blessé d'une balle dans la tête par deux « terroristes armés », alors qu'il accomplissait la prière de l'aube dans la mosquée El Arkam, sur les hauts d'Alger. L'imam présidait la ligue de la dâawa (prédication) islamique qui voulait fédérer tous les mouvements islamiques algériens. Il était, à ce titre, écouté et respecté de nombreux Algériens.
mercredi 3 juillet
Le FIS dément que ses dirigeants soient prêts à lancer un appel à l'arrêt des violences en Algérie. Pas de reprise du dialogue dans l'air non plus, contrairement aux informations publiées par un quotidien arabe paraissant à Londres.
jeudi 4 juillet
L'un des principaux journaux algériens, La Tribune, a été suspendu et ses principaux responsables placés sous le contrôle judiciaire. Les locaux du journal ont été mis sous scellés. En outre, une soixantaine de journalistes européens se sont vus refuser le visa qui devaient leur permettre de se rendre en Algérie pour une journée de solidarité avec la presse privée, face à la « violence intégriste » et à « l'arbitraire du pouvoir ».
Plus de 100 000 personnes ont assisté, dans la soirée, au premier concert qu'Alger ait connu depuis cinq ans. Organisé à l'occasion de la fête de l'Indépendance, ce concert de rai animé par Cheb El Hindi et Chaba Zahouania, était gratuit. Les groupes islamiques armés ont mis le rai hors-la-loi, contraignant la plupart des artistes à l'exil ou au silence.
lundi 8 juillet
Onze islamistes ont été condamnés à mort et onze autres à la réclusion à vie par le tribunal criminel de Médéa. Un islamiste repenti a bénéficié de circonstances atténuantes et il a été libéré après un an de détention préventive.
dimanche 14 juillet
Un communiqué signé par un chef local du GIA annonce l'éviction du mouvement de Djamel Zitouni (responsable de nombreux acte anti-français). Le document reste douteux mais son contenu est étayé par d'autres textes ou déclarations antérieures de responsables islamistes, qui contestaient l'autorité de « l'émir » du GIA et ses méthodes sanglantes (moines trappistes). Le Majliss Echoura (l'instance suprême du GIA) aurait nommer, pour le remplacer, le chef de la région de Laghouat (sud), Miloud Habbi, dit Hassan Abou Walid.
lundi 15 juillet
Le « dialogue national » a repris, mais sans le FIS. Les islamistes modérés étaient, eux, invités.
mardi 16 juillet
Djamel Zitouni (« salafiste ») aurait été tué dans la banlieue de Médéa par d'autres terroristes islamistes (« algérianistes »). Il serait tombé dans une embuscade, avec deux de ses lieutenants. Les « salafistes » ont désigné un nouvel émir, Abou Talha Antar Zouabri, un des principaux lieutenants de Zitouni, qui a déclaré qu'il refusait tout dialogue avec qui que ce soit.
mercredi 17 juillet
Au moins dix personnes ont été tuées par l'explosion d'une bombe et d'un véhicule piégé, à Blida. La bombe a explosé dans un café très fréquenté du centre-ville, tuant de nombreux consommateurs. Un fourgon piégé qui a explosé à la périphérie de la ville, a fait également plusieurs victimes et provoqué l'effondrement d'un immeuble.
21 pilotes, copilotes et mécaniciens d'Air-Algérie qui observent une grève tournante tous les week-ends pour appuyer des revendications de salaire ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis et à une amende de 500 francs.
nuit du jeudi 18 au vendredi 19 juillet
A 430 km au sud-ouest d'Alger, Un commando islamiste de 50 hommes a investi la petite ville de Bouhnifia, détruisant un hôtel, un parc et pillant l'hôpital. Un accrochage avec les forces de l'ordre a duré toute la nuit (aucun bilan communiqué). Dans un village voisin, un autre groupe armé a fait exploser un château d'eau.
samedi 20 juillet
Une bombe a explosé, dans la matinée, dans un café de Koléa, à une trentaine de kilomètres d'Alger. Cinq personnes ont été tuées et une trentaine de blessées. Cet attentat n'a pas été revendiqué. Il serait en rapport avec une nouvelle scission au sein du GIA.
dimanche 21 juillet
Un attentat aurait fait douze morts.
lundi 22 juillet
Un communiqué signé de Mustapha Kertali, un ancien « émir » du GIA de la région de Larbâa (un des fiefs islamistes les plus durs de la périphérie d'Alger) a annoncé la création du Mouvement islamique pour la prédication et le Jihad (MIJP). Ce nouveau mouvement réunirait « sous sa bannière » les dissidents du GIA, le Mouvement islamique armée (MEI) et le Front Islamique pour le djihad armé (FIDA).
jeudi 25 juillet
Un individu a empêché, dans la matinée, un Boeing 767 d'Air Algérie, de décoller d'Oran à destination d'Alger avec 232 passagers à bord. Au bout de quatre heures et demie, le preneur d'otages, non armé, était arrêté.
lundi 29 juillet
Une bombe de fabrication artisanale a explosé vers 13 heures dans un café situé sur les hauteurs d'Alger et habituellement fréquenté par les policiers d'un commissariat voisin, faisant un mort et une dizaine de blessés.
mardi 30 juillet
Dans la matinée, une forte explosion dans un café de Bab-el-Oued, quartier populaire d'Alger, a fait un mort et quatre blessés.
mercredi 31 juillet
Le caricaturiste du quotidien La Tribune, Chawki Amari, a été condamné à 3 ans de prison avec sursis pour outrage à l'emblème national. Quant au directeur de publication du quotidien, Kheireddine Ameyar, il a été condamné à un an avec sursis.
Un avocat du FIS, Rachid Mesli, et deux membres de sa famille (dont un enfant de 5 ans) ont été enlevés, dans la soirée, par un commando armé dans le secteur de Rouiba, près d'Alger.
du mercredi 31 juillet au jeudi 1er août
Visite officielle en Algérie du ministre français des Affaires étrangères, Hervé de Charette.
jeudi 1er août
Dans la soirée, l’évêque d’Oran, Mgr Claverie, a été tué, ainsi que son chauffeur par une bombe télécommandée placée devant son domicile. Le prélat avait 58 ans. Cet attentat claque comme un nouvel avertissement à la France en train de renouer les fils du dialogue avec l'Algérie.
samedi 3 août
Triple champion du monde de la discipline, l’athlète algérien Noureddine Morceli a remporté aux Jeux olympiques d’Atlanta la médaille d’or du 1 500 m, en 3 min 35 s 75. Le même jour, son compatriote Hocine Soltani a gagné le titre olympique en boxe en battant le Bulgare Tontcho Tontchev en finale des poids légers.
dimanche 4 août
Des dizaines de personnes ont été blessées par l'explosion d'un camion piégé sur la place centrale de Tiaret.
Clôture des Jeux olympiques d’Atlanta (Etats-Unis). L’Algérie a remporté deux médailles d’or : 1 500 m (Morceli) ; boxe 60 kg (légers).
mardi 6 août
Le Front des forces socialistes de Hocine Aït-Ahmad a annoncé son retrait du « dialogue politique » avec la présidence, estimant que les conditions d'une vraie négociation ne sont pas réunies.
Une bombe a blessé, à l'heure du déjeuner, cinq personnes dans un petit restaurant populaire du centre de la capitale, proche du grand commissariat central. Selon des témoins, un jeune homme avait quitté précipitamment les lieux en abandonnant un porte-documents. Les clients, alertés, s'étaient enfuis.
mercredi 7 août
Trois islamistes armés ont été tués par les forces de sécurité à Beni Messous, dans la périphérie ouest d'Alger.
jeudi 8 août
Sept personnes ont été blessées, à midi, par l'explosion d'une bombe dans un café (le Viaduc) du centre d'Alger.
dimanche 11 août
Une bombe placée sur la voie ferrée près de Kadiria (à 80 kilomètres au sud-est d'Alger) a explosé, faisant dérailler un train de transport de carburant et blessant huit à douze cheminots.
Un journaliste de Radio-Coran, Mohamed Guessab (34 ans), et son frère policier ont été assassinés dans l'après-midi à Alger.
Six islamistes armés impliqués dans l'assassinat de l'évêque d'Oran auraient été tués lors de l'assaut donné à leur maison en ruines, à la sortie d'Oran, par les forces de sécurité, après un accrochage qui a duré plusieurs heures. Un autre islamiste armé a été tué à proximité des halles centrales, au centre d'Oran.
jeudi 15 août
17 jeunes gens, âgés de 17 à 25 ans, ont été égorgés dans la soirée entre Aïn Oussera et Djelfa (à 150 km au sud d'Alger). Ils voyageaient en car, quand le véhicule a été contraint de s'arrêter par une dizaine d'islamistes armés. Ils ont été exécutés pour n'avoir « pas rejoint les maquis islamistes ».
samedi 17 août
Le quotidien saoudien Al Ayat (édité à Londres) a indiqué qu'un centaine d'hommes armés de fusils de chasse, de poignards et de haches auraient arrêté deux autobus en route près de Batna « pour contrôler les cartes d'identité » et égorgé tous les voyageurs natifs de cette région (d'origine du président Zéroual), hommes, femmes et enfants. Soit 63 personnes. Alger dément cette information.
vendredi 30 août
L'explosion d'une grenade lancée dans un café de Staoueli, dans la banlieue ouest d'Alger, a fait des victimes et d'énormes dégâts. La presse parle, elle, de 7 morts au moins et d'une vingtaine de blessés.
mardi 3 septembre
A 5 h 45, une voiture piégée a explosé au centre d'Alger, détruisant un hôtel et endommageant plusieurs immeubles. Les témoins assurent qu'il y a eu une dizaine de tués et une quarantaine de blessés. Un quart d'heure plus tard, les artificiers neutralisaient un autre véhicule bourrée d'explosifs et stationné à 50 mètres du premier, devant un autre hôtel. Dans les deux cas, les véhicules ont pu se garer à deux pas d'édifices très surveillés : l'Assemblée nationale, la préfecture et l'hôtel Aletti où sont logés les membres du Conseil national de transition, sorte de « parlement » désigné.
mercredi 4 septembre
Une forte secousse, de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter, puis deux répliques ont été ressenties à 6 h 15, dans un rayon de 50 kilomètres autour d'Alger.
jeudi 5 septembre
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie de Saïd Saadi a annoncé que la « conférence de l'entente nationale » entre les autorités algériennes et les partis politiques s'ouvrira le 14 septembre à Alger et durera deux jours. Le FIS n'est pas invité.
vendredi 6 septembre
La police suisse a procédé à quatre arrestations et à de nombreuses perquisitions, ces derniers jours, chez des ressortissants algériens suspectés d'avoir organisé un trafic d'armes au profit du Front islamique du Salut.
lundi 9 septembre
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) du Kabyle Said Sadi n'assistera pas à la « conférence de l'entente nationale » convoquée les 14 et 15 septembre à Alger par le président Zéroual. Le RCD rejoint ainsi le Front des forces socialistes (FFS, démocrates) de Hocine Aït Ahmed, le Mouvement pour la Démocratie en Algérie (MDA, nationaliste) de l'ancien président Ben Bella et le mouvement Ettahadi (néo-communiste) de Hachemi Cherif.
jeudi 12 septembre
Après avoir longtemps laissé planer le doute, le Mouvement de la société islamique (MSI-Hamas) a fait connaître son intention de participer à la « conférence de l'entente nationale » des 14 et 15 septembre).
samedi 14 septembre
Ouverture de la « conférence de l'entente nationale », convoquée par le président Zéroual, en l'absence des principales forces démocratiques (RCD, FFS, MDA, Ettahadi).
dimanche 15 septembre
38 partis et organisations ont signé à Alger un texte rejetant la violence et affirmant leur adhésion au pluralisme lors de la conférence de l'entente nationale. Il en ressort aussi qu'un référendum devrait avoir lieu avant la fin de l'année (le mouvement berbère menace de le bouder) et des élections législatives à la proportionnelle au premier semestre 1997.
nuit du mercredi 18 au jeudi 19 septembre
Le chanteur de raï Cheb Aziz (de son vrai nom Bechiri Boudjema) a été enlevé par un commando de quatre hommes. Il vivait depuis en exil à Londres, mais était rentré en Algérie pour assister à un mariage à Oran.
vendredi 20 septembre
Le corps, sans vie, du chanteur Cheb Aziz a été retrouvé à Constantine. Il avait 28 ans.
lundi 23 septembre
Les principaux partis d'opposition ont rejeté l'offre avancée par le président Zéroual pendant le week-end. Pas question, ont-ils dit, d'entrer dans un gouvernement de coalition au Conseil national de transition. Ils estiment que « les vrais problèmes ont été éludés » et que le président, qui « n'a rien apporté de nouveau », cherche « un compromis avec l'intégrisme ».
vendredi 27 septembre
Attentat à la voiture piégée sur un marché de Boufarik : 27 morts et 10 blessés.
mercredi 2 octobre
Yacine Amara, dit « Napoli », émir du GIA de la Casbah d'Alger, a été tué en même temps que huit de ses lieutenants lors d'une opération des forces de sécurité qui a duré plusieurs heures. Il y a une dizaine de jours, à la suite d'une information parvenue aux forces de l'ordre, une opération analogue avait lieu dans le même quartier. Elle s'était soldée par la mort de douze membres du GIA.
dimanche 6 octobre
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations : à Alger, l’Algérie a battu la Côte-d’Ivoire quatre buts à un.
lundi 7 octobre
Malgré les précautions prises par les autorités pour protéger les employés des hydrocarbures, un commando islamiste (vingt hommes commandés par un vétéran de la guerre d'Afghanistan) a massacré 34 civils, dans la soirée, près du champ gazier d'Hassi R'mel. Les victimes sont essentiellement les passagers d'un autocar et ceux d'une ambulance, qui ont été bloqués par un barrage islamique camouflé en contrôle routier des services de sécurité. L'opération a duré près d'une heure.
vendredi 11 octobre
A 9 h 15, 6 personnes ont été tuées et 72 blessées (plusieurs dans un état critique) par l’explosion d’une bombe sur un marché de Kolea, dans la périphérie ouest d'Alger. Les services de sécurité ont réussi à désamorcer deux autres engins explosifs dans une cité de 350 logements.
lundi 14 octobre
Un référendum sur la révision de la Constitution aura lieu le 28 novembre. L'annonce en a été faite, dans la soirée, par le président Zéroual. Les Algériens devront décider de l'interdiction des partis politiques religieux et confirmer l'islam comme religion officielle de l'Etat. Les autres révisions proposées prévoient la création d'un sénat, d'un Conseil d'Etat et d'une Haute Cour de Justice.
mardi 15 octobre
L'Algérie est devenue le 125e pays signataire du traité d'interdiction complète des essais nucléaires.
Le directeur du plus important des hebdomadaires algériens de langue arabe, Echourouk, a été assassiné dans la matinée par des inconnus, alors qu'il circulait dans un quartier proche du centre d'Alger. Amoui Mokrane a été atteint de plusieurs balles à la tête. Il avait 43 ans. Près de 70 journalistes ou employés de presse ont été assassinés depuis quatre ans.
lundi 21 octobre
Le maire d'Alger, Ali Boucetta, a été tué dans la capitale algérienne, apparemment d'une balle perdue, lors d'une fusillade entre forces de sécurité et maquisards islamistes, ont annoncé des responsables et des militants. Il se serait trouvé au balcon de son domicile du boulevard Telemly au moment où les forces de sécurité faisaient irruption dans une villa où s'étaient retranchés des rebelles. Cet affrontement a duré de 6 heures du matin à plus de 15 heures. Par contre, des passants assurent au contraire qu'il a été tué lors d'un accrochage en centre ville entre un groupe armé et des policiers de son escorte alors qu'il circulait en voiture. Au moins 13 islamistes armés ont été tués, mais aussi des civils, dont une femme.
jeudi 24 octobre
Huit voyageurs ont été tués et plus d'une trentaine d'autres blessés par l'explosion d'une bombe au passage de l'express Oran-Alger. L'engin (des bouteilles d'acétylène bourrées d'explosifs) avait été dissimulé sous le ballast à une quinzaine de kilomètres au sud de la capitale.
mercredi 30 octobre
Les forces de sécurité ont tué 21 islamistes armés en trois jours dans plusieurs quartiers d'Alger au cours de quatre opérations.
nuit du samedi 2 au dimanche 3 novembre
Dix femmes et trois enfants ont été égorgés dans un village proche d'Alger par un commando islamiste dont deux membres ont été tués un peu plus tard par les forces de sécurité.
lundi 4 novembre
Le GIA menace de tuer tous les musulmans d'Algérie qui refuseront de verser « l'impôt islamique ». De même, stipule un communiqué du mouvement, « le GIA interdit aux filles et aux femmes musulmanes de sortir de chez elles non couvertes. Pas de travail ni d'études. Celle qui refuserait d'obtempérer doit être tuée ».
nuit du mardi 5 au mercredi 6 novembre
32 personnes (dont 12 femmes) ont été assassinés dans un hameau (Sid el Kébir) de montagne proche de Blida. Les services de sécurité accusent les islamistes d'être responsables de ce massacre non revendiqué. Une famille de quatre personnes a été massacrée à Bouinan, près de Blida, par un groupe armé.
mercredi 6 novembre
Les habitants survivants du village de Sid el Kébir fuient vers la plaine, jugeant leur hameau trop dangereux.
jeudi 7 novembre
Cinq personnes ont été tuées dans l'explosion d'une bombe à Beni Ouarsous, près de Tlemçen. Les cinq victimes sont le maire du village, son adjoint et trois employés de la commune, qui effectuaient une visite de chantier dans un centre médical en construction.
La police italienne a mené une vaste opération policière dans toute l'Italie contre des membres du GIA. 23 personnes, accusées de complicité pour des attentats commis en France, ont été arrêtées. Plus de 60 perquisitions ont eu lieu aux domiciles d'émigrés nord-africains à Rome, Turin, Milan, Pavie, Asti, Cuneo (nord), Naples (sud) et Pérouse (centre). Les militants islamistes utilisaient des comptes bancaires, notamment en Suisse, des manuels d'utilisation d'explosifs et des « passeurs » pour aider les clandestins à franchir les frontières.
samedi 9 novembre
Symboliquement, le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia a choisi de se rendre dans la banlieue déshéritée de Baraki, un fief intégriste, pour son premier meeting de campagne pour le référendum du 28 novembre.
dimanche 10 novembre
10 personnes sont mortes et plus de 20 ont été blessés à Tixeraine, sur une petite route du quartier populaire de Birkhadem (est d'Alger, fief de l'ex-chef du GIA Djamel Zitouni), par l'explosion d'une voiture piégée près d'un autobus, à 7 h 30. Le véhicule transportait des employés d'une société nationale.
nuit du mardi 12 au mercredi 13 novembre
Douze villageois ont été assassinés à Bensalah, près de Blida. En moins de 15 jours, les attentats et les assassinats attribués aux islamistes ont fait 76 victimes.
jeudi 14 novembre
Un groupe armé vêtu d'uniformes des forces de sécurité a investi un hameau, près de Berrouaghia (à 100 kilomètres au sud d'Alger) et a égorgé une famille de 18 personnes. Cette opération a été revendiquée par le GIA d'Antar Zouabri.
lundi 18 novembre
La puissante organisation nationale des moudjahidines (anciens combattants de la guerre d'indépendance) appelle à voter « oui » au référendum du 28 novembre sur la révision constitutionnelle. Pour les anciens combattants, ce projet « définit clairement l'identité du peuple algérien, sa religion qui est l'Islam et sa langue nationale qui est l'arabe ».
jeudi 28 novembre
Référendum constitutionnel. Aucun incident n'a été signalé officiellement, ces « élections » étant surveillées par plus de 300 000 hommes en armes. Mais, selon des sources officieuses, le scrutin aurait été marqué par une série d'attentats, dont un meurtrier près de Relizane (ouest du pays). Les jeunes d'Alger et les Kabyles ont boudé les urnes. Participation de 79,8 %. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, le « oui » a recueilli 85,81 % des suffrages. Le Front des forces socialistes (FFS) dénonce une « manipulation » des chiffres. Son secrétaire général Seddik Debaili affirme que le « non » a obtenu 50 % des voix dans les sept wilaya du centre et 35 % à 40 % dans celles d'Annaba et d'Oran. Officiellement, seule la Kabylie a voté contre le nouveau texte avec une participation autour de 30 %. Selon le Rassemblement pour la Culture et la démocratie (de Sais Sadi), une dizaine de ses militants ont été arrêtés pour des motifs inconnus.
dimanche 1er décembre
L'opposition s'indigne et crie à la « manipulation » après le « oui » massif au référendum du 28 novembre. Elle dénonce la fraude électorale (bourrage d'urnes, militants interdits d'accès aux bureaux de vote, disparition de bulletins « non »,...) et l'arrestation de certains de ses militants qui auraient été brutalisés.
mardi 3 décembre
Le pouvoir a décidé de réglementer très strictement l'importation et la possession de « matériels sensibles ». 33 articles sont visés, parmi lesquelles les talkies-walkies, les fax, les téléphones portables et par satellites mais aussi les longues-vues et les jumelles. Pour se les procurer, il faudra une autorisation spéciale et s'adresser à un revendeur agréé. Les autorités espèrent ainsi empêcher les groupes islamistes armés de s'équiper de ces matériels.
Un attentat a fait quatre morts en France, dans le métro parisien. La méthode rappelle la campagne du GIA en France en été 1995.
nuit du mercredi 4 au jeudi 5 décembre
Dix personnes ont été massacrées à Haouch Trab par les groupes islamistes.
nuit du jeudi 5 au vendredi 6 décembre
19 personnes ont été mutilées, égorgées ou décapitées près de Blida, à Benachour dont les habitants fuient la ville. Le GIA leur a laissé des tracts annonçant que le chef de l'organisation est l'émir « bosniaque » Slimane Maherzi, dit « Abou Djamil ». Il succède à Antar Zouabri, dit « Abou Talha », probablement éliminé après avoir succédé en juillet à Djamel Zitouni, assassiné lui aussi.
vendredi 6 décembre
Arrestation aux Etats-Unis d'Anouar Haddam, qui se présente comme le président de la délégation parlementaire du FIS à Washington (il avait été l'un des élus du FIS lors des législatives algériennes - annulées - de 1991).
samedi 7 décembre
La nouvelle Constitution est entrée en vigueur.
dimanche 8 décembre
L'explosion d'une voiture piégée a fait un mort et plusieurs blessés à Tiaret.
nuit du lundi 9 au mardi 10 décembre
Huit villageois d'Amroussa, dans la commune de Bouinan, près de Blida, ont été assassinés. Selon les services de sécurité, c'est un nouveau crime des « terroristes », c'est-à-dire des islamistes.
nuit du mardi 10 au mercredi 11 décembre
Vers 3 heures du matin, une dizaine d'islamistes ont massacré 20 personnes (dont 3 femmes) qui circulaient en autocar entre Oran et Alger, près de Benkhelil, avant de disparaître dans la nuit. Certains passagers ont réussi à fuit avec l'arrivée d'un groupe de « patriotes » (milices d'autodéfense), qui tenait un barrage non loin de là.
mercredi 11 décembre
Selon le quotidien El Watan, 12 habitants du village de Moulay Larb, près de Saida, ont été assassinés par un groupe islamiste d'une trentaine d'hommes. 8 des victimes ont été achevées à la mitrailleuse. En un mois, plus de 150 civils ont été assassinés dans le pays.
dimanche 15 décembre
Voilà qui confirme la « spécialisation » des pays qui accueillent les réseaux islamistes en Europe : le procureur général adjoint de Suisse Félix Baenziger vient de révéler que des milliers d'armes livrées en Algérie au Front Islamique du Salut avaient été achetées en Suisse. Il s'agit surtout de pistolets et d'armes de petit calibre. En revanche, rien ne prouve que les cerveaux opèrent en Suisse.
mardi 17 décembre
L'Algérie a adopté une loi rendant obligatoire l'emploi de l'arabe dans tous les secteurs d'activité. Le français, encore largement utilisé dans les domaines économique et scientifique, va devoir s'effacer. Au risque de réveiller de vieilles fractures.
samedi 21 décembre
Les forces de l'ordre ont tué 21 islamistes dans deux opérations de sécurité autour d'Alger.
Une bombe a explosé devant un lycée à la sortie des cours, à Douaouda, à 30 kilomètres à l'ouest d'Alger : une élève a été tuée, une autre blessée. Dans cet établissement, de nombreuses jeunes filles refusent de porter le voile.
lundi 23 décembre
Trois personnes ont été tuées et 70 autres blessées par l'explosion, à midi, d'une voiture piégée en plein centre d'Alger, près d'un des principaux cafés de la capitale.
mardi 24 décembre
Le GIA, par le biais d'une lettre adressée au président français Chirac, menace la France de nouveaux attentats. Il exige, pour ne pas passer à l'acte, que la France obtienne la libération de plusieurs de leurs « frères » détenus à Alger et qu'elle renonce à tout soutien au régime algérien. Cette lettre est signée d'Antar Eouari, nouvel émir du GIA.
jeudi 26 décembre
Une voiture piégée a explosé à 13 h 45 à Alger dans le quartier populaire d'Hussein Dey à proximité d'une gendarmerie et d'un centre culturel. L'explosion a fait 10 morts et 68 blessés, parmi les passants, selon les autorités mais d'après les hôpitaux le bilan serait d'au moins 20 morts. L'attentat a provoqué une immense panique et tout détruit dans un rayon de 100 mètres.
nuit du samedi 28 au dimanche 29 décembre
34 civils ont été assassinés à Dhamnia, près d'Aïn Defla (sud-ouest de l'Algérie) par un commando islamiste.
dimanche 29 décembre
Un attentat à la bombe contre un café du quartier populaire d'El Harrach, à Alger, a fait entre 1 et 3 morts et 54 blessés. A Zeddine, au sud-ouest d'Alger, huit villageois ont été tués lorsque la remorque d'un tracteur qui les transportait a sauté sur une bombe lancée sur son passage par un groupe armé. D'autre part, dix employés d'une limonaderie ont été blessés à Koléa (à 40 kilomètres à l'ouest d'Alger) par l'explosion d'une bombe lors du passage de leur véhicule.
Les signataires d'un « appel à la paix » se sont vus interdire la tenue d'un meeting. Une trentaine de personnalités ont signé cet appel et non des moindres : Hocine Aït Ahmed (Forces socialistes), l'ancien Premier ministre Mouloud Hamrouche (FLN-branche réformatrice), l'ancien président Ahmed Ben Bella. Le texte avait même reçu le soutien du FIS. Tous contestent la récente réforme constitutionnelle qui impose, selon eux, des conditions trop restrictives à la création de partis alors que se profilent des élections législatives.
1997
samedi 4 janvier
Présentant son bilan annuel devant le Conseil national de transition, le président Zéroual a appelé à « la vigilance » face au terrorisme, mais a jugé celui-ci « laminé » par l'action efficace des forces de sécurité. Ce discours est surtout destiné à rassurer les bailleurs de fonds, dont la France, qui n'est pas dupe.
Match amical de football : à Sfax, la Tunisie et l’Algérie ont fait match nul zéro à zéro.
nuit du samedi 4 au dimanche 5 janvier
Des Islamistes ont égorgé 16 personnes, dont deux enfants, à Benachour, près de Blida. C'est la deuxième fois en un mois que Benachour est ainsi attaqué, malgré la présence récente dans le village d'un groupe d'autodéfense.
dimanche 5 janvier
Plusieurs membres du Conseil national de transition se sont inscrits en faux contre les propos tenus par le chef de l'Etat la veille.
En Algérie, des poursuites judiciaires ont été engagées contre plus de 2 500 personnes impliquées l'an dernier dans 800 affaires de délinquance économique. C'est ainsi que 691 gestionnaires d'entreprises, d'institutions ou de collectivités locales ont dû répondre de corruption et trafic d'influence. Les autres sont notamment impliqués dans des détournements, des dilapidations de deniers publics ou des atteintes au patrimoine économique.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 janvier
Dans la commune de Douaouda, sur le littoral algérois et à 30 kilomètres de la capitale, des « terroristes » ont égorgés 18 civils, dont un bébé, des enfants et des femmes, et en ont blessé 18 autres.
mardi 7 janvier
Un nouvel attentat, très meurtrier, renforce la psychose à Alger, à trois jours du Ramadan. Selon un premier bilan, au moins 13 personnes ont été tuées et une centaine d'autres blessés par l'explosion d'une voiture piégée dans la principale artère de la capitale, la rue Dirouche-Mourad (ex-rue Michelet). Cet attentat, qui s'est produit à une heure de forte affluence, est le plus meurtrier commis dans la ville depuis plusieurs mois. D'autre part, à Douaouda, un violent accrochage a opposé forces de l'ordre et islamistes.
dimanche 12 janvier
L'instance exécutive du FIS à l'étranger appelle l'armée algérienne à soutenir une « solution politique » à la crise que traverse le pays. Elle dénonce, une fois de plus, « le mensonge et la dissimulation de la réalité » par le pouvoir algérien.
En France, huit islamistes extrémistes présumés ont été mis en examen et écroués. Ils sont soupçonnés d'« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». La justice française leur reproche d'avoir apporté une aide logistique - collecte de fonds, hébergement, fourniture de faux documents, trafic de véhicules - au réseau de soutien au GIA dit de « Chasse-sur-Rhône » (Isère).
Match amical de football : à Beyrouth, le Liban et l’Algérie ont fait match nul deux à deux.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 janvier
14 personnes, appartenant à trois familles ont été assassinés à l'arme blanche au douar (village) de T'Binet, près de Blida. Selon des rescapés, les tueurs appartenaient au GIA de Slimane Maherzi. Un peu plus tard, ce sont cinq jeunes filles d'une même famille qui ont été égorgées à Oued Chebel, un village voisin. T'Binet était théoriquement protégé par des volontaires depuis un précédent massacre : 19 morts le 6 décembre 1996.
jeudi 16 janvier
Au moins 14 personnes ont été tuées à Boufarik par l'explosion d'une bombe bourrée de ferraille, sur un marché aux voitures d'occasion. Il y a en outre une cinquantaine de blessés. L'attentat n'a pratiquement pas fait de dégâts. L'engin était dissimulé dans un cabas.
vendredi 17 janvier
Dans des tracts placardés à Blida et Alger, le GIA a affirmé qu'« il n'y a plus de neutralité » et invité les habitants des deux villes à « faire leurs ablutions avant de sortir » afin d'« aller au paradis s'ils meurent dans les explosions ».
nuit du samedi 18 au dimanche 19 janvier
36 personnes ont été massacrées à l'arme blanche à Ben Slimane, dans la préfecture de Médéa.
dimanche 19 janvier
Une heure après la rupture du jeûne, une voiture piégée a explosé devant un café d’un quartier populaire d’Alger, rue Belouizdad. Le bilan est terrible : 54 morts et 89 blessés selon un décompte des hôpitaux.
mardi 21 janvier
Sur les hauteurs d’Alger, une voiture piégée a explosé au passage d’un car de transport du personnel paramédical de l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja sur le boulevard des Martyrs : 17 morts et plusieurs blessés. Le matin même, le GIA avait mis la population en garde en annonçant la multiplication des massacres.
mercredi 22 janvier
Selon des témoins, cinq personnes ont été tuées par l'explosion d'un bombe sur un marché de Blida.
Le diplomate algérien Mohamed Sahnoun a été nommé représentant spécial de l’ONU et l'Organisation de l'unité africaine (OUA) pour la région des Grands Lacs d'Afrique (Zaïre, Rwanda, Burundi, Ouganda, Tanzanie et Kenya).
nuit du mercredi 22 au jeudi 23 janvier
26 personnes ont été égorgées et 8 autres blessées par balles dans un petit village de la Mitidja.
jeudi 23 janvier
Un des principaux opposants au président Zéroual, Hocine Aït Ahmed, président du FFS, a Souhaité à Rome que le président américain Clinton nomme un médiateur pour tenter de mettre fin à la violence en Algérie. Cette proposition a été rejetée quelques heures après par les Etats-Unis.
Dans la soirée, un groupe d'une vingtaine d'assaillants a attaqué une ferme au milieu des vergers à Haouch el Hadj, dans la région de Baba Ali, près d'Alger. 15 personnes (dont 10 femmes et 2 enfants en bas âge) ont été tuées à coups de couteau, de hache et de pelle. Certaines ont été décapitées et d'autres ont eu les membres coupés. Une femme a été retrouvée le sein tranché et enfoncé dans la bouche.
A Alger, le vice-président de la délégation exécutive communale (DEC-conseil communal désigné) de Bachjarah (banlieue est d'Alger) a été assassiné par balles dans la soirée.
vendredi 24 janvier
Des témoins affirment qu'il y a eu 40 personnes égorgées ou décapitées à Ouled Ali, à 90 kilomètres au sud d'Alger.
Le président Zéroual s'est adressé dans la soirée à la nation, dans un discours télévisé. Il a dénoncé un « complot » venu de l'étranger (Iran, Soudan ?).
samedi 25 janvier
Le ministre de l'Intérieur a annoncé que l'Etat « ne saura tolérer davantage toutes les dérives » de la presse qui « amplifie le nombre des victimes ou parfois même invente des actes terroristes » faisant « le jeu de la propagande terroriste au mépris du civisme ».
Une centaine de femmes ont manifesté dans le quartier populaire de Belcourt sur le lieu d'un récent attentat
dimanche 26 janvier
Quatre partis de l'opposition démocrate ont signé un appel au rassemblement et voulu déposer une gerbe à l'endroit même où 21 innocents sont morts le 19 janvier, à Belcourt. En vain...
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations : à Bamako, le Mali a battu l’Algérie un but à zéro.
mardi 28 janvier
Le chef de la puissante centrale syndicale UGTA, Abdelhak Benhamouda, proche du président Zéroual, a été tué par balles par cinq jeunes portant des cartables d'écoliers. L'un des jeunes était armé d'un fusil d'assaut Kalachnikov, les autres d'armes de poing. Ils ont ouvert le feu devant le siège de l'UGTA, touchant mortellement le leader syndical. Benhamouda avait activement soutenu le président Zéroual lors de la présidentielle de novembre 1995. Il venait d'annoncer son intention de quitter l'UGTA cette année pour créer un parti politique.
Une personne a été tuée et 17 blessées par l'explosion d'une bombe dans une rue de Blida.
mercredi 29 janvier
L'instance exécutive à l'étranger du FIS condamne la vague de violences et d'attentats à la voiture piégée qui frappe l'Algérie. Elle accuse « le pouvoir militaire » d'en être responsable. Elle critique particulièrement le président Zéroual qui a « rejeté toutes les initiatives de paix antérieures et fermé la paix à toutes les prémisses de paix ».
nuit du mercredi 29 au jeudi 30 janvier
Huit villageois, dont un bébé de 13 mois, ont été assassinés par un groupe islamiste dans un domaine agricole de Sidi Moussa, à 30 kilomètres au sud d'Alger).
jeudi 30 janvier
Le leader syndical Abdelhak Benhamouda a été inhumé dans le carré des martyrs du cimetière d'El Alia à Alger. Le président Zéroual et de nombreuses personnalités ont assisté aux obsèques. Avant la cérémonie officielle, des centaines de personnes, simples militants, ont défilé devant le cercueil exposé dans le hall du siège du mouvement UGTA, qui a appelé à faire du 1er février une « journée de deuil dans le monde du travail ». Un service minimum sera simplement assuré dans les établissements publics.
Un général à la retraite, Habib Khelil, a été assassiné à Oran par un groupe islamique.
vendredi 31 janvier
Les autorités algériennes souhaitent que la France « ne s'ingère pas dans la conduite de nos affaires nationales », après une série de déclarations de diplomates français et de partis politiques. L'Algérie « n'a jamais demandé le soutien de la France », a souligné le ministre des Affaires étrangères Hamed Attaf. L'ancien président français Valery Giscard d'Estaing a, le premier, lancé la polémique en se prononçant pour la participation des « islamistes » aux élections législatives.
nuit du vendredi 31 janvier au samedi 1er février
Un commando islamiste d'une cinquantaine d'hommes a égorgé 31 personnes à Ktiten, un quartier de la périphérie de Médéa. Les terroristes ont obligé les habitants à sortir de chez eux, puis, un à un, ils les ont conduits jusqu'à un « nain égorgeur » qui les a décapités, tantôt à la hache, tantôt au couteau. La tuerie aurait pu se poursuivre longtemps si l'arrivée des forces de l'ordre n'avait pas mis en fuite les égorgeurs.
mercredi 5 février
La population de Médéa a commencé à s'organiser contre les groupes armés. Armés de pelles et de gourdins, les habitants défendent leurs villages là où l'Etat ne peut plus assurer leur sécurité.
jeudi 6 février
Le journal Al-Alem Al-siyassi affirme que 28 personnes ont été égorgées par un groupe armé à Boumedfâa, dans la banlieue de Médéa.
vendredi 7 février
Le président Zéroual invite les Nations unies, la Ligue arabe et l'Organisation de l'unité africaine a désigner des observateurs pour les prochaines élections législatives en Algérie.
dimanche 9 février
Les groupes islamistes ont « célébré » à leur façon la fête de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois et du jeûne du ramadan. Ils ont assassiné au moins 28 personnes à travers le pays. La tuerie la plus atroce a été commise près des Eucalyptus. Dans ce quartier de la périphérie sud-est d'Alger, 14 personnes ont été égorgées et mutilées. Ce ramadan aura été le plus sanglant de la guerre civile : plus de 300 morts en moins d'un mois.
lundi 10 février
Le journaliste Abdallah Bouhechek (44 ans), de l'hebdomadaire Révolution et Travail, a été tué près de Blida. C'est le 48e journaliste tué depuis mai 1993.
nuit du mardi 11 au mercredi 12 février
A minuit, la police a commencé le siège d'un immeuble du centre d'Alger où se sont retranchés un groupe présumé islamiste armé, place du 1er mai. L'assaut des forces de sécurité a commencé à trois heures du matin à coups de roquette contre un appartement situé au cinquième étage (sur 14). Cinq des six membres du groupe ont été tués. L'immeuble a été détruit.
samedi 15 février
L'armée a lancé sa plus vaste offensive depuis deux ans pour regagner du terrain sur les Islamistes, dans l'Algérois et la région de Tlemcen.
dimanche 16 février
Au moins 160 islamistes ont été tués la semaine passée au cours d'opérations de ratissage à l'ouest et au sud d'Alger.
nuit du dimanche 16 au lundi 17 février
Maisons brûlées, femmes transformées en torches avant d'être achevées par balles : les villageois de Kerrach (au sud d'Alger) ont vécu l'horreur. Cette fois encore, un commando de 30 à 50 présumés islamistes, armés de couteaux, de sabres et de kalachnikov, ont investi ce hameau perché dans la montagne de Chréa, près de Blida. 24 femmes, 6 hommes et un enfant ont été tués. Les assaillants ont incendié plusieurs habitations, en utilisant les bouteilles de gaz des maisons. Un habitant a réussi à monter jusqu'à Chréa pour alerter les forces de sécurité. Un accrochage a opposé les deux camps. Les assaillants se sont enfuis en portant plusieurs de leurs compagnons morts ou blessés. A Bonn (Allemagne), l'Armée islamique du salut (AIS) a condamné fermement les massacres de civils commis dans l'Algérois. Elle affirme qu'ils sont l'œuvre des « milices armées par le régime ».
lundi 17 février
Après deux ans de suspension de ses liaisons au départ de Paris, Air Algérie va reprendre sa place à Roissy. Un accord devrait intervenir ces jours-ci pour une reprise des vols de la compagnie algérienne à compter du 1er avril.
mardi 18 février
Le Conseil national de transition (CNT) a adopté à une large majorité une nouvelle loi réglementant strictement les conditions de création et d'exercice des partis politiques. Ce projet de loi, vivement dénoncé par une partie de l'opposition, vise à éviter, selon les autorités, les « dérapages ».
mercredi 19 février
Une nouvelle loi électorale instaurant la proportionnelle en prévision des prochaines législatives, a été adoptée par le CNT. Ce qui est conforme aux souhaits de la majorité des partis.
vendredi 21 février
Dans la soirée, les partisans du président Zéroual ont annoncé la création du Rassemblement national démocratique (RND). La quasi-totalité de ses membres fondateurs sont des transfuges du FLN et de ses organisations satellites. Abdelkader Bensalah, actuel président du CNT, en est devenu le premier leader.
dimanche 23 février
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations : à Cotonou, le Bénin et l’Algérie ont fait match nul un à un.
lundi 24 février
Une bombe a explosé sur un marché près d'Alger : un enfant de 12 ans a été tué et 12 personnes ont été blessées. Le GIA, qui prône un « embrasement général » en Algérie, a promis dans un communiqué, signé d'Antar Zouabri, de lancer une nouvelle vague d'attentats à l'explosif à Alger et Blida. Ce texte annonce aussi de nouveaux massacres contre « tous les apostats et leurs alliés dans les villes et les villages ». De son côté, le gouvernement a décidé d'employer une nouvelle tactique en décidant d'offrir « des primes pour tout renseignement permettant à la neutralisation d'un terroriste ». Cette mise à prix va d'un million de dinars (100 000 francs) pour un « terroriste de quartier » jusqu'à 5 milliards (500 000 francs) pour les « émirs nationaux » les plus recherchés. En tête de ce hit-parade, Antar Zouabri, le chef du GIA, Abdallah Seddouki du Front islamique du Djihad armé (FIDA) et Benaïcha de l'Armée islamique du salut (AIS). Une cinquantaine de « portraits de chefs terroristes identifiés et recherchés » sera affichée prochainement dans les commissariats de police, les brigades de gendarmerie et sur les places publiques.
mardi 25 février
Selon un scénario déjà maintes fois éprouvé, un commando d'une cinquantaine d'islamistes armés a massacré 18 civils près de Saida (à 400 kilomètres au sud-ouest d'Alger). Ils avaient dressé un faux barrage pour arrêter un autocar. 17 jeunes gens ont été égorgés sous les yeux des autres voyageurs. Un vieil homme qui tentait de protéger son fils a été abattu d'une balle entre les deux yeux. Le massacre a duré cinq heures. Le groupe islamiste était commandé par l'émir Lakel. A Alger, cinq personnes ont été atrocement mutilées et leurs corps ont été exposés sur les hauteurs de la ville.
mercredi 26 février
Six personnes au moins ont été blessées à Alger, dans le quartier de l'Assemblée nationale, où un violent incendie a ravagé le cinéma El Mougar et un hôtel voisin, l'hôtel Safir, toujours connu sous son ancien nom d'hôtel Aletti. Des témoins affirment avoir entendu une explosion juste avant que l'incendie se déclare.
vendredi 28 février
Hocine Aït-Ahmed, le chef du FFS, accuse le pouvoir algérien d'avoir assassiné Abdelhak Benhamouda, le patron de la Centrale syndicale, ainsi que d'autres personnalités politiques. S'il ne nie pas que les islamistes sont responsables d'une grande partie des attentats, il souligne que « les forces de sécurité ont aussi leur part dans ce qui se passe en Algérie ». Il souhaite donc une « internationalisation de la crise » algérienne, tout en se défendant d'appeler à une « intervention étrangère ».
mardi 4 mars
Le président Zéroual a fixé au 5 juin les prochaines élections législatives. Cette date a été retenue en accord avec le RCD, le FLN et le MSI-Hamas. Le président a annoncé la présence d'observateurs internationaux.
Mohamed Larbi Zitout, ancien premier secrétaire d'Algérie en Libye, en exil à Londres, accuse la Sécurité militaire algérienne d'être responsable de violences (assassinat des moines chrétiens de Tibérine en mai 1996, une cinquantaine de policiers auraient été abattu délibérément depuis avril 1992) et de téléguider des attentats, y compris en France (métro Saint-Michel et aux Champs-Elysées).
dimanche 9 mars
L'instance exécutif du FIS à l'étranger a nommé son premier porte-parole officiel à l'étranger. Abdelkrim Ould-Adda représentait le FIS lors de la signature du « contrat national » avec une partie de l'opposition algérienne, en janvier 1995, à Rome.
lundi 10 mars
Une vingtaine de personnes, dont trois femmes, soupçonnées d'appartenir à un « réseau de poseurs de bombes », viennent d'être arrêtées dans la région de Blida. C'est le quotidien El-Watan qui a publié cette information, sans confirmation officielle.
mercredi 12 mars
Les autorités ont décidé de réglementer les groupes d'autodéfense, surnommé les « Patriotes », apparus voici trois ans pour lutter contre les exactions islamistes. Ces groupes de citoyens ordinaires, qui mobilisent près de 200 000 hommes, seront désormais subordonnés à une autorisation des préfets et des services de sécurité.
samedi 15 mars
Quatre terroristes islamistes présumés ont été tués à Alger au cours d'une opération de ratissage dans la Casbah. A l'origine de cette opération, un attentat contre trois membres des services de sécurité. Ce même jour, 43 islamistes appartenant au groupe de l'émir de l'ouest, Kada Benchida, ont été tués dans la région de Rélizane (Oranais).
lundi 17 mars
Trois voitures piégées ont explosé dans l'après-midi à Alger, dans le quartier de Ben Omar et dans une cité des Anessers (ex-Ruisseau). Selon un premier communiqué de la radio algérienne, ces attentats ont fait quatre morts et plusieurs blessés.
mardi 18 mars
Les gendarmes belges ont saisi 8 tonnes de munitions et d'armes entreposées dans une ferme transformée en « musée des armes » près de Mons. Le propriétaire du stock a été interpellé. L'opération a été lancé par la police belge dans le cadre d'une enquête sur un trafic d'armes impliquant des membres présumés du Groupe islamique armé (GIA) algérien.
mercredi 19 mars
Un commando de 30 à 40 hommes se réclamant du GIA, a égorgé et décapité à la hache 32 civils à Ouled Antar.
vendredi 21 mars
Un bulletin du FIS a appelé les partis politiques de l'opposition algérienne à boycotter les élections législatives.
Pendant la grande prière, sept femmes ont été égorgées : le chef du commando islamiste était porteur d'une liste d'hommes à exécuter, mais ceux-ci étaient absents…
samedi 22 mars
Le ministre des Moudjahidine a inauguré le musée du moudjahid de Batna, établi près du cimetière des martyrs de la révolution algérienne.
dimanche 23 mars
Cinq collégiennes ont été assassinées par des inconnus dans un petit village de la région de Médéa.
mardi 25 mars
Les forces de sécurité ont affirmé avoir tué dans l'après-midi le chef du Front islamique pour le djihad armé (FIDA), Abdelkader Seddouki. Le FIDA est un groupe « spécialisé » dans les assassinats d'intellectuels et de personnalités. « Ahmed Abou el Fida », de son surnom, a été tué avec deux autres islamistes lors d'un accrochage à El Kettani (Bab el Oued).
jeudi 27 mars
Le FFS a décidé de participer aux élections législatives du 5 juin. Il fera campagne sur le thème de la paix mais se réserve la possibilité de se retirer si les principes démocratiques ne sont pas respectés. De toute façon, estime le FFS, ces élections « imposées par le régime » ne sont « pas la solution » à la crise algérienne.
Dans la soirée, un car de la banlieue d'Alger a été la cible d'un attentat qui a fait quatre morts et une trentaine de blessés. Les autorités estiment qu'il pourrait être l'œuvre d'une nouvelle organisation islamiste, née il y a deux mois du regroupement de quatre factions autonomes.
samedi 29 mars
Les forces de sécurité ont engagé une vaste opération contre un maquis islamiste de Kabylie, près de Tizi Ouzou.
jeudi 3 avril
Le « moqaddem » (chef) de la zaouia (sorte de monastère) de Sidi Aldelkrim, près de Saïda, et son neveu ont été égorgés par un groupe armé.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 avril
Au moins 84 villageois ont été égorgés, certains décapités à la tronçonneuse, dans l'Algérois. La plus terrible de ces tueries s'est déroulée dans le hameau de Thalit, dans une région montagneuse située à 80 kilomètres d'Alger : un commando de 30 à 40 hommes a investi le village et y a égorgé 53 personnes.
vendredi 4 avril
Poursuite de l'offensive, lancée depuis six jours, des forces de sécurité dans les forêts proches de Tizi Ouzou : une centaine d'islamistes auraient été tués. L'opération a permis notamment de découvrir et de détruire un « hôpital de campagne » couvrant tout le centre du pays et servant de « structure centrale de soins pour la Kabylie et la Mitidja », affirme le quotidien El Watan. Elle a aussi permis la découverte d'un « important laboratoire de fabrication de bombes ».
samedi 5 avril
Treize bergers ont été enlevés par un groupe armé dans la région de Tiaret.
dimanche 6 avril
Quinze personnes ont été retrouvées « affreusement égorgées » à Aïn Lehdid, à 65 kilomètres de Tiaret.
lundi 7 avril
Le parti fondé par l'ancien président Ahmed Ben Bella, le MDA, a décidé de boycotter les élections législatives du 5 juin.
mardi 8 avril
La police espagnole a arrêté à Valence onze membres d'un groupe d'appui au GIA et saisi des armes et des documents. D'après le secrétaire d'Etat à la Seguridad, le démantèlement de cette « structure » du GIA, qui servait de « pont entre l'Algérie et le reste de l'Europe » et finançait ses activités avec des cambriolages et la vente de voitures volées, « évitera des problèmes à la France ».
jeudi 10 avril
La capitale belge, Bruxelles, a interdit la « marche silencieuse » que le Front islamique du salut avait prévu le 12 avril dans la capitale belge pour obtenir « l'arrêt de l'effusion de sang » en Algérie. Explication : cette manifestation présente des risques pour la sécurité publique.
du samedi 12 au dimanche13 avril
Réunis à Madrid (Espagne), des partis de l'opposition algérienne, ainsi que le FIS, ont appelé à une solution « politique » en Algérie, où 143 civils ont été massacrés depuis dix jours.
nuit du dimanche 13 au lundi 14 avril
30 personnes, hommes, femmes et enfants ont été assassinés par un groupe armé islamiste au douar Chaib Mohamed, près de Boufarik. Depuis, le début du mois, 178 civils ont été tués par les groupes du GIA dans cette plaine fertile de la Mitidja, pourtant quadrillés par les « patriotes ». Par ailleurs, cinq jeunes filles ont été enlevées près de Boufarik.
mercredi 16 avril
Une bombe dissimulée dans un pot de fleurs a explosé à l'intérieur du marché « Errahba », à l'entrée nord de Blida, faisant 7 morts et 26 blessés. D'autre part, les corps de quatre des cinq jeunes filles enlevées près de Boufarik il y a trois jours ont été retrouvés dans la montagne. Elles avaient été violées et égorgées. La cinquième, blessée, a réussi à s'échapper.
lundi 21 avril
Une délégation de l'Union européenne est arrivée à Alger. Elle vient négocier la signature d'un accord d'association qui devrait intervenir en octobre. Les discussions, qui ont été entamées à Bruxelles (Belgique) en mars, sont d'ordre économique et financier, en prévision notamment de l'établissement d'une zone de libre échange vers 2010.
nuit du lundi 21 au mardi 22 avril
93 habitants d'un village de la plaine de la Mitidja, Haouch Khemisti (à 20 kilomètres d’Alger) ont été massacrés par un groupe islamique. Ils ont été égorgés, mutilés et parfois brûlés vifs.
mardi 22 avril
Le gouvernement a appelé les Algériens à se « mobiliser » contre le « terrorisme ». Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement, est intervenu - ce qui est inhabituel - dans la soirée à la télévision. Il a évoqué la thèse du « terrorisme résiduel » et a qualifié les tueries de « fuite en avant » de groupes terroristes affaiblis. Cette intervention est sans précédent à six semaines des élections législatives. Seuls cinq partis (trois proches du pouvoir et deux islamistes) ont réussi à présenter des listes pour le scrutin du 5 juin, alors que les « démocrates » sont divisés.
Un attentat à la dynamite a gravement endommagé à Sétif la fontaine d’Ain el-Fouara, un monument emblématique de la ville. Inaugurée en juillet 1898, cette œuvre due au sculpteur français Francis de Saint-Vidal présente notamment une jeune femme nue (la Dame, « gardienne de la baraka de Sétif », sera restaurée).
nuit du mardi 22 au mercredi 23 avril
42 habitants d’Omaria, un village proche d’Alger, ont été massacrés à la hache et au sabre par un groupe d'hommes armés. Parmi les victimes figurent 17 femmes et 3 bébés de moins d'un an.
vendredi 25 avril
Une bombe a explosé dans un train de passagers circulant dans la banlieue d'Alger. Selon les services de sécurité, l'attentat a fait 21 morts et une vingtaine de blessés.
Un appareil d'Air Algérie s'est posé à l'aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle et a redécollé une heure plus tard pour Alger. Les Liaisons Paris-Alger étaient interrompues depuis deux ans.
lundi 28 avril
Les élections législatives, le 5 juin, seront supervisées par au moins 200 observateurs étrangers. La Ligue arabe enverra une soixantaine d'observateurs, l'OUA en enverra autant et une centaine d'autres officieront sous l'égide des Nations Unies.
vendredi 2 mai
Un double attentat à la voiture piégée a fait 15 morts et une vingtaine de blessés, dans la soirée, à Bou Hanifia, une station thermale du sud-ouest algérien proche de Mascara. Les deux voitures, garées devant des hôtels, ont explosé à une dizaine de minutes d'intervalle. L'un des hôtels a été totalement détruit. Les autorités attribuent le regain de violence auquel on assiste depuis quelques temps à l'approche des élections législatives.
lundi 5 mai
Le ministère algérien de l'Intérieur accuse le Mouvement pour la démocratie en Algérie, de l'ancien président Ahmed Ben Bella, de « s'être volontairement exclu du champ d'application » de la nouvelle loi sur les partis politiques, qui sera « appliquée dans toute sa rigueur ». Le communiqué du ministère laisse penser que le parti de Ben Bella pourrait être bientôt dissous. Ses statuts se réfèrent notamment à la défense des « valeurs arabo-islamiques » ainsi qu'à « l'épanouissement de l'islam », alors que la loi bannit toute mention de l'islam dans les statuts des partis où leur dénomination.
mardi 6 mai
Quatre adolescents ont été tués en plein centre d'Alger et 21 personnes blessées, par l'explosion d'une voiture piégée. La voiture était garée devant l'entrée du lycée Frantz Fanon, à Bab el-Oued. L'explosion, qui s'est produite à l'heure de la sortie des cours, a fauché de nombreux élèves qui avaient déjà quitté l'enceinte de l'établissement. L'attentat a provoqué un début de panique dans ce quartier populaire, ancien fief du FIS.
vendredi 9 mai
L'Algérie réclame à la France quelque 200 000 cartons d'archives de la période coloniale (1830-1962). Depuis l'indépendance, elle n'a pu récupérer que 60 cartons. L'Algérie voudrait aussi récupérer ses archives de la période ottomane, avant l'occupation française, qui sont entreposées à Aix-en-Provence.
dimanche 11 mai
6 personnes ont été tuées et 70 autres au moins ont été blessées, dans l'après-midi, à Alger, victimes de quatre attentats à la bombe commis dans le parc zoologique et de loisirs de la capitale algérienne. Le parc est situé sur les hauteurs d'Alger, près du ministère de la Justice et de la faculté de Ben Aknoun.
mercredi 14 mai
Ouverture officielle de la campagne électorale. Le ministre algérien de l'Intérieur a annoncé que 16 773 087 électeurs étaient inscrits pour les élections législatives.
nuit du mercredi 14 au jeudi 15 mai
Ce premier jour de campagne électoral a été terriblement endeuillé : 30 villageois, dont 17 enfants et 7 femmes, ont été massacrés dans une ferme collective près de Chebli, à 30 kilomètres au sud d'Alger. Les « 40 ou 50 » terroristes sont arrivés vers minuit. Ils ont égorgé et mutilé à l'arme blanche, parfois avec des bêches et des scies, leurs victimes. Avec le sang de l'une d'elle, ils ont écrit sur le mur d'une maison : « Djihad » (guerre sainte). 450 civils sont déjà morts dans de telles attaques depuis un mois en Algérie.
jeudi 22 mai
Au moins 12 personnes ont été tuées et 31 blessées par l'explosion d'une voiture piégée en plein centre de Boufarik. L'explosion s'est produite à proximité de l'Assemblée populaire communale (mairie), de commerces et d'un café. Cet établissement est notamment fréquenté par des « patriotes » armés par les autorités pour combattre les commandos islamistes.
nuit du jeudi 22 au vendredi 23 mai
Deux attentats à la voiture piégée, perpétrés à Tlemcen, ont fait 7 morts et 12 blessés. L'attentat s'est produit devant un hôtel qui abritait des membres de la commission régionale de surveillance des élections législatives.
vendredi 23 mai
Les services de sécurité algériens affirment que 27 islamistes armés ont été tués ces derniers jours par les forces de l'ordre à Alger, Laghouat (sud) et Tissemsilt (sud-ouest).
dimanche 25 mai
18 têtes humaines, dont deux de femmes, ont été découvertes à Djelfa (à 250 kilomètres au sud-est d'Alger), dans un charnier dont l'existence vient d'être révélée par le quotidien principal algérien en langue arabe. Le journal ne fournit aucune précision sur cette découverte qui n'a pas été annoncée par les autorités.
nuit du lundi 26 au mardi 27 mai
Huit villageois d'une localité de la région de Médéa ont été massacrés par un groupe islamiste, selon le quotidien El Watan. Le groupe armé a égorgé les six hommes d'une même famille et enlevé deux femmes, qui ont été retrouvées décapitées. Un fonctionnaire travaillant dans les services du chef du gouvernement, Khaled Sebata, a également été assassiné, selon le quotidien Liberté.
mardi 27 mai
Les forces de sécurité algériens ont abattu, dans un hôtel de la rue de Tanger à Alger, un responsable du GIA (il ne sera identifié qu'en février 1998 comme Ali Touchent (30 ans), alias « Tarek », considéré comme l'auteur et le coordonnateur de la campagne d'attentats en France en 1995).
mercredi 28 mai
Dans un document de cinq pages de son instance exécutive à l'étranger, le Front islamique du salut (FIS) présente une « stratégie de sortie de crise en Algérie », en trois temps. D'abord, le FIS réclame un « dialogue bilatéral » entre « les véritables détenteurs du pouvoir, à savoir les généraux, et les dirigeants légitimes du FIS ». Ces discussions auraient « pour but de réaliser une trêve ». Deuxième temps, « une fois la paix revenue », une conférence nationale impliquant « tous les partis sans exclusive » se tiendrait pour oeuvrer « au retour à la stabilité et à la consolidation des institutions ». Troisième temps : cette conférence devra organiser de sélections « au suffrage universel, adopter un mode électoral et contrôler le découpage des circonscriptions ». Mais le FIS estime qu'il faut un tiers « pour permettre le déblocage de la situation ». Il propose aux « puissances européennes intéressées par la paix dans cette région » de jouer ce rôle. Pour le FIS, il n'y a pas d'autres solutions : « Les élections législatives en préparation ne régleront rien ».
vendredi 30 mai
Plusieurs partis d'opposition ont saisi la Cnisel, la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives, pour dénoncer les privilèges octroyés au Rassemblement national démocratique, le « parti présidentiel », et notamment le soutien de l'administration. Le parti du pouvoir, accusé d'avoir débauché les troupes et les cadres du FLN, n'a pas hésité à recourir aux méthodes de l'ex-parti unique.
samedi 31 mai
Un attentat a fait un mort et 24 blessés dans un cinéma du centre d’Alger.
Match amical de football : à Radès, la Tunisie a été battue par l’Algérie un but à zéro.
dimanche 1er juin
Deux attentats contre des autobus ont fait 7 morts et 77 blessés. 20 civils ont été assassinés depuis quatre jours, notamment à Bakoura.
lundi 2 juin
Un marché de la Casbah d'Alger a été la cible d'un attentat islamiste. La bombe, dissimulée dans un sac, a déchiqueté passants et commerçants alentour. Le bilan officiel est de 7 morts et 37 blessés, mais, comme toujours, les témoins affirment que le nombre des victimes est nettement plus important. Ce nouvel attentat a frappé Alger au moment où entraient en vigueur des mesures de sécurité particulières, déjà mises en place lors des précédents scrutins : interdiction des marchés hebdomadaires de gros et de la circulation des camions de matériaux et des camions-citernes. Les contrôles routiers renforcés entre le littoral et le centre-ville ont créé d'invraisemblables embouteillages : tous les véhicules étaient fouillés. Les membres de l'armé, de la police et des corps constitués ont commencé à voter, de même que les 620 000 électeurs algériens vivant en France.
mardi 3 juin
Rappelant dans un communiqué publié en Allemagne, qu'elle « dénonce fermement » les attentats commis en Algérie, l'instance exécutive du FIS à l'étranger appelle à l'ouverture d'une enquête internationale. Elle s'interroge notamment « sur l'identité des auteurs de ces actes et sur la facilité avec laquelle ils les commettent, en des endroits où la présence des forces de l'ordre est très importante ». Il y a quelques jours, le ministre des Affaires étrangères a déjà opposé une fin de non recevoir à cette idée d'enquête internationale.
mercredi 4 juin
Les forces de police ont pris leurs quartiers dans les écoles d'Alger, dont les élèves sont absents depuis deux jours. De son côté, la préfecture a pris un arrêté diffusé par la presse de la capitale : il oblige les commerçants sous peine de sanctions, à fouiller clients, bagages et véhicules. Cet arrêt s'applique aussi à tous les moyens de transports, publics et privés.
jeudi 5 juin
Elections législatives : 34,5 % d'abstentions (56,7 % dans l'Algérois). Les partis conservateurs ont obtenu 219 sièges sur 380 (155 pour le RND du président Zéroual et 64 pour l'ex-FLN), le Hamas (islamistes « modérés ») 64 s., Ennahda (islamistes « durs ») 34, FFS (socialistes) 19 s., Rassemblement pour la culture et la démocratie 19 s., Parti des travailleurs 4 s. Trois observateurs internationaux ont été blessés par l'explosion d'une bombe à l'intérieur du pays. En outre, deux observateurs algériens ont également été gravement blessés par une autre bombe, alors qu'ils circulaient en voiture près de Djelfa. Une dizaine de militants du Hamas ont été arrêtés et un autre blessé par un garde communal. L'opposition dénonce de multiples fraudes lors de ces élections. Cependant, la mission d'observation internationale (103 observateurs venus de 30 pays) ne fournit guère d'éléments susceptibles d'étayer les accusations de l'opposition. Tout au plus son rapport met-il en cause les bureaux spéciaux réservés au vote des militaires et des corps constitués. Elle émet la même réserve au sujet des bureaux itinérants (5 000 sur 35 000).
Match amical de football : à Dakar, le Sénégal et l’Algérie ont fait match nul zéro à zéro.
nuit du dimanche 8 au lundi 9 juin
Deux personnes, présumées islamistes, ont été tuées dans la forêt de Baïnem, sur le littoral touristique de l'ouest d'Alger.
mardi 10 juin
Une opération des unités spéciales de la police dans la Casbah d'Alger s'est soldée dans la soirée par la mort de quatre hommes armés, sans doute des islamistes. Sur le plan politique, le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, élu député d'Alger à la tête du RND, a remis sa démission au président Zéroual.
samedi 14 juin
Un commando islamiste a attaqué un petit village proche d'Alger, Haouch Maurice, dont 16 habitants ont été égorgés et brûlés.
dimanche 15 juin
Première session de la nouvelle Assemblée.
lundi 16 juin
En dépit de son impopularité, Ahmed Ouyahia a été reconduit à la tête du gouvernement par le président Zéroual.
30 islamistes ont attaqué le hameau de Daïat Labguer, situé près de Msila, à 300 kilomètres au sud-est d’Alger) : une cinquantaine d’habitants ont été massacrés, de même que le bétail ; des femmes ont été enlevés et des bijoux volés.
mardi 17 juin
La trêve aura été de courté durée. L'accalmie constatée au moment des élections, certainement due à la mobilisation exceptionnelle de plus de 300 000 hommes en armés, a pris fin avec le départ des centaines d'observateurs et de journalistes étrangers. En une semaine, plusieurs dizaines de personnes ont été massacrées dans les environs d'Alger, le plus souvent égorgées par des commandos islamistes.
nuit du mercredi 18 au jeudi 19 juin
24 membres d'une même famille ont été égorgés dans un village de la Mitidja, à une quinzaine de kilomètres de Blida. Trois adolescentes, un enfant de quatre ans et un bébé de 8mois figurent parmi les victimes. Le village était dépourvu de « patriotes ».
jeudi 19 juin
Deux personnes ont été tuées et vingt autres blessées dans l'après-midi par l'explosion d'une bombe dans un cinéma de la rue Larbi Ben M'hidi (ex-rue d'Isly), dans le centre d'Alger. C'est le premier attentat à la bombe enregistré à Alger depuis trois semaines. Le 19 juin, jour anniversaire de la prise du pouvoir par Boumediene en 1965, est férié.
lundi 21 juin
Dans la willaya de M’Sila, 17 villageois ont été massacrés par le GIA, à 5 kilomètres du hameau de Daïat Labguer, déjà victime d’une tuerie cinq jours plus tôt.
dimanche 22 juin
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Bouaké, la Côte-d’Ivoire a battu l’Algérie deux buts à un.
mardi 24 juin
Une cinquantaine de voyageurs au moins ont été blessés, près d'Alger, par l'explosion de deux bombes dans deux wagons d'un train de banlieue. L'attentat a eu lieu à la gare d'El Harrach. La plupart des victimes sont âgées de 20 à 30 ans.
mercredi 25 juin
Après deux semaines de négociations, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a formé un gouvernement de 30 ministres et 9 secrétaires d'Etat. Vainqueur des législatives, le RND s'est octroyé 25 portefeuilles. Il garde ainsi la haute main sur les « ministères de souveraineté », notamment l'Intérieur, les Affaires étrangères, la Justice et les Finances qui n'ont pas changé de titulaires. Le FLN revient aux affaires pour occuper quatre ministères et trois secrétariats d'Etat. L'alliance entre ces deux partis s'est élargie aux islamistes réputés modérés du Hamas-MSP du cheikh Mahfoud Nahnah, qui obtient l'Industrie, les Transports, le Tourisme, l'Artisanat et l'Environnement (quatre ministères et trois secrétariats d'Etat).
jeudi 26 juin
Quatre femmes ont péri carbonisées et 18 autres personnes ont été blessées lors d'un attentat à la bombe, dans la matinée, dans le quartier populaire d'El Arrach, à Alger.
lundi 30 juin
Le Groupe islamique armé a annoncé la « trahison » de Radwan Makadour, chargé des relations extérieures de l'organisation terroriste. Celui-ci s'est rallié aux autorités d'Alger, auxquelles, selon le GIA, le « renégat » a fourni d'importantes informations, notamment « les plans relatifs à l'acheminement du matériel ». Le GIA a appelé ses responsables à l'étranger à la vigilance. Selon les forces de sécurité algériennes, une vingtaine d'islamistes armés ont été tués ces derniers jours près d'Alger.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 juillet
Une cinquantaine de personnes auraient été massacrés par des islamistes.
lundi 7 juillet
Après cinq ans de détention et plusieurs grèves de la faim, Abdelkader Hachani (42 ans), numéro trois du FIS, a commencé à être jugé à Alger pour « incitations aux crimes et délits contre la sûreté de l'Etat ». En juin 1991, l'arrestation d'Abassi Madani et Ali Belhadj, les deux chefs du FIS toujours détenus au secret, avait propulsé Hachani à la tête du mouvement. C'est lui qui avait donc mené le FIS à la victoire lors des élections législatives annulées par les militaires en janvier 1992. Hachani avait été arrêté quelques jours plus tard.
L'Afrique du Sud a annoncé qu'elle allait ouvrir une ambassade à Alger et créer une commission mixte pour la coopération économique bilatérale. Le renforcement des liens diplomatiques entre Johannesburg et Alger s'inscrit dans le cadre des efforts de Nelson Mandela, le président sud-africain, pour promouvoir le principe d'une unité africaine à l'échelle du continent.
mardi 8 juillet
Le « numéro trois » du FIS, Abdelkader Hachani, a été libéré dans la matinée. Il a été condamné à 5 ans d'emprisonnement que couvrent sa détention préventive. Alger manifeste une certaine volonté d'apaisement. Le FIS lui-même y voit un « geste positif ».
nuit du mercredi 9 au jeudi 10 juillet
Huit personnes, appartenant à deux familles, ont été égorgés par des islamistes armés près de Tipaza, à 100 kilomètres d'Alger. Selon le journal El Watan, « il y aurait parmi les victimes des femmes et des enfants ».
vendredi 11 juillet
Ouverture du Forum méditerranéen rassemblant onze pays à Alger.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 juillet
14 membres d'une même famille ont été massacrés dans l'ouest d'Alger, à Bou Ismaïl, par un groupe armé, parmi lequel figurait un membre de cette famille.
samedi 12 juillet
Dans la matinée, 7 voyageurs ont été tués par balles et 11 autres blessés lors de l'attaque d'un autobus par des islamistes armés, près de Dellys (littoral est).
Fin du Forum méditerranéen d’Alger.
du samedi 12 au dimanche 13 juillet
44 villageois de la région de Médéa auraient été égorgés. 21 jeunes filles auraient par ailleurs été enlevées.
dimanche 13 juillet
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations : à Alger, l’Algérie a battu le Mali un but à zéro.
lundi 14 juillet
Un attentat à la bombe sur le marché de Baraki, dans la banlieue est d'Alger, a tué 21 personnes et blessé 40 autres.
mardi 15 juillet
Le chef du FIS, Abassi Madani (66 ans) a été remis en liberté conditionnelle par le tribunal militaire de Blida, après 6 ans de prison (il a avait été condamné à 12 ans). « C'est un acte positif qui constitue une contribution certaine et effective à la solution de la crise et au retour de la paix et de la stabilité », déclare un communiqué du FIS. Le numéro deux du mouvement, Ali Belhadj, jugé plus dur que Madani, reste en prison. D'autre part, Zeroual a nommé un de ses proches à la tête de la gendarmerie, le général-major Tayeb Derradji, connu pour avoir participé au dialogue avec l'opposition en 1992.
21 personnes ont encore été tuées dans trois massacres.
mercredi 16 juillet
La libération de Madani reste obscure : si lui et le FIS affirment n'avoir signé aucun contrat avec les autorités, le quotidien Acharq El-Awsat assure qu'il s'est engagé par écrit à se tenir à l'écart de la politique jusqu'à l'expiration de sa peine d'emprisonnement, en 2003. Le parquet militaire algérien insiste aussi sur le fait que la libération de Madani est « conditionnelle ».
jeudi 17 juillet
Abassi Madani, même s'il n'a pas appelé explicitement à une trêve des opérations armées, a déclaré qu'il souhaitait que « la violence cesse » en Algérie, car « c'est tout ce que nous voulons et ce que tout le monde veut ». Le chef historique du FIS affirme qu'il est en bonne santé et que ses conditions de détention ont été « bonnes, sauf les premiers temps ».
vendredi 18 juillet
Les autorités algériennes ont adressé une sévère mise en garde à Abassi Madani et lui ont interdit d'exercer « toute activité politique ». Depuis sa libération, le chef historique du FIS a pris l'habitude de se rendre cinq fois par jour à la mosquée, dans son quartier de Belcourt, à Alger, où l'attendent de nombreux fidèles et des journalistes.
dimanche 20 juillet
Le procureur général adjoint de la cour de Blida, accusé de « complaisance » à l'égard des groupes armés, a été acquitté par le tribunal criminel de Tizi Ouzou, à l'issue d'un procès qualifié d'« unique dans les annales de la justice algérienne » par la radio de la capitale. Le parquet de Tizi Ouzou a aussitôt manifesté son intention de se pourvoir en cassation.
nuit du dimanche 20 au lundi 21 juillet
La presse a révélé que des terroristes avaient égorgé 61 civils près de Blida.
lundi 21 juillet
L'explosion d'une bombe à distance, sur une route à une quinzaine de kilomètres au nord de Tizi Ouzou, a fait quatre morts et trois blessés. Deux personnes sont en outre portées disparues.
Un placard publicitaire publié dans le quotidien algérien El-Khabar invite « tous les Arabes » à s'installer en Libye pour y réaliser « l'unité de la nation et de la patrie arabes ». Le message promet aux candidats qu'ils jouiront de tous leurs droits « dans le transport, la résidence, la propriété et la participation à la construction d'une base productive dans les domaines de l'industrie, de l'agriculture, etc. »
mardi 22 juillet
L'armée a fait savoir qu'elle était entrée en contact avec Madani Mezrag, le chef de l'Armée islamique du salut, le bras armé du FIS, dont elle espère la reddition dans le cadre d'une loi sur la clémence (« rahma »). Il fait partie des islamistes armés les plus recherchés d'Algérie : sa tête a été mise à prix 4 500 000 francs.
mercredi 23 juillet
Le président Zéroual a annoncé la tenue d'élections locales le 23 octobre. Ces jours derniers, l'armée a pilonné à l'arme lourde une base du GIA, entre Blida et Tipaza. Plus de 90 terroristes auraient été tués dans cette opération.
nuit du mercredi 23 au jeudi 24 juillet
Une cinquantaine d'hommes ont investi deux hameaux de la région de Hadjout, à 50 kilomètres à l'ouest d'Alger. Ils ont massacré méthodiquement 38 personnes, dont 19 enfants de moins de 12 ans.
jeudi 24 juillet
Encerclé par l'armée dans la région de la Mitidja, près d'Hattaba, Antar Zouabri, « l'émir » national du GIA, aurait été tué, après une semaine d'accrochages. Il se trouvait à l'intérieur d'un tunnel où il avait réuni ses principaux adjoints. Sa tête était mise à prix 450 000 francs. L'information a été révélé par la presse algérienne, citant des « sources bien informées ».
vendredi 25 juillet
Dans un communiqué faxé à une radio marocaine Medi-1, le GIA affirme que son « émir » Antar Zouabri est vivant. Selon Medi-1, le communiqué est authentique mais ne prouve rien quant au sort réel de Zouabri.
samedi 26 juillet
Le sort d'Antar Zouabri reste incertain : le GIA l'a démenti, mais de nombreuses personnes auraient reconnu son cadavre, exposé sur un camion militaire.
dimanche 27 juillet
Les massacres continuent. La presse fait état de treize villageois tués à El-Omaria, près de Médéa.
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Alger, l’Algérie a battu le Bénin deux buts à zéro.
nuit du dimanche 27 au lundi 28 juillet
A Si Zerrouk, près de Larbâa, 51 personnes ont été massacrées par 20 ou 30 islamistes présumés. A 50 mètres d'une caserne de l'armée... qui n'a pas levé le petit doigt. La tuerie a pourtant été des plus méthodiques : certains habitants ont été égorgés ou tués à la hache, d'autres sont tombés sous les balles en tentant de fuir, beaucoup ont été brûlés vifs dans leurs maisons de fortune transformées en brasiers.
lundi 28 juillet
Le diplomate algérien Lakhdar Brahimi a été nommé représentant spécial des Nations unies en Afghanistan.
mardi 29 juillet
Le directeur de El Watan a laissé éclater sa colère dans un éditorial intitulé « l'Etat absent », après le massacre de Si Zerrouk. Le silence du gouvernement est dénoncé par la presse indépendante comme une autre forme de crime.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 juillet
A 120 km au sud-ouest d'Alger, 41 habitants de Matmata ont été massacrés, pour la plupart à l'armée blanche. 22 enfants et 2 femmes enceintes faisaient partie des victimes. Les femmes ont été violées avant d'être tuées. Deux jeunes filles ont été en outre enlevées.
mercredi 30 juillet
Attentat à la voiture piégée dans la soirée sur les hauteurs d'Alger, dans le quartier résidentiel d'El Biar : 8 morts et 25 blessés.
nuit du mercredi 30 au jeudi 31 juillet
38 habitants de Sidi Madani, près de Blida, dont des enfants et des femmes, ont été assassinés. Une vingtaine d'autres personnes ont été tuées à Larbaâ, dans le « triangle de la mort », selon El Watan.
jeudi 31 juillet
Le GIA a revendiqué, par le biais de la radio marocaine Médi-1, l'attentat de la veille à Alger. Le groupe terroriste a reconnu que l'armée avait tué 72 de ses membres et fait prisonnier 61 autres. Il affirme aussi avoir capturé trois officiers et promet d'autres « actions spectaculaires ».
nuit du vendredi 1er au samedi 2 août
Des islamistes ont détruit des installations de pompage et de forage, privant ainsi la ville de Djelfa d'eau potable.
samedi 2 août
Plusieurs personnes ont été blessées par l'explosion d'une bombe artisanale dans le train reliant Alger à Oran. Cette nouvelle attaque s'ajoute à la série de massacres qui a fait une centaine de morts ces derniers jours dans l'Algérois. Le vol d'une quinzaine de véhicules à Alger alimente la crainte de nouveaux attentats à la voiture piégée. Les services de sécurité ont désamorcé une bombe sur une voiture stationnée près d'un bar proche du centre-ville. Depuis plusieurs jours, des affiches ont été placardées par les autorités sur les murs d'Alger, appelant à la vigilance et donnant des conseils sur la conduite à tenir en cas d'explosion d'une bombe.
dimanche 3 août
116 habitants ont été massacrés par des islamistes dans les villages de Oued El-Had (40 morts) et Mezouara (76 tués), situés près de Arib, dans la wilaya d’Ain Defla.
mardi 12 août
Peuples disséminés, les Berbères entendent faire reconnaître leur identité et leur langue (le tamazight). Créé en 1995, le Congrès mondial amazigh (CMA) regroupe 39 associations des pays d'Afrique du Nord, du Sahel et des représentants de la diaspora berbère. Il se réunira en assemblée générale du 27 au 30 août à Tarifa de Las Palmas (îles Canaries).
nuit du mercredi 13 au jeudi 14 août
15 personnes, dont 6 enfants et 2 femmes, ont été égorgés par un groupe armé dans un quartier pauvre de Douéra, à la périphérie sud d'Alger. Deux familles, habitant un peu à l'écart du quartier déshérité de Ouled Djilali, fait de maisons de parpaings et de tôle ondulée, ont été méthodiquement massacrés.
nuit du mercredi 20 au jeudi 21 août
63 habitants du village de Souhane, entre Larbaâ et Tabalt, ont été massacrés. Un groupe armé, sans doute islamiste, a égorgé ou achevé par balles hommes, femmes et enfants. 10 rescapés ont été hospitalisés. Selon eux, les agresseurs auraient aussi enlevé une dizaine de jeunes filles.
jeudi 21 août
Un camion transportant 40 manifestants de la marche contre le terrorisme, organisée par l'UGTA, a été mitraillé près de Médéa. Le bilan fourni par des sources syndicales est de 3 morts et 22 blessés.
vendredi 22 août
Deux massacres ont eu lieu dans deux petites localités proches de Djelfa, à près de 200 kilomètres au sud-ouest d'Alger. Les assaillants ont tué 30 personnes à l'arme blanche et en ont blessés 10 autres, la plupart par balles.
samedi 23 août
Dans la matinée, un attentat à la bombe contre un train à El-Affroun (à 70 kilomètres à l'ouest d'Alger) a fait 8 morts et 22 blessés parmi les voyageurs.
dimanche 24 août
Un nouveau massacre a eu lieu, dans la banlieue sud-est d'Alger : 9 personnes ont été égorgées et 8 autres enlevées. Par ailleurs, 10 islamistes du GIA ont été tués par les forces de sécurité à Blida et Médéa. Dans la soirée, près de Médéa, 29 villageois d'Omri auraient été égorgés, et pour certains éventrés, par un groupe armé.
lundi 25 août
Trois femmes et un garçon de 10 ans sont morts et 60 personnes ont été blessées, dans la matinée, dans un attentat à la bombe sur un marché du quartier résidentiel d'El Biar, qui domine le centre d'Alger. La majorité des victimes sont des commerçants et des femmes venues faire des courses. Ce quartier, où résident de nombreuses personnalités du régime, avait longtemps été réputé « sûr ».
mardi 26 août
64 habitants de Beni Ali, un village de montagne à 60 kilomètres au sud d'Alger, ont été tués, à l'aube, par un groupe armé. « Ils sont entrés dans les maisons et ont tué les gens. Ensuite, ils alignaient les têtes devant les habitations », a raconté un témoin. Des centaines d'habitants du village et des environs ont fui la région.
mercredi 27 août
Dans la matinée, au moins 8 personnes ont été tuées et 50 autres blessées par l'explosion d'un colis piégé dans la casbah d'Alger. L'attentat a eu lieu rue Abdelkader Aoua, près de la mosquée Ketchoua, l'une des plus anciennes d'Alger. Cette rue est très fréquentée à ce moment là de la journée. La plupart des victimes sont de jeunes vendeurs à la sauvette et des personnes faisant leurs courses. Au même moment, un carnage a été évité dans un autre marché du centre de la capitale, celui de Meisonnier, grâce à la vigilance de la population. Un colis piégé a été désamorcé par les services de sécurité. Dans la soirée, à Oran (la grande métropole de l'ouest, relativement épargnée par la violence), une bombe a explosé dans un café bondé du front de mer, faisant de nombreux blessés.
nuit du jeudi 28 au vendredi 29 août
Près de 250 personnes ont été massacrées par balles et à l'armes blanches à Raïs, un village de la région de Sidi Moussa. Un premier bilan gouvernemental parle, lui, de 98 morts et 120 blessés. Plusieurs dizaines de civils ont été brûlés vifs, des enfants ont été mutilés au couteau et des maisons détruites à l'explosif. Selon les habitants, ce massacre a été perpétré par un groupe d'« au moins 300 hommes armés jusqu'aux dents ». Les hommes, habillé à l'afghane, portaient de longues barbes. « J'ai reconnu l'émir Ali Dellal et son adjoint Ali Cherat » a raconté un témoin. Ils sont arrivés à 22 h 30 et sont repartis vers 2 h 30. « Les gens ont crié, supplié, aucun secours n'est arrivé, les forces de sécurité sont pourtant toutes proches. Les premiers arrivés ce matin ont été les pompiers », raconte un autre habitant. De très nombreux militaires, des gendarmes, ont bouclé la zone du massacre.
vendredi 29 août
Le gouvernement a annoncé un renforcement des mesures de sécurité dans les campagnes.
samedi 30 août
14 personnes qui voyageaient à bord de deux taxis ont été arrêtées dans la matinée à un « faux barrage routier », aux abords d'Alger. Toutes ont été égorgées.
Percuté par un train de voyageurs, un camion-citerne a explosé sur un passage à niveau de la ligne Oran-Alger. L'accident a fait un mort et 300 blessés.
nuit du samedi 30 au dimanche 31 août
32 villageois ont été assassinés dans deux hameaux à 300 kilomètres au sud-ouest d'Alger.
dimanche 31 août
Deux familles entières, soit 19 personnes, ont été égorgées par un groupe armé sur les hauteurs de Hamamet, dans la banlieue ouest d'Alger. Elles s'étaient réfugiées dans des maisons de fortune après avoir fui Chlef, une ville à 200 kilomètres au sud-ouest de la capitale où sévissent des groupes armés ! Par ailleurs, trois femmes, dont une technicienne de la télévision nationale, ont été retrouvées mortes, dans la matinée, dans une forêt de la banlieue ouest d'Alger.
lundi 1er septembre
Le gouvernement n'a pas supporté qu'Abassi Madani, le leader du FIS libéré le 15 juillet après six ans de détention, écrive au secrétaire général de l'ONU pour lui dire qu'il était « prêt à lancer un appel pour arrêter l'effusion de sang immédiatement et préparer l'ouverture d'un dialogue sérieux ». Pour les maîtres d'Alger, c'est un « appel à l'ingérence étrangère » intolérable. D'où leur décision d'assigner à résidence le leader islamique et leur menace de le remettre en prison au premier dérapage.
mardi 2 septembre
Invoquant le regain de violence dans le pays, le Rassemblement pour la culture et la démocratie, un des principaux partis d'opposition siégeant à l'Assemblée, a demandé le report des élections locales prévues le 23 octobre.
nuit du mardi 2 au mercredi 3 septembre
22 personnes (10 enfants, 6 femmes et 6 hommes) ont été assassinées dans les environs de Médéa
mercredi 3 septembre
Le FIS pourrait lancer bientôt un appel public à la trêve, par le biais d'une intervention d'Abassi Madani à la télévision d'Etat algérienne. Le leader du FIS aurait déjà reçu l'assurance d'une réponse favorable à son appel de la part de l'Armée islamique du salut, la branche armée du FIS. Cet appel d'Abassi Madani, s'il est lancé, n'apporte pas pour autant la certitude de voir les violences diminuer, les groupes islamiques armés ne reconnaissant pas l'autorité du FIS.
jeudi 4 septembre
Dans la matinée, un attentat a fait 5 morts et 20 blessés dans une artère commerçante de Bouzaréah, un quartier résidentiel d'Alger. La bombe avait été dissimulée dans un couffin, déposée par une femme selon un témoin. Devant le silence permanent des autorités, Hocine Aït-Ahmed (FFS) a appelé les Premiers ministres français (Lionel Jospin) et anglais (Tony Blair), et A leurs homologues occidentaux à « prendre rapidement des initiatives en faveur de la paix en Algérie » pour « redonner l'espoir aux Algériens qui ont l'impression d'être complètement abandonnés ». Cet appel va à l'encontre de la politique d'Alger, qui oppose un refus farouche à l'idée d'internationaliser le problème.
nuit du vendredi 5 au samedi 6 septembre
Pour la première fois, les égorgeurs ont sévi dans Alger : à partir de 21 heures, ils ont assassiné 87 personnes à Beni-Messous (dans la banlieue ouest d'Alger), dans le quartier misérable de Sidi-Youssef. Les soldats d'une caserne, pourtant toute proche, ne sont arrivés que trois heures après le début du massacre. Les rescapés de Beni-Messous décrivent les tueurs avec force détails : grands, le crâne et les sourcils rasés, un doigt de la main droite coupée. Ils appartiendraient à une branche dissidente du GIA qui porte le nom de « El Ghadhi boune ala Allah » (« les Révoltés contre Dieu »).
nuit du samedi 6 au dimanche 7 septembre
Les massacreurs sont revenus à Sidi-Youssef et ont fait 45 nouvelles victimes.
dimanche 7 septembre
Les habitants de Sidi Youssef ont passé la journée à dresser des barricades sur les voies d'accès à leur quartier. Armés de haches, de couteaux et de gourdins, ils interdisent désormais l'entrée de leur territoire à tout inconnu.
lundi 8 septembre
Une marche contre la violence, à laquelle les principaux partis d'opposition ont appelé pour le 11 septembre, a été interdite par les autorités. Selon le quotidien Al Hayat, de nombreux secteurs « à l'extérieur et à l'intérieur du pouvoir » font maintenant pression sur le président Zéroual pour qu'il décrète l'état d'exception et instaure le couvre-feu dans les « régions chaudes ». L'armée a été placée en « état d'alerte maximum ».
mardi 9 septembre
« La recrudescence de la violence n'influera pas sur le déroulement des élections locales qui constituent une partie du processus d'édification institutionnelle », a expliqué le porte-parole du gouvernement, Habib-Chawki Hamraoui. Une détermination pourtant largement mise en doute par les médias et l'opinion. Même si les forces de sécurité ont, officiellement, tué 127 islamistes armés en une semaine et détruit des stocks d'armes camouflés jusqu'à 30 mètres sous terre, on est loin du « terrorisme résiduel » dont parlait récemment le pouvoir. En une dizaine de jours, le bilan des différents massacres dans Alger et sa périphérie peut être estimé à plus de 500 morts. Le FIS a lancé, depuis Bonn (Allemagne), un appel à la « résistance immédiate ».
nuit du mardi 9 au mercredi 10 septembre
Neuf civils, âgés de 16 à 66 ans, ont été égorgés dans les régions de Tiaret et de Larbâa.
mercredi 10 septembre
Angoissés, désemparés, de plus en plus d'Algériens semblent résolus à ne plus compter que sur eux-mêmes face à la vague de violence qui secoue le pays. La plupart des quartiers d'Alger sont désormais surveillés, la nuit, par des habitants sommairement armés et sur les nerfs.
jeudi 11 septembre
Sortant de sa réserve, la France désigne les coupables en Algérie : les extrémistes islamiques. Pour Paris, leur violence n'est pas aveugle. En Allemagne, dont le ministre des Affaires étrangères a condamné le terrorisme en Algérie, 11 Algériens et 6 autres étrangers soupçonnés d'être liés à des groupes extrémistes ont été interpellés dans la région de Francfort. A Alger, place du 11-Décembre 1960, dans le quartier populaire de Belcourt, quelques dizaines de personnes ont participé dans la matinée à un sit-in « contre la violence » à l'appel du FFS.
vendredi 12 septembre
Huit islamistes armés se sont retranchés dans la mosquée de Cherarba, dans la banlieue est d'Alger. Les militaires, qui les encercle, disent avoir agi sur « renseignements ». Les islamistes disposent d'une casemate bétonnée sous la salle de prière.
L'imam Abdeljalil Bourouis, membre fondateur du parti islamiste Ennahda, a été tué d'une balle dans la tête dans une mosquée de Constantine.
samedi 13 septembre
Les huit islamistes armés retranchés dans la mosquée ont été tués dans un assaut de l'armée. La mosquée a été gravement endommagée par des tirs de roquettes.
nuit du samedi 13 au dimanche 14 septembre
Sept personnes, dont cinq d'une même famille, ont été égorgées près de Saida et quatre autres personnes près de Médéa. A Mascara, en revanche, cinq membres présumés du GIA, qui circulaient à bord d'une voiture volée, ont été tués dans une embuscade tendue par des groupes d'autodéfense.
nuit du vendredi 19 au samedi 20 septembre
53 villageois, en majorité des femmes et des enfants, ont été massacrés à Guelb El-Kebir, près de Médéa.
dimanche 21 septembre
Selon la presse, vingt islamistes armés auraient été tués ces derniers jours par les forces de sécurité d'Alger lors de plusieurs opérations dans la capitale, à Tizi Ouzou et à Bouira.
nuit du lundi 22 au mardi 23 septembre
Nouveau massacre dans une banlieue du sud d'Alger. 85 civils, selon les autorités (plus de 200 selon des témoins), ont été égorgés et brûlés à Benthala. Les égorgeurs avaient une mitrailleuse lourde, des grenades, des cocktails Molotov. Le massacre aurait duré plus de deux heures.
mardi 23 septembre
Plus de 200 personnes ont été inhumées dans le cimetière voisin de Bentahla.
mercredi 24 septembre
L'Armée islamique du salut (AIS, environ 3 500 hommes actifs dans l'est et l'ouest du pays), le bras armé du FIS, a appelé, par la voix de son émir national Madani Mezrag, à l'arrêt, à partir du 1er octobre, des combats en Algérie. Il y a peu de chance qu'il soit entendu par les groupes islamistes armés, le GIA (6 000 hommes dans la Mitidja) et ses dissidents (groupe de Khelifi Athmane, dit « La Flèche » de la Casbah d'Alger et « Les fâchés contre Dieu »), qui ont pris depuis longtemps leurs distances avec le FIS.
jeudi 25 septembre
Les récents massacres de civils en Algérie vont conduire la Suisse à réexaminer sa politique d'asile à l'égard des Algériens, jugée trop restrictive.
A Ouagadougou, la salle des congrès de l’UEMOA accueille le tirage au sort de la 21e Coupe d’Afrique des Nations de football, qui sera organisée par le Burkina-Faso du 7 au 28 février 1998. Le groupe A comprend l’Algérie, le Burkina-Faso, le Cameroun et la Guinée.
du jeudi 25 au vendredi 26 septembre
19 civils ont été tués dans des attentats au centre de Blida, tandis que les forces de sécurité ont abattu une cinquantaine d'islamistes.
vendredi 26 septembre
Dans un communiqué diffusé à Londres (mais rédigé le 21 septembre et signé par Antar Zouabri), le GIA revendique les tueries dont la population civile est victime en Algérie (il s'agit d'une « offrande à Dieu »). Il menace de s'en prendre à la France et à l'ONU, qui aident les « tyrans ». Le GIA dénonce l'appel à l'arrêt des combats lancé par l'AIS et menace ses partisans (« Nous demandons à Dieu de nous permettre de prendre le dessus et de leur couper la tête »).
nuit du vendredi 26 au samedi 27 septembre
19 habitants d'un village de la région de Djelfa ont été tués dans une attaque attribuée aux islamistes armés.
samedi 27 septembre
L'ensemble de la direction du FIS appelle à la trêve et demande une amnistie générale. Pourtant, nombre de militaires, notamment l'état-major dirigé par le général Mohamed Lamari, rejettent la politique d'ouverture du président Zéroual. De son côté, le FFS fait le jeu du GIA en reprochant à la France de « soutenir politiquement, militairement et financièrement le pouvoir algérien ».
Onze institutrices de la région de Sidi Bel Abbes, dans le sud-ouest, ont été égorgées sous les yeux de leurs élèves, à la sortie de l'école.
dimanche 28 septembre
Tournoi de football de Dar-es-Salam (Tanzanie) : le Kenya a battu l’Algérie un but à zéro.
lundi 29 septembre
La relation des violences en Algérie vaut à un des quatre journalistes de l'agence France-Presse à Alger de se voir retirer son accréditation.
mardi 30 septembre
Au moins 84 civils, dont 52 membres d'une même famille, ont été massacrés ces derniers jours dans la banlieue d'Alger et près de Blida. Depuis quatre jours, les forces de l'ordre ont entrepris le ratissage de la banlieue sud-ouest d'Alger. Leur objectif est le village de Ouled Allel, transformé en place-forte par le GIA qui en a chassé les 12 000 habitants en 1994. Des chars et des bulldozers sont utilisés pour déminer le terrain, tous les accès ayant été piégée par le GIA.
Tournoi de football de Dar-es-Salam : la Zambie a battu l’Algérie un but à zéro.
mercredi 1er octobre
Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères français, a affirmé que la France est « disponible pour appuyer toute forme d'action qui permettra aux Algériens de sortir de ce cycle d'horreur ». Le ministre français assure que Paris est en contact avec de nombreux pays et organisations qui « cherchent comment agir utilement ».
jeudi 2 octobre
Premier jour de l'arrêt des combats décrétés par l'AIS. Interrogé sur cette trêve, le président Zéroual a démenti « toute tractation » avec des dirigeants du FIS.
vendredi 3 octobre
Blida a été touchée, dans la soirée, par 14 obus de fabrication artisanale. Cette attaque, sans précédent, a fait 10 victimes et une vingtaine de blessés. Les projectiles sont tombés près de la poste, dans la zone du marché et près d'une cité abritant des fonctionnaires.
samedi 4 octobre
Tournoi de football de Dar-es-Salam : la Tanzanie a été battue par l’Algérie un but à zéro.
nuit du samedi 4 au dimanche 5 octobre
Quatre opérations distinctes des groupes armés présumés islamistes ont fait 54 victimes.
dimanche 5 octobre
Au onzième jour d'un gigantesque ratissage mené par l'armée contre le GIA, les journalistes algériens ont été conduits aux abords d'un camp retranché du GIA, à une vingtaine de kilomètres du centre de la capitale. Ce « théâtre d'opérations », selon la terminologie du général Fodhel, qui commande les unités d'élite de l'armée nationale populaire appuyés par des chars, des bulldozers et des hélicoptères, s'étend sur une cinquantaine de km² totalement coupés du reste du pays. La localité s'appelle Ouled Allel (ses 12 000 habitants l'ont abandonnée au début 1994, sommés de quitter les lieux par un tract placardé sur la mosquée). Dix jours d'opérations n'ont permis de neutraliser que 16 membres du GIA. Officiellement, l'armée n'a pas eu de pertes. Un quotidien d'Alger parle pourtant de deux démineurs et deux soldats tués lors de l'assaut d'un hôtel transformé en infirmerie.
Dans la matinée, 16 écoliers et leur chauffeur ont été massacrés dans une embuscade près de Blida.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 octobre
16 personnes ont été égorgées près de Médéa.
lundi 6 octobre
Le gouvernement algérien a demandé à la communauté internationale de l'aider à sortir de la crise dans laquelle il est enlisé, mais sans s'ingérer dans ses affaires intérieures.
La gendarmerie belge a procédé à l'interpellation de dix personnes soupçonnées d'être en relation avec les milieux islamistes algériens. L'opération a permis la saisie de documents, d'extraits de compte et de statuts d'associations.
jeudi 9 octobre
L'armée a découvert un charnier contenant au moins une vingtaine de cadavres à Ouled Allel. D'autres charniers pourraient exister dans ce village où le GIA avait l'habitude de conduire nombre de ses otages. Au cours de l'opération, deux émirs du GIA ont été tués avec une vingtaine de leurs hommes. Parmi eux, Laarzeaoui (il avait planifié le massacre de Benthala : 200 morts en septembre).
dimanche 12 octobre
24 civils auraient été assassinés dans une série d'actions attribuées aux islamistes extrémistes.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 octobre
Interceptés par un barrage de faux policiers installés à Sidi Daoud, 43 voyageurs, en majorité des jeunes, ont été et égorgés, à 300 kilomètres à l’ouest d’Alger.
lundi 13 octobre
Contrairement à la thèse du pouvoir qui prétend qu'il n'y a plus, dans le pays, qu'un terrorisme « résiduel », un officier affirme à la presse que le terrorisme n'« est en aucune façon vaincu ». Selon cet officier, qui dirige les opérations en cours depuis plusieurs jours contre le repaire islamiste de Ouled Allel, « si l'administration fait son travail, le reste viendra ».
mercredi 15 octobre
Première initiative du genre : quatre organisations internationales de défense des droits de l'homme viennent de demander l'ouverture d'une enquête internationale sur les massacres perpétrés en Algérie pour briser « le mur du silence ». Alger refuse.
jeudi 16 octobre
En France, Catherine Trautmann annonce l'ouverture des archives nationales sur l'affaire des Algériens tués par les forces de l'ordre lors d'une manifestation le 17 octobre 1961 à Paris, alors que Maurice Papon était préfet de police.
vendredi 17 octobre
Un candidat du RND (mouvance présidentielle), dont l'identité n'a pas été révélée, a été tué par l'explosion d'une bombe commandée par l'ouverture de la porte de sa villa, qu'il avait quittée depuis un an à Ouled Allel. Son frère a également été tué et son fils légèrement blessé. Une autre bombe a pu être désamorcée à la mosquée de Bologhine (banlieue ouest d'Alger). La minuterie était réglée sur l'heure de la grande prière.
samedi 18 octobre
Un attentat a eu lieu dans le quartier résidentiel et universitaire de Ben Aknoun, sur les hauteurs d'Alger, jusqu'alors réputé pour son calme : un mort et trois blessés graves. Par ailleurs, après l'élimination, la semaine dernière, du noyau dur des islamistes du « territoire libéré » de Sidi-Moussa, une autre opération a été déclenchée autour de la forêt de Baïnem, dans la banlieue ouest d'Alger. C'est le repaire d'Athmane Khelmifi, l'auteur présumé de la tuerie de Beni Messous (70 morts en septembre).
dimanche 19 octobre
Dans la région de Béjaïa, une ville côtière de la Petite Kabylie, cinq femmes ont été égorgées alors qu'elles travaillaient dans leurs champs.
lundi 20 octobre
Les élections locales du 23 octobre ont en fait commencé. Les nomades du sud et les habitants des zones où la sécurité n'est pas totalement assurée ont commencé à voter, grâce à des caravanes de bureaux itinérants. Par ailleurs, pour renforcer la sécurité, les marchés hebdomadaires sont interdits, de même que la circulation des poids lourds dans les agglomérations.
Dans un entretien accordé au journal français Le Monde, un dirigeant du FIS a confirmé la volonté de son parti d'entamer des négociations avec le pouvoir, accusé de refuser « toute solution politique » et de s'accrocher à « une reddition militaire pure et simple des groupes armés ».
mardi 21 octobre
Le FIS, qui a appelé au boycottage des élections, exige à nouveau des négociations avec le pouvoir. Il a menacé de rompre la trêve décrétée le 2 octobre par l'AIS.
mercredi 22 octobre
« Nous n'avons jamais nié ces faits et confirmons que de telles activités ont eu lieu » : telle a été la réponse du ministère français des Affaires étrangères après la révélation par le journal Le Nouvel Observateur que des essais français d'armes chimiques en Algérie avaient duré jusqu'à 16 ans après l'indépendance. Cette base avait fait l'objet d'une clause secrète dans le cadre des accords d'Evian en 1962.
jeudi 23 octobre
Elections municipales (85 000 candidats, 37 partis). Le parti du président Zéroual, le RND, est accusé de fraudes et d'intimidations. Pour le ministre de l'Intérieur, ces élections constituent « un échec pour les tenants de la terreur, de la haine et de la barbarie ». Elles apportent surtout trois ans de tranquillité politique au pouvoir, la coalition gouvernementale ayant raflé l'essentiel des sièges en jeu. Le RND, le Front de libération nationale et le Mouvement de la société pour la paix (premier parti islamiste légal, ex-Hamas) totalisent plus de 80 % des suffrages aux municipales et plus de 70 % aux départementales. La surprise vient du taux de participation, atteignant globalement 66,19 %, supérieur aux estimations (près de 72 % à Constantine et Oran).
samedi 25 octobre
L'Iran a souhaité qu' « une action internationale collective et coordonnée, sous l'égide du secrétaire général des Nations unies », intervienne pour « mettre fin à l'effusion de sang en Algérie ». Téhéran avait déjà proposé sa médiation, il y a une dizaine de jours, et préconisé une intervention de l'Organisation de la conférence islamique pour prévenir les massacres. Alger a répondu que cette proposition ne méritait qu'une réponse, « celle du mépris », précisant que « le terrorisme en Algérie a trouvé auprès du régime iranien tous les soutiens nécessaires à son œuvre lâche et haineuse ».
lundi 27 octobre
Plusieurs milliers de personnes, encadrées par la police, ont manifesté à Alger pour protester contre la fraude aux élections locales, à l'appel du FFS. Des milliers de passants étaient également massés sur les trottoirs. Les manifestants scandaient notamment : « Pouvoir, assassin ! » Le Rassemblement pour la culture et la démocratie a décidé, de son côté, d'organiser un sit-in quotidien devant son siège algérois.
mardi 28 octobre
La radio d'Etat a annoncé que 1 160 recours avaient été déposés par les partis politiques auprès des commissions électorales, par l'opposition qui dénonce les fraudes du dernier scrutin. Le FLN, qui arrive en deuxième position, loin derrière le parti présidentiel, en a déposé 582 à lui seul.
mercredi 29 octobre
Six partis d'opposition ont appelé, pour le 30 octobre, leurs militants à la première marche unitaire depuis l'instauration du multipartisme (1989) contre la « fraude » lors du dernier scrutin. D'autres manifestations doivent avoir lieu à Tizi-Ouzou et Bejaia (Kabylie).
jeudi 30 octobre
Les principaux partis algériens, toutes tendances confondues, se sont unis, pour la première fois, en descendant dans les rues d'Alger pour manifester contre la fraude électorale. Une marche, rassemblant plusieurs dizaines de milliers de manifestants, qui s'est déroulé sans incident dans l'après-midi.
dimanche 2 novembre
Pour le pouvoir, la contestation a assez duré. Les autorités mettent en garde les partis d'opposition, décidés à poursuivre leur dénonciation de la « fraude massive » lors des élections locales du 23 octobre. Six des sept formations contestataires ont aussi décidé de « suspendre » leur participation aux assemblées locales issues des scrutins litigieux. Le ministère de l'Intérieur a menacé des « rigueurs de la loi » quiconque recourrait « aux manifestations publiques non autorisées ».
L'explosion d'une bombe artisanale sur un marché de Staouéli, près d'Alger, a fait une dizaine de blessés (trois dans un état grave). Le quotidien Liberté cite des témoignages selon lesquels deux personnes auraient été tuées.
mardi 4 novembre
La manifestation des députés contre les fraudes électorales a été brutalement empêchée par les forces de l'ordre, à 17 heures, place du 1er Mai, à Alger. A l'exception des élus du parti présidentiel, toutes les tendances étaient là. Devant les charges policières et le risque d'émeute, les députés ont décidé de quitter la place pour tenir une réunion. Un autre défilé est prévu pour le 13 novembre, appuyé par un appel à la grève générale.
jeudi 6 novembre
Une douzaine de personnes ont été blessées par l'explosion d'une bombe sur un marché de Bab el Oued.
nuit du vendredi 7 au samedi 8 novembre
Un double massacre faisant 23 morts a été perpétré dans la région de Tlemcen. Les victimes sont les habitants d'un hameau et les passagers d'un taxi collectif arrêté à un barrage routier.
samedi 8 novembre
Trois attentats à la bombe ont été commis dans la région de Médéa. Ils auraient fait 2 morts et 13 blessés.
nuit du samedi 8 au dimanche 9 novembre
Entre 18 et 27 nouvelles personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont été égorgées à 50 kilomètres au sud d'Alger par un groupe de 30 à 50 « terroristes ».
dimanche 9 novembre
En Angleterre, le journal The Observer reprend l'accusation, déjà connue, selon laquelle les services secrets algériens, et non le GIA, seraient à l'origine des attentats commis à Paris en 1995 et qui firent huit morts. L'hebdomadaire s'appuie sur les confidences d'un transfuge de ces services secrets.
lundi 10 novembre
En France, à Paris et dans plusieurs villes de province, des dizaines de milliers de personnes ont défilé pour dénoncer la violence dont le peuple algérien est journellement la cible.
mardi 11 novembre
Malgré l'interdiction de tout rassemblement, l'opposition a renouvelé son appel à la grève générale pour le 12 novembre et maintient la manifestation prévue le 13 novembre à Alger.
mercredi 12 novembre
La grève lancée par l'opposition n'a pas mobilisé. Les partis minimisent l'échec en mettant en cause les pressions des autorités.
jeudi 13 novembre
La nouvelle marche des six partis d'opposition a été interdite. Mais, les manifestants ont décidé de passer outre. A la périphérie du « périmètre de sécurité » occupé par les forces anti-émeutes, des milliers de militants scandaient « à bas la dictature : six ans, ça suffit ! ». Les forces de l'ordre ont alors chargé ; la tension a duré jusqu'à 17 heures.
Le dirigeant islamiste algérien (GIA) Ahmed Zaoui, condamné en novembre 1995 par la justice belge à 4 ans de prison, a quitté la Belgique, où il était assigné à résidence depuis un an. Il se trouve depuis quelques jours en Suisse, où il a demandé asile.
vendredi 14 novembre
Un agent de liaison du GIA, opérant entre l'Allemagne et la France, a été arrêté lors d'un contrôle de douane entre Cologne et Paris. Yacine Athamnia, dit « Omar », un Algérien de 28 ans, était porteur de quatre cachets du GIA servant à authentifier les communiqués de cette organisation et de passeports belges volés.
dimanche 16 novembre
Un nouveau massacre s'est déroulé sur un axe routier coupé par un barrage d'une douzaine de faux policiers, près de M'Sila. Il a fait huit victimes : six hommes et deux femmes. Le massacre s'est produit dans une région, à l'est, où le GIA opère depuis quelques semaines, prenant la relève de l'AIS.
nuit du dimanche 16 au lundi 17 novembre
Douze personnes ont été égorgées par des groupes armés : sept membres d'une même famille à Sidi Medjeber, sur les hauteurs d'Alger, et cinq autres personnes à Tadjena, à l'ouest de la capitale.
lundi 17 novembre
Quatre personnes ont été assassinées dans la région de Maghnia, près de la frontière marocaine. La presse gouvernementale a relaté la mort de quatre islamistes présumés tués par des unités des forces spéciales et de police, dans la soirée, dans la banlieue est d'Alger où ils circulaient à bord d'une voiture volée. C'est le deuxième groupe, en moins d'une semaine, neutralisé au moment où il allait commettre un attentat.
nuit du mardi 18 au mercredi 19 novembre
Une opération menée par un groupe armé d'une trentaine d'hommes contre un quartier de la banlieue est d'Alger a été repoussée par les forces de sécurité, l'alerte ayant été donnée par des habitants alors que les assaillants se mettaient en place. Selon les témoins, l'accrochage a été « intense mais bref ». Il y a eu cinq tués parmi les assaillants, « bien armés et vêtus d'uniformes disparates ».
mercredi 26 novembre
Le gouvernement algérien prend contact avec l'Europe. Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, a été reçu à Luxembourg par le président en exercice du Conseil de l'Union européenne et chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jacques Poos. En octobre, les ministres des Affaires étrangères européens avaient demandé à ce dernier d'organiser une rencontre avec son homologue algérien pour évoquer la situation en Algérie. Ahmed Attaf se rendra le 27 novembre à Bruxelles, pour un débat avec les membres de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen.
L'armée a déclenchée une grande opération dans la région de Larbaa, à vingt kilomètres au sud d'Alger.
jeudi 27 novembre
Le gouvernement algérien s'oppose toujours vivement à ce qu'une commission internationale d'enquête sur les massacres dans son pays. Mais il accepte, par l'intermédiaire d'Ahmed Attaf, qu'une délégation de députés européens débarque à Alger. Une nuance lourde de sens.
L'Assemblée nationale algérienne a voté deux résolutions pour la constitution de commissions d'enquête sur la fraude électorales lors des élections locales du 23 octobre et sur les atteintes à l'immunité des députés.
29 personnes, arrêtées à différents faux barrage dans l'Algérois, ont été égorgées ou brûlées vives.
du jeudi 27 au vendredi 28 novembre
Deux bombes ont pu être désamorcées à Staouéli, à l'ouest d'Alger.
vendredi 28 novembre
Une personne a été tuée par l'explosion d'une bombe à Tipaza.
lundi 1er décembre
Alors que la presse algérienne confirme la reprise des massacres de civils à grande échelle (56 morts en trois jours), le quotidien de La Tribune a précisé que cinquante « terroristes » ont été abattus par l'armée lors de l'opération déclenchée depuis cinq jours dans la région de Larbaa. Trois autres journaux évaluent le bilan de ces opérations entre 20 et 40 morts dans les rangs des islamistes. Aucune information n'est disponible sur d'éventuelles victimes au sein des forces de sécurité.
jeudi 11 décembre
Trois jeunes gens ont été tués, dans la soirée, à un arrêt d'autobus de la banlieue d'Alger.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 décembre
Cinq personnes (un boulanger, ses trois employés et un voisin) ont été assassinées dans un village de la région de Blida.
samedi 13 décembre
14 personnes ont été massacrées à la hache et au couteau dans un quartier d'Alger. A Khémis-Miliana, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, 8 personnes, interceptées à un barrage, ont, eux aussi, été assassinées.
jeudi 18 décembre
Mary Robinson, le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, a demandé à l'Algérie d'autoriser l'envoi de rapporteurs spéciaux sur la torture et les exécutions sommaires.
samedi 20 décembre
A dix jours du Ramadan, considéré par les groupes armés comme « propice à la guerre sainte », une série d'attaques a fait près d'une cinquantaine morts depuis trois-quatre jours. La plupart des victimes, dont 13 enfants, ont été massacrées dans un quartier périphérique de Larbâa par un commando présumé d'islamistes, selon des journaux d'Alger.
Le quotidien arabe de Londres, Al Hayat, a fait état de « contacts » entre les responsables de l'AIS et les chefs de l'armée algérienne pour faire échec aux opérations du GIA.
Alors que la violence se poursuit dans ce pays, le premier centre spécialisé dans le suivi psychologique des enfants traumatisés par le terrorisme a été inauguré. Il accueillera à partir du 22 décembre ses premiers petits patients, à raison de deux séances par semaine.
Match amical de football : à Assouan, l’Egypte a été battue par l’Algérie deux buts à un.
dimanche 21 décembre
El-Moudjahid, quotidien gouvernemental, accuse l'Union européenne de signes « inamicaux », voire « hostiles » envers l'Algérie. Le pouvoir algérien n'a pas apprécié la remise du prix Sakharov des droits de l'homme à la journaliste algérienne Salima Ghezali, favorable à une solution négociée. « Le parlement européen récompense le porte-voix des criminels », titre un autre journal gouvernemental, Horizons. Alger s'oppose aussi au souhait du Parlement européen d'envoyer en Algérie une commission d'enquête internationale.
mardi 23 décembre
Les élus locaux ont élu les deux tiers des membres du Conseil de la nation (sénat) : le parti présidentiel a obtenu 80 sièges sur 96 (128 sur 154 car le président désigne lui-même 48 autres membres).
nuit du mardi 23 au mercredi 24 décembre
Plusieurs dizaines d'habitants (entre 80 et 120) de deux villages proches de Tiaret, ont été égorgés et mutilés à la hache. 15 enfants figurent parmi les victimes. La même nuit, à Baïnem, tout près d'Alger, 11 personnes, dont 4 femmes et 4 enfants, ont subi le même sort. L'armée venait de quitter cette localité après y a voir mené d'importantes opérations de ratissage. Toutes ces tueries sont imputées au GIA.
mercredi 24 décembre
Les footballeurs algériens ont confirmé leur victoire d’il y a quatre jours contre les Egyptiens : au Caire, l’Egypte a battue par l’Algérie deux buts à un.
jeudi 25 décembre
Mohamed Kerouche, membre présumé du GIA, expulsé le 19 décembre de Grande-Bretagne vers la France, a été mis en examen puis écroué. Il est considéré comme le chef du réseau de soutien logistique et d'approvisionnement en armes au GIA, animé en région parisienne par frères Chalabi. Kerouche, alias « Salim », est aussi recherché par la Belgique pour l'attaque à la grenade de deux gendarmes, le 11 décembre 1995, près de Bastogne.
nuit du jeudi 25 au vendredi 26 décembre
21 villageois de la région de Tiaret ont été égorgés et mutilés, non loin de deux localités où 48 autres civils (120 selon certains journaux) avaient été massacrés peu de temps auparavant. Au nombre des victimes figure un bébé de 21 jours.
nuit du vendredi 26 au samedi 27 décembre
Un autre massacre a fait 21 morts à Ouled-Mousa, à 80 kilomètres au sud d'Alger.
nuit du samedi 27 au dimanche 28 décembre
37 villageois ont été massacrés dans différentes attaques.
dimanche 28 décembre
Selon les sources, de 145 à 184 villageois ont été tués depuis cinq jours dans des massacres collectifs. Les forces de sécurité ont, pour leur part, engagé plusieurs opérations qui se sont soldées par la mort de plusieurs dizaines d'islamistes près d'Alger et par la destruction d'un atelier de fabrication de bombes près d'Oran.
lundi 29 décembre
Selon des tracts placardés dans la Casbah d'Alger, une cinquantaine de « volontaires de la mort » s'apprêteraient à passer à l'action lors du Ramadan.
Ouverture, devant la Cour criminelle d'Alger, du procès d'une mutinerie qui s'étaient achevée dans un bain de sang, le 9 février 1995 à la prison de Serkadji (81 morts).
mardi 30 décembre
Selon le ministère de l'Intérieur, quelque 400 islamistes auraient été tués en un mois. Les pertes éventuelles dans les forces de sécurité ne sont jamais rendues publiques.
Début du Ramadan. La première veillée du mois du jeûne a été marquée par trois nouveaux massacres qui ont fait 78 morts officiellement (plus de 300 au moins dans les faits) et 68 blessés dans la wilaya de Relizane, dans l'ouest. Depuis quelques jours, la presse algérienne remarque que c'est l'ouest du pays qui est touché (Mascara, Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Saïda) : une région qui abrite de nombreux maquis islamistes. Le chef de la région militaire d'Oran, le général Kamel Abderahmane, a reconnu l'impuissance des forces armées en invitant les villageois isolés à s'armer ou à chercher refuge dans des localités plus importantes.
1998
du jeudi 1er au vendredi 2 janvier
13 civils ont été assassinés près de Médéa.
vendredi 2 janvier
Le président Zéroual a mis en place le nouveau Haut conseil islamique, chargé de donner des avis sur les questions non prévues explicitement par le Coran.
23 personnes ont été tuées sur les hauteurs d'Alger.
nuit du vendredi 2 au samedi 3 janvier
Massacre de Ramka : des islamistes du GIA ont massacré les habitants de trois villages de la wilaya de Relizane. Les premiers rapports officiels font état de 117 morts, mais il est possible que le nombre réel de victime approche des mille.
Sept habitants du quartier algérois du Beau Fraisier, sur les hauteurs de la ville, ont été tués : quatre mitraillés sur place, trois enlevés et égorgés dans la montagne.
nuit du samedi 3 au dimanche 4 janvier
117 civils ont été tués dans la localité de Meknassa. Un autre village, Had Chékala, a été « rasé » : pas de survivants.
dimanche 4 janvier
Le président Zéroual a installé le Conseil de la nation (sénat), élu le 25 décembre.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Klaus Kinkel a proposé une aide qui transiterait par les autorités algériennes ou, à tout le moins, bénéficierait de leur aval. Il a également proposé l'envoi sur place de responsables politique britanniques, luxembourgeois et autrichiens.
nuit du dimanche 4 au lundi 5 janvier
Une localité de la région de Souk el Had a été attaquée : 28 morts selon L'Authentique, 80 d'après Le Matin. Une dizaine de villageois ont été tués près de Tiaret et 7 personnes ont trouvé la mort et 13 autres ont été blessées dans une embuscade contre un bus près de Médéa. Quatre fillettes ont été tuées dans la région d'Aïn Defla et un chauffeur de taxi et ses trois passagers exécutés à un faux barrage près d'Aïn el Mel...
lundi 5 janvier
L'Europe, choquée par les derniers massacres, tente de forcer la porte de l'Algérie. Cette fois, c'est Paris qui s'est permis de rappeler au pouvoir algérien « le droit légitime de la population à être protégée ». Le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, a souligné que « le devoir de tout gouvernement est de permettre à ses concitoyens de vivre en paix et en sécurité ». Une déclaration jugée en « tout point inacceptable » par les autorités algériennes. De même, Alger a refusé la commission d'enquête demandée par les Etats-Unis. Parce que ce serait admettre que les groupes armés islamistes ne sont pas les seuls responsables des massacres, que l'Etat pourrait y avoir une responsabilité. Un point de vue partagé aussi par des partis d'opposition.
Les 22 pays membres de la Ligue arabe ont adopté, à Tunis, un accord de coopération pour la lutte contre le terrorisme. Le document, qui sera officiellement signé en avril, prévoit de resserrer les contrôles sécuritaires pour empêcher les infiltrations de terroristes entre pays arabes et de faciliter les extraditions de personnes impliquées ou condamnées dans des crimes terroristes. Les 22 Etats y affirment leur « attachement aux principes moraux et religieux qui rejettent toutes formes de violence et de terrorisme ». L'Egypte et l'Algérie avaient lancé l'idée d'un tel accord, il y a plus de quatre ans.
nuit du lundi 5 au mardi 6 janvier
62 personnes ont péri lors d'attaques contre trois villages de la région de Rélizane.
mardi 6 janvier
La France récuse les accusations d'ingérence portées contre elle par Alger. La Commission européenne de Bruxelles a avoué son impuissance tant que le gouvernement algérien bloquerait ainsi toute possibilité d'action. Seul le Parlement européen a obtenu l'assurance de pouvoir envoyer sur place une délégation, à condition qu'elle ne se transforme pas en commission d'enquête. On observe aussi qu'Alger n'a pas rejeté formellement l'initiative allemande.
mercredi 7 janvier
Dans la soirée, le gouvernement algérien a indiqué n'avoir « sollicité aucune forme d'aide » pour les victimes des massacres. Depuis le début du Ramadan, ce sont entre 600 et 1 000 personnes qui auraient été massacrées, selon des décomptes macabres de plus en plus difficiles à tenir. Ces massacres seraient l'œuvre d'une faction dissidente du GIA, selon le FIS. Cette faction, dite « Al Ahoual » (« les horreurs »), serait forte de plus de 400 hommes. Elle aurait fait scission avec le GIA il y a 18 mois après un désaccord sur le partage de butin.
jeudi 8 janvier
Les quinze pays membres de l'Union européenne ont décidé d'envoyer une mission en Algérie pour étudier comment aider à stopper des massacres. Le gouvernement algérien a donné son feu vert à une mission destinée « à mettre un terme à la violence ».
du jeudi 8 au vendredi 9 janvier
Une série d'attaques attribuées à des groupes islamistes a fait 41 morts. Parmi les victimes figurent des femmes et des enfants, la plupart égorgés. Les attaques ont eu lieu dans la région de Médéa, de Sour el Ghoziane et Saïda.
vendredi 9 janvier
Pour ne pas donner l'impression de céder aux pressions européennes après les derniers attentats, Alger pose ses conditions et banalise la visite prochaine d'une délégation des Quinze. Les limites de cet exercice diplomatique inquiète d'ailleurs les défenseurs des droits de l'homme qui affirment que cette mission doit être complétée par une commission d'enquête.
dimanche 11 janvier
Des dizaines de familles terrorisées continuent de fuir dans l'ouest algérien pour se regrouper et tenter d'assurer leur défense, alors que des nouvelles violences ont fait au moins 54 morts en trois jours. Ces « fellah » (paysans) laissent derrière eux des hameaux déserts, où des familles entières ont été exterminées. Pour la presse d'Alger, le GIA est engagé dans une « logique génocidaire », et tente de desserrer la pression qui pèse sur ses commandos dans le centre du pays. Dans l'Ouarsenis, il se venge contre des populations installées dans la zone de maquis de son rival de l'AIS. C'est le moment que choisit le FIS pour appeler à l'adoption « d'une solution politique globale et juste en optant pour la reconstruction nationale ».
nuit du dimanche 11 au lundi 12 janvier
Plus de 120 villageois ont été massacrés (deux quotidiens avancent même le bilan de 400 morts, ce que le ministre de l'Intérieur dément « avec la plus grande fermeté ») lors de l'attaque d'un village à Sidi Hammed, à 30 kilomètres d'Alger, par un groupe armé qui a mitraillé des habitants, brûlé des maisons et achevé femmes et enfants à coups de bêche et de hache. Deux « patriotes » et cinq « terroristes » ont aussi été tués. 70 personnes ont également été blessés par balles et à l'arme blanche. Plusieurs dizaines d'assaillants avaient attaqué ce village après le f'tour (repas de rupture du jeune). Entre 10 et 20 jeunes filles ont été enlevées.
mardi 13 janvier
A Bruxelles, les Quinze ont décidé qu'une mission d'information se rendrait en Algérie « dans les prochains jours ». La date exacte ne dépend plus que de la réponse des autorités algériennes. Cette mission a pour but de manifester la solidarité européenne avec le peuple algérien et d'appuyer dans leur lutte contre le terrorisme.
Arrestation d'Abdelkader Hachani, numéro trois du FIS. Il a eu le tort d'accorder des interviews à plusieurs journaux étrangers alors qu'il fait l'objet d'une interdiction d'activité publique.
mercredi 14 janvier
Le gouvernement algérien a opposé une fin de non recevoir aux diplomates européens. Si le pouvoir réaffirme son « ouverture totale au dialogue », il entend que l'on y mette les formes. Il réclame notamment la venue d'autorités politiques européennes, alors que seuls des hauts fonctionnaires devaient faire le voyage.
Libération d'Abdelkader Hachani.
jeudi 15 janvier
L'Europe s'est inclinée devant les exigences algériennes. Des secrétaires d'Etat feront partie de la mission qui se rendra les 19 et 20 janvier à Alger. En Grande-Bretagne, le gouvernement a annoncé son intention de « renforcer son arsenal juridique (...) à l'encontre des personnes soupçonnées de se livrer à des menées terroristes islamistes et notamment de collecter des fonds ». Alger accusait Londres de trop protéger les islamistes réfugiés sur son territoire.
dimanche 18 janvier
Le vice-président de la Commission européenne, l'Espagnol Manuel Martin, a appelé à reconnaître « les efforts considérables en faveur de la normalisation démocratique » déployés par le gouvernement algérien. « Pour n'importe quelle solution future, a-t-il dit, il est bon que l'Union européenne renoue le dialogue avec l'Algérie ».
lundi 19 janvier
La troïka européenne est arrivée dans la soirée à Alger pour une visite de 24 heures. L'Algérie demande toujours à ses partenaires de cesser leur « politique de duplicité à l'égard des réseaux terroristes identifiés en Europe », et leur « jeu hypocrite à l'égard du terrorisme ». Depuis plusieurs jours, de nombreuses organisations de masse, partis et associations - des anciens combattants à l'Union médicale algérienne - multiplient les communiqués pour dénoncer toute « tentative d'ingérence ».
Plusieurs dizaines de personnes ont de nouveau été tuées.
mardi 20 janvier
A l'issue de leur séjour, les trois secrétaires d'Etat européens ont exprimé une certaine frustration. Ils ont un double « regret » : que l'Algérie se refuse à recevoir le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme ; qu'eux-mêmes n'aient pu manifester concrètement leurs sympathies aux victimes des récents massacres. Entre ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, la troïka a rencontré des responsables d'organisations non gouvernementales algériennes inféodées au pouvoir, les dirigeants des quatre partis d'opposition représentés au Parlement et des personnalités de la presse privée. Elle n'a pas été reçue par le chef de l'Etat, Liamine Zéroual.
Une bombe a tué dans un autobus algérois, une autre à Zéralda, à 20 kilomètres de la capitale.
mercredi 21 janvier
L'explosion d'une bombe, dans l'après-midi, près de la Faculté centrale d'Alger, a fait un mort et plusieurs blessés, selon un bilan officiel. Un bilan hospitalier fait état de deux victimes. L'engin a explosé dans l'entrée d'un immeuble de la rue Didouche Mourad. Des témoins pensent que les victimes sont peut-être les poseurs de la bombe et que l'engin a explosé accidentellement alors qu'ils s'étaient abrités dans cet immeuble pour procéder à des réglages. La cible devait être la faculté toute proche, où une foule d'étudiants étaient rassemblés. Dans la matinée, une autre bombe avait explosé dans une rue bondée de la vieille ville, mais elle n'avait pas fait de victime car des passants l'avaient repérée et tout le monde avait pu fuir à temps.
Radio-Téhéran a annoncé que le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, a demandé au secrétaire de l'Organisation de la conférence islamique « de se rendre en Algérie pour une mission de médiation ». L'Iran, qui assure pour trois ans la présidence de l'OCI, a multiplié les contacts diplomatiques, ces temps-ci, sur la crise algérienne. Alger, qui accuse l'Iran de soutenir la montée du fondamentalisme islamiste, a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran en 1993.
jeudi 22 janvier
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a diffusé le premier bilan officiel des victimes de la violence en Algérie depuis 1992 : « Il y a eu 26 536 tués, 21 137 blessés et 5 000 handicapés à vie », a-t-il-dit, ajoutant qu'Alger n'avait « jamais fourni ces informations à une institution étrangère ». Selon les estimations diplomatiques occidentales, la violence attribuée aux groupes armés islamiques a fait plus de 80 000 morts. Les partis de l'opposition parlent, eux, de plus de 100 000 tués. Face au « terrorisme en recul » mais toujours capable de « frapper durement », les autorités ont décidé de continuer à armer les civils.
vendredi 23 janvier
L'explosion d'un engin explosif, à la mi-journée, sur les hauteurs d'Alger, a fait deux morts. Les deux victimes seraient ceux qui préparaient l'attentat, peu avant la grande prière du vendredi, dans le quartier du Frais Vallon. Dans la matinée, un autre engin avait explosé sur un marché de Blida faisant un mort et plusieurs blessés. Un attentat supplémentaire a également été évité de justesse dans un bus d'Alger. En fait, l'explosion de quatre bombes à Alger, Sétif et Blida, aurait entraîné la mort de 8 personnes et 16 autres auraient été blessées.
samedi 24 janvier
La presse algérienne a de nouveau fait état d'attaques à la bombe et de massacres de civils par des commandos islamistes dans différentes villes du pays. Ces violences auraient fait au moins 33 morts depuis deux jours.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 janvier
20 personnes ont été assassinées dans un hameau près de Tiaret, à 250 kilomètres au sud-ouest d'Alger. L'information a été communiquée par les services de sécurité algériens qui ont indiqué avoir lancé « une intense opération de recherche » des auteurs « de cet acte ignoble ». Cette nouvelle tuerie porte à 89 le nombre de civils tués ces trois derniers jours. Selon les forces de sécurité, plus de 40 islamistes armés auraient également été tués.
mardi 27 janvier
Neuf élus du Parlement européen se rendront en Algérie du 8 au 12 février. Cette délégation composée de toutes les tendances politiques représentées au Parlement, a reçu le feu vert des autorités algériennes. Elle sera conduite par André Soulier, député français du Parti populaire européen.
nuit du mardi 27 au mercredi 28 janvier
34 personnes ont été assassinées, victimes de trois massacres qui ont eu lieu à Djelfa (région des Hauts-Plateaux), Laghouat (sud) et Blida. Curieusement, les communiqués des services de sécurité algérien ont devancé les informations de la presse : aucun média algérien n'a fait état de massacre à Djelfa.
jeudi 29 janvier
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmad Attaf, n'a pas apprécié les propos de Robin Cook, son homologue britannique, réclamant « davantage de transparence et un dialogue sans exclusive » en Algérie. Il a réfuté ces « allégations » et rejeté les « pressions » européennes. Il a également écarté, une nouvelle fois, toute idée « d'aide », refusant de voir son pays devenir « un champ d'expérimentation du droit ou du devoir d'ingérence humanitaire ».
vendredi 30 janvier
L'armée a lancé une opération de ratissage dans la région de Mascara, à l'ouest du pays.
du samedi 31 janvier au dimanche 1er février
15 civils ont été assassinés par des groupes armés islamistes. 10 personnes ont été tuées dans le seul village de Sabra, près de la frontière marocaine. Par ailleurs, l'opération des forces de sécurité dans la région de Mascara aurait entraîné la mort de 25 à 60 membres des GIA tués sur les monts de Réghaïa.
mercredi 4 février
Une bombe artisanale de faible puissance a explosé à Alger, dans une rue de la Basse Casbah. La plupart des passants avaient repéré l'engin, qui aurait été déposé sur le trottoir de la rue Lumumba par une jeune femme, et ils avaient pu fuir. L'explosion a toutefois fait quatre blessés.
samedi 7 février
A la veille de l'arrivée d'une délégation européenne, le Parlement algérien a voulu donner le spectacle de la démocratie en marche : onze heures de débat télévisé sur le problème de la violence.
Dans la matinée, à quelques heures d'intervalle, deux bombes ont explosé à Blida et Mahelma (sud-ouest), faisant cinq morts et une dizaine de blessés.
dimanche 8 février
Neuf députés européens sont arrivés dans l'après-midi à Alger pour quatre jours en mission d'information. Cette délégation est présidée par le Français André Soulier. C'est la première fois que les autorités algériennes entrouvrent autant la porte du dialogue.
Début de la Coupe d’Afrique des Nations de football, organisée par le Burkina Faso : au Stade Municipal de Ouagadougou, la Guinée a battu l’Algérie un but (Oularé) à zéro, devant 3 000 spectateurs.
lundi 9 février
Pendant que les neuf parlementaires européens rencontraient leurs homologues, cinquante journalistes obtenaient la « liberté » organisée de se rendre à Sidi Hammed, où plus de 130 personnes furent assassinés il y a un mois. Convergents sur les faits, les témoignages diffèrent quant aux causes de la tuerie.
mardi 10 février
Pour ne pas compromettre le succès d'une mission difficile, les députés européens refusent clairement de rencontrer le FIS. Le pouvoir algérien ne l'aurait pas toléré. Il ont toutefois rencontré le président de la Ligue algérienne des droits de l'homme, Ali Yahia Abdenour, qui ne cesse de dénoncer les « milliers de disparitions », la torture, les « exécutions extrajudiciaires », les conditions « détestables » d'emprisonnement et la manière dont le pouvoir et le GIA transforment le peuple en « otage, enjeu et moyen de la lutte ».
mercredi 11 février
Dix personnes ont été tuées et trois autres blessées, à Télagh, près de Sidi Bel Abbès. Les victimes se trouvaient à bord d'un véhicule qui a été attaqué par un groupe armé.
Second match du premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au Stade du 4-Août de Ouagadougou, le Burkina Faso a battu l’Algérie deux buts (K. Ouédraogo sur pénalty et Traoré) à un (Saïb sur pénalty), devant 35 000 spectateurs.
jeudi 12 février
Les neuf députés européens venus en Algérie « écouter pour comprendre » ont quitté Alger de nouveau en proie à la violence. Trois attentats ont fait au moins deux morts et une vingtaine de blessés. Les bombes ont frappé dans un café de la place des Martyrs, dans le centre d'Alger, près d'un lycée de Birkhadem, dans la banlieue sud, et près d'un magasin et d'un bar du grand quartier populaire de Bab el Oued. A l'issue de leur mission de cinq jours, les élus européens ont affirmé que toutes les interrogations touchant à l'implication de l'armée algérienne dans les massacres qui ensanglantent le pays sont « balayées ». Au moment où ils quittaient le pays, des centaines de personnes qui s'étaient rassemblées à l'appel du FFS afin de manifester « contre la violence et le terrorisme » et pour « imposer la paix et la réconciliation nationale » en ont été empêchées par un imposant dispositif policier aux abords de la Grand Poste, en plein centre-ville.
vendredi 13 février
Ali Touchent (30 ans), alias « Tarek », considéré comme l'auteur et le coordonnateur de la campagne d'attentats en France en 1995, a été « formellement identifié » après sa mort, le 27 mai 1997, viennent d'annoncer les services de sécurité algériens.
Le prestigieux prix World Press Photo a été décerné au photographe algérien Hocine Zaourar pour le cliché de la « madone de Bentalha » : cette photographie montre une femme pleurant ses huit enfants, tués lors du massacre de Bentalha commis dans la nuit du 22 au 23 septembre 1997.
du samedi 14 au dimanche 15 février
17 personnes égorgées près de Saïda (à 440 kilomètres au sud-ouest d'Alger) dont des membres d'un groupe d'autodéfense, 4 tués près de Berroughi (à 100 km au sud de la capitale), 11 morts à Sidi Ameur (à 200 km au sud), 11 personnes assassinées dans le village de Chégua (à 250 km au sud-est) : tel est le sinistre bilan des attentats du week-end.
dimanche 15 février
On s'interroge sur le sort du numéro deux de l'AIS, Mustapha Kébir. Selon la presse, il se serait rendu aux autorités dans l'est du pays. Selon des proches du FIS à l'étranger, l'information serait fausse.
Troisième et dernier match du premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au Stade Municipal de Ouagadougou, le Cameroun a battu l’Algérie deux buts (Job et Tchami) à un (Dziri), devant 1 000 spectateurs. Derniers du groupe A, avec trois défaites en autant de matchs, les Algériens n’iront pas plus loin.
lundi 16 février
Discours parallèles à Alger et à Paris, au lendemain de la visite « privée » de l'ancien ministre français Jack Lang dans la capitale algérienne : l'Algérie est « entièrement disposée » à « assainir » et à « normaliser » ses relations avec la France, a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères algérien ; et le gouvernement français « veut améliorer et approfondir » les relations bilatérales avec l'Algérie, a dit à Paris son homologue français.
mardi 17 février
Plusieurs journaux algériens rapportent que les forces de sécurité ont lancé des opérations contre les maquis islamistes dans les départements de Tlemcen, Sidi Bel Abbes et Saïada. 69 Islamistes y auraient été tués. Une douzaine d'autres islamistes ont été tués lors d'interventions des forces de sécurité à Ghardaïa, Bouira, Ain-Defal, éloignés de plus de 100 kilomètres d'Alger et El-Harrach, dans la banlieue de la capitale. Au total, ces opérations ont coûté la vie à 80 islamistes en trois jours, selon la presse algéroise.
nuit du mardi 17 au mercredi 18 février
23 personnes ont été assassinées à Sidi Djillali, près de Tlemcen, par des islamistes armés.
mercredi 18 février
La télévision algérienne a montré des images de huit membres du GIA tués dans des opérations menées par les forces de sécurité.
On a appris qu'une délégation du Parlement algérien se rendrait, avant l'été, à Strasbourg, au siège du Parlement européen.
Hébergé depuis un an au Centre de recherche sur l'information scientifique et technique de Ben Aknoun, l’agence de presse Algérie Presse Service lance son propre site Internet.
jeudi 19 février
27 militaires ont été tués dans une embuscade sur une route de Kabylie, à 30 kilomètres de Tizi-Ouzou. Une série de bombes a explosé sur le passage de leur camion, puis les terroristes ont ouvert le feu. Un autre attentat a fait 10 blessés en plein centre d'Alger.
L'Algérien Djamel Lounici, coordonnateur présumé de réseaux islamiques en Europe, a été relaxé par le Tribunal correctionnel de Paris où il comparaissait pour trafic d'armes. Les juges ont considéré qu'il avait déjà été condamné pour ces faits à 5 ans de prison, en janvier 1997. Lounici doit aussi comparaître le 20 février devant le tribunal pénal italien de Naples pour « association de malfaiteurs à fin de transport et de trafic d'armes » avec neuf comparses.
Neuf associations européennes de défense des réfugiés et des exilés ont lancé un appel aux gouvernements européens pour qu'ils suspendent, « provisoirement », toute mesure de renvoi de demandeurs d'asile algériens. Elles demandent aussi une « politique de visas plus souple » pour les Algériens qui cherchent « à fuir les atrocités commises dans leur pays ».
vendredi 20 février
Deux personnes ont été tuées et 32 blessées par l'explosion d'une bombe artisanale, dans la matinée, près du marché de Birkhadem, dans la banlieue sud-est d'Alger. 20 soldats ont été tués et 7 autres blessées dans une embuscade qui leur était tendue, dans l'après-midi, sur une route de Jijel (est). Une bombe de forte puissance a explosé à leur passage. Elles ont ensuite été prises sous le feu d'agresseurs embusqués.
nuit du samedi 21 au dimanche 22 février
12 bergers ont été égorgés dans la région de Tiaret. Par ailleurs, l'explosion d'un gazoduc reliant le champ gazier de Hassi R'Mel et le complexe de raffinage d'Arzew, a été entendue à 30 kilomètres à la ronde. L'incendie a été rapidement maîtrisé. Le gazoduc a été éventré sur 80 mètres.
lundi 23 février
Un attentat à la bombe contre le train reliant Alger à El-Affroun a tué dix-huit personnes à Boufarik. 25 personnes ont été blessées.
jeudi 26 février
Un car de voyageurs a été victime de l'explosion d'une bombe, dans la matinée, à Bouaïchoune, dans la région de Médéa. 10 personnes ont été tuées et 16 blessées, selon un bilan officiel. Une vaste opération de recherches a été déclenchée dans cette zone qui abrite d'importants maquis islamistes ainsi que les souterrains de Bab el Oued à Alger.
jeudi 5 mars
A 5 heures du matin, à Ixelles (près de Bruxelles), les gendarmes belges ont arrêté huit personnes soupçonnées de faire partie de la base arrière du GIA. Un échange de coups de feu a eu lieu blessant deux hommes. Un des Algériens a réussi à tenir un siège de treize heures. Ce dernier, Farid Malouk, avait été condamné après les attentats de 1995 en France. Toutes ces personnes seront poursuivies par la justice belge pour détention d'armes et association de malfaiteurs. Pour le ministre belge de l'Intérieur, il s'agit de personnages haut placés dans la hiérarchie du GIA. Les gendarmes ont trouvé cinq détonateurs pour explosifs, des faux documents et du matériel pour falsifier des papiers.
vendredi 6 mars
Treize civils ont été assassinés à Djelfa et Tissemsilt ; quatre islamistes armés ont été tués par les services de sécurité à Blida et trois autres à Mascara. Six bergers ont été retrouvés égorgés près de Djouab, dans la région de Médéa.
samedi 7 mars
De 12 à 59 personnes ont été blessées, dans la matinée, dans l'attaque d'un autobus dans le centre d'Alger. Un ou plusieurs hommes jeunes ont jeté une grenade dans l'autobus arrêté près de la grande Poste.
nuit du samedi 7 au dimanche 8 mars
Six personnes, dont quatre femmes aveugles, ont été assassinées à Haouch Menaa, près de Boufarik, et sept autres dans la région de Tlemcen.
dimanche 8 mars
Les forces de sécurité poursuivent leur offensive contre les groupes armés de l'ouest algérien, notamment la « katibat » (phalange) de la Sunna qui a déjà perdu au moins 19 hommes. Leurs corps ensanglantés ont été montrés à la télévision.
A l'occasion de la Journée internationale de la femme, nombre d'entre elles ont manifesté contre le Code de la famille de 194 qui, disent-elles, fait d'elles des « mineures à vie ».
nuit du dimanche 8 au lundi 9 mars
Quatre villageois de la région de Tarf, à la frontière algéro-tunisienne, ont été égorgés. Selon la presse, cette attaque dans une zone relativement calme « relève de la tactique du GIA qui tente d'obliger les forces de sécurité à relâcher leur pression sur le centre-nord, l'ouest et le sud-ouest de l'Algérie ».
mardi 10 mars
El Moudjahid, le quotidien gouvernemental, souhaite que de « nouveaux ponts » soient lancés entre la France et l'Algérie, « sur des bases absolument nouvelles » et qui « tournent définitivement le dos au passé ». Le quotidien dénonce notamment la diminution du nombre de visas accordés aux Algériens (de plus de 600 000 par an à 50 000 à peine) comme « un embargo qui ne dit pas son nom ».
mercredi 11 mars
Cinq personnes ont été blessées par l'explosion d'une bombe près du lycée de Birkhadem, dans la banlieue sud d'Alger.
jeudi 12 mars
Un groupe d'hommes armés ayant tiré sur la foule, dix personnes ont été tuées et cinq autres blessées dans un souk de Sidi Bakhti, près de Tiaret. Les hommes armés s'apprêtaient à tendre une embuscade aux habitués du soul lorsqu'ils ont été remarqués par les habitants qui ont donné l'alerte. Ils ont alors ouvert le feu pour protéger leur fuite.
lundi 23 mars
L'Algérie, l'Iran, les Emirats arabes unis, le Koweït, la Libye et Oman ont suivi le mouvement enclenché la veille par l'Arabie Saoudite, le Mexique et le Venezuela : ces pays se sont engagés à réduire leur production de pétrole pour permettre une remontée des prix du brut.
Dans l'après-midi, des islamistes armés ont ouvert le feu contre un barrage dressé par les militaires à la périphérie ouest d'Alger. Deux personnes ont été blessées et l'armée à lancé une opération de ratissage dans ce secteur.
Les sept assassins de l’évêque d’Oran Mgr Claverie (tué en août 1996) ont été condamnés à mort dans la soirée.
mardi 24 mars
Les évêques d'Algérie ont demandé la clémence pour les assassins de Mgr Claverie.
mercredi 25 mars
Les forces de sécurité sont engagées dans une nouvelle fouille des égouts entre les quartiers de Bab el-Oued et Bouzareah, souvent utilisés par les groupes islamistes armés et régulièrement inspectés par l'armée depuis quelques mois.
jeudi 26 mars
L'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU a insisté auprès de la Commission des droits de l'homme siégeant à Genève, pour que le gouvernement algérien autorise une enquête internationale sur les massacres de civils dans le pays. Washington n'exclut pas, s'il le faut, de faire voter une résolution sur l'Algérie par la commission.
Selon la radio, neuf islamistes armés ont été tués ; six dans la région de Mascara, un à Constantine et deux à Birkhadem (banlieue d'Alger). Lors de cette dernière opération, un élément des forces de sécurité a été tué.
nuit du jeudi 26 au vendredi 27 mars
Deux massacres, commis dans le sud et dans l'ouest du pays, par des groupes armés, ont fait au total 58 morts. C'est le plus lourd bilan enregistré depuis les massacres du dernier ramadan, en janvier. Le premier de ces massacres a eu commis par 15 hommes à Oued Bouaïcha, près de Djelfa (région des hauts plateaux), à 250 kilomètres au sud de la capitale. Il a fait 52 victimes, dont 32 enfants de moins de deux ans. Trois femmes ont été enlevées. La seconde tuerie a eu lieu à Youb, dans la région d’Adda Bensekrane, près de Tlemcen, non loin de la frontière marocaine. Là, 11 personnes ont été égorgées. Les services de sécurité ont aussitôt déclenché des opérations de recherches.
dimanche 29 mars
Alors que le terrorisme perd du terrain, le gouvernement reste prudent. Devant le Sénat, le Premier ministre a lancé un « appel à tous les Algériens à ne pas relâcher leur vigilance ». A l'Assemblée nationale, Mostepha Benmansour, le ministre de l'Intérieur, a exclu, à court terme, la levée de l'état d'urgence instauré en février 1992.
lundi 30 mars
Affaibli par la perte de plusieurs éléments, harcelé par les services de sécurité, coupé de ses bases arrière et de ses relais en Europe, le GIA est isolé et réduit à la défensive. Selon des « sources crédibles » citées par la presse algérienne, un « émir » local du GIA, Abou Obeïda, s'est rendu, il y a quelques jours à la gendarmerie. Ce sont ses révélations qui ont permis à l'armée de lancer une vaste « opération de nettoyage » dans les montagnes de l'Ouarsenis, proches de Relizane, à 300 kilomètres à l'ouest d'Alger. Selon le quotidien L'Authentique, proche du pouvoir, près de 130 terroristes ont été éliminés depuis le 27 mars. Pour autant, l'heure reste à la prudence.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 avril
35 civils ont été massacrés lors de deux attaques « terroristes », selon un bilan officiel, au moment ou l'armée continue de ratisser et de bombarder des maquis islamistes dans l'ouest du pays. 27 personnes ont été assassinées près d'Arzew, une ville côtière, à une trentaine de kilomètres d'Oran, qui abrite un important terminal gazier. Dans la région de M'Sila (sud-ouest), à Sidi Hadjeref, 8 autres personnes ont été tuées.
nuit du mardi 7 au mercredi 8 avril
16 personnes ont été massacrées dans les régions de Médéa et de M'Sila.
lundi 13 avril
Dans une pétition publiée dans le quotidien algérien de gauche Le Matin, 58 lauréats du prix Nobel (paix, littérature, chimie, médecine, etc.) qui se disent « horrifiés par les carnages commis au nom de l'intégrisme », expriment leur « solidarité fondamentale au peuple algérien ».
mardi 14 avril
Les quotidiens indépendants Liberté et La Tribune affirment qu'une douzaine de responsables et de membres de groupes d'autodéfense appartenant au Rassemblement national démocratique (au pouvoir) ont été arrêtés. Ces « patriotes » sont accusés d'avoir fait régner « une ère de terreur » dans la région de Rélizane, à 250 kilomètres à l'ouest d'Alger. Parmi eux, le maire de Rélizane lui-même, El Hadj Fergane, et son collègue de la localité voisine de Jdioua, El Hadj El Abed. Ces hommes se seraient livrés à des extorsions de fonds, à des pillages, à des destructions de biens, des enlèvements et des exécutions sommaires, sur des personnes soupçonnées d'appartenir aux groupes armés islamistes ou de les soutenir. Liberté affirme que deux charniers ont été découverts dans un puit et des abris souterrains, contenant environ quatre-vingts corps, certaines victimes ont été enterrées vivantes.
lundi 20 avril
Le Mouvement culturel berbère avait appelé ses sympathisants à une marche à Alger pour marquer le 18e anniversaire du « printemps berbère » (20 avril 1980) et exiger la reconnaissance du berbère comme langue officielle, au même titre que l'arabe. Des centaines de manifestants ont été empêchés de se rassembler comme prévu, sur la place du Premier mai, des forces antiémeutes casquées et munies de boucliers ayant encerclé cette place.
mardi 21 avril
Le Conseil Supérieur Islamique algérien (CSI, officiel) a émis une fatwa (décret) autorisant les « femmes violées par des terroristes à interrompre leur grossesse ». L'Islam proscrit formellement l'avortement. Le CSI est une instance consultative mais un décret gouvernemental serait en préparation pour réglementer l'application de cette fatwa. Selon des décomptes indépendants, près de 1 600 femmes ont été violées par les groupes armés depuis 1992.
Le GIA a tiré deux obus de mortier, dans la soirée, sur Blida, à partir des monts de Chréa. Les obus sont tombés près d'une mosquée, tuant cinq personnes et en blessant une quarantaine. L'armée a répliqué par des tirs d'artillerie. C'est la plus importante opération du GIA dans cette région depuis plusieurs mois.
nuit du mardi 21 au mercredi 22 avril
Un commando islamiste a attaqué un casernement de la région de Larbâa. Un quotidien parle de six morts, mais un autre affirme qu'une trentaine de personnes ont été tuées dans l'effondrement de l'immeuble qui abritait les militaires, d'abord attaqué à l'aide de bombes artisanales.
nuit du lundi 27 au mardi 28 avril
40 personnes ont été massacrées à Chourdia, près de Médéa, par un groupe armé. Cette tuerie se situe dans une zone considérée comme un fief de « l'émirat-centre » du GIA. Des tracts islamistes ont été placardés dans certains quartiers d'Alger, annonçant une recrudescence des attentats.
mardi 28 avril
Selon le quotidien Asharq al-Awsat, 80 militaires auraient été tuées la semaine précédente dans les monts de Larbaâ, au sud d’Alger.
vendredi 1er mai
Onze personnes ont été égorgées après avoir été arrêtées à un barrage près de Khemis Miliana, à une centaine de kilomètres à l'ouest d'Alger.
lundi 4 mai
Deux bombes ont explosé dans un tunnel, au passage d'un train reliant Alger à Oran, faisant une quinzaine de blessés, dont quatre sont gravement atteints. Trois autres engins explosifs, qui n'ont pas fonctionné, ont pu être neutralisés par les services de sécurité. La région où a eu lieu cet attentat, Aïn Tork, à 130 kilomètres au sud-ouest d'Alger, a longtemps été lé théâtre d'actions montées par « l'émirat ouest » du GIA.
mercredi 6 mai
Sous couvert de l'anonymat, un général de « très haut rang » affirme dans la revue Politique internationale que l'armée a « cassé l'échine du GIA » vers la fin 1994. Leur « capacité de recrutement », qui a été de l'ordre de 500 jeunes par semaine, est maintenant « tarie », affirme-t-il. Après une phase défensive, l'armée a cherché à expulser les terroristes des zones où ils étaient implantés et qu'ils contrôlaient complètement. Aujourd'hui, la troisième phase « vise à détruire les nids de terroristes », tâche difficile car ils se trouvent dans les zones les moins accessibles du pays. Les divers groupes « jouissent d'une large autonomie » et disposent d'experts, des beurs, venus principalement de France. Depuis 1992, le bilan de la guerre civile serait de 40 000 morts, indique le général.
jeudi 7 mai
Deux personnes ont été tuées dans un entant à la bombe à Boubarrak. L'armée a engagé une action de représailles dans cette région, tuant une dizaine d'islamistes.
nuit du vendredi 8 au samedi 9 mai
Un père et ses trois enfants ont été assassinés par balles à leur domicile dans la région d'Aïn Defla. La mère a réussi à s'enfuir mais à reçu une balle dans le pied.
samedi 9 mai
Une bombe a explosé près du marché du grand quartier populaire de Bab-el-Oued à Alger, faisant une quinzaine de blessés légers.
nuit du lundi 11 au mardi 12 mai
22 personnes ont été égorgées à Oran. Selon les habitants de la ville, les victimes ont été interceptées à un barrage alors qu'elles circulaient en voiture. Une autre source parle de paysans surpris dans leur sommeil et massacrés.
lundi 18 mai
Des blindés et des hélicoptères de l'armée algérienne sont intervenus en force, ces derniers jours, dans les maquis proches de la frontière marocaine, bombardant des zones dénoncées par la presse comme étant des repaires islamistes. Les groupes pourchassés se seraient repliés de plusieurs régions de l'ouest et du sud d'Alger. Ces opérations de l'armée ont fait, selon divers bilans, entre 15 et 28 morts, mais 80 membres du GIA auraient été « neutralisés » en quelques semaines.
mardi 19 mai
Une vingtaine de partis répondent aux critères de la nouvelle loi pour être reconnus officiellement. Ils doivent avoir un minimum de 2 500 adhérents répartis dans au moins 25 des wilayas et tenir un congrès avec plus de 400 personnes.
jeudi 21 mai
Une bombe a éclaté dans la gare d'El Harrach (est d'Alger), sans faire de victimes.
vendredi 22 mai
Une bombe, apparemment dissimulée dans un couffin (ou un cageot de légumes), a explosé vers 9 h 30 sur le marché bondé du souk Boumati, dans le quartier d'El Harrach, dans l'est d'Alger, juste avant la grande prière du vendredi : le bilan s'élèverait à au moins 16 morts et une soixantaine de blessés, dont 14 dans un état grave. Selon les observateurs, les récents attentats à la bombe sont une riposte du GIA aux opérations que mène l'armée, notamment dans l'ouest du pays et qui se seraient déjà soldées par plusieurs dizaines de morts. Des bilans invérifiables.
samedi 23 mai
Plusieurs dizaines de passagers d'un train desservant la banlieue d'Alger ont été blessés, cédant à la panique après une fausse alerte à la bombe. Certains, qui ont sauté du train en marche, ont dû être amputés. L'hôpital central d'Alger a été débordé par l'afflux des blessés et des personnes choquées.
mardi 26 mai
Vaste opération anti-islamistes menée en Europe, et notamment en France. L'arrestation de 55 personnes aurait permis de déjouer un projet d'attentat imminent contre le recteur de la mosquée de Paris, Dali Boubakeur (57 ans), considéré par les islamistes comme trop modéré sur le plan religieux, et surtout trop proche du pouvoir militaire. De nationalité française ou algérienne, les personnes arrêtées sont soupçonnées d'appartenir à un réseau lié au GIA.
nuit du mardi 26 au mercredi 27 mai
Onze personnes ont été tuées et cinq blessées lors de l'attaque d'un village dans la région de Blida par un groupe islamiste armé. Les forces de sécurité affirment avoir lancé une opération de recherche au cours de laquelle « six terroristes ont été éliminés ».
mercredi 27 mai
L'armée a lancé une opération de ratissage dans les monts de Hammam Mououane, à 30 kilomètres au sud d'Alger, pour détruire les bases des GIA. D'importants effectifs appuyés par des hélicoptères participent à cette opération dirigée par le général Said Boughaba.
lundi 1er juin
L'armée, qui ratisse depuis le 27 mai les monts de Hammam Mououane, a tué plusieurs dizaines d'islamistes. Les soldats ont détruit 22 casemates. Ils ont aussi découvert les cadavres de deux jeunes filles et un cimetière dans lequel se trouveraient une vingtaine de cadavres de « terroristes », enterrés par leurs compagnons.
mardi 2 juin
Le chef du GIA d'Alger, Mohamed Kebaïli, dit « Ayachi », a été tué lors d'une opération de l'armée dans une banlieue de la capitale. L'assaut des forces de l'ordre aurait fait quatre morts, dont une femme, dans les rangs du groupe islamique.
mercredi 4 juin
L'explosion d'une bombe sur un terrain vague accueillant le marché hebdomadaire de Mouzaia, près de Blida, a fait dix blessés dont quatre sérieusement atteints.
jeudi 5 juin
Match amical de football : à Sofia, la Bulgarie a battu l’Algérie deux buts à zéro.
dimanche 7 juin
Un officier algérien, qui participait à des manœuvres aux commandes d'un hélicoptère, s'est posé à Ibiza, dans les Baléares, et a demandé l'asile politique à l'Espagne. Il s'agit d'un lieutenant dont les autorités espagnoles n'ont pas voulu révéler l'identité. Il estime que « la lutte antiterroriste est menée à l'aide de moyens injustes et incorrects ». Selon lui, « si on continue comme ça, le terrorisme ne s'arrangera jamais ».
Selon la presse algérienne, 61 personnes au moins, dont 49 islamistes armés, ont été tuées depuis trois jours.
lundi 8 juin
Onze personnes ont été assassinées par des groupes armées dans les régions de Blida, Médéa et Tlemcen.
mercredi 10 juin
Une opération dirigée contre les milieux islamistes algériens du nord de l'Italie a eu lieu à Milan et à Bologne, où une dizaine de personnes ont été interpellées. Selon le ministère français de l'Intérieur, les personnes interpellées avaient des « contacts » avec le réseau démantelé en France les 26 et 27 mai.
jeudi 11 juin
L'explosion d'une bombe au passage d'un train, dans la région d'Aïn Defla (au sud-ouest d'Alger), a fait 12 morts et 21 blessés, selon un premier bilan des services de sécurité algériens.
dimanche 14 juin
Quatre gardiens d'un château d'eau de Bou-Saada, à 400 kilomètres au sud d'Alger, ont été égorgés par un groupe armé.
nuit du dimanche 14 au lundi 15 juin
Huit personnes ont été assassinées après avoir été arrêtées à un barrage routier dans la région de Mascara, dans l'ouest.
samedi 20 juin
Un gazoduc qui alimente Alger à partir du terminal de Hassi-R'mel, a été la cible d'un attentat, dans la région de M'sila. Cet attentat a entraîné une interruption du pompage du gaz à partir du terminal.
lundi 22 juin
Nourredine Boukrouh, président du Parti du renouveau algérien, a été convoqué par la police judiciaire d'Alger qui lui demande d'« apporter la preuve de ses récentes déclarations ». Candidat à la présidentielle de 1995, il réclame une enquête sur « l'empire économique du général Betchine » (conseiller du président Zéroual) et dénonce « les dirigeants ignares et sans pitié pour leur nation, la corruption à tous les niveaux et la mafia qui veut gérer l'Algérie ».
mardi 23 juin
Nourredine Boukrouh a de nouveau été entendu par la police judiciaire d'Alger.
nuit du mercredi 24 au jeudi 25 juin
Dix-sept personnes ont été égorgées.
jeudi 25 juin
Le chanteur kabyle Lounès Matoub a été assassiné vers 12 h 30, près de son village de Taourirt-Moussa, par un commando islamiste. Il avait 42 ans. Le meurtre a eu lieu à un faux barrage alors qu'il rentrait chez lui. Les sept meurtriers ont mitraillé la voiture qu'il conduisait. Blessé au thorax et à l'épaule, il a été achevé de trois balles dans la tête et d'une quatrième dans le cœur. Son épouse et ses deux belles-sœurs ont été blessées. Le fusil du chanteur et son portefeuille ont été emportés par ses assassins qui scandaient des slogans islamistes. Une centaine de douilles ont été retrouvée sur les lieux...
vendredi 26 juin
Tizi Ouzou s'est enflammée. Des dizaines de jeunes manifestants ont exprimé leur colère en mettant à sac des bâtiments publics et en dressant des barricades. La douleur causée par la mort de Lounès Matoub a laissé place à l'expression violente d'une révolte contre les autorités et contre l'entrée en vigueur, le 5 juillet, d'une loi généralisant l'usage de l'arabe au détriment du tamazight (la langue berbère). Les manifestants ont détruit les panneaux de signalisation avec des inscriptions en arabe aux cris de : « Nous ne voulons pas être arabisés ». L'agence d'Air Algérie a été incendiée, un bureau d'assurances complètement saccagé, comme la sous-direction de l'Agriculture. Les policiers, au départ débordés, ont tiré en l'air à plusieurs reprises et utilisé des grenades lacrymogènes. Un cordon de police anti-émeutes protégeait le siège de la wilaya (préfecture). Les violences ont commencé après un rassemblement devant la morgue de l'hôpital Mohamed Nédir, où la dépouille de Lounès Matoub a été exposée. Le Mouvement culturel berbère (MCB) a promis de poursuivre le « combat » du chanteur.
samedi 27 juin
Deux personnes, dont un jeune de 18 ans, ont été tuées par balles lors des violences qui ont secoué, pour la deuxième journée consécutive, la ville de Tizi Ouzou. Lors des émeutes, des bâtiments publics ont été incendiées et des manifestants ont affronté à coups de pierres les policiers anti-émeutes. Les manifestations ont gagné la deuxième ville de la région, Béjaïa, puis Sidi Aïch, Akbou. Le ministère de l'Intérieur a lancé un appel au calme, et précisé que les forces de sécurité n'avaient pas fait usage de leurs armes à feu.
dimanche 28 juin
Les obsèques de Lounès Matoub ont eu lieu dans son village natal de Kabylie, Taourirt Moussa, en présence de plusieurs dizaines de milliers de personnes. En dépit du refus maintes fois exprimé par la famille de Lounès Matoub de voir la mort du chanteur exploitée politiquement, des groupes de jeunes porteurs de banderoles réclamant la reconnaissance officielle de la langue berbère et son introduction dans l'enseignement scandaient des slogans hostiles au pouvoir algérien, notamment « Zéroual assassin ». Un manifestant à a été tué à Tamazlt, on ignore dans quelles circonstances. A Béjaïa, où des tracts dénonçant le « pouvoir dictatorial » ont circulé, un appel à la grève générale a été suivi à 100 %. Le FFS et le RCD, deux partis rivaux largement implantés en Kabylie, ont appelé à leur tour à manifester le 30 juin et le 2 août à Alger.
lundi 29 juin
De nouvelles manifestations ont eu lieu à Tizi Ouzou. L'important dispositif de sécurité qui avait été déployé en ville n'a pas eu à intervenir, les milliers de manifestants étant canalisés par des jeunes les appelant à éviter toute confrontation. Expliquant qu'ils n'obéissaient à aucun parti, les manifestants ont défilé à travers les rues encore jonchées de débris en scandant : « Berbères » et « pouvoir assassin ».
mardi 30 juin
L'assassinat de Lounès Matoub a été revendiqué dans un communiqué émanant du chef de la « deuxième zone du GIA », Hassan Hattab. Cette zone, où sévit ce dissident du mouvement islamique, s'étend de la banlieue est d'Alger jusqu'à la Kabylie. Le communiqué revendique la « responsabilité » de l'assassinat de « l'ennemi de Dieu, le dénommé Matoub Lounès ».
nuit du mardi 30 juin au mercredi 1er juillet
L'explosion d'une bombe, à Médéa, a fait 4 morts et 14 blessés.
mercredi 1er juillet
A Alger, l'explosion d'un colis piégé sur un marché a fait un mort et trois blessés. Bien que les opérations des groupes armés islamistes soient en nette régression depuis plusieurs mois, les attentats aux engins explosifs restent quasi quotidiens.
jeudi 2 juillet
Dans une déclaration en Conseil des ministres, citée par APS, l'agence de presse officielle, le président Zeroual a lancé une mise en garde à ceux qui « portent la haine contre l'Algérie » et qui « tentent de porter atteinte à l'unité du peuple et à la stabilité du pays ». Le président insiste sur « la détermination inébranlable de l'Etat à faire face à toutes les tentatives dont l'objectif est de saper les acquis du peuple algérien ». A la demande du gouvernement, une mission d'information de l'ONU devrait arriver bientôt pour « s'informer sur la situation du pays ». A Alger, où le RCD avait appelé à manifester contre « la loi scélérate sur l'arabisation totalitaire » qui doit entrer en vigueur le 5 juillet, la police a chargé plusieurs centaines de manifestants à coups de matraque. Des manifestants ont répliqué en lançant des pierres.
dimanche 5 juillet
Plusieurs manifestations d'opposition ont marqué l'entrée en vigueur de la loi sur la généralisation de l'usage de l'arabe. Tizi-Ouzou a été paralysée par une nouvelle journée « ville morte », à l'appel du mouvement culturel berbère. A Alger, selon un scénario habituel, des policiers anti-émeutes ont bloqué l'accès au lieu d'une marche organisée par le FFS.
L’agence de presse Algérie Presse Service lance ses pages web en langue arabe et son produit APS Online.
lundi 6 juillet
Des heurts se sont produits entre forces de police et manifestants, pour la deuxième journée consécutive, à Béjaïa, la deuxième ville de Kabylie. Ils ont eu lieu lors d'une marche de protestation contre la loi sur l'arabisation. De petits groupes mobiles ont ensuite harcelé les policiers à coups de pierres. Ces manifestations ont été organisées par une nouvelle organisation qui regroupe diverses tendances des mouvements berbères et qui a pris le nom de « Forum des rebelles pour les libertés ». Par ailleurs, le président Zeroual a reçu une délégation du FFS pour parler de la situation en Kabylie, qualifiée de « grave » par le chef de l’Etat. Ils ont notamment évoqué la naissance d’un mystérieux Mouvement armé berbère, jusque-là inconnu, qui a menacé, dans un tract daté du 2 juillet, de venger l’assassinat de Lounès Matoub en tuant ceux qui appliqueront la loi sur l’arabisation.
mardi 7 juillet
L’universitaire Ali Bensaâd a été condamné à mort par contumace. Pourtant connu pour ses convictions laïques et son engagement anti-intégriste, il est poursuivi pour « appartenance à un groupe islamiste armé et assassinat ». Il s’agirait d’une machination politique.
mercredi 8 juillet
Dans la soirée, les forces de sécurité auraient mis le siège devant la cache du chef du GIA d’Alger, Athmane Khelifi, dit Hocine Flicha. Les combats vont durer toute la nuit.
jeudi 9 juillet
Le chef du GIA d’Alger, Athmane Khelifi, dit Hocine Flicha, a été abattu, dans la matinée, avec 10 de ses hommes, affirment les services de sécurité. Par ailleurs, une bombe a tué 10 personnes et en a blessé 21 autres sur un petit marché aux puces de l’est d’Alger. La population craint une nouvelle vague d’explosions, identique à celle qui avait secoué la capitale, il y a un mois.
vendredi 10 juillet
Le pape Jean-Paul II a nommé évêque d’Oran l’abbé Alphonse Georger, membre du clergé d’Alger depuis 35 ans. Agé de 62 ans, Mgr Georger est actuellement directeur du Centre d’étude d’Alger. Il succède à Mgr Pierre Claverie, tué le 1er août 1996, par une bombe télécommandée placée devant son domicile.
nuit du mercredi 15 au jeudi 16 juillet
Selon un communiqué des forces de sécurité, un groupe de terroristes est intervenu dans le douar de Sidi-Ouadah, près de Tiaret, à plus de 200 kilomètres au sud-ouest d’Alger. 13 personnes ont été tuées.
samedi 18 juillet
15 soldats ont été tués et 20 autres blessés lors de l’attaque nocturne d’une caserne à 200 kilomètres au sud-ouest d’Alger.
mercredi 22 juillet
Six personnes mandatées par l’ONU (un ancien Premier ministre indien, un autre jordanien, un ancien ambassadeur américain à l’ONU, un ex-ministre kényan à la Justice et l’ancienne ministre française Simone Veil sous la direction de l’ancien président portugais Mario Soares) sont arrivés à Alger. Le gouvernement algérien a dit oui à cette mission de 15 jours dans le pays. Mais pour « s’informer », surtout pas pour enquêter. La mission rencontrera des parlementaires du pouvoir et de l’opposition. Des déplacements dans des villages, victimes d’actes terroristes, sont aussi prévus.
nuit du samedi 25 au dimanche 26 juillet
Huit villageois de Sidi Abdelmoumen, dans la région de Saïda, et douze de Bouihi, dans la région de Tlemcen, ont été assassinés. Ces deux localités sont situées dans l’ouest du pays, où l’armée algérienne a mené, ces derniers temps, des opérations très dures, à l’aide de blindés et d’hélicoptères, contre les maquis des GIA. Ces massacres pourraient donc constituer des « vengeances » des GIA.
dimanche 26 juillet
Les six « missionnaires » de l’ONU ont déjà rencontré longuement les leaders de plusieurs partis d’opposition, ainsi que le chef d’état-major de l’armée, Mohamed Lamari.
jeudi 30 juillet
Un colis piégé a explosé dans l’après-midi à l’intérieur d’un minibus de transport public, dans le quartier populaire de Baraki : 2 passagers sont morts, 13 ont été blessés.
La mission de l’ONU se trouve à Tlemcen, théâtre d’opérations massives de l’armée contre les maquis des GIA.
vendredi 31 juillet
Un attentat à la bombe a visé, dans la matinée, un marché de la banlieue sud d’Alger, faisant 2 morts et 18 blessés.
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Tripoli, la Libye a été battue par l’Algérie deux buts à zéro.
dimanche 2 août
Un autocar est tombé dans une embuscade tendue par une barde armée, près de Saïda. Selon un communiqué des autorités, 12 passagers ont été tués et 6 autres blessés, avant l’intervention des forces de sécurité qui ont abattu douze assaillants. Des journaux écrivent, eux, que l’attaque a fait une quarantaine de morts. Selon des témoignages cités dans la presse, les islamistes armés et vêtus de tenues militaires auraient installé un faux barrage pour mieux mitrailler l’autocar. Plusieurs passagers auraient également été égorgés.
mardi 4 août
Après douze jours « sur le terrain », la mission d’information de l’ONU présidée par Mario Soares, a quitté l’Algérie. Elle remettra un rapport préliminaire, le 6 août, au secrétaire général Kofi Annan. Plusieurs journaux algériens estiment que ce texte aura une influence sur le gouvernement. La question des droits de l’Homme a été largement évoquée avec des représentants des autorités, des forces de sécurité, de l’opposition légale ou d’associations.
Deux personnes ont été tuées et trois blessées dans l’explosion d’une bombe dans la région de Tebessa, à l’est.
nuit du mardi 4 au mercredi 5 août
17 personnes ont été tuées à Tagdempt, près de Tiaret, et à Beni Mester, près de Tlemcen, à l’ouest.
mercredi 5 août
Le passage de la mission d’information de l’ONU n’a pas été le goût de tout le monde : 240 parlementaires algériens ont déjà signé une pétition contre « l’ingérence » internationale.
Selon le quotidien El-Khabar, plus de 2 000 femmes ont été violées par des membres des GIA depuis 1993.
du jeudi 6 au vendredi 7 août
Au moins 5 personnes ont été tuées et 38 autres blessées dans plusieurs attentats. Une famille de 8 personnes a également été massacrée à Bouira, dans l’est du pays.
lundi 10 août
Un groupe de 25 islamistes armées a été « anéanti » dans le massif de Forno, près de Tlemcen. La plupart des « terroristes » portaient des vêtements civils en haillons et des chaussures de sport. Selon les forces de sécurité, ce groupe armé était responsable du massacre, fin juillet, de 12 habitants du village de Ouled-Khelil.
mercredi 12 août
Sept voyageurs ont été tués et onze blessés par une bombe qui a éclaté au passage du train Alger-Oran, près de la localité d’Aïn Torki. Ce train a déjà été la cible, à plusieurs reprises, d’attentats, notamment dans cette région d’Aïn Defla.
vendredi 14 août
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Alger, l’Algérie a battu la Libye trois buts à zéro.
dimanche 16 août
Une centaine de personnes, en majorité des femmes, parents de disparus arrêtés par les forces de sécurité algériennes, ont tenté de manifester au centre d’Alger. Les manifestants, qui avaient reçu le soutien du Parti des travailleurs et du Front des forces socialistes, souhaitaient marcher jusqu’à la présidence. Après de longues négociations avec des policiers en civil, ils ont obtenu que quatre d’entre eux y soient reçus le 17 août.
lundi 17 août
L’explosion d’une bombe artisanale a cause d’importants dégâts sur un gazoduc, à une trentaine de kilomètres à l’est d’Alger. Les pompiers ont lutté plusieurs heures pour éteindre un incendie qui s’était propagé à une plantation d’arbres fruitiers.
mercredi 19 août
Dans une allocution télévisée, le président Zeroual a promis la poursuite de « l’éradication du terrorisme ».
jeudi 20 août
Une bombe artisanale a explosé vers neuf heures sur une place d’El-Khemis, près d’Aïn Defla. Cet attentat a fait 13 morts et 39 blessés.
lundi 31 août
Au moins 17 personnes ont été tuées et une soixantaine blessées, dans la matinée, quand une bombe a explosé près du marché du quartier populaire Bab el-Oued d’Alger. Plusieurs femmes et enfants figurent parmi les victimes. La bomba avait été déposée devant un magasin de hi-fi très fréquenté, dans une rue jouxtant le marché couvert.
mercredi 2 septembre
Cinq militaires ont été tués près de Tigzirt, à 60 kilomètres à l’est d’Alger, victimes d’une embuscade tendue par un commando du GIA. L’accrochage, particulièrement violent, a duré plus d’une heure et le commando du GIA s’est retiré en emportant les armes de ses victimes. Les militaires avaient installé récemment un campement dans cette région afin de rouvrir la route que les automobilistes n’empruntent plus, en raison des multiples attentats dont elle est la cible depuis quelque temps.
vendredi 11 septembre
Le président Zéroual a annoncé, dans la soirée, sa décision d’écourter son mandat, initialement prévu pour cinq ans. Une élection présidentielle aura lieu avant la fin février 1999, à laquelle il ne sera pas candidat. Cette décision, que rien ne laissait présager, a totalement surpris les partis politiques et la population algérienne. Selon les observateurs, ce sont les luttes de « clans » au sommet de l’Etat qui, l’empêchant de mener la politique tracée lors de la campagne électorale de 1995, auraient poussé le président Zéroual à partir plus tôt que prévu.
nuit du dimanche 13 au lundi 14 septembre
Un nouveau massacre a fait 27 victimes dans la région d’Aïn Defla.
lundi 14 septembre
Selon un rapport de l’Observatoire national des droits de l’homme, on a enregistré, l’an passé, 554 attentats dans lesquels 4 643 personnes ont trouvé la mort alors que 706 autres ont été portées disparues. Un bilan officiel recense 26 000 morts depuis le début des violences dans le pays, en 1992.
mercredi 16 septembre
La mission de l’ONU sur les violences en Algérie a remis un rapport de 130 pages au secrétaire général Kofi Annan : elle dénonce le terrorisme, ainsi que les « excès » policiers (usage « fréquent » de la torture), et appelle la communauté internationale à soutenir Alger dans ses « efforts ». Ces conclusions, fort diplomatiques, ont satisfait Alger. Amnesty International a accusé l’ONU d’avoir blanchi Alger.
mercredi 23 septembre
Début dans le groupe D de la Coupe arabe des nations de football, organisée par le Qatar : au stade Jassim Bin Hamad de Doha, l’équipe d’Algérie des moins de 23 ans et la sélection libanaise ont fait match nul zéro à zéro, devant 5 000 spectateurs.
du mercredi 23 au vendredi 25 septembre
Onze personnes, dont sept islamistes armés et quatre civils, ont été tués dans des violences près d’Alger.
vendredi 25 septembre
Second et dernier match du premier tour de la Coupe arabe des nations de football : au stade Jassim Bin Hammad de Doha, l’Arabie saoudite a battu la sélection algérienne des moins de 23 ans trois buts (Obeid Al-Dossary 2, Ibrahim Suwayed) à zéro, devant 10 000 spectateurs. Troisièmes du groupe D, les Algériens sont éliminés.
dimanche 27 septembre
Un attentat devant un collège d’El-Khémis, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alger, a fait six morts et une vingtaine de blessés. L’attentat avait manifestement pour but de transformer la sortie des classes en carnage, mais l’engin a explosé alors que la majorité des élèves étaient déjà passés devant le couffin qui le dissimulait.
vers le mercredi 30 septembre
Trois policiers ont été tués dans des quartiers de la banlieue est d’Alger par des islamistes présumés qui leur ont volé leurs armes.
vendredi 2 octobre
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Kampala, l’Ouganda a battu l’Algérie deux buts à un.
nuit du lundi 5 au mardi 6 octobre
Sept personnes ont été assassinées à Tizi, dans la région de Mascara.
mardi 6 octobre
22 personnes ont été tuées, victimes de la violence en Algérie, en 24 heures. Deux des principaux responsables du Front islamique du Djihad armé (Fida) ont été tués, avec trois de leurs compagnons, par les forces de sécurité dans une villa de Fouka, à 40 kilomètres à l’ouest d’Alger.
Scandale politico-judiciaire ; la condamnation à mort de l’universitaire anti-intégriste Ali Bensaâd, en juillet, pour « terrorisme » islamique, serait une machination politique. L’universitaire a été blanchi par la chambre d’accusation de Constantine, après intervention du garde des Sceaux, Mohamed Afdami. Les plus hautes sphères de l’Etat pourraient être éclaboussées. Ali Bensaâd accuse le général Mohamed Betchine, ministre-conseiller du président Zeroual, d’être le commanditaire de sa condamnation. Il demande aux autorités « d’identifier et de pénaliser légalement » les auteurs du complot.
dimanche 11 octobre
Une trentaine de dignitaires ou de responsables musulmans ont appelé les groupes armés algériens à se rallier à la trêve observée par l’AIS depuis le 1er octobre 1997. Parmi les signataires figure notamment Cheikh Ahmed Yassine, le leader spirituel du Hamas, le mouvement de résistance palestinien. C’est le premier appel de ce genre lancé par des responsables musulmans depuis le début des violences, en 1992. Il salue la trêve comme « une œuvre bonne et une position patriotique audacieuse, qui a contribué de manière appréciable à la diminution du niveau des tueries, des destructions et des atteintes aux droits sacrés des personnes ».
lundi 12 octobre
Dans les pages du quotidien El Watan, un mystérieux « groupe de magistrats », accuse le garde des Sceaux, Mohamed Adami, d’avoir violée une détenue en 1990. Il était alors procureur général. Ces mêmes « magistrats » ont aussi révélé la mort tragique, en 1997, de 32 détenus étouffés dans un fourgon cellulaire lors d’un transfert.
mardi 13 octobre
Interrogé par El Watan, un ancien officier des services secrets, réfugié en France depuis 1994, accuse le principal conseiller du président Zeroual, Mohamed Betchine, d’avoir « supervisé la torture » lors des événements sanglants d’octobre 1988.
mercredi 14 octobre
Un policier a été égorgé à Kouba, dans la banlieue sud d’Alger. Cet assassinat a eu lieu en plein jour et l’agresseur a pu prendre la fuite sans être inquiété.
samedi 17 octobre
Les éditeurs de presque tous les quotidiens privés algériens ont lancé une grève illimitée pour protester contre l’interdiction de paraître faite à deux quotidiens francophones par les imprimeries de l’Etat. Officiellement, El Watan et Le Matin sont sanctionnés pour « créances impayées »
du samedi 17 au dimanche 18 octobre
27 personnes ont été tuées, dont quatre adolescents à 150 kilomètres à l’ouest d’Alger.
dimanche 18 octobre
Mis en cause par un document de magistrats anonymes publiés par le quotidien El Watan, le ministre de la Justice, Mohamed Adami, a démissionné. Le document l’accuse d’abus d’autorité, de violations de la loi, d’ingérence dans les prérogatives des magistrats, d’atteintes à la crédibilité de la justice et de l’Etat et de violation de la déclaration des droits de l’homme. Il aurait notamment commandé l’exécution de 32 détenus en juin 1997.
lundi 19 octobre
Mohamed Betchine, l’homme de confiance du président Zeroual, a démissionné de son poste de ministre conseiller à la présidence. Depuis l’été, la presse algérienne dénonçait les multiples violations dont lui et le ministre de la Justice Mohamed Adami étaient responsables. Mais, si l’on en croit ses proches, il « détient lui aussi des dossiers ! ». La menace promet des rebondissements spectaculaires…
dimanche 25 octobre
Une grève paralyse les universités depuis une semaine. Les enseignants qui réclament des augmentations de salaire et l'attribution de logements, viennent d'être rejoints par les étudiants, qui exigent la réintégration de ceux de leurs camarades exclus pour avoir « triplé ou plus » une année. Ils réclament aussi des chambres dans les cités universitaires.
mardi 27 octobre
En signe de solidarité avec la presse indépendante algérienne, la troisième chaîne de la radio a diffusé des journaux abrégés.
mercredi 28 octobre
Les principaux titres de la presse indépendante sont absents des kiosques depuis une douzaine de jours. Huit quotidiens n’ont pas paru, dont trois dans l’Ouest du pays.
vendredi 30 octobre
Adel Machat, un militant islamiste algérien de 27 ans, arrêté le 26 mai, a été extradé vers la France. Il est considéré comme un lieutenant de l’émir Hassan Hattab, l’un des chefs du GIA de la région d’Alger, entré en dissidence avec la direction de l’organisation.
samedi 31 octobre
Dans un discours à la nation, le président Zeroual a déclaré que l’élection présidentielle « aura lieu au mois d’avril », sans toutefois donner la date exacte.
mercredi 4 novembre
Match amical de football : à Sofia, la Bulgarie et l’Algérie ont fait match nul zéro à zéro.
dimanche 8 novembre
Liberté, El Khabar et Le Quotidien d’Oran, trois journaux indépendants ont fait leur retour dans les kiosques, après trois semaines d’absence volontaire par solidarité avec deux de leurs confrères, Le Matin et El Watan, bloqués pour avoir publié des révélations hostiles au pouvoir. En revanche, Le Soir d’Algérie et La Tribune poursuivent leur mouvement de solidarité.
Dans la soirée, l’explosion d’un véhicule piégé sur l’autoroute près de Cheroga, dans la banlieue sud d’Alger a fait un mort, le conducteur. Son passager a été grièvement blessé. Il pourrait s’agir d’une tentative d’attentat qui a mal tourné et la presse se demande si ce n’est pas le signe d’une reprise des attentats à la bombe dans la capitale, après une accalmie de plusieurs mois. Au même moment, huit obus de fabrication artisanale sont tombés sur le centre de Blida, faisant au moins dix blessés. Ces obus, appelés « heb-heb », sont une des armes de prédilection des groupes islamiques armés. Par ailleurs, toujours dans la soirée, trois voyageurs ont été brûlés vifs dans leur véhicule à un « faux barrage », entre Larbaâ et Tablat.
lundi 9 novembre
Deux personnes ont été blessées dans l’explosion d’un colis piégé à la sortie est d’Alger, sur la route menant à l’aéroport Boumédiene.
nuit du lundi 9 au mardi 10 novembre
Un camionneur a été égorgé à un faux barrage tenu par des islamistes armés à Oued Djer, sur la route d’Oran, à 70 kilomètres à l’ouest d’Alger.
mercredi 11 novembre
Des dizaines de journalistes se sont rassemblés devant le siège du gouvernement pour défendre la liberté de la presse.
nuit du mercredi 11 au jeudi 12 novembre
17 personnes, dont 6 femmes et 8 enfants, ont été assassinées à l’arme blanche et trois autres blessées, à Moussa Abderahmane, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alger.
jeudi 12 novembre
Le sous-préfet d’El Anser, près de Jijel (à 300 kilomètres à l’est d’Alger), et trois personnes ont été enlevés à Kadiria, non loin de la capitale, alors qu’ils circulaient sur la route Alger-Constantine. Le cadavre de l’une des personnes enlevées a été retrouvé un peu plus tard ainsi que la voiture incendiée.
nuit du lundi 16 au mardi 17 novembre
Huit personnes ont été assassinées et dix autres blessées par un « groupe de terroristes » à Khemis Miliana, à cent kilomètres à l’ouest d’Alger. La plupart des victimes ont été égorgées et leurs maisons brûlées.
mardi 17 novembre
Cinq militaires ont été tués dans la région de Médéa, leur convoi ayant été attaqué par un groupe islamiste armé. Selon la presse, les services de sécurité craignent que « les réseaux terroristes aient réussi à se réorganiser et à procéder à de nouveaux recrutements ».
jeudi 19 novembre
Le Parlement européen a voté une résolution menaçant l’Algérie de ne pas donner suite à l’accord d’association avec l’Union européenne si la liberté de la presse n’y est pas garantie.
dimanche 29 novembre
Une embuscade tendue près de Tizi-Ouzou, dans la soirée, a coûté la vie à deux policiers dont le véhicule a sauté sur une mine artisanale. Quatre autres membres des forces de l’ordre ont été blessés par balles lors de l’échange de coups de feu qui a suivi et qui s’est prolongé, selon des témoins, pendant près d’une demi-heure.
nuit du mardi 1er au mercredi 2 décembre
Douze personnes ont été assassinées près de Tipaza, à 70 kilomètres à l’ouest d’Alger.
jeudi 3 décembre
Un attentat à la bombe a fait 15 morts et 25 blessés sur un marché de Khemis Miliana, à 100 kilomètres à l’ouest d’Alger.
vendredi 4 décembre
4 personnes ont été tuées et 30 blessées à Mascara par l’explosion d’une bombe de fabrication artisanale.
du vendredi 4 au samedi 5 décembre
12 personnes, dont 8 villageois, ont été assassinées par des islamistes armés dans la région de Bouira. Depuis cinq jours, plus de 50 personnes ont ainsi été tuées et près de 70 blessées dans des attentats à la bombe et des massacres.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 décembre
Sept personnes ont été assassinées à Meran, à l’ouest d’Alger.
nuit du mardi 8 au mercredi 9 décembre
Un nouveau massacre a eu lieu à Tadjena, près de Chlef, à 200 kilomètres à l’ouest d’Alger. Officiellement, 45 personnes ont été assassinées là. De plus, selon un député, 8 femmes ont été enlevées. Cette tuerie est la plus importante depuis mars. Près de 120 personnes ont été assassinées en une semaine.
samedi 12 décembre
Quatre ouvriers agricoles ont été égorgés à Ahmeur El-Aïn, près de Tipaza, à 70 kilomètres à l’ouest d’Alger.
dimanche 13 décembre
110 corps ont été exhumés en quinze jours du charnier de la ferme Hafiz, à 35 kilomètres au sud d’Alger. Les recherches vont se poursuivre.
lundi 14 décembre
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a présenté sa démission au président Zeroual. Smaïl Hamdani (68 ans) lui succède. Il a entamé des consultations discrètes pour la formation de son cabinet, un gouvernement de « large consensus » dont la tâche première sera d’apaiser le front social et d’organiser l’élection présidentielle.
jeudi 17 décembre
L’ancien ministre des Affaires étrangères Bouteflika sera le candidat du FLN à la prochaine élection présidentielle.
samedi 19 décembre
Smaïl Hamdani a formé son équipe gouvernementale avec seulement trois nouveaux ministres. Il s’agit d’Abdelmalek Sellal à l’Intérieur, d’Abdelaziz Rahabi à la Communication et à la Culture, de Ghouti Mekmacha à la Justice.
nuit du dimanche 20 au lundi 21 décembre
8 militaires ont été tués et 15 autres blessés dans une embuscade tendue par un groupe armé islamiste dans la région de Miliana, à 120 kilomètres à l’ouest d’Alger. Les assaillants se sont emparés de six fusils d’assaut Kalachnikov, de 32 chargeurs et de tenues militaires, avant de s’enfuir vers une forêt proche.
vendredi 25 décembre
L’un des partis islamistes autorisés, le Ennhada, apporte son soutien au candidat officieux du FLN, Abdelaziz Bouteflika.
samedi 26 décembre
En annonçant officiellement une candidature qui ne faisait plus de doute depuis sa désignation, dix jours plus tôt, par le FLN, Abdelaziz Bouteflika, fait un retour au premier plan sur la scène politique.
dimanche 27 décembre
19 personnes ont été tuées lors de l’attaque, par un groupe islamiste, d’un village à 120 kilomètres d’Alger, Beni Amrane, dans la soirée. Selon des témoins, les forces de sécurité présentes dans la ville voisine d’El-Khémis, ont été immobilisées au même moment par une attaque au mortier artisanal qui a fait une vingtaine de blessés.
lundi 28 décembre
L’ancien Premier ministre Mouloud Hamrouche a annoncé, officieusement, sa propre candidature au scrutin présidentiel. Il attend la fin de ses contacts pour s’afficher officiellement.
mercredi 30 décembre
Trois policiers en faction devant une mosquée à Draa en-Mizaine, en Kabylie, ont été abattus.
jeudi 31 décembre
Dans la soirée, les islamistes ont frappé les forces de sécurité à Oran. Selon le journal Alger Liberté, un groupe armé a tué au moins neuf militaires dans une embuscade dans un quartier périphérique de la ville.
1999
nuit du vendredi 1er au samedi 2 janvier
Les islamistes armés ont massacré les 22 membres d’une famille nomade d’éleveurs de bétail à Oued el-Atchane, dans la région de Saïda (à 450 kilomètres au sud-ouest d’Alger). Depuis le début du Ramadan, au moins 80 personnes ont été assassinées à travers le pays.
lundi 4 janvier
Le Premier ministre Smaïl Hamdami a présidé la première réunion de la commission nationale de préparation de l’élection présidentielle. Elle est composée de sept ministres, d’un représentant du ministère de la Défense et d’un conseiller à la présidence.
mardi 5 janvier
Smaïl Hamdami a dévoilé dans le journal Le Matin les grandes lignes de sa politique. Il n’a pas l’intention de changer de cap économique par rapport à son prédécesseur, dont il poursuivra les réformes : il assure pouvoir créer 1,2 million d’emplois cette année. La lutte contre le terrorisme sera aussi l’un de ses premiers soucis. Parallèlement, son programme mentionne des « avancées significatives » sur les droits de l’homme et promet que le gouvernement « veillera à assainir définitivement le dossier des personnes déclarées disparues ». Enfin, il insiste surtout sur les conditions propres à rendre crédible la prochaine élection présidentielle.
jeudi 7 janvier
A moins de quatre mois de l’élection présidentielle, le rôle de l’armée dans la vie politique est au centre des débats. Elle est particulièrement accusée de « soutenir » le candidat Abdelaziz Bouteflika.
dimanche 10 janvier
L’ancien chef du gouvernement algérien de 1992 à 1993, Belaïd Abdesselam (70 ans) a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle anticipée.
du mercredi 13 au vendredi 15 janvier
Onze personnes ont été tuées dans des attentats attribués aux islamistes armés.
du vendredi 15 au samedi 16 janvier
14 personnes ont été tuées dans des attentats attribués à des groupes islamistes. Le drame le plus important s'est produit dans la soirée du 16 janvier, à Oued Djemaa, dans la région d'Aïn Defla, où six bergers ont été égorgés. Au total, on estime à plus de 150 les victimes du terrorisme pendant le mois de ramadan qui vient de s’achever. Il y avait eu plus de 1 200 tués en janvier.
mardi 19 janvier
Selon les journaux algériens, une quinzaine de militaires ont été tués ces derniers jours dans plusieurs embuscades.
dimanche 24 janvier
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations : à Alger, l’Algérie a été battue par la Tunisie un but à zéro.
mardi 26 janvier
Tahar Benbaïbèche, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique au pouvoir, a été destitué par le Conseil national de son parti et remplacé par Ahmed Ouyahia, l’ancien chef du gouvernement. Sa mise à l’écart est le résultat de son hostilité à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle.
vendredi 29 janvier
Chiekh Abdallah Djallabah, qui vient de fonder le Mouvement de la réforme nationale, a annoncé, à Alger, sa candidature à l’élection présidentielle d’avril. La nouvelle formation est issue de la dissidence du parti islamiste Ennahda, en raison d’un désaccord sur la candidature de Bouteflika.
samedi 30 janvier
Dans une déclaration commune, le FFS, le Hamas, le Nahdha, le Parti des travailleurs (trotskiste de Louisa Hannoune) et une tendance du RND se sont regroupés pour exiger « des conditions minimales pour un scrutin (présidentiel) acceptable ». Ils ont exigé le respect de « la neutralité des institutions de l’Etat et l’attachement au rôle constitutionnel de l’armée, ainsi que le refus de toute action sous son couvert ».
dimanche 31 janvier
Un nouveau candidat à l’élection présidentielle s’est fait connaître : il s’agit de Mokdad Sifi (59 ans), chef du gouvernement en 1994-1995.
mardi 2 février
Hocine Aït Ahmed est arrivé à Alger en provenance de Paris. Il a été accueilli par quelques centaines de militants et de responsables du FFS aux cris de « Aït Ahmed président » et « Algérie libre et démocratique ».
Selon la presse, 40 islamistes armés ont été tués lors d’un ratissage des forces de sécurité qui vient de s’achever dans la région de Bouira, à 120 kilomètres à l’est d’Alger. Cette opération, lancée il y a une dizaine de jours, a en outre permis l’arrestation de cinq islamistes armés et la libération de sept jeunes filles.
jeudi 4 février
Le RCD de Saïd Sadi, très implanté en Kabylie, a appelé, à Alger, au boycottage de l’élection présidentielle anticipée d’avril. La Convention nationale du RCD, qui refuse tout compromis avec les islamistes, estime qu’il n’y a pas de « garanties de transparence » suffisantes « pour un scrutin juste ».
vendredi 5 février
Hocine Aït-Ahmed a été acclamé par 10 000 partisans à Alger. La candidature à la présidence de ce chef historique de la guerre d’indépendance et opposant de toujours risque de brouiller les cartes d’un jeu truqué et de fausser les calculs du pouvoir.
vendredi 12 février
En convoquant, dans la soirée, le corps électoral pour le 15 avril, le président Zeroual s’est engagé à assurer la « régularité et la transparence du scrutin » présidentiel. Mais l’opposition attend des mesures concrètes.
vers le vendredi 19 février
Abdelaziz Bouteflika a dû être hospitalisé d’urgence à Genève (Suisse).
dimanche 21 février
Cheikh Mahfoud Nahnah, dirigeant du premier parti islamiste légal, le MSP, a confirmé sa candidature, attendue, aux élections présidentielles.
jeudi 25 février
Six candidats de diverses tendances à l’élection présidentielle (Louiza Hannoune, Hocine Aït-Ahmed, Mahfoud Nahnah, Abdellah Djaballah, Taleb Ibrahimi et Mouloud Hamrouche) ont adopté une « charte électorale » visant à éviter la fraude qui a marqué les scrutins précédents. Ils proposent des mesures de détente, notamment la levée de l’Etat d’urgence et la présence d’observateurs internationaux.
dimanche 28 février
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Monrovia, le Liberia et l’Algérie ont fait match nul un à un. C’était la première fois que ces deux sélections se rencontraient.
fin février
Quatre personnes ont été tuées et vingt autres blessées par une explosion dans un restaurant de El-Khémis, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alger.
jeudi 4 mars
A 40 jours de l’élection présidentielle, l’Algérie a connu une nouvelle flambée de violence. En une semaine, 39 personnes ont été tuées. Des voyageurs, un groupe de jeunes, des militaires, des femmes et des enfants dans un hameau… Une dizaine d’actions terroristes sont ainsi attribuées à des groupes armés islamiques qui auraient tendu des embuscades sur les routes ou attaqué des villages de nuit.
vendredi 5 mars
Le président Zeroual veut faire de l’élection présidentielle un « exemple d’honnêteté, de sincérité et de liberté. C’est le président de la Commission de surveillance du scrutin qui l’a dit à la radio. Le chef d’état-major de l’armée, de son côté, assure que l’armée ne s’impliquera pas dans le scrutin et que son rôle se limiterait à en garantir la sécurité.
dimanche 7 mars
16 militaires, dont un capitaine, ont été tués dans une embuscade, dans la matinée, près de Bouira, à 120 kilomètres au sud d’Alger. Les assaillants, un groupe armé présumé islamiste, ont blessé une vingtaine d’autres soldats et emporté une dizaine de fusils d’assaut pris à leurs victimes.
mardi 9 mars
Deux personnes ont été tuées, dans la matinée, par l’explosion d’une bombe près d’un collège, à El-Khémis, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alger. L’attentat a fait 25 blessés.
vendredi 12 mars
Le Conseil constitutionnel a publié la liste officielle des candidats à l’élection présidentielle d’avril. Sur onze postulants, sept ont obtenu les 75 000 signatures de parrainage. L’islamiste « modéré » Mahfoud Nahnah a été éliminé de la course. Motif : non participation à la guerre d’indépendance.
Ministres et responsables du pétrole de cinq pays (Arabie Saoudite, Venezuela, Algérie, Iran et Mexique) ont annoncé, à La Haye (Pays Bas), une réduction de leur production de pétrole de plus de deux millions de barils, à partir du 1er avril.
nuit du vendredi 12 au samedi 13 mars
Six personnes, dont trois enfants, ont été assassinées dans la région de Tipaza, portant à plus de 100 le nombre de morts depuis le début du mois de mars.
nuit du dimanche 14 au lundi 15 mars
Six personnes ont été assassinées et dix autres blessées par des terroristes à Sidi El-Khebir, près de Blida.
jeudi 18 mars
A Genève, la mission algérienne auprès de l’ONU a annoncé que le Comité international de la Croix-Rouge était de nouveau autorisé à visiter les prisons du pays. Les visites du CICR étaient suspendues depuis six ans.
nuit du jeudi 18 au vendredi 19 mars
Un nouveau massacre attribué aux extrémistes islamistes a fait dix victimes dans la région d’Aïn Défla. Une tuerie qui porte à 160 le nombre de victimes enregistrées depuis le début du mois.
nuit du mardi 23 au mercredi 24 mars
Neuf personnes ont été assassinées près de Blida.
jeudi 25 mars
Les sept candidats à l’élection présidentielle anticipée du 15 avril ont officiellement commencé leur campagne électorale, en Province.
lundi 29 mars
Dans un entretien accordé au journal français Le Monde, Abdelaziz Bouteflika affirme qu’il est un « candidat libre et indépendant ». Pour autant, il se demande « de quel droit on s’obstine à vouloir contester aux militaires, sur qui pèse la lourde responsabilité de la défense de l’Etat républicain et de lutter contre le terrorisme, la possibilité d’apprécier la fiabilité de tel projet d’un candidat.
début avril
L’instance exécutive du FIS à l’étranger, présidée par le cheikh Rabah Kébir, a appelé à voter pour Taleb Ibrahimi.
samedi 3 avril
Hocine Aït Ahmed a été victime d’un « léger malaise cardiaque ». Il a annulé les déplacements qu’il devait faire en Kabylie. Son directeur de campagne, Djamel Zenati, affirme que son état de santé n’inspire « aucune inquiétude ».
nuit du samedi 3 au dimanche 4 avril
22 militaires pris dans une embuscade, près de Blida, ont été tués par un groupe d’islamistes armés. Cet accrochage, au cours duquel une douzaine d’islamistes ont été abattus, est l’un des plus importants de ces derniers temps. Il a eu lieu à moins de 50 kilomètres d’Alger, dans la plaine agricole de la Mitidja, et alors que l’armée, la gendarmerie et la police ont renforcé leur dispositif de sécurité autour de la capitale.
mardi 6 avril
Djamel Zenati a fait savoir que l’état de santé d’Hocine Aït-Ahmed s’est « nettement amélioré ». Le président Zéroual s’est rendu à son chevet.
jeudi 8 avril
Les quatre partis de l’Alliance national-islamiste ont signé un « programme commun » de gouvernement.
Fondée en 1997, la compagnie aérienne Tassili Airlines effectue son premier vol entre Hassi Messaoud et Alger. Elle appartient à 51 % à la Sonatrach et à 49 % et à Air Algérie (100 % Sonatrach depuis 2005).
vendredi 9 avril
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations à Annaba, l’Algérie a battu le Liberia quatre buts à un.
samedi 10 avril
Les 680 000 Algériens vivant en France ont commencé à voter.
lundi 12 avril
Les opérations électorales anticipées ont commencé au Sahara, dans les casernes et dans les administrations. Le FIS appelle le prochain chef de l’Etat à être le Président « de tous les Algériens » et à modifier la politique du régime à l’égard de l’opposition, selon un communiqué signé de l’émir national de l’Armée islamique du salut, Madani Mezerag.
Treize personnes ont été massacrées près de Mascara.
mardi 13 avril
Dans la soirée, six des sept candidats à l’élection présidentielle (Aït-Ahmed, Hamrouche, Taleb Ibrahimi, Djallabah, Sifi et Khatib) ont demandé l’annulation des premiers votes intervenus, la veille, dans le grand Sud saharien et dans les casernes, en raison, disent-ils, de « fraudes massives » sur lesquelles ils déclarent disposer d’« information sûres ».
mercredi 14 avril
Coup de théâtre : six des sept candidats à la présidence algérienne se sont retirés du scrutin. « Une opération de fraude a commencé, ont-ils affirmé, au Sahara et dans les casernes ». Ils ont annoncé qu’ils ne reconnaîtront pas « la légitimité des résultats » de cette élection. Ils avaient aussi demandé une audience au président Zéroual, ce qui leur a été refusé. S’adressant dans la soirée à la nation par un discours télévisé, le chef de l’Etat a annoncé que l’élection présidentielle est maintenue malgré ce retrait ; il a appelé les Algériens à aller voter massivement Désormais seul candidat, Abdelaziz Bouteflika a fait savoir qu’il rejetait le principe d’observateurs étrangers pour vérifier la régularité du scrutin. En fin de journée, des voitures de sympathisants des six candidats commençaient à sillonner certains quartiers de la capitale et à appeler, par haut-parleur, les Algérois à ne pas aller voter.
jeudi 15 avril
Election présidentielle : officiellement, la participation a été de 60,25 %, alors que peu de bureaux de vote ont vu beaucoup de votants. La plus forte abstention a eu lieu en Kabylie. La journée s’est déroulée sans incident majeur ; la plupart des commerçants avaient baissé les rideaux de leurs magasins, certains pour protester « contre la fraude électorale ». Le FFS de Hocine Aït-Ahmed a appelé à une « marche de protestation » pour le 16 avril, à 14 heures, dans les rues d’Alger. Pour les autorités, toute manifestation qui risque « de troubler l’ordre public » reste interdite. Dans la soirée, Mouloud Hamrouche s’est prononcé pour un retrait de Bouteflika.
vendredi 16 avril
Elu par quatre électeurs sur dix - selon les chiffres officiels -, Abdelaziz Bouteflika a accepté le verdict des urnes. Il a promis de rétablir « la concorde ». Bouteflika a recueilli 7 442 139 voix sur 10 085 277 exprimés et 17 494 136 inscrits. Chiffres aussitôt contestés par Mouloud Hamrouche (3 %), pour lequel il y a eu 80 % de non-votants. Ahmed Taleb Ibrahimi (12,53 %) a réclamé une nouvelle élection « le plus tôt possible ». Une « marche pacifique » contre la « dictature » organisée à l’appel du FFS a été dispersée, sans ménagement, à Alger, par un important dispositif policier. Il y a eu plusieurs dizaines d’interpellations.
mardi 20 avril
Alors que le Conseil constitutionnel officialisait la « victoire » de Bouteflika, la grève générale, décrétée par le Mouvement culturel berbère, a été massivement suivie en Kabylie. Tizi-Ouzou était ville morte. A l’université, les étudiants ont envahi le campus. Des milliers de Kabyles se sont aussi rassemblés devant la tombe du chanteur Lounès Matoub, tué le 25 juin 1998. Par ailleurs, le FIS, dans un communiqué publié à Londres et signé d’Abassi Madani, le chef historique assigné à résidence à Alger, estime le résultat de l’élection « illégitime ». Mais il appelle le pouvoir et l’opposition à une « juste réconciliation nationale » permettant de « mettre fin au bain de sang ».
dimanche 25 avril
Le gouvernorat d’Alger a interdit (sans explication) la manifestation prévue pour le 26 avril à Alger par les cinq anciens candidats à la présidentielle, pour protester contre « la fraude massive » lors de l’élection présidentielle
lundi 26 avril
Le pouvoir a déployé les grands moyens pour dissuader toute participation à la manifestation interdite prévue par l’opposition à Alger. Des dizaines de policiers antiémeute quadrillaient la capitale ; tous les accès à la place du 1er Mai étaient bouclés. Les cinq candidats ne renoncent pas pour autant à dénoncer les méthodes du pouvoir. Ils envisagent d’organiser une marche le 6 mai et un meeting, le 7 mai, à Alger.
mardi 27 avril
Abdelaziz Bouteflika a officiellement pris ses fonctions présidentielles. Il a affirmé sa volonté de « rassembler tous les Algériens, des islamistes aux athées », dans un « gouvernement d’union nationale ». De son côté, Mouloud Hamrouche a annoncé la création d’un nouveau parti.
mercredi 5 mai
Une bombe a explosé sur les monts Sabra, dans l’extrême ouest algérien.
jeudi 6 mai
Une embuscade a été tendue par un groupe armé à Larbatache, dans le département de Boumerdès (Est).
vendredi 7 mai
Une bombe a explosé près de Lakhdaria, à 70 kilomètres à l’est d’Alger. Les attentats des trois derniers jours ont fait trois morts, dont deux membres des forces de sécurité, et sept blessés, dont quatre militaires.
dimanche 9 mai
Le quotidien gouvernemental El-Moudjahid a publié un article fixant trois conditions au redémarrage des relations franco-algériennes : la fin de l’interférence de la France dans les affaires algériennes ; l’assouplissement de la politique française des visas concernant des Algériens voulant se rendre en France ; la levée du « boycott de la desserte » d’Alger par Air France.
mardi 11 mai
Le consulat de France en Algérie a annoncé une nouvelle procédure administrative. A partir du 15 mai, il ne sera plus la peine d’écrire à Nantes pour obtenir des visas pour la France (comme c’était le cas depuis 1994) ; les Algériens adresseront leurs dossiers directement au consulat d’Alger. Ceux-ci transiteront ensuite par la valise diplomatique. Le délai de réponse devrait ainsi être ramené de plus de deux mois à quelques semaines.
vendredi 14 mai
Le « Mouvement algérien des officiers libres » (MAOL, pro-islamiste) affirme qu’une centaine d’officiers de l’armée algérienne ont été arrêtés après la publication, sur un site Internet des « vrais résultats » de l’élection présidentielle du 15 avril. Le MAOL affirmait qu’il n’y avait eu que 23,03 % de participation au scrutin au lieu des 60,25 % officiels. En conséquence, le mouvement appelle les militaires à la désobéissance.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné le principal accusé du procès d’onze islamistes présumés du GIA algérien, Farid Melouk, a 9 ans de prison. Deux autres accusés ont été condamnés à cinq ans de prison.
nuit du mardi 18 au mercredi 19 mai
Sept personnes - six enfants et leur mère - ont été assassinées et deux autres blessées, à Bekkar, à 120 kilomètres au sud d’Alger. Les assaillants ont également enlevé trois femmes. Les forces de sécurité ont engagé aussitôt des poursuites, mais quatre militaires ont été blessés par une bombe : les islamistes avaient piégé la route.
mercredi 19 mai
A Bab el-Oued, à Alger, l’explosion d’un colis piégé, dans la matinée, a blessé dix-sept personnes, dont une femme grièvement atteinte.
nuit du vendredi 21 au samedi 22 mai
Dix membres de deux familles ont été tués et trois autres blessés au hameau d’Aïn Mouled, à Si Mahdjoub, près de Médéa. Une vingtaine d’assaillants ont attaqué, vers minuit, le hameau. Devant la riposte des villageois, les assaillants ont pris la fuite, mais en laissant des bouteilles de gaz. Leur explosion a provoqué la tuerie.
samedi 29 mai
Bouteflika a tenu son premier discours à la nation depuis son investiture, en avril. Comme son prédécesseur, il a estimé que la justice devait s’appliquer dans toute sa rigueur à la « barbarie criminelle » des islamistes armés. Pourtant, il a tendu la main à ceux qui ont été « pris dans la tourmente, mais dont la conscience a réprouvé les voies de la violence aveugle ». Dans son discours, qui a duré plus de deux heures, il a dressé un bilan peu reluisant du pays. Il a promis des réformes dans les domaines de l’éducation, de la justice et de l’économie. Ce discours a été tenu dans un arabe si pur que même certains universitaires l’ont mal compris par moment.
dimanche 30 mai
Six membres d’un groupe d’autodéfense ont été tués et quatre blessés dans une embuscade tendue par des islamistes. Ces miliciens ont été pris sous le feu d’armes automatiques, alors qu’ils circulaient en voiture à proximité de Djelfa. Une personne a également été tuée et cinq autres blessées, dans la matinée, à Alger. Selon la presse algérienne, ces attaques portent à plus de cinq cents le nombre de tués, depuis le début de mars, dans des violences liées aux élections islamistes.
mardi 1er juin
21 islamistes armés ont été tués, ces derniers jours, dans deux opérations conduites par les forces de sécurité, a rapporté les quotidiens d’Alger. 9 hommes du GIA d’Antar Zouabri ont été abattus à Mellaha, au cœur de la plaine de la Mitidja. 12 autres l’ont été dans le ratissage lancé par l’armée, il y a une semaine, dans les Aurès, contre le maquis de l’émir Abou Ibrahim.
nui du vendredi 4 au samedi 5 juin
19 personnes ont été tuées et 4 blessées à Sidi Ahmed Drouina, près de la ville thermale de Bouhaninfia, dans la région de Mascara. Ces meurtres sont les plus importants depuis l’élection de Bouteflika.
dimanche 6 juin
L’émir de l’Armée islamique du salut (AIS, branche armée du FIS), Madani Mezrag, a annoncé que son mouvement déposait « définitivement » les armes. En réponse, le président Bouteflika envisage une loi, sans doute d’amnistie. Depuis octobre 1997, les 2 000 hommes de l’AIS étaient cantonnés dans des campements à Jijel, Chlef et Larbâa, surveillées, de loin, par l’armée qui assurait leur ravitaillement. Pour « endiguer l’action des criminels déviationnistes », Mezrag a offert ses services dans le cadre du « plan d’action convenu avec le commandement de l’Armée nationale populaire », en septembre 1997.
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Tunis, la Tunisie a battu l’Algérie deux buts à zéro.
mercredi 9 juin
Dans un communiqué diffusé par le réseau satellite de la télévision du Qatar, une cinquantaine de prédicateurs musulmans exhortent « l’ensemble des groupes armés en Algérie à suivre le pas courageux » de l’AIS. Ces prédicateurs, appréciés dans le monde musulman, donnent leur bénédiction et accordent leur appui à la « décision intelligente adoptée par le président Bouteflika » qui a annoncé l’examen d’un projet de loi pour « concrétiser la trêve dans le cadre d’un règlement politique global ».
jeudi 10 juin
Les députés français votent à l'unanimité le remplacement de l'expression « opération de maintien de l'ordre », qui avait cours depuis 1954, par « guerre d’Algérie ».
nuit du jeudi 10 au vendredi 11 juin
14 personnes ont été assassinées et une blessée par un groupe islamiste armée, à Sidi Naamane, près de Médéa.
vendredi 11 juin
Le chef historique du FIS, Abassi Madani, s’est prononcé, pour la première fois, pour l’arrêt - sans condition - de la violence en Algérie.
samedi 12 juin
Le président Bouteflika a indiqué qu’il aurait recours au référendum si la loi sur la « réconciliation nationale » - avec amnistie - n’était pas acceptée par le Parlement. En cas de référendum négatif, il quitterait le pouvoir.
mercredi 16 juin
D’après les journaux d’Alger, trois civils et un garde communal ont été tués dans l’explosion de deux bombes.
du mercredi 16 au jeudi 17 juin
Sept islamistes armés ont été tués par les forces de sécurité. Parmi les victimes figure Omar Chaouch, trente ans, considéré comme un adjoint du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).
jeudi 17 juin
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Alger au cri de « Pas de dialogue, pas de clémence pour le terrorisme ». Brandissant les photos de leurs proches assassinés, les manifestants ont demandé au président Bouteflika de n’accorder aucune amnistie en échange du dépôt des armes par l’AIS. Selon la presse algéroise, une quinzaine d’ « émirs » du GSPC s’apprêteraient à renoncer à la lutte armée.
samedi 19 juin
Quatre gardes communaux ont été tués et 17 autres blessés par une bombe, à Ighzer Oumeziane, à 120 kilomètres au sud-est d’Alger. L’engin a explosé au passage d’une patrouille dans ce village forestier proche de Bouira.
dimanche 20 juin
Signe du dégel entre Paris et Alger, le ministre français de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, a été reçu par le nouveau président Abdelaziz Bouteflika. Aucun ministre français n’avait pu faire le voyage d’Alger depuis trois ans.
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Annaba, l’Algérie a battu l’Ouganda deux buts à zéro.
mardi 22 juin
Le GIA s’en est pris violemment, dans un communiqué, aux partisans de la trêve décidée par l’AIS. Le GIA, qui affirme être « le seul cadre légitime de la guerre sainte en Algérie », annonce qu’il va la « poursuivre en usant du langage du fer et du feu contre les apostats et les mécréants ». Il menace d’intensifier ses attentats à l’étranger comme en Algérie.
En 1999, Paris accordera environ 150 000 visas aux Algériens désireux de ses rendre en France, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine. 57 000 visas avaient été délivrées en 1997, 85 000 en 1998.
jeudi 24 juin
La police a chargé 15 000 manifestants qui défilaient aux cris de « Pouvoir assassin ! » dans les rues de Tizi Ouzou. La capitale de la Kabylie réclamait la vérité sur la mort du chanteur Lounès Matoub, tué il y a tout juste un an.
samedi 26 juin
Le président Bouteflika a annoncé qu’il gracierait des milliers d’islamistes à l’occasion de la fête de l’Indépendance le 5 juillet. Le président a exclu de cette grâce les personnes coupables de crimes de sang et de viol.
dimanche 27 juin
Le GIA promet un « bain de sang » à la Belgique si elle ne libère pas d’ici 20 jours ses militants qu’elle détient et ceux qu’elle a extradés. Cette menace est contenue dans un communiqué publié par le quotidien égyptien Al Hayat.
mardi 29 juin
Le président Bouteflika a présenté au premier Conseil des ministres qu’il présidait son projet de loi sur la « Concorde civile ». Le chef de l’Etat prévoit l’absence de poursuite contre des islamistes armés n’ayant pas de sang sur les mains et des remises de peines pour ceux qui se rendront spontanément. Lors de la même réunion, le président a démis de ses fonctions le ministre de la Communication et de la Culture, Abdelaziz Rahabi, auquel il reproche d’avoir organisé des fuites sur ce projet.
mercredi 30 juin
Le Parlement a commencé à débattre sur le projet de loi présidentiel sur la « Concorde civile ».
jeudi 1er juillet
Un colis a explosé dans la soirée à Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger, blessant légèrement des passants. Le quartier est proche du stade où se jouait la coupe d’Algérie de football, à laquelle assistait le président Bouteflika.
du samedi 3 au dimanche 4 juillet
Le GIA a provoqué deux attentats tuant sept personnes dont quatre militaires.
dimanche 4 juillet
A l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance (5 juillet), le président Bouteflika a gracié plusieurs milliers d’ « islamistes », à l’exception toutefois de ceux qui se sont « rendus coupables de crimes de sang et de viols ». Le chef du FIS, Abassi Madani, va également retrouver plus de liberté de mouvement. Pour Ali Belhadj, le numéro deux du FIS, les choses semblent plus compliquées : les autorités tenteraient en vain de le convaincre d’accepter le processus de réconciliation. Devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Smaïl Hamdani a présente le projet de loi sur la « Concorde civile ». L’Algérie semble s’installer progressivement dans un climat d’après-guerre. Dans la soirée, 150 000 Algérois ont assisté au concert, le premier depuis dix ans, de Cheb Mami, la star internationale de la musique raï.
lundi 5 juillet
S’adressant dans la soirée à la nation à l’occasion du 37e anniversaire de l’indépendance, le président Bouteflika a manifesté un certain optimisme, assurant que l’Algérie vivait « certainement les dernières manifestations » des violences qui l’ont frappées depuis 1992. Certains des détenus graciés la veille par le président sont sortis de la prison de Serkadji. En majorité, les bénéficiaires de cette grâce sont des membres de réseaux de soutien aux groupes armés. Combien seront-ils concernés : de 5 000 à 15 000 selon la presse algérienne.
mercredi 7 juillet
Dans un entretien accordé à Radio France Internationale, le président Bouteflika a laissé entendre que la libération du chef « historique » du FIS, Abassi Madani, n’était pas d’actualité. De même, il a estimé que ce n’était pas le bon moment de lever l’état d’urgence ».
jeudi 8 juillet
La loi sur la « concorde civile » a été adoptée par les députés à une très forte majorité. Le président Bouteflika, de son côté, modère ses ardeurs généreuses envers sa « droite » islamiste de peur de mécontenter sa « gauche » laïque.
lundi 12 juillet
Ouverture à Alger du 35e sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Une quarantaine de chefs d’Etat ou de gouvernement se retrouvent pendant trois jours pour se pencher sur les multiples conflits qui ensanglantent le continent africain (Sierra Leone, Congo-Kinshasa, Ethiopie-Erythrée). Avec ce sommet, l’Algérie reprend sa place sur la scène internationale puisqu’elle va assurer pendant un an la présidence de l’Organisation, succédant ainsi au Burkina Faso. Le président Bouteflika, à la tribune, a dénoncé l’embargo aérien qu’observent les compagnies aériennes depuis décembre 1994
mercredi 14 juillet
Fin du sommet de l’OUA à Alger. Les 45 chefs d’Etat et de gouvernement ont adopté une « Déclaration d’Alger » condamnant désormais le recours unilatéral à la force comme mode de règlement des différends sur le continent. Le texte réaffirme l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Ce document réaffirme également le principe de non-ingérence. Le président algérien Bouteflika a accepté le principe d’un commandement algérien pour la Commission militaire conjointe chargée de superviser l’accord de cessez-le-feu au Congo-Kinshasa.
samedi 17 juillet
Une organisation inconnue, « le groupe des vengeurs », menace de représailles les repentis islamistes graciés par le gouvernement ainsi que leurs familles. Ses menaces ont été placardées dans la banlieue sud-est d’Alger, sous forme d’affiches manuscrites qui ont été rapidement arrachées par les forces de sécurité.
dimanche 18 juillet
Dans la soirée, le président Bouteflika a brisé un tabou de taille en prononçant un discours intégralement en français, retransmis par l’unique chaîne de télévision publique, sans doublage ni sous-titres. Pour le chef de l’Etat, c’est un signe fort destiné aux élites francophones marginalisées par la loi sur l’ « arabisation totale de la vie publique », en vigueur depuis un an.
Le numéro deux du FIS, Ali Belhadj, condamné à 12 ans de prison en 1992, demande sa libération avant de décider s’il s’associe à la politique de « concorde civile » du président Bouteflika. Il a fait sortir de prison une lettre adressée aux membres de l’AIS leur conseillant « d’observer la trêve sans faire de concessions pour gagner du temps et reprendre des forces ».
nuit du dimanche 18 au lundi 19 juillet
16 personnes ont été tuées à Sidi Rabie, près de Médéa, région où sont installés des éléments du GIA d’Antar Zouabri. Les islamistes ont fait irruption dans un hameau, tuant neuf personnes de deux familles à l’arme blanche, puis, sur le chemin du retour, ils en ont tué quatre autres dans un hameau où se déroulait une fête. Une bombe artisanale placée sur le passage d’un groupe de militaires a également fait trois morts.
samedi 24 juillet
Deux militaires et un civil ont été tués à Tizi Ouzou, en Kabylie, et à Jijel, dans l’est.
dimanche 25 juillet
Le président Bouteflika a assisté, à Rabat, aux obsèques du roi Hassan II. Le président algérien en a profité pour rencontrer son homologue français, Jacques Chirac, et le Premier ministre israélien, Ehud Barak. Ce dernier « entretien de politesse », inimaginable il y a quelques semaines, est une première entre hauts responsables des deux pays.
mardi 27 juillet
Selon la presse algéroise, deux attentats imputés à des islamistes armés ont fait récemment cinq tués et trois blessés à Djelfa (à 270 kilomètres au sud d’Alger) et à Bouira (à 120 kilomètres à l’est).
jeudi 29 juillet
Le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, est arrivé à Alger pour une visite de deux jours. Il a été accueilli par son homologue algérien, Ahmed Attaff. Un premier pas vers la reprise de « relations sereines » entre les deux pays.
vendredi 30 juillet
Le président Bouteflika et le Premier ministre Smaïl Hamdani ont reçu Hubert Védrine. Les principaux dirigeants du pays parlent d’une « relance forte » des relations franco-algériennes.
Sept membres d’un groupe de légitime défense ont été tués et trois grièvement blessés dans l’explosion d’une bombe à El-Mlihia, dans la région de Djelfa.
du samedi 31 juillet au dimanche 1er août
Des attentats ciblant des militaires et des milices d’autodéfense ont fait au moins 18 morts et 14 blessés.
dimanche 1er août
La date du référendum sur la « concorde civile » a été fixée au 16 septembre.
lundi 2 août
Le président Bouteflika, dans un discours télévisé, dans la soirée, a appelé les Algériens à dire « oui à la paix » le 16 septembre lors du référendum sur « la concorde civile ». Il espère une participation « en masse » lors de ce « rendez-vous de l’espoir ».
jeudi 5 août
Le président Bouteflika effectuera une visite en France en septembre, au cours de laquelle il rencontrera le président Jacques Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin.
6 personnes ont été tuées et 61 blessées dans l’explosion d’une bombe à Hassi Bahbah (à 270 kilomètres au sud d’Alger).
lundi 9 août
Six bergers ont été assassinés par des groupes armés islamistes dans les régions de Boumerdès (à 50 kilomètres à l’est d’Alger) et Aïn Defla (180 km à l’ouest). La recrudescence des violences a fait au moins 400 morts et plus de 100 blessés dans le pays depuis trois jours.
jeudi 12 août
Les attentats islamistes ont fait près de 50 morts et plus de 100 blessés en une semaine. En Kabylie, ils sont attribués au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) d’Hassan Hattab, actuellement dirigé par Abdelmajid Dichou. Dans les autres régions, notamment à l’ouest d’Alger, ils seraient l’œuvre du GIA d’Antar Zouabri.
nuit du samedi 14 au dimanche 15 août
29 voyageurs ont été assassinés par un groupe d’islamistes armés à un faux barrage dressé à Benu Ounif, dans la région de Béchar, à 1 000 kilomètres au sud-ouest d’Alger. Ce massacre commis près de la frontière marocaine entraîne des tensions temporaires entre Rabat et Alger. En une semaine, 100 personnes ont été tuées dans des attentats.
mercredi 18 août
La campagne officielle pour le référendum du 16 septembre sur la « concorde civile » s’ouvrira le 26 août.
La presse algérienne a annoncé que le chef du GSPC, Abou Mossaab, a été liquidé par ses hommes pour avoir voulu cesser le combat.
nuit du jeudi 19 au vendredi 20 août
Un groupe armé islamiste a assassiné 17 personnes lors d’une cérémonie de circoncision qui se déroulait à Ouezra, à 80 kilomètres au sud d’Alger. Les agresseurs ont fait irruption dans l’immeuble où une famille avait accueilli ses invités pour la fête suivant la cérémonie. Ils ont égorgé l’enfant qui venait d’être circoncis ainsi que son père avant de poser une bombe dont l’explosion a provoqué l’effondrement de l’immeuble.
nuit du vendredi 20 au samedi 21 août
13 personnes ont été assassinées et neuf autres blessées. Sept membres d’un groupe de légitime défense ont été tués, vers 23 heures, dans une embuscade à Lakhdaria, à 70 kilomètres au sud-est d’Alger. Au même moment, une bombe explosait à l’entrée de la ville, faisant cinq blessés parmi les gendarmes. La même nuit, quatre jeunes hommes ont été exécutés à Constantine et deux policiers tués dans des attentats, à Dellys et Collo.
vers le mardi 24 août
L’agence France Presse a annoncé que les membres du GIA suspectés d’être à l’origine du massacre de Beni-Ounif, le 14 août dernier, « ont été arrêtés au Maroc et sont détenus par la sécurité militaire ». Le porte-parole du gouvernement marocain a démenti, mais de nombreux responsables politiques algériens affirment que le Maroc sert de sanctuaire aux groupes islamistes.
nuit du samedi 28 au dimanche 29 août
Un septuagénaire et trois de ses enfants ont été tués près de Tablat, à 70 kilomètres au sud d’Alger.
dimanche 29 août
Clôture des septièmes championnats du monde d’athlétisme à Séville. Les Etats-Unis se classent à la première place des nations avec 17 médailles, dont 10 en or, devant la Russie et l’Allemagne. L’Algérie est 34e avec une médaille de bronze.
lundi 30 août
Le président Bouteflika a limogé 20 préfets, soit près de la moitié des gouverneurs de province. Il applique ainsi la première étape d’un plan de lutte contre la corruption pour « restaurer la confiance ». D’autres fonctionnaires, notamment des magistrats et des diplomates, pourraient connaître le même sort. Les préfets (walis) qui jouissent de pouvoirs exorbitants sont souvent décriés par les Algériens qui les accusent de corruption et de clientélisme.
L’armée est parvenue à encercler un groupe armé islamiste dans la région de Saïda.
mardi 31 août
Trois ouvriers qui travaillaient à la restauration du mausolée d’un saint local, dans la région de Saïda, ont été blessés, dont l’un grièvement, par l’explosion d’une bombe. L’engin avait été dissimulé parmi les matériaux de construction.
Clôture à Amman des neuvièmes Jeux panarabes. L’Egypte termine première nation avec 264 médailles, dont 107 d’or. La Tunisie est deuxième (136 médailles, dont 38 d’or), l’Algérie troisième (93 médailles, dont 33 d’or).
jeudi 2 septembre
En visite à Tizi-Ouzou, le président Bouteflika a sèchement rejeté la reconnaissance officielle du tamazight, la langue berbère.
dimanche 5 septembre
Un avion de la compagnie italienne Alitalia s’est posé sur l’aéroport d’Alger, pour la première fois depuis plus de quatre ans, afin d’embarquer une délégation de sportifs algériens devant se rendre en Afrique du Sud.
mardi 7 septembre
Une cinquantaine de combattants du GIA, dont une douzaine de femmes et d’enfants, se sont rendus à Texena, près de Jijel (à 300 kilomètres à l’est d’Alger) pour bénéficier de la loi d’amnistie. C’est le plus important groupe d’islamistes à déposer les armes. Selon le ministère de l’Intérieur, 200 combattants islamistes l’ont déjà fait.
du mercredi 8 au vendredi 10 septembre
Neuf militaires et gendarmes ont été tués par des islamistes armés.
vendredi 10 septembre
Dans une interview accordée au quotidien français la Dépêche du Midi, le président Bouteflika assure : « Je réaliserai la paix quoi qu’il m’en coûte ». Ce même jour, de Beyrouth, l’un des dirigeants du FIS, Rabah Kébir, a appelé à voter « oui » au référendum sur la Concorde civile. Expliquant que les choses ont changé depuis l’élection du nouveau président, Rabah Kébir (condamné à mort pour un attentat meurtrier à l’aéroport d’Alger en 1993) se prononce « pour une solution politique et le rétablissement de la sécurité ».
Sept personnes - une famille d’éleveurs - ont été assassinées à l’aube, près de Hassi Bahbah.
dimanche 12 septembre
Le président Bouteflika s’est défendu de vouloir utilisé le référendum sur la « concorde civile » pour asseoir sa légitimité politique. Le chef de l’Etat a également indiqué que la clémence à l’égard des terroristes repentis pourrait se doubler de mesures de grâce présidentielle. Il a précisé que de telles décisions seraient prises au cas par cas. Selon le chef du gouvernement, Smaïl Hamdani, entre 250 et 300 islamistes armés se sont rendus aux autorités depuis la promulgation de la loi sur la concorde civile, le 13 juillet.
lundi 13 septembre
Dirigé par Ahmed Zaoui, exilé au Burkina Faso, le Conseil de coordination du FIS à l’étranger (CCFIS), groupe dissident du FIS, a fait entendre sa différence : pour lui, le référendum du 16 septembre est « biaisé » par « la nature de la question posée ». De son côté, l’instance exécutif du FIS à l’étranger, que dirige Rabah Kébir depuis l’Allemagne, a, en revanche, appelé à voter « oui » au référendum.
Le président Bouteflika s’est rendu à Oran où il a été ovationné par plus de 20 000 personnes.
mardi 14 septembre
Des milliers de jeunes insoumis au service militaire ont été amnistiés.
jeudi 16 septembre
Référendum sur la « concorde civile » : forte participation à plus de 85 %. Le oui l’a emporté massivement avec 98,6 % des votants. Avec cette reconnaissance générale, le président Bouteflika a les moyens, en principe, de mettre en œuvre les réformes qu’il souhaite pour l’Algérie. Toutefois, les Kabyles se sont une fois de plus singularisés avec un boycott plus important du scrutin : 59 % à Bejaïa, 61,7 % à Tizi-Ouzou. Alger a connu également 33 % d’abstention.
vendredi 17 septembre
« Je leur lance solennellement aujourd’hui encore un appel pour qu’ils se ressaisissent ; la loi est tolérante et, dans son immense générosité, le peuple leur a accordé sa clémence ». Tout en remerciant les Algériens de leur soutien, dans la soirée, le président Bouteflika a lancé un nouvel appel aux islamistes armés qui ne se sont pas encore rendus pour qu’ils se joignent à la concorde civile massivement approuvée par le référendum. Il a aussi brandi la menace de représailles pour ceux qui persisteraient à refuser sa « démarche de paix », se mettant ainsi « hors-la-loi ». La loi sur la concorde civile ne sera appliqué que six mois, jusqu’au 13 janvier 2000.
samedi 18 septembre
Un adolescent aurait été égorgé dans la région d’El Djelfa, à 230 kilomètres au sud d’Alger. Depuis début août, les actions des islamistes armés auraient fait près de 250 victimes.
dimanche 19 septembre
Selon la Tribune, dix-sept islamistes ont été tués par les forces de sécurité dans la région de Mouaskar, à 360 kilomètres au sud-ouest d’Alger.
lundi 20 septembre
Le président Bouteflika a assisté à New York à l’ouverture de la 54e assemblée de l’ONU.
mercredi 22 septembre
Réunion à Vienne des pays membres de l’OPEP.
vendredi 24 septembre
Le président du Comité international de la Croix-Rouge a annoncé que le CICR allait rendre visite, « dans les prochaines semaines », à des prisonniers politiques en Algérie, pour vérifier qu’ils sont traités correctement. C’est le résultat de discussions « avec le gouvernement et les militaires ». Les prisonniers visités seront essentiellement des membres du FIS, détenus pour des « raisons de sécurité ».
Cinq paysans ont été égorgés par un groupe armé dans une forêt voisine de Tipaza, à 70 kilomètres à l’ouest d’Alger. Les cinq hommes ont ensuite été mutilés à la hache. Seul un des paysans travaillant aux abords de la forêt a pu échapper au massacre et témoigner.
lundi 27 septembre
Sept personnes ont été assassinées et deux blessées, dans la soirée, par des islamistes armés qui avaient dressé un barrage près de Médéa, à 70 kilomètres d’Alger. Les deux blessés, qui ont pu s’échapper, ont réussi à donner l’alerte. L’intervention des forces de sécurité a permis de mettre le groupe armé en fuite.
mardi 28 septembre
Les Algérois ont été réveillés par une salve de coups de canon, annonçant l’accostage du bâtiment de commandement de la VIe flotte américaine, le Mount Whitney. L’amiral Daniel Murphy, qui commande la 6e flotte, a précisé que cette visite s’inscrivait « dans le cadre des relations traditionnelles entre les forces navales algériennes et américaines ». Il a été reçu, peu après, au palais présidentiel par Abdelaziz Bouteflika.
nuit du mardi 5 au mercredi 6 octobre
Le gazoduc Transmed, qui relie l’Algérie à l’Italie, via la Tunisie, a été saboté. Une charge explosive l’a endommagé tout près de la frontière tunisienne. L’incendie a été rapidement maîtrisé, mais on ignore l’incidence de ce sabotage sur les approvisionnements.
mercredi 6 octobre
531 membres du GIA se sont livrés aux autorités depuis la promulgation de la loi de « concorde civile ». Parmi ces « repentis » figurent 25 femmes et 42 sont rentrés de l’étranger. La plupart d’entre eux ont déjà été « exonérés de toute poursuite pénale ». On ne dispose d’aucun chiffre sur ceux qui sont encore en activité dans le maquis et qui refusent toute reddition. Depuis début août, les groupes armés ont tué plus de 300 personnes dans des massacres, des attentats à la bombe ou lors de faux barrages routiers.
du mercredi 6 au jeudi 7 octobre
16 personnes, dont 8 membres d’une même famille et un colonel de l’armée, ont été tuées dans cinq attentats attribués à des islamistes armés.
mardi 12 octobre
Ouverture de la foire internationale d’Alger, qui s’achèvera le 23 octobre. Avec 369 entreprises représentant 24 pays, elle connaît sa plus forte participation étrangère depuis que la violence a submergé le pays, en 1992. Pourtant, si la France est fortement représentée (une centaine de firmes), aucune entreprise américaine n’est venue, alors que les Etats-Unis sont l’un des premiers partenaires économiques de l’Algérie. L’Espagne, autre partenaire important, n’est pas représentée officiellement. En ouvrant cette foire, le Président Bouteflika a de nouveau menacé de démissionner si la formation d’un gouvernement « n’est pas ficelé d’ici le 13 janvier », date butoir accordée aux islamistes armés pour se rendre.
mercredi 13 octobre
La presse algérienne s’est fait l’écho des rumeurs de désaccord entre le président Bouteflika et l’armée, qui expliquerait pourquoi le gouvernement attendu depuis six mois n’est toujours pas formé. Elu le 15 avril, le nouveau président a toujours soutenu que l’armée ne lui avait pas imposé de « ligne rouge » et qu’il ne céderait « pas un pouce » de ses prérogatives constitutionnelles.
dimanche 17 octobre
Le secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur, François Huwart, est venu à la foire internationale d’Alger signé une convention pour sécuriser les investissements.
mardi 19 octobre
Selon le quotidien El Watan, l’AIS menace de reprendre le « djihad », le 13 janvier prochain, à l’échéance du délai fixé aux islamistes pour déposer les armes. La branche armée du FIS réclame la réhabilitation du FIS, la libération de ses leaders, le désarmement des « patriotes » (milices), l’amnistie générale et une aide à la réinsertion des rebelles islamistes.
jeudi 21 octobre
Le représentant spécial des Nations unies en Afghanistan, le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, a renoncé à poursuivre sa mission de paix dans le pays. « J’ai fait tout ce que j’ai pu, mais cela n’a pas eu beaucoup d’effet », explique-t-il.
mercredi 27 octobre
Le président Bouteflika a procédé à un vaste remaniement dans les préfectures et les sous-préfectures. Quelque 20 secrétaires généraux de préfectures et 318 chefs de sous-préfectures sont touchés. Ce mesures sont officiellement motivées par des questions d’âge, mais la présidence algérienne invoque aussi « l’incompétence, le trafic d’influence, la corruption ». Cette opération s’inscrit dans une démarche de « réhabilitation de l’administration publique » engagée en août avec la radiation de cinq préfets.
jeudi 28 octobre
L’ancien président Chadli Bendjedid, contraint à la démission en janvier 1992, ne pouvait plus quitter l’Algérie depuis lors. L’agence officielle algérienne APS a fait savoir que le président Bouteflika lui avait rendu sa liberté de circulation et lui avait délivré un passeport diplomatique. L’ancien président, âgé de 70 ans, s’est totalement retiré de la vie politique et s’est installé à Oran.
du jeudi 28 au samedi 30 octobre
21 personnes ont été tuées, dont 12 membres d’une même famille assassinés par des membres du GIA à Tadjemout, à 400 kilomètres au sud d’Alger. Depuis le 13 juillet dernier, 700 islamistes armés se sont rendus et les massacres ont relativement décru en intensité. Plus de 400 personnes ont néanmoins été tuées.
lundi 1er novembre
Trois bergers ont été égorgés à Chebika, dont un adolescent de 14 ans. Un commerçant a été également égorgé à Tébessa, un homme tué chez lui et sa fille enlevée dans la région de Chlef. Quatre islamistes armés ont été tués par les forces de sécurité près de Tlemcen : présentés comme irréductibles, ils empêchaient leurs compagnons de se rendre pour bénéficier de l’amnistie.
mercredi 3 novembre
Le président Bouteflika a gracié près de 7 000 détenus pour marquer le 45e anniversaire de la révolution de 1954 qui a conduit à l’indépendance. Parmi les bénéficiaires, 167 condamnés pour des faits associés à l’activité des groupes armés islamistes. Depuis son élection, en avril, Bouteflika a gracié plus de 16 000 détenus.
Deux attentats perpétrés par des groupes armés islamistes ont provoqué la mort de huit personnes. Par ailleurs, de nombreux voyageurs ont été rackettés par un groupe armé qui avait dressé un faux barrage, près de Boghni, en Kabylie.
mercredi 10 novembre
Des étrangers en situation irrégulières ont été expulsés d’Algérie. Au total, 260 personnes entrées illégalement dans le pays, de nationalités maliennes et nigériennes, ont été reconduites à la frontière.
lundi 15 novembre
Le pape Jean-Paul II a accueilli, au Vatican, le président Bouteflika qui a commencé par le Saint-Siège sa première visite de chef d’Etat à l’étranger. Après le Vatican, le président algérien a été reçu par son homologue italien, Carlo Azeglio Ciampi.
19 villageois ont été massacrés à 200 kilomètres à l’ouest d’Alger.
vendredi 19 novembre
Alors qu’il participe à un forum économique à Monaco, le président Bouteflika a déclaré qu’il serait « impitoyable » à l’égard de ceux qui resteraient dans les maquis après le 13 janvier.
samedi 20 novembre
Dans la matinée, sur la route principale menant au sud du pays, à une cinquantaine de kilomètres d’Alger, les passagers d’un autobus, d’un taxi et d’une voiture particulière sont tombés dans une véritable embuscade. Un barrage avait été dressé dans la traversée de gorges entre Blida et Médéa. Profitant du brouillard et de l’effet de surprise, les terroristes ont mitraillé les malheureux voyageurs, puis les ont achevés à l’armée blanche. 17 personnes ont été tuées et 6 autres blessées.
lundi 22 novembre
Numéro trois du FIS, Abdelkader Hachani, a été assassiné, dans la salle d’attente de son dentiste, dans le quartier de Bab el-Oued. Il était 11 heures lorsqu’un homme d’une trentaine d’années a tiré plusieurs balles à bout portant avant de prendre la fuite. Hachani a succombé à ses blessures à l’hôpital. Il était opposé au terrorisme intégriste mais aussi à la politique de « concorde civile » du président Bouteflika. Il réclamait une paix négociée entre le pouvoir et les islamistes.
mardi 23 novembre
Abdelkader Hachani a été inhumé au cimetière d’El-Kettar sur les hauteurs d’Alger, en présence de plus de 2 000 personnes.
mercredi 24 novembre
Le dernier numéro d’El-Ribat, un bulletin d’information proche du FIS, s’en prend aux « forces que la paix et la sécurité n’arrangent pas » en Algérie, après l’assassinat de son numéro trois, A. Hachani. Le bulletin vise certains milieux de l'armée opposés au processus de réconciliation nationale voulu par le président Bouteflika. Il pose notamment cette question : « Abdelkader Hachani était suivi dans tous ses mouvements par des agents de la sécurité. Comme se fait-il qu’il soit assassiné aussi froidement et aussi facilement par des « inconnus » sans que les agents chargés de sa filature n’interviennent pour le défendre ou arrêter ses assassins ? ».
jeudi 25 novembre
Le porte-parole du FIS estime que le président Bouteflika doit accepter « un retour du FIS sur la scène nationale ». Pour Abdelkrim Ould Dadda, le représentant du FIS à l’étranger, « la trêve est là ». Une centaine de personnes du monde musulman ont appuyé cette requête dans un communiqué de « condoléances » faisant suite à l’assassinat de Hachani. Le président Bouteflika a déjà rejeté plusieurs fois cette idée, expliquant que, même s’il le voulait, « le peuple, lui, ne le voudrait pas ».
dimanche 28 novembre
Dans le cadre de l’enquête ouverte après l’assassinat d’A. Hachani, des dizaines de personnes ont été interpellées par les services de sécurité algériens. Tous ces services ont été mobilisés sur instruction personnelle du président Bouteflika qui exige une investigation « sérieuse » et « précise ».
mardi 30 novembre
Une bombe artisanale a explosé près d’un poste militaire des environs de Médéa, tuant dix soldats.
nuit du mercredi 1er au jeudi 2 décembre
Onze personnes d’une même famille, dont trois femmes et trois enfants, ont été assassinées à Sidi Meklef, une localité située à 400 kilomètres au sud d’Alger. Cette nouvelle tuerie a eu lieu dans un secteur isolé, où s’était installée cette famille de nomades, et à quelques jours du mois de jeûne du ramadan.
lundi 6 décembre
Six islamistes armés ont été tués par les forces de sécurité à Sidi Daoud, près de Boumerdès, à 50 kilomètres à l’est d’Alger. Ils ont été tués lors d’un ratissage intervenu à la suite d’un attentat à la bombe qui avait coûté la vie à quatre militaires. Cet attentat avait eu lieu dans la localité voisine de Bouberak. Ce même jour, un policier et un civil ont été blessés dans une embuscade tendue par un groupe armé islamiste à 200 kilomètres à l’ouest d’Alger.
mardi 7 décembre
Abassi Madani, le chef historique du FIS, estime que le pouvoir algérien « ne veut pas de solution à la crise » ; il l’accuse par conséquent d’être de « mauvaise foi ».
mercredi 8 ou jeudi 9 décembre
Début du Ramadan.
dimanche 12 décembre
15 personnes, piégées à un faux barrage des islamistes, ont été massacrées près de Blida.
lundi 13 décembre
L’assassin d’Abdelkader Hachani a été arrêté dans la soirée. Le communiqué du ministère de l’Intérieur, qui annonce la nouvelle, ne révèle pas les circonstances de cette arrestation, mais précise que Fouad Boulemia (29 ans) « a été trouvé en possession de l’arme du crime et des pièces d’identité » de la victime. Fouad Boulemia, « célibataire et sans profession », sera présenté à la justice « dans les délais légaux ».
nuit du lundi 13 au mardi 14 décembre
11 personnes ont été tuées et 4 enlevées près de Béchar.
mardi 14 décembre
11 militaires ont été tués et 22 blessés dans l’après-midi à Chlef, à 200 kilomètres à l’ouest d’Alger, dans une embuscade dressée par un groupe d’islamistes armés. Les autorités n’ont donné aucun détail sur les circonstances.
mercredi 15 décembre
Un Algérien de 33 ans, Ahmed Ressam, a été arrêté à Seattle, aux Etats-Unis. Dans sa voiture débarquée d’un ferry en provenance du Canada, les policiers ont trouvé 51 kilos de nitroglycérine et quatre déclencheurs à retardement du même type que ceux utilisés dans les attentats attribués au groupe ben Laden. L’homme aurait été repéré à Montréal comme membre d’un groupe islamique armé et aurait eu des liens avec un suspect extradé du Canada vers la France dans le cadre de l’enquête sur les attentats du métro parisien en 1995. La police américaine a renforcé ses contrôles dans la crainte d’attentats au passage du siècle.
jeudi 16 décembre
Dans la soirée, 15 personnes ont été assassinées alors qu’elles sortaient de la mosquée d’un village proche de Bou Ismaïl, à 40 kilomètres à l’ouest d’Alger). Un groupe armé s’est attaqué à la hache et au couteau aux fidèles, venus prier après la rupture du jeûne. Cette tuerie porte à 70 le nombre de morts dans les violences attribuées aux islamistes depuis le début du ramadan.
dimanche 19 décembre
52 combattants de l’AIS ont quitté le maquis et sont rentrés chez eux en se plaçant sous la protection de l’Etat. A Taher, près de Jijel, à 300 kilomètres à l’est d’Alger, ils ont reçu cartes d’identité et document les dispensant de poursuites. C’est le premier groupe de l’AIS à demander le bénéfice de la loi de Concorde civile.
mardi 21 décembre
L’AIS a entamé sa dissolution à moins d’un mois du délai fixé par les autorités pour déposer les armes. Depuis cinq jours, plus de deux cents combattants de l’AIS ont quitté leurs cantonnements dans les montagnes de Jijel, Zbarbar et Chlef pour rejoindre leurs familles. Ils seraient au total entre 800 et 3 000 et devraient être amnistiés par la loi sur « la concorde civile ».
du mercredi 22 au vendredi 24 décembre
15 personnes ont été tuées. Il s’agit de civils pris dans des faux barrages, mais aussi des islamistes tués par les forces de sécurité.
jeudi 23 décembre
Ahmed Benbitour, un économiste libéral de 53 ans, a été nommé à la tête du gouvernement par le président Bouteflika. Il est l’un des artisans des accords entre l’Algérie et les instances financières internationales. Il succède à Smaïl Hamdani.
vendredi 24 décembre
28 personnes ont trouvé la mort dans un faux barrage dressé par des islamistes (120 tués depuis le début du Ramadan, le 9 décembre).
dimanche 8 janvier
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Alger, l’Algérie a battu l’Egypte un but à zéro.
mardi 10 janvier
Les principaux partis d’opposition (FLN, Rassemblement pour la culture et la démocratie, Front des forces socialistes) et les islamistes du FIS se réunissent à Rome sous les auspices de la communauté catholique de Sant’Egidio.
mercredi 11 janvier
Attentat du Groupe islamique armé (GIA) contre le wali (préfet) de Tissemsilt (130 kilomètres au sud-ouest d'Alger). Le préfet et 18 personnes de son escorte auraient trouvé la mort.
vendredi 13 janvier
Après que jours de discussions à Rome, les partis d'opposition se mettent d’accord sur un « contrat national » a présenté au pouvoir d’Alger. Les signataires du texte rejettent le recours à la violence et réclament une « solution globale ». Ils réclament l’organisation d’une conférence nationale suivie d’élections « libres et pluralistes » et demandent l’annulation de la dissolution du FIS. Cette offre, accueillie favorablement par les pays occidentaux, est rejetée par le régime.
dimanche 15 janvier
De plus en plus isolé, le GIA se déclare prêt à « arrêter la guerre », à condition que le gouvernement accède à ses exigences.
samedi 21 janvier
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations : à Dar-es-Salam, la Tanzanie a battu l’Algérie deux buts à un.
mardi 24 janvier
Depuis sa résidence surveillée, le numéro deux du FIS, Ali Benhadj, fait savoir dans une lettre qu’il soutient le « contrat national » signé à Rome.
lundi 30 janvier
Un attentat suicide à la voiture piégée s’est produit devant le commissariat central d’Alger. Le bilan est extrêmement lourd : 42 morts et 286 blessés. C’est l’attentat le plus meurtrier commis depuis le début des troubles en 1992.
vendredi 3 février
Le président français François Mitterrand a proposé l’organisation d’une conférence sur l’Algérie sous l’égide de l’Union européenne. Jugeant cette initiative comme une ingérence inacceptable dans les affaires intérieures du pays, Alger rejette immédiatement cette offre.
dimanche 5 février
Le GIA a revendiqué l’attentat du 30 janvier qui visait un « centre de tortures ». L’organisation terroriste islamiste affirme qu’elle a pour combattants des « hommes qui aiment la mort ».
jeudi 9 février
La mutinerie de la prison de Serkadji s'est achevée dans un bain de sang : 81 détenus islamistes sont tombés sous les balles des forces de l'ordre.
samedi 11 février
Un commando islamiste venu d’Algérie attaque un poste frontière : six gardes nationaux tunisiens sont tués.
lundi 13 février
Azzedine Medjoubi, directeur du théâtre national, est assassiné à Alger.
mercredi 15 février
Le producteur de raï Rachid Baba Ahmed est assassiné à Oran. Il avait 49 ans.
dimanche 19 février
Un colonel de la sécurité militaire a été tué, à Alger, dans un attentat. Djilali Meraou et ses deux gardes du corps ont été tués dans une embuscade (leurs voitures ont été mitraillés) dans une des fiefs islamistes du quartier Kouba. Le chauffeur du colonel a été grièvement blessé.
mardi 21 février
Une tentative d'évasion a été déclenchée par un groupe d'islamistes dans la prison de haute sécurité de Serkadji à Alger. Les mutins, armés de morceaux de literie aiguisés, de grenades et de pistolets automatiques (complicités dans la prison) ont égorgés quatre des sept gardiens pris en otages. Les forces de sécurité n'ont pas encore donné l'assaut.
nuit du mercredi 22 au jeudi 23 février
Les forces de sécurité algériennes ont donné l'assaut à la prison de Serkadji. Les combats ont duré plusieurs heures. 96 détenus, dont de nombreux islamistes, auraient été tués (179 islamistes ont été tués depuis le début du mois à travers le pays).
jeudi 23 février
Le Front Islamique du Salut (FIS, dissout) a dénoncé le « carnage » de la prison Serkadji d'Alger.
La France a annoncé la fermeture provisoire de ses deux consulats généraux d'Oran et d'Annaba pour « des raisons de sécurité ».
samedi 25 février
La tête d'un jeune homme, enlevé quelques jours auparavant, a été déposée dans un lieu très fréquenté de la bourgade de Boumerdès (est) par un groupe armé, qui s'est également livré à une série de sabotage dans cette localité (pillage du magasin d'Etat, explosion d'un transformateur électrique, incendie du seul lycée de la ville et destruction d'une unité de fabrication de carreaux.
Une personne a été tuée et huit blessées dans l'attaque du village de Sidi Abdallah (à 20 kilomètres à l'ouest d'Alger) par un groupe armé.
dimanche 26 février
Khedidja Aissa, enseignante à l'Institut national d'agronomie (INA) d'El Harrach dans la banlieue est d'Alger, a été tuée par un groupe armé. Elle avait 44 ans.
mardi 28 février
Le chanteur kabyle Lounès Matoub (réfugié depuis quatre mois en France après son enlèvement par le GIA), a indiqué faire l'objet d'une protection de la police depuis quelques jours.
samedi 4 mars
Un groupe armé a ouvert le feu sur des lycéens à Saoula, à 15 kilomètres au sud d'Alger : trois jeunes filles ont été blessées.
Salah Saadane (51 ans), membre de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a été assassiné devant son domicile à Alger.
mardi 7 mars
Le ministre algérien de la Justice Mohammed Tegui a été remplacé par Mohammed Adami, celui de la Communication Benamar Zerhouni par Lamine Bechichi et le secrétaire général de la présidence Amar Zegrar par Taha Tiar. Ces remplacements auraient un rapport avec la sanglante mutinerie à la prison d'Alger, 15 jours auparavant.
Un Algérien travaillant pour les Nations unies, Ouassini Lahrache, a été assassiné d'une balle dans la tête à Alger alors qu'il rentrait à son domicile.
mercredi 8 mars
Plusieurs femmes ont été enlevées par des islamistes armés dans la région de Jijel (est).
vendredi 10 mars
Un voiture piégée a explosé à Alger dans une cité de policiers, faisant 33 blessés (dont 8 enfants).
samedi 11 mars
Deux islamistes ont assassiné deux sœurs à Reghaia (à 35 kilomètres d'Alger), dont l'une était fiancée à un policier.
dimanche 12 mars
Un ancien combattant de la guerre d'indépendance, coordinateur local de l'Organisation des moudjahidines, a été assassiné par les islamistes à Draa El Mizan (en Kabylie).
Au moins sept attentats à la bombe ont frappé l'Algérois depuis le 10 mars.
lundi 13 mars
Une collégienne de 15 ans a été assassinée par un commando de six islamistes armés qui a fait irruption dans l'établissement scolaire. La jeune fille a été égorgée à quelques mètres du collège.
mardi 14 mars
Neuf personnes soupçonnées d'être proches du GIA ont été arrêtées en France (à Aulnay-sous-Bois). Quatorze armes à feu ont été saisies.
mercredi 15 mars
Enlèvement de deux sœurs de 16 et 17 ans dans les Aurès par un groupe armé.
jeudi 16 mars
Les deux sœurs enlevées la veille ont été retrouvées égorgées dans les Aurès (sud-est), portant à neuf le nombre de jeunes femmes tuées en six jours.
vendredi 17 mars
Une cache d'armes a été découverte en France, à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), dans le cadre de l'enquête sur les neuf personnes soupçonnés d'être proches du GIA interpellées le 14 mars.
dimanche 19 mars
Selon le quotidien indépendant algérien La Tribune, plusieurs « émirs » de l'Armée islamique du salut (AIS) sont passés avec armes et bagages au Groupe Islamique Armé (GIA) pour protester contre la nomination de Madani Merzak à la tête du mouvement armé.
lundi 20 mars
Une secrétaire de la télévision d'Etat algérienne a été tuée dans un attentat et sa sœur, journaliste, a été grièvement blessée à Alger.
mardi 21 mars
Des unités d'élite de l'armée ont tendu une embuscade à un convoi d'une trentaine de camions avec à bord quelque 400 islamistes (GIA) dans la région montagneuse d'Ain Delfa, à 150 kilomètres au sud-ouest d'Alger.
samedi 25 mars
Selon la rumeur et les journaux (El Watan), les forces spéciales de l'armée aurait procédé à une semaine de ratissage dans la région d'Ain Delfa et tué 300, voir 600, islamistes sur le millier de membres du GIA, réunis en congrès.
dimanche 26 mars
L'armée algérienne a achevé ce qui apparaît comme sa plus importante opération en trois ans, après avoir lancé ses troupes d'élite et son aviation contre les maquis islamistes de l'ouest. Cette offensive aurait fait quelque 600 morts parmi les islamistes de la région montagneuse et forestière d'Ain Defla. Le quotidien arabe Al-Hayat de Londres a affirmé que les forces de sécurité ont découvert « un grand nombre de cadavres dans un puits » à Ain Slama près de Boufarik, à 20 kilomètres au sud d'Alger. Par ailleurs, Said Bouchair a été nommé à la tête du Conseil constitutionnel, dont la première tache devrait être de réviser la loi électorale.
L'Algérie a obtenu un accord sur l'étalement de sa dette publique à l'égard de l'Italie.
lundi 27 mars
Le pouvoir a entamé une série de rencontres bilatérales avec l'opposition : les premiers représentants de quinze partis et de quatre organisations socioprofessionnelles ont été reçus par Liamine Zéroual.
Assassinat du directeur du quotidien gouvernemental de langue française El Moudjahid, Mohammed Abderrahmani dans la banlieue est d’Alger. Les assassins ont tiré plusieurs balles sur la voiture du journaliste.
Le Soir d'Algérie a chiffré à près de 800 morts parmi les islamistes le bilan de l'opération de l'armée dans la région d'Ain Defla.
mardi 28 mars
En Algérie, une unique édition commune de 32 pages a remplacé dans les kiosques les 16 quotidiens nationaux (francophones et arabophones) en hommage au journaliste Mohammed Abderahmani (tué la veille). Celui-ci est inhumé à Alger au milieu d'un important dispositif policier.
Deux fils d'Abassi Madani (chef historique du FIS) ont été arrêtés en Allemagne. Les deux hommes ont été trouvés porteurs d'un détonateur, d'une vingtaine de passeports et d'une importante somme d'argent.
vendredi 31 mars
Une personne a été tuée et deux autres blessées dans l'explosion d'une voiture piégée à Tizi Ouzou (Kabylie).
Décès de la journaliste Rachida Hammadi à l'hôpital Kremlin Bicêtre de Paris. Elle avait été blessée il y a dix jours dans un attentat à Alger.
en mars
Madani Merzak a été nommé « émir national » pour combler le vide ouvert par le réemprisonnement des chefs du Front Islamique du Salut (FIS), Abassi Madani et Ali Belhadj.
La Belgique a arrêté Ahmed Zahoui, considéré comme l'un des chefs du GIA.
dimanche 2 avril
Des islamistes ont piraté dans la soirée les programmes de la télévision d'Etat à Oran et dans une bonne partie de l'Oranie.
mardi 4 avril
Un journaliste sportif de la chaine de télévision publique ENTV, Makhlouf Boukhezar, a été tué à l'arme blanche par des inconnus devant son domicile à Constantine (37e journaliste tué depuis mai 1993, le huitième depuis le début de l'année).
Onze islamistes armés ont été tués au cours d'un ratissage effectué par les forces de sécurité dans la banlieue est d'Oran.
vendredi 7 avril
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Alger, l’Algérie a battu l’Ethiopie deux buts à zéro.
dimanche 9 avril
Le président algérien Liamine Zéroual a reçu Cheikh Abdallah Djaballah, président de l'Ennadah, Mouvement de la Renaissance Islamique (parti islamique modéré).
lundi 17 avril
Le président Zéroual s'est montrée déterminée à placer l'opposition au pied du mur, en réaffirmant d'une part la tenue d'un scrutin présidentiel avant la fin de l'année, mais en excluant d'autre part tout dialogue avec les dirigeants islamistes, tant que les groupes armés mèneront leur « Djihad ».
mardi 18 avril
91 islamistes (dont deux chefs de groupe) ont été tués ces derniers jours par les forces de sécurité au cours de plusieurs opérations.
mercredi 19 avril
Trois officiers supérieurs de l'armée algérienne (un général et deux colonels) ont été tués dans des attentats séparés (le général d'aviation à Djlefa, à 300 kilomètres au sud d'Alger, et les deux colonels à Blida et Birtouta à coté) menés par des groupes armés islamistes.
jeudi 20 avril
Le chanteur kabyle Lounès Matoub (en exil en France depuis six mois, les intégristes lui ayant interdit de chanter) est rentrer défier les intégristes en donnant un concert au stade de Tizi-Ouzou, encadré par des gardes du corps et des policiers.
Des dizaines de milliers de manifestants ont participé à Tizi-Ouzou et Bejaia (Kabylie) à deux marches en faveur de la langue berbère à l'occasion du quinzième anniversaire du « printemps berbère ». En revanche, une marche prévue à Alger par les militants berbères n'a pas eu lieu et des policiers empêchaient tout rassemblement.
lundi 24 avril
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Khartoum, le Soudan a été battu par l’Algérie deux buts à zéro.
mardi 25 avril
L’agence de presse Algérie Presse Service commence à diffuser automatiquement ses informations.
mercredi 3 mai
Le GIA a lancé de nouvelles menaces par le biais d'un communiqué public au Liban, en particulier contre les femmes.
jeudi 4 mai
Le GIA a publié une liste noire des membres du FIS accusés de chercher le dialogue avec le régime algérien, parmi lesquels l'imam Sahraoui (cofondateur du FIS) et Rabah Kébir (représentant du FIS en Europe), où les deux enfants d'Abassi Madani, réfugiés en Allemagne.
mercredi 10 mai
Premiers accrochages entre le GIA et l'AIS le jour de la fête de l'Aid-al-adha (sacrifice d'Abraham) devant la mosquée de Ben Yadjis (trente kilomètres au sud-est de Jijel).
lundi 15 mai
Le lieutenant Lembarak Boumaarafi, assassin présumé du président Boudiaf, a accusé ses avocats d'être des agents des services de sécurité.
mardi 16 mai
Selon le quotidien indépendant Al-Khabar (arabophone), de violents affrontements entre le GIA et l'AIS ont fait des dizaines de morts ces deux dernières semaines dans la région de JIjel (ex-Dijelli) en Kabylie.
Les quatre avocats commis d'office du lieutenant Boumaarafi ont refusé de le défendre.
samedi 20 mai
Une journaliste de l'hebdomadaire arabophone l'Aube arabe Malika Sabour a été assassinée à son domicile près d'Alger. Elle avait vingt-deux ans.
samedi 27 mai
Décret présidentiel créant le Haut commissariat à l’amazighité (Asqamu unnig n timmuzɣa en berbère), institut académique en charge de l’étude et de la promotion de la langue berbère. Son premier président est Mohand Idir Aït Amrane.
en mai
Les autorités ont imposé quatre « zones d'exclusion » dans le sud du pays, pour protéger les champs pétroliers et gaziers qui emploient environ 3 000 étrangers. L'armée et la police y surveillent étroitement les axes routiers qu'on ne peut emprunter qu'avec des laissez-passer.
vendredi 2 juin
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football 1996 : à Alger, l’Algérie et l’Ouganda ont fait match nul un à un.
mercredi 7 juin
Un couple de sexagénaires français ont été abattus devant leur domicile d’Alger. Depuis 1993, les violences islamistes ont causé la mort de 86 étrangers, dont 31 Français.
dimanche 11 juin
Le plus célèbre supporter de l'équipe nationale de football algérienne, Hocine Dihimi dit « Yamaha », a été tué par balles dans le quartier populaire algérois de Belcourt, victime d'un « attentat terroriste » selon la police. Principal animateur dans les tribunes, il apparaissait souvent agitant le drapeau national. Le football est le sport-roi en Algérie, mais les stades avaient pour l'instant été préservés de la violence.
lundi 12 juin
Azzedine Baa, un des principaux dirigeants de l'Armée islamique du Salut, a été condamné à mort par un « tribunal islamique » composé de chefs du GIA pour avoir enlevé successivement dans la région de Blida treize jeunes filles qu'il « épousait » et « relâchait dans la nature au bout de deux ou trois mois ».
lundi 19 juin
Le responsable de l'exécutif du FIS à l'étranger s'en prend au GIA qu'il somme de condamner les actes de violence contre les civils en Algérie, « qu'ils soient Algériens ou non ». Le même responsable confirme que des « contacts ont été pris avec l'administration américaine » comme avec « les autres Etats occidentaux qui ont des intérêts en Algérie ».
dimanche 25 juin
La télévision d'Etat a confirmé, pour la première fois, l'existence de contacts entre la présidence et les dirigeants islamistes du Fis. En revanche, elle a démenti les informations rapportées par la presse depuis deux semaines sur l'état d'avancement de ces contacts.
dimanche 2 juillet
Alors que les contacts entre le pouvoir et le FIS se poursuivent, une nouvelle vague d'attentats à la voiture piégée et à la bombe a fait au moins onze morts et plusieurs blessés en trois jours. Cette nouvelle tension serait liée à l'approche d'un accord sur la base du « contrat de Rome » jusque-là rejetée par les autorités et qui avait été élaboré par le FIS et des partis d'opposition en janvier. Par ailleurs, le président Zéroual a nommé un nouveau ministre de l'Intérieur, sans autre explication. Quant à la Fédération internationale des journalistes, elle prévoit d'ouvrir un bureau à Alger avant la fin de l'année pour encourager la lutte pour la vérité dans le pays.
lundi 3 juillet
Le Premier ministre Mokdad Sifi s'est débarrassé de son ministre de l'Intérieur, Abderahmane Meziane Chérif, auquel il « ne parlait plus » depuis des semaines. Il est remplacé par le préfet d'Annaba, Mostefa Benmansour. Partisan de la lutte à outrance contre les islamistes, Abderahmane Meziane Chérif aurait multiplié ces derniers temps les « maladresses » à l'égard des fondamentalistes musulmans.
nuit du lundi 3 au mardi 4 juillet
Le principal intermédiaire entre le FIS et le gouvernement aurait été interpellé.
mercredi 5 juillet
Ambiguïtés du dialogue présidentielle : dans un discours prononcé à l'occasion de l'installation du Conseil supérieur de la Jeunesse, Liamine Zéroual, a évoqué le « dialogue qui reste toujours ouvert » avec les formations politiques, mais il n'a fait aucune référence au FIS.
dimanche 9 juillet
Un commando islamiste a réussi, dans la soirée, a faire exploser une bombe artisanale sous l'une des conduites qui amènent le gaz saharien à Alger. L'attentat, commis à Kadiria, au sud-est de la capitale, a allumé un gigantesque incendie. Les forces de l'ordre ont aussitôt déclenché une vaste opération de ratissage dans la région pour essayer de retrouver les saboteurs.
nuit du dimanche 9 au lundi 10 juillet
Un commando armé a fait sauter une station de redistribution de gaz près de l'hôpital de Blida.
lundi 10 juillet
Un communiqué signé du GIA annonce que « l'élimination physique de hauts responsables actifs (du FIS) en Algérie est autorisée », mais il n'a pas été authentifié.
mardi 11 juillet
Annonce officielle de l'échec des négociations entre le gouvernement et le FIS. Ceci consacre la victoire des extrémistes (comme Ali Belhadj).
A Paris, le cofondateur du FIS, Cheikh Abdelbaki Sahraoui (85 ans), imam de la mosquée de la rue Myrha (18e arrondissement), a été assassiné d'une balle dans la tête dans sa mosquée du quartier de la Goutte d'Or, juste après la prière, vers 18 h 30, par deux hommes. Une autre victime, Omar Ahmed (32 ans), qui a tenté de s'interposer, a été tuée à l'extérieur de la mosquée. Officiellement, il s'agit du secrétaire de l'imam. La presse algérienne, proche du pouvoir, accuse clairement le GIA. Le FIS et la Fraternité algérienne dénoncent un attentat du « pouvoir terroriste en place à Alger ».
mercredi 12 juillet
A l’occasion du meeting Nikaïa de Nice, l’athlète algérien Noureddine Morcelli a amélioré de près d’une seconde et demie son propre record du monde du 1 500 m, en 3 min 27 s 37.
vendredi 14 juillet
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : au Caire, l’Egypte et l’Algérie ont fait match nul un à un.
dimanche 16 juillet
Le Conseil national de la transition a adopté un nouvelle loi électorale qui prévoit que les candidats à la présidence de la république devront recueillir 75 000 signatures dans au moins 25 des 48 wilayas (préfectures) du pays. Au moins 1 500 signatures par wilayas sont requises.
mardi 18 juillet
Selon le quotidien la Tribune, Azzedine Baa, dirigeant de l'AIS, a été exécuté par le GIA.
vendredi 21 juillet
L'Algérie a obtenu de ses créanciers, regroupés au sein du club de Paris, un nouveau rééchelonnement de sa dette jusqu'en 1998, pour un montant de plus de 36 milliards de francs.
samedi 22 juillet
Match amical de football : à Alger, l’Algérie a battu la Tunisie deux buts à un.
mardi 25 juillet
Début de la vague d’attentats commis en France par des islamistes algériens.
dimanche 30 juillet
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Alger, l’Algérie a battu la Tanzanie deux buts à un.
dimanche 6 août
Huit civils et trois islamistes sont morts dans l'explosion d'un camion piégé sur une autoroute près d'Alger. C'est une centrale électrique qu'ils avaient pris pour cible.
lundi 7 août
Amnesty International a écrit au président Zéroual pour dénoncer « plusieurs centaines de cas présumés d'exécutions extrajudiciaires, de tortures et de disparitions imputables aux forces de sécurité ».
dimanche 13 août
Assassinat de la chanteuse kabyle Lila Amara. Agée d’une quarantaine d’années, elle a été tuée avec son mari Bachir par des terroristes islamistes à Tixeraïne, près d’Alger.
L’athlète algérien Noureddine Morcelli a conservé pour la deuxième fois, à Göteborg (Suède), son titre de champion du monde du 1 500 m, en 3 min 33 s 73.
jeudi 17 août
Le gouvernement français a interdit la publication du Livre blanc sur la répression en Algérie publié par le Comité algérien des militants libres de la dignité humaine et des droits de l'homme.
mardi 12 septembre
Trois fusillades ont éclaté sur les hauteurs d'Alger (quartiers d'El Biar et de Ben Akhoum) : quatorze membres du Djihad islamique, qui retenaient une famille en otage, ont été tués par l'armée.
De « violents affrontements » entre l'armée et les maquisards ont eu lieu dans les Aurès (sud-est) selon le quotidien Al-Hayat qui ajoute que les combats qui se déroulent depuis trois jours à 30 kilomètres au sud de Batna ont fait des « dizaines de morts et de blessés ».
jeudi 14 septembre
Quinze habitants de Boukrane (à 150 kilomètres à l'est d'Alger) ont été égorgés dans la nuit par un groupe armée qui a en partie détruit le village. Parmi les victimes figurent sept femmes et quatre enfants assassinés sous le regard de tous les villageois « sommés d'assister à ce massacre ». Par ailleurs, l'instance exécutive du FIS à l'étranger a condamné les attentats commis en France depuis deux mois.
Un ancien ministre de l'Agriculture, Ahmed Bencherif, a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle.
samedi 16 septembre
Abdelkader Belkihel, soupçonné de fournir des armes au GIA, a été écroué en France.
dimanche 17 septembre
Abdelmajid Benhahid, candidat indépendant à l'élection présidentielle, a été assassiné par trois « terroristes armés » qui l'ont abattu près de son domicile de Boudouaou, à 30 kilomètres à l'est d'Alger.
mardi 19 septembre
Le chef de l'Etat Liamine Zéroual a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle.
mercredi 20 septembre
Plusieurs milliers de manifestants ont apporté leur soutien à Liamine Zéroual à Guelma, à 350 kilomètres à l'est d'Alger.
vendredi 22 septembre
Le GIA menace les Algériens qui voudraient participer au scrutin présidentiel « impie » du 16 novembre.
mercredi 27 septembre
Le FLN a réuni, à partir de ce jour, à Alger, son comité central pour une session extraordinaire de deux jours. Les débats à huis clos tourneront autour de l'élection présidentielle qui divise l'ex-parti unique algérien. Le Secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri, a appelé le comité central du parti à se prononcer pour le boycottage de ces élections.
jeudi 28 septembre
Le président Zéroual a décrété la création d'un « Haut commissariat à l'amazighité » (berbérité), chargé de « la réhabilitation et la promotion de celle-ci ».
Un ancien ministre de l'Intérieur a été abattu dans une rue d'Alger.
dimanche 1er octobre
18 civils, dont 3 enfants, ont été tués dans l'attaque d'un car aux portes du Sahara, près d'Aflou (à 250 kilomètres au sud d'Alger). On compte au moins 15 blessés. Les recherches qui ont suivi ont entraîné la mort de quatre « terroristes ». En six jours, 30 islamistes ont été officiellement tués.
lundi 2 octobre
Cinq candidats (sur les trente-six qui avaient fait acte de candidature) semblent avoir recueilli, dans la soirée, les 75 000 signatures nécessaires pour figurer au premier tour de l'élection présidentielle : Liamine Zéroual (actuel chef de l'Etat), Mahfoud Nahnah (président du Mouvement de la société islamique), Saïd Saadi (secrétaire général du Rassemblement pour la culture et la démocratie/RCD), Noureddine Boukrouh (président du Parti du renouveau algérien) et Ridha Malek (ancien Premier ministre et président de l'Alliance nationale républicaine).
mardi 3 octobre
Omar Ouartilan, rédacteur en chef du quotidien algérois El Khabar, a été assassiné, dans la matinée, par un jeune islamiste, alors qu'il se rendait au siège de son journal à Alger.
Trois douaniers ont été égorgés dans la région de Tlemcen et une enseignante a été tuée à Baraki, dans la banlieue d'Alger. Depuis mai 1993, les douaniers ont perdu 44 des leurs, victimes des groupes islamistes armés. Soit un de plus que les journalistes, qui enterreront demain à Alger leur 43e camarade.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles (Belgique) a acquitté, faute de preuve, Ahmed Zaoui, accusé d'être membre du GIA.
dimanche 8 octobre
Le GIA a revendiqué la vague d'attentats commis depuis le début de l'été en France.
mardi 10 octobre
L'explosion d'un camion piégé dans la matinée, à Khemis Miliana (à 120 kilomètres à l'ouest d'Alger), a fait trois morts et une trentaine de blessés. Elle a en outre détruit un transformateur, privant la ville d'électricité.
samedi 14 octobre
Le Conseil constitutionnel a agréé quatre candidats à l'élection présidentielle mais a exclu l'ancien Premier ministre Redha Malek, qui avait pourtant recueilli les 75 000 signatures nécessaires.
mercredi 18 octobre
Le GIA a sommé la France de rompre complètement les ponts avec Alger.
samedi 21 octobre
Match amical de football : à Bamako, le Mali a été battu par l’Algérie deux buts à zéro.
dimanche 22 octobre
Une voiture piégée a explosé à Relizane (ouest) faisant 11 morts et 82 blessés dans une région jusqu'ici relativement épargnée.
Liamine Zéroual et le président français Chirac se sont rencontrés un quart d'heure à New York (cinquantième anniversaire de l'ONU) et ont pris rendez-vous pour le lendemain.
lundi 23 octobre
Zéroual a annulé le second rendez-vous prévu avec Jacques Chirac.
vendredi 27 octobre
L'islamiste « moderniste » Noureddine Boukrouk s’est présenté à Blida comme le « candidat du moindre mal ».
dimanche 29 octobre
Six personnes au moins ont été tuées par l'explosion d'un camion piégé, dans la matinée, près d'Alger. L'attentat a fait plus de 90 blessés et un immeuble de cinq étages a été entièrement soufflé, non loin de la brigade de gendarmerie de Rouiba.
lundi 30 octobre
Said Saadi, candidat du Rassemblement pour la culture et la démocratie à l'élection présidentielle, envisage de tenir un meeting à Paris le 5 novembre, « si les autorités françaises ne l'interdisent pas ».
vendredi 3 novembre
Coupe de football du 7 Novembre : à Tunis, l’Algérie a battu la Mauritanie quatre buts à zéro.
samedi 4 novembre
Arrestation à Londres (Grande-Bretagne) de Rachid Ramda, directeur du journal Al Ansar, proche du GIA.
dimanche 5 novembre
Tournoi de football du 7-Novembre : à Radès, la Tunisie a battu l’Algérie deux buts à zéro.
samedi 11 novembre
Les Algériens installés à l’étranger (France, Allemagne, Tunisie) ont commencé à voter pour l’élection présidentielle. Forte participation en dépit des appels au boycott des islamistes.
Un attentat à la voiture piégée a été commis à 11 heures près de la mairie de Ouled Yaiche, au sud d'Alger. L'explosion a fait cinq morts et une quarantaine de blessés. Un membre du comité de soutien à Liamine Zéroual a été assassiné à Djelfa, au sud-ouest d'Alger. Un colleur d'affiche, membre du RCD, le parti de Sais Sadi, a par ailleurs été tué par balles à Tirmitine, en Kabylie.
lundi 13 novembre
300 000 hommes en armes ont pris position pour prévenir toute violence pendant l'élection présidentielle. Tous les accès à la capitale sont ainsi surveillés. Des automitrailleuses ont pris position sur les grands axes.
A Alger, lors de son dernier meeting, Zeroual a lancé un nouvel appel à l'unité et fustigé les groupes armés.
mardi 14 novembre
Les forces de l'ordre ont abattu un islamiste armé qui s'apprêtait à dégoupiller une grenade au passage d'un convoi militaire, à Bouakal (banlieue de Batna, à l'est d'Alger).
jeudi 16 novembre
Première élection présidentielle pluraliste, boycottée par le FIS, le FFS et le FLN, entre quatre candidats : Liamine Zéroual (chef de l'Etat), Mahfoud Nahnah (« islamiste modéré »), Said Saadi (« Démocrate ») et Noureddine Boukrouh (« islamiste moderniste ») : Zéroual a été élu avec 61 % des voix ; Nahnah et le mouvement de la société islamique ont obtenu 25 %. 75 % de participation.
vendredi 17 novembre
Le FIS a appelé, par l'intermédiaire du chef de l'instance exécutive du FIS à l'étranger, Rabah Kebir, au « dialogue avec le président ».
lundi 20 novembre
La cour d'appel de Bruxelles (Belgique) a condamné Ahmed Zaoui (considéré comme un des responsables européens du GIA) à quatre ans de prison avec sursis pour « association de malfaiteurs ».
Liamine Zéroual a créé trois commissions pour préparer les prochaines élections législatives. Le premier devra préparer un nouveau code de la presse prévoyant la privatisation des médias. La deuxième examinera les nouveaux critères régissant la création des formations politiques. Il revient à la troisième d'élaborer la future loi électorale.
Un léger séisme, qui n'a fait ni dégât ni victime, a eu lieu à Siddi Bel Abbes, dans l'ouest du pays.
mercredi 22 novembre
Rabah Kebir, président de l'instance exécutif du FIS à l'étranger, a envoyé une lettre au président Zéroual en reconnaissant sa légitimité.
vendredi 24 novembre
Le chef de la délégation parlementaire du FIS à l'étranger, Anouar Haddam, a dénoncé comme une « trahison » la « lettre ouverte » de Kebir au général Zéroual.
dimanche 26 novembre
Tournoi de football du Bélier d’Afrique : à Libreville (Gabon), la Côte-d’Ivoire et l’Algérie ont fait match nul zéro à zéro.
lundi 27 novembre
Le président Zéroual a prêté serment la main sur le Coran, à Alger. Il a précisé que le Premier ministre Mokdad Sifi restera à son poste « jusqu'à la fin de l'année » et assuré la tenue prochaine d'élections législatives et locales. Il a aussi lancé un appel aux « jeunes égarés, trompés par les groupes islamistes armés », pour les convaincre de sortir de leurs caches, de rendre leurs armes et de rentrer chez eux.
Huit civils, dont un médecin, ont été assassinés ces derniers jours à travers le pays.
Le gouvernement belge a fait savoir qu'il ne renverrait pas en Algérie (où il a été condamné à mort en juillet 1993) l'islamiste Ahmed Zahoui (arrêté en mars dernier), considéré comme un des chefs du GIA. Il va tenter de lui trouver un pays d'accueil.
Le général Mohamed Boutighane, directeur des garde-côtes de l'armée et ami de Zéroual, a été tué, dans la soirée, près de son domicile dans une banlieue résidentielle d'Alger, par plusieurs hommes armés.
mardi 28 novembre
Réunis en sommet, 28 Etats européens, nord-africains (dont l’Algérie) et proche-orientaux ont signé à Barcelone le Partenariat Euromed (Processus de Barcelone). La déclaration finale du sommet énoncent les principaux objectifs : construire un espace de paix, de sécurité et de prospérité partagée, par le biais d’actions diverses dans les domaines politique, économique, financier, culturel et social.
Tournoi de football du Bélier d’Afrique : à Libreville, l’Algérie a battu le Cameroun quatre buts à zéro.
mercredi 29 novembre
Le président Zéroual a fait fermer le dernier centre de sûreté du Sahara, celui de Ain M'Guel (département de Tamanrasset), et les 641 détenus islamistes ont été libérés. Il s'agissait d'une des principales revendications du FIS. Mais il reste toujours 17 000 détenus impliqués dans des affaires de terrorisme.
Une dizaine de personnes ont été assassinés ces derniers jours. Les forces de sécurité ont tué cinq terroristes dans la Casbah d'Alger.
jeudi 30 novembre
Deux marins Lettons ont été tués et un troisième blessé, dans la matinée, par un groupe armé de quatre hommes alors qu'ils déambulaient dans les rues de la casbah d'Alger.
Tournoi de football du Bélier d’Afrique : à Libreville, le Gabon a battu l’Algérie deux buts à un.
samedi 2 décembre
Un colonel a été tué en plein centre d'Alger. Des parachutistes appuyés par des automitrailleuses ont bouclé les lieux pendant plusieurs heures à la recherche des assaillants.
Finale du Tournoi de football du Bélier d’Afrique : à Libreville, la Côte-d’Ivoire a battu l’Algérie aux penalties, à l’issue d’un match nul zéro à zéro.
dimanche 3 décembre
Dans la matinée, les cadavres égorgés de Hamid Mahiout (42 ans), journaliste à Liberté, et son chauffeur Akmed Benkhefallah (26 ans), ont été retrouvés dans la banlieue d'Alger.
Une manipulation d'explosifs sur le tournage d'un film en Kabylie a mal tourné : 13 morts et 25 blessés.
lundi 11 décembre
Liberté, le plus grand quotidien francophone d'Alger, a été suspendu pour quinze jours et son directeur incarcéré pour « publication répétée d'une information diffamatoire ». Le journal a affirmé que le conseiller militaire du président, le général Betchine, aurait appartenu à la police politique algérienne.
mardi 12 décembre
L'explosion d'une voiture piégée garée près d'un café a tué au moins 15 personnes et en a blessé 35 autres à la cité d'Ain Naadja, à Alger. Un bilan qui pourrait s'alourdir. En signe de solidarité avec Liberté, la presse algérienne a entamé une grève de trois jours.
du jeudi 21 au vendredi 22 décembre
Réunion des cadres du FLN.
samedi 23 décembre
Le groupe pétrolier anglais British Petroleum a signé à Hassi Messaoud un contrat historique de 17,5 milliards de francs pour exploiter le gaz du Sahara.
nuit du dimanche 24 au lundi 25 décembre
Trois paysans du même hameau ont été enlevés par des hommes armés à 150 kilomètres à l'ouest d'Alger. Leurs corps ont été retrouvés ligotés et décapités.
mardi 26 décembre
Deux policiers, un militaire, et deux islamistes armées ont été tués lors d'une opération policière lancée contre un groupe armé dans le centre d'Alger. Un policier et deux civils ont également été blessés. Durant les affrontements, un dispositif de sécurité impressionnant avait été mis en place sur une partie de la rue Mourad Didouche, la plus importante artère d'Alger.
dimanche 31 décembre
Ahmed Ouyahia est nommé Premier ministre.
1996
mardi 2 janvier
Un groupe de douze islamistes armés, dont trois émirs, a été anéanti à Laghouat : tout a commencé par l'explosion d'une bombe, déposée par une vingtaine d'hommes, faisant un mort et trois blessés. Une partie du groupe s'est alors réfugiée dans une maison en prenant plusieurs familles en otage, avant que les forces de l'ordre ne donnent l'assaut.
vendredi 5 janvier
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a présenté son gouvernement, dans lequel les principaux ministres ont été reconduits à leurs postes. Ahmed Attaf est ministre des affaires étrangères ; l'ancien Premier ministre Mokdad Sifi est ministre sans portefeuille. En signe d’ouverture, deux islamistes modérés ont reçu des portefeuilles mineurs.
dimanche 7 janvier
La sécheresse frappe l'Algérie depuis plusieurs mois : la préfecture d'Alger a annoncé la mise en place d'un plan « Orsec ».
Match amical de football : à Maputo, le Mozambique a battu l’Algérie un but à zéro.
mardi 9 janvier
Un journaliste du quotidien El Moudjahid, Mohamed Mekati, a été blessé de trois balles dans la banlieue d'Alger.
mercredi 10 janvier
Une attaque suicide au camion piégé contre la mairie de Larbaatache (à 40 kilomètres au sud-est d'Alger) a fait deux morts et plusieurs blessés. Par ailleurs, le journaliste Mekati a succombé à ses blessures.
jeudi 11 janvier
Rencontre à Paris entre le français Hervé de Charette, ministre français des Affaires étrangères, et son homologue algérien. Cette rencontre a « réchauffé » les relations entre Paris et Alger.
dimanche 14 janvier
Cinq personnes ont été tuées et 25 blessées, dans la soirée, par l'explosion d'une voiture piégée près d'un hôtel de Blida. C'est l'attentat le plus meurtrier depuis le début de l'année.
Début de la Coupe d’Afrique des Nations de football, organisée par l’Afrique du Sud : dans le groupe B, au stade Free State de Bloemfontein, l’Algérie et la Zambie ont fait match nul zéro à zéro, devant 9 000 spectateurs.
jeudi 18 janvier
Second match du premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au stade Free State de Bloemfontein, l’Algérie a battu la Sierra Leone deux buts (Meçabih à deux reprises) à zéro, devant 1 500 spectateurs.
samedi 20 janvier
Deux véhicules piégés ont explosé près de Blida et de Bouira : deux personnes, dont un enfant de 12 ans, ont été tuées et une quarantaine blessées. Par ailleurs, de nombreux accrochages dans les rues d'Alger : trois islamistes ont été tués près du Sofitel en plein centre ; deux autres sont morts dans le quartier populaire de Belcourt et un dernier rue Michelet (centre). Dix hommes armés, dont un « émir » du GIA, auraient été tués dans le quartier de Beau Fraisier.
mercredi 24 janvier
Dernier match du premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au stade EPRFU de Port Elizabeth, l’Algérie a battu le Burkina Faso deux buts (Lounici et Dziri) à un (Zongo), devant 180 spectateurs. Deuxièmes du groupe B, les Algériens sont qualifiés pour les quarts de finale.
samedi 27 janvier
Quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au stade FNB de Johannesburg, l’Afrique du Sud a éliminé l’Algérie deux buts (Fish et Moshoeu) à un (Lazizi), devant 80 000 spectateurs. C’était la première fois que les deux sélections s’affrontaient.
dimanche 28 janvier
Début du Ramadan. Un dirigeant du Mouvement de la société islamique (MSI-Hamas), Mouloud Bezzaz, a été assassiné à Ksar El Boukhari (150 kilomètres au sud d'Alger).
La compagnie pétrolière française Total, l’entreprise publique algérienne Sonatrach et le groupe espagnol Repsol ont signé à Alger un contrat de partage de la production pour le développement et la production des réserves de gaz naturel du champ de Tin Fouye Tabankort, dans le sud-est de l’Algérie. L’investissement total avoisinera 4,9 milliards de francs.
mardi 30 janvier
Depuis le 28 janvier, premier jour du Ramadan, les groupes islamiques armés ont assassiné 14 civils, dont 8 femmes. La plupart des victimes ont été égorgées et mutilées.
en janvier
Le chef du GIA Djamel Zitouni (« salafiste ») fait assassiner le chef de file des islamistes « algérianistes », Mohamed Said.
nuit du samedi 3 au dimanche 4 février
Deux médecins, le cardiologue Salaheddine Benzeghiba (37 ans), et l’ophtalmologue Saleim Cherrouk (35 ans), ont été assassinés alors qu’ils rendaient visite à leurs familles dans la cité Jolie-Vue, située dans le quartier de Kouba, à la périphérie d’Alger. Des inconnus ont ouvert le feu sur les deux praticiens qui changeaient la roue crevée de leur véhicule sur le parc de stationnement de la cité.
lundi 5 février
Dans la soirée, cinq personnes ont été tuées et vingt-deux autres blessées par l’explosion d’une voiture piégée devant le service des urgences de l’hôpital d’Ain-Bessam, petite localité de la région de Bouira, non loin d’Alger. Il s’agit du premier attentat meurtrier perpétré contre un établissement hospitalier en quatre ans de guerre.
samedi 10 février
Un journaliste a été assassiné à Blida.
dimanche 11 février
Une voiture piégée a explosé dans la cour de la mairie de Bab el-Oued faisant 35 blessés. Plus tard un nouvel attentat a eu lieu à Alger contre la Maison de la presse : 18 morts (dont 3 journalistes) et 54 blessés. Les locaux du Soir ont été détruits, les autres endommagés. Depuis le début du Ramadan (le 28 janvier), 12 attentats ont fait 57 morts et plus de 200 blessés. Le gouvernement a installé des « Comités de lecture » dans les imprimeries, afin de contrôler les informations relatives au « terrorisme » et d'empêcher la publication de ce qui déroge à l'information officielle.
lundi 12 février
Début d'une grève générale de deux jours à l'appel de la centrale syndicale UGTA pour protester contre les retenues salariales décidées par le gouvernement pour aider 200 000 salariés d'entreprises défaillantes non payées depuis des mois : paralysie des transports publics, administrations et industries.
mardi 13 février
La grève générale a été suivie à près de 100 % dans 11 des 48 départements, malgré les pressions des walis (préfets).
mercredi 14 février
Les employés des compagnies pétrolières (algériennes et étrangères) sont menacés de mort par le GIA qui les accuse de faire « alliance avec les impies ».
jeudi 15 février
L'UGTA a averti le Premier ministre Ahmed Ouyahia que la grève recommencerait s'il ne revenait pas sur sa décision d'amputer les traitements des fonctionnaires.
samedi 17 février
Le directeur d'une agence de télécommunication et sa secrétaire ont été assassinés à Tizi-Ouzou pour avoir refusé de payer l'impôt révolutionnaire.
dimanche 18 février
Deux attentats à la voiture piégée ont été perpétrés dans la soirée dans la banlieue d'Alger. Le premier qui s'est produit peu avant 19 h à Ain Naadja a fait 4 morts et 18 blessés. Le second a eu lieu 10 minutes plus tard à Ain Taya faisant 8 morts et 14 blessés. Le Ramadan a vu au moins 73 morts et plus de 300 blessés.
lundi 19 février
Le couvre-feu partiel, imposé depuis plus de trois ans dans la plupart des préfectures, a été levé, mais les autorités recommandent la plus grande prudence.
La police française est intervenue contre un réseau d'aide au GIA : 24 personnes (dont Toufik Ayari) ont été arrêtées, et 60 armes (dont 45 armes d'épaule) et munitions saisies.
mardi 20 février
La police secrète suédoise a interpellé deux personnes, dont un Algérien lié à Abdelkrim Deneche, pour préparatifs en vue de commettre un meurtre. Deneche est suspecté par la France d’avoir été impliqué dans un attentat en juillet à Paris. Le procureur chargé de l’affaire ne l’a toutefois pas lié aux attentats commis en France.
vendredi 23 février
L'explosion d'une voiture piégée a entièrement détruit un immeuble de cinq étages, dans la matinée, à Djelfa (à 250 km au sud d'Alger), tuant et blessant un nombre indéterminé de personnes. L'immeuble abritait des familles de membres des forces de sécurité.
lundi 26 février
L’Algérie et l’Afrique du Sud ont rétabli leurs relations diplomatiques, rompues à l’époque de l’apartheid.
vendredi 8 mars
12 voyageurs ont été tués, 20 autres blessés : c'est le bilan (provisoire) de l'attaque d'un train par un groupe armé près de Tlemcen.
mardi 12 mars
Un reporter-photographe d'Algérie-Actualités, Djilal Arabdiou (61 ans) a été assassiné dans la matinée près d'Alger par des hommes armés qui ont pris la fuite.
mercredi 13 mars
Hocine Aït Ahmed, leader du FFS (qui milite en faveur d'un dialogue avec le FIS), a momentanément quitté son exil volontaire en Suisse pour présider le deuxième congrès de son parti ouvert à Alger.
samedi 16 mars
Quatre personnes ont été tuées et dix autres blessées sur une décharge publique à Sidi Moussa (à 25 kilomètres au sud d'Alger) par l'explosion d'une bombe qui se trouvait dans un tas de détritus jetés au feu.
dimanche 17 mars
Hocine Aït Ahmed a été réélu sans surprise à la tête du Front des forces socialistes. Cependant, la dissidence fait son chemin au sein du FFS ; conduite par le « groupe de Tizi-Ouzou », elle reproche son « exercice solitaire du pouvoir » à Aït Ahmed.
lundi 18 mars
Six ouvriers d'une entreprise textile ont été égorgés et leurs cadavres brûlés, dans la soirée, près de Tizi Ouzou. Le camion qui les transportait a été arrêté à un barrage mis en place par un groupe d'islamistes. D'autre part, 6 personnes ont été tuées et 21 autres blessées par l'explosion d'une voiture piégée devant le commissariat central de Tizi-Ouzou. L'explosion d'une autre voiture a blessé cinq enfants dans un village voisin de Tizi-Ouzou.
mercredi 20 mars
Selon le quotidien El Watan, dix personnes ont trouvé la mort près d'Aflou lorsque leur autobus a été mitraillé par un groupe islamiste. Une vingtaine d'autres voyageurs ont été grièvement blessées.
dimanche 24 mars
Un inspecteur principal des douanes, Rabah Allali, a été assassiné près de son domicile à El-Hayat (banlieue sud d'Alger).
lundi 25 mars
Le ministère de la Justice a annoncé la mise en détention préventive des gestionnaires de sept entreprises publiques et des membres d'une municipalité. Ils sont accusés de « corruption, atteintes aux intérêts de l'Etat, détérioration et dissipation de biens publics ».
nuit du mardi 26 au mercredi 27 mars
Sept moines trappistes français ont été enlevés au monastère de Tibhirine, à Médéa, à la suite d'un accrochage entre leurs ravisseurs et l'armée qui les pourchasse depuis plusieurs jours. Les ravisseurs réclamaient le « frère médecin » pour « soigner des blessés » (dont un émir important).
dimanche 31 mars
Le président Zéroual a lancé une série d'invitations à onze chefs de partis et à d'anciens responsables de l'Etat pour des rencontres à partir du 6 avril.
nuit du 3 au 4 avril
Conduites par un homme masqué, les forces de sécurité ont neutralisé un groupe islamiste armé qui avait squatté un appartement près du palais du gouvernement, dans le centre d'Alger. Les quatre membres du commando, dont une femme, ont été tués.
nuit du mercredi 4 au jeudi 5 avril
En Kabylie, une fusillade dans un bar de Takhoukht a fait six morts, dont un enfant de 12 ans.
jeudi 5 avril
Dans la matinée, une voiture a explosé avec ses occupants sur la route d'Abid Chemlal, près de Tizi-Ouzou.
nuit du jeudi 5 au vendredi 6 avril
Une bombe a explosé dans une station de pompage de gaz naturel à Blida faisant d'importants dégâts.
vendredi 6 avril
Le président Liamine Zéroual a reçu l'ancien membre du Haut comité d'Etat Ali Haroun, qui a laissé entendre que des élections législatives seraient organisées au cours du premier semestre 1997.
samedi 7 avril
Dans la matinée, la voiture du PDG de l'entreprise pharmaceutique Saidal, M. Aoun, a été prise sous le feu d'un groupe armé sur la route Alger-Médéa. L'industriel s'en est sorti indemne, mais il y aurait eu plusieurs morts et blessés.
mardi 23 avril
Une enseignante de français d'un collège de la région de Blida, Ouarda Heriket, a été égorgée sous les yeux de ses élèves.
nuit du mercredi 24 au jeudi 25 avril
Djamel Bouchibi, directeur du centre médico-social du quotidien progouvernemental El Moudjahid a été mitraillé puis égorgé par un groupe armé sous les yeux de sa famille.
fin avril
Des accrochages entre membres rivaux du GIA ont fait vingt morts dans la région de Larbaa (à 25 kilomètres au sud-est d'Alger) révèle le quotidien El-Watan : 17 hommes du chef Djamel Zitouni (alias Abou Abderrahmane Amine) ont été tués dans deux embuscades tendues par les partisans de l'émir de Larbaa, Kartani, que Zitouni voulait faire assassiner. Trois hommes de Kartali ont également trouvé la mort.
samedi 4 mai
L'ancien ministre de l'Intérieur (1992-1993) Mohamed Hardi a été assassiné dans l'après-midi à Oued Smar (banlieue nord-ouest d'Alger) par trois hommes armés.
dimanche 5 mai
Liamine Zéroual a annoncé l'organisation d'élections législatives au cours du premier semestre 1997. Elles seront précédées d'une conférence nationale, d'un référendum sur l'amendement de la Constitution et d'un réaménagement de la loi sur les partis, destiné à bannir l'utilisation de la religion (ce qui exclut le FIS dans sa structure actuelle).
Une bombe a tué deux personnes et fait une quinzaine de blessés, près d'un arrêt d'autobus à Tizi-Ouzou (Kabylie). Par ailleurs, un commando islamiste s'est retranché, dans la matinée, dans un immeuble sur les hauteurs d'Alger et ont pris des familles en otage. Ce groupe serait responsable de l'assassinat de M. Hardi, la veille. Les forces de sécurité ont plusieurs fois tenté, en vain, dans la journée, de les déloger.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 mai
Quatre islamistes au moins et un membres des forces de sécurité ont été tués au cours d'un assaut contre l'immeuble où des familles sont toujours retenues en otages.
lundi 6 mai
Le commando islamiste est toujours encerclé par les forces de police.
nuit du lundi 6 au mardi 7 mai
Un assaut des forces de sécurité a mis fin à la prise d'otage dans un immeuble des hauteurs d'Alger. Le groupe armé, une dizaine d'hommes, a été anéanti. L'un des otages, un adolescent, pris de panique et qui ne s'était pas mis à couvert, a été tué. Les autres personnes prisonnières ont été libérées.
mercredi 8 mai
Le maire de Beni Messous (à l'ouest d'Alger) et son chef de cabinet ont été assassinés par trois hommes armés à l'intérieur même de la mairie.
vendredi 10 mai
La cour de justice de Médéa a commencé à siéger en permanence pour plus d'un mois, pour juger des terroristes islamistes.
samedi 11 mai
Le président Zéroual a annoncé des réformes constitutionnelles pour réunir les conditions de sortie de la crise à laquelle l'Algérie est confrontée : l'islamisme politique est au centre des débats.
Un camion piégé a explosé dans la matinée à Blida : 3 personnes ont été tuées, entre 50 et 70 autres ont été blessées, dont 5 grièvement. Les dégâts sont considérables. L'explosion a été procédée d'une fusillade nourrie pendant plus de 30 minutes, destinée, semble-t-il, à détourner l'attention des policiers pendant que le camion, bourré de 150 kilos d'explosifs, était garé.
mardi 21 mai
Un message du GIA signé par Abou Abderhamane Amine, alias Djamel Zitouni, a annoncé que les sept moines français enlevés le 27 mars ont été égorgés.
dimanche 26 mai
Première rencontre de football opposant les équipes nationales d’Algérie et d’Oman : à Mascate, les footballeurs omanais ont été battus en match amical par les Algériens un but à zéro.
mardi 28 mai
Visite du Premier ministre jordanien à Alger, où il a réaffirmé l'appui de son pays aux dirigeants algériens.
mercredi 29 mai
Match amical de football : à Mascate, Oman a de nouveau été battue un but à zéro par l’Algérie.
jeudi 30 mai
Les corps des sept moines français ont été retrouvés à quelques kilomètres de Médéa
dimanche 2 juin
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : à Nairobi, le Kenya a battu l’Algérie trois buts à un.
mercredi 12 juin
Deux personnes ont été tuées, dans la matinée, et une dizaine d'autres blessées par l'explosion d'une voiture piégée à Bou Douaou, à 15 kilomètres d'Alger.
vendredi 14 juin
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : à Alger, l’Algérie a battu le Kenya un but à zéro.
du dimanche 16 au lundi 17 juin
La cour de justice de Médéa, qui siège en permanence depuis le 10 mai, a condamné à mort par contumace 23 islamistes. Une nouvelle session est prévue du 29 juin au 9 juillet. La cour examinera 44 affaires.
mercredi 19 juin
Selon le président de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), Ali Yahia Abdenour, la guerre entre le pouvoir et les islamistes aurait fait au moins 70 000 morts en cinq ans.
samedi 22 juin
Au moins deux personnes ont été tuées et une dizaine d'autres blessées dans l'explosion d'une bombe à Blida. L'engin avait été dissimulé dans un cabas près d'un magasin.
dimanche 30 juin
Le patriarche de l'islam en Algérie, cheikh Ahmed Sahnoun (89 ans), proche du FIS, a été grièvement blessé d'une balle dans la tête par deux « terroristes armés », alors qu'il accomplissait la prière de l'aube dans la mosquée El Arkam, sur les hauts d'Alger. L'imam présidait la ligue de la dâawa (prédication) islamique qui voulait fédérer tous les mouvements islamiques algériens. Il était, à ce titre, écouté et respecté de nombreux Algériens.
mercredi 3 juillet
Le FIS dément que ses dirigeants soient prêts à lancer un appel à l'arrêt des violences en Algérie. Pas de reprise du dialogue dans l'air non plus, contrairement aux informations publiées par un quotidien arabe paraissant à Londres.
jeudi 4 juillet
L'un des principaux journaux algériens, La Tribune, a été suspendu et ses principaux responsables placés sous le contrôle judiciaire. Les locaux du journal ont été mis sous scellés. En outre, une soixantaine de journalistes européens se sont vus refuser le visa qui devaient leur permettre de se rendre en Algérie pour une journée de solidarité avec la presse privée, face à la « violence intégriste » et à « l'arbitraire du pouvoir ».
Plus de 100 000 personnes ont assisté, dans la soirée, au premier concert qu'Alger ait connu depuis cinq ans. Organisé à l'occasion de la fête de l'Indépendance, ce concert de rai animé par Cheb El Hindi et Chaba Zahouania, était gratuit. Les groupes islamiques armés ont mis le rai hors-la-loi, contraignant la plupart des artistes à l'exil ou au silence.
lundi 8 juillet
Onze islamistes ont été condamnés à mort et onze autres à la réclusion à vie par le tribunal criminel de Médéa. Un islamiste repenti a bénéficié de circonstances atténuantes et il a été libéré après un an de détention préventive.
dimanche 14 juillet
Un communiqué signé par un chef local du GIA annonce l'éviction du mouvement de Djamel Zitouni (responsable de nombreux acte anti-français). Le document reste douteux mais son contenu est étayé par d'autres textes ou déclarations antérieures de responsables islamistes, qui contestaient l'autorité de « l'émir » du GIA et ses méthodes sanglantes (moines trappistes). Le Majliss Echoura (l'instance suprême du GIA) aurait nommer, pour le remplacer, le chef de la région de Laghouat (sud), Miloud Habbi, dit Hassan Abou Walid.
lundi 15 juillet
Le « dialogue national » a repris, mais sans le FIS. Les islamistes modérés étaient, eux, invités.
mardi 16 juillet
Djamel Zitouni (« salafiste ») aurait été tué dans la banlieue de Médéa par d'autres terroristes islamistes (« algérianistes »). Il serait tombé dans une embuscade, avec deux de ses lieutenants. Les « salafistes » ont désigné un nouvel émir, Abou Talha Antar Zouabri, un des principaux lieutenants de Zitouni, qui a déclaré qu'il refusait tout dialogue avec qui que ce soit.
mercredi 17 juillet
Au moins dix personnes ont été tuées par l'explosion d'une bombe et d'un véhicule piégé, à Blida. La bombe a explosé dans un café très fréquenté du centre-ville, tuant de nombreux consommateurs. Un fourgon piégé qui a explosé à la périphérie de la ville, a fait également plusieurs victimes et provoqué l'effondrement d'un immeuble.
21 pilotes, copilotes et mécaniciens d'Air-Algérie qui observent une grève tournante tous les week-ends pour appuyer des revendications de salaire ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis et à une amende de 500 francs.
nuit du jeudi 18 au vendredi 19 juillet
A 430 km au sud-ouest d'Alger, Un commando islamiste de 50 hommes a investi la petite ville de Bouhnifia, détruisant un hôtel, un parc et pillant l'hôpital. Un accrochage avec les forces de l'ordre a duré toute la nuit (aucun bilan communiqué). Dans un village voisin, un autre groupe armé a fait exploser un château d'eau.
samedi 20 juillet
Une bombe a explosé, dans la matinée, dans un café de Koléa, à une trentaine de kilomètres d'Alger. Cinq personnes ont été tuées et une trentaine de blessées. Cet attentat n'a pas été revendiqué. Il serait en rapport avec une nouvelle scission au sein du GIA.
dimanche 21 juillet
Un attentat aurait fait douze morts.
lundi 22 juillet
Un communiqué signé de Mustapha Kertali, un ancien « émir » du GIA de la région de Larbâa (un des fiefs islamistes les plus durs de la périphérie d'Alger) a annoncé la création du Mouvement islamique pour la prédication et le Jihad (MIJP). Ce nouveau mouvement réunirait « sous sa bannière » les dissidents du GIA, le Mouvement islamique armée (MEI) et le Front Islamique pour le djihad armé (FIDA).
jeudi 25 juillet
Un individu a empêché, dans la matinée, un Boeing 767 d'Air Algérie, de décoller d'Oran à destination d'Alger avec 232 passagers à bord. Au bout de quatre heures et demie, le preneur d'otages, non armé, était arrêté.
lundi 29 juillet
Une bombe de fabrication artisanale a explosé vers 13 heures dans un café situé sur les hauteurs d'Alger et habituellement fréquenté par les policiers d'un commissariat voisin, faisant un mort et une dizaine de blessés.
mardi 30 juillet
Dans la matinée, une forte explosion dans un café de Bab-el-Oued, quartier populaire d'Alger, a fait un mort et quatre blessés.
mercredi 31 juillet
Le caricaturiste du quotidien La Tribune, Chawki Amari, a été condamné à 3 ans de prison avec sursis pour outrage à l'emblème national. Quant au directeur de publication du quotidien, Kheireddine Ameyar, il a été condamné à un an avec sursis.
Un avocat du FIS, Rachid Mesli, et deux membres de sa famille (dont un enfant de 5 ans) ont été enlevés, dans la soirée, par un commando armé dans le secteur de Rouiba, près d'Alger.
du mercredi 31 juillet au jeudi 1er août
Visite officielle en Algérie du ministre français des Affaires étrangères, Hervé de Charette.
jeudi 1er août
Dans la soirée, l’évêque d’Oran, Mgr Claverie, a été tué, ainsi que son chauffeur par une bombe télécommandée placée devant son domicile. Le prélat avait 58 ans. Cet attentat claque comme un nouvel avertissement à la France en train de renouer les fils du dialogue avec l'Algérie.
samedi 3 août
Triple champion du monde de la discipline, l’athlète algérien Noureddine Morceli a remporté aux Jeux olympiques d’Atlanta la médaille d’or du 1 500 m, en 3 min 35 s 75. Le même jour, son compatriote Hocine Soltani a gagné le titre olympique en boxe en battant le Bulgare Tontcho Tontchev en finale des poids légers.
dimanche 4 août
Des dizaines de personnes ont été blessées par l'explosion d'un camion piégé sur la place centrale de Tiaret.
Clôture des Jeux olympiques d’Atlanta (Etats-Unis). L’Algérie a remporté deux médailles d’or : 1 500 m (Morceli) ; boxe 60 kg (légers).
mardi 6 août
Le Front des forces socialistes de Hocine Aït-Ahmad a annoncé son retrait du « dialogue politique » avec la présidence, estimant que les conditions d'une vraie négociation ne sont pas réunies.
Une bombe a blessé, à l'heure du déjeuner, cinq personnes dans un petit restaurant populaire du centre de la capitale, proche du grand commissariat central. Selon des témoins, un jeune homme avait quitté précipitamment les lieux en abandonnant un porte-documents. Les clients, alertés, s'étaient enfuis.
mercredi 7 août
Trois islamistes armés ont été tués par les forces de sécurité à Beni Messous, dans la périphérie ouest d'Alger.
jeudi 8 août
Sept personnes ont été blessées, à midi, par l'explosion d'une bombe dans un café (le Viaduc) du centre d'Alger.
dimanche 11 août
Une bombe placée sur la voie ferrée près de Kadiria (à 80 kilomètres au sud-est d'Alger) a explosé, faisant dérailler un train de transport de carburant et blessant huit à douze cheminots.
Un journaliste de Radio-Coran, Mohamed Guessab (34 ans), et son frère policier ont été assassinés dans l'après-midi à Alger.
Six islamistes armés impliqués dans l'assassinat de l'évêque d'Oran auraient été tués lors de l'assaut donné à leur maison en ruines, à la sortie d'Oran, par les forces de sécurité, après un accrochage qui a duré plusieurs heures. Un autre islamiste armé a été tué à proximité des halles centrales, au centre d'Oran.
jeudi 15 août
17 jeunes gens, âgés de 17 à 25 ans, ont été égorgés dans la soirée entre Aïn Oussera et Djelfa (à 150 km au sud d'Alger). Ils voyageaient en car, quand le véhicule a été contraint de s'arrêter par une dizaine d'islamistes armés. Ils ont été exécutés pour n'avoir « pas rejoint les maquis islamistes ».
samedi 17 août
Le quotidien saoudien Al Ayat (édité à Londres) a indiqué qu'un centaine d'hommes armés de fusils de chasse, de poignards et de haches auraient arrêté deux autobus en route près de Batna « pour contrôler les cartes d'identité » et égorgé tous les voyageurs natifs de cette région (d'origine du président Zéroual), hommes, femmes et enfants. Soit 63 personnes. Alger dément cette information.
vendredi 30 août
L'explosion d'une grenade lancée dans un café de Staoueli, dans la banlieue ouest d'Alger, a fait des victimes et d'énormes dégâts. La presse parle, elle, de 7 morts au moins et d'une vingtaine de blessés.
mardi 3 septembre
A 5 h 45, une voiture piégée a explosé au centre d'Alger, détruisant un hôtel et endommageant plusieurs immeubles. Les témoins assurent qu'il y a eu une dizaine de tués et une quarantaine de blessés. Un quart d'heure plus tard, les artificiers neutralisaient un autre véhicule bourrée d'explosifs et stationné à 50 mètres du premier, devant un autre hôtel. Dans les deux cas, les véhicules ont pu se garer à deux pas d'édifices très surveillés : l'Assemblée nationale, la préfecture et l'hôtel Aletti où sont logés les membres du Conseil national de transition, sorte de « parlement » désigné.
mercredi 4 septembre
Une forte secousse, de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter, puis deux répliques ont été ressenties à 6 h 15, dans un rayon de 50 kilomètres autour d'Alger.
jeudi 5 septembre
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie de Saïd Saadi a annoncé que la « conférence de l'entente nationale » entre les autorités algériennes et les partis politiques s'ouvrira le 14 septembre à Alger et durera deux jours. Le FIS n'est pas invité.
vendredi 6 septembre
La police suisse a procédé à quatre arrestations et à de nombreuses perquisitions, ces derniers jours, chez des ressortissants algériens suspectés d'avoir organisé un trafic d'armes au profit du Front islamique du Salut.
lundi 9 septembre
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) du Kabyle Said Sadi n'assistera pas à la « conférence de l'entente nationale » convoquée les 14 et 15 septembre à Alger par le président Zéroual. Le RCD rejoint ainsi le Front des forces socialistes (FFS, démocrates) de Hocine Aït Ahmed, le Mouvement pour la Démocratie en Algérie (MDA, nationaliste) de l'ancien président Ben Bella et le mouvement Ettahadi (néo-communiste) de Hachemi Cherif.
jeudi 12 septembre
Après avoir longtemps laissé planer le doute, le Mouvement de la société islamique (MSI-Hamas) a fait connaître son intention de participer à la « conférence de l'entente nationale » des 14 et 15 septembre).
samedi 14 septembre
Ouverture de la « conférence de l'entente nationale », convoquée par le président Zéroual, en l'absence des principales forces démocratiques (RCD, FFS, MDA, Ettahadi).
dimanche 15 septembre
38 partis et organisations ont signé à Alger un texte rejetant la violence et affirmant leur adhésion au pluralisme lors de la conférence de l'entente nationale. Il en ressort aussi qu'un référendum devrait avoir lieu avant la fin de l'année (le mouvement berbère menace de le bouder) et des élections législatives à la proportionnelle au premier semestre 1997.
nuit du mercredi 18 au jeudi 19 septembre
Le chanteur de raï Cheb Aziz (de son vrai nom Bechiri Boudjema) a été enlevé par un commando de quatre hommes. Il vivait depuis en exil à Londres, mais était rentré en Algérie pour assister à un mariage à Oran.
vendredi 20 septembre
Le corps, sans vie, du chanteur Cheb Aziz a été retrouvé à Constantine. Il avait 28 ans.
lundi 23 septembre
Les principaux partis d'opposition ont rejeté l'offre avancée par le président Zéroual pendant le week-end. Pas question, ont-ils dit, d'entrer dans un gouvernement de coalition au Conseil national de transition. Ils estiment que « les vrais problèmes ont été éludés » et que le président, qui « n'a rien apporté de nouveau », cherche « un compromis avec l'intégrisme ».
vendredi 27 septembre
Attentat à la voiture piégée sur un marché de Boufarik : 27 morts et 10 blessés.
mercredi 2 octobre
Yacine Amara, dit « Napoli », émir du GIA de la Casbah d'Alger, a été tué en même temps que huit de ses lieutenants lors d'une opération des forces de sécurité qui a duré plusieurs heures. Il y a une dizaine de jours, à la suite d'une information parvenue aux forces de l'ordre, une opération analogue avait lieu dans le même quartier. Elle s'était soldée par la mort de douze membres du GIA.
dimanche 6 octobre
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations : à Alger, l’Algérie a battu la Côte-d’Ivoire quatre buts à un.
lundi 7 octobre
Malgré les précautions prises par les autorités pour protéger les employés des hydrocarbures, un commando islamiste (vingt hommes commandés par un vétéran de la guerre d'Afghanistan) a massacré 34 civils, dans la soirée, près du champ gazier d'Hassi R'mel. Les victimes sont essentiellement les passagers d'un autocar et ceux d'une ambulance, qui ont été bloqués par un barrage islamique camouflé en contrôle routier des services de sécurité. L'opération a duré près d'une heure.
vendredi 11 octobre
A 9 h 15, 6 personnes ont été tuées et 72 blessées (plusieurs dans un état critique) par l’explosion d’une bombe sur un marché de Kolea, dans la périphérie ouest d'Alger. Les services de sécurité ont réussi à désamorcer deux autres engins explosifs dans une cité de 350 logements.
lundi 14 octobre
Un référendum sur la révision de la Constitution aura lieu le 28 novembre. L'annonce en a été faite, dans la soirée, par le président Zéroual. Les Algériens devront décider de l'interdiction des partis politiques religieux et confirmer l'islam comme religion officielle de l'Etat. Les autres révisions proposées prévoient la création d'un sénat, d'un Conseil d'Etat et d'une Haute Cour de Justice.
mardi 15 octobre
L'Algérie est devenue le 125e pays signataire du traité d'interdiction complète des essais nucléaires.
Le directeur du plus important des hebdomadaires algériens de langue arabe, Echourouk, a été assassiné dans la matinée par des inconnus, alors qu'il circulait dans un quartier proche du centre d'Alger. Amoui Mokrane a été atteint de plusieurs balles à la tête. Il avait 43 ans. Près de 70 journalistes ou employés de presse ont été assassinés depuis quatre ans.
lundi 21 octobre
Le maire d'Alger, Ali Boucetta, a été tué dans la capitale algérienne, apparemment d'une balle perdue, lors d'une fusillade entre forces de sécurité et maquisards islamistes, ont annoncé des responsables et des militants. Il se serait trouvé au balcon de son domicile du boulevard Telemly au moment où les forces de sécurité faisaient irruption dans une villa où s'étaient retranchés des rebelles. Cet affrontement a duré de 6 heures du matin à plus de 15 heures. Par contre, des passants assurent au contraire qu'il a été tué lors d'un accrochage en centre ville entre un groupe armé et des policiers de son escorte alors qu'il circulait en voiture. Au moins 13 islamistes armés ont été tués, mais aussi des civils, dont une femme.
jeudi 24 octobre
Huit voyageurs ont été tués et plus d'une trentaine d'autres blessés par l'explosion d'une bombe au passage de l'express Oran-Alger. L'engin (des bouteilles d'acétylène bourrées d'explosifs) avait été dissimulé sous le ballast à une quinzaine de kilomètres au sud de la capitale.
mercredi 30 octobre
Les forces de sécurité ont tué 21 islamistes armés en trois jours dans plusieurs quartiers d'Alger au cours de quatre opérations.
nuit du samedi 2 au dimanche 3 novembre
Dix femmes et trois enfants ont été égorgés dans un village proche d'Alger par un commando islamiste dont deux membres ont été tués un peu plus tard par les forces de sécurité.
lundi 4 novembre
Le GIA menace de tuer tous les musulmans d'Algérie qui refuseront de verser « l'impôt islamique ». De même, stipule un communiqué du mouvement, « le GIA interdit aux filles et aux femmes musulmanes de sortir de chez elles non couvertes. Pas de travail ni d'études. Celle qui refuserait d'obtempérer doit être tuée ».
nuit du mardi 5 au mercredi 6 novembre
32 personnes (dont 12 femmes) ont été assassinés dans un hameau (Sid el Kébir) de montagne proche de Blida. Les services de sécurité accusent les islamistes d'être responsables de ce massacre non revendiqué. Une famille de quatre personnes a été massacrée à Bouinan, près de Blida, par un groupe armé.
mercredi 6 novembre
Les habitants survivants du village de Sid el Kébir fuient vers la plaine, jugeant leur hameau trop dangereux.
jeudi 7 novembre
Cinq personnes ont été tuées dans l'explosion d'une bombe à Beni Ouarsous, près de Tlemçen. Les cinq victimes sont le maire du village, son adjoint et trois employés de la commune, qui effectuaient une visite de chantier dans un centre médical en construction.
La police italienne a mené une vaste opération policière dans toute l'Italie contre des membres du GIA. 23 personnes, accusées de complicité pour des attentats commis en France, ont été arrêtées. Plus de 60 perquisitions ont eu lieu aux domiciles d'émigrés nord-africains à Rome, Turin, Milan, Pavie, Asti, Cuneo (nord), Naples (sud) et Pérouse (centre). Les militants islamistes utilisaient des comptes bancaires, notamment en Suisse, des manuels d'utilisation d'explosifs et des « passeurs » pour aider les clandestins à franchir les frontières.
samedi 9 novembre
Symboliquement, le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia a choisi de se rendre dans la banlieue déshéritée de Baraki, un fief intégriste, pour son premier meeting de campagne pour le référendum du 28 novembre.
dimanche 10 novembre
10 personnes sont mortes et plus de 20 ont été blessés à Tixeraine, sur une petite route du quartier populaire de Birkhadem (est d'Alger, fief de l'ex-chef du GIA Djamel Zitouni), par l'explosion d'une voiture piégée près d'un autobus, à 7 h 30. Le véhicule transportait des employés d'une société nationale.
nuit du mardi 12 au mercredi 13 novembre
Douze villageois ont été assassinés à Bensalah, près de Blida. En moins de 15 jours, les attentats et les assassinats attribués aux islamistes ont fait 76 victimes.
jeudi 14 novembre
Un groupe armé vêtu d'uniformes des forces de sécurité a investi un hameau, près de Berrouaghia (à 100 kilomètres au sud d'Alger) et a égorgé une famille de 18 personnes. Cette opération a été revendiquée par le GIA d'Antar Zouabri.
lundi 18 novembre
La puissante organisation nationale des moudjahidines (anciens combattants de la guerre d'indépendance) appelle à voter « oui » au référendum du 28 novembre sur la révision constitutionnelle. Pour les anciens combattants, ce projet « définit clairement l'identité du peuple algérien, sa religion qui est l'Islam et sa langue nationale qui est l'arabe ».
jeudi 28 novembre
Référendum constitutionnel. Aucun incident n'a été signalé officiellement, ces « élections » étant surveillées par plus de 300 000 hommes en armes. Mais, selon des sources officieuses, le scrutin aurait été marqué par une série d'attentats, dont un meurtrier près de Relizane (ouest du pays). Les jeunes d'Alger et les Kabyles ont boudé les urnes. Participation de 79,8 %. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, le « oui » a recueilli 85,81 % des suffrages. Le Front des forces socialistes (FFS) dénonce une « manipulation » des chiffres. Son secrétaire général Seddik Debaili affirme que le « non » a obtenu 50 % des voix dans les sept wilaya du centre et 35 % à 40 % dans celles d'Annaba et d'Oran. Officiellement, seule la Kabylie a voté contre le nouveau texte avec une participation autour de 30 %. Selon le Rassemblement pour la Culture et la démocratie (de Sais Sadi), une dizaine de ses militants ont été arrêtés pour des motifs inconnus.
dimanche 1er décembre
L'opposition s'indigne et crie à la « manipulation » après le « oui » massif au référendum du 28 novembre. Elle dénonce la fraude électorale (bourrage d'urnes, militants interdits d'accès aux bureaux de vote, disparition de bulletins « non »,...) et l'arrestation de certains de ses militants qui auraient été brutalisés.
mardi 3 décembre
Le pouvoir a décidé de réglementer très strictement l'importation et la possession de « matériels sensibles ». 33 articles sont visés, parmi lesquelles les talkies-walkies, les fax, les téléphones portables et par satellites mais aussi les longues-vues et les jumelles. Pour se les procurer, il faudra une autorisation spéciale et s'adresser à un revendeur agréé. Les autorités espèrent ainsi empêcher les groupes islamistes armés de s'équiper de ces matériels.
Un attentat a fait quatre morts en France, dans le métro parisien. La méthode rappelle la campagne du GIA en France en été 1995.
nuit du mercredi 4 au jeudi 5 décembre
Dix personnes ont été massacrées à Haouch Trab par les groupes islamistes.
nuit du jeudi 5 au vendredi 6 décembre
19 personnes ont été mutilées, égorgées ou décapitées près de Blida, à Benachour dont les habitants fuient la ville. Le GIA leur a laissé des tracts annonçant que le chef de l'organisation est l'émir « bosniaque » Slimane Maherzi, dit « Abou Djamil ». Il succède à Antar Zouabri, dit « Abou Talha », probablement éliminé après avoir succédé en juillet à Djamel Zitouni, assassiné lui aussi.
vendredi 6 décembre
Arrestation aux Etats-Unis d'Anouar Haddam, qui se présente comme le président de la délégation parlementaire du FIS à Washington (il avait été l'un des élus du FIS lors des législatives algériennes - annulées - de 1991).
samedi 7 décembre
La nouvelle Constitution est entrée en vigueur.
dimanche 8 décembre
L'explosion d'une voiture piégée a fait un mort et plusieurs blessés à Tiaret.
nuit du lundi 9 au mardi 10 décembre
Huit villageois d'Amroussa, dans la commune de Bouinan, près de Blida, ont été assassinés. Selon les services de sécurité, c'est un nouveau crime des « terroristes », c'est-à-dire des islamistes.
nuit du mardi 10 au mercredi 11 décembre
Vers 3 heures du matin, une dizaine d'islamistes ont massacré 20 personnes (dont 3 femmes) qui circulaient en autocar entre Oran et Alger, près de Benkhelil, avant de disparaître dans la nuit. Certains passagers ont réussi à fuit avec l'arrivée d'un groupe de « patriotes » (milices d'autodéfense), qui tenait un barrage non loin de là.
mercredi 11 décembre
Selon le quotidien El Watan, 12 habitants du village de Moulay Larb, près de Saida, ont été assassinés par un groupe islamiste d'une trentaine d'hommes. 8 des victimes ont été achevées à la mitrailleuse. En un mois, plus de 150 civils ont été assassinés dans le pays.
dimanche 15 décembre
Voilà qui confirme la « spécialisation » des pays qui accueillent les réseaux islamistes en Europe : le procureur général adjoint de Suisse Félix Baenziger vient de révéler que des milliers d'armes livrées en Algérie au Front Islamique du Salut avaient été achetées en Suisse. Il s'agit surtout de pistolets et d'armes de petit calibre. En revanche, rien ne prouve que les cerveaux opèrent en Suisse.
mardi 17 décembre
L'Algérie a adopté une loi rendant obligatoire l'emploi de l'arabe dans tous les secteurs d'activité. Le français, encore largement utilisé dans les domaines économique et scientifique, va devoir s'effacer. Au risque de réveiller de vieilles fractures.
samedi 21 décembre
Les forces de l'ordre ont tué 21 islamistes dans deux opérations de sécurité autour d'Alger.
Une bombe a explosé devant un lycée à la sortie des cours, à Douaouda, à 30 kilomètres à l'ouest d'Alger : une élève a été tuée, une autre blessée. Dans cet établissement, de nombreuses jeunes filles refusent de porter le voile.
lundi 23 décembre
Trois personnes ont été tuées et 70 autres blessées par l'explosion, à midi, d'une voiture piégée en plein centre d'Alger, près d'un des principaux cafés de la capitale.
mardi 24 décembre
Le GIA, par le biais d'une lettre adressée au président français Chirac, menace la France de nouveaux attentats. Il exige, pour ne pas passer à l'acte, que la France obtienne la libération de plusieurs de leurs « frères » détenus à Alger et qu'elle renonce à tout soutien au régime algérien. Cette lettre est signée d'Antar Eouari, nouvel émir du GIA.
jeudi 26 décembre
Une voiture piégée a explosé à 13 h 45 à Alger dans le quartier populaire d'Hussein Dey à proximité d'une gendarmerie et d'un centre culturel. L'explosion a fait 10 morts et 68 blessés, parmi les passants, selon les autorités mais d'après les hôpitaux le bilan serait d'au moins 20 morts. L'attentat a provoqué une immense panique et tout détruit dans un rayon de 100 mètres.
nuit du samedi 28 au dimanche 29 décembre
34 civils ont été assassinés à Dhamnia, près d'Aïn Defla (sud-ouest de l'Algérie) par un commando islamiste.
dimanche 29 décembre
Un attentat à la bombe contre un café du quartier populaire d'El Harrach, à Alger, a fait entre 1 et 3 morts et 54 blessés. A Zeddine, au sud-ouest d'Alger, huit villageois ont été tués lorsque la remorque d'un tracteur qui les transportait a sauté sur une bombe lancée sur son passage par un groupe armé. D'autre part, dix employés d'une limonaderie ont été blessés à Koléa (à 40 kilomètres à l'ouest d'Alger) par l'explosion d'une bombe lors du passage de leur véhicule.
Les signataires d'un « appel à la paix » se sont vus interdire la tenue d'un meeting. Une trentaine de personnalités ont signé cet appel et non des moindres : Hocine Aït Ahmed (Forces socialistes), l'ancien Premier ministre Mouloud Hamrouche (FLN-branche réformatrice), l'ancien président Ahmed Ben Bella. Le texte avait même reçu le soutien du FIS. Tous contestent la récente réforme constitutionnelle qui impose, selon eux, des conditions trop restrictives à la création de partis alors que se profilent des élections législatives.
1997
samedi 4 janvier
Présentant son bilan annuel devant le Conseil national de transition, le président Zéroual a appelé à « la vigilance » face au terrorisme, mais a jugé celui-ci « laminé » par l'action efficace des forces de sécurité. Ce discours est surtout destiné à rassurer les bailleurs de fonds, dont la France, qui n'est pas dupe.
Match amical de football : à Sfax, la Tunisie et l’Algérie ont fait match nul zéro à zéro.
nuit du samedi 4 au dimanche 5 janvier
Des Islamistes ont égorgé 16 personnes, dont deux enfants, à Benachour, près de Blida. C'est la deuxième fois en un mois que Benachour est ainsi attaqué, malgré la présence récente dans le village d'un groupe d'autodéfense.
dimanche 5 janvier
Plusieurs membres du Conseil national de transition se sont inscrits en faux contre les propos tenus par le chef de l'Etat la veille.
En Algérie, des poursuites judiciaires ont été engagées contre plus de 2 500 personnes impliquées l'an dernier dans 800 affaires de délinquance économique. C'est ainsi que 691 gestionnaires d'entreprises, d'institutions ou de collectivités locales ont dû répondre de corruption et trafic d'influence. Les autres sont notamment impliqués dans des détournements, des dilapidations de deniers publics ou des atteintes au patrimoine économique.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 janvier
Dans la commune de Douaouda, sur le littoral algérois et à 30 kilomètres de la capitale, des « terroristes » ont égorgés 18 civils, dont un bébé, des enfants et des femmes, et en ont blessé 18 autres.
mardi 7 janvier
Un nouvel attentat, très meurtrier, renforce la psychose à Alger, à trois jours du Ramadan. Selon un premier bilan, au moins 13 personnes ont été tuées et une centaine d'autres blessés par l'explosion d'une voiture piégée dans la principale artère de la capitale, la rue Dirouche-Mourad (ex-rue Michelet). Cet attentat, qui s'est produit à une heure de forte affluence, est le plus meurtrier commis dans la ville depuis plusieurs mois. D'autre part, à Douaouda, un violent accrochage a opposé forces de l'ordre et islamistes.
dimanche 12 janvier
L'instance exécutive du FIS à l'étranger appelle l'armée algérienne à soutenir une « solution politique » à la crise que traverse le pays. Elle dénonce, une fois de plus, « le mensonge et la dissimulation de la réalité » par le pouvoir algérien.
En France, huit islamistes extrémistes présumés ont été mis en examen et écroués. Ils sont soupçonnés d'« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». La justice française leur reproche d'avoir apporté une aide logistique - collecte de fonds, hébergement, fourniture de faux documents, trafic de véhicules - au réseau de soutien au GIA dit de « Chasse-sur-Rhône » (Isère).
Match amical de football : à Beyrouth, le Liban et l’Algérie ont fait match nul deux à deux.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 janvier
14 personnes, appartenant à trois familles ont été assassinés à l'arme blanche au douar (village) de T'Binet, près de Blida. Selon des rescapés, les tueurs appartenaient au GIA de Slimane Maherzi. Un peu plus tard, ce sont cinq jeunes filles d'une même famille qui ont été égorgées à Oued Chebel, un village voisin. T'Binet était théoriquement protégé par des volontaires depuis un précédent massacre : 19 morts le 6 décembre 1996.
jeudi 16 janvier
Au moins 14 personnes ont été tuées à Boufarik par l'explosion d'une bombe bourrée de ferraille, sur un marché aux voitures d'occasion. Il y a en outre une cinquantaine de blessés. L'attentat n'a pratiquement pas fait de dégâts. L'engin était dissimulé dans un cabas.
vendredi 17 janvier
Dans des tracts placardés à Blida et Alger, le GIA a affirmé qu'« il n'y a plus de neutralité » et invité les habitants des deux villes à « faire leurs ablutions avant de sortir » afin d'« aller au paradis s'ils meurent dans les explosions ».
nuit du samedi 18 au dimanche 19 janvier
36 personnes ont été massacrées à l'arme blanche à Ben Slimane, dans la préfecture de Médéa.
dimanche 19 janvier
Une heure après la rupture du jeûne, une voiture piégée a explosé devant un café d’un quartier populaire d’Alger, rue Belouizdad. Le bilan est terrible : 54 morts et 89 blessés selon un décompte des hôpitaux.
mardi 21 janvier
Sur les hauteurs d’Alger, une voiture piégée a explosé au passage d’un car de transport du personnel paramédical de l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja sur le boulevard des Martyrs : 17 morts et plusieurs blessés. Le matin même, le GIA avait mis la population en garde en annonçant la multiplication des massacres.
mercredi 22 janvier
Selon des témoins, cinq personnes ont été tuées par l'explosion d'un bombe sur un marché de Blida.
Le diplomate algérien Mohamed Sahnoun a été nommé représentant spécial de l’ONU et l'Organisation de l'unité africaine (OUA) pour la région des Grands Lacs d'Afrique (Zaïre, Rwanda, Burundi, Ouganda, Tanzanie et Kenya).
nuit du mercredi 22 au jeudi 23 janvier
26 personnes ont été égorgées et 8 autres blessées par balles dans un petit village de la Mitidja.
jeudi 23 janvier
Un des principaux opposants au président Zéroual, Hocine Aït Ahmed, président du FFS, a Souhaité à Rome que le président américain Clinton nomme un médiateur pour tenter de mettre fin à la violence en Algérie. Cette proposition a été rejetée quelques heures après par les Etats-Unis.
Dans la soirée, un groupe d'une vingtaine d'assaillants a attaqué une ferme au milieu des vergers à Haouch el Hadj, dans la région de Baba Ali, près d'Alger. 15 personnes (dont 10 femmes et 2 enfants en bas âge) ont été tuées à coups de couteau, de hache et de pelle. Certaines ont été décapitées et d'autres ont eu les membres coupés. Une femme a été retrouvée le sein tranché et enfoncé dans la bouche.
A Alger, le vice-président de la délégation exécutive communale (DEC-conseil communal désigné) de Bachjarah (banlieue est d'Alger) a été assassiné par balles dans la soirée.
vendredi 24 janvier
Des témoins affirment qu'il y a eu 40 personnes égorgées ou décapitées à Ouled Ali, à 90 kilomètres au sud d'Alger.
Le président Zéroual s'est adressé dans la soirée à la nation, dans un discours télévisé. Il a dénoncé un « complot » venu de l'étranger (Iran, Soudan ?).
samedi 25 janvier
Le ministre de l'Intérieur a annoncé que l'Etat « ne saura tolérer davantage toutes les dérives » de la presse qui « amplifie le nombre des victimes ou parfois même invente des actes terroristes » faisant « le jeu de la propagande terroriste au mépris du civisme ».
Une centaine de femmes ont manifesté dans le quartier populaire de Belcourt sur le lieu d'un récent attentat
dimanche 26 janvier
Quatre partis de l'opposition démocrate ont signé un appel au rassemblement et voulu déposer une gerbe à l'endroit même où 21 innocents sont morts le 19 janvier, à Belcourt. En vain...
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations : à Bamako, le Mali a battu l’Algérie un but à zéro.
mardi 28 janvier
Le chef de la puissante centrale syndicale UGTA, Abdelhak Benhamouda, proche du président Zéroual, a été tué par balles par cinq jeunes portant des cartables d'écoliers. L'un des jeunes était armé d'un fusil d'assaut Kalachnikov, les autres d'armes de poing. Ils ont ouvert le feu devant le siège de l'UGTA, touchant mortellement le leader syndical. Benhamouda avait activement soutenu le président Zéroual lors de la présidentielle de novembre 1995. Il venait d'annoncer son intention de quitter l'UGTA cette année pour créer un parti politique.
Une personne a été tuée et 17 blessées par l'explosion d'une bombe dans une rue de Blida.
mercredi 29 janvier
L'instance exécutive à l'étranger du FIS condamne la vague de violences et d'attentats à la voiture piégée qui frappe l'Algérie. Elle accuse « le pouvoir militaire » d'en être responsable. Elle critique particulièrement le président Zéroual qui a « rejeté toutes les initiatives de paix antérieures et fermé la paix à toutes les prémisses de paix ».
nuit du mercredi 29 au jeudi 30 janvier
Huit villageois, dont un bébé de 13 mois, ont été assassinés par un groupe islamiste dans un domaine agricole de Sidi Moussa, à 30 kilomètres au sud d'Alger).
jeudi 30 janvier
Le leader syndical Abdelhak Benhamouda a été inhumé dans le carré des martyrs du cimetière d'El Alia à Alger. Le président Zéroual et de nombreuses personnalités ont assisté aux obsèques. Avant la cérémonie officielle, des centaines de personnes, simples militants, ont défilé devant le cercueil exposé dans le hall du siège du mouvement UGTA, qui a appelé à faire du 1er février une « journée de deuil dans le monde du travail ». Un service minimum sera simplement assuré dans les établissements publics.
Un général à la retraite, Habib Khelil, a été assassiné à Oran par un groupe islamique.
vendredi 31 janvier
Les autorités algériennes souhaitent que la France « ne s'ingère pas dans la conduite de nos affaires nationales », après une série de déclarations de diplomates français et de partis politiques. L'Algérie « n'a jamais demandé le soutien de la France », a souligné le ministre des Affaires étrangères Hamed Attaf. L'ancien président français Valery Giscard d'Estaing a, le premier, lancé la polémique en se prononçant pour la participation des « islamistes » aux élections législatives.
nuit du vendredi 31 janvier au samedi 1er février
Un commando islamiste d'une cinquantaine d'hommes a égorgé 31 personnes à Ktiten, un quartier de la périphérie de Médéa. Les terroristes ont obligé les habitants à sortir de chez eux, puis, un à un, ils les ont conduits jusqu'à un « nain égorgeur » qui les a décapités, tantôt à la hache, tantôt au couteau. La tuerie aurait pu se poursuivre longtemps si l'arrivée des forces de l'ordre n'avait pas mis en fuite les égorgeurs.
mercredi 5 février
La population de Médéa a commencé à s'organiser contre les groupes armés. Armés de pelles et de gourdins, les habitants défendent leurs villages là où l'Etat ne peut plus assurer leur sécurité.
jeudi 6 février
Le journal Al-Alem Al-siyassi affirme que 28 personnes ont été égorgées par un groupe armé à Boumedfâa, dans la banlieue de Médéa.
vendredi 7 février
Le président Zéroual invite les Nations unies, la Ligue arabe et l'Organisation de l'unité africaine a désigner des observateurs pour les prochaines élections législatives en Algérie.
dimanche 9 février
Les groupes islamistes ont « célébré » à leur façon la fête de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois et du jeûne du ramadan. Ils ont assassiné au moins 28 personnes à travers le pays. La tuerie la plus atroce a été commise près des Eucalyptus. Dans ce quartier de la périphérie sud-est d'Alger, 14 personnes ont été égorgées et mutilées. Ce ramadan aura été le plus sanglant de la guerre civile : plus de 300 morts en moins d'un mois.
lundi 10 février
Le journaliste Abdallah Bouhechek (44 ans), de l'hebdomadaire Révolution et Travail, a été tué près de Blida. C'est le 48e journaliste tué depuis mai 1993.
nuit du mardi 11 au mercredi 12 février
A minuit, la police a commencé le siège d'un immeuble du centre d'Alger où se sont retranchés un groupe présumé islamiste armé, place du 1er mai. L'assaut des forces de sécurité a commencé à trois heures du matin à coups de roquette contre un appartement situé au cinquième étage (sur 14). Cinq des six membres du groupe ont été tués. L'immeuble a été détruit.
samedi 15 février
L'armée a lancé sa plus vaste offensive depuis deux ans pour regagner du terrain sur les Islamistes, dans l'Algérois et la région de Tlemcen.
dimanche 16 février
Au moins 160 islamistes ont été tués la semaine passée au cours d'opérations de ratissage à l'ouest et au sud d'Alger.
nuit du dimanche 16 au lundi 17 février
Maisons brûlées, femmes transformées en torches avant d'être achevées par balles : les villageois de Kerrach (au sud d'Alger) ont vécu l'horreur. Cette fois encore, un commando de 30 à 50 présumés islamistes, armés de couteaux, de sabres et de kalachnikov, ont investi ce hameau perché dans la montagne de Chréa, près de Blida. 24 femmes, 6 hommes et un enfant ont été tués. Les assaillants ont incendié plusieurs habitations, en utilisant les bouteilles de gaz des maisons. Un habitant a réussi à monter jusqu'à Chréa pour alerter les forces de sécurité. Un accrochage a opposé les deux camps. Les assaillants se sont enfuis en portant plusieurs de leurs compagnons morts ou blessés. A Bonn (Allemagne), l'Armée islamique du salut (AIS) a condamné fermement les massacres de civils commis dans l'Algérois. Elle affirme qu'ils sont l'œuvre des « milices armées par le régime ».
lundi 17 février
Après deux ans de suspension de ses liaisons au départ de Paris, Air Algérie va reprendre sa place à Roissy. Un accord devrait intervenir ces jours-ci pour une reprise des vols de la compagnie algérienne à compter du 1er avril.
mardi 18 février
Le Conseil national de transition (CNT) a adopté à une large majorité une nouvelle loi réglementant strictement les conditions de création et d'exercice des partis politiques. Ce projet de loi, vivement dénoncé par une partie de l'opposition, vise à éviter, selon les autorités, les « dérapages ».
mercredi 19 février
Une nouvelle loi électorale instaurant la proportionnelle en prévision des prochaines législatives, a été adoptée par le CNT. Ce qui est conforme aux souhaits de la majorité des partis.
vendredi 21 février
Dans la soirée, les partisans du président Zéroual ont annoncé la création du Rassemblement national démocratique (RND). La quasi-totalité de ses membres fondateurs sont des transfuges du FLN et de ses organisations satellites. Abdelkader Bensalah, actuel président du CNT, en est devenu le premier leader.
dimanche 23 février
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations : à Cotonou, le Bénin et l’Algérie ont fait match nul un à un.
lundi 24 février
Une bombe a explosé sur un marché près d'Alger : un enfant de 12 ans a été tué et 12 personnes ont été blessées. Le GIA, qui prône un « embrasement général » en Algérie, a promis dans un communiqué, signé d'Antar Zouabri, de lancer une nouvelle vague d'attentats à l'explosif à Alger et Blida. Ce texte annonce aussi de nouveaux massacres contre « tous les apostats et leurs alliés dans les villes et les villages ». De son côté, le gouvernement a décidé d'employer une nouvelle tactique en décidant d'offrir « des primes pour tout renseignement permettant à la neutralisation d'un terroriste ». Cette mise à prix va d'un million de dinars (100 000 francs) pour un « terroriste de quartier » jusqu'à 5 milliards (500 000 francs) pour les « émirs nationaux » les plus recherchés. En tête de ce hit-parade, Antar Zouabri, le chef du GIA, Abdallah Seddouki du Front islamique du Djihad armé (FIDA) et Benaïcha de l'Armée islamique du salut (AIS). Une cinquantaine de « portraits de chefs terroristes identifiés et recherchés » sera affichée prochainement dans les commissariats de police, les brigades de gendarmerie et sur les places publiques.
mardi 25 février
Selon un scénario déjà maintes fois éprouvé, un commando d'une cinquantaine d'islamistes armés a massacré 18 civils près de Saida (à 400 kilomètres au sud-ouest d'Alger). Ils avaient dressé un faux barrage pour arrêter un autocar. 17 jeunes gens ont été égorgés sous les yeux des autres voyageurs. Un vieil homme qui tentait de protéger son fils a été abattu d'une balle entre les deux yeux. Le massacre a duré cinq heures. Le groupe islamiste était commandé par l'émir Lakel. A Alger, cinq personnes ont été atrocement mutilées et leurs corps ont été exposés sur les hauteurs de la ville.
mercredi 26 février
Six personnes au moins ont été blessées à Alger, dans le quartier de l'Assemblée nationale, où un violent incendie a ravagé le cinéma El Mougar et un hôtel voisin, l'hôtel Safir, toujours connu sous son ancien nom d'hôtel Aletti. Des témoins affirment avoir entendu une explosion juste avant que l'incendie se déclare.
vendredi 28 février
Hocine Aït-Ahmed, le chef du FFS, accuse le pouvoir algérien d'avoir assassiné Abdelhak Benhamouda, le patron de la Centrale syndicale, ainsi que d'autres personnalités politiques. S'il ne nie pas que les islamistes sont responsables d'une grande partie des attentats, il souligne que « les forces de sécurité ont aussi leur part dans ce qui se passe en Algérie ». Il souhaite donc une « internationalisation de la crise » algérienne, tout en se défendant d'appeler à une « intervention étrangère ».
mardi 4 mars
Le président Zéroual a fixé au 5 juin les prochaines élections législatives. Cette date a été retenue en accord avec le RCD, le FLN et le MSI-Hamas. Le président a annoncé la présence d'observateurs internationaux.
Mohamed Larbi Zitout, ancien premier secrétaire d'Algérie en Libye, en exil à Londres, accuse la Sécurité militaire algérienne d'être responsable de violences (assassinat des moines chrétiens de Tibérine en mai 1996, une cinquantaine de policiers auraient été abattu délibérément depuis avril 1992) et de téléguider des attentats, y compris en France (métro Saint-Michel et aux Champs-Elysées).
dimanche 9 mars
L'instance exécutif du FIS à l'étranger a nommé son premier porte-parole officiel à l'étranger. Abdelkrim Ould-Adda représentait le FIS lors de la signature du « contrat national » avec une partie de l'opposition algérienne, en janvier 1995, à Rome.
lundi 10 mars
Une vingtaine de personnes, dont trois femmes, soupçonnées d'appartenir à un « réseau de poseurs de bombes », viennent d'être arrêtées dans la région de Blida. C'est le quotidien El-Watan qui a publié cette information, sans confirmation officielle.
mercredi 12 mars
Les autorités ont décidé de réglementer les groupes d'autodéfense, surnommé les « Patriotes », apparus voici trois ans pour lutter contre les exactions islamistes. Ces groupes de citoyens ordinaires, qui mobilisent près de 200 000 hommes, seront désormais subordonnés à une autorisation des préfets et des services de sécurité.
samedi 15 mars
Quatre terroristes islamistes présumés ont été tués à Alger au cours d'une opération de ratissage dans la Casbah. A l'origine de cette opération, un attentat contre trois membres des services de sécurité. Ce même jour, 43 islamistes appartenant au groupe de l'émir de l'ouest, Kada Benchida, ont été tués dans la région de Rélizane (Oranais).
lundi 17 mars
Trois voitures piégées ont explosé dans l'après-midi à Alger, dans le quartier de Ben Omar et dans une cité des Anessers (ex-Ruisseau). Selon un premier communiqué de la radio algérienne, ces attentats ont fait quatre morts et plusieurs blessés.
mardi 18 mars
Les gendarmes belges ont saisi 8 tonnes de munitions et d'armes entreposées dans une ferme transformée en « musée des armes » près de Mons. Le propriétaire du stock a été interpellé. L'opération a été lancé par la police belge dans le cadre d'une enquête sur un trafic d'armes impliquant des membres présumés du Groupe islamique armé (GIA) algérien.
mercredi 19 mars
Un commando de 30 à 40 hommes se réclamant du GIA, a égorgé et décapité à la hache 32 civils à Ouled Antar.
vendredi 21 mars
Un bulletin du FIS a appelé les partis politiques de l'opposition algérienne à boycotter les élections législatives.
Pendant la grande prière, sept femmes ont été égorgées : le chef du commando islamiste était porteur d'une liste d'hommes à exécuter, mais ceux-ci étaient absents…
samedi 22 mars
Le ministre des Moudjahidine a inauguré le musée du moudjahid de Batna, établi près du cimetière des martyrs de la révolution algérienne.
dimanche 23 mars
Cinq collégiennes ont été assassinées par des inconnus dans un petit village de la région de Médéa.
mardi 25 mars
Les forces de sécurité ont affirmé avoir tué dans l'après-midi le chef du Front islamique pour le djihad armé (FIDA), Abdelkader Seddouki. Le FIDA est un groupe « spécialisé » dans les assassinats d'intellectuels et de personnalités. « Ahmed Abou el Fida », de son surnom, a été tué avec deux autres islamistes lors d'un accrochage à El Kettani (Bab el Oued).
jeudi 27 mars
Le FFS a décidé de participer aux élections législatives du 5 juin. Il fera campagne sur le thème de la paix mais se réserve la possibilité de se retirer si les principes démocratiques ne sont pas respectés. De toute façon, estime le FFS, ces élections « imposées par le régime » ne sont « pas la solution » à la crise algérienne.
Dans la soirée, un car de la banlieue d'Alger a été la cible d'un attentat qui a fait quatre morts et une trentaine de blessés. Les autorités estiment qu'il pourrait être l'œuvre d'une nouvelle organisation islamiste, née il y a deux mois du regroupement de quatre factions autonomes.
samedi 29 mars
Les forces de sécurité ont engagé une vaste opération contre un maquis islamiste de Kabylie, près de Tizi Ouzou.
jeudi 3 avril
Le « moqaddem » (chef) de la zaouia (sorte de monastère) de Sidi Aldelkrim, près de Saïda, et son neveu ont été égorgés par un groupe armé.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 avril
Au moins 84 villageois ont été égorgés, certains décapités à la tronçonneuse, dans l'Algérois. La plus terrible de ces tueries s'est déroulée dans le hameau de Thalit, dans une région montagneuse située à 80 kilomètres d'Alger : un commando de 30 à 40 hommes a investi le village et y a égorgé 53 personnes.
vendredi 4 avril
Poursuite de l'offensive, lancée depuis six jours, des forces de sécurité dans les forêts proches de Tizi Ouzou : une centaine d'islamistes auraient été tués. L'opération a permis notamment de découvrir et de détruire un « hôpital de campagne » couvrant tout le centre du pays et servant de « structure centrale de soins pour la Kabylie et la Mitidja », affirme le quotidien El Watan. Elle a aussi permis la découverte d'un « important laboratoire de fabrication de bombes ».
samedi 5 avril
Treize bergers ont été enlevés par un groupe armé dans la région de Tiaret.
dimanche 6 avril
Quinze personnes ont été retrouvées « affreusement égorgées » à Aïn Lehdid, à 65 kilomètres de Tiaret.
lundi 7 avril
Le parti fondé par l'ancien président Ahmed Ben Bella, le MDA, a décidé de boycotter les élections législatives du 5 juin.
mardi 8 avril
La police espagnole a arrêté à Valence onze membres d'un groupe d'appui au GIA et saisi des armes et des documents. D'après le secrétaire d'Etat à la Seguridad, le démantèlement de cette « structure » du GIA, qui servait de « pont entre l'Algérie et le reste de l'Europe » et finançait ses activités avec des cambriolages et la vente de voitures volées, « évitera des problèmes à la France ».
jeudi 10 avril
La capitale belge, Bruxelles, a interdit la « marche silencieuse » que le Front islamique du salut avait prévu le 12 avril dans la capitale belge pour obtenir « l'arrêt de l'effusion de sang » en Algérie. Explication : cette manifestation présente des risques pour la sécurité publique.
du samedi 12 au dimanche13 avril
Réunis à Madrid (Espagne), des partis de l'opposition algérienne, ainsi que le FIS, ont appelé à une solution « politique » en Algérie, où 143 civils ont été massacrés depuis dix jours.
nuit du dimanche 13 au lundi 14 avril
30 personnes, hommes, femmes et enfants ont été assassinés par un groupe armé islamiste au douar Chaib Mohamed, près de Boufarik. Depuis, le début du mois, 178 civils ont été tués par les groupes du GIA dans cette plaine fertile de la Mitidja, pourtant quadrillés par les « patriotes ». Par ailleurs, cinq jeunes filles ont été enlevées près de Boufarik.
mercredi 16 avril
Une bombe dissimulée dans un pot de fleurs a explosé à l'intérieur du marché « Errahba », à l'entrée nord de Blida, faisant 7 morts et 26 blessés. D'autre part, les corps de quatre des cinq jeunes filles enlevées près de Boufarik il y a trois jours ont été retrouvés dans la montagne. Elles avaient été violées et égorgées. La cinquième, blessée, a réussi à s'échapper.
lundi 21 avril
Une délégation de l'Union européenne est arrivée à Alger. Elle vient négocier la signature d'un accord d'association qui devrait intervenir en octobre. Les discussions, qui ont été entamées à Bruxelles (Belgique) en mars, sont d'ordre économique et financier, en prévision notamment de l'établissement d'une zone de libre échange vers 2010.
nuit du lundi 21 au mardi 22 avril
93 habitants d'un village de la plaine de la Mitidja, Haouch Khemisti (à 20 kilomètres d’Alger) ont été massacrés par un groupe islamique. Ils ont été égorgés, mutilés et parfois brûlés vifs.
mardi 22 avril
Le gouvernement a appelé les Algériens à se « mobiliser » contre le « terrorisme ». Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement, est intervenu - ce qui est inhabituel - dans la soirée à la télévision. Il a évoqué la thèse du « terrorisme résiduel » et a qualifié les tueries de « fuite en avant » de groupes terroristes affaiblis. Cette intervention est sans précédent à six semaines des élections législatives. Seuls cinq partis (trois proches du pouvoir et deux islamistes) ont réussi à présenter des listes pour le scrutin du 5 juin, alors que les « démocrates » sont divisés.
Un attentat à la dynamite a gravement endommagé à Sétif la fontaine d’Ain el-Fouara, un monument emblématique de la ville. Inaugurée en juillet 1898, cette œuvre due au sculpteur français Francis de Saint-Vidal présente notamment une jeune femme nue (la Dame, « gardienne de la baraka de Sétif », sera restaurée).
nuit du mardi 22 au mercredi 23 avril
42 habitants d’Omaria, un village proche d’Alger, ont été massacrés à la hache et au sabre par un groupe d'hommes armés. Parmi les victimes figurent 17 femmes et 3 bébés de moins d'un an.
vendredi 25 avril
Une bombe a explosé dans un train de passagers circulant dans la banlieue d'Alger. Selon les services de sécurité, l'attentat a fait 21 morts et une vingtaine de blessés.
Un appareil d'Air Algérie s'est posé à l'aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle et a redécollé une heure plus tard pour Alger. Les Liaisons Paris-Alger étaient interrompues depuis deux ans.
lundi 28 avril
Les élections législatives, le 5 juin, seront supervisées par au moins 200 observateurs étrangers. La Ligue arabe enverra une soixantaine d'observateurs, l'OUA en enverra autant et une centaine d'autres officieront sous l'égide des Nations Unies.
vendredi 2 mai
Un double attentat à la voiture piégée a fait 15 morts et une vingtaine de blessés, dans la soirée, à Bou Hanifia, une station thermale du sud-ouest algérien proche de Mascara. Les deux voitures, garées devant des hôtels, ont explosé à une dizaine de minutes d'intervalle. L'un des hôtels a été totalement détruit. Les autorités attribuent le regain de violence auquel on assiste depuis quelques temps à l'approche des élections législatives.
lundi 5 mai
Le ministère algérien de l'Intérieur accuse le Mouvement pour la démocratie en Algérie, de l'ancien président Ahmed Ben Bella, de « s'être volontairement exclu du champ d'application » de la nouvelle loi sur les partis politiques, qui sera « appliquée dans toute sa rigueur ». Le communiqué du ministère laisse penser que le parti de Ben Bella pourrait être bientôt dissous. Ses statuts se réfèrent notamment à la défense des « valeurs arabo-islamiques » ainsi qu'à « l'épanouissement de l'islam », alors que la loi bannit toute mention de l'islam dans les statuts des partis où leur dénomination.
mardi 6 mai
Quatre adolescents ont été tués en plein centre d'Alger et 21 personnes blessées, par l'explosion d'une voiture piégée. La voiture était garée devant l'entrée du lycée Frantz Fanon, à Bab el-Oued. L'explosion, qui s'est produite à l'heure de la sortie des cours, a fauché de nombreux élèves qui avaient déjà quitté l'enceinte de l'établissement. L'attentat a provoqué un début de panique dans ce quartier populaire, ancien fief du FIS.
vendredi 9 mai
L'Algérie réclame à la France quelque 200 000 cartons d'archives de la période coloniale (1830-1962). Depuis l'indépendance, elle n'a pu récupérer que 60 cartons. L'Algérie voudrait aussi récupérer ses archives de la période ottomane, avant l'occupation française, qui sont entreposées à Aix-en-Provence.
dimanche 11 mai
6 personnes ont été tuées et 70 autres au moins ont été blessées, dans l'après-midi, à Alger, victimes de quatre attentats à la bombe commis dans le parc zoologique et de loisirs de la capitale algérienne. Le parc est situé sur les hauteurs d'Alger, près du ministère de la Justice et de la faculté de Ben Aknoun.
mercredi 14 mai
Ouverture officielle de la campagne électorale. Le ministre algérien de l'Intérieur a annoncé que 16 773 087 électeurs étaient inscrits pour les élections législatives.
nuit du mercredi 14 au jeudi 15 mai
Ce premier jour de campagne électoral a été terriblement endeuillé : 30 villageois, dont 17 enfants et 7 femmes, ont été massacrés dans une ferme collective près de Chebli, à 30 kilomètres au sud d'Alger. Les « 40 ou 50 » terroristes sont arrivés vers minuit. Ils ont égorgé et mutilé à l'arme blanche, parfois avec des bêches et des scies, leurs victimes. Avec le sang de l'une d'elle, ils ont écrit sur le mur d'une maison : « Djihad » (guerre sainte). 450 civils sont déjà morts dans de telles attaques depuis un mois en Algérie.
jeudi 22 mai
Au moins 12 personnes ont été tuées et 31 blessées par l'explosion d'une voiture piégée en plein centre de Boufarik. L'explosion s'est produite à proximité de l'Assemblée populaire communale (mairie), de commerces et d'un café. Cet établissement est notamment fréquenté par des « patriotes » armés par les autorités pour combattre les commandos islamistes.
nuit du jeudi 22 au vendredi 23 mai
Deux attentats à la voiture piégée, perpétrés à Tlemcen, ont fait 7 morts et 12 blessés. L'attentat s'est produit devant un hôtel qui abritait des membres de la commission régionale de surveillance des élections législatives.
vendredi 23 mai
Les services de sécurité algériens affirment que 27 islamistes armés ont été tués ces derniers jours par les forces de l'ordre à Alger, Laghouat (sud) et Tissemsilt (sud-ouest).
dimanche 25 mai
18 têtes humaines, dont deux de femmes, ont été découvertes à Djelfa (à 250 kilomètres au sud-est d'Alger), dans un charnier dont l'existence vient d'être révélée par le quotidien principal algérien en langue arabe. Le journal ne fournit aucune précision sur cette découverte qui n'a pas été annoncée par les autorités.
nuit du lundi 26 au mardi 27 mai
Huit villageois d'une localité de la région de Médéa ont été massacrés par un groupe islamiste, selon le quotidien El Watan. Le groupe armé a égorgé les six hommes d'une même famille et enlevé deux femmes, qui ont été retrouvées décapitées. Un fonctionnaire travaillant dans les services du chef du gouvernement, Khaled Sebata, a également été assassiné, selon le quotidien Liberté.
mardi 27 mai
Les forces de sécurité algériens ont abattu, dans un hôtel de la rue de Tanger à Alger, un responsable du GIA (il ne sera identifié qu'en février 1998 comme Ali Touchent (30 ans), alias « Tarek », considéré comme l'auteur et le coordonnateur de la campagne d'attentats en France en 1995).
mercredi 28 mai
Dans un document de cinq pages de son instance exécutive à l'étranger, le Front islamique du salut (FIS) présente une « stratégie de sortie de crise en Algérie », en trois temps. D'abord, le FIS réclame un « dialogue bilatéral » entre « les véritables détenteurs du pouvoir, à savoir les généraux, et les dirigeants légitimes du FIS ». Ces discussions auraient « pour but de réaliser une trêve ». Deuxième temps, « une fois la paix revenue », une conférence nationale impliquant « tous les partis sans exclusive » se tiendrait pour oeuvrer « au retour à la stabilité et à la consolidation des institutions ». Troisième temps : cette conférence devra organiser de sélections « au suffrage universel, adopter un mode électoral et contrôler le découpage des circonscriptions ». Mais le FIS estime qu'il faut un tiers « pour permettre le déblocage de la situation ». Il propose aux « puissances européennes intéressées par la paix dans cette région » de jouer ce rôle. Pour le FIS, il n'y a pas d'autres solutions : « Les élections législatives en préparation ne régleront rien ».
vendredi 30 mai
Plusieurs partis d'opposition ont saisi la Cnisel, la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives, pour dénoncer les privilèges octroyés au Rassemblement national démocratique, le « parti présidentiel », et notamment le soutien de l'administration. Le parti du pouvoir, accusé d'avoir débauché les troupes et les cadres du FLN, n'a pas hésité à recourir aux méthodes de l'ex-parti unique.
samedi 31 mai
Un attentat a fait un mort et 24 blessés dans un cinéma du centre d’Alger.
Match amical de football : à Radès, la Tunisie a été battue par l’Algérie un but à zéro.
dimanche 1er juin
Deux attentats contre des autobus ont fait 7 morts et 77 blessés. 20 civils ont été assassinés depuis quatre jours, notamment à Bakoura.
lundi 2 juin
Un marché de la Casbah d'Alger a été la cible d'un attentat islamiste. La bombe, dissimulée dans un sac, a déchiqueté passants et commerçants alentour. Le bilan officiel est de 7 morts et 37 blessés, mais, comme toujours, les témoins affirment que le nombre des victimes est nettement plus important. Ce nouvel attentat a frappé Alger au moment où entraient en vigueur des mesures de sécurité particulières, déjà mises en place lors des précédents scrutins : interdiction des marchés hebdomadaires de gros et de la circulation des camions de matériaux et des camions-citernes. Les contrôles routiers renforcés entre le littoral et le centre-ville ont créé d'invraisemblables embouteillages : tous les véhicules étaient fouillés. Les membres de l'armé, de la police et des corps constitués ont commencé à voter, de même que les 620 000 électeurs algériens vivant en France.
mardi 3 juin
Rappelant dans un communiqué publié en Allemagne, qu'elle « dénonce fermement » les attentats commis en Algérie, l'instance exécutive du FIS à l'étranger appelle à l'ouverture d'une enquête internationale. Elle s'interroge notamment « sur l'identité des auteurs de ces actes et sur la facilité avec laquelle ils les commettent, en des endroits où la présence des forces de l'ordre est très importante ». Il y a quelques jours, le ministre des Affaires étrangères a déjà opposé une fin de non recevoir à cette idée d'enquête internationale.
mercredi 4 juin
Les forces de police ont pris leurs quartiers dans les écoles d'Alger, dont les élèves sont absents depuis deux jours. De son côté, la préfecture a pris un arrêté diffusé par la presse de la capitale : il oblige les commerçants sous peine de sanctions, à fouiller clients, bagages et véhicules. Cet arrêt s'applique aussi à tous les moyens de transports, publics et privés.
jeudi 5 juin
Elections législatives : 34,5 % d'abstentions (56,7 % dans l'Algérois). Les partis conservateurs ont obtenu 219 sièges sur 380 (155 pour le RND du président Zéroual et 64 pour l'ex-FLN), le Hamas (islamistes « modérés ») 64 s., Ennahda (islamistes « durs ») 34, FFS (socialistes) 19 s., Rassemblement pour la culture et la démocratie 19 s., Parti des travailleurs 4 s. Trois observateurs internationaux ont été blessés par l'explosion d'une bombe à l'intérieur du pays. En outre, deux observateurs algériens ont également été gravement blessés par une autre bombe, alors qu'ils circulaient en voiture près de Djelfa. Une dizaine de militants du Hamas ont été arrêtés et un autre blessé par un garde communal. L'opposition dénonce de multiples fraudes lors de ces élections. Cependant, la mission d'observation internationale (103 observateurs venus de 30 pays) ne fournit guère d'éléments susceptibles d'étayer les accusations de l'opposition. Tout au plus son rapport met-il en cause les bureaux spéciaux réservés au vote des militaires et des corps constitués. Elle émet la même réserve au sujet des bureaux itinérants (5 000 sur 35 000).
Match amical de football : à Dakar, le Sénégal et l’Algérie ont fait match nul zéro à zéro.
nuit du dimanche 8 au lundi 9 juin
Deux personnes, présumées islamistes, ont été tuées dans la forêt de Baïnem, sur le littoral touristique de l'ouest d'Alger.
mardi 10 juin
Une opération des unités spéciales de la police dans la Casbah d'Alger s'est soldée dans la soirée par la mort de quatre hommes armés, sans doute des islamistes. Sur le plan politique, le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, élu député d'Alger à la tête du RND, a remis sa démission au président Zéroual.
samedi 14 juin
Un commando islamiste a attaqué un petit village proche d'Alger, Haouch Maurice, dont 16 habitants ont été égorgés et brûlés.
dimanche 15 juin
Première session de la nouvelle Assemblée.
lundi 16 juin
En dépit de son impopularité, Ahmed Ouyahia a été reconduit à la tête du gouvernement par le président Zéroual.
30 islamistes ont attaqué le hameau de Daïat Labguer, situé près de Msila, à 300 kilomètres au sud-est d’Alger) : une cinquantaine d’habitants ont été massacrés, de même que le bétail ; des femmes ont été enlevés et des bijoux volés.
mardi 17 juin
La trêve aura été de courté durée. L'accalmie constatée au moment des élections, certainement due à la mobilisation exceptionnelle de plus de 300 000 hommes en armés, a pris fin avec le départ des centaines d'observateurs et de journalistes étrangers. En une semaine, plusieurs dizaines de personnes ont été massacrées dans les environs d'Alger, le plus souvent égorgées par des commandos islamistes.
nuit du mercredi 18 au jeudi 19 juin
24 membres d'une même famille ont été égorgés dans un village de la Mitidja, à une quinzaine de kilomètres de Blida. Trois adolescentes, un enfant de quatre ans et un bébé de 8mois figurent parmi les victimes. Le village était dépourvu de « patriotes ».
jeudi 19 juin
Deux personnes ont été tuées et vingt autres blessées dans l'après-midi par l'explosion d'une bombe dans un cinéma de la rue Larbi Ben M'hidi (ex-rue d'Isly), dans le centre d'Alger. C'est le premier attentat à la bombe enregistré à Alger depuis trois semaines. Le 19 juin, jour anniversaire de la prise du pouvoir par Boumediene en 1965, est férié.
lundi 21 juin
Dans la willaya de M’Sila, 17 villageois ont été massacrés par le GIA, à 5 kilomètres du hameau de Daïat Labguer, déjà victime d’une tuerie cinq jours plus tôt.
dimanche 22 juin
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Bouaké, la Côte-d’Ivoire a battu l’Algérie deux buts à un.
mardi 24 juin
Une cinquantaine de voyageurs au moins ont été blessés, près d'Alger, par l'explosion de deux bombes dans deux wagons d'un train de banlieue. L'attentat a eu lieu à la gare d'El Harrach. La plupart des victimes sont âgées de 20 à 30 ans.
mercredi 25 juin
Après deux semaines de négociations, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a formé un gouvernement de 30 ministres et 9 secrétaires d'Etat. Vainqueur des législatives, le RND s'est octroyé 25 portefeuilles. Il garde ainsi la haute main sur les « ministères de souveraineté », notamment l'Intérieur, les Affaires étrangères, la Justice et les Finances qui n'ont pas changé de titulaires. Le FLN revient aux affaires pour occuper quatre ministères et trois secrétariats d'Etat. L'alliance entre ces deux partis s'est élargie aux islamistes réputés modérés du Hamas-MSP du cheikh Mahfoud Nahnah, qui obtient l'Industrie, les Transports, le Tourisme, l'Artisanat et l'Environnement (quatre ministères et trois secrétariats d'Etat).
jeudi 26 juin
Quatre femmes ont péri carbonisées et 18 autres personnes ont été blessées lors d'un attentat à la bombe, dans la matinée, dans le quartier populaire d'El Arrach, à Alger.
lundi 30 juin
Le Groupe islamique armé a annoncé la « trahison » de Radwan Makadour, chargé des relations extérieures de l'organisation terroriste. Celui-ci s'est rallié aux autorités d'Alger, auxquelles, selon le GIA, le « renégat » a fourni d'importantes informations, notamment « les plans relatifs à l'acheminement du matériel ». Le GIA a appelé ses responsables à l'étranger à la vigilance. Selon les forces de sécurité algériennes, une vingtaine d'islamistes armés ont été tués ces derniers jours près d'Alger.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 juillet
Une cinquantaine de personnes auraient été massacrés par des islamistes.
lundi 7 juillet
Après cinq ans de détention et plusieurs grèves de la faim, Abdelkader Hachani (42 ans), numéro trois du FIS, a commencé à être jugé à Alger pour « incitations aux crimes et délits contre la sûreté de l'Etat ». En juin 1991, l'arrestation d'Abassi Madani et Ali Belhadj, les deux chefs du FIS toujours détenus au secret, avait propulsé Hachani à la tête du mouvement. C'est lui qui avait donc mené le FIS à la victoire lors des élections législatives annulées par les militaires en janvier 1992. Hachani avait été arrêté quelques jours plus tard.
L'Afrique du Sud a annoncé qu'elle allait ouvrir une ambassade à Alger et créer une commission mixte pour la coopération économique bilatérale. Le renforcement des liens diplomatiques entre Johannesburg et Alger s'inscrit dans le cadre des efforts de Nelson Mandela, le président sud-africain, pour promouvoir le principe d'une unité africaine à l'échelle du continent.
mardi 8 juillet
Le « numéro trois » du FIS, Abdelkader Hachani, a été libéré dans la matinée. Il a été condamné à 5 ans d'emprisonnement que couvrent sa détention préventive. Alger manifeste une certaine volonté d'apaisement. Le FIS lui-même y voit un « geste positif ».
nuit du mercredi 9 au jeudi 10 juillet
Huit personnes, appartenant à deux familles, ont été égorgés par des islamistes armés près de Tipaza, à 100 kilomètres d'Alger. Selon le journal El Watan, « il y aurait parmi les victimes des femmes et des enfants ».
vendredi 11 juillet
Ouverture du Forum méditerranéen rassemblant onze pays à Alger.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 juillet
14 membres d'une même famille ont été massacrés dans l'ouest d'Alger, à Bou Ismaïl, par un groupe armé, parmi lequel figurait un membre de cette famille.
samedi 12 juillet
Dans la matinée, 7 voyageurs ont été tués par balles et 11 autres blessés lors de l'attaque d'un autobus par des islamistes armés, près de Dellys (littoral est).
Fin du Forum méditerranéen d’Alger.
du samedi 12 au dimanche 13 juillet
44 villageois de la région de Médéa auraient été égorgés. 21 jeunes filles auraient par ailleurs été enlevées.
dimanche 13 juillet
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations : à Alger, l’Algérie a battu le Mali un but à zéro.
lundi 14 juillet
Un attentat à la bombe sur le marché de Baraki, dans la banlieue est d'Alger, a tué 21 personnes et blessé 40 autres.
mardi 15 juillet
Le chef du FIS, Abassi Madani (66 ans) a été remis en liberté conditionnelle par le tribunal militaire de Blida, après 6 ans de prison (il a avait été condamné à 12 ans). « C'est un acte positif qui constitue une contribution certaine et effective à la solution de la crise et au retour de la paix et de la stabilité », déclare un communiqué du FIS. Le numéro deux du mouvement, Ali Belhadj, jugé plus dur que Madani, reste en prison. D'autre part, Zeroual a nommé un de ses proches à la tête de la gendarmerie, le général-major Tayeb Derradji, connu pour avoir participé au dialogue avec l'opposition en 1992.
21 personnes ont encore été tuées dans trois massacres.
mercredi 16 juillet
La libération de Madani reste obscure : si lui et le FIS affirment n'avoir signé aucun contrat avec les autorités, le quotidien Acharq El-Awsat assure qu'il s'est engagé par écrit à se tenir à l'écart de la politique jusqu'à l'expiration de sa peine d'emprisonnement, en 2003. Le parquet militaire algérien insiste aussi sur le fait que la libération de Madani est « conditionnelle ».
jeudi 17 juillet
Abassi Madani, même s'il n'a pas appelé explicitement à une trêve des opérations armées, a déclaré qu'il souhaitait que « la violence cesse » en Algérie, car « c'est tout ce que nous voulons et ce que tout le monde veut ». Le chef historique du FIS affirme qu'il est en bonne santé et que ses conditions de détention ont été « bonnes, sauf les premiers temps ».
vendredi 18 juillet
Les autorités algériennes ont adressé une sévère mise en garde à Abassi Madani et lui ont interdit d'exercer « toute activité politique ». Depuis sa libération, le chef historique du FIS a pris l'habitude de se rendre cinq fois par jour à la mosquée, dans son quartier de Belcourt, à Alger, où l'attendent de nombreux fidèles et des journalistes.
dimanche 20 juillet
Le procureur général adjoint de la cour de Blida, accusé de « complaisance » à l'égard des groupes armés, a été acquitté par le tribunal criminel de Tizi Ouzou, à l'issue d'un procès qualifié d'« unique dans les annales de la justice algérienne » par la radio de la capitale. Le parquet de Tizi Ouzou a aussitôt manifesté son intention de se pourvoir en cassation.
nuit du dimanche 20 au lundi 21 juillet
La presse a révélé que des terroristes avaient égorgé 61 civils près de Blida.
lundi 21 juillet
L'explosion d'une bombe à distance, sur une route à une quinzaine de kilomètres au nord de Tizi Ouzou, a fait quatre morts et trois blessés. Deux personnes sont en outre portées disparues.
Un placard publicitaire publié dans le quotidien algérien El-Khabar invite « tous les Arabes » à s'installer en Libye pour y réaliser « l'unité de la nation et de la patrie arabes ». Le message promet aux candidats qu'ils jouiront de tous leurs droits « dans le transport, la résidence, la propriété et la participation à la construction d'une base productive dans les domaines de l'industrie, de l'agriculture, etc. »
mardi 22 juillet
L'armée a fait savoir qu'elle était entrée en contact avec Madani Mezrag, le chef de l'Armée islamique du salut, le bras armé du FIS, dont elle espère la reddition dans le cadre d'une loi sur la clémence (« rahma »). Il fait partie des islamistes armés les plus recherchés d'Algérie : sa tête a été mise à prix 4 500 000 francs.
mercredi 23 juillet
Le président Zéroual a annoncé la tenue d'élections locales le 23 octobre. Ces jours derniers, l'armée a pilonné à l'arme lourde une base du GIA, entre Blida et Tipaza. Plus de 90 terroristes auraient été tués dans cette opération.
nuit du mercredi 23 au jeudi 24 juillet
Une cinquantaine d'hommes ont investi deux hameaux de la région de Hadjout, à 50 kilomètres à l'ouest d'Alger. Ils ont massacré méthodiquement 38 personnes, dont 19 enfants de moins de 12 ans.
jeudi 24 juillet
Encerclé par l'armée dans la région de la Mitidja, près d'Hattaba, Antar Zouabri, « l'émir » national du GIA, aurait été tué, après une semaine d'accrochages. Il se trouvait à l'intérieur d'un tunnel où il avait réuni ses principaux adjoints. Sa tête était mise à prix 450 000 francs. L'information a été révélé par la presse algérienne, citant des « sources bien informées ».
vendredi 25 juillet
Dans un communiqué faxé à une radio marocaine Medi-1, le GIA affirme que son « émir » Antar Zouabri est vivant. Selon Medi-1, le communiqué est authentique mais ne prouve rien quant au sort réel de Zouabri.
samedi 26 juillet
Le sort d'Antar Zouabri reste incertain : le GIA l'a démenti, mais de nombreuses personnes auraient reconnu son cadavre, exposé sur un camion militaire.
dimanche 27 juillet
Les massacres continuent. La presse fait état de treize villageois tués à El-Omaria, près de Médéa.
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Alger, l’Algérie a battu le Bénin deux buts à zéro.
nuit du dimanche 27 au lundi 28 juillet
A Si Zerrouk, près de Larbâa, 51 personnes ont été massacrées par 20 ou 30 islamistes présumés. A 50 mètres d'une caserne de l'armée... qui n'a pas levé le petit doigt. La tuerie a pourtant été des plus méthodiques : certains habitants ont été égorgés ou tués à la hache, d'autres sont tombés sous les balles en tentant de fuir, beaucoup ont été brûlés vifs dans leurs maisons de fortune transformées en brasiers.
lundi 28 juillet
Le diplomate algérien Lakhdar Brahimi a été nommé représentant spécial des Nations unies en Afghanistan.
mardi 29 juillet
Le directeur de El Watan a laissé éclater sa colère dans un éditorial intitulé « l'Etat absent », après le massacre de Si Zerrouk. Le silence du gouvernement est dénoncé par la presse indépendante comme une autre forme de crime.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 juillet
A 120 km au sud-ouest d'Alger, 41 habitants de Matmata ont été massacrés, pour la plupart à l'armée blanche. 22 enfants et 2 femmes enceintes faisaient partie des victimes. Les femmes ont été violées avant d'être tuées. Deux jeunes filles ont été en outre enlevées.
mercredi 30 juillet
Attentat à la voiture piégée dans la soirée sur les hauteurs d'Alger, dans le quartier résidentiel d'El Biar : 8 morts et 25 blessés.
nuit du mercredi 30 au jeudi 31 juillet
38 habitants de Sidi Madani, près de Blida, dont des enfants et des femmes, ont été assassinés. Une vingtaine d'autres personnes ont été tuées à Larbaâ, dans le « triangle de la mort », selon El Watan.
jeudi 31 juillet
Le GIA a revendiqué, par le biais de la radio marocaine Médi-1, l'attentat de la veille à Alger. Le groupe terroriste a reconnu que l'armée avait tué 72 de ses membres et fait prisonnier 61 autres. Il affirme aussi avoir capturé trois officiers et promet d'autres « actions spectaculaires ».
nuit du vendredi 1er au samedi 2 août
Des islamistes ont détruit des installations de pompage et de forage, privant ainsi la ville de Djelfa d'eau potable.
samedi 2 août
Plusieurs personnes ont été blessées par l'explosion d'une bombe artisanale dans le train reliant Alger à Oran. Cette nouvelle attaque s'ajoute à la série de massacres qui a fait une centaine de morts ces derniers jours dans l'Algérois. Le vol d'une quinzaine de véhicules à Alger alimente la crainte de nouveaux attentats à la voiture piégée. Les services de sécurité ont désamorcé une bombe sur une voiture stationnée près d'un bar proche du centre-ville. Depuis plusieurs jours, des affiches ont été placardées par les autorités sur les murs d'Alger, appelant à la vigilance et donnant des conseils sur la conduite à tenir en cas d'explosion d'une bombe.
dimanche 3 août
116 habitants ont été massacrés par des islamistes dans les villages de Oued El-Had (40 morts) et Mezouara (76 tués), situés près de Arib, dans la wilaya d’Ain Defla.
mardi 12 août
Peuples disséminés, les Berbères entendent faire reconnaître leur identité et leur langue (le tamazight). Créé en 1995, le Congrès mondial amazigh (CMA) regroupe 39 associations des pays d'Afrique du Nord, du Sahel et des représentants de la diaspora berbère. Il se réunira en assemblée générale du 27 au 30 août à Tarifa de Las Palmas (îles Canaries).
nuit du mercredi 13 au jeudi 14 août
15 personnes, dont 6 enfants et 2 femmes, ont été égorgés par un groupe armé dans un quartier pauvre de Douéra, à la périphérie sud d'Alger. Deux familles, habitant un peu à l'écart du quartier déshérité de Ouled Djilali, fait de maisons de parpaings et de tôle ondulée, ont été méthodiquement massacrés.
nuit du mercredi 20 au jeudi 21 août
63 habitants du village de Souhane, entre Larbaâ et Tabalt, ont été massacrés. Un groupe armé, sans doute islamiste, a égorgé ou achevé par balles hommes, femmes et enfants. 10 rescapés ont été hospitalisés. Selon eux, les agresseurs auraient aussi enlevé une dizaine de jeunes filles.
jeudi 21 août
Un camion transportant 40 manifestants de la marche contre le terrorisme, organisée par l'UGTA, a été mitraillé près de Médéa. Le bilan fourni par des sources syndicales est de 3 morts et 22 blessés.
vendredi 22 août
Deux massacres ont eu lieu dans deux petites localités proches de Djelfa, à près de 200 kilomètres au sud-ouest d'Alger. Les assaillants ont tué 30 personnes à l'arme blanche et en ont blessés 10 autres, la plupart par balles.
samedi 23 août
Dans la matinée, un attentat à la bombe contre un train à El-Affroun (à 70 kilomètres à l'ouest d'Alger) a fait 8 morts et 22 blessés parmi les voyageurs.
dimanche 24 août
Un nouveau massacre a eu lieu, dans la banlieue sud-est d'Alger : 9 personnes ont été égorgées et 8 autres enlevées. Par ailleurs, 10 islamistes du GIA ont été tués par les forces de sécurité à Blida et Médéa. Dans la soirée, près de Médéa, 29 villageois d'Omri auraient été égorgés, et pour certains éventrés, par un groupe armé.
lundi 25 août
Trois femmes et un garçon de 10 ans sont morts et 60 personnes ont été blessées, dans la matinée, dans un attentat à la bombe sur un marché du quartier résidentiel d'El Biar, qui domine le centre d'Alger. La majorité des victimes sont des commerçants et des femmes venues faire des courses. Ce quartier, où résident de nombreuses personnalités du régime, avait longtemps été réputé « sûr ».
mardi 26 août
64 habitants de Beni Ali, un village de montagne à 60 kilomètres au sud d'Alger, ont été tués, à l'aube, par un groupe armé. « Ils sont entrés dans les maisons et ont tué les gens. Ensuite, ils alignaient les têtes devant les habitations », a raconté un témoin. Des centaines d'habitants du village et des environs ont fui la région.
mercredi 27 août
Dans la matinée, au moins 8 personnes ont été tuées et 50 autres blessées par l'explosion d'un colis piégé dans la casbah d'Alger. L'attentat a eu lieu rue Abdelkader Aoua, près de la mosquée Ketchoua, l'une des plus anciennes d'Alger. Cette rue est très fréquentée à ce moment là de la journée. La plupart des victimes sont de jeunes vendeurs à la sauvette et des personnes faisant leurs courses. Au même moment, un carnage a été évité dans un autre marché du centre de la capitale, celui de Meisonnier, grâce à la vigilance de la population. Un colis piégé a été désamorcé par les services de sécurité. Dans la soirée, à Oran (la grande métropole de l'ouest, relativement épargnée par la violence), une bombe a explosé dans un café bondé du front de mer, faisant de nombreux blessés.
nuit du jeudi 28 au vendredi 29 août
Près de 250 personnes ont été massacrées par balles et à l'armes blanches à Raïs, un village de la région de Sidi Moussa. Un premier bilan gouvernemental parle, lui, de 98 morts et 120 blessés. Plusieurs dizaines de civils ont été brûlés vifs, des enfants ont été mutilés au couteau et des maisons détruites à l'explosif. Selon les habitants, ce massacre a été perpétré par un groupe d'« au moins 300 hommes armés jusqu'aux dents ». Les hommes, habillé à l'afghane, portaient de longues barbes. « J'ai reconnu l'émir Ali Dellal et son adjoint Ali Cherat » a raconté un témoin. Ils sont arrivés à 22 h 30 et sont repartis vers 2 h 30. « Les gens ont crié, supplié, aucun secours n'est arrivé, les forces de sécurité sont pourtant toutes proches. Les premiers arrivés ce matin ont été les pompiers », raconte un autre habitant. De très nombreux militaires, des gendarmes, ont bouclé la zone du massacre.
vendredi 29 août
Le gouvernement a annoncé un renforcement des mesures de sécurité dans les campagnes.
samedi 30 août
14 personnes qui voyageaient à bord de deux taxis ont été arrêtées dans la matinée à un « faux barrage routier », aux abords d'Alger. Toutes ont été égorgées.
Percuté par un train de voyageurs, un camion-citerne a explosé sur un passage à niveau de la ligne Oran-Alger. L'accident a fait un mort et 300 blessés.
nuit du samedi 30 au dimanche 31 août
32 villageois ont été assassinés dans deux hameaux à 300 kilomètres au sud-ouest d'Alger.
dimanche 31 août
Deux familles entières, soit 19 personnes, ont été égorgées par un groupe armé sur les hauteurs de Hamamet, dans la banlieue ouest d'Alger. Elles s'étaient réfugiées dans des maisons de fortune après avoir fui Chlef, une ville à 200 kilomètres au sud-ouest de la capitale où sévissent des groupes armés ! Par ailleurs, trois femmes, dont une technicienne de la télévision nationale, ont été retrouvées mortes, dans la matinée, dans une forêt de la banlieue ouest d'Alger.
lundi 1er septembre
Le gouvernement n'a pas supporté qu'Abassi Madani, le leader du FIS libéré le 15 juillet après six ans de détention, écrive au secrétaire général de l'ONU pour lui dire qu'il était « prêt à lancer un appel pour arrêter l'effusion de sang immédiatement et préparer l'ouverture d'un dialogue sérieux ». Pour les maîtres d'Alger, c'est un « appel à l'ingérence étrangère » intolérable. D'où leur décision d'assigner à résidence le leader islamique et leur menace de le remettre en prison au premier dérapage.
mardi 2 septembre
Invoquant le regain de violence dans le pays, le Rassemblement pour la culture et la démocratie, un des principaux partis d'opposition siégeant à l'Assemblée, a demandé le report des élections locales prévues le 23 octobre.
nuit du mardi 2 au mercredi 3 septembre
22 personnes (10 enfants, 6 femmes et 6 hommes) ont été assassinées dans les environs de Médéa
mercredi 3 septembre
Le FIS pourrait lancer bientôt un appel public à la trêve, par le biais d'une intervention d'Abassi Madani à la télévision d'Etat algérienne. Le leader du FIS aurait déjà reçu l'assurance d'une réponse favorable à son appel de la part de l'Armée islamique du salut, la branche armée du FIS. Cet appel d'Abassi Madani, s'il est lancé, n'apporte pas pour autant la certitude de voir les violences diminuer, les groupes islamiques armés ne reconnaissant pas l'autorité du FIS.
jeudi 4 septembre
Dans la matinée, un attentat a fait 5 morts et 20 blessés dans une artère commerçante de Bouzaréah, un quartier résidentiel d'Alger. La bombe avait été dissimulée dans un couffin, déposée par une femme selon un témoin. Devant le silence permanent des autorités, Hocine Aït-Ahmed (FFS) a appelé les Premiers ministres français (Lionel Jospin) et anglais (Tony Blair), et A leurs homologues occidentaux à « prendre rapidement des initiatives en faveur de la paix en Algérie » pour « redonner l'espoir aux Algériens qui ont l'impression d'être complètement abandonnés ». Cet appel va à l'encontre de la politique d'Alger, qui oppose un refus farouche à l'idée d'internationaliser le problème.
nuit du vendredi 5 au samedi 6 septembre
Pour la première fois, les égorgeurs ont sévi dans Alger : à partir de 21 heures, ils ont assassiné 87 personnes à Beni-Messous (dans la banlieue ouest d'Alger), dans le quartier misérable de Sidi-Youssef. Les soldats d'une caserne, pourtant toute proche, ne sont arrivés que trois heures après le début du massacre. Les rescapés de Beni-Messous décrivent les tueurs avec force détails : grands, le crâne et les sourcils rasés, un doigt de la main droite coupée. Ils appartiendraient à une branche dissidente du GIA qui porte le nom de « El Ghadhi boune ala Allah » (« les Révoltés contre Dieu »).
nuit du samedi 6 au dimanche 7 septembre
Les massacreurs sont revenus à Sidi-Youssef et ont fait 45 nouvelles victimes.
dimanche 7 septembre
Les habitants de Sidi Youssef ont passé la journée à dresser des barricades sur les voies d'accès à leur quartier. Armés de haches, de couteaux et de gourdins, ils interdisent désormais l'entrée de leur territoire à tout inconnu.
lundi 8 septembre
Une marche contre la violence, à laquelle les principaux partis d'opposition ont appelé pour le 11 septembre, a été interdite par les autorités. Selon le quotidien Al Hayat, de nombreux secteurs « à l'extérieur et à l'intérieur du pouvoir » font maintenant pression sur le président Zéroual pour qu'il décrète l'état d'exception et instaure le couvre-feu dans les « régions chaudes ». L'armée a été placée en « état d'alerte maximum ».
mardi 9 septembre
« La recrudescence de la violence n'influera pas sur le déroulement des élections locales qui constituent une partie du processus d'édification institutionnelle », a expliqué le porte-parole du gouvernement, Habib-Chawki Hamraoui. Une détermination pourtant largement mise en doute par les médias et l'opinion. Même si les forces de sécurité ont, officiellement, tué 127 islamistes armés en une semaine et détruit des stocks d'armes camouflés jusqu'à 30 mètres sous terre, on est loin du « terrorisme résiduel » dont parlait récemment le pouvoir. En une dizaine de jours, le bilan des différents massacres dans Alger et sa périphérie peut être estimé à plus de 500 morts. Le FIS a lancé, depuis Bonn (Allemagne), un appel à la « résistance immédiate ».
nuit du mardi 9 au mercredi 10 septembre
Neuf civils, âgés de 16 à 66 ans, ont été égorgés dans les régions de Tiaret et de Larbâa.
mercredi 10 septembre
Angoissés, désemparés, de plus en plus d'Algériens semblent résolus à ne plus compter que sur eux-mêmes face à la vague de violence qui secoue le pays. La plupart des quartiers d'Alger sont désormais surveillés, la nuit, par des habitants sommairement armés et sur les nerfs.
jeudi 11 septembre
Sortant de sa réserve, la France désigne les coupables en Algérie : les extrémistes islamiques. Pour Paris, leur violence n'est pas aveugle. En Allemagne, dont le ministre des Affaires étrangères a condamné le terrorisme en Algérie, 11 Algériens et 6 autres étrangers soupçonnés d'être liés à des groupes extrémistes ont été interpellés dans la région de Francfort. A Alger, place du 11-Décembre 1960, dans le quartier populaire de Belcourt, quelques dizaines de personnes ont participé dans la matinée à un sit-in « contre la violence » à l'appel du FFS.
vendredi 12 septembre
Huit islamistes armés se sont retranchés dans la mosquée de Cherarba, dans la banlieue est d'Alger. Les militaires, qui les encercle, disent avoir agi sur « renseignements ». Les islamistes disposent d'une casemate bétonnée sous la salle de prière.
L'imam Abdeljalil Bourouis, membre fondateur du parti islamiste Ennahda, a été tué d'une balle dans la tête dans une mosquée de Constantine.
samedi 13 septembre
Les huit islamistes armés retranchés dans la mosquée ont été tués dans un assaut de l'armée. La mosquée a été gravement endommagée par des tirs de roquettes.
nuit du samedi 13 au dimanche 14 septembre
Sept personnes, dont cinq d'une même famille, ont été égorgées près de Saida et quatre autres personnes près de Médéa. A Mascara, en revanche, cinq membres présumés du GIA, qui circulaient à bord d'une voiture volée, ont été tués dans une embuscade tendue par des groupes d'autodéfense.
nuit du vendredi 19 au samedi 20 septembre
53 villageois, en majorité des femmes et des enfants, ont été massacrés à Guelb El-Kebir, près de Médéa.
dimanche 21 septembre
Selon la presse, vingt islamistes armés auraient été tués ces derniers jours par les forces de sécurité d'Alger lors de plusieurs opérations dans la capitale, à Tizi Ouzou et à Bouira.
nuit du lundi 22 au mardi 23 septembre
Nouveau massacre dans une banlieue du sud d'Alger. 85 civils, selon les autorités (plus de 200 selon des témoins), ont été égorgés et brûlés à Benthala. Les égorgeurs avaient une mitrailleuse lourde, des grenades, des cocktails Molotov. Le massacre aurait duré plus de deux heures.
mardi 23 septembre
Plus de 200 personnes ont été inhumées dans le cimetière voisin de Bentahla.
mercredi 24 septembre
L'Armée islamique du salut (AIS, environ 3 500 hommes actifs dans l'est et l'ouest du pays), le bras armé du FIS, a appelé, par la voix de son émir national Madani Mezrag, à l'arrêt, à partir du 1er octobre, des combats en Algérie. Il y a peu de chance qu'il soit entendu par les groupes islamistes armés, le GIA (6 000 hommes dans la Mitidja) et ses dissidents (groupe de Khelifi Athmane, dit « La Flèche » de la Casbah d'Alger et « Les fâchés contre Dieu »), qui ont pris depuis longtemps leurs distances avec le FIS.
jeudi 25 septembre
Les récents massacres de civils en Algérie vont conduire la Suisse à réexaminer sa politique d'asile à l'égard des Algériens, jugée trop restrictive.
A Ouagadougou, la salle des congrès de l’UEMOA accueille le tirage au sort de la 21e Coupe d’Afrique des Nations de football, qui sera organisée par le Burkina-Faso du 7 au 28 février 1998. Le groupe A comprend l’Algérie, le Burkina-Faso, le Cameroun et la Guinée.
du jeudi 25 au vendredi 26 septembre
19 civils ont été tués dans des attentats au centre de Blida, tandis que les forces de sécurité ont abattu une cinquantaine d'islamistes.
vendredi 26 septembre
Dans un communiqué diffusé à Londres (mais rédigé le 21 septembre et signé par Antar Zouabri), le GIA revendique les tueries dont la population civile est victime en Algérie (il s'agit d'une « offrande à Dieu »). Il menace de s'en prendre à la France et à l'ONU, qui aident les « tyrans ». Le GIA dénonce l'appel à l'arrêt des combats lancé par l'AIS et menace ses partisans (« Nous demandons à Dieu de nous permettre de prendre le dessus et de leur couper la tête »).
nuit du vendredi 26 au samedi 27 septembre
19 habitants d'un village de la région de Djelfa ont été tués dans une attaque attribuée aux islamistes armés.
samedi 27 septembre
L'ensemble de la direction du FIS appelle à la trêve et demande une amnistie générale. Pourtant, nombre de militaires, notamment l'état-major dirigé par le général Mohamed Lamari, rejettent la politique d'ouverture du président Zéroual. De son côté, le FFS fait le jeu du GIA en reprochant à la France de « soutenir politiquement, militairement et financièrement le pouvoir algérien ».
Onze institutrices de la région de Sidi Bel Abbes, dans le sud-ouest, ont été égorgées sous les yeux de leurs élèves, à la sortie de l'école.
dimanche 28 septembre
Tournoi de football de Dar-es-Salam (Tanzanie) : le Kenya a battu l’Algérie un but à zéro.
lundi 29 septembre
La relation des violences en Algérie vaut à un des quatre journalistes de l'agence France-Presse à Alger de se voir retirer son accréditation.
mardi 30 septembre
Au moins 84 civils, dont 52 membres d'une même famille, ont été massacrés ces derniers jours dans la banlieue d'Alger et près de Blida. Depuis quatre jours, les forces de l'ordre ont entrepris le ratissage de la banlieue sud-ouest d'Alger. Leur objectif est le village de Ouled Allel, transformé en place-forte par le GIA qui en a chassé les 12 000 habitants en 1994. Des chars et des bulldozers sont utilisés pour déminer le terrain, tous les accès ayant été piégée par le GIA.
Tournoi de football de Dar-es-Salam : la Zambie a battu l’Algérie un but à zéro.
mercredi 1er octobre
Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères français, a affirmé que la France est « disponible pour appuyer toute forme d'action qui permettra aux Algériens de sortir de ce cycle d'horreur ». Le ministre français assure que Paris est en contact avec de nombreux pays et organisations qui « cherchent comment agir utilement ».
jeudi 2 octobre
Premier jour de l'arrêt des combats décrétés par l'AIS. Interrogé sur cette trêve, le président Zéroual a démenti « toute tractation » avec des dirigeants du FIS.
vendredi 3 octobre
Blida a été touchée, dans la soirée, par 14 obus de fabrication artisanale. Cette attaque, sans précédent, a fait 10 victimes et une vingtaine de blessés. Les projectiles sont tombés près de la poste, dans la zone du marché et près d'une cité abritant des fonctionnaires.
samedi 4 octobre
Tournoi de football de Dar-es-Salam : la Tanzanie a été battue par l’Algérie un but à zéro.
nuit du samedi 4 au dimanche 5 octobre
Quatre opérations distinctes des groupes armés présumés islamistes ont fait 54 victimes.
dimanche 5 octobre
Au onzième jour d'un gigantesque ratissage mené par l'armée contre le GIA, les journalistes algériens ont été conduits aux abords d'un camp retranché du GIA, à une vingtaine de kilomètres du centre de la capitale. Ce « théâtre d'opérations », selon la terminologie du général Fodhel, qui commande les unités d'élite de l'armée nationale populaire appuyés par des chars, des bulldozers et des hélicoptères, s'étend sur une cinquantaine de km² totalement coupés du reste du pays. La localité s'appelle Ouled Allel (ses 12 000 habitants l'ont abandonnée au début 1994, sommés de quitter les lieux par un tract placardé sur la mosquée). Dix jours d'opérations n'ont permis de neutraliser que 16 membres du GIA. Officiellement, l'armée n'a pas eu de pertes. Un quotidien d'Alger parle pourtant de deux démineurs et deux soldats tués lors de l'assaut d'un hôtel transformé en infirmerie.
Dans la matinée, 16 écoliers et leur chauffeur ont été massacrés dans une embuscade près de Blida.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 octobre
16 personnes ont été égorgées près de Médéa.
lundi 6 octobre
Le gouvernement algérien a demandé à la communauté internationale de l'aider à sortir de la crise dans laquelle il est enlisé, mais sans s'ingérer dans ses affaires intérieures.
La gendarmerie belge a procédé à l'interpellation de dix personnes soupçonnées d'être en relation avec les milieux islamistes algériens. L'opération a permis la saisie de documents, d'extraits de compte et de statuts d'associations.
jeudi 9 octobre
L'armée a découvert un charnier contenant au moins une vingtaine de cadavres à Ouled Allel. D'autres charniers pourraient exister dans ce village où le GIA avait l'habitude de conduire nombre de ses otages. Au cours de l'opération, deux émirs du GIA ont été tués avec une vingtaine de leurs hommes. Parmi eux, Laarzeaoui (il avait planifié le massacre de Benthala : 200 morts en septembre).
dimanche 12 octobre
24 civils auraient été assassinés dans une série d'actions attribuées aux islamistes extrémistes.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 octobre
Interceptés par un barrage de faux policiers installés à Sidi Daoud, 43 voyageurs, en majorité des jeunes, ont été et égorgés, à 300 kilomètres à l’ouest d’Alger.
lundi 13 octobre
Contrairement à la thèse du pouvoir qui prétend qu'il n'y a plus, dans le pays, qu'un terrorisme « résiduel », un officier affirme à la presse que le terrorisme n'« est en aucune façon vaincu ». Selon cet officier, qui dirige les opérations en cours depuis plusieurs jours contre le repaire islamiste de Ouled Allel, « si l'administration fait son travail, le reste viendra ».
mercredi 15 octobre
Première initiative du genre : quatre organisations internationales de défense des droits de l'homme viennent de demander l'ouverture d'une enquête internationale sur les massacres perpétrés en Algérie pour briser « le mur du silence ». Alger refuse.
jeudi 16 octobre
En France, Catherine Trautmann annonce l'ouverture des archives nationales sur l'affaire des Algériens tués par les forces de l'ordre lors d'une manifestation le 17 octobre 1961 à Paris, alors que Maurice Papon était préfet de police.
vendredi 17 octobre
Un candidat du RND (mouvance présidentielle), dont l'identité n'a pas été révélée, a été tué par l'explosion d'une bombe commandée par l'ouverture de la porte de sa villa, qu'il avait quittée depuis un an à Ouled Allel. Son frère a également été tué et son fils légèrement blessé. Une autre bombe a pu être désamorcée à la mosquée de Bologhine (banlieue ouest d'Alger). La minuterie était réglée sur l'heure de la grande prière.
samedi 18 octobre
Un attentat a eu lieu dans le quartier résidentiel et universitaire de Ben Aknoun, sur les hauteurs d'Alger, jusqu'alors réputé pour son calme : un mort et trois blessés graves. Par ailleurs, après l'élimination, la semaine dernière, du noyau dur des islamistes du « territoire libéré » de Sidi-Moussa, une autre opération a été déclenchée autour de la forêt de Baïnem, dans la banlieue ouest d'Alger. C'est le repaire d'Athmane Khelmifi, l'auteur présumé de la tuerie de Beni Messous (70 morts en septembre).
dimanche 19 octobre
Dans la région de Béjaïa, une ville côtière de la Petite Kabylie, cinq femmes ont été égorgées alors qu'elles travaillaient dans leurs champs.
lundi 20 octobre
Les élections locales du 23 octobre ont en fait commencé. Les nomades du sud et les habitants des zones où la sécurité n'est pas totalement assurée ont commencé à voter, grâce à des caravanes de bureaux itinérants. Par ailleurs, pour renforcer la sécurité, les marchés hebdomadaires sont interdits, de même que la circulation des poids lourds dans les agglomérations.
Dans un entretien accordé au journal français Le Monde, un dirigeant du FIS a confirmé la volonté de son parti d'entamer des négociations avec le pouvoir, accusé de refuser « toute solution politique » et de s'accrocher à « une reddition militaire pure et simple des groupes armés ».
mardi 21 octobre
Le FIS, qui a appelé au boycottage des élections, exige à nouveau des négociations avec le pouvoir. Il a menacé de rompre la trêve décrétée le 2 octobre par l'AIS.
mercredi 22 octobre
« Nous n'avons jamais nié ces faits et confirmons que de telles activités ont eu lieu » : telle a été la réponse du ministère français des Affaires étrangères après la révélation par le journal Le Nouvel Observateur que des essais français d'armes chimiques en Algérie avaient duré jusqu'à 16 ans après l'indépendance. Cette base avait fait l'objet d'une clause secrète dans le cadre des accords d'Evian en 1962.
jeudi 23 octobre
Elections municipales (85 000 candidats, 37 partis). Le parti du président Zéroual, le RND, est accusé de fraudes et d'intimidations. Pour le ministre de l'Intérieur, ces élections constituent « un échec pour les tenants de la terreur, de la haine et de la barbarie ». Elles apportent surtout trois ans de tranquillité politique au pouvoir, la coalition gouvernementale ayant raflé l'essentiel des sièges en jeu. Le RND, le Front de libération nationale et le Mouvement de la société pour la paix (premier parti islamiste légal, ex-Hamas) totalisent plus de 80 % des suffrages aux municipales et plus de 70 % aux départementales. La surprise vient du taux de participation, atteignant globalement 66,19 %, supérieur aux estimations (près de 72 % à Constantine et Oran).
samedi 25 octobre
L'Iran a souhaité qu' « une action internationale collective et coordonnée, sous l'égide du secrétaire général des Nations unies », intervienne pour « mettre fin à l'effusion de sang en Algérie ». Téhéran avait déjà proposé sa médiation, il y a une dizaine de jours, et préconisé une intervention de l'Organisation de la conférence islamique pour prévenir les massacres. Alger a répondu que cette proposition ne méritait qu'une réponse, « celle du mépris », précisant que « le terrorisme en Algérie a trouvé auprès du régime iranien tous les soutiens nécessaires à son œuvre lâche et haineuse ».
lundi 27 octobre
Plusieurs milliers de personnes, encadrées par la police, ont manifesté à Alger pour protester contre la fraude aux élections locales, à l'appel du FFS. Des milliers de passants étaient également massés sur les trottoirs. Les manifestants scandaient notamment : « Pouvoir, assassin ! » Le Rassemblement pour la culture et la démocratie a décidé, de son côté, d'organiser un sit-in quotidien devant son siège algérois.
mardi 28 octobre
La radio d'Etat a annoncé que 1 160 recours avaient été déposés par les partis politiques auprès des commissions électorales, par l'opposition qui dénonce les fraudes du dernier scrutin. Le FLN, qui arrive en deuxième position, loin derrière le parti présidentiel, en a déposé 582 à lui seul.
mercredi 29 octobre
Six partis d'opposition ont appelé, pour le 30 octobre, leurs militants à la première marche unitaire depuis l'instauration du multipartisme (1989) contre la « fraude » lors du dernier scrutin. D'autres manifestations doivent avoir lieu à Tizi-Ouzou et Bejaia (Kabylie).
jeudi 30 octobre
Les principaux partis algériens, toutes tendances confondues, se sont unis, pour la première fois, en descendant dans les rues d'Alger pour manifester contre la fraude électorale. Une marche, rassemblant plusieurs dizaines de milliers de manifestants, qui s'est déroulé sans incident dans l'après-midi.
dimanche 2 novembre
Pour le pouvoir, la contestation a assez duré. Les autorités mettent en garde les partis d'opposition, décidés à poursuivre leur dénonciation de la « fraude massive » lors des élections locales du 23 octobre. Six des sept formations contestataires ont aussi décidé de « suspendre » leur participation aux assemblées locales issues des scrutins litigieux. Le ministère de l'Intérieur a menacé des « rigueurs de la loi » quiconque recourrait « aux manifestations publiques non autorisées ».
L'explosion d'une bombe artisanale sur un marché de Staouéli, près d'Alger, a fait une dizaine de blessés (trois dans un état grave). Le quotidien Liberté cite des témoignages selon lesquels deux personnes auraient été tuées.
mardi 4 novembre
La manifestation des députés contre les fraudes électorales a été brutalement empêchée par les forces de l'ordre, à 17 heures, place du 1er Mai, à Alger. A l'exception des élus du parti présidentiel, toutes les tendances étaient là. Devant les charges policières et le risque d'émeute, les députés ont décidé de quitter la place pour tenir une réunion. Un autre défilé est prévu pour le 13 novembre, appuyé par un appel à la grève générale.
jeudi 6 novembre
Une douzaine de personnes ont été blessées par l'explosion d'une bombe sur un marché de Bab el Oued.
nuit du vendredi 7 au samedi 8 novembre
Un double massacre faisant 23 morts a été perpétré dans la région de Tlemcen. Les victimes sont les habitants d'un hameau et les passagers d'un taxi collectif arrêté à un barrage routier.
samedi 8 novembre
Trois attentats à la bombe ont été commis dans la région de Médéa. Ils auraient fait 2 morts et 13 blessés.
nuit du samedi 8 au dimanche 9 novembre
Entre 18 et 27 nouvelles personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont été égorgées à 50 kilomètres au sud d'Alger par un groupe de 30 à 50 « terroristes ».
dimanche 9 novembre
En Angleterre, le journal The Observer reprend l'accusation, déjà connue, selon laquelle les services secrets algériens, et non le GIA, seraient à l'origine des attentats commis à Paris en 1995 et qui firent huit morts. L'hebdomadaire s'appuie sur les confidences d'un transfuge de ces services secrets.
lundi 10 novembre
En France, à Paris et dans plusieurs villes de province, des dizaines de milliers de personnes ont défilé pour dénoncer la violence dont le peuple algérien est journellement la cible.
mardi 11 novembre
Malgré l'interdiction de tout rassemblement, l'opposition a renouvelé son appel à la grève générale pour le 12 novembre et maintient la manifestation prévue le 13 novembre à Alger.
mercredi 12 novembre
La grève lancée par l'opposition n'a pas mobilisé. Les partis minimisent l'échec en mettant en cause les pressions des autorités.
jeudi 13 novembre
La nouvelle marche des six partis d'opposition a été interdite. Mais, les manifestants ont décidé de passer outre. A la périphérie du « périmètre de sécurité » occupé par les forces anti-émeutes, des milliers de militants scandaient « à bas la dictature : six ans, ça suffit ! ». Les forces de l'ordre ont alors chargé ; la tension a duré jusqu'à 17 heures.
Le dirigeant islamiste algérien (GIA) Ahmed Zaoui, condamné en novembre 1995 par la justice belge à 4 ans de prison, a quitté la Belgique, où il était assigné à résidence depuis un an. Il se trouve depuis quelques jours en Suisse, où il a demandé asile.
vendredi 14 novembre
Un agent de liaison du GIA, opérant entre l'Allemagne et la France, a été arrêté lors d'un contrôle de douane entre Cologne et Paris. Yacine Athamnia, dit « Omar », un Algérien de 28 ans, était porteur de quatre cachets du GIA servant à authentifier les communiqués de cette organisation et de passeports belges volés.
dimanche 16 novembre
Un nouveau massacre s'est déroulé sur un axe routier coupé par un barrage d'une douzaine de faux policiers, près de M'Sila. Il a fait huit victimes : six hommes et deux femmes. Le massacre s'est produit dans une région, à l'est, où le GIA opère depuis quelques semaines, prenant la relève de l'AIS.
nuit du dimanche 16 au lundi 17 novembre
Douze personnes ont été égorgées par des groupes armés : sept membres d'une même famille à Sidi Medjeber, sur les hauteurs d'Alger, et cinq autres personnes à Tadjena, à l'ouest de la capitale.
lundi 17 novembre
Quatre personnes ont été assassinées dans la région de Maghnia, près de la frontière marocaine. La presse gouvernementale a relaté la mort de quatre islamistes présumés tués par des unités des forces spéciales et de police, dans la soirée, dans la banlieue est d'Alger où ils circulaient à bord d'une voiture volée. C'est le deuxième groupe, en moins d'une semaine, neutralisé au moment où il allait commettre un attentat.
nuit du mardi 18 au mercredi 19 novembre
Une opération menée par un groupe armé d'une trentaine d'hommes contre un quartier de la banlieue est d'Alger a été repoussée par les forces de sécurité, l'alerte ayant été donnée par des habitants alors que les assaillants se mettaient en place. Selon les témoins, l'accrochage a été « intense mais bref ». Il y a eu cinq tués parmi les assaillants, « bien armés et vêtus d'uniformes disparates ».
mercredi 26 novembre
Le gouvernement algérien prend contact avec l'Europe. Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, a été reçu à Luxembourg par le président en exercice du Conseil de l'Union européenne et chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jacques Poos. En octobre, les ministres des Affaires étrangères européens avaient demandé à ce dernier d'organiser une rencontre avec son homologue algérien pour évoquer la situation en Algérie. Ahmed Attaf se rendra le 27 novembre à Bruxelles, pour un débat avec les membres de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen.
L'armée a déclenchée une grande opération dans la région de Larbaa, à vingt kilomètres au sud d'Alger.
jeudi 27 novembre
Le gouvernement algérien s'oppose toujours vivement à ce qu'une commission internationale d'enquête sur les massacres dans son pays. Mais il accepte, par l'intermédiaire d'Ahmed Attaf, qu'une délégation de députés européens débarque à Alger. Une nuance lourde de sens.
L'Assemblée nationale algérienne a voté deux résolutions pour la constitution de commissions d'enquête sur la fraude électorales lors des élections locales du 23 octobre et sur les atteintes à l'immunité des députés.
29 personnes, arrêtées à différents faux barrage dans l'Algérois, ont été égorgées ou brûlées vives.
du jeudi 27 au vendredi 28 novembre
Deux bombes ont pu être désamorcées à Staouéli, à l'ouest d'Alger.
vendredi 28 novembre
Une personne a été tuée par l'explosion d'une bombe à Tipaza.
lundi 1er décembre
Alors que la presse algérienne confirme la reprise des massacres de civils à grande échelle (56 morts en trois jours), le quotidien de La Tribune a précisé que cinquante « terroristes » ont été abattus par l'armée lors de l'opération déclenchée depuis cinq jours dans la région de Larbaa. Trois autres journaux évaluent le bilan de ces opérations entre 20 et 40 morts dans les rangs des islamistes. Aucune information n'est disponible sur d'éventuelles victimes au sein des forces de sécurité.
jeudi 11 décembre
Trois jeunes gens ont été tués, dans la soirée, à un arrêt d'autobus de la banlieue d'Alger.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 décembre
Cinq personnes (un boulanger, ses trois employés et un voisin) ont été assassinées dans un village de la région de Blida.
samedi 13 décembre
14 personnes ont été massacrées à la hache et au couteau dans un quartier d'Alger. A Khémis-Miliana, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, 8 personnes, interceptées à un barrage, ont, eux aussi, été assassinées.
jeudi 18 décembre
Mary Robinson, le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, a demandé à l'Algérie d'autoriser l'envoi de rapporteurs spéciaux sur la torture et les exécutions sommaires.
samedi 20 décembre
A dix jours du Ramadan, considéré par les groupes armés comme « propice à la guerre sainte », une série d'attaques a fait près d'une cinquantaine morts depuis trois-quatre jours. La plupart des victimes, dont 13 enfants, ont été massacrées dans un quartier périphérique de Larbâa par un commando présumé d'islamistes, selon des journaux d'Alger.
Le quotidien arabe de Londres, Al Hayat, a fait état de « contacts » entre les responsables de l'AIS et les chefs de l'armée algérienne pour faire échec aux opérations du GIA.
Alors que la violence se poursuit dans ce pays, le premier centre spécialisé dans le suivi psychologique des enfants traumatisés par le terrorisme a été inauguré. Il accueillera à partir du 22 décembre ses premiers petits patients, à raison de deux séances par semaine.
Match amical de football : à Assouan, l’Egypte a été battue par l’Algérie deux buts à un.
dimanche 21 décembre
El-Moudjahid, quotidien gouvernemental, accuse l'Union européenne de signes « inamicaux », voire « hostiles » envers l'Algérie. Le pouvoir algérien n'a pas apprécié la remise du prix Sakharov des droits de l'homme à la journaliste algérienne Salima Ghezali, favorable à une solution négociée. « Le parlement européen récompense le porte-voix des criminels », titre un autre journal gouvernemental, Horizons. Alger s'oppose aussi au souhait du Parlement européen d'envoyer en Algérie une commission d'enquête internationale.
mardi 23 décembre
Les élus locaux ont élu les deux tiers des membres du Conseil de la nation (sénat) : le parti présidentiel a obtenu 80 sièges sur 96 (128 sur 154 car le président désigne lui-même 48 autres membres).
nuit du mardi 23 au mercredi 24 décembre
Plusieurs dizaines d'habitants (entre 80 et 120) de deux villages proches de Tiaret, ont été égorgés et mutilés à la hache. 15 enfants figurent parmi les victimes. La même nuit, à Baïnem, tout près d'Alger, 11 personnes, dont 4 femmes et 4 enfants, ont subi le même sort. L'armée venait de quitter cette localité après y a voir mené d'importantes opérations de ratissage. Toutes ces tueries sont imputées au GIA.
mercredi 24 décembre
Les footballeurs algériens ont confirmé leur victoire d’il y a quatre jours contre les Egyptiens : au Caire, l’Egypte a battue par l’Algérie deux buts à un.
jeudi 25 décembre
Mohamed Kerouche, membre présumé du GIA, expulsé le 19 décembre de Grande-Bretagne vers la France, a été mis en examen puis écroué. Il est considéré comme le chef du réseau de soutien logistique et d'approvisionnement en armes au GIA, animé en région parisienne par frères Chalabi. Kerouche, alias « Salim », est aussi recherché par la Belgique pour l'attaque à la grenade de deux gendarmes, le 11 décembre 1995, près de Bastogne.
nuit du jeudi 25 au vendredi 26 décembre
21 villageois de la région de Tiaret ont été égorgés et mutilés, non loin de deux localités où 48 autres civils (120 selon certains journaux) avaient été massacrés peu de temps auparavant. Au nombre des victimes figure un bébé de 21 jours.
nuit du vendredi 26 au samedi 27 décembre
Un autre massacre a fait 21 morts à Ouled-Mousa, à 80 kilomètres au sud d'Alger.
nuit du samedi 27 au dimanche 28 décembre
37 villageois ont été massacrés dans différentes attaques.
dimanche 28 décembre
Selon les sources, de 145 à 184 villageois ont été tués depuis cinq jours dans des massacres collectifs. Les forces de sécurité ont, pour leur part, engagé plusieurs opérations qui se sont soldées par la mort de plusieurs dizaines d'islamistes près d'Alger et par la destruction d'un atelier de fabrication de bombes près d'Oran.
lundi 29 décembre
Selon des tracts placardés dans la Casbah d'Alger, une cinquantaine de « volontaires de la mort » s'apprêteraient à passer à l'action lors du Ramadan.
Ouverture, devant la Cour criminelle d'Alger, du procès d'une mutinerie qui s'étaient achevée dans un bain de sang, le 9 février 1995 à la prison de Serkadji (81 morts).
mardi 30 décembre
Selon le ministère de l'Intérieur, quelque 400 islamistes auraient été tués en un mois. Les pertes éventuelles dans les forces de sécurité ne sont jamais rendues publiques.
Début du Ramadan. La première veillée du mois du jeûne a été marquée par trois nouveaux massacres qui ont fait 78 morts officiellement (plus de 300 au moins dans les faits) et 68 blessés dans la wilaya de Relizane, dans l'ouest. Depuis quelques jours, la presse algérienne remarque que c'est l'ouest du pays qui est touché (Mascara, Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Saïda) : une région qui abrite de nombreux maquis islamistes. Le chef de la région militaire d'Oran, le général Kamel Abderahmane, a reconnu l'impuissance des forces armées en invitant les villageois isolés à s'armer ou à chercher refuge dans des localités plus importantes.
1998
du jeudi 1er au vendredi 2 janvier
13 civils ont été assassinés près de Médéa.
vendredi 2 janvier
Le président Zéroual a mis en place le nouveau Haut conseil islamique, chargé de donner des avis sur les questions non prévues explicitement par le Coran.
23 personnes ont été tuées sur les hauteurs d'Alger.
nuit du vendredi 2 au samedi 3 janvier
Massacre de Ramka : des islamistes du GIA ont massacré les habitants de trois villages de la wilaya de Relizane. Les premiers rapports officiels font état de 117 morts, mais il est possible que le nombre réel de victime approche des mille.
Sept habitants du quartier algérois du Beau Fraisier, sur les hauteurs de la ville, ont été tués : quatre mitraillés sur place, trois enlevés et égorgés dans la montagne.
nuit du samedi 3 au dimanche 4 janvier
117 civils ont été tués dans la localité de Meknassa. Un autre village, Had Chékala, a été « rasé » : pas de survivants.
dimanche 4 janvier
Le président Zéroual a installé le Conseil de la nation (sénat), élu le 25 décembre.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Klaus Kinkel a proposé une aide qui transiterait par les autorités algériennes ou, à tout le moins, bénéficierait de leur aval. Il a également proposé l'envoi sur place de responsables politique britanniques, luxembourgeois et autrichiens.
nuit du dimanche 4 au lundi 5 janvier
Une localité de la région de Souk el Had a été attaquée : 28 morts selon L'Authentique, 80 d'après Le Matin. Une dizaine de villageois ont été tués près de Tiaret et 7 personnes ont trouvé la mort et 13 autres ont été blessées dans une embuscade contre un bus près de Médéa. Quatre fillettes ont été tuées dans la région d'Aïn Defla et un chauffeur de taxi et ses trois passagers exécutés à un faux barrage près d'Aïn el Mel...
lundi 5 janvier
L'Europe, choquée par les derniers massacres, tente de forcer la porte de l'Algérie. Cette fois, c'est Paris qui s'est permis de rappeler au pouvoir algérien « le droit légitime de la population à être protégée ». Le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, a souligné que « le devoir de tout gouvernement est de permettre à ses concitoyens de vivre en paix et en sécurité ». Une déclaration jugée en « tout point inacceptable » par les autorités algériennes. De même, Alger a refusé la commission d'enquête demandée par les Etats-Unis. Parce que ce serait admettre que les groupes armés islamistes ne sont pas les seuls responsables des massacres, que l'Etat pourrait y avoir une responsabilité. Un point de vue partagé aussi par des partis d'opposition.
Les 22 pays membres de la Ligue arabe ont adopté, à Tunis, un accord de coopération pour la lutte contre le terrorisme. Le document, qui sera officiellement signé en avril, prévoit de resserrer les contrôles sécuritaires pour empêcher les infiltrations de terroristes entre pays arabes et de faciliter les extraditions de personnes impliquées ou condamnées dans des crimes terroristes. Les 22 Etats y affirment leur « attachement aux principes moraux et religieux qui rejettent toutes formes de violence et de terrorisme ». L'Egypte et l'Algérie avaient lancé l'idée d'un tel accord, il y a plus de quatre ans.
nuit du lundi 5 au mardi 6 janvier
62 personnes ont péri lors d'attaques contre trois villages de la région de Rélizane.
mardi 6 janvier
La France récuse les accusations d'ingérence portées contre elle par Alger. La Commission européenne de Bruxelles a avoué son impuissance tant que le gouvernement algérien bloquerait ainsi toute possibilité d'action. Seul le Parlement européen a obtenu l'assurance de pouvoir envoyer sur place une délégation, à condition qu'elle ne se transforme pas en commission d'enquête. On observe aussi qu'Alger n'a pas rejeté formellement l'initiative allemande.
mercredi 7 janvier
Dans la soirée, le gouvernement algérien a indiqué n'avoir « sollicité aucune forme d'aide » pour les victimes des massacres. Depuis le début du Ramadan, ce sont entre 600 et 1 000 personnes qui auraient été massacrées, selon des décomptes macabres de plus en plus difficiles à tenir. Ces massacres seraient l'œuvre d'une faction dissidente du GIA, selon le FIS. Cette faction, dite « Al Ahoual » (« les horreurs »), serait forte de plus de 400 hommes. Elle aurait fait scission avec le GIA il y a 18 mois après un désaccord sur le partage de butin.
jeudi 8 janvier
Les quinze pays membres de l'Union européenne ont décidé d'envoyer une mission en Algérie pour étudier comment aider à stopper des massacres. Le gouvernement algérien a donné son feu vert à une mission destinée « à mettre un terme à la violence ».
du jeudi 8 au vendredi 9 janvier
Une série d'attaques attribuées à des groupes islamistes a fait 41 morts. Parmi les victimes figurent des femmes et des enfants, la plupart égorgés. Les attaques ont eu lieu dans la région de Médéa, de Sour el Ghoziane et Saïda.
vendredi 9 janvier
Pour ne pas donner l'impression de céder aux pressions européennes après les derniers attentats, Alger pose ses conditions et banalise la visite prochaine d'une délégation des Quinze. Les limites de cet exercice diplomatique inquiète d'ailleurs les défenseurs des droits de l'homme qui affirment que cette mission doit être complétée par une commission d'enquête.
dimanche 11 janvier
Des dizaines de familles terrorisées continuent de fuir dans l'ouest algérien pour se regrouper et tenter d'assurer leur défense, alors que des nouvelles violences ont fait au moins 54 morts en trois jours. Ces « fellah » (paysans) laissent derrière eux des hameaux déserts, où des familles entières ont été exterminées. Pour la presse d'Alger, le GIA est engagé dans une « logique génocidaire », et tente de desserrer la pression qui pèse sur ses commandos dans le centre du pays. Dans l'Ouarsenis, il se venge contre des populations installées dans la zone de maquis de son rival de l'AIS. C'est le moment que choisit le FIS pour appeler à l'adoption « d'une solution politique globale et juste en optant pour la reconstruction nationale ».
nuit du dimanche 11 au lundi 12 janvier
Plus de 120 villageois ont été massacrés (deux quotidiens avancent même le bilan de 400 morts, ce que le ministre de l'Intérieur dément « avec la plus grande fermeté ») lors de l'attaque d'un village à Sidi Hammed, à 30 kilomètres d'Alger, par un groupe armé qui a mitraillé des habitants, brûlé des maisons et achevé femmes et enfants à coups de bêche et de hache. Deux « patriotes » et cinq « terroristes » ont aussi été tués. 70 personnes ont également été blessés par balles et à l'arme blanche. Plusieurs dizaines d'assaillants avaient attaqué ce village après le f'tour (repas de rupture du jeune). Entre 10 et 20 jeunes filles ont été enlevées.
mardi 13 janvier
A Bruxelles, les Quinze ont décidé qu'une mission d'information se rendrait en Algérie « dans les prochains jours ». La date exacte ne dépend plus que de la réponse des autorités algériennes. Cette mission a pour but de manifester la solidarité européenne avec le peuple algérien et d'appuyer dans leur lutte contre le terrorisme.
Arrestation d'Abdelkader Hachani, numéro trois du FIS. Il a eu le tort d'accorder des interviews à plusieurs journaux étrangers alors qu'il fait l'objet d'une interdiction d'activité publique.
mercredi 14 janvier
Le gouvernement algérien a opposé une fin de non recevoir aux diplomates européens. Si le pouvoir réaffirme son « ouverture totale au dialogue », il entend que l'on y mette les formes. Il réclame notamment la venue d'autorités politiques européennes, alors que seuls des hauts fonctionnaires devaient faire le voyage.
Libération d'Abdelkader Hachani.
jeudi 15 janvier
L'Europe s'est inclinée devant les exigences algériennes. Des secrétaires d'Etat feront partie de la mission qui se rendra les 19 et 20 janvier à Alger. En Grande-Bretagne, le gouvernement a annoncé son intention de « renforcer son arsenal juridique (...) à l'encontre des personnes soupçonnées de se livrer à des menées terroristes islamistes et notamment de collecter des fonds ». Alger accusait Londres de trop protéger les islamistes réfugiés sur son territoire.
dimanche 18 janvier
Le vice-président de la Commission européenne, l'Espagnol Manuel Martin, a appelé à reconnaître « les efforts considérables en faveur de la normalisation démocratique » déployés par le gouvernement algérien. « Pour n'importe quelle solution future, a-t-il dit, il est bon que l'Union européenne renoue le dialogue avec l'Algérie ».
lundi 19 janvier
La troïka européenne est arrivée dans la soirée à Alger pour une visite de 24 heures. L'Algérie demande toujours à ses partenaires de cesser leur « politique de duplicité à l'égard des réseaux terroristes identifiés en Europe », et leur « jeu hypocrite à l'égard du terrorisme ». Depuis plusieurs jours, de nombreuses organisations de masse, partis et associations - des anciens combattants à l'Union médicale algérienne - multiplient les communiqués pour dénoncer toute « tentative d'ingérence ».
Plusieurs dizaines de personnes ont de nouveau été tuées.
mardi 20 janvier
A l'issue de leur séjour, les trois secrétaires d'Etat européens ont exprimé une certaine frustration. Ils ont un double « regret » : que l'Algérie se refuse à recevoir le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme ; qu'eux-mêmes n'aient pu manifester concrètement leurs sympathies aux victimes des récents massacres. Entre ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, la troïka a rencontré des responsables d'organisations non gouvernementales algériennes inféodées au pouvoir, les dirigeants des quatre partis d'opposition représentés au Parlement et des personnalités de la presse privée. Elle n'a pas été reçue par le chef de l'Etat, Liamine Zéroual.
Une bombe a tué dans un autobus algérois, une autre à Zéralda, à 20 kilomètres de la capitale.
mercredi 21 janvier
L'explosion d'une bombe, dans l'après-midi, près de la Faculté centrale d'Alger, a fait un mort et plusieurs blessés, selon un bilan officiel. Un bilan hospitalier fait état de deux victimes. L'engin a explosé dans l'entrée d'un immeuble de la rue Didouche Mourad. Des témoins pensent que les victimes sont peut-être les poseurs de la bombe et que l'engin a explosé accidentellement alors qu'ils s'étaient abrités dans cet immeuble pour procéder à des réglages. La cible devait être la faculté toute proche, où une foule d'étudiants étaient rassemblés. Dans la matinée, une autre bombe avait explosé dans une rue bondée de la vieille ville, mais elle n'avait pas fait de victime car des passants l'avaient repérée et tout le monde avait pu fuir à temps.
Radio-Téhéran a annoncé que le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, a demandé au secrétaire de l'Organisation de la conférence islamique « de se rendre en Algérie pour une mission de médiation ». L'Iran, qui assure pour trois ans la présidence de l'OCI, a multiplié les contacts diplomatiques, ces temps-ci, sur la crise algérienne. Alger, qui accuse l'Iran de soutenir la montée du fondamentalisme islamiste, a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran en 1993.
jeudi 22 janvier
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a diffusé le premier bilan officiel des victimes de la violence en Algérie depuis 1992 : « Il y a eu 26 536 tués, 21 137 blessés et 5 000 handicapés à vie », a-t-il-dit, ajoutant qu'Alger n'avait « jamais fourni ces informations à une institution étrangère ». Selon les estimations diplomatiques occidentales, la violence attribuée aux groupes armés islamiques a fait plus de 80 000 morts. Les partis de l'opposition parlent, eux, de plus de 100 000 tués. Face au « terrorisme en recul » mais toujours capable de « frapper durement », les autorités ont décidé de continuer à armer les civils.
vendredi 23 janvier
L'explosion d'un engin explosif, à la mi-journée, sur les hauteurs d'Alger, a fait deux morts. Les deux victimes seraient ceux qui préparaient l'attentat, peu avant la grande prière du vendredi, dans le quartier du Frais Vallon. Dans la matinée, un autre engin avait explosé sur un marché de Blida faisant un mort et plusieurs blessés. Un attentat supplémentaire a également été évité de justesse dans un bus d'Alger. En fait, l'explosion de quatre bombes à Alger, Sétif et Blida, aurait entraîné la mort de 8 personnes et 16 autres auraient été blessées.
samedi 24 janvier
La presse algérienne a de nouveau fait état d'attaques à la bombe et de massacres de civils par des commandos islamistes dans différentes villes du pays. Ces violences auraient fait au moins 33 morts depuis deux jours.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 janvier
20 personnes ont été assassinées dans un hameau près de Tiaret, à 250 kilomètres au sud-ouest d'Alger. L'information a été communiquée par les services de sécurité algériens qui ont indiqué avoir lancé « une intense opération de recherche » des auteurs « de cet acte ignoble ». Cette nouvelle tuerie porte à 89 le nombre de civils tués ces trois derniers jours. Selon les forces de sécurité, plus de 40 islamistes armés auraient également été tués.
mardi 27 janvier
Neuf élus du Parlement européen se rendront en Algérie du 8 au 12 février. Cette délégation composée de toutes les tendances politiques représentées au Parlement, a reçu le feu vert des autorités algériennes. Elle sera conduite par André Soulier, député français du Parti populaire européen.
nuit du mardi 27 au mercredi 28 janvier
34 personnes ont été assassinées, victimes de trois massacres qui ont eu lieu à Djelfa (région des Hauts-Plateaux), Laghouat (sud) et Blida. Curieusement, les communiqués des services de sécurité algérien ont devancé les informations de la presse : aucun média algérien n'a fait état de massacre à Djelfa.
jeudi 29 janvier
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmad Attaf, n'a pas apprécié les propos de Robin Cook, son homologue britannique, réclamant « davantage de transparence et un dialogue sans exclusive » en Algérie. Il a réfuté ces « allégations » et rejeté les « pressions » européennes. Il a également écarté, une nouvelle fois, toute idée « d'aide », refusant de voir son pays devenir « un champ d'expérimentation du droit ou du devoir d'ingérence humanitaire ».
vendredi 30 janvier
L'armée a lancé une opération de ratissage dans la région de Mascara, à l'ouest du pays.
du samedi 31 janvier au dimanche 1er février
15 civils ont été assassinés par des groupes armés islamistes. 10 personnes ont été tuées dans le seul village de Sabra, près de la frontière marocaine. Par ailleurs, l'opération des forces de sécurité dans la région de Mascara aurait entraîné la mort de 25 à 60 membres des GIA tués sur les monts de Réghaïa.
mercredi 4 février
Une bombe artisanale de faible puissance a explosé à Alger, dans une rue de la Basse Casbah. La plupart des passants avaient repéré l'engin, qui aurait été déposé sur le trottoir de la rue Lumumba par une jeune femme, et ils avaient pu fuir. L'explosion a toutefois fait quatre blessés.
samedi 7 février
A la veille de l'arrivée d'une délégation européenne, le Parlement algérien a voulu donner le spectacle de la démocratie en marche : onze heures de débat télévisé sur le problème de la violence.
Dans la matinée, à quelques heures d'intervalle, deux bombes ont explosé à Blida et Mahelma (sud-ouest), faisant cinq morts et une dizaine de blessés.
dimanche 8 février
Neuf députés européens sont arrivés dans l'après-midi à Alger pour quatre jours en mission d'information. Cette délégation est présidée par le Français André Soulier. C'est la première fois que les autorités algériennes entrouvrent autant la porte du dialogue.
Début de la Coupe d’Afrique des Nations de football, organisée par le Burkina Faso : au Stade Municipal de Ouagadougou, la Guinée a battu l’Algérie un but (Oularé) à zéro, devant 3 000 spectateurs.
lundi 9 février
Pendant que les neuf parlementaires européens rencontraient leurs homologues, cinquante journalistes obtenaient la « liberté » organisée de se rendre à Sidi Hammed, où plus de 130 personnes furent assassinés il y a un mois. Convergents sur les faits, les témoignages diffèrent quant aux causes de la tuerie.
mardi 10 février
Pour ne pas compromettre le succès d'une mission difficile, les députés européens refusent clairement de rencontrer le FIS. Le pouvoir algérien ne l'aurait pas toléré. Il ont toutefois rencontré le président de la Ligue algérienne des droits de l'homme, Ali Yahia Abdenour, qui ne cesse de dénoncer les « milliers de disparitions », la torture, les « exécutions extrajudiciaires », les conditions « détestables » d'emprisonnement et la manière dont le pouvoir et le GIA transforment le peuple en « otage, enjeu et moyen de la lutte ».
mercredi 11 février
Dix personnes ont été tuées et trois autres blessées, à Télagh, près de Sidi Bel Abbès. Les victimes se trouvaient à bord d'un véhicule qui a été attaqué par un groupe armé.
Second match du premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au Stade du 4-Août de Ouagadougou, le Burkina Faso a battu l’Algérie deux buts (K. Ouédraogo sur pénalty et Traoré) à un (Saïb sur pénalty), devant 35 000 spectateurs.
jeudi 12 février
Les neuf députés européens venus en Algérie « écouter pour comprendre » ont quitté Alger de nouveau en proie à la violence. Trois attentats ont fait au moins deux morts et une vingtaine de blessés. Les bombes ont frappé dans un café de la place des Martyrs, dans le centre d'Alger, près d'un lycée de Birkhadem, dans la banlieue sud, et près d'un magasin et d'un bar du grand quartier populaire de Bab el Oued. A l'issue de leur mission de cinq jours, les élus européens ont affirmé que toutes les interrogations touchant à l'implication de l'armée algérienne dans les massacres qui ensanglantent le pays sont « balayées ». Au moment où ils quittaient le pays, des centaines de personnes qui s'étaient rassemblées à l'appel du FFS afin de manifester « contre la violence et le terrorisme » et pour « imposer la paix et la réconciliation nationale » en ont été empêchées par un imposant dispositif policier aux abords de la Grand Poste, en plein centre-ville.
vendredi 13 février
Ali Touchent (30 ans), alias « Tarek », considéré comme l'auteur et le coordonnateur de la campagne d'attentats en France en 1995, a été « formellement identifié » après sa mort, le 27 mai 1997, viennent d'annoncer les services de sécurité algériens.
Le prestigieux prix World Press Photo a été décerné au photographe algérien Hocine Zaourar pour le cliché de la « madone de Bentalha » : cette photographie montre une femme pleurant ses huit enfants, tués lors du massacre de Bentalha commis dans la nuit du 22 au 23 septembre 1997.
du samedi 14 au dimanche 15 février
17 personnes égorgées près de Saïda (à 440 kilomètres au sud-ouest d'Alger) dont des membres d'un groupe d'autodéfense, 4 tués près de Berroughi (à 100 km au sud de la capitale), 11 morts à Sidi Ameur (à 200 km au sud), 11 personnes assassinées dans le village de Chégua (à 250 km au sud-est) : tel est le sinistre bilan des attentats du week-end.
dimanche 15 février
On s'interroge sur le sort du numéro deux de l'AIS, Mustapha Kébir. Selon la presse, il se serait rendu aux autorités dans l'est du pays. Selon des proches du FIS à l'étranger, l'information serait fausse.
Troisième et dernier match du premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au Stade Municipal de Ouagadougou, le Cameroun a battu l’Algérie deux buts (Job et Tchami) à un (Dziri), devant 1 000 spectateurs. Derniers du groupe A, avec trois défaites en autant de matchs, les Algériens n’iront pas plus loin.
lundi 16 février
Discours parallèles à Alger et à Paris, au lendemain de la visite « privée » de l'ancien ministre français Jack Lang dans la capitale algérienne : l'Algérie est « entièrement disposée » à « assainir » et à « normaliser » ses relations avec la France, a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères algérien ; et le gouvernement français « veut améliorer et approfondir » les relations bilatérales avec l'Algérie, a dit à Paris son homologue français.
mardi 17 février
Plusieurs journaux algériens rapportent que les forces de sécurité ont lancé des opérations contre les maquis islamistes dans les départements de Tlemcen, Sidi Bel Abbes et Saïada. 69 Islamistes y auraient été tués. Une douzaine d'autres islamistes ont été tués lors d'interventions des forces de sécurité à Ghardaïa, Bouira, Ain-Defal, éloignés de plus de 100 kilomètres d'Alger et El-Harrach, dans la banlieue de la capitale. Au total, ces opérations ont coûté la vie à 80 islamistes en trois jours, selon la presse algéroise.
nuit du mardi 17 au mercredi 18 février
23 personnes ont été assassinées à Sidi Djillali, près de Tlemcen, par des islamistes armés.
mercredi 18 février
La télévision algérienne a montré des images de huit membres du GIA tués dans des opérations menées par les forces de sécurité.
On a appris qu'une délégation du Parlement algérien se rendrait, avant l'été, à Strasbourg, au siège du Parlement européen.
Hébergé depuis un an au Centre de recherche sur l'information scientifique et technique de Ben Aknoun, l’agence de presse Algérie Presse Service lance son propre site Internet.
jeudi 19 février
27 militaires ont été tués dans une embuscade sur une route de Kabylie, à 30 kilomètres de Tizi-Ouzou. Une série de bombes a explosé sur le passage de leur camion, puis les terroristes ont ouvert le feu. Un autre attentat a fait 10 blessés en plein centre d'Alger.
L'Algérien Djamel Lounici, coordonnateur présumé de réseaux islamiques en Europe, a été relaxé par le Tribunal correctionnel de Paris où il comparaissait pour trafic d'armes. Les juges ont considéré qu'il avait déjà été condamné pour ces faits à 5 ans de prison, en janvier 1997. Lounici doit aussi comparaître le 20 février devant le tribunal pénal italien de Naples pour « association de malfaiteurs à fin de transport et de trafic d'armes » avec neuf comparses.
Neuf associations européennes de défense des réfugiés et des exilés ont lancé un appel aux gouvernements européens pour qu'ils suspendent, « provisoirement », toute mesure de renvoi de demandeurs d'asile algériens. Elles demandent aussi une « politique de visas plus souple » pour les Algériens qui cherchent « à fuir les atrocités commises dans leur pays ».
vendredi 20 février
Deux personnes ont été tuées et 32 blessées par l'explosion d'une bombe artisanale, dans la matinée, près du marché de Birkhadem, dans la banlieue sud-est d'Alger. 20 soldats ont été tués et 7 autres blessées dans une embuscade qui leur était tendue, dans l'après-midi, sur une route de Jijel (est). Une bombe de forte puissance a explosé à leur passage. Elles ont ensuite été prises sous le feu d'agresseurs embusqués.
nuit du samedi 21 au dimanche 22 février
12 bergers ont été égorgés dans la région de Tiaret. Par ailleurs, l'explosion d'un gazoduc reliant le champ gazier de Hassi R'Mel et le complexe de raffinage d'Arzew, a été entendue à 30 kilomètres à la ronde. L'incendie a été rapidement maîtrisé. Le gazoduc a été éventré sur 80 mètres.
lundi 23 février
Un attentat à la bombe contre le train reliant Alger à El-Affroun a tué dix-huit personnes à Boufarik. 25 personnes ont été blessées.
jeudi 26 février
Un car de voyageurs a été victime de l'explosion d'une bombe, dans la matinée, à Bouaïchoune, dans la région de Médéa. 10 personnes ont été tuées et 16 blessées, selon un bilan officiel. Une vaste opération de recherches a été déclenchée dans cette zone qui abrite d'importants maquis islamistes ainsi que les souterrains de Bab el Oued à Alger.
jeudi 5 mars
A 5 heures du matin, à Ixelles (près de Bruxelles), les gendarmes belges ont arrêté huit personnes soupçonnées de faire partie de la base arrière du GIA. Un échange de coups de feu a eu lieu blessant deux hommes. Un des Algériens a réussi à tenir un siège de treize heures. Ce dernier, Farid Malouk, avait été condamné après les attentats de 1995 en France. Toutes ces personnes seront poursuivies par la justice belge pour détention d'armes et association de malfaiteurs. Pour le ministre belge de l'Intérieur, il s'agit de personnages haut placés dans la hiérarchie du GIA. Les gendarmes ont trouvé cinq détonateurs pour explosifs, des faux documents et du matériel pour falsifier des papiers.
vendredi 6 mars
Treize civils ont été assassinés à Djelfa et Tissemsilt ; quatre islamistes armés ont été tués par les services de sécurité à Blida et trois autres à Mascara. Six bergers ont été retrouvés égorgés près de Djouab, dans la région de Médéa.
samedi 7 mars
De 12 à 59 personnes ont été blessées, dans la matinée, dans l'attaque d'un autobus dans le centre d'Alger. Un ou plusieurs hommes jeunes ont jeté une grenade dans l'autobus arrêté près de la grande Poste.
nuit du samedi 7 au dimanche 8 mars
Six personnes, dont quatre femmes aveugles, ont été assassinées à Haouch Menaa, près de Boufarik, et sept autres dans la région de Tlemcen.
dimanche 8 mars
Les forces de sécurité poursuivent leur offensive contre les groupes armés de l'ouest algérien, notamment la « katibat » (phalange) de la Sunna qui a déjà perdu au moins 19 hommes. Leurs corps ensanglantés ont été montrés à la télévision.
A l'occasion de la Journée internationale de la femme, nombre d'entre elles ont manifesté contre le Code de la famille de 194 qui, disent-elles, fait d'elles des « mineures à vie ».
nuit du dimanche 8 au lundi 9 mars
Quatre villageois de la région de Tarf, à la frontière algéro-tunisienne, ont été égorgés. Selon la presse, cette attaque dans une zone relativement calme « relève de la tactique du GIA qui tente d'obliger les forces de sécurité à relâcher leur pression sur le centre-nord, l'ouest et le sud-ouest de l'Algérie ».
mardi 10 mars
El Moudjahid, le quotidien gouvernemental, souhaite que de « nouveaux ponts » soient lancés entre la France et l'Algérie, « sur des bases absolument nouvelles » et qui « tournent définitivement le dos au passé ». Le quotidien dénonce notamment la diminution du nombre de visas accordés aux Algériens (de plus de 600 000 par an à 50 000 à peine) comme « un embargo qui ne dit pas son nom ».
mercredi 11 mars
Cinq personnes ont été blessées par l'explosion d'une bombe près du lycée de Birkhadem, dans la banlieue sud d'Alger.
jeudi 12 mars
Un groupe d'hommes armés ayant tiré sur la foule, dix personnes ont été tuées et cinq autres blessées dans un souk de Sidi Bakhti, près de Tiaret. Les hommes armés s'apprêtaient à tendre une embuscade aux habitués du soul lorsqu'ils ont été remarqués par les habitants qui ont donné l'alerte. Ils ont alors ouvert le feu pour protéger leur fuite.
lundi 23 mars
L'Algérie, l'Iran, les Emirats arabes unis, le Koweït, la Libye et Oman ont suivi le mouvement enclenché la veille par l'Arabie Saoudite, le Mexique et le Venezuela : ces pays se sont engagés à réduire leur production de pétrole pour permettre une remontée des prix du brut.
Dans l'après-midi, des islamistes armés ont ouvert le feu contre un barrage dressé par les militaires à la périphérie ouest d'Alger. Deux personnes ont été blessées et l'armée à lancé une opération de ratissage dans ce secteur.
Les sept assassins de l’évêque d’Oran Mgr Claverie (tué en août 1996) ont été condamnés à mort dans la soirée.
mardi 24 mars
Les évêques d'Algérie ont demandé la clémence pour les assassins de Mgr Claverie.
mercredi 25 mars
Les forces de sécurité sont engagées dans une nouvelle fouille des égouts entre les quartiers de Bab el-Oued et Bouzareah, souvent utilisés par les groupes islamistes armés et régulièrement inspectés par l'armée depuis quelques mois.
jeudi 26 mars
L'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU a insisté auprès de la Commission des droits de l'homme siégeant à Genève, pour que le gouvernement algérien autorise une enquête internationale sur les massacres de civils dans le pays. Washington n'exclut pas, s'il le faut, de faire voter une résolution sur l'Algérie par la commission.
Selon la radio, neuf islamistes armés ont été tués ; six dans la région de Mascara, un à Constantine et deux à Birkhadem (banlieue d'Alger). Lors de cette dernière opération, un élément des forces de sécurité a été tué.
nuit du jeudi 26 au vendredi 27 mars
Deux massacres, commis dans le sud et dans l'ouest du pays, par des groupes armés, ont fait au total 58 morts. C'est le plus lourd bilan enregistré depuis les massacres du dernier ramadan, en janvier. Le premier de ces massacres a eu commis par 15 hommes à Oued Bouaïcha, près de Djelfa (région des hauts plateaux), à 250 kilomètres au sud de la capitale. Il a fait 52 victimes, dont 32 enfants de moins de deux ans. Trois femmes ont été enlevées. La seconde tuerie a eu lieu à Youb, dans la région d’Adda Bensekrane, près de Tlemcen, non loin de la frontière marocaine. Là, 11 personnes ont été égorgées. Les services de sécurité ont aussitôt déclenché des opérations de recherches.
dimanche 29 mars
Alors que le terrorisme perd du terrain, le gouvernement reste prudent. Devant le Sénat, le Premier ministre a lancé un « appel à tous les Algériens à ne pas relâcher leur vigilance ». A l'Assemblée nationale, Mostepha Benmansour, le ministre de l'Intérieur, a exclu, à court terme, la levée de l'état d'urgence instauré en février 1992.
lundi 30 mars
Affaibli par la perte de plusieurs éléments, harcelé par les services de sécurité, coupé de ses bases arrière et de ses relais en Europe, le GIA est isolé et réduit à la défensive. Selon des « sources crédibles » citées par la presse algérienne, un « émir » local du GIA, Abou Obeïda, s'est rendu, il y a quelques jours à la gendarmerie. Ce sont ses révélations qui ont permis à l'armée de lancer une vaste « opération de nettoyage » dans les montagnes de l'Ouarsenis, proches de Relizane, à 300 kilomètres à l'ouest d'Alger. Selon le quotidien L'Authentique, proche du pouvoir, près de 130 terroristes ont été éliminés depuis le 27 mars. Pour autant, l'heure reste à la prudence.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 avril
35 civils ont été massacrés lors de deux attaques « terroristes », selon un bilan officiel, au moment ou l'armée continue de ratisser et de bombarder des maquis islamistes dans l'ouest du pays. 27 personnes ont été assassinées près d'Arzew, une ville côtière, à une trentaine de kilomètres d'Oran, qui abrite un important terminal gazier. Dans la région de M'Sila (sud-ouest), à Sidi Hadjeref, 8 autres personnes ont été tuées.
nuit du mardi 7 au mercredi 8 avril
16 personnes ont été massacrées dans les régions de Médéa et de M'Sila.
lundi 13 avril
Dans une pétition publiée dans le quotidien algérien de gauche Le Matin, 58 lauréats du prix Nobel (paix, littérature, chimie, médecine, etc.) qui se disent « horrifiés par les carnages commis au nom de l'intégrisme », expriment leur « solidarité fondamentale au peuple algérien ».
mardi 14 avril
Les quotidiens indépendants Liberté et La Tribune affirment qu'une douzaine de responsables et de membres de groupes d'autodéfense appartenant au Rassemblement national démocratique (au pouvoir) ont été arrêtés. Ces « patriotes » sont accusés d'avoir fait régner « une ère de terreur » dans la région de Rélizane, à 250 kilomètres à l'ouest d'Alger. Parmi eux, le maire de Rélizane lui-même, El Hadj Fergane, et son collègue de la localité voisine de Jdioua, El Hadj El Abed. Ces hommes se seraient livrés à des extorsions de fonds, à des pillages, à des destructions de biens, des enlèvements et des exécutions sommaires, sur des personnes soupçonnées d'appartenir aux groupes armés islamistes ou de les soutenir. Liberté affirme que deux charniers ont été découverts dans un puit et des abris souterrains, contenant environ quatre-vingts corps, certaines victimes ont été enterrées vivantes.
lundi 20 avril
Le Mouvement culturel berbère avait appelé ses sympathisants à une marche à Alger pour marquer le 18e anniversaire du « printemps berbère » (20 avril 1980) et exiger la reconnaissance du berbère comme langue officielle, au même titre que l'arabe. Des centaines de manifestants ont été empêchés de se rassembler comme prévu, sur la place du Premier mai, des forces antiémeutes casquées et munies de boucliers ayant encerclé cette place.
mardi 21 avril
Le Conseil Supérieur Islamique algérien (CSI, officiel) a émis une fatwa (décret) autorisant les « femmes violées par des terroristes à interrompre leur grossesse ». L'Islam proscrit formellement l'avortement. Le CSI est une instance consultative mais un décret gouvernemental serait en préparation pour réglementer l'application de cette fatwa. Selon des décomptes indépendants, près de 1 600 femmes ont été violées par les groupes armés depuis 1992.
Le GIA a tiré deux obus de mortier, dans la soirée, sur Blida, à partir des monts de Chréa. Les obus sont tombés près d'une mosquée, tuant cinq personnes et en blessant une quarantaine. L'armée a répliqué par des tirs d'artillerie. C'est la plus importante opération du GIA dans cette région depuis plusieurs mois.
nuit du mardi 21 au mercredi 22 avril
Un commando islamiste a attaqué un casernement de la région de Larbâa. Un quotidien parle de six morts, mais un autre affirme qu'une trentaine de personnes ont été tuées dans l'effondrement de l'immeuble qui abritait les militaires, d'abord attaqué à l'aide de bombes artisanales.
nuit du lundi 27 au mardi 28 avril
40 personnes ont été massacrées à Chourdia, près de Médéa, par un groupe armé. Cette tuerie se situe dans une zone considérée comme un fief de « l'émirat-centre » du GIA. Des tracts islamistes ont été placardés dans certains quartiers d'Alger, annonçant une recrudescence des attentats.
mardi 28 avril
Selon le quotidien Asharq al-Awsat, 80 militaires auraient été tuées la semaine précédente dans les monts de Larbaâ, au sud d’Alger.
vendredi 1er mai
Onze personnes ont été égorgées après avoir été arrêtées à un barrage près de Khemis Miliana, à une centaine de kilomètres à l'ouest d'Alger.
lundi 4 mai
Deux bombes ont explosé dans un tunnel, au passage d'un train reliant Alger à Oran, faisant une quinzaine de blessés, dont quatre sont gravement atteints. Trois autres engins explosifs, qui n'ont pas fonctionné, ont pu être neutralisés par les services de sécurité. La région où a eu lieu cet attentat, Aïn Tork, à 130 kilomètres au sud-ouest d'Alger, a longtemps été lé théâtre d'actions montées par « l'émirat ouest » du GIA.
mercredi 6 mai
Sous couvert de l'anonymat, un général de « très haut rang » affirme dans la revue Politique internationale que l'armée a « cassé l'échine du GIA » vers la fin 1994. Leur « capacité de recrutement », qui a été de l'ordre de 500 jeunes par semaine, est maintenant « tarie », affirme-t-il. Après une phase défensive, l'armée a cherché à expulser les terroristes des zones où ils étaient implantés et qu'ils contrôlaient complètement. Aujourd'hui, la troisième phase « vise à détruire les nids de terroristes », tâche difficile car ils se trouvent dans les zones les moins accessibles du pays. Les divers groupes « jouissent d'une large autonomie » et disposent d'experts, des beurs, venus principalement de France. Depuis 1992, le bilan de la guerre civile serait de 40 000 morts, indique le général.
jeudi 7 mai
Deux personnes ont été tuées dans un entant à la bombe à Boubarrak. L'armée a engagé une action de représailles dans cette région, tuant une dizaine d'islamistes.
nuit du vendredi 8 au samedi 9 mai
Un père et ses trois enfants ont été assassinés par balles à leur domicile dans la région d'Aïn Defla. La mère a réussi à s'enfuir mais à reçu une balle dans le pied.
samedi 9 mai
Une bombe a explosé près du marché du grand quartier populaire de Bab-el-Oued à Alger, faisant une quinzaine de blessés légers.
nuit du lundi 11 au mardi 12 mai
22 personnes ont été égorgées à Oran. Selon les habitants de la ville, les victimes ont été interceptées à un barrage alors qu'elles circulaient en voiture. Une autre source parle de paysans surpris dans leur sommeil et massacrés.
lundi 18 mai
Des blindés et des hélicoptères de l'armée algérienne sont intervenus en force, ces derniers jours, dans les maquis proches de la frontière marocaine, bombardant des zones dénoncées par la presse comme étant des repaires islamistes. Les groupes pourchassés se seraient repliés de plusieurs régions de l'ouest et du sud d'Alger. Ces opérations de l'armée ont fait, selon divers bilans, entre 15 et 28 morts, mais 80 membres du GIA auraient été « neutralisés » en quelques semaines.
mardi 19 mai
Une vingtaine de partis répondent aux critères de la nouvelle loi pour être reconnus officiellement. Ils doivent avoir un minimum de 2 500 adhérents répartis dans au moins 25 des wilayas et tenir un congrès avec plus de 400 personnes.
jeudi 21 mai
Une bombe a éclaté dans la gare d'El Harrach (est d'Alger), sans faire de victimes.
vendredi 22 mai
Une bombe, apparemment dissimulée dans un couffin (ou un cageot de légumes), a explosé vers 9 h 30 sur le marché bondé du souk Boumati, dans le quartier d'El Harrach, dans l'est d'Alger, juste avant la grande prière du vendredi : le bilan s'élèverait à au moins 16 morts et une soixantaine de blessés, dont 14 dans un état grave. Selon les observateurs, les récents attentats à la bombe sont une riposte du GIA aux opérations que mène l'armée, notamment dans l'ouest du pays et qui se seraient déjà soldées par plusieurs dizaines de morts. Des bilans invérifiables.
samedi 23 mai
Plusieurs dizaines de passagers d'un train desservant la banlieue d'Alger ont été blessés, cédant à la panique après une fausse alerte à la bombe. Certains, qui ont sauté du train en marche, ont dû être amputés. L'hôpital central d'Alger a été débordé par l'afflux des blessés et des personnes choquées.
mardi 26 mai
Vaste opération anti-islamistes menée en Europe, et notamment en France. L'arrestation de 55 personnes aurait permis de déjouer un projet d'attentat imminent contre le recteur de la mosquée de Paris, Dali Boubakeur (57 ans), considéré par les islamistes comme trop modéré sur le plan religieux, et surtout trop proche du pouvoir militaire. De nationalité française ou algérienne, les personnes arrêtées sont soupçonnées d'appartenir à un réseau lié au GIA.
nuit du mardi 26 au mercredi 27 mai
Onze personnes ont été tuées et cinq blessées lors de l'attaque d'un village dans la région de Blida par un groupe islamiste armé. Les forces de sécurité affirment avoir lancé une opération de recherche au cours de laquelle « six terroristes ont été éliminés ».
mercredi 27 mai
L'armée a lancé une opération de ratissage dans les monts de Hammam Mououane, à 30 kilomètres au sud d'Alger, pour détruire les bases des GIA. D'importants effectifs appuyés par des hélicoptères participent à cette opération dirigée par le général Said Boughaba.
lundi 1er juin
L'armée, qui ratisse depuis le 27 mai les monts de Hammam Mououane, a tué plusieurs dizaines d'islamistes. Les soldats ont détruit 22 casemates. Ils ont aussi découvert les cadavres de deux jeunes filles et un cimetière dans lequel se trouveraient une vingtaine de cadavres de « terroristes », enterrés par leurs compagnons.
mardi 2 juin
Le chef du GIA d'Alger, Mohamed Kebaïli, dit « Ayachi », a été tué lors d'une opération de l'armée dans une banlieue de la capitale. L'assaut des forces de l'ordre aurait fait quatre morts, dont une femme, dans les rangs du groupe islamique.
mercredi 4 juin
L'explosion d'une bombe sur un terrain vague accueillant le marché hebdomadaire de Mouzaia, près de Blida, a fait dix blessés dont quatre sérieusement atteints.
jeudi 5 juin
Match amical de football : à Sofia, la Bulgarie a battu l’Algérie deux buts à zéro.
dimanche 7 juin
Un officier algérien, qui participait à des manœuvres aux commandes d'un hélicoptère, s'est posé à Ibiza, dans les Baléares, et a demandé l'asile politique à l'Espagne. Il s'agit d'un lieutenant dont les autorités espagnoles n'ont pas voulu révéler l'identité. Il estime que « la lutte antiterroriste est menée à l'aide de moyens injustes et incorrects ». Selon lui, « si on continue comme ça, le terrorisme ne s'arrangera jamais ».
Selon la presse algérienne, 61 personnes au moins, dont 49 islamistes armés, ont été tuées depuis trois jours.
lundi 8 juin
Onze personnes ont été assassinées par des groupes armées dans les régions de Blida, Médéa et Tlemcen.
mercredi 10 juin
Une opération dirigée contre les milieux islamistes algériens du nord de l'Italie a eu lieu à Milan et à Bologne, où une dizaine de personnes ont été interpellées. Selon le ministère français de l'Intérieur, les personnes interpellées avaient des « contacts » avec le réseau démantelé en France les 26 et 27 mai.
jeudi 11 juin
L'explosion d'une bombe au passage d'un train, dans la région d'Aïn Defla (au sud-ouest d'Alger), a fait 12 morts et 21 blessés, selon un premier bilan des services de sécurité algériens.
dimanche 14 juin
Quatre gardiens d'un château d'eau de Bou-Saada, à 400 kilomètres au sud d'Alger, ont été égorgés par un groupe armé.
nuit du dimanche 14 au lundi 15 juin
Huit personnes ont été assassinées après avoir été arrêtées à un barrage routier dans la région de Mascara, dans l'ouest.
samedi 20 juin
Un gazoduc qui alimente Alger à partir du terminal de Hassi-R'mel, a été la cible d'un attentat, dans la région de M'sila. Cet attentat a entraîné une interruption du pompage du gaz à partir du terminal.
lundi 22 juin
Nourredine Boukrouh, président du Parti du renouveau algérien, a été convoqué par la police judiciaire d'Alger qui lui demande d'« apporter la preuve de ses récentes déclarations ». Candidat à la présidentielle de 1995, il réclame une enquête sur « l'empire économique du général Betchine » (conseiller du président Zéroual) et dénonce « les dirigeants ignares et sans pitié pour leur nation, la corruption à tous les niveaux et la mafia qui veut gérer l'Algérie ».
mardi 23 juin
Nourredine Boukrouh a de nouveau été entendu par la police judiciaire d'Alger.
nuit du mercredi 24 au jeudi 25 juin
Dix-sept personnes ont été égorgées.
jeudi 25 juin
Le chanteur kabyle Lounès Matoub a été assassiné vers 12 h 30, près de son village de Taourirt-Moussa, par un commando islamiste. Il avait 42 ans. Le meurtre a eu lieu à un faux barrage alors qu'il rentrait chez lui. Les sept meurtriers ont mitraillé la voiture qu'il conduisait. Blessé au thorax et à l'épaule, il a été achevé de trois balles dans la tête et d'une quatrième dans le cœur. Son épouse et ses deux belles-sœurs ont été blessées. Le fusil du chanteur et son portefeuille ont été emportés par ses assassins qui scandaient des slogans islamistes. Une centaine de douilles ont été retrouvée sur les lieux...
vendredi 26 juin
Tizi Ouzou s'est enflammée. Des dizaines de jeunes manifestants ont exprimé leur colère en mettant à sac des bâtiments publics et en dressant des barricades. La douleur causée par la mort de Lounès Matoub a laissé place à l'expression violente d'une révolte contre les autorités et contre l'entrée en vigueur, le 5 juillet, d'une loi généralisant l'usage de l'arabe au détriment du tamazight (la langue berbère). Les manifestants ont détruit les panneaux de signalisation avec des inscriptions en arabe aux cris de : « Nous ne voulons pas être arabisés ». L'agence d'Air Algérie a été incendiée, un bureau d'assurances complètement saccagé, comme la sous-direction de l'Agriculture. Les policiers, au départ débordés, ont tiré en l'air à plusieurs reprises et utilisé des grenades lacrymogènes. Un cordon de police anti-émeutes protégeait le siège de la wilaya (préfecture). Les violences ont commencé après un rassemblement devant la morgue de l'hôpital Mohamed Nédir, où la dépouille de Lounès Matoub a été exposée. Le Mouvement culturel berbère (MCB) a promis de poursuivre le « combat » du chanteur.
samedi 27 juin
Deux personnes, dont un jeune de 18 ans, ont été tuées par balles lors des violences qui ont secoué, pour la deuxième journée consécutive, la ville de Tizi Ouzou. Lors des émeutes, des bâtiments publics ont été incendiées et des manifestants ont affronté à coups de pierres les policiers anti-émeutes. Les manifestations ont gagné la deuxième ville de la région, Béjaïa, puis Sidi Aïch, Akbou. Le ministère de l'Intérieur a lancé un appel au calme, et précisé que les forces de sécurité n'avaient pas fait usage de leurs armes à feu.
dimanche 28 juin
Les obsèques de Lounès Matoub ont eu lieu dans son village natal de Kabylie, Taourirt Moussa, en présence de plusieurs dizaines de milliers de personnes. En dépit du refus maintes fois exprimé par la famille de Lounès Matoub de voir la mort du chanteur exploitée politiquement, des groupes de jeunes porteurs de banderoles réclamant la reconnaissance officielle de la langue berbère et son introduction dans l'enseignement scandaient des slogans hostiles au pouvoir algérien, notamment « Zéroual assassin ». Un manifestant à a été tué à Tamazlt, on ignore dans quelles circonstances. A Béjaïa, où des tracts dénonçant le « pouvoir dictatorial » ont circulé, un appel à la grève générale a été suivi à 100 %. Le FFS et le RCD, deux partis rivaux largement implantés en Kabylie, ont appelé à leur tour à manifester le 30 juin et le 2 août à Alger.
lundi 29 juin
De nouvelles manifestations ont eu lieu à Tizi Ouzou. L'important dispositif de sécurité qui avait été déployé en ville n'a pas eu à intervenir, les milliers de manifestants étant canalisés par des jeunes les appelant à éviter toute confrontation. Expliquant qu'ils n'obéissaient à aucun parti, les manifestants ont défilé à travers les rues encore jonchées de débris en scandant : « Berbères » et « pouvoir assassin ».
mardi 30 juin
L'assassinat de Lounès Matoub a été revendiqué dans un communiqué émanant du chef de la « deuxième zone du GIA », Hassan Hattab. Cette zone, où sévit ce dissident du mouvement islamique, s'étend de la banlieue est d'Alger jusqu'à la Kabylie. Le communiqué revendique la « responsabilité » de l'assassinat de « l'ennemi de Dieu, le dénommé Matoub Lounès ».
nuit du mardi 30 juin au mercredi 1er juillet
L'explosion d'une bombe, à Médéa, a fait 4 morts et 14 blessés.
mercredi 1er juillet
A Alger, l'explosion d'un colis piégé sur un marché a fait un mort et trois blessés. Bien que les opérations des groupes armés islamistes soient en nette régression depuis plusieurs mois, les attentats aux engins explosifs restent quasi quotidiens.
jeudi 2 juillet
Dans une déclaration en Conseil des ministres, citée par APS, l'agence de presse officielle, le président Zeroual a lancé une mise en garde à ceux qui « portent la haine contre l'Algérie » et qui « tentent de porter atteinte à l'unité du peuple et à la stabilité du pays ». Le président insiste sur « la détermination inébranlable de l'Etat à faire face à toutes les tentatives dont l'objectif est de saper les acquis du peuple algérien ». A la demande du gouvernement, une mission d'information de l'ONU devrait arriver bientôt pour « s'informer sur la situation du pays ». A Alger, où le RCD avait appelé à manifester contre « la loi scélérate sur l'arabisation totalitaire » qui doit entrer en vigueur le 5 juillet, la police a chargé plusieurs centaines de manifestants à coups de matraque. Des manifestants ont répliqué en lançant des pierres.
dimanche 5 juillet
Plusieurs manifestations d'opposition ont marqué l'entrée en vigueur de la loi sur la généralisation de l'usage de l'arabe. Tizi-Ouzou a été paralysée par une nouvelle journée « ville morte », à l'appel du mouvement culturel berbère. A Alger, selon un scénario habituel, des policiers anti-émeutes ont bloqué l'accès au lieu d'une marche organisée par le FFS.
L’agence de presse Algérie Presse Service lance ses pages web en langue arabe et son produit APS Online.
lundi 6 juillet
Des heurts se sont produits entre forces de police et manifestants, pour la deuxième journée consécutive, à Béjaïa, la deuxième ville de Kabylie. Ils ont eu lieu lors d'une marche de protestation contre la loi sur l'arabisation. De petits groupes mobiles ont ensuite harcelé les policiers à coups de pierres. Ces manifestations ont été organisées par une nouvelle organisation qui regroupe diverses tendances des mouvements berbères et qui a pris le nom de « Forum des rebelles pour les libertés ». Par ailleurs, le président Zeroual a reçu une délégation du FFS pour parler de la situation en Kabylie, qualifiée de « grave » par le chef de l’Etat. Ils ont notamment évoqué la naissance d’un mystérieux Mouvement armé berbère, jusque-là inconnu, qui a menacé, dans un tract daté du 2 juillet, de venger l’assassinat de Lounès Matoub en tuant ceux qui appliqueront la loi sur l’arabisation.
mardi 7 juillet
L’universitaire Ali Bensaâd a été condamné à mort par contumace. Pourtant connu pour ses convictions laïques et son engagement anti-intégriste, il est poursuivi pour « appartenance à un groupe islamiste armé et assassinat ». Il s’agirait d’une machination politique.
mercredi 8 juillet
Dans la soirée, les forces de sécurité auraient mis le siège devant la cache du chef du GIA d’Alger, Athmane Khelifi, dit Hocine Flicha. Les combats vont durer toute la nuit.
jeudi 9 juillet
Le chef du GIA d’Alger, Athmane Khelifi, dit Hocine Flicha, a été abattu, dans la matinée, avec 10 de ses hommes, affirment les services de sécurité. Par ailleurs, une bombe a tué 10 personnes et en a blessé 21 autres sur un petit marché aux puces de l’est d’Alger. La population craint une nouvelle vague d’explosions, identique à celle qui avait secoué la capitale, il y a un mois.
vendredi 10 juillet
Le pape Jean-Paul II a nommé évêque d’Oran l’abbé Alphonse Georger, membre du clergé d’Alger depuis 35 ans. Agé de 62 ans, Mgr Georger est actuellement directeur du Centre d’étude d’Alger. Il succède à Mgr Pierre Claverie, tué le 1er août 1996, par une bombe télécommandée placée devant son domicile.
nuit du mercredi 15 au jeudi 16 juillet
Selon un communiqué des forces de sécurité, un groupe de terroristes est intervenu dans le douar de Sidi-Ouadah, près de Tiaret, à plus de 200 kilomètres au sud-ouest d’Alger. 13 personnes ont été tuées.
samedi 18 juillet
15 soldats ont été tués et 20 autres blessés lors de l’attaque nocturne d’une caserne à 200 kilomètres au sud-ouest d’Alger.
mercredi 22 juillet
Six personnes mandatées par l’ONU (un ancien Premier ministre indien, un autre jordanien, un ancien ambassadeur américain à l’ONU, un ex-ministre kényan à la Justice et l’ancienne ministre française Simone Veil sous la direction de l’ancien président portugais Mario Soares) sont arrivés à Alger. Le gouvernement algérien a dit oui à cette mission de 15 jours dans le pays. Mais pour « s’informer », surtout pas pour enquêter. La mission rencontrera des parlementaires du pouvoir et de l’opposition. Des déplacements dans des villages, victimes d’actes terroristes, sont aussi prévus.
nuit du samedi 25 au dimanche 26 juillet
Huit villageois de Sidi Abdelmoumen, dans la région de Saïda, et douze de Bouihi, dans la région de Tlemcen, ont été assassinés. Ces deux localités sont situées dans l’ouest du pays, où l’armée algérienne a mené, ces derniers temps, des opérations très dures, à l’aide de blindés et d’hélicoptères, contre les maquis des GIA. Ces massacres pourraient donc constituer des « vengeances » des GIA.
dimanche 26 juillet
Les six « missionnaires » de l’ONU ont déjà rencontré longuement les leaders de plusieurs partis d’opposition, ainsi que le chef d’état-major de l’armée, Mohamed Lamari.
jeudi 30 juillet
Un colis piégé a explosé dans l’après-midi à l’intérieur d’un minibus de transport public, dans le quartier populaire de Baraki : 2 passagers sont morts, 13 ont été blessés.
La mission de l’ONU se trouve à Tlemcen, théâtre d’opérations massives de l’armée contre les maquis des GIA.
vendredi 31 juillet
Un attentat à la bombe a visé, dans la matinée, un marché de la banlieue sud d’Alger, faisant 2 morts et 18 blessés.
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Tripoli, la Libye a été battue par l’Algérie deux buts à zéro.
dimanche 2 août
Un autocar est tombé dans une embuscade tendue par une barde armée, près de Saïda. Selon un communiqué des autorités, 12 passagers ont été tués et 6 autres blessés, avant l’intervention des forces de sécurité qui ont abattu douze assaillants. Des journaux écrivent, eux, que l’attaque a fait une quarantaine de morts. Selon des témoignages cités dans la presse, les islamistes armés et vêtus de tenues militaires auraient installé un faux barrage pour mieux mitrailler l’autocar. Plusieurs passagers auraient également été égorgés.
mardi 4 août
Après douze jours « sur le terrain », la mission d’information de l’ONU présidée par Mario Soares, a quitté l’Algérie. Elle remettra un rapport préliminaire, le 6 août, au secrétaire général Kofi Annan. Plusieurs journaux algériens estiment que ce texte aura une influence sur le gouvernement. La question des droits de l’Homme a été largement évoquée avec des représentants des autorités, des forces de sécurité, de l’opposition légale ou d’associations.
Deux personnes ont été tuées et trois blessées dans l’explosion d’une bombe dans la région de Tebessa, à l’est.
nuit du mardi 4 au mercredi 5 août
17 personnes ont été tuées à Tagdempt, près de Tiaret, et à Beni Mester, près de Tlemcen, à l’ouest.
mercredi 5 août
Le passage de la mission d’information de l’ONU n’a pas été le goût de tout le monde : 240 parlementaires algériens ont déjà signé une pétition contre « l’ingérence » internationale.
Selon le quotidien El-Khabar, plus de 2 000 femmes ont été violées par des membres des GIA depuis 1993.
du jeudi 6 au vendredi 7 août
Au moins 5 personnes ont été tuées et 38 autres blessées dans plusieurs attentats. Une famille de 8 personnes a également été massacrée à Bouira, dans l’est du pays.
lundi 10 août
Un groupe de 25 islamistes armées a été « anéanti » dans le massif de Forno, près de Tlemcen. La plupart des « terroristes » portaient des vêtements civils en haillons et des chaussures de sport. Selon les forces de sécurité, ce groupe armé était responsable du massacre, fin juillet, de 12 habitants du village de Ouled-Khelil.
mercredi 12 août
Sept voyageurs ont été tués et onze blessés par une bombe qui a éclaté au passage du train Alger-Oran, près de la localité d’Aïn Torki. Ce train a déjà été la cible, à plusieurs reprises, d’attentats, notamment dans cette région d’Aïn Defla.
vendredi 14 août
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Alger, l’Algérie a battu la Libye trois buts à zéro.
dimanche 16 août
Une centaine de personnes, en majorité des femmes, parents de disparus arrêtés par les forces de sécurité algériennes, ont tenté de manifester au centre d’Alger. Les manifestants, qui avaient reçu le soutien du Parti des travailleurs et du Front des forces socialistes, souhaitaient marcher jusqu’à la présidence. Après de longues négociations avec des policiers en civil, ils ont obtenu que quatre d’entre eux y soient reçus le 17 août.
lundi 17 août
L’explosion d’une bombe artisanale a cause d’importants dégâts sur un gazoduc, à une trentaine de kilomètres à l’est d’Alger. Les pompiers ont lutté plusieurs heures pour éteindre un incendie qui s’était propagé à une plantation d’arbres fruitiers.
mercredi 19 août
Dans une allocution télévisée, le président Zeroual a promis la poursuite de « l’éradication du terrorisme ».
jeudi 20 août
Une bombe artisanale a explosé vers neuf heures sur une place d’El-Khemis, près d’Aïn Defla. Cet attentat a fait 13 morts et 39 blessés.
lundi 31 août
Au moins 17 personnes ont été tuées et une soixantaine blessées, dans la matinée, quand une bombe a explosé près du marché du quartier populaire Bab el-Oued d’Alger. Plusieurs femmes et enfants figurent parmi les victimes. La bomba avait été déposée devant un magasin de hi-fi très fréquenté, dans une rue jouxtant le marché couvert.
mercredi 2 septembre
Cinq militaires ont été tués près de Tigzirt, à 60 kilomètres à l’est d’Alger, victimes d’une embuscade tendue par un commando du GIA. L’accrochage, particulièrement violent, a duré plus d’une heure et le commando du GIA s’est retiré en emportant les armes de ses victimes. Les militaires avaient installé récemment un campement dans cette région afin de rouvrir la route que les automobilistes n’empruntent plus, en raison des multiples attentats dont elle est la cible depuis quelque temps.
vendredi 11 septembre
Le président Zéroual a annoncé, dans la soirée, sa décision d’écourter son mandat, initialement prévu pour cinq ans. Une élection présidentielle aura lieu avant la fin février 1999, à laquelle il ne sera pas candidat. Cette décision, que rien ne laissait présager, a totalement surpris les partis politiques et la population algérienne. Selon les observateurs, ce sont les luttes de « clans » au sommet de l’Etat qui, l’empêchant de mener la politique tracée lors de la campagne électorale de 1995, auraient poussé le président Zéroual à partir plus tôt que prévu.
nuit du dimanche 13 au lundi 14 septembre
Un nouveau massacre a fait 27 victimes dans la région d’Aïn Defla.
lundi 14 septembre
Selon un rapport de l’Observatoire national des droits de l’homme, on a enregistré, l’an passé, 554 attentats dans lesquels 4 643 personnes ont trouvé la mort alors que 706 autres ont été portées disparues. Un bilan officiel recense 26 000 morts depuis le début des violences dans le pays, en 1992.
mercredi 16 septembre
La mission de l’ONU sur les violences en Algérie a remis un rapport de 130 pages au secrétaire général Kofi Annan : elle dénonce le terrorisme, ainsi que les « excès » policiers (usage « fréquent » de la torture), et appelle la communauté internationale à soutenir Alger dans ses « efforts ». Ces conclusions, fort diplomatiques, ont satisfait Alger. Amnesty International a accusé l’ONU d’avoir blanchi Alger.
mercredi 23 septembre
Début dans le groupe D de la Coupe arabe des nations de football, organisée par le Qatar : au stade Jassim Bin Hamad de Doha, l’équipe d’Algérie des moins de 23 ans et la sélection libanaise ont fait match nul zéro à zéro, devant 5 000 spectateurs.
du mercredi 23 au vendredi 25 septembre
Onze personnes, dont sept islamistes armés et quatre civils, ont été tués dans des violences près d’Alger.
vendredi 25 septembre
Second et dernier match du premier tour de la Coupe arabe des nations de football : au stade Jassim Bin Hammad de Doha, l’Arabie saoudite a battu la sélection algérienne des moins de 23 ans trois buts (Obeid Al-Dossary 2, Ibrahim Suwayed) à zéro, devant 10 000 spectateurs. Troisièmes du groupe D, les Algériens sont éliminés.
dimanche 27 septembre
Un attentat devant un collège d’El-Khémis, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alger, a fait six morts et une vingtaine de blessés. L’attentat avait manifestement pour but de transformer la sortie des classes en carnage, mais l’engin a explosé alors que la majorité des élèves étaient déjà passés devant le couffin qui le dissimulait.
vers le mercredi 30 septembre
Trois policiers ont été tués dans des quartiers de la banlieue est d’Alger par des islamistes présumés qui leur ont volé leurs armes.
vendredi 2 octobre
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Kampala, l’Ouganda a battu l’Algérie deux buts à un.
nuit du lundi 5 au mardi 6 octobre
Sept personnes ont été assassinées à Tizi, dans la région de Mascara.
mardi 6 octobre
22 personnes ont été tuées, victimes de la violence en Algérie, en 24 heures. Deux des principaux responsables du Front islamique du Djihad armé (Fida) ont été tués, avec trois de leurs compagnons, par les forces de sécurité dans une villa de Fouka, à 40 kilomètres à l’ouest d’Alger.
Scandale politico-judiciaire ; la condamnation à mort de l’universitaire anti-intégriste Ali Bensaâd, en juillet, pour « terrorisme » islamique, serait une machination politique. L’universitaire a été blanchi par la chambre d’accusation de Constantine, après intervention du garde des Sceaux, Mohamed Afdami. Les plus hautes sphères de l’Etat pourraient être éclaboussées. Ali Bensaâd accuse le général Mohamed Betchine, ministre-conseiller du président Zeroual, d’être le commanditaire de sa condamnation. Il demande aux autorités « d’identifier et de pénaliser légalement » les auteurs du complot.
dimanche 11 octobre
Une trentaine de dignitaires ou de responsables musulmans ont appelé les groupes armés algériens à se rallier à la trêve observée par l’AIS depuis le 1er octobre 1997. Parmi les signataires figure notamment Cheikh Ahmed Yassine, le leader spirituel du Hamas, le mouvement de résistance palestinien. C’est le premier appel de ce genre lancé par des responsables musulmans depuis le début des violences, en 1992. Il salue la trêve comme « une œuvre bonne et une position patriotique audacieuse, qui a contribué de manière appréciable à la diminution du niveau des tueries, des destructions et des atteintes aux droits sacrés des personnes ».
lundi 12 octobre
Dans les pages du quotidien El Watan, un mystérieux « groupe de magistrats », accuse le garde des Sceaux, Mohamed Adami, d’avoir violée une détenue en 1990. Il était alors procureur général. Ces mêmes « magistrats » ont aussi révélé la mort tragique, en 1997, de 32 détenus étouffés dans un fourgon cellulaire lors d’un transfert.
mardi 13 octobre
Interrogé par El Watan, un ancien officier des services secrets, réfugié en France depuis 1994, accuse le principal conseiller du président Zeroual, Mohamed Betchine, d’avoir « supervisé la torture » lors des événements sanglants d’octobre 1988.
mercredi 14 octobre
Un policier a été égorgé à Kouba, dans la banlieue sud d’Alger. Cet assassinat a eu lieu en plein jour et l’agresseur a pu prendre la fuite sans être inquiété.
samedi 17 octobre
Les éditeurs de presque tous les quotidiens privés algériens ont lancé une grève illimitée pour protester contre l’interdiction de paraître faite à deux quotidiens francophones par les imprimeries de l’Etat. Officiellement, El Watan et Le Matin sont sanctionnés pour « créances impayées »
du samedi 17 au dimanche 18 octobre
27 personnes ont été tuées, dont quatre adolescents à 150 kilomètres à l’ouest d’Alger.
dimanche 18 octobre
Mis en cause par un document de magistrats anonymes publiés par le quotidien El Watan, le ministre de la Justice, Mohamed Adami, a démissionné. Le document l’accuse d’abus d’autorité, de violations de la loi, d’ingérence dans les prérogatives des magistrats, d’atteintes à la crédibilité de la justice et de l’Etat et de violation de la déclaration des droits de l’homme. Il aurait notamment commandé l’exécution de 32 détenus en juin 1997.
lundi 19 octobre
Mohamed Betchine, l’homme de confiance du président Zeroual, a démissionné de son poste de ministre conseiller à la présidence. Depuis l’été, la presse algérienne dénonçait les multiples violations dont lui et le ministre de la Justice Mohamed Adami étaient responsables. Mais, si l’on en croit ses proches, il « détient lui aussi des dossiers ! ». La menace promet des rebondissements spectaculaires…
dimanche 25 octobre
Une grève paralyse les universités depuis une semaine. Les enseignants qui réclament des augmentations de salaire et l'attribution de logements, viennent d'être rejoints par les étudiants, qui exigent la réintégration de ceux de leurs camarades exclus pour avoir « triplé ou plus » une année. Ils réclament aussi des chambres dans les cités universitaires.
mardi 27 octobre
En signe de solidarité avec la presse indépendante algérienne, la troisième chaîne de la radio a diffusé des journaux abrégés.
mercredi 28 octobre
Les principaux titres de la presse indépendante sont absents des kiosques depuis une douzaine de jours. Huit quotidiens n’ont pas paru, dont trois dans l’Ouest du pays.
vendredi 30 octobre
Adel Machat, un militant islamiste algérien de 27 ans, arrêté le 26 mai, a été extradé vers la France. Il est considéré comme un lieutenant de l’émir Hassan Hattab, l’un des chefs du GIA de la région d’Alger, entré en dissidence avec la direction de l’organisation.
samedi 31 octobre
Dans un discours à la nation, le président Zeroual a déclaré que l’élection présidentielle « aura lieu au mois d’avril », sans toutefois donner la date exacte.
mercredi 4 novembre
Match amical de football : à Sofia, la Bulgarie et l’Algérie ont fait match nul zéro à zéro.
dimanche 8 novembre
Liberté, El Khabar et Le Quotidien d’Oran, trois journaux indépendants ont fait leur retour dans les kiosques, après trois semaines d’absence volontaire par solidarité avec deux de leurs confrères, Le Matin et El Watan, bloqués pour avoir publié des révélations hostiles au pouvoir. En revanche, Le Soir d’Algérie et La Tribune poursuivent leur mouvement de solidarité.
Dans la soirée, l’explosion d’un véhicule piégé sur l’autoroute près de Cheroga, dans la banlieue sud d’Alger a fait un mort, le conducteur. Son passager a été grièvement blessé. Il pourrait s’agir d’une tentative d’attentat qui a mal tourné et la presse se demande si ce n’est pas le signe d’une reprise des attentats à la bombe dans la capitale, après une accalmie de plusieurs mois. Au même moment, huit obus de fabrication artisanale sont tombés sur le centre de Blida, faisant au moins dix blessés. Ces obus, appelés « heb-heb », sont une des armes de prédilection des groupes islamiques armés. Par ailleurs, toujours dans la soirée, trois voyageurs ont été brûlés vifs dans leur véhicule à un « faux barrage », entre Larbaâ et Tablat.
lundi 9 novembre
Deux personnes ont été blessées dans l’explosion d’un colis piégé à la sortie est d’Alger, sur la route menant à l’aéroport Boumédiene.
nuit du lundi 9 au mardi 10 novembre
Un camionneur a été égorgé à un faux barrage tenu par des islamistes armés à Oued Djer, sur la route d’Oran, à 70 kilomètres à l’ouest d’Alger.
mercredi 11 novembre
Des dizaines de journalistes se sont rassemblés devant le siège du gouvernement pour défendre la liberté de la presse.
nuit du mercredi 11 au jeudi 12 novembre
17 personnes, dont 6 femmes et 8 enfants, ont été assassinées à l’arme blanche et trois autres blessées, à Moussa Abderahmane, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alger.
jeudi 12 novembre
Le sous-préfet d’El Anser, près de Jijel (à 300 kilomètres à l’est d’Alger), et trois personnes ont été enlevés à Kadiria, non loin de la capitale, alors qu’ils circulaient sur la route Alger-Constantine. Le cadavre de l’une des personnes enlevées a été retrouvé un peu plus tard ainsi que la voiture incendiée.
nuit du lundi 16 au mardi 17 novembre
Huit personnes ont été assassinées et dix autres blessées par un « groupe de terroristes » à Khemis Miliana, à cent kilomètres à l’ouest d’Alger. La plupart des victimes ont été égorgées et leurs maisons brûlées.
mardi 17 novembre
Cinq militaires ont été tués dans la région de Médéa, leur convoi ayant été attaqué par un groupe islamiste armé. Selon la presse, les services de sécurité craignent que « les réseaux terroristes aient réussi à se réorganiser et à procéder à de nouveaux recrutements ».
jeudi 19 novembre
Le Parlement européen a voté une résolution menaçant l’Algérie de ne pas donner suite à l’accord d’association avec l’Union européenne si la liberté de la presse n’y est pas garantie.
dimanche 29 novembre
Une embuscade tendue près de Tizi-Ouzou, dans la soirée, a coûté la vie à deux policiers dont le véhicule a sauté sur une mine artisanale. Quatre autres membres des forces de l’ordre ont été blessés par balles lors de l’échange de coups de feu qui a suivi et qui s’est prolongé, selon des témoins, pendant près d’une demi-heure.
nuit du mardi 1er au mercredi 2 décembre
Douze personnes ont été assassinées près de Tipaza, à 70 kilomètres à l’ouest d’Alger.
jeudi 3 décembre
Un attentat à la bombe a fait 15 morts et 25 blessés sur un marché de Khemis Miliana, à 100 kilomètres à l’ouest d’Alger.
vendredi 4 décembre
4 personnes ont été tuées et 30 blessées à Mascara par l’explosion d’une bombe de fabrication artisanale.
du vendredi 4 au samedi 5 décembre
12 personnes, dont 8 villageois, ont été assassinées par des islamistes armés dans la région de Bouira. Depuis cinq jours, plus de 50 personnes ont ainsi été tuées et près de 70 blessées dans des attentats à la bombe et des massacres.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 décembre
Sept personnes ont été assassinées à Meran, à l’ouest d’Alger.
nuit du mardi 8 au mercredi 9 décembre
Un nouveau massacre a eu lieu à Tadjena, près de Chlef, à 200 kilomètres à l’ouest d’Alger. Officiellement, 45 personnes ont été assassinées là. De plus, selon un député, 8 femmes ont été enlevées. Cette tuerie est la plus importante depuis mars. Près de 120 personnes ont été assassinées en une semaine.
samedi 12 décembre
Quatre ouvriers agricoles ont été égorgés à Ahmeur El-Aïn, près de Tipaza, à 70 kilomètres à l’ouest d’Alger.
dimanche 13 décembre
110 corps ont été exhumés en quinze jours du charnier de la ferme Hafiz, à 35 kilomètres au sud d’Alger. Les recherches vont se poursuivre.
lundi 14 décembre
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a présenté sa démission au président Zeroual. Smaïl Hamdani (68 ans) lui succède. Il a entamé des consultations discrètes pour la formation de son cabinet, un gouvernement de « large consensus » dont la tâche première sera d’apaiser le front social et d’organiser l’élection présidentielle.
jeudi 17 décembre
L’ancien ministre des Affaires étrangères Bouteflika sera le candidat du FLN à la prochaine élection présidentielle.
samedi 19 décembre
Smaïl Hamdani a formé son équipe gouvernementale avec seulement trois nouveaux ministres. Il s’agit d’Abdelmalek Sellal à l’Intérieur, d’Abdelaziz Rahabi à la Communication et à la Culture, de Ghouti Mekmacha à la Justice.
nuit du dimanche 20 au lundi 21 décembre
8 militaires ont été tués et 15 autres blessés dans une embuscade tendue par un groupe armé islamiste dans la région de Miliana, à 120 kilomètres à l’ouest d’Alger. Les assaillants se sont emparés de six fusils d’assaut Kalachnikov, de 32 chargeurs et de tenues militaires, avant de s’enfuir vers une forêt proche.
vendredi 25 décembre
L’un des partis islamistes autorisés, le Ennhada, apporte son soutien au candidat officieux du FLN, Abdelaziz Bouteflika.
samedi 26 décembre
En annonçant officiellement une candidature qui ne faisait plus de doute depuis sa désignation, dix jours plus tôt, par le FLN, Abdelaziz Bouteflika, fait un retour au premier plan sur la scène politique.
dimanche 27 décembre
19 personnes ont été tuées lors de l’attaque, par un groupe islamiste, d’un village à 120 kilomètres d’Alger, Beni Amrane, dans la soirée. Selon des témoins, les forces de sécurité présentes dans la ville voisine d’El-Khémis, ont été immobilisées au même moment par une attaque au mortier artisanal qui a fait une vingtaine de blessés.
lundi 28 décembre
L’ancien Premier ministre Mouloud Hamrouche a annoncé, officieusement, sa propre candidature au scrutin présidentiel. Il attend la fin de ses contacts pour s’afficher officiellement.
mercredi 30 décembre
Trois policiers en faction devant une mosquée à Draa en-Mizaine, en Kabylie, ont été abattus.
jeudi 31 décembre
Dans la soirée, les islamistes ont frappé les forces de sécurité à Oran. Selon le journal Alger Liberté, un groupe armé a tué au moins neuf militaires dans une embuscade dans un quartier périphérique de la ville.
1999
nuit du vendredi 1er au samedi 2 janvier
Les islamistes armés ont massacré les 22 membres d’une famille nomade d’éleveurs de bétail à Oued el-Atchane, dans la région de Saïda (à 450 kilomètres au sud-ouest d’Alger). Depuis le début du Ramadan, au moins 80 personnes ont été assassinées à travers le pays.
lundi 4 janvier
Le Premier ministre Smaïl Hamdami a présidé la première réunion de la commission nationale de préparation de l’élection présidentielle. Elle est composée de sept ministres, d’un représentant du ministère de la Défense et d’un conseiller à la présidence.
mardi 5 janvier
Smaïl Hamdami a dévoilé dans le journal Le Matin les grandes lignes de sa politique. Il n’a pas l’intention de changer de cap économique par rapport à son prédécesseur, dont il poursuivra les réformes : il assure pouvoir créer 1,2 million d’emplois cette année. La lutte contre le terrorisme sera aussi l’un de ses premiers soucis. Parallèlement, son programme mentionne des « avancées significatives » sur les droits de l’homme et promet que le gouvernement « veillera à assainir définitivement le dossier des personnes déclarées disparues ». Enfin, il insiste surtout sur les conditions propres à rendre crédible la prochaine élection présidentielle.
jeudi 7 janvier
A moins de quatre mois de l’élection présidentielle, le rôle de l’armée dans la vie politique est au centre des débats. Elle est particulièrement accusée de « soutenir » le candidat Abdelaziz Bouteflika.
dimanche 10 janvier
L’ancien chef du gouvernement algérien de 1992 à 1993, Belaïd Abdesselam (70 ans) a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle anticipée.
du mercredi 13 au vendredi 15 janvier
Onze personnes ont été tuées dans des attentats attribués aux islamistes armés.
du vendredi 15 au samedi 16 janvier
14 personnes ont été tuées dans des attentats attribués à des groupes islamistes. Le drame le plus important s'est produit dans la soirée du 16 janvier, à Oued Djemaa, dans la région d'Aïn Defla, où six bergers ont été égorgés. Au total, on estime à plus de 150 les victimes du terrorisme pendant le mois de ramadan qui vient de s’achever. Il y avait eu plus de 1 200 tués en janvier.
mardi 19 janvier
Selon les journaux algériens, une quinzaine de militaires ont été tués ces derniers jours dans plusieurs embuscades.
dimanche 24 janvier
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations : à Alger, l’Algérie a été battue par la Tunisie un but à zéro.
mardi 26 janvier
Tahar Benbaïbèche, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique au pouvoir, a été destitué par le Conseil national de son parti et remplacé par Ahmed Ouyahia, l’ancien chef du gouvernement. Sa mise à l’écart est le résultat de son hostilité à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle.
vendredi 29 janvier
Chiekh Abdallah Djallabah, qui vient de fonder le Mouvement de la réforme nationale, a annoncé, à Alger, sa candidature à l’élection présidentielle d’avril. La nouvelle formation est issue de la dissidence du parti islamiste Ennahda, en raison d’un désaccord sur la candidature de Bouteflika.
samedi 30 janvier
Dans une déclaration commune, le FFS, le Hamas, le Nahdha, le Parti des travailleurs (trotskiste de Louisa Hannoune) et une tendance du RND se sont regroupés pour exiger « des conditions minimales pour un scrutin (présidentiel) acceptable ». Ils ont exigé le respect de « la neutralité des institutions de l’Etat et l’attachement au rôle constitutionnel de l’armée, ainsi que le refus de toute action sous son couvert ».
dimanche 31 janvier
Un nouveau candidat à l’élection présidentielle s’est fait connaître : il s’agit de Mokdad Sifi (59 ans), chef du gouvernement en 1994-1995.
mardi 2 février
Hocine Aït Ahmed est arrivé à Alger en provenance de Paris. Il a été accueilli par quelques centaines de militants et de responsables du FFS aux cris de « Aït Ahmed président » et « Algérie libre et démocratique ».
Selon la presse, 40 islamistes armés ont été tués lors d’un ratissage des forces de sécurité qui vient de s’achever dans la région de Bouira, à 120 kilomètres à l’est d’Alger. Cette opération, lancée il y a une dizaine de jours, a en outre permis l’arrestation de cinq islamistes armés et la libération de sept jeunes filles.
jeudi 4 février
Le RCD de Saïd Sadi, très implanté en Kabylie, a appelé, à Alger, au boycottage de l’élection présidentielle anticipée d’avril. La Convention nationale du RCD, qui refuse tout compromis avec les islamistes, estime qu’il n’y a pas de « garanties de transparence » suffisantes « pour un scrutin juste ».
vendredi 5 février
Hocine Aït-Ahmed a été acclamé par 10 000 partisans à Alger. La candidature à la présidence de ce chef historique de la guerre d’indépendance et opposant de toujours risque de brouiller les cartes d’un jeu truqué et de fausser les calculs du pouvoir.
vendredi 12 février
En convoquant, dans la soirée, le corps électoral pour le 15 avril, le président Zeroual s’est engagé à assurer la « régularité et la transparence du scrutin » présidentiel. Mais l’opposition attend des mesures concrètes.
vers le vendredi 19 février
Abdelaziz Bouteflika a dû être hospitalisé d’urgence à Genève (Suisse).
dimanche 21 février
Cheikh Mahfoud Nahnah, dirigeant du premier parti islamiste légal, le MSP, a confirmé sa candidature, attendue, aux élections présidentielles.
jeudi 25 février
Six candidats de diverses tendances à l’élection présidentielle (Louiza Hannoune, Hocine Aït-Ahmed, Mahfoud Nahnah, Abdellah Djaballah, Taleb Ibrahimi et Mouloud Hamrouche) ont adopté une « charte électorale » visant à éviter la fraude qui a marqué les scrutins précédents. Ils proposent des mesures de détente, notamment la levée de l’Etat d’urgence et la présence d’observateurs internationaux.
dimanche 28 février
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Monrovia, le Liberia et l’Algérie ont fait match nul un à un. C’était la première fois que ces deux sélections se rencontraient.
fin février
Quatre personnes ont été tuées et vingt autres blessées par une explosion dans un restaurant de El-Khémis, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alger.
jeudi 4 mars
A 40 jours de l’élection présidentielle, l’Algérie a connu une nouvelle flambée de violence. En une semaine, 39 personnes ont été tuées. Des voyageurs, un groupe de jeunes, des militaires, des femmes et des enfants dans un hameau… Une dizaine d’actions terroristes sont ainsi attribuées à des groupes armés islamiques qui auraient tendu des embuscades sur les routes ou attaqué des villages de nuit.
vendredi 5 mars
Le président Zeroual veut faire de l’élection présidentielle un « exemple d’honnêteté, de sincérité et de liberté. C’est le président de la Commission de surveillance du scrutin qui l’a dit à la radio. Le chef d’état-major de l’armée, de son côté, assure que l’armée ne s’impliquera pas dans le scrutin et que son rôle se limiterait à en garantir la sécurité.
dimanche 7 mars
16 militaires, dont un capitaine, ont été tués dans une embuscade, dans la matinée, près de Bouira, à 120 kilomètres au sud d’Alger. Les assaillants, un groupe armé présumé islamiste, ont blessé une vingtaine d’autres soldats et emporté une dizaine de fusils d’assaut pris à leurs victimes.
mardi 9 mars
Deux personnes ont été tuées, dans la matinée, par l’explosion d’une bombe près d’un collège, à El-Khémis, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alger. L’attentat a fait 25 blessés.
vendredi 12 mars
Le Conseil constitutionnel a publié la liste officielle des candidats à l’élection présidentielle d’avril. Sur onze postulants, sept ont obtenu les 75 000 signatures de parrainage. L’islamiste « modéré » Mahfoud Nahnah a été éliminé de la course. Motif : non participation à la guerre d’indépendance.
Ministres et responsables du pétrole de cinq pays (Arabie Saoudite, Venezuela, Algérie, Iran et Mexique) ont annoncé, à La Haye (Pays Bas), une réduction de leur production de pétrole de plus de deux millions de barils, à partir du 1er avril.
nuit du vendredi 12 au samedi 13 mars
Six personnes, dont trois enfants, ont été assassinées dans la région de Tipaza, portant à plus de 100 le nombre de morts depuis le début du mois de mars.
nuit du dimanche 14 au lundi 15 mars
Six personnes ont été assassinées et dix autres blessées par des terroristes à Sidi El-Khebir, près de Blida.
jeudi 18 mars
A Genève, la mission algérienne auprès de l’ONU a annoncé que le Comité international de la Croix-Rouge était de nouveau autorisé à visiter les prisons du pays. Les visites du CICR étaient suspendues depuis six ans.
nuit du jeudi 18 au vendredi 19 mars
Un nouveau massacre attribué aux extrémistes islamistes a fait dix victimes dans la région d’Aïn Défla. Une tuerie qui porte à 160 le nombre de victimes enregistrées depuis le début du mois.
nuit du mardi 23 au mercredi 24 mars
Neuf personnes ont été assassinées près de Blida.
jeudi 25 mars
Les sept candidats à l’élection présidentielle anticipée du 15 avril ont officiellement commencé leur campagne électorale, en Province.
lundi 29 mars
Dans un entretien accordé au journal français Le Monde, Abdelaziz Bouteflika affirme qu’il est un « candidat libre et indépendant ». Pour autant, il se demande « de quel droit on s’obstine à vouloir contester aux militaires, sur qui pèse la lourde responsabilité de la défense de l’Etat républicain et de lutter contre le terrorisme, la possibilité d’apprécier la fiabilité de tel projet d’un candidat.
début avril
L’instance exécutive du FIS à l’étranger, présidée par le cheikh Rabah Kébir, a appelé à voter pour Taleb Ibrahimi.
samedi 3 avril
Hocine Aït Ahmed a été victime d’un « léger malaise cardiaque ». Il a annulé les déplacements qu’il devait faire en Kabylie. Son directeur de campagne, Djamel Zenati, affirme que son état de santé n’inspire « aucune inquiétude ».
nuit du samedi 3 au dimanche 4 avril
22 militaires pris dans une embuscade, près de Blida, ont été tués par un groupe d’islamistes armés. Cet accrochage, au cours duquel une douzaine d’islamistes ont été abattus, est l’un des plus importants de ces derniers temps. Il a eu lieu à moins de 50 kilomètres d’Alger, dans la plaine agricole de la Mitidja, et alors que l’armée, la gendarmerie et la police ont renforcé leur dispositif de sécurité autour de la capitale.
mardi 6 avril
Djamel Zenati a fait savoir que l’état de santé d’Hocine Aït-Ahmed s’est « nettement amélioré ». Le président Zéroual s’est rendu à son chevet.
jeudi 8 avril
Les quatre partis de l’Alliance national-islamiste ont signé un « programme commun » de gouvernement.
Fondée en 1997, la compagnie aérienne Tassili Airlines effectue son premier vol entre Hassi Messaoud et Alger. Elle appartient à 51 % à la Sonatrach et à 49 % et à Air Algérie (100 % Sonatrach depuis 2005).
vendredi 9 avril
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations à Annaba, l’Algérie a battu le Liberia quatre buts à un.
samedi 10 avril
Les 680 000 Algériens vivant en France ont commencé à voter.
lundi 12 avril
Les opérations électorales anticipées ont commencé au Sahara, dans les casernes et dans les administrations. Le FIS appelle le prochain chef de l’Etat à être le Président « de tous les Algériens » et à modifier la politique du régime à l’égard de l’opposition, selon un communiqué signé de l’émir national de l’Armée islamique du salut, Madani Mezerag.
Treize personnes ont été massacrées près de Mascara.
mardi 13 avril
Dans la soirée, six des sept candidats à l’élection présidentielle (Aït-Ahmed, Hamrouche, Taleb Ibrahimi, Djallabah, Sifi et Khatib) ont demandé l’annulation des premiers votes intervenus, la veille, dans le grand Sud saharien et dans les casernes, en raison, disent-ils, de « fraudes massives » sur lesquelles ils déclarent disposer d’« information sûres ».
mercredi 14 avril
Coup de théâtre : six des sept candidats à la présidence algérienne se sont retirés du scrutin. « Une opération de fraude a commencé, ont-ils affirmé, au Sahara et dans les casernes ». Ils ont annoncé qu’ils ne reconnaîtront pas « la légitimité des résultats » de cette élection. Ils avaient aussi demandé une audience au président Zéroual, ce qui leur a été refusé. S’adressant dans la soirée à la nation par un discours télévisé, le chef de l’Etat a annoncé que l’élection présidentielle est maintenue malgré ce retrait ; il a appelé les Algériens à aller voter massivement Désormais seul candidat, Abdelaziz Bouteflika a fait savoir qu’il rejetait le principe d’observateurs étrangers pour vérifier la régularité du scrutin. En fin de journée, des voitures de sympathisants des six candidats commençaient à sillonner certains quartiers de la capitale et à appeler, par haut-parleur, les Algérois à ne pas aller voter.
jeudi 15 avril
Election présidentielle : officiellement, la participation a été de 60,25 %, alors que peu de bureaux de vote ont vu beaucoup de votants. La plus forte abstention a eu lieu en Kabylie. La journée s’est déroulée sans incident majeur ; la plupart des commerçants avaient baissé les rideaux de leurs magasins, certains pour protester « contre la fraude électorale ». Le FFS de Hocine Aït-Ahmed a appelé à une « marche de protestation » pour le 16 avril, à 14 heures, dans les rues d’Alger. Pour les autorités, toute manifestation qui risque « de troubler l’ordre public » reste interdite. Dans la soirée, Mouloud Hamrouche s’est prononcé pour un retrait de Bouteflika.
vendredi 16 avril
Elu par quatre électeurs sur dix - selon les chiffres officiels -, Abdelaziz Bouteflika a accepté le verdict des urnes. Il a promis de rétablir « la concorde ». Bouteflika a recueilli 7 442 139 voix sur 10 085 277 exprimés et 17 494 136 inscrits. Chiffres aussitôt contestés par Mouloud Hamrouche (3 %), pour lequel il y a eu 80 % de non-votants. Ahmed Taleb Ibrahimi (12,53 %) a réclamé une nouvelle élection « le plus tôt possible ». Une « marche pacifique » contre la « dictature » organisée à l’appel du FFS a été dispersée, sans ménagement, à Alger, par un important dispositif policier. Il y a eu plusieurs dizaines d’interpellations.
mardi 20 avril
Alors que le Conseil constitutionnel officialisait la « victoire » de Bouteflika, la grève générale, décrétée par le Mouvement culturel berbère, a été massivement suivie en Kabylie. Tizi-Ouzou était ville morte. A l’université, les étudiants ont envahi le campus. Des milliers de Kabyles se sont aussi rassemblés devant la tombe du chanteur Lounès Matoub, tué le 25 juin 1998. Par ailleurs, le FIS, dans un communiqué publié à Londres et signé d’Abassi Madani, le chef historique assigné à résidence à Alger, estime le résultat de l’élection « illégitime ». Mais il appelle le pouvoir et l’opposition à une « juste réconciliation nationale » permettant de « mettre fin au bain de sang ».
dimanche 25 avril
Le gouvernorat d’Alger a interdit (sans explication) la manifestation prévue pour le 26 avril à Alger par les cinq anciens candidats à la présidentielle, pour protester contre « la fraude massive » lors de l’élection présidentielle
lundi 26 avril
Le pouvoir a déployé les grands moyens pour dissuader toute participation à la manifestation interdite prévue par l’opposition à Alger. Des dizaines de policiers antiémeute quadrillaient la capitale ; tous les accès à la place du 1er Mai étaient bouclés. Les cinq candidats ne renoncent pas pour autant à dénoncer les méthodes du pouvoir. Ils envisagent d’organiser une marche le 6 mai et un meeting, le 7 mai, à Alger.
mardi 27 avril
Abdelaziz Bouteflika a officiellement pris ses fonctions présidentielles. Il a affirmé sa volonté de « rassembler tous les Algériens, des islamistes aux athées », dans un « gouvernement d’union nationale ». De son côté, Mouloud Hamrouche a annoncé la création d’un nouveau parti.
mercredi 5 mai
Une bombe a explosé sur les monts Sabra, dans l’extrême ouest algérien.
jeudi 6 mai
Une embuscade a été tendue par un groupe armé à Larbatache, dans le département de Boumerdès (Est).
vendredi 7 mai
Une bombe a explosé près de Lakhdaria, à 70 kilomètres à l’est d’Alger. Les attentats des trois derniers jours ont fait trois morts, dont deux membres des forces de sécurité, et sept blessés, dont quatre militaires.
dimanche 9 mai
Le quotidien gouvernemental El-Moudjahid a publié un article fixant trois conditions au redémarrage des relations franco-algériennes : la fin de l’interférence de la France dans les affaires algériennes ; l’assouplissement de la politique française des visas concernant des Algériens voulant se rendre en France ; la levée du « boycott de la desserte » d’Alger par Air France.
mardi 11 mai
Le consulat de France en Algérie a annoncé une nouvelle procédure administrative. A partir du 15 mai, il ne sera plus la peine d’écrire à Nantes pour obtenir des visas pour la France (comme c’était le cas depuis 1994) ; les Algériens adresseront leurs dossiers directement au consulat d’Alger. Ceux-ci transiteront ensuite par la valise diplomatique. Le délai de réponse devrait ainsi être ramené de plus de deux mois à quelques semaines.
vendredi 14 mai
Le « Mouvement algérien des officiers libres » (MAOL, pro-islamiste) affirme qu’une centaine d’officiers de l’armée algérienne ont été arrêtés après la publication, sur un site Internet des « vrais résultats » de l’élection présidentielle du 15 avril. Le MAOL affirmait qu’il n’y avait eu que 23,03 % de participation au scrutin au lieu des 60,25 % officiels. En conséquence, le mouvement appelle les militaires à la désobéissance.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné le principal accusé du procès d’onze islamistes présumés du GIA algérien, Farid Melouk, a 9 ans de prison. Deux autres accusés ont été condamnés à cinq ans de prison.
nuit du mardi 18 au mercredi 19 mai
Sept personnes - six enfants et leur mère - ont été assassinées et deux autres blessées, à Bekkar, à 120 kilomètres au sud d’Alger. Les assaillants ont également enlevé trois femmes. Les forces de sécurité ont engagé aussitôt des poursuites, mais quatre militaires ont été blessés par une bombe : les islamistes avaient piégé la route.
mercredi 19 mai
A Bab el-Oued, à Alger, l’explosion d’un colis piégé, dans la matinée, a blessé dix-sept personnes, dont une femme grièvement atteinte.
nuit du vendredi 21 au samedi 22 mai
Dix membres de deux familles ont été tués et trois autres blessés au hameau d’Aïn Mouled, à Si Mahdjoub, près de Médéa. Une vingtaine d’assaillants ont attaqué, vers minuit, le hameau. Devant la riposte des villageois, les assaillants ont pris la fuite, mais en laissant des bouteilles de gaz. Leur explosion a provoqué la tuerie.
samedi 29 mai
Bouteflika a tenu son premier discours à la nation depuis son investiture, en avril. Comme son prédécesseur, il a estimé que la justice devait s’appliquer dans toute sa rigueur à la « barbarie criminelle » des islamistes armés. Pourtant, il a tendu la main à ceux qui ont été « pris dans la tourmente, mais dont la conscience a réprouvé les voies de la violence aveugle ». Dans son discours, qui a duré plus de deux heures, il a dressé un bilan peu reluisant du pays. Il a promis des réformes dans les domaines de l’éducation, de la justice et de l’économie. Ce discours a été tenu dans un arabe si pur que même certains universitaires l’ont mal compris par moment.
dimanche 30 mai
Six membres d’un groupe d’autodéfense ont été tués et quatre blessés dans une embuscade tendue par des islamistes. Ces miliciens ont été pris sous le feu d’armes automatiques, alors qu’ils circulaient en voiture à proximité de Djelfa. Une personne a également été tuée et cinq autres blessées, dans la matinée, à Alger. Selon la presse algérienne, ces attaques portent à plus de cinq cents le nombre de tués, depuis le début de mars, dans des violences liées aux élections islamistes.
mardi 1er juin
21 islamistes armés ont été tués, ces derniers jours, dans deux opérations conduites par les forces de sécurité, a rapporté les quotidiens d’Alger. 9 hommes du GIA d’Antar Zouabri ont été abattus à Mellaha, au cœur de la plaine de la Mitidja. 12 autres l’ont été dans le ratissage lancé par l’armée, il y a une semaine, dans les Aurès, contre le maquis de l’émir Abou Ibrahim.
nui du vendredi 4 au samedi 5 juin
19 personnes ont été tuées et 4 blessées à Sidi Ahmed Drouina, près de la ville thermale de Bouhaninfia, dans la région de Mascara. Ces meurtres sont les plus importants depuis l’élection de Bouteflika.
dimanche 6 juin
L’émir de l’Armée islamique du salut (AIS, branche armée du FIS), Madani Mezrag, a annoncé que son mouvement déposait « définitivement » les armes. En réponse, le président Bouteflika envisage une loi, sans doute d’amnistie. Depuis octobre 1997, les 2 000 hommes de l’AIS étaient cantonnés dans des campements à Jijel, Chlef et Larbâa, surveillées, de loin, par l’armée qui assurait leur ravitaillement. Pour « endiguer l’action des criminels déviationnistes », Mezrag a offert ses services dans le cadre du « plan d’action convenu avec le commandement de l’Armée nationale populaire », en septembre 1997.
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Tunis, la Tunisie a battu l’Algérie deux buts à zéro.
mercredi 9 juin
Dans un communiqué diffusé par le réseau satellite de la télévision du Qatar, une cinquantaine de prédicateurs musulmans exhortent « l’ensemble des groupes armés en Algérie à suivre le pas courageux » de l’AIS. Ces prédicateurs, appréciés dans le monde musulman, donnent leur bénédiction et accordent leur appui à la « décision intelligente adoptée par le président Bouteflika » qui a annoncé l’examen d’un projet de loi pour « concrétiser la trêve dans le cadre d’un règlement politique global ».
jeudi 10 juin
Les députés français votent à l'unanimité le remplacement de l'expression « opération de maintien de l'ordre », qui avait cours depuis 1954, par « guerre d’Algérie ».
nuit du jeudi 10 au vendredi 11 juin
14 personnes ont été assassinées et une blessée par un groupe islamiste armée, à Sidi Naamane, près de Médéa.
vendredi 11 juin
Le chef historique du FIS, Abassi Madani, s’est prononcé, pour la première fois, pour l’arrêt - sans condition - de la violence en Algérie.
samedi 12 juin
Le président Bouteflika a indiqué qu’il aurait recours au référendum si la loi sur la « réconciliation nationale » - avec amnistie - n’était pas acceptée par le Parlement. En cas de référendum négatif, il quitterait le pouvoir.
mercredi 16 juin
D’après les journaux d’Alger, trois civils et un garde communal ont été tués dans l’explosion de deux bombes.
du mercredi 16 au jeudi 17 juin
Sept islamistes armés ont été tués par les forces de sécurité. Parmi les victimes figure Omar Chaouch, trente ans, considéré comme un adjoint du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).
jeudi 17 juin
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Alger au cri de « Pas de dialogue, pas de clémence pour le terrorisme ». Brandissant les photos de leurs proches assassinés, les manifestants ont demandé au président Bouteflika de n’accorder aucune amnistie en échange du dépôt des armes par l’AIS. Selon la presse algéroise, une quinzaine d’ « émirs » du GSPC s’apprêteraient à renoncer à la lutte armée.
samedi 19 juin
Quatre gardes communaux ont été tués et 17 autres blessés par une bombe, à Ighzer Oumeziane, à 120 kilomètres au sud-est d’Alger. L’engin a explosé au passage d’une patrouille dans ce village forestier proche de Bouira.
dimanche 20 juin
Signe du dégel entre Paris et Alger, le ministre français de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, a été reçu par le nouveau président Abdelaziz Bouteflika. Aucun ministre français n’avait pu faire le voyage d’Alger depuis trois ans.
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Annaba, l’Algérie a battu l’Ouganda deux buts à zéro.
mardi 22 juin
Le GIA s’en est pris violemment, dans un communiqué, aux partisans de la trêve décidée par l’AIS. Le GIA, qui affirme être « le seul cadre légitime de la guerre sainte en Algérie », annonce qu’il va la « poursuivre en usant du langage du fer et du feu contre les apostats et les mécréants ». Il menace d’intensifier ses attentats à l’étranger comme en Algérie.
En 1999, Paris accordera environ 150 000 visas aux Algériens désireux de ses rendre en France, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine. 57 000 visas avaient été délivrées en 1997, 85 000 en 1998.
jeudi 24 juin
La police a chargé 15 000 manifestants qui défilaient aux cris de « Pouvoir assassin ! » dans les rues de Tizi Ouzou. La capitale de la Kabylie réclamait la vérité sur la mort du chanteur Lounès Matoub, tué il y a tout juste un an.
samedi 26 juin
Le président Bouteflika a annoncé qu’il gracierait des milliers d’islamistes à l’occasion de la fête de l’Indépendance le 5 juillet. Le président a exclu de cette grâce les personnes coupables de crimes de sang et de viol.
dimanche 27 juin
Le GIA promet un « bain de sang » à la Belgique si elle ne libère pas d’ici 20 jours ses militants qu’elle détient et ceux qu’elle a extradés. Cette menace est contenue dans un communiqué publié par le quotidien égyptien Al Hayat.
mardi 29 juin
Le président Bouteflika a présenté au premier Conseil des ministres qu’il présidait son projet de loi sur la « Concorde civile ». Le chef de l’Etat prévoit l’absence de poursuite contre des islamistes armés n’ayant pas de sang sur les mains et des remises de peines pour ceux qui se rendront spontanément. Lors de la même réunion, le président a démis de ses fonctions le ministre de la Communication et de la Culture, Abdelaziz Rahabi, auquel il reproche d’avoir organisé des fuites sur ce projet.
mercredi 30 juin
Le Parlement a commencé à débattre sur le projet de loi présidentiel sur la « Concorde civile ».
jeudi 1er juillet
Un colis a explosé dans la soirée à Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger, blessant légèrement des passants. Le quartier est proche du stade où se jouait la coupe d’Algérie de football, à laquelle assistait le président Bouteflika.
du samedi 3 au dimanche 4 juillet
Le GIA a provoqué deux attentats tuant sept personnes dont quatre militaires.
dimanche 4 juillet
A l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance (5 juillet), le président Bouteflika a gracié plusieurs milliers d’ « islamistes », à l’exception toutefois de ceux qui se sont « rendus coupables de crimes de sang et de viols ». Le chef du FIS, Abassi Madani, va également retrouver plus de liberté de mouvement. Pour Ali Belhadj, le numéro deux du FIS, les choses semblent plus compliquées : les autorités tenteraient en vain de le convaincre d’accepter le processus de réconciliation. Devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Smaïl Hamdani a présente le projet de loi sur la « Concorde civile ». L’Algérie semble s’installer progressivement dans un climat d’après-guerre. Dans la soirée, 150 000 Algérois ont assisté au concert, le premier depuis dix ans, de Cheb Mami, la star internationale de la musique raï.
lundi 5 juillet
S’adressant dans la soirée à la nation à l’occasion du 37e anniversaire de l’indépendance, le président Bouteflika a manifesté un certain optimisme, assurant que l’Algérie vivait « certainement les dernières manifestations » des violences qui l’ont frappées depuis 1992. Certains des détenus graciés la veille par le président sont sortis de la prison de Serkadji. En majorité, les bénéficiaires de cette grâce sont des membres de réseaux de soutien aux groupes armés. Combien seront-ils concernés : de 5 000 à 15 000 selon la presse algérienne.
mercredi 7 juillet
Dans un entretien accordé à Radio France Internationale, le président Bouteflika a laissé entendre que la libération du chef « historique » du FIS, Abassi Madani, n’était pas d’actualité. De même, il a estimé que ce n’était pas le bon moment de lever l’état d’urgence ».
jeudi 8 juillet
La loi sur la « concorde civile » a été adoptée par les députés à une très forte majorité. Le président Bouteflika, de son côté, modère ses ardeurs généreuses envers sa « droite » islamiste de peur de mécontenter sa « gauche » laïque.
lundi 12 juillet
Ouverture à Alger du 35e sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Une quarantaine de chefs d’Etat ou de gouvernement se retrouvent pendant trois jours pour se pencher sur les multiples conflits qui ensanglantent le continent africain (Sierra Leone, Congo-Kinshasa, Ethiopie-Erythrée). Avec ce sommet, l’Algérie reprend sa place sur la scène internationale puisqu’elle va assurer pendant un an la présidence de l’Organisation, succédant ainsi au Burkina Faso. Le président Bouteflika, à la tribune, a dénoncé l’embargo aérien qu’observent les compagnies aériennes depuis décembre 1994
mercredi 14 juillet
Fin du sommet de l’OUA à Alger. Les 45 chefs d’Etat et de gouvernement ont adopté une « Déclaration d’Alger » condamnant désormais le recours unilatéral à la force comme mode de règlement des différends sur le continent. Le texte réaffirme l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Ce document réaffirme également le principe de non-ingérence. Le président algérien Bouteflika a accepté le principe d’un commandement algérien pour la Commission militaire conjointe chargée de superviser l’accord de cessez-le-feu au Congo-Kinshasa.
samedi 17 juillet
Une organisation inconnue, « le groupe des vengeurs », menace de représailles les repentis islamistes graciés par le gouvernement ainsi que leurs familles. Ses menaces ont été placardées dans la banlieue sud-est d’Alger, sous forme d’affiches manuscrites qui ont été rapidement arrachées par les forces de sécurité.
dimanche 18 juillet
Dans la soirée, le président Bouteflika a brisé un tabou de taille en prononçant un discours intégralement en français, retransmis par l’unique chaîne de télévision publique, sans doublage ni sous-titres. Pour le chef de l’Etat, c’est un signe fort destiné aux élites francophones marginalisées par la loi sur l’ « arabisation totale de la vie publique », en vigueur depuis un an.
Le numéro deux du FIS, Ali Belhadj, condamné à 12 ans de prison en 1992, demande sa libération avant de décider s’il s’associe à la politique de « concorde civile » du président Bouteflika. Il a fait sortir de prison une lettre adressée aux membres de l’AIS leur conseillant « d’observer la trêve sans faire de concessions pour gagner du temps et reprendre des forces ».
nuit du dimanche 18 au lundi 19 juillet
16 personnes ont été tuées à Sidi Rabie, près de Médéa, région où sont installés des éléments du GIA d’Antar Zouabri. Les islamistes ont fait irruption dans un hameau, tuant neuf personnes de deux familles à l’arme blanche, puis, sur le chemin du retour, ils en ont tué quatre autres dans un hameau où se déroulait une fête. Une bombe artisanale placée sur le passage d’un groupe de militaires a également fait trois morts.
samedi 24 juillet
Deux militaires et un civil ont été tués à Tizi Ouzou, en Kabylie, et à Jijel, dans l’est.
dimanche 25 juillet
Le président Bouteflika a assisté, à Rabat, aux obsèques du roi Hassan II. Le président algérien en a profité pour rencontrer son homologue français, Jacques Chirac, et le Premier ministre israélien, Ehud Barak. Ce dernier « entretien de politesse », inimaginable il y a quelques semaines, est une première entre hauts responsables des deux pays.
mardi 27 juillet
Selon la presse algéroise, deux attentats imputés à des islamistes armés ont fait récemment cinq tués et trois blessés à Djelfa (à 270 kilomètres au sud d’Alger) et à Bouira (à 120 kilomètres à l’est).
jeudi 29 juillet
Le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, est arrivé à Alger pour une visite de deux jours. Il a été accueilli par son homologue algérien, Ahmed Attaff. Un premier pas vers la reprise de « relations sereines » entre les deux pays.
vendredi 30 juillet
Le président Bouteflika et le Premier ministre Smaïl Hamdani ont reçu Hubert Védrine. Les principaux dirigeants du pays parlent d’une « relance forte » des relations franco-algériennes.
Sept membres d’un groupe de légitime défense ont été tués et trois grièvement blessés dans l’explosion d’une bombe à El-Mlihia, dans la région de Djelfa.
du samedi 31 juillet au dimanche 1er août
Des attentats ciblant des militaires et des milices d’autodéfense ont fait au moins 18 morts et 14 blessés.
dimanche 1er août
La date du référendum sur la « concorde civile » a été fixée au 16 septembre.
lundi 2 août
Le président Bouteflika, dans un discours télévisé, dans la soirée, a appelé les Algériens à dire « oui à la paix » le 16 septembre lors du référendum sur « la concorde civile ». Il espère une participation « en masse » lors de ce « rendez-vous de l’espoir ».
jeudi 5 août
Le président Bouteflika effectuera une visite en France en septembre, au cours de laquelle il rencontrera le président Jacques Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin.
6 personnes ont été tuées et 61 blessées dans l’explosion d’une bombe à Hassi Bahbah (à 270 kilomètres au sud d’Alger).
lundi 9 août
Six bergers ont été assassinés par des groupes armés islamistes dans les régions de Boumerdès (à 50 kilomètres à l’est d’Alger) et Aïn Defla (180 km à l’ouest). La recrudescence des violences a fait au moins 400 morts et plus de 100 blessés dans le pays depuis trois jours.
jeudi 12 août
Les attentats islamistes ont fait près de 50 morts et plus de 100 blessés en une semaine. En Kabylie, ils sont attribués au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) d’Hassan Hattab, actuellement dirigé par Abdelmajid Dichou. Dans les autres régions, notamment à l’ouest d’Alger, ils seraient l’œuvre du GIA d’Antar Zouabri.
nuit du samedi 14 au dimanche 15 août
29 voyageurs ont été assassinés par un groupe d’islamistes armés à un faux barrage dressé à Benu Ounif, dans la région de Béchar, à 1 000 kilomètres au sud-ouest d’Alger. Ce massacre commis près de la frontière marocaine entraîne des tensions temporaires entre Rabat et Alger. En une semaine, 100 personnes ont été tuées dans des attentats.
mercredi 18 août
La campagne officielle pour le référendum du 16 septembre sur la « concorde civile » s’ouvrira le 26 août.
La presse algérienne a annoncé que le chef du GSPC, Abou Mossaab, a été liquidé par ses hommes pour avoir voulu cesser le combat.
nuit du jeudi 19 au vendredi 20 août
Un groupe armé islamiste a assassiné 17 personnes lors d’une cérémonie de circoncision qui se déroulait à Ouezra, à 80 kilomètres au sud d’Alger. Les agresseurs ont fait irruption dans l’immeuble où une famille avait accueilli ses invités pour la fête suivant la cérémonie. Ils ont égorgé l’enfant qui venait d’être circoncis ainsi que son père avant de poser une bombe dont l’explosion a provoqué l’effondrement de l’immeuble.
nuit du vendredi 20 au samedi 21 août
13 personnes ont été assassinées et neuf autres blessées. Sept membres d’un groupe de légitime défense ont été tués, vers 23 heures, dans une embuscade à Lakhdaria, à 70 kilomètres au sud-est d’Alger. Au même moment, une bombe explosait à l’entrée de la ville, faisant cinq blessés parmi les gendarmes. La même nuit, quatre jeunes hommes ont été exécutés à Constantine et deux policiers tués dans des attentats, à Dellys et Collo.
vers le mardi 24 août
L’agence France Presse a annoncé que les membres du GIA suspectés d’être à l’origine du massacre de Beni-Ounif, le 14 août dernier, « ont été arrêtés au Maroc et sont détenus par la sécurité militaire ». Le porte-parole du gouvernement marocain a démenti, mais de nombreux responsables politiques algériens affirment que le Maroc sert de sanctuaire aux groupes islamistes.
nuit du samedi 28 au dimanche 29 août
Un septuagénaire et trois de ses enfants ont été tués près de Tablat, à 70 kilomètres au sud d’Alger.
dimanche 29 août
Clôture des septièmes championnats du monde d’athlétisme à Séville. Les Etats-Unis se classent à la première place des nations avec 17 médailles, dont 10 en or, devant la Russie et l’Allemagne. L’Algérie est 34e avec une médaille de bronze.
lundi 30 août
Le président Bouteflika a limogé 20 préfets, soit près de la moitié des gouverneurs de province. Il applique ainsi la première étape d’un plan de lutte contre la corruption pour « restaurer la confiance ». D’autres fonctionnaires, notamment des magistrats et des diplomates, pourraient connaître le même sort. Les préfets (walis) qui jouissent de pouvoirs exorbitants sont souvent décriés par les Algériens qui les accusent de corruption et de clientélisme.
L’armée est parvenue à encercler un groupe armé islamiste dans la région de Saïda.
mardi 31 août
Trois ouvriers qui travaillaient à la restauration du mausolée d’un saint local, dans la région de Saïda, ont été blessés, dont l’un grièvement, par l’explosion d’une bombe. L’engin avait été dissimulé parmi les matériaux de construction.
Clôture à Amman des neuvièmes Jeux panarabes. L’Egypte termine première nation avec 264 médailles, dont 107 d’or. La Tunisie est deuxième (136 médailles, dont 38 d’or), l’Algérie troisième (93 médailles, dont 33 d’or).
jeudi 2 septembre
En visite à Tizi-Ouzou, le président Bouteflika a sèchement rejeté la reconnaissance officielle du tamazight, la langue berbère.
dimanche 5 septembre
Un avion de la compagnie italienne Alitalia s’est posé sur l’aéroport d’Alger, pour la première fois depuis plus de quatre ans, afin d’embarquer une délégation de sportifs algériens devant se rendre en Afrique du Sud.
mardi 7 septembre
Une cinquantaine de combattants du GIA, dont une douzaine de femmes et d’enfants, se sont rendus à Texena, près de Jijel (à 300 kilomètres à l’est d’Alger) pour bénéficier de la loi d’amnistie. C’est le plus important groupe d’islamistes à déposer les armes. Selon le ministère de l’Intérieur, 200 combattants islamistes l’ont déjà fait.
du mercredi 8 au vendredi 10 septembre
Neuf militaires et gendarmes ont été tués par des islamistes armés.
vendredi 10 septembre
Dans une interview accordée au quotidien français la Dépêche du Midi, le président Bouteflika assure : « Je réaliserai la paix quoi qu’il m’en coûte ». Ce même jour, de Beyrouth, l’un des dirigeants du FIS, Rabah Kébir, a appelé à voter « oui » au référendum sur la Concorde civile. Expliquant que les choses ont changé depuis l’élection du nouveau président, Rabah Kébir (condamné à mort pour un attentat meurtrier à l’aéroport d’Alger en 1993) se prononce « pour une solution politique et le rétablissement de la sécurité ».
Sept personnes - une famille d’éleveurs - ont été assassinées à l’aube, près de Hassi Bahbah.
dimanche 12 septembre
Le président Bouteflika s’est défendu de vouloir utilisé le référendum sur la « concorde civile » pour asseoir sa légitimité politique. Le chef de l’Etat a également indiqué que la clémence à l’égard des terroristes repentis pourrait se doubler de mesures de grâce présidentielle. Il a précisé que de telles décisions seraient prises au cas par cas. Selon le chef du gouvernement, Smaïl Hamdani, entre 250 et 300 islamistes armés se sont rendus aux autorités depuis la promulgation de la loi sur la concorde civile, le 13 juillet.
lundi 13 septembre
Dirigé par Ahmed Zaoui, exilé au Burkina Faso, le Conseil de coordination du FIS à l’étranger (CCFIS), groupe dissident du FIS, a fait entendre sa différence : pour lui, le référendum du 16 septembre est « biaisé » par « la nature de la question posée ». De son côté, l’instance exécutif du FIS à l’étranger, que dirige Rabah Kébir depuis l’Allemagne, a, en revanche, appelé à voter « oui » au référendum.
Le président Bouteflika s’est rendu à Oran où il a été ovationné par plus de 20 000 personnes.
mardi 14 septembre
Des milliers de jeunes insoumis au service militaire ont été amnistiés.
jeudi 16 septembre
Référendum sur la « concorde civile » : forte participation à plus de 85 %. Le oui l’a emporté massivement avec 98,6 % des votants. Avec cette reconnaissance générale, le président Bouteflika a les moyens, en principe, de mettre en œuvre les réformes qu’il souhaite pour l’Algérie. Toutefois, les Kabyles se sont une fois de plus singularisés avec un boycott plus important du scrutin : 59 % à Bejaïa, 61,7 % à Tizi-Ouzou. Alger a connu également 33 % d’abstention.
vendredi 17 septembre
« Je leur lance solennellement aujourd’hui encore un appel pour qu’ils se ressaisissent ; la loi est tolérante et, dans son immense générosité, le peuple leur a accordé sa clémence ». Tout en remerciant les Algériens de leur soutien, dans la soirée, le président Bouteflika a lancé un nouvel appel aux islamistes armés qui ne se sont pas encore rendus pour qu’ils se joignent à la concorde civile massivement approuvée par le référendum. Il a aussi brandi la menace de représailles pour ceux qui persisteraient à refuser sa « démarche de paix », se mettant ainsi « hors-la-loi ». La loi sur la concorde civile ne sera appliqué que six mois, jusqu’au 13 janvier 2000.
samedi 18 septembre
Un adolescent aurait été égorgé dans la région d’El Djelfa, à 230 kilomètres au sud d’Alger. Depuis début août, les actions des islamistes armés auraient fait près de 250 victimes.
dimanche 19 septembre
Selon la Tribune, dix-sept islamistes ont été tués par les forces de sécurité dans la région de Mouaskar, à 360 kilomètres au sud-ouest d’Alger.
lundi 20 septembre
Le président Bouteflika a assisté à New York à l’ouverture de la 54e assemblée de l’ONU.
mercredi 22 septembre
Réunion à Vienne des pays membres de l’OPEP.
vendredi 24 septembre
Le président du Comité international de la Croix-Rouge a annoncé que le CICR allait rendre visite, « dans les prochaines semaines », à des prisonniers politiques en Algérie, pour vérifier qu’ils sont traités correctement. C’est le résultat de discussions « avec le gouvernement et les militaires ». Les prisonniers visités seront essentiellement des membres du FIS, détenus pour des « raisons de sécurité ».
Cinq paysans ont été égorgés par un groupe armé dans une forêt voisine de Tipaza, à 70 kilomètres à l’ouest d’Alger. Les cinq hommes ont ensuite été mutilés à la hache. Seul un des paysans travaillant aux abords de la forêt a pu échapper au massacre et témoigner.
lundi 27 septembre
Sept personnes ont été assassinées et deux blessées, dans la soirée, par des islamistes armés qui avaient dressé un barrage près de Médéa, à 70 kilomètres d’Alger. Les deux blessés, qui ont pu s’échapper, ont réussi à donner l’alerte. L’intervention des forces de sécurité a permis de mettre le groupe armé en fuite.
mardi 28 septembre
Les Algérois ont été réveillés par une salve de coups de canon, annonçant l’accostage du bâtiment de commandement de la VIe flotte américaine, le Mount Whitney. L’amiral Daniel Murphy, qui commande la 6e flotte, a précisé que cette visite s’inscrivait « dans le cadre des relations traditionnelles entre les forces navales algériennes et américaines ». Il a été reçu, peu après, au palais présidentiel par Abdelaziz Bouteflika.
nuit du mardi 5 au mercredi 6 octobre
Le gazoduc Transmed, qui relie l’Algérie à l’Italie, via la Tunisie, a été saboté. Une charge explosive l’a endommagé tout près de la frontière tunisienne. L’incendie a été rapidement maîtrisé, mais on ignore l’incidence de ce sabotage sur les approvisionnements.
mercredi 6 octobre
531 membres du GIA se sont livrés aux autorités depuis la promulgation de la loi de « concorde civile ». Parmi ces « repentis » figurent 25 femmes et 42 sont rentrés de l’étranger. La plupart d’entre eux ont déjà été « exonérés de toute poursuite pénale ». On ne dispose d’aucun chiffre sur ceux qui sont encore en activité dans le maquis et qui refusent toute reddition. Depuis début août, les groupes armés ont tué plus de 300 personnes dans des massacres, des attentats à la bombe ou lors de faux barrages routiers.
du mercredi 6 au jeudi 7 octobre
16 personnes, dont 8 membres d’une même famille et un colonel de l’armée, ont été tuées dans cinq attentats attribués à des islamistes armés.
mardi 12 octobre
Ouverture de la foire internationale d’Alger, qui s’achèvera le 23 octobre. Avec 369 entreprises représentant 24 pays, elle connaît sa plus forte participation étrangère depuis que la violence a submergé le pays, en 1992. Pourtant, si la France est fortement représentée (une centaine de firmes), aucune entreprise américaine n’est venue, alors que les Etats-Unis sont l’un des premiers partenaires économiques de l’Algérie. L’Espagne, autre partenaire important, n’est pas représentée officiellement. En ouvrant cette foire, le Président Bouteflika a de nouveau menacé de démissionner si la formation d’un gouvernement « n’est pas ficelé d’ici le 13 janvier », date butoir accordée aux islamistes armés pour se rendre.
mercredi 13 octobre
La presse algérienne s’est fait l’écho des rumeurs de désaccord entre le président Bouteflika et l’armée, qui expliquerait pourquoi le gouvernement attendu depuis six mois n’est toujours pas formé. Elu le 15 avril, le nouveau président a toujours soutenu que l’armée ne lui avait pas imposé de « ligne rouge » et qu’il ne céderait « pas un pouce » de ses prérogatives constitutionnelles.
dimanche 17 octobre
Le secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur, François Huwart, est venu à la foire internationale d’Alger signé une convention pour sécuriser les investissements.
mardi 19 octobre
Selon le quotidien El Watan, l’AIS menace de reprendre le « djihad », le 13 janvier prochain, à l’échéance du délai fixé aux islamistes pour déposer les armes. La branche armée du FIS réclame la réhabilitation du FIS, la libération de ses leaders, le désarmement des « patriotes » (milices), l’amnistie générale et une aide à la réinsertion des rebelles islamistes.
jeudi 21 octobre
Le représentant spécial des Nations unies en Afghanistan, le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, a renoncé à poursuivre sa mission de paix dans le pays. « J’ai fait tout ce que j’ai pu, mais cela n’a pas eu beaucoup d’effet », explique-t-il.
mercredi 27 octobre
Le président Bouteflika a procédé à un vaste remaniement dans les préfectures et les sous-préfectures. Quelque 20 secrétaires généraux de préfectures et 318 chefs de sous-préfectures sont touchés. Ce mesures sont officiellement motivées par des questions d’âge, mais la présidence algérienne invoque aussi « l’incompétence, le trafic d’influence, la corruption ». Cette opération s’inscrit dans une démarche de « réhabilitation de l’administration publique » engagée en août avec la radiation de cinq préfets.
jeudi 28 octobre
L’ancien président Chadli Bendjedid, contraint à la démission en janvier 1992, ne pouvait plus quitter l’Algérie depuis lors. L’agence officielle algérienne APS a fait savoir que le président Bouteflika lui avait rendu sa liberté de circulation et lui avait délivré un passeport diplomatique. L’ancien président, âgé de 70 ans, s’est totalement retiré de la vie politique et s’est installé à Oran.
du jeudi 28 au samedi 30 octobre
21 personnes ont été tuées, dont 12 membres d’une même famille assassinés par des membres du GIA à Tadjemout, à 400 kilomètres au sud d’Alger. Depuis le 13 juillet dernier, 700 islamistes armés se sont rendus et les massacres ont relativement décru en intensité. Plus de 400 personnes ont néanmoins été tuées.
lundi 1er novembre
Trois bergers ont été égorgés à Chebika, dont un adolescent de 14 ans. Un commerçant a été également égorgé à Tébessa, un homme tué chez lui et sa fille enlevée dans la région de Chlef. Quatre islamistes armés ont été tués par les forces de sécurité près de Tlemcen : présentés comme irréductibles, ils empêchaient leurs compagnons de se rendre pour bénéficier de l’amnistie.
mercredi 3 novembre
Le président Bouteflika a gracié près de 7 000 détenus pour marquer le 45e anniversaire de la révolution de 1954 qui a conduit à l’indépendance. Parmi les bénéficiaires, 167 condamnés pour des faits associés à l’activité des groupes armés islamistes. Depuis son élection, en avril, Bouteflika a gracié plus de 16 000 détenus.
Deux attentats perpétrés par des groupes armés islamistes ont provoqué la mort de huit personnes. Par ailleurs, de nombreux voyageurs ont été rackettés par un groupe armé qui avait dressé un faux barrage, près de Boghni, en Kabylie.
mercredi 10 novembre
Des étrangers en situation irrégulières ont été expulsés d’Algérie. Au total, 260 personnes entrées illégalement dans le pays, de nationalités maliennes et nigériennes, ont été reconduites à la frontière.
lundi 15 novembre
Le pape Jean-Paul II a accueilli, au Vatican, le président Bouteflika qui a commencé par le Saint-Siège sa première visite de chef d’Etat à l’étranger. Après le Vatican, le président algérien a été reçu par son homologue italien, Carlo Azeglio Ciampi.
19 villageois ont été massacrés à 200 kilomètres à l’ouest d’Alger.
vendredi 19 novembre
Alors qu’il participe à un forum économique à Monaco, le président Bouteflika a déclaré qu’il serait « impitoyable » à l’égard de ceux qui resteraient dans les maquis après le 13 janvier.
samedi 20 novembre
Dans la matinée, sur la route principale menant au sud du pays, à une cinquantaine de kilomètres d’Alger, les passagers d’un autobus, d’un taxi et d’une voiture particulière sont tombés dans une véritable embuscade. Un barrage avait été dressé dans la traversée de gorges entre Blida et Médéa. Profitant du brouillard et de l’effet de surprise, les terroristes ont mitraillé les malheureux voyageurs, puis les ont achevés à l’armée blanche. 17 personnes ont été tuées et 6 autres blessées.
lundi 22 novembre
Numéro trois du FIS, Abdelkader Hachani, a été assassiné, dans la salle d’attente de son dentiste, dans le quartier de Bab el-Oued. Il était 11 heures lorsqu’un homme d’une trentaine d’années a tiré plusieurs balles à bout portant avant de prendre la fuite. Hachani a succombé à ses blessures à l’hôpital. Il était opposé au terrorisme intégriste mais aussi à la politique de « concorde civile » du président Bouteflika. Il réclamait une paix négociée entre le pouvoir et les islamistes.
mardi 23 novembre
Abdelkader Hachani a été inhumé au cimetière d’El-Kettar sur les hauteurs d’Alger, en présence de plus de 2 000 personnes.
mercredi 24 novembre
Le dernier numéro d’El-Ribat, un bulletin d’information proche du FIS, s’en prend aux « forces que la paix et la sécurité n’arrangent pas » en Algérie, après l’assassinat de son numéro trois, A. Hachani. Le bulletin vise certains milieux de l'armée opposés au processus de réconciliation nationale voulu par le président Bouteflika. Il pose notamment cette question : « Abdelkader Hachani était suivi dans tous ses mouvements par des agents de la sécurité. Comme se fait-il qu’il soit assassiné aussi froidement et aussi facilement par des « inconnus » sans que les agents chargés de sa filature n’interviennent pour le défendre ou arrêter ses assassins ? ».
jeudi 25 novembre
Le porte-parole du FIS estime que le président Bouteflika doit accepter « un retour du FIS sur la scène nationale ». Pour Abdelkrim Ould Dadda, le représentant du FIS à l’étranger, « la trêve est là ». Une centaine de personnes du monde musulman ont appuyé cette requête dans un communiqué de « condoléances » faisant suite à l’assassinat de Hachani. Le président Bouteflika a déjà rejeté plusieurs fois cette idée, expliquant que, même s’il le voulait, « le peuple, lui, ne le voudrait pas ».
dimanche 28 novembre
Dans le cadre de l’enquête ouverte après l’assassinat d’A. Hachani, des dizaines de personnes ont été interpellées par les services de sécurité algériens. Tous ces services ont été mobilisés sur instruction personnelle du président Bouteflika qui exige une investigation « sérieuse » et « précise ».
mardi 30 novembre
Une bombe artisanale a explosé près d’un poste militaire des environs de Médéa, tuant dix soldats.
nuit du mercredi 1er au jeudi 2 décembre
Onze personnes d’une même famille, dont trois femmes et trois enfants, ont été assassinées à Sidi Meklef, une localité située à 400 kilomètres au sud d’Alger. Cette nouvelle tuerie a eu lieu dans un secteur isolé, où s’était installée cette famille de nomades, et à quelques jours du mois de jeûne du ramadan.
lundi 6 décembre
Six islamistes armés ont été tués par les forces de sécurité à Sidi Daoud, près de Boumerdès, à 50 kilomètres à l’est d’Alger. Ils ont été tués lors d’un ratissage intervenu à la suite d’un attentat à la bombe qui avait coûté la vie à quatre militaires. Cet attentat avait eu lieu dans la localité voisine de Bouberak. Ce même jour, un policier et un civil ont été blessés dans une embuscade tendue par un groupe armé islamiste à 200 kilomètres à l’ouest d’Alger.
mardi 7 décembre
Abassi Madani, le chef historique du FIS, estime que le pouvoir algérien « ne veut pas de solution à la crise » ; il l’accuse par conséquent d’être de « mauvaise foi ».
mercredi 8 ou jeudi 9 décembre
Début du Ramadan.
dimanche 12 décembre
15 personnes, piégées à un faux barrage des islamistes, ont été massacrées près de Blida.
lundi 13 décembre
L’assassin d’Abdelkader Hachani a été arrêté dans la soirée. Le communiqué du ministère de l’Intérieur, qui annonce la nouvelle, ne révèle pas les circonstances de cette arrestation, mais précise que Fouad Boulemia (29 ans) « a été trouvé en possession de l’arme du crime et des pièces d’identité » de la victime. Fouad Boulemia, « célibataire et sans profession », sera présenté à la justice « dans les délais légaux ».
nuit du lundi 13 au mardi 14 décembre
11 personnes ont été tuées et 4 enlevées près de Béchar.
mardi 14 décembre
11 militaires ont été tués et 22 blessés dans l’après-midi à Chlef, à 200 kilomètres à l’ouest d’Alger, dans une embuscade dressée par un groupe d’islamistes armés. Les autorités n’ont donné aucun détail sur les circonstances.
mercredi 15 décembre
Un Algérien de 33 ans, Ahmed Ressam, a été arrêté à Seattle, aux Etats-Unis. Dans sa voiture débarquée d’un ferry en provenance du Canada, les policiers ont trouvé 51 kilos de nitroglycérine et quatre déclencheurs à retardement du même type que ceux utilisés dans les attentats attribués au groupe ben Laden. L’homme aurait été repéré à Montréal comme membre d’un groupe islamique armé et aurait eu des liens avec un suspect extradé du Canada vers la France dans le cadre de l’enquête sur les attentats du métro parisien en 1995. La police américaine a renforcé ses contrôles dans la crainte d’attentats au passage du siècle.
jeudi 16 décembre
Dans la soirée, 15 personnes ont été assassinées alors qu’elles sortaient de la mosquée d’un village proche de Bou Ismaïl, à 40 kilomètres à l’ouest d’Alger). Un groupe armé s’est attaqué à la hache et au couteau aux fidèles, venus prier après la rupture du jeûne. Cette tuerie porte à 70 le nombre de morts dans les violences attribuées aux islamistes depuis le début du ramadan.
dimanche 19 décembre
52 combattants de l’AIS ont quitté le maquis et sont rentrés chez eux en se plaçant sous la protection de l’Etat. A Taher, près de Jijel, à 300 kilomètres à l’est d’Alger, ils ont reçu cartes d’identité et document les dispensant de poursuites. C’est le premier groupe de l’AIS à demander le bénéfice de la loi de Concorde civile.
mardi 21 décembre
L’AIS a entamé sa dissolution à moins d’un mois du délai fixé par les autorités pour déposer les armes. Depuis cinq jours, plus de deux cents combattants de l’AIS ont quitté leurs cantonnements dans les montagnes de Jijel, Zbarbar et Chlef pour rejoindre leurs familles. Ils seraient au total entre 800 et 3 000 et devraient être amnistiés par la loi sur « la concorde civile ».
du mercredi 22 au vendredi 24 décembre
15 personnes ont été tuées. Il s’agit de civils pris dans des faux barrages, mais aussi des islamistes tués par les forces de sécurité.
jeudi 23 décembre
Ahmed Benbitour, un économiste libéral de 53 ans, a été nommé à la tête du gouvernement par le président Bouteflika. Il est l’un des artisans des accords entre l’Algérie et les instances financières internationales. Il succède à Smaïl Hamdani.
vendredi 24 décembre
28 personnes ont trouvé la mort dans un faux barrage dressé par des islamistes (120 tués depuis le début du Ramadan, le 9 décembre).