1980
du lundi 28 au mardi 29 avril
Sommet extraordinaire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) à Lagos : adoption du plan d’action de Lagos qui a pour objectif de créer une Communauté économique africaine d’ici l’an 2000 afin d’assurer l’intégration économique, culturelle et sociale du continent.
dimanche 11 mai
Poursuivant sa tournée africaine, le pape est arrivé en Haute-Volta [Burkina-Faso]. Chaleureusement accueilli, Jean-Paul II a lancé un appel au monde entier pour venir en aide aux pays du Sahel, dramatiquement touché par la sécheresse depuis plusieurs années. Enfin d’après-midi, il a quitté Ouagadougou pour la Côte-d’Ivoire.
du lundi 9 au dimanche 15 juin
Conférence ministérielle de l’OUA en Gambie : amendement de la Charte proposant de définir trois nouvelles missions essentielles (maintien de la paix et de la sécurité, protection des droits de l’homme, règlement rapide des crises).
du mardi 1er au vendredi 4 juillet
Sommet de l’OUA à Freetown. Le Sierra-Léonais Siaka Stevens succède au Sénégalais Léopold Sédar Senghor comme président de l’Organisation de l’Unité africaine.
à l’automne
Le Syndicat des enseignants lance un grand mouvement de grève. Pendant deux mois plusieurs secteurs économiques du pays sont paralysés.
mardi 25 novembre
Coup d’Etat militaire non sanglant mené par un ancien ministre des Affaires étrangères (1974-1976), le colonel Saye Zerbo (un musulman de l’ethnie Samo) : le président Lamizana, au pouvoir depuis quatorze ans, et le Premier ministre Conombo (nommé en 1978) sont renversés et remplacés par le Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN). La Constitution de 1977 est suspendue. Suppression du tripartisme et des droits syndicaux.
1981
dimanche 22 février
Ouverture à Ouagadougou du septième Festival panfricain du cinéma.
dimanche 1er mars
Clôture de la septième édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou : le film Djeli, de l’Ivoirien Fadika Kramo-Lanciné, a obtenu le Grand Prix (Etalon de Yennenga). Le film Poko, d’Idrissa Ouedraogo, a reçu le prix du meilleur court métrage.
mercredi 4 mars
Coopération renforcée avec la France : le secrétaire d’Etat français aux Affaires étrangères Olivier Stirn effectue une visite à Ouagadougou.
mardi 8 septembre
Le capitaine Thomas Sankara est nommé secrétaire d’Etat à l’Information.
1982
mercredi 21 avril
Dénonçant une dérive du régime contre les travailleurs, le capitaine Sankara démissionne de ses fonctions de secrétaire d’Etat à l’Information. « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple! », a-t-il déclaré.
dimanche 7 novembre
Coup d’Etat militaire : le colonel Saye Zerbo est évincé par des sous-officiers. Les combats ont fait six morts et trente blessés. Les nouveaux maîtres du pays forment un Conseil de salut du peuple (CSP).
mardi 9 novembre
Les putschistes, divisés entre radicaux de gauche et conservateurs, parviennent à s’entendre sur un candidat de compromis : le commandant Jean-Baptiste Ouédraogo (médecin de formation) est nommé à la tête du Conseil du salut du peuple (chef de l’Etat). Il est rapidement considéré par les éléments pro-libyens (Sankara) comme trop proche de la France
dimanche 21 novembre
Jean-Baptiste Ouédraogo a déclaré que le Conseil de salut du peuple rétablira un régime civil et constitutionnel dans les deux ans.
vendredi 26 novembre
Le commandant Ouédraogo prend en charge le ministère de la Défense nationale et des Vétérans.
mercredi 8 décembre
Décès à Ouagadougou du Moro Naba Kougri, l’empereur des Mossi, à l’âge de cinquante-deux ans. Son fils Naba Baongo II lui succède.
1983
mardi 11 janvier
Afin de contrebalancer le pouvoir du commandant Ouédraogo, le Conseil du salut du peuple (CSP) nomme comme Premier ministre le capitaine Thomas Sankara, un pro-Libyen.
samedi 5 février
Ouverture à Ouagadougou du huitième Festival Panafricain du cinéma.
dimanche 13 février
Au huitième Festival de Ouagadougou, le grand prix est décerné au film malien de Souleymane Cissé, Finyé (« le Vent »). Un prix spécial est attribué au cinéaste Gaston Kaboré pour Wend Kuni (« le Don de Dieu »).
lundi 28 février
Découverte d’un complot militaire visant à massacrer les membres du Conseil de salut du peuple et restaurer le régime de Saye Zerbo. Plusieurs officiers et fonctionnaires sont arrêtés.
samedi 26 mars
Jean-Baptiste Ouédraogo et Thomas Sankara tiennent un meeting commun à Ouagadougou. Les différences fondamentales entre les deux hommes apparaissent au grand jour. Le discours modéré du chef de l’Etat a été bien moins applaudi que les propos plus radicaux du Premier ministre.
du mercredi 20 au mardi 26 avril
Le Premier ministre Sankara, accompagné de plusieurs ministres, effectue une tournée des capitales de trois pays voisins de la Haute-Volta : Lomé au Togo, Accra au Ghana et Niamey au Niger.
samedi 14 mai
Réunion du Conseil de salut du peuple à Bobo-Dioulasso. Thomas Sankara a prononcé un long discours devant la foule, mais en l’absence du numéro un du régime, Ouédraogo.
dimanche 15 mai
Le commandant Ouédraogo s’est entretenu avec Guy Penne, conseiller des affaires africaines du président français François Mitterrand.
lundi 16 mai
Ouédraogo effectue une purge au sein de son gouvernement, d’où sont exclus tous les éléments pro-libyens et anti-français.
mardi 17 mai
Le Premier ministre Thomas Sankara est limogé, arrêté et placé en résidence surveillée. D’autres officiers importants (comme les capitaines Henri Zongo et Jean-Baptiste Lingani) sont également interpellés. Le Conseil de salut du peuple est dissous. Lors d’une nouvelle rencontre, Guy Penne promet à Ouédraogo une aide financière importante de la France.
? mai
De grandes manifestations sont organisées à Ouagadougou en soutien à Thomas Sankara. La position de Ouédraogo est fragilisée.
Ayant réussi à échapper à la capture, l’officier Blaise Compaoré se réfugie dans l’ancienne garnison de Sankara à Pô, d’où il anime la résistance à Ouédraogo.
vendredi 27 mai
Dans un discours, le commandant Ouédraogo promet un retour rapide au pouvoir civil et la libération des prisonniers politiques. Il annonce la rédaction d’une nouvelle Constitution dans les six mois et l’organisation d’élections auxquelles il ne prendra pas part.
lundi 30 mai
Sankara est relâché.
en mai
L’ancien chef de l’Etat Saye Zerbo, au pouvoir de 1980 à 1982, est condamné à quinze ans de prison à l’issue d’un procès expéditif (libéré en août 1985).
samedi 4 juin
Plusieurs ministres favorables à Thomas Sankara sont limogés.
jeudi 4 août
Coup d’Etat pro-libyen dans la soirée en Haute-Volta : trois mois après avoir été limogé de ses fonctions de Premier ministre, le jeune capitaine progressiste Thomas Sankara (33 ans) renverse le gouvernement du commandant Ouédraogo avec l’aide du colonel Kadhafi (Libye). Reçu à 19 h par Ouédraogo, Sankara avait accepté la démission du chef de l’Etat « afin de faciliter la mise en en place d’un gouvernement de transition ». Mais n’ayant pas été prévenus de la nouvelle situation, les parachutistes du camp de Pô sont intervenus à Ouagadougou vers 21 h sous les ordres de Blaise Compaoré. Les combats ont été brefs : la garde présidentielle a échangé quelques coups de feu avant de se rendre. On déplore cinq morts et une quinzaine de blessés, dont six Français. Refusant de partir en exil, Ouédraogo est fait prisonnier (il sera incarcéré à Pô).
lundi 8 août
Plusieurs avions libyens se sont posés depuis deux jours sur l’aéroport de Ouadagougou. Les appareils auraient débarqué des armes.
nuit du mardi 9 au mercredi 10 août
Des fusillades et des tirs d’armes lourdes ont été entendus dans Ouagadougou.
mercredi 10 août
Cinq jours après le coup d’Etat du capitaine Sankara, trois cents touristes français sont toujours bloqués à Ouagadougou. L’aéroport de la ville et les frontières du pays restent fermés.
mardi 23 août
Ouédraogo est officiellement démis de ses fonctions de ministre de la Défense nationale. Il est remplacé par Jean-Baptiste Boukary Lingani.
jeudi 25 août
Le commandant Ouédraogo est chassé de l’armée.
dimanche 2 octobre
La radio diffuse le Discours d’orientation politique de Thomas Sankara.
mardi 15 novembre
Arrestation des dirigeants de l’ancien régime.
dans l’année
L’ancien chef de l’Etat (1959-1966) Maurice Yameogo retrouve ses droits civiques.
1984
mardi 3 janvier
Accusé d’avoir mal géré 400 millions de francs CFA de fonds spéciaux, l’ancien président Aboubacar Sangoulé Lamizana, est jugé par un Tribunal populaire de la révolution. Il est acquitté à la suite de plusieurs témoignages plaidant en sa faveur. Lamizana avait renversé par un coup d’Etat militaire en 1980.
mercredi 11 janvier
Le Rallye Paris-Dakar s’arrête à Ouagadougou.
jeudi 12 janvier
La dixième étape du jour du Rallye Paris-Dakar, entre Ouagadougou et Kampti, a été endeuillée par la mort de deux spectateurs, fauchés par un véhicule. Hubert Auriol a remporté l’étape dans la catégorie moto et l’équipage Trossat/Briavoine en auto.
dimanche 4 mars
La République de Haute-Volta [aujourd’hui Burkina-Faso] reconnaît à son tour la République arabe sahraouie démocratique : la RASD obtient désormais le soutien d’une nette majorité de pays membres de l’OUA (28 sur 51).
jeudi 3 mai
L’ancien président (1980-1982) Saye Zerbo est condamné à quinze ans de détention, dont sept avec sursis.
dimanche 27 mai
Tentative de coup d’Etat à Ouagadougou.
lundi 28 mai
Echec du putsch. Plusieurs mutins sont arrêtés.
lundi 11 juin
Sept conjurés ayant pris part à la tentative de coup d’Etat du 27 mai sont exécutés. Une première depuis l’indépendance en 1960. Les relations avec la France se tendent.
samedi 4 août
A l’occasion des cérémonies marquant le premier anniversaire de la révolution conduite par le président Sankara, la Haute-Volta change officiellement de nom pour devenir la République Démocratique Populaire du Burkina (« patrie des hommes intègres »)-Faso (« terre de nos ancêtres »). Il est également décidé un changement de drapeau national.
jeudi 9 août
Nationalisation du sol et du sous-sol burkinabé.
dimanche 19 août
Dissolution du gouvernement ; quatorze ministres, membres de la LIPAD, sur dix-huit, sont nommés chefs de chantiers.
mardi 25 septembre
Le président du Burkina-Baso, Thomas Sankara, dit le « Che Guevara africain », effectue une visite à Cuba.
lundi 1er octobre
Thomas Sankara a quitté Cuba.
1985
vendredi 1er mars
Le grand prix du neuvième Festival du film de Ouagadougou est décerné à Histoire d’une rencontre, du réalisateur algérien Brahim Tsaki.
samedi 23 mars
Créée en 1965 afin de regrouper plusieurs Etats africains, essentiellement francophones, l’Organisation commune africaine et malgache (OCAM) est officiellement dissoute en dépit des tentatives du président ivoirien Félix Houphouët-Boigny pour la sauver. Dans les années 1970, plusieurs pays s’en étaient retirés (le Cameroun, les deux Congo, le Gabon et Madagascar).
en avril
Le Conseil national de la Révolution lance les « trois luttes » : fin des coupes de bois abusives et campagne de sensibilisation concernant l'utilisation du gaz, fin des feux de brousse et fin de la divagation des animaux.
mardi 6 août
Mesures de clémence prises par Sankara en faveur de ses prédécesseurs : les officiers et anciens chefs d’Etat Saye Zerbo et Jean-Baptiste Ouédraogo sont libérés.
mardi 13 août
Deuxième annonce d’une dissolution du gouvernement. Le chef de l’Etat Thomas Sankara a mis en cause le fonctionnement de certains Comités de défense révolutionnaire (CDR), bases mêmes du régime.
en août
Condamné à quinze ans de prison en mai 1984, l’ancien chef de l’Etat Saye Zerbo est libéré. Il avait dirigé le pays de 1980 à son renversement en 1982.
samedi 14 décembre
Début de la « Guerre de la Bande d’Agacher » (ou « guerre de Noël ») : ce conflit a été déclenchée par l’entrée d’agents recenseurs burkinabés dans ce territoire semi-désertique long de cent soixante kilomètres de long (pour trente km de large) et revendiqué par le Mali.
mercredi 25 décembre
Le gouvernement de Bamako annonce dans la soirée avoir lancé une offensive dans la Bande d’Agacher : l’armée malienne (7 600 soldats) a lancé plusieurs attaques terrestres surprises contre des postes frontières burkinabés. Les premiers bilans font état d’une dizaine de morts. Le Burkina-Faso ordonne une « mobilisation générale : 4 600 hommes sont aussitôt acheminés dans la région pour mener des contre-attaques.
jeudi 26 décembre
Au moins vingt personnes auraient été tuées depuis le début des combats à la frontière burkinabo-malienne. Ouagadougou affirme avoir bombardé une ville du Mali située à quarante kilomètres de la frontière.
? décembre
Les forces aériennes maliennes bombardent le marché de Ouahigouya, tuant de nombreux civils.
dimanche 29 décembre
La guerre se poursuit entre le Burkina-Faso et le Mali. Ouagadougou a accepté un cessez-le-feu promu par le Nigeria et la Libye mais Bamako l’a refusé. Des négociations sont en cours à Abidjan.
lundi 30 décembre
Une trêve entre le Mali et le Burkina-Faso est signée sous l’égide de l’ANAD, mettant fin à la « guerre de Noël ». On estime le nombre de pertes à 141 morts et 257 blessés côté burkinabé et 38 tués et 17 blessés dans le camp malien.
1986
vendredi 17 janvier
La ville ivoirienne de Yamoussoukro accueille les négociations de paix entre le Mali et le Burkina-Faso sous l’égide de l’ANAD : les présidents des deux pays acceptent de retirer leurs troupes aux positions qu’elles occupaient avant la « guerre de Noël ».
mardi 4 février
Le président du Burkina-Faso, le capitaine Thomas Sankara, est arrivé à Paris pour une visite officielle de vingt-quatre heures en France.
mercredi 5 février
Le président Mitterrand s’est entretenu avec son homologue burkinabé, Thomas Sankara.
en février
Le Mali et le Burkina-Faso échangent leurs prisonniers de guerre.
dimanche 25 mai
De grandes fêtes sportives se sont déroulées dans plus de 260 villes de soixante-quinze pays en faveur du mouvement international Sport Aid, organisé par le chanteur irlandais Bob Geldof et l’Unicef. Le but était de récolter des fonds contre la famine en Afrique. Ils étaient des milliers à courir dans les rues de Ouagadougou.
en juin
Rétablissement des relations diplomatiques entre le Mali et le Burkina-Faso.
vendredi 29 août
Formation d’un nouveau gouvernement.
mercredi 8 octobre
Le président du Burkina-Faso, le capitaine Thomas Sankara, a effectué sa première visite officielle en Union soviétique. Il a été reçu à Moscou par Mikhaïl Gorbatchev.
lundi 17 novembre
François Mitterrand a quitté le Mali pour le Burkina-Faso, où il doit effectuer un voyage officiel de quarante-huit heures. Le chef d’Etat français a été chaleureusement accueilli à Ouagadougou par le capitaine Thomas Sankara. C’est la première fois qu’un président de la République française rend dans ce pays depuis 1972.
mardi 18 novembre
François Mitterrand a quitté le Burkina-Faso.
en novembre
Deuxième visite à Cuba (après celle de septembre 1984) du président du Burkina-Faso, Thomas Sankara.
lundi 22 décembre
Un an après la « guerre de Noël », la Cour internationale de justice a décidé de partager la Bande d’Agacher (3 000 km²) en se basant sur la reconnaissance par les deux parties de la frontière établie avant l'indépendance par l'administration française, Le territoire revendiqué par les deux Etats est divisé de façon presque égale entre le Mali (qui reçoit l’Ouest, soit 40 % de la région) et le Burkina-Faso (l’Est, 60 %). Ce jugement est accepté par Bamako et Ouagadougou.
1987
samedi 21 février
Lors de l’ouverture du dixième Festival de Ouagadougou, les scènes érotiques du film ivoirien de Désiré Ecaré, Visages de femmes, ont proqué des protestations. Le président Thomas Sankara s’est déclaré lui-même choqué par ces scènes.
samedi 28 février
Clôture du dixième Festival Panafricain du cinéma. Le Grand Prix (Etalon de Yennenga) a été attribué au film mauritanien Sarraounia de Med Hondo. Le film burkinabé Le Choix, d’Idrissa Ouedraogo, a reçu le prix du 7e art et le prix de la meilleure musique.
dimanche 8 mars
Célèbre discours à Ouagadougou du président Sankara devant des milliers de femmes à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Le chef de l’Etat a assuré que la révolution burkinabé a « établi de nouvelles relations sociales » qui ont bouleversé « les rapports d’autorité entre les hommes et les femmes ».
mercredi 29 juillet
Discours sur la dette prononcé par Thomas Sankara à l’occasion de la 25e conférence au sommet des pays membres de l’Organisation de l’unité africaine, à Addis Abeba. Le chef de l’Etat burkinabé a insisté dans la capitale éthiopienne sur la nécessité d'un refus collectif des pays africains de payer leur dette. Il a déclaré que son pays ne remboursera pas ses créanciers : « la dette ne peut pas être remboursée parce que si nous ne payons pas, nos bailleurs de fond ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre, si nous payons, c'est nous qui allons mourir. Soyons en sûrs également. ».
jeudi 15 octobre
Coup d’Etat dans la soirée à Ouagadougou (« Jeudi noir ») : le capitaine Blaise Compaoré a renversé le chef de l’Etat, son ami le capitaine Thomas Sankara. Les combats ont fait une centaine de morts, dont cinquante dans l’attaque du palais présidentielle. Parmi les victimes figure le président. Thomas Sankara avait trente-sept ans. Plus enclin à soutenir les intérêts de la France et de la Côte-d’Ivoire, Compaoré devient le nouveau maître du Burkina-Faso.
nuit du jeudi 15 au vendredi 16 octobre
La dépouille de Thomas Sankara a été enterrée en secret à une dizaine de kilomètres de Ouadagougou.
vendredi 23 octobre
Interrogé par la télévision française, le nouvel homme fort du Burkina-Faso, le capitaine Blaise Compaoré, a défini les objectifs de son régime : il faut revenir aux engagements du début de la révolution a-t-il déclaré. Tentant de se disculper d’avoir joué un rôle dans la mort de Thomas Sankara, il assure qu’au moment des tirs mortels, il se trouvait chez lui, malade… Il regrette d’avoir « perdu son ami » Thomas Sankara et que celui-ci ait pensé « à le liquider ».
lundi 26 octobre
La troisième région militaire, dirigée par le capitaine Boukary Kaboré, est entrée en dissidence ouverte contre le nouveau régime. Quatre cents soldats se sont retranchés dans leur camp.
mercredi 28 octobre
Les forces armées fidèles à Blaise Compaoré ont repris Koudougou, une ville située à cent kilomètres à l’ouest de Ouagadougou et contrôlée par le capitaine Kaboré. Ce dernier, surnommé « le Lion » aurait pris la fuite dans la brousse avec une dizaine de fidèles.
1988
en juillet
Politique de « rectification révolutionnaire » : suppression progressive des fermes d'Etat ; les comités de défense de la Révolution (créés par Thomas Sankara) sont transformés en Comités révolutionnaires.
1989
samedi 25 février
Ouverture du onzième Festival Panafricain du cinéma de Ouagadougou.
samedi 4 mars
Clôture du onzième Festival Panafricain du cinéma de Ouagadougou : le Grand Prix (Etalon de Yennenga) a été décerné au film ghanéen Heritage Africa de Kwaw Ansah. Le film burkinabé Yaaba, d’Idrissa Ouedraogo, a reçu le prix de la meilleure musique et le prix du public. Zan Boko de Gaston Kaboré a obtenu le prix du meilleur scénario.
samedi 15 avril
Blaise Compaoré fonde l’Organisation pour la démocratie populaire/mouvement du travail (ODP-MT), de tendance marxiste-léniniste.
lundi 18 septembre
Le commandant Jean-Baptiste Lingani, ministre de la Défense, et le capitaine Henri Zongo, ministre de la Promotion économique, ont profité de la visite en Chine du président Compaoré pour mener un coup d’Etat, qui a finalement échoué. Le chef de l’Etat profite de cette tentative de putsch pour éliminer les derniers chefs historiques de la révolution burkinabé : les deux hommes sont sommairement exécutés sans procès.
jeudi 21 septembre
Prosper Vokouma succède à Issou Go comme ministre des Affaires étrangères.
lundi 25 décembre
Une nouvelle tentative de coup d'Etat est déjouée.
du lundi 28 au mardi 29 avril
Sommet extraordinaire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) à Lagos : adoption du plan d’action de Lagos qui a pour objectif de créer une Communauté économique africaine d’ici l’an 2000 afin d’assurer l’intégration économique, culturelle et sociale du continent.
dimanche 11 mai
Poursuivant sa tournée africaine, le pape est arrivé en Haute-Volta [Burkina-Faso]. Chaleureusement accueilli, Jean-Paul II a lancé un appel au monde entier pour venir en aide aux pays du Sahel, dramatiquement touché par la sécheresse depuis plusieurs années. Enfin d’après-midi, il a quitté Ouagadougou pour la Côte-d’Ivoire.
du lundi 9 au dimanche 15 juin
Conférence ministérielle de l’OUA en Gambie : amendement de la Charte proposant de définir trois nouvelles missions essentielles (maintien de la paix et de la sécurité, protection des droits de l’homme, règlement rapide des crises).
du mardi 1er au vendredi 4 juillet
Sommet de l’OUA à Freetown. Le Sierra-Léonais Siaka Stevens succède au Sénégalais Léopold Sédar Senghor comme président de l’Organisation de l’Unité africaine.
à l’automne
Le Syndicat des enseignants lance un grand mouvement de grève. Pendant deux mois plusieurs secteurs économiques du pays sont paralysés.
mardi 25 novembre
Coup d’Etat militaire non sanglant mené par un ancien ministre des Affaires étrangères (1974-1976), le colonel Saye Zerbo (un musulman de l’ethnie Samo) : le président Lamizana, au pouvoir depuis quatorze ans, et le Premier ministre Conombo (nommé en 1978) sont renversés et remplacés par le Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN). La Constitution de 1977 est suspendue. Suppression du tripartisme et des droits syndicaux.
1981
dimanche 22 février
Ouverture à Ouagadougou du septième Festival panfricain du cinéma.
dimanche 1er mars
Clôture de la septième édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou : le film Djeli, de l’Ivoirien Fadika Kramo-Lanciné, a obtenu le Grand Prix (Etalon de Yennenga). Le film Poko, d’Idrissa Ouedraogo, a reçu le prix du meilleur court métrage.
mercredi 4 mars
Coopération renforcée avec la France : le secrétaire d’Etat français aux Affaires étrangères Olivier Stirn effectue une visite à Ouagadougou.
mardi 8 septembre
Le capitaine Thomas Sankara est nommé secrétaire d’Etat à l’Information.
1982
mercredi 21 avril
Dénonçant une dérive du régime contre les travailleurs, le capitaine Sankara démissionne de ses fonctions de secrétaire d’Etat à l’Information. « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple! », a-t-il déclaré.
dimanche 7 novembre
Coup d’Etat militaire : le colonel Saye Zerbo est évincé par des sous-officiers. Les combats ont fait six morts et trente blessés. Les nouveaux maîtres du pays forment un Conseil de salut du peuple (CSP).
mardi 9 novembre
Les putschistes, divisés entre radicaux de gauche et conservateurs, parviennent à s’entendre sur un candidat de compromis : le commandant Jean-Baptiste Ouédraogo (médecin de formation) est nommé à la tête du Conseil du salut du peuple (chef de l’Etat). Il est rapidement considéré par les éléments pro-libyens (Sankara) comme trop proche de la France
dimanche 21 novembre
Jean-Baptiste Ouédraogo a déclaré que le Conseil de salut du peuple rétablira un régime civil et constitutionnel dans les deux ans.
vendredi 26 novembre
Le commandant Ouédraogo prend en charge le ministère de la Défense nationale et des Vétérans.
mercredi 8 décembre
Décès à Ouagadougou du Moro Naba Kougri, l’empereur des Mossi, à l’âge de cinquante-deux ans. Son fils Naba Baongo II lui succède.
1983
mardi 11 janvier
Afin de contrebalancer le pouvoir du commandant Ouédraogo, le Conseil du salut du peuple (CSP) nomme comme Premier ministre le capitaine Thomas Sankara, un pro-Libyen.
samedi 5 février
Ouverture à Ouagadougou du huitième Festival Panafricain du cinéma.
dimanche 13 février
Au huitième Festival de Ouagadougou, le grand prix est décerné au film malien de Souleymane Cissé, Finyé (« le Vent »). Un prix spécial est attribué au cinéaste Gaston Kaboré pour Wend Kuni (« le Don de Dieu »).
lundi 28 février
Découverte d’un complot militaire visant à massacrer les membres du Conseil de salut du peuple et restaurer le régime de Saye Zerbo. Plusieurs officiers et fonctionnaires sont arrêtés.
samedi 26 mars
Jean-Baptiste Ouédraogo et Thomas Sankara tiennent un meeting commun à Ouagadougou. Les différences fondamentales entre les deux hommes apparaissent au grand jour. Le discours modéré du chef de l’Etat a été bien moins applaudi que les propos plus radicaux du Premier ministre.
du mercredi 20 au mardi 26 avril
Le Premier ministre Sankara, accompagné de plusieurs ministres, effectue une tournée des capitales de trois pays voisins de la Haute-Volta : Lomé au Togo, Accra au Ghana et Niamey au Niger.
samedi 14 mai
Réunion du Conseil de salut du peuple à Bobo-Dioulasso. Thomas Sankara a prononcé un long discours devant la foule, mais en l’absence du numéro un du régime, Ouédraogo.
dimanche 15 mai
Le commandant Ouédraogo s’est entretenu avec Guy Penne, conseiller des affaires africaines du président français François Mitterrand.
lundi 16 mai
Ouédraogo effectue une purge au sein de son gouvernement, d’où sont exclus tous les éléments pro-libyens et anti-français.
mardi 17 mai
Le Premier ministre Thomas Sankara est limogé, arrêté et placé en résidence surveillée. D’autres officiers importants (comme les capitaines Henri Zongo et Jean-Baptiste Lingani) sont également interpellés. Le Conseil de salut du peuple est dissous. Lors d’une nouvelle rencontre, Guy Penne promet à Ouédraogo une aide financière importante de la France.
? mai
De grandes manifestations sont organisées à Ouagadougou en soutien à Thomas Sankara. La position de Ouédraogo est fragilisée.
Ayant réussi à échapper à la capture, l’officier Blaise Compaoré se réfugie dans l’ancienne garnison de Sankara à Pô, d’où il anime la résistance à Ouédraogo.
vendredi 27 mai
Dans un discours, le commandant Ouédraogo promet un retour rapide au pouvoir civil et la libération des prisonniers politiques. Il annonce la rédaction d’une nouvelle Constitution dans les six mois et l’organisation d’élections auxquelles il ne prendra pas part.
lundi 30 mai
Sankara est relâché.
en mai
L’ancien chef de l’Etat Saye Zerbo, au pouvoir de 1980 à 1982, est condamné à quinze ans de prison à l’issue d’un procès expéditif (libéré en août 1985).
samedi 4 juin
Plusieurs ministres favorables à Thomas Sankara sont limogés.
jeudi 4 août
Coup d’Etat pro-libyen dans la soirée en Haute-Volta : trois mois après avoir été limogé de ses fonctions de Premier ministre, le jeune capitaine progressiste Thomas Sankara (33 ans) renverse le gouvernement du commandant Ouédraogo avec l’aide du colonel Kadhafi (Libye). Reçu à 19 h par Ouédraogo, Sankara avait accepté la démission du chef de l’Etat « afin de faciliter la mise en en place d’un gouvernement de transition ». Mais n’ayant pas été prévenus de la nouvelle situation, les parachutistes du camp de Pô sont intervenus à Ouagadougou vers 21 h sous les ordres de Blaise Compaoré. Les combats ont été brefs : la garde présidentielle a échangé quelques coups de feu avant de se rendre. On déplore cinq morts et une quinzaine de blessés, dont six Français. Refusant de partir en exil, Ouédraogo est fait prisonnier (il sera incarcéré à Pô).
lundi 8 août
Plusieurs avions libyens se sont posés depuis deux jours sur l’aéroport de Ouadagougou. Les appareils auraient débarqué des armes.
nuit du mardi 9 au mercredi 10 août
Des fusillades et des tirs d’armes lourdes ont été entendus dans Ouagadougou.
mercredi 10 août
Cinq jours après le coup d’Etat du capitaine Sankara, trois cents touristes français sont toujours bloqués à Ouagadougou. L’aéroport de la ville et les frontières du pays restent fermés.
mardi 23 août
Ouédraogo est officiellement démis de ses fonctions de ministre de la Défense nationale. Il est remplacé par Jean-Baptiste Boukary Lingani.
jeudi 25 août
Le commandant Ouédraogo est chassé de l’armée.
dimanche 2 octobre
La radio diffuse le Discours d’orientation politique de Thomas Sankara.
mardi 15 novembre
Arrestation des dirigeants de l’ancien régime.
dans l’année
L’ancien chef de l’Etat (1959-1966) Maurice Yameogo retrouve ses droits civiques.
1984
mardi 3 janvier
Accusé d’avoir mal géré 400 millions de francs CFA de fonds spéciaux, l’ancien président Aboubacar Sangoulé Lamizana, est jugé par un Tribunal populaire de la révolution. Il est acquitté à la suite de plusieurs témoignages plaidant en sa faveur. Lamizana avait renversé par un coup d’Etat militaire en 1980.
mercredi 11 janvier
Le Rallye Paris-Dakar s’arrête à Ouagadougou.
jeudi 12 janvier
La dixième étape du jour du Rallye Paris-Dakar, entre Ouagadougou et Kampti, a été endeuillée par la mort de deux spectateurs, fauchés par un véhicule. Hubert Auriol a remporté l’étape dans la catégorie moto et l’équipage Trossat/Briavoine en auto.
dimanche 4 mars
La République de Haute-Volta [aujourd’hui Burkina-Faso] reconnaît à son tour la République arabe sahraouie démocratique : la RASD obtient désormais le soutien d’une nette majorité de pays membres de l’OUA (28 sur 51).
jeudi 3 mai
L’ancien président (1980-1982) Saye Zerbo est condamné à quinze ans de détention, dont sept avec sursis.
dimanche 27 mai
Tentative de coup d’Etat à Ouagadougou.
lundi 28 mai
Echec du putsch. Plusieurs mutins sont arrêtés.
lundi 11 juin
Sept conjurés ayant pris part à la tentative de coup d’Etat du 27 mai sont exécutés. Une première depuis l’indépendance en 1960. Les relations avec la France se tendent.
samedi 4 août
A l’occasion des cérémonies marquant le premier anniversaire de la révolution conduite par le président Sankara, la Haute-Volta change officiellement de nom pour devenir la République Démocratique Populaire du Burkina (« patrie des hommes intègres »)-Faso (« terre de nos ancêtres »). Il est également décidé un changement de drapeau national.
jeudi 9 août
Nationalisation du sol et du sous-sol burkinabé.
dimanche 19 août
Dissolution du gouvernement ; quatorze ministres, membres de la LIPAD, sur dix-huit, sont nommés chefs de chantiers.
mardi 25 septembre
Le président du Burkina-Baso, Thomas Sankara, dit le « Che Guevara africain », effectue une visite à Cuba.
lundi 1er octobre
Thomas Sankara a quitté Cuba.
1985
vendredi 1er mars
Le grand prix du neuvième Festival du film de Ouagadougou est décerné à Histoire d’une rencontre, du réalisateur algérien Brahim Tsaki.
samedi 23 mars
Créée en 1965 afin de regrouper plusieurs Etats africains, essentiellement francophones, l’Organisation commune africaine et malgache (OCAM) est officiellement dissoute en dépit des tentatives du président ivoirien Félix Houphouët-Boigny pour la sauver. Dans les années 1970, plusieurs pays s’en étaient retirés (le Cameroun, les deux Congo, le Gabon et Madagascar).
en avril
Le Conseil national de la Révolution lance les « trois luttes » : fin des coupes de bois abusives et campagne de sensibilisation concernant l'utilisation du gaz, fin des feux de brousse et fin de la divagation des animaux.
mardi 6 août
Mesures de clémence prises par Sankara en faveur de ses prédécesseurs : les officiers et anciens chefs d’Etat Saye Zerbo et Jean-Baptiste Ouédraogo sont libérés.
mardi 13 août
Deuxième annonce d’une dissolution du gouvernement. Le chef de l’Etat Thomas Sankara a mis en cause le fonctionnement de certains Comités de défense révolutionnaire (CDR), bases mêmes du régime.
en août
Condamné à quinze ans de prison en mai 1984, l’ancien chef de l’Etat Saye Zerbo est libéré. Il avait dirigé le pays de 1980 à son renversement en 1982.
samedi 14 décembre
Début de la « Guerre de la Bande d’Agacher » (ou « guerre de Noël ») : ce conflit a été déclenchée par l’entrée d’agents recenseurs burkinabés dans ce territoire semi-désertique long de cent soixante kilomètres de long (pour trente km de large) et revendiqué par le Mali.
mercredi 25 décembre
Le gouvernement de Bamako annonce dans la soirée avoir lancé une offensive dans la Bande d’Agacher : l’armée malienne (7 600 soldats) a lancé plusieurs attaques terrestres surprises contre des postes frontières burkinabés. Les premiers bilans font état d’une dizaine de morts. Le Burkina-Faso ordonne une « mobilisation générale : 4 600 hommes sont aussitôt acheminés dans la région pour mener des contre-attaques.
jeudi 26 décembre
Au moins vingt personnes auraient été tuées depuis le début des combats à la frontière burkinabo-malienne. Ouagadougou affirme avoir bombardé une ville du Mali située à quarante kilomètres de la frontière.
? décembre
Les forces aériennes maliennes bombardent le marché de Ouahigouya, tuant de nombreux civils.
dimanche 29 décembre
La guerre se poursuit entre le Burkina-Faso et le Mali. Ouagadougou a accepté un cessez-le-feu promu par le Nigeria et la Libye mais Bamako l’a refusé. Des négociations sont en cours à Abidjan.
lundi 30 décembre
Une trêve entre le Mali et le Burkina-Faso est signée sous l’égide de l’ANAD, mettant fin à la « guerre de Noël ». On estime le nombre de pertes à 141 morts et 257 blessés côté burkinabé et 38 tués et 17 blessés dans le camp malien.
1986
vendredi 17 janvier
La ville ivoirienne de Yamoussoukro accueille les négociations de paix entre le Mali et le Burkina-Faso sous l’égide de l’ANAD : les présidents des deux pays acceptent de retirer leurs troupes aux positions qu’elles occupaient avant la « guerre de Noël ».
mardi 4 février
Le président du Burkina-Faso, le capitaine Thomas Sankara, est arrivé à Paris pour une visite officielle de vingt-quatre heures en France.
mercredi 5 février
Le président Mitterrand s’est entretenu avec son homologue burkinabé, Thomas Sankara.
en février
Le Mali et le Burkina-Faso échangent leurs prisonniers de guerre.
dimanche 25 mai
De grandes fêtes sportives se sont déroulées dans plus de 260 villes de soixante-quinze pays en faveur du mouvement international Sport Aid, organisé par le chanteur irlandais Bob Geldof et l’Unicef. Le but était de récolter des fonds contre la famine en Afrique. Ils étaient des milliers à courir dans les rues de Ouagadougou.
en juin
Rétablissement des relations diplomatiques entre le Mali et le Burkina-Faso.
vendredi 29 août
Formation d’un nouveau gouvernement.
mercredi 8 octobre
Le président du Burkina-Faso, le capitaine Thomas Sankara, a effectué sa première visite officielle en Union soviétique. Il a été reçu à Moscou par Mikhaïl Gorbatchev.
lundi 17 novembre
François Mitterrand a quitté le Mali pour le Burkina-Faso, où il doit effectuer un voyage officiel de quarante-huit heures. Le chef d’Etat français a été chaleureusement accueilli à Ouagadougou par le capitaine Thomas Sankara. C’est la première fois qu’un président de la République française rend dans ce pays depuis 1972.
mardi 18 novembre
François Mitterrand a quitté le Burkina-Faso.
en novembre
Deuxième visite à Cuba (après celle de septembre 1984) du président du Burkina-Faso, Thomas Sankara.
lundi 22 décembre
Un an après la « guerre de Noël », la Cour internationale de justice a décidé de partager la Bande d’Agacher (3 000 km²) en se basant sur la reconnaissance par les deux parties de la frontière établie avant l'indépendance par l'administration française, Le territoire revendiqué par les deux Etats est divisé de façon presque égale entre le Mali (qui reçoit l’Ouest, soit 40 % de la région) et le Burkina-Faso (l’Est, 60 %). Ce jugement est accepté par Bamako et Ouagadougou.
1987
samedi 21 février
Lors de l’ouverture du dixième Festival de Ouagadougou, les scènes érotiques du film ivoirien de Désiré Ecaré, Visages de femmes, ont proqué des protestations. Le président Thomas Sankara s’est déclaré lui-même choqué par ces scènes.
samedi 28 février
Clôture du dixième Festival Panafricain du cinéma. Le Grand Prix (Etalon de Yennenga) a été attribué au film mauritanien Sarraounia de Med Hondo. Le film burkinabé Le Choix, d’Idrissa Ouedraogo, a reçu le prix du 7e art et le prix de la meilleure musique.
dimanche 8 mars
Célèbre discours à Ouagadougou du président Sankara devant des milliers de femmes à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Le chef de l’Etat a assuré que la révolution burkinabé a « établi de nouvelles relations sociales » qui ont bouleversé « les rapports d’autorité entre les hommes et les femmes ».
mercredi 29 juillet
Discours sur la dette prononcé par Thomas Sankara à l’occasion de la 25e conférence au sommet des pays membres de l’Organisation de l’unité africaine, à Addis Abeba. Le chef de l’Etat burkinabé a insisté dans la capitale éthiopienne sur la nécessité d'un refus collectif des pays africains de payer leur dette. Il a déclaré que son pays ne remboursera pas ses créanciers : « la dette ne peut pas être remboursée parce que si nous ne payons pas, nos bailleurs de fond ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre, si nous payons, c'est nous qui allons mourir. Soyons en sûrs également. ».
jeudi 15 octobre
Coup d’Etat dans la soirée à Ouagadougou (« Jeudi noir ») : le capitaine Blaise Compaoré a renversé le chef de l’Etat, son ami le capitaine Thomas Sankara. Les combats ont fait une centaine de morts, dont cinquante dans l’attaque du palais présidentielle. Parmi les victimes figure le président. Thomas Sankara avait trente-sept ans. Plus enclin à soutenir les intérêts de la France et de la Côte-d’Ivoire, Compaoré devient le nouveau maître du Burkina-Faso.
nuit du jeudi 15 au vendredi 16 octobre
La dépouille de Thomas Sankara a été enterrée en secret à une dizaine de kilomètres de Ouadagougou.
vendredi 23 octobre
Interrogé par la télévision française, le nouvel homme fort du Burkina-Faso, le capitaine Blaise Compaoré, a défini les objectifs de son régime : il faut revenir aux engagements du début de la révolution a-t-il déclaré. Tentant de se disculper d’avoir joué un rôle dans la mort de Thomas Sankara, il assure qu’au moment des tirs mortels, il se trouvait chez lui, malade… Il regrette d’avoir « perdu son ami » Thomas Sankara et que celui-ci ait pensé « à le liquider ».
lundi 26 octobre
La troisième région militaire, dirigée par le capitaine Boukary Kaboré, est entrée en dissidence ouverte contre le nouveau régime. Quatre cents soldats se sont retranchés dans leur camp.
mercredi 28 octobre
Les forces armées fidèles à Blaise Compaoré ont repris Koudougou, une ville située à cent kilomètres à l’ouest de Ouagadougou et contrôlée par le capitaine Kaboré. Ce dernier, surnommé « le Lion » aurait pris la fuite dans la brousse avec une dizaine de fidèles.
1988
en juillet
Politique de « rectification révolutionnaire » : suppression progressive des fermes d'Etat ; les comités de défense de la Révolution (créés par Thomas Sankara) sont transformés en Comités révolutionnaires.
1989
samedi 25 février
Ouverture du onzième Festival Panafricain du cinéma de Ouagadougou.
samedi 4 mars
Clôture du onzième Festival Panafricain du cinéma de Ouagadougou : le Grand Prix (Etalon de Yennenga) a été décerné au film ghanéen Heritage Africa de Kwaw Ansah. Le film burkinabé Yaaba, d’Idrissa Ouedraogo, a reçu le prix de la meilleure musique et le prix du public. Zan Boko de Gaston Kaboré a obtenu le prix du meilleur scénario.
samedi 15 avril
Blaise Compaoré fonde l’Organisation pour la démocratie populaire/mouvement du travail (ODP-MT), de tendance marxiste-léniniste.
lundi 18 septembre
Le commandant Jean-Baptiste Lingani, ministre de la Défense, et le capitaine Henri Zongo, ministre de la Promotion économique, ont profité de la visite en Chine du président Compaoré pour mener un coup d’Etat, qui a finalement échoué. Le chef de l’Etat profite de cette tentative de putsch pour éliminer les derniers chefs historiques de la révolution burkinabé : les deux hommes sont sommairement exécutés sans procès.
jeudi 21 septembre
Prosper Vokouma succède à Issou Go comme ministre des Affaires étrangères.
lundi 25 décembre
Une nouvelle tentative de coup d'Etat est déjouée.