Le Burundi des origines à 1994 |
vers l’an 1000
Les Hutus commencent à occuper les actuels Rwanda et Burundi, submergeant les Twa.
XIIIe s.
Royaume Ganwa (Tutsi).
XVIIe s.
Royaume unitaire avec Ntare Rushatsi (neuf Etats jusqu'en 1966).
vers 1700/1701
Début du règne de Ntare Ier, roi du Burundi.
1725
Fin du règne de Ntare Ier.
vers 1796 (ou 1800)
Décès du roi (mwami) Mwambutsa III Syarushambo Butama. Ntare IV Rugamba lui succède.
vers 1830
Le Ruanda prend sa revanche en exterminant les régiments du Burundi à la bataille de Gikoro, près de Butare.
vers 1850
Décès du roi (mwami) Ntare IV Rugamba. En 50 ans de règne, il a doublé le territoire du royaume du Burundi.
1852
Début du règne du roi Mwezi IV Gisabo du Burundi. Agé de 12 ans environ, il est le fils du roi Ntare IV Rugamba.
1871
samedi 25 novembre
Stanley rencontre Livingstone à Murgere, à 10 kilomètres de Bujumbura.
1890
Colonisation allemande. Le roi Mwezi IV signe un accord l’autorisant à demeurer en place à condition qu’il reconnaisse l’autorité de l’Allemagne.
1892
Arrivée de l'Autrichien Oscar Baumann.
1897
Implantation allemande.
1899
en juin
Les autorités de l’Afrique orientale allemande lancent contre le roi du Burundi Mwezi IV Gisebo une expédition commandée par le capitaine Heinrich von Bethe.
dans l’année
Le Burundi est intégré à l'Afrique de l'Est allemand.
1903
samedi 6 juin
Traité de Kiganda : le roi Mwezi IV reconnaît officiellement la souveraineté allemande. Le Burundi devient un protectorat de Berlin rattaché à l'Afrique orientale allemande.
1905
mardi 9 mai
Le chef rebelle burundais Macoonco est tué à Bujumbura.
1908
vendredi 21 août
Décès du roi (mwami) Mwezi IV Gisabo, à l'âge de 68 ans environ. Il régnait sur le Burundi depuis 56 ans (1852). Son fils Mutaga IV (16 ans environ) lui succède sous la régence de Ndivarije.
1910
mardi 8 février
L’Allemagne, la Belgique et le Royaume-Uni se sont mis d’accord sur la délimitation des frontières de leurs colonies africaines respectives (Congo, Afrique orientale allemande et Ouganda).
samedi 14 mai
Les représentants belges, britanniques et allemands ont signé à Bruxelles un accord frontalier leurs colonies d’Afrique centrale (Congo belge, Ouganda, Tanzanie, Burundi, Rwanda).
jeudi 11 août
Un traité belgo-allemand établit les frontières entre les colonies européennes du Congo belge [Congo-Kinshasa] et de l’Afrique orientale allemande [Rwanda, Burundi, Tanzanie].
1915
mardi 30 novembre
Décès du roi Mutaga IV. Son fils le prince Bangiricenge (4 ans) lui succède.
jeudi 16 décembre
Le prince Bangiricenge est intronisé à Muramvya roi du Burundi sous le nom de Mwanbutsa IV.
1916
mardi 18 avril
Pour la première fois, les troupes belges du Congo, commandées par le général Tombeur et les colonels Olsen, Molitor et Thomas, répliquent aux attaques allemandes avec notamment l’utilisation d’hydravions sur le lac Tanganyika.
mardi 6 juin
Un mois après Kigali, c’est au tour d’Usumbura [Bujumbura] de tomber aux mains des Belgo-Congolais.
1919
samedi 28 juin
Traité de Versailles. L’Afrique orientale allemande est divisée en deux parties : le Rwanda-Urundi est administré par la Belgique, tandis que le Tanganyika [Tanzanie] passe sous mandat britannique.
1923
vendredi 31 août
Par convention internationale, la Belgique doit administrer l’ancienne colonie allemande du Ruanda-Urundi [Rwanda et Burundi], dont la capitale est Usumbura [Bujumbura]. En tant que mandataire, l’Etat belge doit veiller à assurer le bon ordre, la paix et l’administration de ce territoire africain. Suivant le mandat, le commerce des esclaves, des armes et de l’alcool est interdit. La Belgique doit respecter les biens immobiliers des indigènes et leur garantir le droit au recours éventuel à la pétition. Enfin, chaque année, la Belgique est tenue de présenter un rapport officiel devant les instances internationales.
1928
Les administrateurs belges interdisent le culte Nyabinghi au Ruanda-Urundi.
1931
Déclaré majeur, le roi Mwanbutsa IV (19 ans) est investi des pleins pouvoirs.
1934
samedi 15 septembre
Pierre Ryckmans est nommé gouverneur général du Congo et du Ruanda-Urundi. Il succède à Auguste Tilkens.
1958
jeudi 17 avril
Ouverture de l’Exposition universelle de Bruxelles. La section réservée au Congo belge et au Ruanda-Urundi occupe 8 hectares.
en septembre
Le prince Louis Rwagasore fonde l’Union pour le progrès national (Uprona). Cette nouvelle organisation réclame l’indépendance du Burundi.
1959
mardi 10 novembre
Le vicariat apostolique de Ngozi, créé en 1949 avec Joseph Martin à sa tête, est érigé en diocèse.
1960
en mars
Premier congrès de l’Uprona : le prince Rwagasore exige l'indépendance totale du Burundi. Il encourage la population à boycotter les magasins belges et à refuser de payer les impôts.
jeudi 27 octobre
Afin de l’empêcher de faire campagne pour les élections communales, les autorités belges du Ruanda-Urundi placent le prince burundais Louis Rwagasore en résidence surveillée.
mi-novembre
Elections communales : victoire du parti soutenu par la Belgique, le PDC.
mercredi 9 décembre
Levée du placement en résidence surveillée imposé au prince burundais Louis Rwagasore.
1961
lundi 18 septembre
Elections législatives organisées sous la surveillance de l’ONU : l’Uprona du prince Rwagasore arrive au pouvoir avec 80 % des voix et 58 sièges sur 64.
vendredi 29 septembre
Suite à la victoire de l’Uprona aux élections, le prince Louis Rwagasore devient Premier ministre neutraliste du Burundi. Ami du Congolais Lumumba, il est opposé à toute discrimination raciale entre Hutus et Tutsis.
vendredi 13 octobre
Le Premier ministre du Burundi, le prince Louis Rwagasore, a été assassiné par balle à Bujumbura alors qu’il dînait dans un restaurant près du lac Tanganyika. Il avait 29 ans. Son assassin, un jeune homme blanc de nationalité grecque, Jean Kageorgis, a été arrêté. Il a agi pour le compte du chef Baranyanka et d’autres responsables du PDC et peut être à l’instigation du pouvoir belge.
1962
lundi 2 avril
Condamnation des assassins du prince Louis Rwagasore. L’auteur des tirs (Jean Kageorgis) et les commanditaires du meurtre a été condamné à mort.
samedi 30 juin
Condamné à mort pour l’assassinat du Premier ministre Rwagasore, Jean Kageorgis a été fusillé à Bujumbura.
dimanche 1er juillet
Indépendance du Rwanda et du Burundi. Les gouvernements comprennent un nombre égal de Hutus et de Tutsis.
1963
mardi 15 janvier
Les commanditaires de l'assassinat du prince Rwagasore ont été pendus en public dans le stade de Gitega. Parmi eux figurent deux fils du chef Baranyanka : Ntidendereza et Birori.
du mercredi 22 au samedi 25 mai
Sommet africain d’Addis-Abeba : création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), avec pour objet le développement et la coopération entre les Etats africains indépendants. Son siège se trouvera dans la capitale éthiopienne. Les pays membres-fondateurs sont l’Algérie, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Congo-Léopoldville (Congo-Kinshasa), la Côte-d’Ivoire, le Dahomey (Bénin), l’Egypte, l’Ethiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Haute-Volta (Burkina-Faso), le Liberia, la Libye, Madagascar, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra-Leone, la Somalie, le Soudan, le Tchad, le Togo, la Tunisie, l’Ouganda, Zanzibar et le Tanganyika (Tanzanie).
samedi 20 juillet
Dix-huit nations africaines, anciennement colonies françaises ou belges (Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Congo-Léopoldville [Congo-Kinshasa], Côte-d’Ivoire, Dahomey [Bénin], Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo et Haute-Volta [Burkina-Faso]), ont signé la première Convention de Yaoundé régissant pour une période de cinq ans les relations économiques entre elles et la Communauté économique européenne (entrée en vigueur le 1er juin 1964).
1964
lundi 1er juin
Entrée en vigueur de la Convention de Yaoundé, signée en juillet 1963 et réglementant les relations économiques entre dix-huit pays africains francophones (qui bénéficient d’avantages commerciaux) et la Communauté économique européenne. L’accord a une durée de cinq ans (jusqu’au 31 mai 1969).
samedi 10 octobre
Séparation définitive du Rwanda et du Burundi.
1965
vendredi 15 janvier
Un réfugié rwandais assassine le Premier ministre Pierre Ngendadumwe (Hutu, modéré de l’Uprona) à la sortie de l'hôpital Rwagasore, à Bujumbura, alors qu'il venait d'y rendre visite à sa femme qui était en convalescence. Cinq personnes sont arrêtées et condamnées à la peine de mort par pendaison. La police découvrira des armes chinoises aux domiciles des personnes arrêtées; aussi, le gouvernement accuse la Chine d'avoir organisé cet attentat et rompt les relations diplomatiques avec ce pays.
lundi 10 mai
Elections : l’Uprona obtient 21 sièges sur 33.
vendredi 11 juin
Le prélat français Emile Maury est nommé nonce apostolique au Congo-Burundi-Rwanda.
mercredi 13 octobre
Le Tutsi Léopold Biha (Uprona) succède au Hutu Joseph Bamina (Uprona) comme Premier ministre. Biha était jusqu’alors secrétaire personnel du roi Mwanbutsa IV.
dans l’année
Massacres ethniques.
1966
jeudi 24 mars
Le prince héritier Charles Ndizeye, fils du roi Mwanbutsa IV, est proclamé régent.
vendredi 8 juillet
Le mwami (roi) Mwambusta IV Bangiricent du Burundi (55 ans) est déposé par son fils le prince Charles Ndizeye. Celui-ci, âgé de 19 ans, devient le nouveau souverain sous le nom de Ntare V.
lundi 11 juillet
Le roi Ntare V nomme comme Premier ministre un jeune capitaine tutsi de 26 ans, Michel Micombero. Il remplace Léopold Biha à la tête du gouvernement.
lundi 28 novembre
Coup d’Etat non sanglant. Alors qu’il se trouvait en visite à Kinshasa, le jeune roi Ntare V est déposé par son Premier ministre, le capitaine Michel Micombero. Le Burundi devient une République unitaire, laïque et démocratique, dirigé par des Tutsis (groupe Hima du Sud). Il purge le gouvernement de ses membres hutus. Le souverain déchu est exilé.
1969
en octobre
Massacres ethniques.
dans l’année
Echec d'un complot. 23 conjurés sont fusillés.
1971
en avril
Création de la compagnie Société de Transports Aériens du Burundi.
1972
mercredi 30 mars
L’ancien roi (mwami) Ntare V, chassé du trône en 1966, quitte son exil ougandais et rentre au Burundi, peut-être après avoir reçu une promesse d’amnistie. Il est aussitôt arrêté.
du vendredi 28 au samedi 29 avril
Insurrection hutu menée à Bujumbura et dans le sud sous la direction du mouvement Palipe Hutu. Tentative de génocide contre les Tutsis, qui dirigent le pays : guerre civile. Le soulèvement a débuté par des attaques à la machette qui ont tué plus de 3 000 civils et soldats tutsis.
samedi 29 avril
L’ancien roi Ntare V est tué au palais royal de Gitega. Il n’avait que 24 ans. Avec lui disparaît la descendance mâle de la dynastie royale burundaise.
lundi 1er mai
Les rebelles hutus fondent dans la province de Bururi la « République populaire de Martyazo ».
début mai
Echec du soulèvement hutu et répression des militaires tutsis : des milliers de Hutus sont tués, notamment les instruits (professeurs, étudiants, fonctionnaires, etc.), « surtout ceux qui portent des lunettes ».
mardi 30 mai
Selon la presse internationale, plus de 50 000 Hutus auraient été massacrés en un mois.
de 1972 à 1973
Les massacres entre Hutus et Tutsis font entre 100 000 et 200 000 morts.
1975
en juin
La Société de Transports Aériens du Burundi devient Air Burundi.
1976
lundi 1er novembre
Coup d’Etat militaire. Le président tutsi Michel Micombero est renversé par le colonel Jean-Baptiste Bagaza, un Hutu ancien chef d’état-major général adjoint de l’armée burundaise. Micombero est exilé en Somalie.
mardi 9 novembre
Le colonel Bagaza devient président.
1977
mardi 26 avril
Décès à Meyrin, en Suisse, de l’ancien roi Mwanbutsa IV. Agé de 66 ans, il était monté sur le trône du Burundi en 1915 et avait été déposé par son fils Ntare V en 1966.
1979
en août
Massacres ethniques.
1980
du lundi 28 au mardi 29 avril
Sommet extraordinaire de l’OUA à Lagos : adoption du plan d’action de Lagos qui a pour objectif de créer une Communauté économique africaine d’ici l’an 2000 afin d’assurer l’intégration économique, culturelle et sociale du continent.
du lundi 9 au dimanche 15 juin
Conférence ministérielle de l’OUA en Gambie : amendement de la Charte proposant de définir trois nouvelles missions essentielles (maintien de la paix et de la sécurité, protection des droits de l’homme, règlement rapide des crises).
du mardi 1er au vendredi 4 juillet
Sommet de l’OUA à Freetown. Le Sierra-Léonais Siaka Stevens succède au Sénégalais Léopold Sédar Senghor comme président de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA).
1981
mercredi 18 novembre
Constitution.
1982
mercredi 6 octobre
La première étape de la tournée africaine du président français François Mitterrand le mène dans la capitale du Burundi, Bujumbura.
1983
samedi 16 juillet
Michel Micombero, président de 1966 à 1976, est mort en exil à Mogadiscio (Somalie). Il avait 42 ans.
mardi 18 octobre
Fondation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), qui regroupe dix pays (Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Gabon, Quinée-Equatoriale, Sao Tomé et Principe et Tchad). Son siège est à Libreville, au Gabon.
1984
lundi 10 décembre
Le président français François Mitterrand est arrivé dans la soirée à Bujumbura, en provenance de Kigali (Rwanda).
mardi 11 décembre
Ouverture du onzième Sommet franco-africain, à Bujumbura, au Burundi, en présence du président Mitterrand et de nombreux chefs d’Etat africains. Mais des absences notables sont à signaler et en particulier celle du président ivoirien Houphouët-Boigny. La situation au Tchad, les problèmes de développement et la famine qui touche de nombreux pays du continent sont au cœur des discussions. Le chef d’Etat français a réaffirmé sa détermination à ne tolérer aucune agression en Afrique.
mercredi 12 décembre
Suite et fin du sommet franco-africain à Bujumbura. Inquiets sur l’engagement français en Afrique, les chefs d’Etat du continent ont semble-t-il été rassurés par les propos de François Mitterrand. Ce dernier a confirmé que la France s’opposerait à toute agression contre l’un de ses partenaires.
1985
lundi 12 août
Annonce de l’arrestation de seize prêtres ayant célébré la messe en semaine, ce qui est interdit par la législation sur les cultes.
mercredi 21 août
Treize des seize prêtres arrêtés le 12 août ont été libérés.
1986
en juin
Programme d'ajustement structurel signé avec le FMI.
de 1986 à 1987
Expulsions de missionnaires.
1987
lundi 12 août
Clôture à Nairobi (Kenya) des quatrièmes Jeux africains. L’Egypte termine première nation avec soixante-treize médailles dont trente-et-une en or. Suivent sur le podium la Tunisie et le Nigeria. Les sportifs burundais sont 21e avec une médaille de bronze.
jeudi 3 septembre
Coup d’Etat militaire : alors qu’il assistait au sommet de la francophonie à Québec, le président-colonel Jean-Baptiste Bagaza est renversé par le major Pierre Buyoya. Bagaza dirigeait le Burundi depuis onze ans. Suspension de la Constitution et libéralisation religieuse.
samedi 5 septembre
Formation d’un comité militaire de salut national.
lundi 7 septembre
Libération de 200 prisonniers politiques. 40 000 personnes ont manifesté pour apporter leur soutien au nouveau régime.
1988
dimanche 14 août
Reprise des affrontements meurtriers entre Tutsis minoritaires (14 % de la population) et Hutus très majoritaires (85 %). Des villageois hutus, convaincus d'une menace d'extermination proche, ont commencé à assassiner des paysans tutsis à N’Tega, dans le nord du pays.
mardi 16 août
La tuerie de N’Tega entraîne l’intervention de l’armée, à majorité tutsie. C’est au tour des Hutus d’être victimes des massacres.
dimanche 21 août
Les massacres ont pris fin au Burundi. On estime le nombre de morts à 10 000, dont un grand nombre de femmes et d’enfants. Une partie de la population (56 000 individus en majorité hutus) se sont réfugiés au Rwanda. Le major Buyoya met en cause l’action de « meneurs venus de l'étranger » pour déstabiliser le pays et provoquer la guerre civile.
jeudi 25 août
Le président Buyoya reconnaît que les opérations de rétablissement de l’ordre menées par l'armée ont été « forcément meurtrières ». Le chef de l’Etat refuse toute enquête internationale et dénonce la campagne de « désinformation ».
mercredi 19 octobre
Afin d’apaiser les tensions ethniques, Adrien Sibomana, un Hutu de l’Uprona, est nommé Premier ministre et ministre du Plan par le président tutsi Buyoya. Les douze ministres hutus deviennent majoritaires au gouvernement (qui compte vingt-deux membres). Les Tutsis sont minoritaires dans le cabinet mais conservent plusieurs portefeuilles stratégiques. Premier chef du gouvernement burundais à être hutu depuis 1973, Sibomana était jusque-là gouverneur de la province de Muramvya.
1989
Retour au Burundi de la majorité des Hutus qui s’étaient réfugiés au Rwanda après les massacres d’août 1988. Un millier d’entre eux restent dans ce pays.
1990
du mercredi 5 au jeudi 6 septembre
Visite du pape Jean-Paul II.
1991
en janvier
Charte de l'unité nationale. Dissolution du Comité militaire de salut national.
mardi 5 février
Référendum sur la charte de l'unité nationale instituant le multipartisme : la charte est approuvée à 89 %.
en novembre
Violents combats entre l'armée (tutsis) et le parti Palipe Hutu : 1 000 à 3 000 morts.
1992
lundi 9 mars
Référendum approuvant par 90 % de oui la nouvelle Constitution qui instaure le multipartisme.
samedi 4 avril
Le nouveau gouvernement est majoritairement hutu.
samedi 11 avril
Les rebelles hutus attaquent un camp militaire, dans la province de Cibitoke. Ce raid coûte la vie à trente-deux personnes.
1993
en janvier
Premières élections pluralistes.
mardi 1er juin
Première élection présidentielle pluraliste depuis l’indépendance du pays : à la surprise générale, le Hutu Melchior Ndadaye, quarante ans, est élu avec près de 65 % des suffrages. Le chef du Front pour la démocratie au Burundi l’a emporté sur le président sortant, Pierre Buyoya, d'origine tutsie.
mercredi 2 ou lundi 28 juin
Elections législatives qui voient la victoire du parti hutu du président Ndadaye.
jeudi 10 juillet
Le Hutu Melchior Ndadaye remplace le Tutsi Pierre Buyoya comme président, tandis que la Tutsie Sylvie Kinigi (Uprona) succède au Hutu Adrien Sibomana (Uprona) comme Premier ministre.
jeudi 21 octobre
Coup d'Etat mené par des militaires tutsis : le premier président hutu du Burundi, Melchior Ndadaye, est renversé et assassiné avec quatre hauts responsables. Il avait quarante ans. Le Tutsi François Ngeze devient président du Comité de sûreté public (chef de l’Etat).
fin octobre
Les violences entre les ethnies hutus et tutsis ensanglantent le pays ; près de 600 000 personnes, essentiellement des Hutus, se réfugient dans les pays voisins (Rwanda, Tanzanie et Zaïre). Le Premier ministre, Sylvie Kinigi, parvient progressivement à reprendre la situation en main, depuis l'ambassade de France, où elle s'est réfugiée.
1994
jeudi 13 janvier
Le Hutu Cyprien Ntaryamira est élu président du Burundi. Il succède à Melchior Ndadaye, un Hutu également assassiné lors du coup d’Etat du 21 octobre 1993.
samedi 22 janvier
L'investiture du nouveau président Cyprien Ntaryamira, qui devait avoir lieu ce jour, a été reportée dans l'attente d'une décision de la Cour constitutionnelle, qui doit se prononcer sur la légalité de l'élection.
samedi 5 février
Cyprien Ntaryamira entre en fonction comme nouveau président de la République du Burundi.
lundi 7 février
Le Tutsi Anatole Kanyenkiko (Uprona) succède à la Tutsie Sylvie Kinigi (Uprona) comme Premier ministre.
mercredi 23 mars
De violents affrontements dans les faubourgs de Bujumbura, entre l'armée (à majorité tutsie) et la population (hutue), ont fait des dizaines de milliers de morts.
mercredi 6 avril
Le président Cyprien Ntaryamira (Hutu) a été tué dans un attentat en même temps que son homologue rwandais Juvenal Habyarimana. Alors qu’ils revenaient d’une réunion à Dar-es-Sallam (Tanzanie), leur a été abattu par des tirs de roquettes au-dessus de l'aérodrome de Kigali, la capitale rwandaise. Tandis qu’un génocide éclate au Rwanda, Sylvestre Ntibantunganya assure l'intérim de la présidence de la République au Burundi.
mercredi 27 juillet
De violents affrontements entre Hutus et Tutsis se déroulent dans la ville et la région de Mbuye, dans le nord-ouest du pays.
jeudi 11 août
Un attentat à la grenade sur le marché central de Bujumbura fait plusieurs morts. La lutte pour le pouvoir entre le gouvernement hutu et l'opposition tutsie s'intensifie.
mardi 13 septembre
Malgré la signature d'un accord sur le partage du pouvoir entre l'opposition tutsie et la majorité hutue, des combats opposent militaires (appartenant en majorité à l'ethnie tutsie) et civils hutus à Bujumbura.
samedi 17 septembre
Neuf des treize partis politiques signent un accord sur le mode de désignation d'un nouveau président.
vendredi 30 septembre
Sylvestre Ntibantunganya (Hutu), qui assurait l'intérim de la présidence depuis le 6 avril, a été élu président de la République par l'Assemblée nationale. Il forme un gouvernement avec Anatole Kanyenkiko (Tutsi).
jeudi 1er décembre
L'élection d'un Hutu, Jean Minani, à la présidence de l'Assemblée nationale ravive les tensions ethniques.
mercredi 28 décembre
Le président Sylvestre Ntibantunganya décide que Jean Minani occupera d'autres fonctions.
Les Hutus commencent à occuper les actuels Rwanda et Burundi, submergeant les Twa.
XIIIe s.
Royaume Ganwa (Tutsi).
XVIIe s.
Royaume unitaire avec Ntare Rushatsi (neuf Etats jusqu'en 1966).
vers 1700/1701
Début du règne de Ntare Ier, roi du Burundi.
1725
Fin du règne de Ntare Ier.
vers 1796 (ou 1800)
Décès du roi (mwami) Mwambutsa III Syarushambo Butama. Ntare IV Rugamba lui succède.
vers 1830
Le Ruanda prend sa revanche en exterminant les régiments du Burundi à la bataille de Gikoro, près de Butare.
vers 1850
Décès du roi (mwami) Ntare IV Rugamba. En 50 ans de règne, il a doublé le territoire du royaume du Burundi.
1852
Début du règne du roi Mwezi IV Gisabo du Burundi. Agé de 12 ans environ, il est le fils du roi Ntare IV Rugamba.
1871
samedi 25 novembre
Stanley rencontre Livingstone à Murgere, à 10 kilomètres de Bujumbura.
1890
Colonisation allemande. Le roi Mwezi IV signe un accord l’autorisant à demeurer en place à condition qu’il reconnaisse l’autorité de l’Allemagne.
1892
Arrivée de l'Autrichien Oscar Baumann.
1897
Implantation allemande.
1899
en juin
Les autorités de l’Afrique orientale allemande lancent contre le roi du Burundi Mwezi IV Gisebo une expédition commandée par le capitaine Heinrich von Bethe.
dans l’année
Le Burundi est intégré à l'Afrique de l'Est allemand.
1903
samedi 6 juin
Traité de Kiganda : le roi Mwezi IV reconnaît officiellement la souveraineté allemande. Le Burundi devient un protectorat de Berlin rattaché à l'Afrique orientale allemande.
1905
mardi 9 mai
Le chef rebelle burundais Macoonco est tué à Bujumbura.
1908
vendredi 21 août
Décès du roi (mwami) Mwezi IV Gisabo, à l'âge de 68 ans environ. Il régnait sur le Burundi depuis 56 ans (1852). Son fils Mutaga IV (16 ans environ) lui succède sous la régence de Ndivarije.
1910
mardi 8 février
L’Allemagne, la Belgique et le Royaume-Uni se sont mis d’accord sur la délimitation des frontières de leurs colonies africaines respectives (Congo, Afrique orientale allemande et Ouganda).
samedi 14 mai
Les représentants belges, britanniques et allemands ont signé à Bruxelles un accord frontalier leurs colonies d’Afrique centrale (Congo belge, Ouganda, Tanzanie, Burundi, Rwanda).
jeudi 11 août
Un traité belgo-allemand établit les frontières entre les colonies européennes du Congo belge [Congo-Kinshasa] et de l’Afrique orientale allemande [Rwanda, Burundi, Tanzanie].
1915
mardi 30 novembre
Décès du roi Mutaga IV. Son fils le prince Bangiricenge (4 ans) lui succède.
jeudi 16 décembre
Le prince Bangiricenge est intronisé à Muramvya roi du Burundi sous le nom de Mwanbutsa IV.
1916
mardi 18 avril
Pour la première fois, les troupes belges du Congo, commandées par le général Tombeur et les colonels Olsen, Molitor et Thomas, répliquent aux attaques allemandes avec notamment l’utilisation d’hydravions sur le lac Tanganyika.
mardi 6 juin
Un mois après Kigali, c’est au tour d’Usumbura [Bujumbura] de tomber aux mains des Belgo-Congolais.
1919
samedi 28 juin
Traité de Versailles. L’Afrique orientale allemande est divisée en deux parties : le Rwanda-Urundi est administré par la Belgique, tandis que le Tanganyika [Tanzanie] passe sous mandat britannique.
1923
vendredi 31 août
Par convention internationale, la Belgique doit administrer l’ancienne colonie allemande du Ruanda-Urundi [Rwanda et Burundi], dont la capitale est Usumbura [Bujumbura]. En tant que mandataire, l’Etat belge doit veiller à assurer le bon ordre, la paix et l’administration de ce territoire africain. Suivant le mandat, le commerce des esclaves, des armes et de l’alcool est interdit. La Belgique doit respecter les biens immobiliers des indigènes et leur garantir le droit au recours éventuel à la pétition. Enfin, chaque année, la Belgique est tenue de présenter un rapport officiel devant les instances internationales.
1928
Les administrateurs belges interdisent le culte Nyabinghi au Ruanda-Urundi.
1931
Déclaré majeur, le roi Mwanbutsa IV (19 ans) est investi des pleins pouvoirs.
1934
samedi 15 septembre
Pierre Ryckmans est nommé gouverneur général du Congo et du Ruanda-Urundi. Il succède à Auguste Tilkens.
1958
jeudi 17 avril
Ouverture de l’Exposition universelle de Bruxelles. La section réservée au Congo belge et au Ruanda-Urundi occupe 8 hectares.
en septembre
Le prince Louis Rwagasore fonde l’Union pour le progrès national (Uprona). Cette nouvelle organisation réclame l’indépendance du Burundi.
1959
mardi 10 novembre
Le vicariat apostolique de Ngozi, créé en 1949 avec Joseph Martin à sa tête, est érigé en diocèse.
1960
en mars
Premier congrès de l’Uprona : le prince Rwagasore exige l'indépendance totale du Burundi. Il encourage la population à boycotter les magasins belges et à refuser de payer les impôts.
jeudi 27 octobre
Afin de l’empêcher de faire campagne pour les élections communales, les autorités belges du Ruanda-Urundi placent le prince burundais Louis Rwagasore en résidence surveillée.
mi-novembre
Elections communales : victoire du parti soutenu par la Belgique, le PDC.
mercredi 9 décembre
Levée du placement en résidence surveillée imposé au prince burundais Louis Rwagasore.
1961
lundi 18 septembre
Elections législatives organisées sous la surveillance de l’ONU : l’Uprona du prince Rwagasore arrive au pouvoir avec 80 % des voix et 58 sièges sur 64.
vendredi 29 septembre
Suite à la victoire de l’Uprona aux élections, le prince Louis Rwagasore devient Premier ministre neutraliste du Burundi. Ami du Congolais Lumumba, il est opposé à toute discrimination raciale entre Hutus et Tutsis.
vendredi 13 octobre
Le Premier ministre du Burundi, le prince Louis Rwagasore, a été assassiné par balle à Bujumbura alors qu’il dînait dans un restaurant près du lac Tanganyika. Il avait 29 ans. Son assassin, un jeune homme blanc de nationalité grecque, Jean Kageorgis, a été arrêté. Il a agi pour le compte du chef Baranyanka et d’autres responsables du PDC et peut être à l’instigation du pouvoir belge.
1962
lundi 2 avril
Condamnation des assassins du prince Louis Rwagasore. L’auteur des tirs (Jean Kageorgis) et les commanditaires du meurtre a été condamné à mort.
samedi 30 juin
Condamné à mort pour l’assassinat du Premier ministre Rwagasore, Jean Kageorgis a été fusillé à Bujumbura.
dimanche 1er juillet
Indépendance du Rwanda et du Burundi. Les gouvernements comprennent un nombre égal de Hutus et de Tutsis.
1963
mardi 15 janvier
Les commanditaires de l'assassinat du prince Rwagasore ont été pendus en public dans le stade de Gitega. Parmi eux figurent deux fils du chef Baranyanka : Ntidendereza et Birori.
du mercredi 22 au samedi 25 mai
Sommet africain d’Addis-Abeba : création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), avec pour objet le développement et la coopération entre les Etats africains indépendants. Son siège se trouvera dans la capitale éthiopienne. Les pays membres-fondateurs sont l’Algérie, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Congo-Léopoldville (Congo-Kinshasa), la Côte-d’Ivoire, le Dahomey (Bénin), l’Egypte, l’Ethiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Haute-Volta (Burkina-Faso), le Liberia, la Libye, Madagascar, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra-Leone, la Somalie, le Soudan, le Tchad, le Togo, la Tunisie, l’Ouganda, Zanzibar et le Tanganyika (Tanzanie).
samedi 20 juillet
Dix-huit nations africaines, anciennement colonies françaises ou belges (Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Congo-Léopoldville [Congo-Kinshasa], Côte-d’Ivoire, Dahomey [Bénin], Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo et Haute-Volta [Burkina-Faso]), ont signé la première Convention de Yaoundé régissant pour une période de cinq ans les relations économiques entre elles et la Communauté économique européenne (entrée en vigueur le 1er juin 1964).
1964
lundi 1er juin
Entrée en vigueur de la Convention de Yaoundé, signée en juillet 1963 et réglementant les relations économiques entre dix-huit pays africains francophones (qui bénéficient d’avantages commerciaux) et la Communauté économique européenne. L’accord a une durée de cinq ans (jusqu’au 31 mai 1969).
samedi 10 octobre
Séparation définitive du Rwanda et du Burundi.
1965
vendredi 15 janvier
Un réfugié rwandais assassine le Premier ministre Pierre Ngendadumwe (Hutu, modéré de l’Uprona) à la sortie de l'hôpital Rwagasore, à Bujumbura, alors qu'il venait d'y rendre visite à sa femme qui était en convalescence. Cinq personnes sont arrêtées et condamnées à la peine de mort par pendaison. La police découvrira des armes chinoises aux domiciles des personnes arrêtées; aussi, le gouvernement accuse la Chine d'avoir organisé cet attentat et rompt les relations diplomatiques avec ce pays.
lundi 10 mai
Elections : l’Uprona obtient 21 sièges sur 33.
vendredi 11 juin
Le prélat français Emile Maury est nommé nonce apostolique au Congo-Burundi-Rwanda.
mercredi 13 octobre
Le Tutsi Léopold Biha (Uprona) succède au Hutu Joseph Bamina (Uprona) comme Premier ministre. Biha était jusqu’alors secrétaire personnel du roi Mwanbutsa IV.
dans l’année
Massacres ethniques.
1966
jeudi 24 mars
Le prince héritier Charles Ndizeye, fils du roi Mwanbutsa IV, est proclamé régent.
vendredi 8 juillet
Le mwami (roi) Mwambusta IV Bangiricent du Burundi (55 ans) est déposé par son fils le prince Charles Ndizeye. Celui-ci, âgé de 19 ans, devient le nouveau souverain sous le nom de Ntare V.
lundi 11 juillet
Le roi Ntare V nomme comme Premier ministre un jeune capitaine tutsi de 26 ans, Michel Micombero. Il remplace Léopold Biha à la tête du gouvernement.
lundi 28 novembre
Coup d’Etat non sanglant. Alors qu’il se trouvait en visite à Kinshasa, le jeune roi Ntare V est déposé par son Premier ministre, le capitaine Michel Micombero. Le Burundi devient une République unitaire, laïque et démocratique, dirigé par des Tutsis (groupe Hima du Sud). Il purge le gouvernement de ses membres hutus. Le souverain déchu est exilé.
1969
en octobre
Massacres ethniques.
dans l’année
Echec d'un complot. 23 conjurés sont fusillés.
1971
en avril
Création de la compagnie Société de Transports Aériens du Burundi.
1972
mercredi 30 mars
L’ancien roi (mwami) Ntare V, chassé du trône en 1966, quitte son exil ougandais et rentre au Burundi, peut-être après avoir reçu une promesse d’amnistie. Il est aussitôt arrêté.
du vendredi 28 au samedi 29 avril
Insurrection hutu menée à Bujumbura et dans le sud sous la direction du mouvement Palipe Hutu. Tentative de génocide contre les Tutsis, qui dirigent le pays : guerre civile. Le soulèvement a débuté par des attaques à la machette qui ont tué plus de 3 000 civils et soldats tutsis.
samedi 29 avril
L’ancien roi Ntare V est tué au palais royal de Gitega. Il n’avait que 24 ans. Avec lui disparaît la descendance mâle de la dynastie royale burundaise.
lundi 1er mai
Les rebelles hutus fondent dans la province de Bururi la « République populaire de Martyazo ».
début mai
Echec du soulèvement hutu et répression des militaires tutsis : des milliers de Hutus sont tués, notamment les instruits (professeurs, étudiants, fonctionnaires, etc.), « surtout ceux qui portent des lunettes ».
mardi 30 mai
Selon la presse internationale, plus de 50 000 Hutus auraient été massacrés en un mois.
de 1972 à 1973
Les massacres entre Hutus et Tutsis font entre 100 000 et 200 000 morts.
1975
en juin
La Société de Transports Aériens du Burundi devient Air Burundi.
1976
lundi 1er novembre
Coup d’Etat militaire. Le président tutsi Michel Micombero est renversé par le colonel Jean-Baptiste Bagaza, un Hutu ancien chef d’état-major général adjoint de l’armée burundaise. Micombero est exilé en Somalie.
mardi 9 novembre
Le colonel Bagaza devient président.
1977
mardi 26 avril
Décès à Meyrin, en Suisse, de l’ancien roi Mwanbutsa IV. Agé de 66 ans, il était monté sur le trône du Burundi en 1915 et avait été déposé par son fils Ntare V en 1966.
1979
en août
Massacres ethniques.
1980
du lundi 28 au mardi 29 avril
Sommet extraordinaire de l’OUA à Lagos : adoption du plan d’action de Lagos qui a pour objectif de créer une Communauté économique africaine d’ici l’an 2000 afin d’assurer l’intégration économique, culturelle et sociale du continent.
du lundi 9 au dimanche 15 juin
Conférence ministérielle de l’OUA en Gambie : amendement de la Charte proposant de définir trois nouvelles missions essentielles (maintien de la paix et de la sécurité, protection des droits de l’homme, règlement rapide des crises).
du mardi 1er au vendredi 4 juillet
Sommet de l’OUA à Freetown. Le Sierra-Léonais Siaka Stevens succède au Sénégalais Léopold Sédar Senghor comme président de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA).
1981
mercredi 18 novembre
Constitution.
1982
mercredi 6 octobre
La première étape de la tournée africaine du président français François Mitterrand le mène dans la capitale du Burundi, Bujumbura.
1983
samedi 16 juillet
Michel Micombero, président de 1966 à 1976, est mort en exil à Mogadiscio (Somalie). Il avait 42 ans.
mardi 18 octobre
Fondation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), qui regroupe dix pays (Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Gabon, Quinée-Equatoriale, Sao Tomé et Principe et Tchad). Son siège est à Libreville, au Gabon.
1984
lundi 10 décembre
Le président français François Mitterrand est arrivé dans la soirée à Bujumbura, en provenance de Kigali (Rwanda).
mardi 11 décembre
Ouverture du onzième Sommet franco-africain, à Bujumbura, au Burundi, en présence du président Mitterrand et de nombreux chefs d’Etat africains. Mais des absences notables sont à signaler et en particulier celle du président ivoirien Houphouët-Boigny. La situation au Tchad, les problèmes de développement et la famine qui touche de nombreux pays du continent sont au cœur des discussions. Le chef d’Etat français a réaffirmé sa détermination à ne tolérer aucune agression en Afrique.
mercredi 12 décembre
Suite et fin du sommet franco-africain à Bujumbura. Inquiets sur l’engagement français en Afrique, les chefs d’Etat du continent ont semble-t-il été rassurés par les propos de François Mitterrand. Ce dernier a confirmé que la France s’opposerait à toute agression contre l’un de ses partenaires.
1985
lundi 12 août
Annonce de l’arrestation de seize prêtres ayant célébré la messe en semaine, ce qui est interdit par la législation sur les cultes.
mercredi 21 août
Treize des seize prêtres arrêtés le 12 août ont été libérés.
1986
en juin
Programme d'ajustement structurel signé avec le FMI.
de 1986 à 1987
Expulsions de missionnaires.
1987
lundi 12 août
Clôture à Nairobi (Kenya) des quatrièmes Jeux africains. L’Egypte termine première nation avec soixante-treize médailles dont trente-et-une en or. Suivent sur le podium la Tunisie et le Nigeria. Les sportifs burundais sont 21e avec une médaille de bronze.
jeudi 3 septembre
Coup d’Etat militaire : alors qu’il assistait au sommet de la francophonie à Québec, le président-colonel Jean-Baptiste Bagaza est renversé par le major Pierre Buyoya. Bagaza dirigeait le Burundi depuis onze ans. Suspension de la Constitution et libéralisation religieuse.
samedi 5 septembre
Formation d’un comité militaire de salut national.
lundi 7 septembre
Libération de 200 prisonniers politiques. 40 000 personnes ont manifesté pour apporter leur soutien au nouveau régime.
1988
dimanche 14 août
Reprise des affrontements meurtriers entre Tutsis minoritaires (14 % de la population) et Hutus très majoritaires (85 %). Des villageois hutus, convaincus d'une menace d'extermination proche, ont commencé à assassiner des paysans tutsis à N’Tega, dans le nord du pays.
mardi 16 août
La tuerie de N’Tega entraîne l’intervention de l’armée, à majorité tutsie. C’est au tour des Hutus d’être victimes des massacres.
dimanche 21 août
Les massacres ont pris fin au Burundi. On estime le nombre de morts à 10 000, dont un grand nombre de femmes et d’enfants. Une partie de la population (56 000 individus en majorité hutus) se sont réfugiés au Rwanda. Le major Buyoya met en cause l’action de « meneurs venus de l'étranger » pour déstabiliser le pays et provoquer la guerre civile.
jeudi 25 août
Le président Buyoya reconnaît que les opérations de rétablissement de l’ordre menées par l'armée ont été « forcément meurtrières ». Le chef de l’Etat refuse toute enquête internationale et dénonce la campagne de « désinformation ».
mercredi 19 octobre
Afin d’apaiser les tensions ethniques, Adrien Sibomana, un Hutu de l’Uprona, est nommé Premier ministre et ministre du Plan par le président tutsi Buyoya. Les douze ministres hutus deviennent majoritaires au gouvernement (qui compte vingt-deux membres). Les Tutsis sont minoritaires dans le cabinet mais conservent plusieurs portefeuilles stratégiques. Premier chef du gouvernement burundais à être hutu depuis 1973, Sibomana était jusque-là gouverneur de la province de Muramvya.
1989
Retour au Burundi de la majorité des Hutus qui s’étaient réfugiés au Rwanda après les massacres d’août 1988. Un millier d’entre eux restent dans ce pays.
1990
du mercredi 5 au jeudi 6 septembre
Visite du pape Jean-Paul II.
1991
en janvier
Charte de l'unité nationale. Dissolution du Comité militaire de salut national.
mardi 5 février
Référendum sur la charte de l'unité nationale instituant le multipartisme : la charte est approuvée à 89 %.
en novembre
Violents combats entre l'armée (tutsis) et le parti Palipe Hutu : 1 000 à 3 000 morts.
1992
lundi 9 mars
Référendum approuvant par 90 % de oui la nouvelle Constitution qui instaure le multipartisme.
samedi 4 avril
Le nouveau gouvernement est majoritairement hutu.
samedi 11 avril
Les rebelles hutus attaquent un camp militaire, dans la province de Cibitoke. Ce raid coûte la vie à trente-deux personnes.
1993
en janvier
Premières élections pluralistes.
mardi 1er juin
Première élection présidentielle pluraliste depuis l’indépendance du pays : à la surprise générale, le Hutu Melchior Ndadaye, quarante ans, est élu avec près de 65 % des suffrages. Le chef du Front pour la démocratie au Burundi l’a emporté sur le président sortant, Pierre Buyoya, d'origine tutsie.
mercredi 2 ou lundi 28 juin
Elections législatives qui voient la victoire du parti hutu du président Ndadaye.
jeudi 10 juillet
Le Hutu Melchior Ndadaye remplace le Tutsi Pierre Buyoya comme président, tandis que la Tutsie Sylvie Kinigi (Uprona) succède au Hutu Adrien Sibomana (Uprona) comme Premier ministre.
jeudi 21 octobre
Coup d'Etat mené par des militaires tutsis : le premier président hutu du Burundi, Melchior Ndadaye, est renversé et assassiné avec quatre hauts responsables. Il avait quarante ans. Le Tutsi François Ngeze devient président du Comité de sûreté public (chef de l’Etat).
fin octobre
Les violences entre les ethnies hutus et tutsis ensanglantent le pays ; près de 600 000 personnes, essentiellement des Hutus, se réfugient dans les pays voisins (Rwanda, Tanzanie et Zaïre). Le Premier ministre, Sylvie Kinigi, parvient progressivement à reprendre la situation en main, depuis l'ambassade de France, où elle s'est réfugiée.
1994
jeudi 13 janvier
Le Hutu Cyprien Ntaryamira est élu président du Burundi. Il succède à Melchior Ndadaye, un Hutu également assassiné lors du coup d’Etat du 21 octobre 1993.
samedi 22 janvier
L'investiture du nouveau président Cyprien Ntaryamira, qui devait avoir lieu ce jour, a été reportée dans l'attente d'une décision de la Cour constitutionnelle, qui doit se prononcer sur la légalité de l'élection.
samedi 5 février
Cyprien Ntaryamira entre en fonction comme nouveau président de la République du Burundi.
lundi 7 février
Le Tutsi Anatole Kanyenkiko (Uprona) succède à la Tutsie Sylvie Kinigi (Uprona) comme Premier ministre.
mercredi 23 mars
De violents affrontements dans les faubourgs de Bujumbura, entre l'armée (à majorité tutsie) et la population (hutue), ont fait des dizaines de milliers de morts.
mercredi 6 avril
Le président Cyprien Ntaryamira (Hutu) a été tué dans un attentat en même temps que son homologue rwandais Juvenal Habyarimana. Alors qu’ils revenaient d’une réunion à Dar-es-Sallam (Tanzanie), leur a été abattu par des tirs de roquettes au-dessus de l'aérodrome de Kigali, la capitale rwandaise. Tandis qu’un génocide éclate au Rwanda, Sylvestre Ntibantunganya assure l'intérim de la présidence de la République au Burundi.
mercredi 27 juillet
De violents affrontements entre Hutus et Tutsis se déroulent dans la ville et la région de Mbuye, dans le nord-ouest du pays.
jeudi 11 août
Un attentat à la grenade sur le marché central de Bujumbura fait plusieurs morts. La lutte pour le pouvoir entre le gouvernement hutu et l'opposition tutsie s'intensifie.
mardi 13 septembre
Malgré la signature d'un accord sur le partage du pouvoir entre l'opposition tutsie et la majorité hutue, des combats opposent militaires (appartenant en majorité à l'ethnie tutsie) et civils hutus à Bujumbura.
samedi 17 septembre
Neuf des treize partis politiques signent un accord sur le mode de désignation d'un nouveau président.
vendredi 30 septembre
Sylvestre Ntibantunganya (Hutu), qui assurait l'intérim de la présidence depuis le 6 avril, a été élu président de la République par l'Assemblée nationale. Il forme un gouvernement avec Anatole Kanyenkiko (Tutsi).
jeudi 1er décembre
L'élection d'un Hutu, Jean Minani, à la présidence de l'Assemblée nationale ravive les tensions ethniques.
mercredi 28 décembre
Le président Sylvestre Ntibantunganya décide que Jean Minani occupera d'autres fonctions.
Le Burundi des origines à 1994 |