1802
mardi 23 février
Le bey de Tunis Hammouda Pacha a signé avec la France de Napoléon Bonaparte un traité d’alliance dirigé contre la Grande-Bretagne.
1807 et 1813
La régence d’Alger tente sans succès de rétablir son autorité sur Tunis.
1814
16 septembre
Uthman succède à Hammouda (Muhammad ibn Ali) comme bey de Tunis.
21 novembre
Décès du bey Uthman après seulement deux mois de règne. Son cousin Mahmud ibn Muhammad, cinquante-sept ans, lui succède.
1815
20 février
Fils aîné de Mahmoud Bey, Hussein, trente et un ans, est désigné comme prince héritier.
1819
21 septembre
Une escadre franco-britannique intervient à Tunis et oblige le bey à condamner la course et à libérer tous les captifs chrétiens.
1821
Devant l’influence grandissante des puissances européennes, Alger et Tunis signent la paix sous les auspices du sultan ottoman, dont la suzeraineté est réaffirmée. La réconciliation reste cependant formelle.
1824
28 mars
Décès à Tunis du bey Mahmud ibn Muhammad, à l’âge de soixante-sept ans. Son fils Hussein II, quarante ans, lui succède.
dans l’année
Les régences d’Afrique du Nord s’engagent dans la campagne turque en Grèce, où elles envoient une flotte sous le commandement d’Ibrahim Pacha.
Le frère cadet d’Hussein II, Mustapha, est désigné comme héritier du trône.
1827
20 octobre
Bataille navale de Navarin (Grèce), au cours de laquelle la flotte turque est battue par une escadre anglo-franco-russe. Une division navale tunisienne est également détruite à l'exception d'un brick et d'une goélette. Suite à ce désastre, Hussein II décide la création d'un drapeau à utiliser par la flotte tunisienne pour la distinguer des autres flottes.
1829
en octobre
Mathieu de Lesseps, consul de France à Tunis, permet au bey Hussein II de déjouer un complot des Janissaires. Cette aide assurera au gouvernement Polignac l’appui du bey contre la Régence d’Alger en 1830.
1830
en juillet
Les Français s’emparent d’Alger, ce qui provoque un mécontentement considérable à Tunis : à la demande de la population, des membres du gouvernement tentent de pousser Hussein II à la guerre sainte mais le bey recommande de garder le calme.
8 août
La France conclut avec le bey de Tunis Hussein II un traité confirmant les anciens traités abolissant l'esclavage des chrétiens dans la régence, ainsi que la piraterie et assurant la liberté de commerce et du trafic pour tous les étrangers établis dans la régence. Ce traité stipule également la suppression définitive de l'usage des présents, dons et redevances accordés au bey et à ses ministres par les Européens. Par un accord secret et additionnel au traité, le bey cède au roi de France un emplacement à Carthage pour y élever un monument commémoratif en l'honneur du roi Louis IX.
18 décembre
Convention franco-tunisienne. Le bey de Tunis Hussein II propose son aide pour l’expédition française en l’Algérie.
dans l’année
Les muftis de la mosquée Zitouna de Tunis promulguent une fatwa reconnaissant la validité de la théorie héliocentrique de Galilée.
1831
7 janvier
Suite à l’accord avec la France en 1830, le bey de Tunis Hussein II propose ses services à la France. Il espère obtenir Constantine et placer un de ses frères au gouvernement d’Oran. Mais les violences exercées par ses troupes en Algérie font scandale et Paris ne ratifie pas la convention.
4 février
Ahmad Bey, l’un des frères du bey de Tunis, devient gouverneur d’Oran. Mais les violences exercées par les troupes tunisiennes le rendent rapidement impopulaire.
17 août
Les violences des troupes du bey de Tunis faisant scandale, le gouvernement français revient sur la convention franco-tunisienne et reprend directement en charge l’administration de la ville d’Oran. Les relations franco-tunisiennes se refroidissent.
dans l’année
Création du drapeau tunisien.
1835
20 mai
Décès au palais du Bardo du bey Hussein II, âgé de cinquante-et-un ans. Son frère cadet Mustapha Pacha, quarante-neuf ans, lui succède.
15 décembre
Mustapha Bey est nommé général de division de l’armée impériale ottomane.
dans l’année
Adoption du drapeau tunisien.
1837
en février
Conseillé par son grand-vizir Chakir Sahab Ettabaâ, le bey Mustapha lance une opération de recensement de tous les jeunes gens de Tunis âgés de dix à vingt-cinq ans en vue des les enrôler dans l’armée. Cette décision viole les privilèges traditionnels des habitants de la ville et les notables refusent de l’appliquer.
?
Révolte des tribus de l’ouest du pays : les autorités doivent y conduire les forces militaires, ce qui ne permet pas au bey de venir à bout de l’opposition de Tunis.
11 septembre
Soupçonné de vouloir commettre un coup d’Etat, le grand-vizir Chakir Sahab Ettyabaâ est étranglé dans un couloir du palais du Bardo, et remplacé par un autre Mamelouk, Mustapha Khaznadar, un ancien esclave d’origine grecque âgé de vingt-et-un ans.
10 octobre
Décès à La Goulette du bey Mustapha Pacha, à l’âge de cinquante ans. Son fils Ahmed Ier Pacha, trente-et-un ans, lui succède.
1840
25 août
Conformément au traité de 1830, la première pierre de la cathédrale Saint-Louis de Carthage est posée sur la colline de Byrsa (mais les travaux véritables ne débuteront qu’en 1884).
1841
Le bey Ahmed Pacha choisit l’alliance avec la France au détriment de la Grande-Bretagne. L’influence française ne cesse de se développer dans le pays.
1843
Des religieux français fondent une école de fille à Tunis.
1844
Des religieux français ouvrent une école de garçon à Tunis.
1845
30 novembre
Le bey de Tunis Ahmed Pacha est fait grand cordon de la Légion d’honneur française.
1846
26 janvier
Abolition de l’esclavage.
1855
30 mai
Décès à La Goulette du bey Ahmed Ier, à l’âge de quarante-huit ans. Il n’a pas d’héritier et c’est son cousin Mohammed Bey (M'hammed ben Naceur), fils d’Hussein II, qui lui succède. Il continue la politique de réforme entreprise sous son prédécesseur, s’inspirant des politiques menées à Constantinople et au Caire. Il poursuit également le gaspillage du trésor public en dépenses somptuaires.
1857
10 septembre
Publication d’une proclamation fondamentale réformatrice. Cette loi constitutionnelle (al-qanûn el-asasi), inspirée des chartes ottomanes de 1839 et 1856, définit les droits des Tunisiens (sécurité, liberté civile, fiscalité et conscription régulières), abolit le statut de dhimmi (protégé) des Juifs, qui deviennent des citoyens à part entière. Elle autorise le droit des étrangers à posséder des terres et à exercer toutes les activités économiques. Cette charte mécontente la population.
1858
30 août
Un conseil municipal est réuni à Tunis avec pour mission l’élaboration de réformes politiques et administratives. Parmi ses membres figure Kheireddine Pacha, un réformateur qui a voyagé en Europe mais qui se réfère plus volontiers à l’expérience démocratique connue sous le gouvernement du prophète.
1859
20 septembre
Es-Sadoq succède à M’hammed comme bey de Tunis.
1860
Mustapha Khaznadar devient Premier ministre.
1861
23 avril
Le bey Sadok promulgue sorte de Constitution, la première dans le monde musulman : elle sépare les pouvoirs exécutifs, judiciaires et législatifs. Les pouvoirs du bey sont limités, de nouvelles cours de justices et un conseil suprême de soixante membres collaborant à la fois avec un parlement et une cour suprême sont créés.
1864
20 avril
Des membres de la tribu des Mthalith attaquent le village d’Hammam Sousse en raison des taxes imposées par les Husseinites.
30 mai
Alors que le pays connaît une période de mauvaises récoltes et d’épidémies, une violente révolte, dirigée par Ali Ben Ghedhahem, se déclenche contre le régime du bey et les classes qui en profitent (mamelouks et marchands étrangers) et contre l’augmentation des impôts que nécessite le financement des réformes. Partie des tribus, elle s’étend à une cinquantaine de petites villes du Sahel, la plaine littorale (Sfax) où se trouvent les oliveraies ; les rebelles exigent la diminution de l’impôt, la fin du régime mamelouke et une justice conforme à la charia. Un temps menacé, le bey patiente, attendant que la cohésion des insurgés se disloque, puis réprime. Ali Ben Ghedahem est emprisonné. Suspension de la Constitution de 1861.
?
Bataille de Kalâa Kebira : les révoltés sont écrasés par l’armée beylicale menée par le général Ahmed Zarrouk.
7 octobre
Le chef du village d’Hammam Sousse, impliqué dans la révolte d’Ali Ben Ghedhahem, est exécuté et les habitants doivent verser une somme d’environ 500 000 rials.
1865
en janvier
Les Kroumirs descendent de leurs montagnes : ils pillent la plaine fertile et les propriétés et s’emparent des troupeaux.
dans l’année
Scandale financier à Tunis : le Premier ministre Mustapha Khaznadar est impliqué dans le détournement d’importantes sommes empruntées à l’étranger. Du matériel hors d’usage a aussi été acheté à prix d’or, alors que les caisses de l’Etat sont vides.
1866
Le frère du bey de Tunis, Sidi-el-Abel, prend la tête de la révolte des Kroumirs. Les autorités de Tunis le capturent, mais ne peuvent mettre un terme à l’anarchie qui règne dans tous le pays.
1867
10 octobre
Emprisonné depuis trois ans, Ali Ben Ghedhahem meurt empoisonné dans le fort de la Karraka de La Goulette. Il avait cinquante-trois ans.
1869
5 juillet
Cherchant en vain à emprunter de nouveau, le Premier ministre Mustapha Khaznadar a du accepter la mise en place d’une commission financière internationale chargée de gérer la dette du bey de Tunis. Cette commission est composée de deux Français, deux Britanniques et deux Italiens, ainsi que d’un comité exécutif où siègent deux Tunisiens et un Français. Il apparaît rapidement que l’élimination de Khaznadar est le préalable à tout redressement financier.
1871
La régence de Tunis est réduite au statut de pachalik sur décision du sultan ottoman, qui désire reprendre au bey la responsabilité des affaires étrangères de la Tunisie et la contraindre à fournir une aide militaire en cas de guerre. La France, malgré le déclin de son influence à Tunis au profit des autres grandes puissances (Royaume-Uni et Italie), obtient du sultan qu’il renonce à ces mesures.
Début des fréquentes incursions de Kroumirs à partir de la Tunisie, visant les colons français en Algérie. Ces attaques sont encouragées par les Italiens et les Turcs.
1873
Le Premier ministre Mustapha Khaznadar est chassé à cause de sa mauvaise gestion. Khereddine Pacha lui succède.
1875
19 juillet
Accord commercial anglo-tunisien. Très favorable à la Grande-Bretagne, l’accord prévoit la concession du chemin de fer Tunis-La Goulette.
26 décembre
Sadok Bey promulgue le décret spécifiant les matières et les ouvrages destinés à l’enseignement à l’université Zitouna de Tunis.
dans l’année
Ouverture à Carthage, dans les locaux du séminaire des Pères blancs, du musée Saint-Louis (aujourd’hui Musée national
1877
?
Le sultan ottoman, en guerre avec la Russie, demande à Sadok Bey, en exécution du firman de 1871, de lui fournir une aide militaire. Le Premier ministre tunisien Kheireddine soutient la demande du sultan tandis que le bey veut y opposer un refus pur et simple. Finalement, un conseil extraordinaire, composé de hauts fonctionnaires, d'oulémas et de notables, opte pour la fourniture de subsides en espèces et en nature recueillis par souscription publique : plusieurs millions de francs et un millier de chevaux et mules sont envoyés au sultan. Mais la sécheresse vient tarir la souscription et même les revenus publics, ce qui oblige Kheireddine à diminuer le train de vie de l'Etat, y compris la liste civile du bey et de sa famille.
21 juillet
Sadok Bey force le Premier ministre Kheireddine Pacha à démissionner.
1878
24 juin
Ouverture de la section Tunis-Tébourba du chemin de fer de Tunis à Ghardimaou et à la frontière (Compagnie des chemins de fer Bône-Guelma).
en juin
A l’occasion du Congrès de Berlin, le représentant britannique déclare ne plus s’opposer à la présence française en Tunisie contre la reconnaissance de son bail à Chypre, à la grande irritation du gouvernement italien qui va dès lors s’efforcer d’obtenir pour lui seul le protectorat de la Tunisie. Dans la capitale allemande, un consul italien tente justement de briser le monopole de la France sur la construction de lignes télégraphiques en Tunisie en cherchant à obtenir la construction d’une liaison entre Tunis et la Sicile.
30 septembre
Ouverture de la section Tébourba-Medjez el-Bab du chemin de fer de Tunis à Ghardimaou et à la frontière.
dans l’année
Une école de l’Alliance israélite universelle est fondée à Tunis avec l’aide financière de l’Association anglo-juive. Il s’ouvre une période de tolérance religieuse, le bey Muhammed al-Saduq faisant don de terres pour la construction d’une synagogue.
1879
1er septembre
Ouverture de la ligne de chemin de fer Tunis-Béja-Jendouba, utilisée notamment pour le transport du plomb provenant des mines.
dans l’année
500 des 633 navires entrés dans le port tunisien de La Goulette en 1879 sont italiens.
Expédition de François Elie Roudaire dans les Chotts tunisiens.
1880
L’Italie obtient la concession du chemin de fer Tunis-La Goulette, disputée avec les Français.
Benjamin Cases et Salomon Reinach, de l’Alliance israélite, ouvrent des écoles et travaillent à l’alphabétisation et à l’occidentalisation des Juifs de Tunisie.
1881
30 mars
Raid de cinq cents Kroumirs tunisiens en Algérie : cinq Français sont tués.
4 avril
Jules Ferry fait voter à la Chambre des crédits pour organiser une expédition militaire contre les Kroumirs.
24 avril
30 000 Français passent la frontière algéro-tunisienne et 8 000 autres débarquent à Bizerte. La Kroumirie est ainsi occupée sans que le bey de Tunis donne l’ordre à ses troupes régulières de réagir. Cette intervention en Tunisie mécontente l’Italie qui se rapproche des puissances centrales (Allemagne et Autriche-Hongrie).
12 mai
Muhammad al-Saduq (bey de Tunis) et le général Bréard signent au palais de Ksar Saïd le traité du Bardo instituant le protectorat français en Tunisie. Le bey est maintenu dans ses fonctions mais doit accepter la nomination à ses côtés d'un résident général.
20 mai
La brigade française Logerot arrive à Béja ; elle occupe la kasbah et détruit une partie des remparts de la ville.
18 juin
Insurrection musulmane, encouragée par les marabouts sanoussi qui proclament le djihad à Sfax, Gabès et Kairouan.
de juillet à octobre
L’insurrection est réprimée par un corps expéditionnaire français de 50 000 hommes.
10 octobre
Occupation de Tunis par les troupes françaises.
en octobre
Théodore Roustan devient résident.
7 novembre
A Tunis, avenue de la Marine [aujourd’hui avenue Habib Bourguiba], le cardinal Lavigerie pose la première pierre d’une pro-cathédrale.
fin novembre
Soumission des derniers rebelles (seule quelques tribus restent en guerre dans l’extrême sud).
dans l’année
Une révolte éclate à Sfax contre le protectorat français : l’armée française doit bombarder la ville pour en venir à bout.
1882
28 février
Paul Cambon succède à Théodore Roustan comme résident en Tunisie.
22 avril
Un décret précise les fonctions du résident français à Tunis, qui peut dès lors collaborer avec les ministres tunisiens.
en octobre
Cheikh Aziz Bouattour succède à Mohamed Khaznadar comme Grand Vizir.
dans l’année
Ali succède à Es-Sadoq comme bey de Tunis.
Gustav Nachtigal devient consul d'Allemagne à Tunis.
1883
11 février
Constitution d’un secrétariat général du gouvernement tunisien chargé de contrôler les ministres du bey.
8 juin
Traité de La Marsa qui complète le traité du Bardo : la France se porte garante de la dette de la Tunisie. En contrepartie, le bey doit renoncer à lever tout impôt sans autorisation. Le gouverneur général (français) doit être le ministre des Affaires étrangères du bey.
1884
16 juillet
Création de la municipalité de Sousse.
10 novembre
Le ministre résident obtient l’autorisation d’approuver la promulgation et la mise en exécution des lois tunisiennes.
dans l’année
Charles Lavigerie devient archevêque de Carthage.
1885
21 juin
Par décret, le protectorat français sur la Tunisie sera exercé par le résident général qui contrôlera le bey.
dans l’année
Mouvement bourgeois de Tunis qui veut résister aux Français.
Découvertes de gisements de phosphates près de Metlaoui, dans l’ouest du pays (exploitation industrielle à partir de 1897).
1886
1er octobre
Plus de quarante ans après la création en Algérie des trois premiers régiments de spahis français (corps indigènes), un quatrième régiment est créé en Tunisie.
en novembre
Justin Massicault succède à Cambon comme résident.
dans l’année
La France entreprend de réformer l’administration des provinces tunisiennes. Des conseils où sont représentés Tunisiens, Français et étrangers, présidés par des caïds, siègent dans les principales villes. Les contrôleurs généraux des différentes régions servent d’intermédiaires entre les conseils et le résident général. L’unité administrative reste la tribu dans les zones rurales et la municipalité dans les zones urbaines.
1887
13 juillet
Décret créant la municipalité de Béja.
1888
21 septembre
Une gendarmerie est installée dans la kasbah de Béja.
1889
22 juin
Décès de l’ancien Premier ministre (1877-1878 et 1881-1882) Mohamed Khaznadar, à l’âge de 79 ans.
1890
30 janvier
Décès à Istanbul de l’ancien Premier ministre (1873-1877) Kheireddine Pacha, à l’âge soixante-huit ans.
15 mai
Consécration de la cathédrale catholique Saint-Louis de Carthage, après six ans de travaux.
19 mai
A Tunis, le cardinal Lavigerie pose la première pierre de la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul, dont les travaux ne commenceront qu’en septembre 1892.
1891
6 mai
A Berlin, l’Allemagne et l’Italie promettent de maintenir le statu-quo en Cyrénaïque, en Tripolitaine et en Tunisie.
1892
8 février
Par décret, la France fait réviser les droits du bey de Tunis sur les « terres mortes ». La France annexe au domaine de l’Etat les terres vendues au XVIe s. à la famille Siala. Ces terres sont redistribuées aux colons, tout comme les terres de Makhnassi.
1er septembre
Début des travaux de construction de la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul de Tunis, de style romano-byzantin (ouverte en 1897).
en novembre
L’ancien ministre français Charles Rouvier succède à Justin Massicault comme résident-général en Tunisie.
dans l’année
Adoption d’une nouvelle politique d’encouragement à l’immigration et à la colonisation, en partie sous la pression des colons, en partie pour accroître le nombre de Français vivant parmi eux. Une grosse quantité de terres est mise à la disposition d’éventuels acheteurs : domaines de waqfs, domaines de l’Etat, terres communes des tribus.
L’acquisition de nouvelles terre par les colons en Tunisie fait progresser de façon spectaculaire la production de céréales, des vignobles et des oliveraies.
1894
14 novembre
René Millet succède à Charles Rouvier comme résident-général en Tunisie.
dans l’année
Réforme de l’enseignement : création d’une école de moueddebs, ou maîtres d’école coranique (kuttab).
1895
23 mars
Premier appel à la prière effectué depuis le nouveau minaret de la mosquée Zitouna de Tunis, en présence d’Ali III Bey. De style almohade, il a été financé par l’administration des habous et a coûté 110 000 francs.
jeudi 15 août
En Tunisie, la concession de la ligne de chemin de fer Sfax-Gafsa-Metlaoui est accordée à la Compagnie des phosphates de Gafsa.
dans l’année
La Compagnie des phosphates de Gafsa obtient la concession de la ligne de chemin de fer Sfax-Gafsa-Metlaoui (ce qui portera à 1150 kilomètres la couverture ferroviaire de la Tunisie).
1896
lundi 28 septembre
Convention franco-italienne sur la Tunisie : les Italiens peuvent installer des écoles et conserver leur nationalité, mais perdent tout privilège d'extraterritorialité ; l'Italie renonce à ses prétentions sur ce territoire et reconnaît le protectorat français.
en octobre
Le long contentieux opposant la France et l’Italie vient de prendre fin avec la signature de plusieurs conventions, au sujet des intérêts italiens en Tunisie.
1897
22 mai
Début de l’exploitation industrielle des gisements de phosphates de Metlaoui, dans l’ouest du pays. La concession des mines est attribuée à la Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Sfax-Gafsa.
mercredi 9 juin
Décret de fondation à Tunis de l’hôpital civil français [futur hôpital Charles-Nicolle ; inauguré en novembre 1898].
mercredi 1er décembre
Le bey de Tunis a signé un décret instaurant le « fonds de colonisation ». Celui-ci servira d’intermédiaire entre l’Etat les acquéreurs européens.
à Noël
Inauguration à Tunis de la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul, dont la construction dans le style romano-byzantin a commencé en 1892. Mais les travaux ne sont pas terminés : les clochers sont en bois.
1898
lundi 21 novembre
Inauguration à Tunis de l’hôpital civil français [futur Hôpital Charles-Nicolle].
1899
Ouverture de la ligne ferroviaire Sfax-Métlaoui (250 kilomètres).
mardi 23 février
Le bey de Tunis Hammouda Pacha a signé avec la France de Napoléon Bonaparte un traité d’alliance dirigé contre la Grande-Bretagne.
1807 et 1813
La régence d’Alger tente sans succès de rétablir son autorité sur Tunis.
1814
16 septembre
Uthman succède à Hammouda (Muhammad ibn Ali) comme bey de Tunis.
21 novembre
Décès du bey Uthman après seulement deux mois de règne. Son cousin Mahmud ibn Muhammad, cinquante-sept ans, lui succède.
1815
20 février
Fils aîné de Mahmoud Bey, Hussein, trente et un ans, est désigné comme prince héritier.
1819
21 septembre
Une escadre franco-britannique intervient à Tunis et oblige le bey à condamner la course et à libérer tous les captifs chrétiens.
1821
Devant l’influence grandissante des puissances européennes, Alger et Tunis signent la paix sous les auspices du sultan ottoman, dont la suzeraineté est réaffirmée. La réconciliation reste cependant formelle.
1824
28 mars
Décès à Tunis du bey Mahmud ibn Muhammad, à l’âge de soixante-sept ans. Son fils Hussein II, quarante ans, lui succède.
dans l’année
Les régences d’Afrique du Nord s’engagent dans la campagne turque en Grèce, où elles envoient une flotte sous le commandement d’Ibrahim Pacha.
Le frère cadet d’Hussein II, Mustapha, est désigné comme héritier du trône.
1827
20 octobre
Bataille navale de Navarin (Grèce), au cours de laquelle la flotte turque est battue par une escadre anglo-franco-russe. Une division navale tunisienne est également détruite à l'exception d'un brick et d'une goélette. Suite à ce désastre, Hussein II décide la création d'un drapeau à utiliser par la flotte tunisienne pour la distinguer des autres flottes.
1829
en octobre
Mathieu de Lesseps, consul de France à Tunis, permet au bey Hussein II de déjouer un complot des Janissaires. Cette aide assurera au gouvernement Polignac l’appui du bey contre la Régence d’Alger en 1830.
1830
en juillet
Les Français s’emparent d’Alger, ce qui provoque un mécontentement considérable à Tunis : à la demande de la population, des membres du gouvernement tentent de pousser Hussein II à la guerre sainte mais le bey recommande de garder le calme.
8 août
La France conclut avec le bey de Tunis Hussein II un traité confirmant les anciens traités abolissant l'esclavage des chrétiens dans la régence, ainsi que la piraterie et assurant la liberté de commerce et du trafic pour tous les étrangers établis dans la régence. Ce traité stipule également la suppression définitive de l'usage des présents, dons et redevances accordés au bey et à ses ministres par les Européens. Par un accord secret et additionnel au traité, le bey cède au roi de France un emplacement à Carthage pour y élever un monument commémoratif en l'honneur du roi Louis IX.
18 décembre
Convention franco-tunisienne. Le bey de Tunis Hussein II propose son aide pour l’expédition française en l’Algérie.
dans l’année
Les muftis de la mosquée Zitouna de Tunis promulguent une fatwa reconnaissant la validité de la théorie héliocentrique de Galilée.
1831
7 janvier
Suite à l’accord avec la France en 1830, le bey de Tunis Hussein II propose ses services à la France. Il espère obtenir Constantine et placer un de ses frères au gouvernement d’Oran. Mais les violences exercées par ses troupes en Algérie font scandale et Paris ne ratifie pas la convention.
4 février
Ahmad Bey, l’un des frères du bey de Tunis, devient gouverneur d’Oran. Mais les violences exercées par les troupes tunisiennes le rendent rapidement impopulaire.
17 août
Les violences des troupes du bey de Tunis faisant scandale, le gouvernement français revient sur la convention franco-tunisienne et reprend directement en charge l’administration de la ville d’Oran. Les relations franco-tunisiennes se refroidissent.
dans l’année
Création du drapeau tunisien.
1835
20 mai
Décès au palais du Bardo du bey Hussein II, âgé de cinquante-et-un ans. Son frère cadet Mustapha Pacha, quarante-neuf ans, lui succède.
15 décembre
Mustapha Bey est nommé général de division de l’armée impériale ottomane.
dans l’année
Adoption du drapeau tunisien.
1837
en février
Conseillé par son grand-vizir Chakir Sahab Ettabaâ, le bey Mustapha lance une opération de recensement de tous les jeunes gens de Tunis âgés de dix à vingt-cinq ans en vue des les enrôler dans l’armée. Cette décision viole les privilèges traditionnels des habitants de la ville et les notables refusent de l’appliquer.
?
Révolte des tribus de l’ouest du pays : les autorités doivent y conduire les forces militaires, ce qui ne permet pas au bey de venir à bout de l’opposition de Tunis.
11 septembre
Soupçonné de vouloir commettre un coup d’Etat, le grand-vizir Chakir Sahab Ettyabaâ est étranglé dans un couloir du palais du Bardo, et remplacé par un autre Mamelouk, Mustapha Khaznadar, un ancien esclave d’origine grecque âgé de vingt-et-un ans.
10 octobre
Décès à La Goulette du bey Mustapha Pacha, à l’âge de cinquante ans. Son fils Ahmed Ier Pacha, trente-et-un ans, lui succède.
1840
25 août
Conformément au traité de 1830, la première pierre de la cathédrale Saint-Louis de Carthage est posée sur la colline de Byrsa (mais les travaux véritables ne débuteront qu’en 1884).
1841
Le bey Ahmed Pacha choisit l’alliance avec la France au détriment de la Grande-Bretagne. L’influence française ne cesse de se développer dans le pays.
1843
Des religieux français fondent une école de fille à Tunis.
1844
Des religieux français ouvrent une école de garçon à Tunis.
1845
30 novembre
Le bey de Tunis Ahmed Pacha est fait grand cordon de la Légion d’honneur française.
1846
26 janvier
Abolition de l’esclavage.
1855
30 mai
Décès à La Goulette du bey Ahmed Ier, à l’âge de quarante-huit ans. Il n’a pas d’héritier et c’est son cousin Mohammed Bey (M'hammed ben Naceur), fils d’Hussein II, qui lui succède. Il continue la politique de réforme entreprise sous son prédécesseur, s’inspirant des politiques menées à Constantinople et au Caire. Il poursuit également le gaspillage du trésor public en dépenses somptuaires.
1857
10 septembre
Publication d’une proclamation fondamentale réformatrice. Cette loi constitutionnelle (al-qanûn el-asasi), inspirée des chartes ottomanes de 1839 et 1856, définit les droits des Tunisiens (sécurité, liberté civile, fiscalité et conscription régulières), abolit le statut de dhimmi (protégé) des Juifs, qui deviennent des citoyens à part entière. Elle autorise le droit des étrangers à posséder des terres et à exercer toutes les activités économiques. Cette charte mécontente la population.
1858
30 août
Un conseil municipal est réuni à Tunis avec pour mission l’élaboration de réformes politiques et administratives. Parmi ses membres figure Kheireddine Pacha, un réformateur qui a voyagé en Europe mais qui se réfère plus volontiers à l’expérience démocratique connue sous le gouvernement du prophète.
1859
20 septembre
Es-Sadoq succède à M’hammed comme bey de Tunis.
1860
Mustapha Khaznadar devient Premier ministre.
1861
23 avril
Le bey Sadok promulgue sorte de Constitution, la première dans le monde musulman : elle sépare les pouvoirs exécutifs, judiciaires et législatifs. Les pouvoirs du bey sont limités, de nouvelles cours de justices et un conseil suprême de soixante membres collaborant à la fois avec un parlement et une cour suprême sont créés.
1864
20 avril
Des membres de la tribu des Mthalith attaquent le village d’Hammam Sousse en raison des taxes imposées par les Husseinites.
30 mai
Alors que le pays connaît une période de mauvaises récoltes et d’épidémies, une violente révolte, dirigée par Ali Ben Ghedhahem, se déclenche contre le régime du bey et les classes qui en profitent (mamelouks et marchands étrangers) et contre l’augmentation des impôts que nécessite le financement des réformes. Partie des tribus, elle s’étend à une cinquantaine de petites villes du Sahel, la plaine littorale (Sfax) où se trouvent les oliveraies ; les rebelles exigent la diminution de l’impôt, la fin du régime mamelouke et une justice conforme à la charia. Un temps menacé, le bey patiente, attendant que la cohésion des insurgés se disloque, puis réprime. Ali Ben Ghedahem est emprisonné. Suspension de la Constitution de 1861.
?
Bataille de Kalâa Kebira : les révoltés sont écrasés par l’armée beylicale menée par le général Ahmed Zarrouk.
7 octobre
Le chef du village d’Hammam Sousse, impliqué dans la révolte d’Ali Ben Ghedhahem, est exécuté et les habitants doivent verser une somme d’environ 500 000 rials.
1865
en janvier
Les Kroumirs descendent de leurs montagnes : ils pillent la plaine fertile et les propriétés et s’emparent des troupeaux.
dans l’année
Scandale financier à Tunis : le Premier ministre Mustapha Khaznadar est impliqué dans le détournement d’importantes sommes empruntées à l’étranger. Du matériel hors d’usage a aussi été acheté à prix d’or, alors que les caisses de l’Etat sont vides.
1866
Le frère du bey de Tunis, Sidi-el-Abel, prend la tête de la révolte des Kroumirs. Les autorités de Tunis le capturent, mais ne peuvent mettre un terme à l’anarchie qui règne dans tous le pays.
1867
10 octobre
Emprisonné depuis trois ans, Ali Ben Ghedhahem meurt empoisonné dans le fort de la Karraka de La Goulette. Il avait cinquante-trois ans.
1869
5 juillet
Cherchant en vain à emprunter de nouveau, le Premier ministre Mustapha Khaznadar a du accepter la mise en place d’une commission financière internationale chargée de gérer la dette du bey de Tunis. Cette commission est composée de deux Français, deux Britanniques et deux Italiens, ainsi que d’un comité exécutif où siègent deux Tunisiens et un Français. Il apparaît rapidement que l’élimination de Khaznadar est le préalable à tout redressement financier.
1871
La régence de Tunis est réduite au statut de pachalik sur décision du sultan ottoman, qui désire reprendre au bey la responsabilité des affaires étrangères de la Tunisie et la contraindre à fournir une aide militaire en cas de guerre. La France, malgré le déclin de son influence à Tunis au profit des autres grandes puissances (Royaume-Uni et Italie), obtient du sultan qu’il renonce à ces mesures.
Début des fréquentes incursions de Kroumirs à partir de la Tunisie, visant les colons français en Algérie. Ces attaques sont encouragées par les Italiens et les Turcs.
1873
Le Premier ministre Mustapha Khaznadar est chassé à cause de sa mauvaise gestion. Khereddine Pacha lui succède.
1875
19 juillet
Accord commercial anglo-tunisien. Très favorable à la Grande-Bretagne, l’accord prévoit la concession du chemin de fer Tunis-La Goulette.
26 décembre
Sadok Bey promulgue le décret spécifiant les matières et les ouvrages destinés à l’enseignement à l’université Zitouna de Tunis.
dans l’année
Ouverture à Carthage, dans les locaux du séminaire des Pères blancs, du musée Saint-Louis (aujourd’hui Musée national
1877
?
Le sultan ottoman, en guerre avec la Russie, demande à Sadok Bey, en exécution du firman de 1871, de lui fournir une aide militaire. Le Premier ministre tunisien Kheireddine soutient la demande du sultan tandis que le bey veut y opposer un refus pur et simple. Finalement, un conseil extraordinaire, composé de hauts fonctionnaires, d'oulémas et de notables, opte pour la fourniture de subsides en espèces et en nature recueillis par souscription publique : plusieurs millions de francs et un millier de chevaux et mules sont envoyés au sultan. Mais la sécheresse vient tarir la souscription et même les revenus publics, ce qui oblige Kheireddine à diminuer le train de vie de l'Etat, y compris la liste civile du bey et de sa famille.
21 juillet
Sadok Bey force le Premier ministre Kheireddine Pacha à démissionner.
1878
24 juin
Ouverture de la section Tunis-Tébourba du chemin de fer de Tunis à Ghardimaou et à la frontière (Compagnie des chemins de fer Bône-Guelma).
en juin
A l’occasion du Congrès de Berlin, le représentant britannique déclare ne plus s’opposer à la présence française en Tunisie contre la reconnaissance de son bail à Chypre, à la grande irritation du gouvernement italien qui va dès lors s’efforcer d’obtenir pour lui seul le protectorat de la Tunisie. Dans la capitale allemande, un consul italien tente justement de briser le monopole de la France sur la construction de lignes télégraphiques en Tunisie en cherchant à obtenir la construction d’une liaison entre Tunis et la Sicile.
30 septembre
Ouverture de la section Tébourba-Medjez el-Bab du chemin de fer de Tunis à Ghardimaou et à la frontière.
dans l’année
Une école de l’Alliance israélite universelle est fondée à Tunis avec l’aide financière de l’Association anglo-juive. Il s’ouvre une période de tolérance religieuse, le bey Muhammed al-Saduq faisant don de terres pour la construction d’une synagogue.
1879
1er septembre
Ouverture de la ligne de chemin de fer Tunis-Béja-Jendouba, utilisée notamment pour le transport du plomb provenant des mines.
dans l’année
500 des 633 navires entrés dans le port tunisien de La Goulette en 1879 sont italiens.
Expédition de François Elie Roudaire dans les Chotts tunisiens.
1880
L’Italie obtient la concession du chemin de fer Tunis-La Goulette, disputée avec les Français.
Benjamin Cases et Salomon Reinach, de l’Alliance israélite, ouvrent des écoles et travaillent à l’alphabétisation et à l’occidentalisation des Juifs de Tunisie.
1881
30 mars
Raid de cinq cents Kroumirs tunisiens en Algérie : cinq Français sont tués.
4 avril
Jules Ferry fait voter à la Chambre des crédits pour organiser une expédition militaire contre les Kroumirs.
24 avril
30 000 Français passent la frontière algéro-tunisienne et 8 000 autres débarquent à Bizerte. La Kroumirie est ainsi occupée sans que le bey de Tunis donne l’ordre à ses troupes régulières de réagir. Cette intervention en Tunisie mécontente l’Italie qui se rapproche des puissances centrales (Allemagne et Autriche-Hongrie).
12 mai
Muhammad al-Saduq (bey de Tunis) et le général Bréard signent au palais de Ksar Saïd le traité du Bardo instituant le protectorat français en Tunisie. Le bey est maintenu dans ses fonctions mais doit accepter la nomination à ses côtés d'un résident général.
20 mai
La brigade française Logerot arrive à Béja ; elle occupe la kasbah et détruit une partie des remparts de la ville.
18 juin
Insurrection musulmane, encouragée par les marabouts sanoussi qui proclament le djihad à Sfax, Gabès et Kairouan.
de juillet à octobre
L’insurrection est réprimée par un corps expéditionnaire français de 50 000 hommes.
10 octobre
Occupation de Tunis par les troupes françaises.
en octobre
Théodore Roustan devient résident.
7 novembre
A Tunis, avenue de la Marine [aujourd’hui avenue Habib Bourguiba], le cardinal Lavigerie pose la première pierre d’une pro-cathédrale.
fin novembre
Soumission des derniers rebelles (seule quelques tribus restent en guerre dans l’extrême sud).
dans l’année
Une révolte éclate à Sfax contre le protectorat français : l’armée française doit bombarder la ville pour en venir à bout.
1882
28 février
Paul Cambon succède à Théodore Roustan comme résident en Tunisie.
22 avril
Un décret précise les fonctions du résident français à Tunis, qui peut dès lors collaborer avec les ministres tunisiens.
en octobre
Cheikh Aziz Bouattour succède à Mohamed Khaznadar comme Grand Vizir.
dans l’année
Ali succède à Es-Sadoq comme bey de Tunis.
Gustav Nachtigal devient consul d'Allemagne à Tunis.
1883
11 février
Constitution d’un secrétariat général du gouvernement tunisien chargé de contrôler les ministres du bey.
8 juin
Traité de La Marsa qui complète le traité du Bardo : la France se porte garante de la dette de la Tunisie. En contrepartie, le bey doit renoncer à lever tout impôt sans autorisation. Le gouverneur général (français) doit être le ministre des Affaires étrangères du bey.
1884
16 juillet
Création de la municipalité de Sousse.
10 novembre
Le ministre résident obtient l’autorisation d’approuver la promulgation et la mise en exécution des lois tunisiennes.
dans l’année
Charles Lavigerie devient archevêque de Carthage.
1885
21 juin
Par décret, le protectorat français sur la Tunisie sera exercé par le résident général qui contrôlera le bey.
dans l’année
Mouvement bourgeois de Tunis qui veut résister aux Français.
Découvertes de gisements de phosphates près de Metlaoui, dans l’ouest du pays (exploitation industrielle à partir de 1897).
1886
1er octobre
Plus de quarante ans après la création en Algérie des trois premiers régiments de spahis français (corps indigènes), un quatrième régiment est créé en Tunisie.
en novembre
Justin Massicault succède à Cambon comme résident.
dans l’année
La France entreprend de réformer l’administration des provinces tunisiennes. Des conseils où sont représentés Tunisiens, Français et étrangers, présidés par des caïds, siègent dans les principales villes. Les contrôleurs généraux des différentes régions servent d’intermédiaires entre les conseils et le résident général. L’unité administrative reste la tribu dans les zones rurales et la municipalité dans les zones urbaines.
1887
13 juillet
Décret créant la municipalité de Béja.
1888
21 septembre
Une gendarmerie est installée dans la kasbah de Béja.
1889
22 juin
Décès de l’ancien Premier ministre (1877-1878 et 1881-1882) Mohamed Khaznadar, à l’âge de 79 ans.
1890
30 janvier
Décès à Istanbul de l’ancien Premier ministre (1873-1877) Kheireddine Pacha, à l’âge soixante-huit ans.
15 mai
Consécration de la cathédrale catholique Saint-Louis de Carthage, après six ans de travaux.
19 mai
A Tunis, le cardinal Lavigerie pose la première pierre de la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul, dont les travaux ne commenceront qu’en septembre 1892.
1891
6 mai
A Berlin, l’Allemagne et l’Italie promettent de maintenir le statu-quo en Cyrénaïque, en Tripolitaine et en Tunisie.
1892
8 février
Par décret, la France fait réviser les droits du bey de Tunis sur les « terres mortes ». La France annexe au domaine de l’Etat les terres vendues au XVIe s. à la famille Siala. Ces terres sont redistribuées aux colons, tout comme les terres de Makhnassi.
1er septembre
Début des travaux de construction de la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul de Tunis, de style romano-byzantin (ouverte en 1897).
en novembre
L’ancien ministre français Charles Rouvier succède à Justin Massicault comme résident-général en Tunisie.
dans l’année
Adoption d’une nouvelle politique d’encouragement à l’immigration et à la colonisation, en partie sous la pression des colons, en partie pour accroître le nombre de Français vivant parmi eux. Une grosse quantité de terres est mise à la disposition d’éventuels acheteurs : domaines de waqfs, domaines de l’Etat, terres communes des tribus.
L’acquisition de nouvelles terre par les colons en Tunisie fait progresser de façon spectaculaire la production de céréales, des vignobles et des oliveraies.
1894
14 novembre
René Millet succède à Charles Rouvier comme résident-général en Tunisie.
dans l’année
Réforme de l’enseignement : création d’une école de moueddebs, ou maîtres d’école coranique (kuttab).
1895
23 mars
Premier appel à la prière effectué depuis le nouveau minaret de la mosquée Zitouna de Tunis, en présence d’Ali III Bey. De style almohade, il a été financé par l’administration des habous et a coûté 110 000 francs.
jeudi 15 août
En Tunisie, la concession de la ligne de chemin de fer Sfax-Gafsa-Metlaoui est accordée à la Compagnie des phosphates de Gafsa.
dans l’année
La Compagnie des phosphates de Gafsa obtient la concession de la ligne de chemin de fer Sfax-Gafsa-Metlaoui (ce qui portera à 1150 kilomètres la couverture ferroviaire de la Tunisie).
1896
lundi 28 septembre
Convention franco-italienne sur la Tunisie : les Italiens peuvent installer des écoles et conserver leur nationalité, mais perdent tout privilège d'extraterritorialité ; l'Italie renonce à ses prétentions sur ce territoire et reconnaît le protectorat français.
en octobre
Le long contentieux opposant la France et l’Italie vient de prendre fin avec la signature de plusieurs conventions, au sujet des intérêts italiens en Tunisie.
1897
22 mai
Début de l’exploitation industrielle des gisements de phosphates de Metlaoui, dans l’ouest du pays. La concession des mines est attribuée à la Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Sfax-Gafsa.
mercredi 9 juin
Décret de fondation à Tunis de l’hôpital civil français [futur hôpital Charles-Nicolle ; inauguré en novembre 1898].
mercredi 1er décembre
Le bey de Tunis a signé un décret instaurant le « fonds de colonisation ». Celui-ci servira d’intermédiaire entre l’Etat les acquéreurs européens.
à Noël
Inauguration à Tunis de la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul, dont la construction dans le style romano-byzantin a commencé en 1892. Mais les travaux ne sont pas terminés : les clochers sont en bois.
1898
lundi 21 novembre
Inauguration à Tunis de l’hôpital civil français [futur Hôpital Charles-Nicolle].
1899
Ouverture de la ligne ferroviaire Sfax-Métlaoui (250 kilomètres).