Le Mali des origines à 1899 |
vers - 6 000
Site de gravures rupestres d’Essouk (région de Kidal).
- 250
L’existence de ruines à Djenné-Djeno en fait la plus ancienne ville de l’Afrique sub-saharienne.
VIIe s.
Fondation de la cité de Gao, sur la rive gauche du Niger.
vers 750 (ou 790)
Fondation de l’empire du Ghana [Mali et Mauritanie].
VIIIe s.
Premières conversions à l'Islam.
IXe s.
Djenné est fondée.
vers 988
Le juge en chef Al-Qadi Aqib ibn Mahmud ibn Umar établit à Tombouctou l’université-madrasa de Sankoré.
vers 992
L’Empire du Ghana s’empare de la ville berbère d’Aoudaghost [aujourd’hui en Mauritanie]. Cette importante étape sur la route transsaharienne était jusque-là aux mains des Lemtuna, une tribu sanhadja.
vers 1045
Une armée lemtuna reprend la cité d’Aoudaghost à l’Empire du Ghana.
1055
Destruction d’Aoudaghost.
1076
Expédition sanglante contre l’empire du Ghana de l’émir almoravide Abu Bakr : il prend et pille la capitale, Koumbi Saleh [aujourd’hui dans la wilaya d’Hodh el-Chargui, dans le sud-est de la Mauritanie]. Les Soninkés doivent se convertir à l’islam et payer un tribut ; de nombreux noirs païens sont réduits en esclavage. Un chef sarakolé parvient à s’enfuir pour fondé plus au sud le royaume de Sosso, de la dynastie des Diarosso [aujourd’hui dans la région malienne de Koulikoro].
XIe s.
Gao devient la capitale de l’Empire songhaï.
Construction de la mosquée de Djenne-Djeno.
vers 1100
Fondation supposée de Tombouctou par les Touaregs. Situé entre deux royaumes puissants (Ghana et Gao), le site était jusque-là un point de rencontre et un lieu de campement saisonnier pour les Touaregs Maghcharen.
XIIe s.
Disparition de la grande ville de Djenné-Djeno, pour des raisons obscures.
vers 1240
L’empereur du Mali Sundjata Keïta s’empare de Koumbi Saleh et détruit la cité : disparition de l’empire du Ghana.
1260
Le royaume de Gao devient vassal de l’empire du Mali.
1285
Mort d’Aboubakari. Un esclave attaché à la famille royale, Sakoura, s'empare du pouvoir et devient le sixième mansa de l’empire du Mali.
vers 1300
La ville de Tombouctou est conquise par Sakoura, le mansa du sultanat du Mali.
1300
De retour d’un pèlerinage à La Mecque l’empereur du Mali Sakoura est assassiné par des Danakils sur la côte de Tadjourah [Djibouti]. Son corps momifié est ramené par ses compagnons. Gaou, fils de Soundiata Keïta, qui régnait au Mali durant le pèlerinage de Sakoura, lui succède.
vers 1305 (ou 1308)
Mamadou Keita succède à son père Gaou comme empereur (mansa) du Mali.
vers 1310
Aboubakri II devient le nouveau Mansa de l’empire malien. Il succède à Mamadou Keita.
vers 1312
Fin du règne d’Aboubakri II.
1325
Kirina Maghan Soudjaba bat Soumangourou, roi du Sosso, et fonde l'empire du Mali (mandingue), qui s'étend de l'Atlantique au Niger. Cet empire alimente en or l'Occident et tire profit du commerce transsaharien (sel, kola, esclaves).
1328
Achèvement de la mosquée de Djingereiber à Tombouctou.
1341
Début du règne de Mansa Souleymane sur l’empire du Mali.
1352
au printemps
Venant d’Iwâlâtân [Walata, Mauritanie], le célèbre voyageur tangérois Ibn Battûta traverse l’empire du Mali.
28 juin
Le grand voyageur arrive à Niani, la capitale de l’empire du Mali [aujourd’hui en Guinée]. Il décrit le pays comme un royaume remarquablement administré, prospère et où les routes sont sûres. Il est admis à la cour, où l’or semble couler à flot.
1353
27 février
Ibn Battûta quitte Niani monté sur un chameau.
en mars
Ibn Battûta gagne Tombouctou.
du printemps à l’été
Ibn Battûta s’embarque sur une pirogue à destination de Gao. De là, il marche vers Takeddâ [Azelik, Niger] et le territoire des berbères Bardâma.
1359
Ephémère règne du roi Kamba (ou Kassa) du Mali. Il est renversé au bout de neuf mois de guerre civile par Mari Diata II, fils de Maghan.
1374
Le roi du Mali Mari-Diata II succombe à la maladie du sommeil. Sous son pouvoir, l’empire du Mali s’est affaibli à l’intérieur par des querelles familiales et à l’extérieur par les attaques des Mossi du Yatenga et des Touaregs. Son fils Moussa II lui succède.
vers 1375
Abraham Cresques, cartographe juif de Majorque, réalise l’Atlas catalan, ou carte « de Charles V », une mappemonde qui mentionne notamment les villes africaines de Tombouctou, Mali et Gao.
1387
Fin du règne de Moussa II, mansa du Mali. Son frère Maghan II lui succède.
1389
Le mansa Maghan II du Mali est renversé par le conseiller royal Sandaki, qui refusait de céder le pouvoir.
1390
Sandaki est vaincu et tué par Mahmoud, dernier frère de Moussa II et Maghan II, qui restaure la dynastie Keita sous le nom de Mahmoud Ier (également appelé Maghan III).
vers 1400
Fin du règne du mansa Mahmoud Ier.
1413
Retour en France d’Anselme d’Isalguier, noble toulousain qui aurait vécu à Gao, après avoir épousé une princesse songhaï dénommée Salou Casaïs.
à partir de 1433
Menés par leur chef Akil, les Touareg franchissent le Niger, attaquent le royaume du Mali.
vers 1440
Début du règne de Slimane Damas, sonni du Songhaï.
1443
Le Touareg Akil s’empare de Tombouctou, d’Araouane [villes de l’actuel Mali] et de Oualata [Mauritanie].
XVe s.
Tombouctou détrône Oualata et Djenné (12 000 chameaux chargés de sel y arrivent chaque année et en repartent chargés d’or ; centre d’étude coranique) puis déclin de la puissance mandingue.
1464
Début du règne du souverain païen songhaï Sonni Ali Ber.
1468
20 janvier
Sonni Ali Ber s’empare de Tombouctou et met à sac la célèbre université islamique qui y est installée.
vers 1460
Les Songhaï mènent une expédition victorieuse contre le Kissou, au sud de Tombouctou.
1464
Sonni Ali Ber succède à Slimane Damas comme roi de Songhaï.
1468
29 ou 30 janvier
Sonni Ali Ber du Songhaï s’empare de Tombouctou avec la complicité du gouverneur de la ville : la plupart des habitants sont massacrés et les Touaregs chassés.
1470
Le voyageur florentin Beneditto Dei aurait visité Tombouctou.
1473
Le roi du Songhaï Sonni Ali Ber prend Djenné, à l’issue d’un siège qui aurait duré sept ans, sept mois et sept jours selon la légende. Le souverain est désormais maître de la boucle du Niger.
de 1473 à 1475
Sonni Ali attaque le Yatenga mossi (entre le Songhaï et le Macina, aujourd’hui Burkina-Faso), occupant le nord de ce territoire et une partie du Lolo.
1475
Après une dizaine d’années de campagnes militaires, le roi du Songhaï Sonni Ali Ber entre en triomphateur dans sa capitale de Gao.
1477
Grande expédition militaire du roi mossi du Yatenga Nasséré : il franchit le Niger et ravages les provinces orientales du Songhaï (Bagana) et le territoire du Mali.
1480
Poursuivant ses campagnes dans le nord-ouest du Mali, le roi mossi Nasséré s’empare de Oualata [Mauritanie], qui est pillée, puis conduit ses troupes vers le sud.
1483
Les Mossi, qui menaçaient les frontières occidentales de l’empire songhaï, sont vaincus par Sonni Ali Ber au sud du lac Débo. Le roi mossi doit fuir en abandonnant son butin.
seconde moitié du XVe s.
Sonni Ali Ber (Ali le Grand) édifie l’empire du Songhaï, agrandi au détriment de l’Empire du Mali.
1492
en novembre
Alors qu’il revenait d’une expédition victorieuse contre les Dogons et le royaume de Gourma (falaises de Bandiagara), l’empereur Sonni Ali Ber décède. Son fils Sonni Baro lui succède.
1493
3 mars ou 12 avril
Bataille d’Angoo : près de Gao, le chef de guerre musulman Mohammed Touré, ancien lieutenant de Sonni Ali Ber, bat et détrône le païen de Songhaï Sonni Baro et prend le titre d’Askia (empire allant de l’Atlantique à l’Aïr et aux cités haoussas de Kano et Katsina). Sa capitale est Gao. Sonni Baro se réfugie à Ayorou, au sud-est du Songhaï.
1495
Considérant son empire pacifié, Askia Mohammed part en pèlerinage à La Mecque, en confiant la régence à son frère Omar (Amar Komzago).
1497
En pèlerinage à La Mecque, Mohammed Askia se fait reconnaître comme le représentant officiel du calife abbasside d'Egypte.
1500
Mohammed Askia de Songhaï prend Zaberma, Bagana et Dandi, où le fils de Sonni Ali Ber, Sonni Baro s’était taillé un royaume.
1501
Askia Mohammed s’empare de l’empire du Mali, alors réduit à un petit territoire vassal de l’empire songhaï.
Askia Mohammed mène la guerre sainte contre le roi animiste Nasséré du pays Mossi [Burkina-Faso].
Venant du Termès, le chef peul Tenguéla, de la tribu des Yalalbé, s’installe dans le royaume de Diara.
1505
Les Songhaïs envahissent l’Empire du Mali. Askia Mohammed poursuit les Mandé de l’Ouest.
1512
Askia Mohamed achève la pacification de la région du Bakhounou, tenue par les Peuls de Tenguéla, qui est tué.
1515
L’empereur Mohammed Askia du Songhaï enlève aux Touaregs la ville d’Agadez [Niger].
1516
Pour une histoire de partage de butin, Askia Mohammed, empereur du Songhaï [Mali], se brouille avec son allié Kanta, le roi du Kebbi [Nigeria]. Pour la première fois depuis le début de son règne, Askia Mohammed doit battre en retraite.
1528
Les fils révoltés de Mohammed Askia, devenu aveugle, le chassent de sa capitale de Gao. Il meurt peu après, à l’âge de 85 ans. Son fils Askia Monzo Moussa lui succède.
1531
Askia Monzo Moussa est tué. Son cousin Mohammed II Bankan (fils d’Omar, frère de l’Askia Mohammed) lui succède sur le trône du Songhaï.
1534
Menacé par les visées du Songhaï, l’empereur du Mali fait appel au gouverneur portugais des comptoirs du golfe de Guinée, mais celui-ci n’envoie qu’une mission diplomatique à Niani [aujourd’hui village guinéen, proche de la frontière malienne].
1537
en avril
Vaincu par Kanta, Askia Mohammed II Benkan est déposé et remplacé par Askia Ismaïl.
1538
Décès de l’ancien empereur songhaï Askia Mohammed, à l’âge de 95 ans environ.
1549
Début du règne de l'Askia Daoud sur l’empire songhaï.
Askia Daoud est en relation avec le Maroc, qui obtient l’autorisation d’exploiter les salines de Teghazza.
De nombreux lettrés et savants musulmans se rendent à la cour de l’empire songhaï.
vers 1559
Décès de l’ancien empereur songhaï Askia Mohammed II Benkan, déposé en 1537.
1582
Mort de l'Askia Daoud.
de 1584 à 1585
Les Marocains enlèvent les salines de Teghazza à l’Empire de Songhaï.
1590
Début de la campagne marocaine contre l’empire malien du Songhaï. Les villes de Tombouctou et Gao sont prises et pillées.
1591
13 mars
Bataille de Tondibi : l’armée saadienne marocaine (entre 3 000 et 4 000 soldats et plusieurs canons), commandée par le renégat espagnol Djuder Pacha, met en déroute les 30 000 à 40 000 hommes songhaïs (dont 12 500 cavaliers) de l’askia Ishaq II. Les bruits et les ravages causés par les armes à feu (500 spahis) ont eu raison de la fougue des guerriers du désert. Les vassaux de l’empereur songhaï ont fui, laissant seule la garde songhaï (qui s’est entourée d’une corde et s’est laissée massacrer). Ishaq II se replie sur Gao avant de fuir plus loin (fin de l’empire malien Askia du Songhaï).
?
Les Marocains occupent et pillent la capitale malienne, Gao. Entre une et une tonne et demie d’or sont envoyés à Marrakech. L’empire songhaï transfère sa capitale à Loulami [Niger].
en octobre
Soulèvement de Tombouctou contre les Marocains : les plus illustres savants de la ville, dont Ahmed Baba, sont exilés à Marrakech.
fin XVIe s.
Gao est la plus grande ville d'Afrique occidentale (7 626 concessions, 80 000 habitants).
1621
Le sultan du Maroc délaissant la colonie marocaine de Tombouctou et de Gao, la ville de Tombouctou est pillée par les Bambaras et les Maures.
Mohammed Benkan est désigné comme askia du Songhaï par le sultan du Maroc.
1630
Les Peuls du Macina, alliés aux Bambara de Ségou, ravagent ce qui reste de l’Empire du Mali.
1642
Mohammed Benkan n’est plus askia du Songhaï.
1645
Ne pouvant plus résister aux attaques des Mandé de Ségou, des Bambaras, l’empereur du Mali abandonne sa capitale, Niani [aujourd’hui en Guinée].
fin du XVIIe s.
Fondation du royaume du Khasso [Mali, Sénégal].
du XVIIe au XIXe s.
Ségou est la capitale d'un des deux empires bambaras.
vers 1712
Le chef de « ton » Mamari Coulibaly (23 ans environ), dit « Biton », s’empare de Ségou où il fonde un royaume bambara (disparu en 1861).
1725
Les Touaregs pillent Tombouctou.
de 1741 à 1743
Une terrible famine décime la population soudanaise.
1750
La dynastie des Massassi règne sur le royaume de Kaarta, qui couvre les anciens cercles de Nioro, Nara, Yélimané et Kita.
Disparition du pachalik marocain de Tombouctou.
1755
Décès du roi bambara de Ségou Biton Coulibaly, à l’âge de 66 ans. Son fils Dinkoro Coulibaly lui succède. L’anarchie commence à s’emparer du royaume de Ségou.
1757
Le roi de Ségou Dinkoro Coulibaly est assassiné pour « cause de tyrannie » par des membres de sa garde personnelle, les « tondjons ». Son frère Ali Coulibaly lui succède.
vers 1759
Fervent musulman, le roi de Ségou Ali Coulibaly est assassiné à son tour pour avoir voulu interdire les cultes animistes et la consommation de bière de mil, le dolo. Il est remplacé par Tom Mansa (Ton-Massa Dembélé).
1760
Le roi bambara de Ségou Tom Mansa est assassiné par ses soldats.
Les Touaregs chassent les derniers Marocains de la ville de Tombouctou.
1766
Esclave affranchi, Ngolo Diarra prend le pouvoir dans le royaume bambara de Ségou, rétablissant l’ordre après une quinzaine d’années d’anarchie.
1790 ou 1792
Le roi de Ségou Ngolo Diarra meurt à Riziam [Burkina-Faso] au retour d’une expédition contre les Mossis. Son fils Monzon Diarra lui succède.
1796
21 juillet
L’explorateur écossais Mungo Park parvient à Ségou [aujourd’hui au Mali], où il est le premier Européen à recevoir le fleuve Niger.
1810
Amadou Lobbo (Sekou Amadou) proclame le Jihad.
1816
Le chef des musulmans du Macina, Amadou Hammadi Boudou, déclare le Jihad.
1818
mardi 12 mai
L’armée animiste de Da Coulibali, roi de Ségou, est mise en déroute à Noukouma par les troupes d’Amadou Hammadi Boudou qui mettent fin à la puissance bambara au Macina. Début du royaume peul du Macina.
1818 ou 1819
Fondation par Sékou Amadou de la cité d’Hamdallay, capitale du royaume peul de Macina.
1819
Sékou Amadou s’empare de Djenné.
1820
Les Bambara (royaume de Ségou), païens, se heurtent aux Peuls musulmans du Macina.
1821
Amadou Cheikhou installe sa nouvelle capitale à Handallahi.
1825
L'Empire peul du Macina conquiert Tombouctou.
1826
vendredi 18 août
Parti de Tripoli en juillet 1825, l’explorateur écossais Alexander Gordon Laing est le premier Européen à pénétrer dans Tombouctou [Mali].
mardi 26 septembre
Après un mois de séjour à Tombouctou, le voyageur écossais Alexander Laing (33 ans) est assassiné à Araouane par ses guides arabes. Il a été confondu avec un marchand d’esclaves concurrent.
dans l’année
Après la prise de Djenné, Amadou Cheikhou organise son vaste royaume qui devient un état théocratique, le Macina, étendu par son fils jusqu’à Tombouctou.
1827
Début des voyages du lettré musulman toucouleur Omar Seydou Tall (le futur El-Hadj Omar, d’abord en Afrique noire [Niger, Nigeria], puis au Caire.
1828
vendredi 14 mars
Parti de la côte de Guinée en avril 1827, l’explorateur français René Caillié arrive à Djenné. Il se fait passer pour un enfant d'Alexandrie (Egypte) enlevé par les troupes de Bonaparte et désireux de revenir chez lui.
dimanche 20 avril
Voyageant depuis un an sous la couverture d’un musulman égyptien capturé par l’armée de Bonaparte et désireux de regagner son pays, l’explorateur français René Caillié, âgé de 28 ans, est le deuxième Européen à pénétrer dans la ville sainte de Tombouctou [aujourd’hui au Mali]. Le premier, le major écossais Laing, a été assassiné deux ans plus tôt. Pour réaliser cet exploit il a du apprendre l’arabe et étudier le coran. Caillié restera deux semaines dans la ville, qui, selon ses estimations, compte 10 000 à 12 000 habitants et près de 200 écoles coraniques et plusieurs universités (de retour en France, Caillié recevra la Légion d’honneur et les 10 000 francs offerts par la Société de géographie).
dans l’année
A La Mecque, Omar Seydou Tall reçoit les titres d’El Hadj et de Calife de la confrérie soufi Tidjane pour le Soudan.
1841
Le Toucouleur musulman El Hadj Omar reçoit l’autorisation de l’almami de créer une zaouïa dans le Fouta-Djalon [Guinée].
1844 ou 1845
Décès du souverain peul Sékou Amadou. Son fils Son fils Amadou Sékou lui succède.
1845
Mansa Daoula Traoré fonde dans la région de Sikasso le royaume sénoufo de Kénédougou.
1847
El-Hadj Omar conquiert le Kaarta.
1852
Début du règne d’Amadou III, roi du Macina.
1853
mercredi 7 septembre
Parti de Tripoli en mars 1850, le voyageur allemand Heinrich Barth entre dans Tombouctou. Accueilli avec méfiance, il est protégé par le principal érudit coranique de la ville, le Kunta Sheikh Sihi Ahmad al-Baqqai.
dans l'année
Le Toucouleur musulman El Hadj Omar Tall se lance dans une guerre sainte. Il attaque ses voisins animistes et s’empare de la région aurifère du Bambouk.
1854
en mai
Après un séjour de huit mois, l’explorateur allemand Heinrich Barth quitte Tombouctou, pour rejoindre la région du lac Tchad.
dans l'année
El Hadj Oumar Tall conquiert le royaume bambara du Kaarta.
La capitale des Bambaras Massassis Nioro est occupée par El-Hadj Omar.
1856
El Hadj Omar annexe le royaume bambara du Kaarta. Il réprime sévèrement les révoltes.
1857
en avril
El Hadj Omar se dirige vers le sud-ouest et ravage le royaume du Khasso, territoire protégé par la France [à cheval entre le Mali et le Sénégal].
lundi 20 avril
El Hadj Oumar Tall entreprend le siège du fort de Médine, sur le Haut Sénégal, à douze kilomètres de Kayes. Pendant quatre mois, la ville, défendue par le mulâtre Paul Holle, 7 militaires européens, 22 soldats noirs, 36 matelots sénégalais et quelques auxiliaires autochtones, va résister aux assauts de 25 000 Toucouleurs.
samedi 18 juillet
Le siège de Médine par les Toucouleurs est levé suite à l’intervention de Louis Faidherbe. Le gouverneur français du Sénégal contraint le chef tidjaniste El Hadj Omar à battre en retraite. La France entreprend l'occupation du Mali.
1858
Regain de prospérité du commerce caravanier de Tombouctou vers Fès et Mogador, au Maroc. Une importante communauté juive s’installe dans la ville. Outre les exportations traditionnelles (ivoire, peaux, poudre d’or, esclaves, noix de kola, tissus) se développent celles de la gomme arabique et des plumes d’autruches.
1859
El Hadj Omar reprend l’offensive vers le sud-ouest en essayant de s’emparer de Malam, mais une nouvelle fois battu par les troupes françaises, il décide de porter ses efforts vers l’est.
1860
mardi 22 mai
Jihad du chef toucouleur musulman El hadj Oumar Tall : il est victorieux des Bambaras animistes de Ségou à Ngano.
du mercredi 5 au dimanche 9 septembre
Nouvelle victoire de El Hadj Omar sur les Bambaras à Woitala.
dans l’année
Décès de Mansa Daoula Traoré, fondateur et premier roi sénoufoi de Kénédougou. Son frère Daoula Traoré lui succède.
1861
mercredi 20 février
Les troupes musulmanes du chef toucouleur El Hadj Oumar Tall remportent une victoire décisive sur les Bambaras animistes de Ségou à Thio.
dimanche 10 mars
El Hadj Oumar Tall entre dans Ségou, où il fait mettre à mort le roi Ali Diara : disparition du royaume bambara de Ségou, fondé 150 ans auparavant. Les Bambaras poursuivent tout de même la guérilla contre les musulmans (jusqu’à la colonisation française).
1862
dimanche 16 mars
El-Hadj Omar s’empare de Hamdallaye. La ville est rasée et une forteresse construite à la place. Le roi du Macina Amadou III fait alliance avec le roi de Ségou pour résister à El Hadj Omar.
du jeudi 15 au vendredi 16 mai
Les souverains du Macina et de Ségou sont vaincus par El-Hadj Omar. Le royaume peul du Macina est annexé à l’empire de El Hadj Omar, tandis que tous les chefs sont massacrés. L’unique survivant, Ba Lobbo, soulève les Peuls contre l’occupant.
dans l’année
Le roi Daoula Traoré de Kénédougou est détrôné par N'Golo Kounanfan Traoré.
1863
lundi 12 octobre
Départ du Sénégal de l'expédition d’Eugène Mage et Louis Quintin à destination de Kaarta et de Ségou.
1864
début d’année
Un incendie ravage Hamdallaye, la capitale d’El Hadj Omar, assiégée par les Peuls. El Hadj Oumar Tall abandonne la ville.
vendredi 12 ou samedi 13 février
Vaincu par les Peuls, El-Hadj Omar Saïdou Tall est contraint se réfugier dans les grottes de Deguembéré, près de Bandiagara. Les Peuls le font sauter en mettant le feu à sa réserve de poudre. Omar avait 68 ans. Son fils, Ahmadou Tall, lui succède comme roi de Ségou, mais il n’a pas les moyens de venir à bout des révoltes menées par les Peuls du Macina et par les Bambara.
1865
samedi 18 février
Envoyée par le gouverneur du Sénégal Louis Faidherbe, l'expédition française du lieutenant Eugène Mage et du docteur Quintin atteint Ségou.
1866
dimanche 6 mai
Plus de deux ans après être arrivés à Ségou, les Français Mage et Quintin quittent la capitale peule.
dans l’année
Décès du roi N’Golo Kounanfan Traoré de Kénédougou. Début du règne de Tiéba Traoré. Agé de 21 ans, il est le fils de l’ancien roi Mansa Daoula Traoré (mort en 1860).
1868
samedi 6 juin
Création de la province apostolique du Sahara et du Soudan [aujourd’hui archevêché de Bamako].
dans l’année
Samory Touré, originaire de l’actuelle Guinée, fonde le royaume du Ouassalou.
de 1870 à 1875
Samory Touré fonde un puissant empire islamique centré sur le bassin du haut Niger.
1872
Le Sarakollé Samory Touré s’empare de Sanankoro où il se fait proclamer almani (roi) du Ouassoulou. Il établit sa capitale à Bissandougou, sur le territoire de l’ancien empire du Mali.
1875
Samory Touré, refoulé par les Français aidés de Tiéba, roi de Sikasso, s’enfonce vers la haute Côte-d'Ivoire où il détruit la cité de Kong. Il s’avance ensuite vers la Volta noire.
1878
dimanche 7 juillet
Campagne française menée par le gouverneur du Sénégal contre le royaume toucouleur du Kaarta [aujourd’hui au Mali] : le fort de Sabouciré est pris et l’almamy Niamody tué.
en octobre
Accompagné d’un seul Africain, l’explorateur français Paul Soleillet se rend de Saint-Louis du Sénégal à Ségou où il conclut un traité de commerce et d’amitié avec le sultan Ahmadou, fils d’El Hadj Omar.
dans l’année
Campagne victorieuse de Samory Touré pour étendre son empire jusqu’à la mer (Guinée). Les puissants Cissé défaits, seule la ville de Kankan semble s’opposer à l’expansion irrésistible de Samory Touré.
1879
de septembre à octobre
Le gouverneur du Sénégal Brière de l'Isle envoie le capitaine Joseph Simon Gallieni à Ségou pour y négocier un nouveau traité avec le sultan Ahmadou.
fin d’année
Création par les Français du poste de Bafoulabé, au confluent du Bakoy et du Bafing, premier maillon d’une chaîne destinée à relier le haut Sénégal au delta central nigérien.
1880
samedi 20 mars
Le capitaine Gallieni est mandaté au Soudan (Mali) par la France pour nouer des relations avec les chefs locaux, établir des comptoirs et construire une voie ferrée pour pénétrer à l’intérieur du continent.
lundi 29 mars
Gallieni arrive à Bafoulabé, où il obtient un traité avec les chefs locaux et établit un protectorat français.
dimanche 25 avril
Gallieni signe un traité avec Tokontan Keita. L’accord place Kita sous protectorat français.
en juin
Les Bambara attaquent Gallieni à Dio et Ahmadou, chef Toucouleur du Soudan Occidental, lui ordonne de stopper sa marche à Nango, quarante kilomètres avant Ségou.
mercredi 10 novembre
Traité de Nango entre le sultan toucouleur Ahmadou et Joseph Gallieni. Le commandeur des croyants accorde à la France le privilège de la nation la plus favorisée contre des canons et de l’argent et l’assurance qu’aucun pays toucouleur ne soit conquis (Ahmadou, qui se méfie des Français dont il ne parvient pas à percer les intentions, refusera de le ratifier).
dans l’année
Expédition de l’autrichien Oskar Lenz. Venu du Maroc, il passe par Tindouf et Araouane et fait halte à Tombouctou. Il revient ensuite en Europe par le Sénégal, après un séjour à Nioro et à Médine.
1881
samedi 26 février
La Chambre française adopte la loi accordant les crédits permettant le début de la construction du chemin de fer entre Kayes et le Niger (achevé en 1904).
lundi 21 mars
Gallieni rejoint à Kita la colonne commandée par le lieutenant-colonel Borgnis-Desbordes, commandant militaire du Haut-Fleuve (qui soumettra par la suite la région située entre le Sénégal et le Niger).
dans l'année
L’empire wassoulou du chef Samory Touré s’étend sur la Guinée, une partie du Mali, de la Sierra Leone et de la Côte-d’Ivoire.
1882
A Gumbu, les esclaves, produits de la traite gérée par les marchands arabes et libérés récemment, sont massivement affectés au tissage des étoffes.
1883
jeudi 1er février
Parti du Sénégal, l’officier français Borgnis-Desbordes fonde le poste fortifié de Bamako sur le fleuve Niger. Il est destiné à faire face aux attaques d’Ahmadou au nord et de Samory Touré au sud.
lundi 3 septembre
L’officier Borgnis-Desbordes, à qui on reproche les pertes humaines consécutives aux trois campagnes qu’il a menées (229 hommes dont 194 européens) et la lenteur des travaux du chemin de fer de Kayes vers Bamako (mortalité considérable des travailleurs marocains et chinois), est remplacé par le lieutenant-colonel Boylève, et les opérations militaires sont suspendues.
mardi 18 décembre
Le Parlement français refuse le vote des crédits demandés pour la poursuite des travaux sur la voie ferrée Kayes-Bamako (Mali) et la construction de la ligne de chemin de fer est arrêtée.
1884
mercredi 9 avril
Le commandant Combes est nommé en remplacement de Boylève au commandement du Haut-Fleuve et les opérations militaires reprennent contre Ahmadou. L’enseigne de vaisseau Froger amène à Bamako la canonnière le Niger, bâtiment démontable, mis à l’eau en aval des rapides de Sotuba, qui le conduit à Koulikoro.
1885
au printemps
Le gouverneur du Soudan [Mali], le commandant Antoine Combes, lance une attaque en Guinée pour s’emparer des mines d’or de Buré.
en juin
Premiers accrochages entre Samory Touré et les troupes françaises à Niagassola sur la rive gauche du Niger. Les Français du commandant Combes doivent se replier.
dimanche 6 septembre
Le lieutenant de vaisseau Davoust prend le commandement de la canonnière Niger. Il entreprend la descente due fleuve du même nom jusqu’à Diafarabé, entre Ségou et Mopti.
fin d’année
Samory Touré mène une campagne contre le royaume du Kenedougou, et assiège sa capitale Sikasso.
1886
dimanche 28 mars
Après une série de défaites, Samory Touré, empereur du Wassoulou [Guinée-Mali], est contraint de signer avec les Français le traité de paix et de commerce de Kénéba-Koura. Il doit reconnaître la rive gauche du Niger comme zone d’influence européenne et envoie son fils Karamoko comme ambassadeur en France. Fin provisoire des hostilités.
lundi 20 décembre
Le lieutenant-colonel Gallieni est nommé gouverneur général du Soudan français (Mali, du Sénégal au Niger).
1887
en avril
Départ de Bamako de l'expédition de Binger vers le Haut Niger et la Côte-d'Ivoire.
jeudi 12 mai
Traité de Gouri : le sultan toucouleur de Ségou, Ahmadou, accepte le protectorat français sur les territoires qu’il contrôle.
en mai
Gallieni confie au Breton Edmond-Jules Caron une mission géographique et commerciale visant à établir une liaison fluviale avec Tombouctou. Il part du port de Manambougou sur le Niger à bord du vapeur Niger et explore une vaste portion du fleuve encore inconnue des Européens, en amont de Diafarabé.
vendredi 15 juillet
Le lieutenant de vaisseau Aube remonte le Niger jusqu’à Mopti à bord de la canonnière Mage.
mardi 16 août
La canonnière française Mage commandée par Aube atteint Korioumé, le port de Tombouctou. Il se heurte à Tidiai, sultan touareg du Macina indépendant, qui lui interdit l’accès de Tombouctou.
dans l’année
Samory Touré abandonne le siège de Sikasso après avoir subi de lourdes pertes.
Samory Touré doit signer un traité par lequel il abandonne à la France la région au nord du Niger.
1887 et 1888
Les Français assiègent la capitale du Kénédougou, Sikasso.
1888
10 septembre
Louis Archinard est nommé commandant supérieur du Soudan français à la place de Gallieni.
dans l’année
Le roi du Kénédougou, Tiéba Traoré, signe un traité d’amitié avec les Français.
1889
lundi 18 février
Le colonel français Archinard prend Koundian.
jeudi 21 février
Traité de Niakha : la France obtient des modifications plus avantageuses des délimitations frontalières entre ses colonies et l’empire wassoulou de Samory Touré. Tout le cours du Niger constitue la limite du Soudan français [Mali], y compris le territoire situé entre le Tinkisso et le Niger et qui était jusque-là une possession du royaume africain. Les autres termes du traité de Bissandougou (1887) sont confirmés : protectorat français sur le Wassoulou et liberté de commerce pour les Français.
1890
dimanche 6 avril
Le colonel Archinard, commandant supérieur au Soudan [Mali], s’empare de la ville de Ségou, défendue par Madani, fils d’Ahmadou Tall. La France contrôle ainsi le bassin du Niger.
lundi 16 juin
Archinard prend Koniakary.
lundi 18 août
Le Soudan français [Mali] obtient son autonomie par rapport au Sénégal. La ville de Kayes, sur le haut Sénégal, est choisie comme capitale (jusqu’en 1907).
mardi 23 décembre
Devant relier le Sénégal à la Libye, via le lac Tchad, le commandant Monteil quitte Ségou pour Say.
dans l’année
Ahmadou se replie sur Nioro, puis se réfugie au Sokoto (Nigeria).
Afin de protéger son royaume des attaques de Samory Touré, le souverain du Kénédougou, Tiéba Traoré fait construire une grande forteresse, le tata, longue de 9 kilomètres avec des remparts hauts de 6 mètres.
de 1890 à 1893
Le colonel Archinard soumet le Kaarta.
1891
jeudi 1er janvier
Le colonel Archinard s'empare de Nioro [Mali] sans combattre. Ahmadou s'enfuit au Macina et à Djenné.
samedi 28 mars
Samory Touré (empire du Wassoulou) reprend la lutte contre la France à partir de la Côte-d’Ivoire où il s’est réfugié. Le chef africain n’accepte pas la présence d’une mission militaire française chez son ennemi Tiéba, roi de Sikasso. Sachant qu’il ne peut compter sur une alliance avec d’autres chefs africains et qu’il ne peut résister aux troupes françaises en s’enfermant dans des postes fortifiés, Samory divise ses forces en trois groupes. Le premier, armé de fusils à tir rapide reçus de Sierra Leone ou de trafiquants français, combat les troupes françaises tout en pratiquant la politique de la terre brûlée. Le second, armé de fusils à pierre et à piston, a pour charge de lever l’impôt et de recruter des guerriers parmi les populations qui se trouvent derrière le premier groupe. Le troisième, armé comme le second, combat à l’est des tribus africaines et conquiert des territoires qui permettent à Samory de se replier sans difficultés.
lundi 30 mars
Le colonel Archinard passe le Niger à Niantokoro.
en avril
Archinard atteint Bissandougou. Samori Touré doit fuir.
1892
jeudi 27 avril
Création de la Colonie du Soudan français, avec Kayes pour capitale.
1893
mercredi 18 janvier
Le roi Tièba Traoré du Kénédougou meurt empoisonné à Bama. Son frère Babemba Traoré lui succède.
entre le mercredi 12 et lundi 17 avril
Les troupes françaises du colonel Archinard, commandant du Soudan français, s’emparent des villes toucouleurs de Djenné et Mopti.
vendredi 28 avril
Combat de Kori-Kori : la colonne du colonel Archinard remporte une victoire décisive sur le roi toucouleur Ahmadou.
samedi 29 avril
Le colonel Archinard s’empare de la ville de Bandiagara.
jeudi 4 mai
Aguibou, frère d’Ahmadou rallié à la France, est proclamé roi du Macina.
vendredi 19 mai
Les Français prennent la ville de Douentza. Vaincu, Ahmadou parvient cependant à échapper au colonel Archinard en s’enfuyant vers l’est, où il poursuit sa résistance jusqu'à sa mort.
mercredi 2 août
Le colonel Archinard n’est plus commandant-supérieur du Soudan français. François Bonnier assure l’intérim.
mardi 26 décembre
Albert Grodet devient le premier gouverneur du Soudan français.
dans l’année
Décès du roi du Kénédougou, Tiéba Traoré, à l’âge de 48 ans. Son frère Babemba Traoré (38 ans) lui succède.
1894
nuit du dimanche 14 au lundi 15 janvier
Combat de Takoubao : attaquée par surprise dans son bivouac dans le centre du Soudan [Mali], la colonne de renforts français du lieutenant-colonel Etienne Bonnier, forte de 95 hommes (13 officiers et sous-officiers européens, 67 soldats et 14 personnels de soutien, guide, interprètes et serviteurs), est anéantie près de Goundam par les 450 Touaregs de Mohamed ag Awwab. Les vaincus déplorent 94 tués, les vainqueurs seulement un mort et un blessé (le frère de leur chef).
samedi 20 janvier
Rétablissant la situation au Soudan, le commandant Joffre atteint Niafunké et inflige une sanglante défaite aux Touaregs.
vendredi 2 février
Le commandant Joffre est prévenu à Goundam du massacre de la colonne Bonnier. Il se met en route vers les lieux du massacre.
jeudi 8 février
Joffre découvre le champ de bataille de Takoubao et les restes de la colonne Bonnier.
lundi 12 février
Le commandant français Joffre s’empare de Tombouctou, clé du Soudan. Il y édifie le fort Bonnier et lance diverses expéditions contre les dernières résistances touarègues.
mardi 10 juillet
Ayant fermement établi le contrôle de l’armée française sur Tombouctou, le commandant Joffre peut quitter la ville.
lundi 16 juillet
Reprenant l’offensive au sud, Samori Touré s’empare de la cité de Kong [nord-est de la Côte-d’Ivoire], qui est détruite. Il avait auparavant battu une colonne française envoyée pour protéger la ville.
dans l’année
Samori Touré fait exécuter son fils Dyanli Karamogho pour trahison.
1895
lundi 1er avril
Des Pères blancs venus du Sénégal fondent la première mission du Mali à Ségou (ils s’installent ensuite à Kati).
dimanche 16 juin
Par décret, les colonies françaises de l’ouest africain (Sénégal, Soudan [Mali], Guinée et Côte-d’Ivoire) sont regroupées administrativement en un gouvernement général de l’Afrique Occidentale Française. La capitale est Saint-Louis du Sénégal. Jean-Baptiste Chaudié devient le premier gouverneur général de l’AOF.
vendredi 12 juillet
Le colonel Edgard de Trentinian remplace Louis Albert Grodet comme gouverneur du Soudan Français [Mali]
vendredi 4 octobre
Poursuivant sa mission d’établissement du protectorat français sur une partie de l’Ouest africain, le capitaine Georges Destenave signe un nouveau traité avec le Liptako (région aujourd’hui partagée entre le Niger, le Mali et Burkina-Faso).
1896
mercredi 17 juin
Au Soudan [Mali], le capitaine Menvielle, résident de Bandiagara, écrase la rébellion des Habé (Dogons) du Dakol lors du combat de Sangha.
1897
mercredi 15 décembre
Chassé par les Français en 1890, l’ancien empereur toucouleur Ahmadou de Ségou est décédé dans le Sokoto [aujourd’hui dans le nord-ouest du Nigeria], à l’âge de 61 ans.
1898
dimanche 1er mai
Au Soudan [Mali], les Français s’emparent de la capitale du Kénédougou, Sikasso. La cité est mise à sac. Le roi Babemba Traoré (43 ans) préfère se suicider plutôt que de se rendre.
mardi 14 juin
Signature à Paris de la Convention franco-britannique du Niger : le traite fixe les limites entre les possessions françaises de Côte-d’Ivoire, du Soudan [Mali] et du Dahomey [Bénin] et les colonies britanniques de Côte-de-l’Or [Ghana] et du Nigeria (ligne Say-Barroua). La convention reconnait par ailleurs les droits de la France sur le Tchad.
jeudi 29 septembre
Après treize ans de lutte contre la France, le chef soudanais Samory Touré, ancien empereur du Wassalou [Guinée-Mali], est fait prisonnier par le capitaine Gouraud à Guélémou [aujourd’hui Biankouma, dans l’ouest de la Côte-d’Ivoire]. Il est exilé au Gabon (où il meurt en 1900).
dans l’année
René Audéoud succède à Edgard de Trentinian comme gouverneur du Soudan français.
1899
dimanche 1er janvier
Au Soudan [Mali], le lieutenant-colonel Klobb édifie un fort à Gao, sur le Niger (il fait de même à Ansongo).
dimanche 12 mars
La voie ferrée construite par les Français au Soudan [Mali] parvient à Toukouto, un village situé entre Kayes et Bamako.
mardi 17 octobre
Un décret démembre le Soudan français en plusieurs territoires distincts : le Soudan proprement dit [aujourd’hui Mali], le Sénégal, la Guinée, la Côte-d’Ivoire et le Dahomey [Bénin]. Deux territoires militaires sont établis, englobant les régions de Tombouctou, de la Volta et de Zinder [au Niger]. Afin d’administrer ces deux territoires, ainsi que le haut Sénégal, le Sahel et le haut Niger, un budget spécial est incorporé à celui du Sénégal. La capitale du Soudan est transférée de Kayes à Bamako et William Merlaud-Ponty en est nommé gouverneur-général.
Site de gravures rupestres d’Essouk (région de Kidal).
- 250
L’existence de ruines à Djenné-Djeno en fait la plus ancienne ville de l’Afrique sub-saharienne.
VIIe s.
Fondation de la cité de Gao, sur la rive gauche du Niger.
vers 750 (ou 790)
Fondation de l’empire du Ghana [Mali et Mauritanie].
VIIIe s.
Premières conversions à l'Islam.
IXe s.
Djenné est fondée.
vers 988
Le juge en chef Al-Qadi Aqib ibn Mahmud ibn Umar établit à Tombouctou l’université-madrasa de Sankoré.
vers 992
L’Empire du Ghana s’empare de la ville berbère d’Aoudaghost [aujourd’hui en Mauritanie]. Cette importante étape sur la route transsaharienne était jusque-là aux mains des Lemtuna, une tribu sanhadja.
vers 1045
Une armée lemtuna reprend la cité d’Aoudaghost à l’Empire du Ghana.
1055
Destruction d’Aoudaghost.
1076
Expédition sanglante contre l’empire du Ghana de l’émir almoravide Abu Bakr : il prend et pille la capitale, Koumbi Saleh [aujourd’hui dans la wilaya d’Hodh el-Chargui, dans le sud-est de la Mauritanie]. Les Soninkés doivent se convertir à l’islam et payer un tribut ; de nombreux noirs païens sont réduits en esclavage. Un chef sarakolé parvient à s’enfuir pour fondé plus au sud le royaume de Sosso, de la dynastie des Diarosso [aujourd’hui dans la région malienne de Koulikoro].
XIe s.
Gao devient la capitale de l’Empire songhaï.
Construction de la mosquée de Djenne-Djeno.
vers 1100
Fondation supposée de Tombouctou par les Touaregs. Situé entre deux royaumes puissants (Ghana et Gao), le site était jusque-là un point de rencontre et un lieu de campement saisonnier pour les Touaregs Maghcharen.
XIIe s.
Disparition de la grande ville de Djenné-Djeno, pour des raisons obscures.
vers 1240
L’empereur du Mali Sundjata Keïta s’empare de Koumbi Saleh et détruit la cité : disparition de l’empire du Ghana.
1260
Le royaume de Gao devient vassal de l’empire du Mali.
1285
Mort d’Aboubakari. Un esclave attaché à la famille royale, Sakoura, s'empare du pouvoir et devient le sixième mansa de l’empire du Mali.
vers 1300
La ville de Tombouctou est conquise par Sakoura, le mansa du sultanat du Mali.
1300
De retour d’un pèlerinage à La Mecque l’empereur du Mali Sakoura est assassiné par des Danakils sur la côte de Tadjourah [Djibouti]. Son corps momifié est ramené par ses compagnons. Gaou, fils de Soundiata Keïta, qui régnait au Mali durant le pèlerinage de Sakoura, lui succède.
vers 1305 (ou 1308)
Mamadou Keita succède à son père Gaou comme empereur (mansa) du Mali.
vers 1310
Aboubakri II devient le nouveau Mansa de l’empire malien. Il succède à Mamadou Keita.
vers 1312
Fin du règne d’Aboubakri II.
1325
Kirina Maghan Soudjaba bat Soumangourou, roi du Sosso, et fonde l'empire du Mali (mandingue), qui s'étend de l'Atlantique au Niger. Cet empire alimente en or l'Occident et tire profit du commerce transsaharien (sel, kola, esclaves).
1328
Achèvement de la mosquée de Djingereiber à Tombouctou.
1341
Début du règne de Mansa Souleymane sur l’empire du Mali.
1352
au printemps
Venant d’Iwâlâtân [Walata, Mauritanie], le célèbre voyageur tangérois Ibn Battûta traverse l’empire du Mali.
28 juin
Le grand voyageur arrive à Niani, la capitale de l’empire du Mali [aujourd’hui en Guinée]. Il décrit le pays comme un royaume remarquablement administré, prospère et où les routes sont sûres. Il est admis à la cour, où l’or semble couler à flot.
1353
27 février
Ibn Battûta quitte Niani monté sur un chameau.
en mars
Ibn Battûta gagne Tombouctou.
du printemps à l’été
Ibn Battûta s’embarque sur une pirogue à destination de Gao. De là, il marche vers Takeddâ [Azelik, Niger] et le territoire des berbères Bardâma.
1359
Ephémère règne du roi Kamba (ou Kassa) du Mali. Il est renversé au bout de neuf mois de guerre civile par Mari Diata II, fils de Maghan.
1374
Le roi du Mali Mari-Diata II succombe à la maladie du sommeil. Sous son pouvoir, l’empire du Mali s’est affaibli à l’intérieur par des querelles familiales et à l’extérieur par les attaques des Mossi du Yatenga et des Touaregs. Son fils Moussa II lui succède.
vers 1375
Abraham Cresques, cartographe juif de Majorque, réalise l’Atlas catalan, ou carte « de Charles V », une mappemonde qui mentionne notamment les villes africaines de Tombouctou, Mali et Gao.
1387
Fin du règne de Moussa II, mansa du Mali. Son frère Maghan II lui succède.
1389
Le mansa Maghan II du Mali est renversé par le conseiller royal Sandaki, qui refusait de céder le pouvoir.
1390
Sandaki est vaincu et tué par Mahmoud, dernier frère de Moussa II et Maghan II, qui restaure la dynastie Keita sous le nom de Mahmoud Ier (également appelé Maghan III).
vers 1400
Fin du règne du mansa Mahmoud Ier.
1413
Retour en France d’Anselme d’Isalguier, noble toulousain qui aurait vécu à Gao, après avoir épousé une princesse songhaï dénommée Salou Casaïs.
à partir de 1433
Menés par leur chef Akil, les Touareg franchissent le Niger, attaquent le royaume du Mali.
vers 1440
Début du règne de Slimane Damas, sonni du Songhaï.
1443
Le Touareg Akil s’empare de Tombouctou, d’Araouane [villes de l’actuel Mali] et de Oualata [Mauritanie].
XVe s.
Tombouctou détrône Oualata et Djenné (12 000 chameaux chargés de sel y arrivent chaque année et en repartent chargés d’or ; centre d’étude coranique) puis déclin de la puissance mandingue.
1464
Début du règne du souverain païen songhaï Sonni Ali Ber.
1468
20 janvier
Sonni Ali Ber s’empare de Tombouctou et met à sac la célèbre université islamique qui y est installée.
vers 1460
Les Songhaï mènent une expédition victorieuse contre le Kissou, au sud de Tombouctou.
1464
Sonni Ali Ber succède à Slimane Damas comme roi de Songhaï.
1468
29 ou 30 janvier
Sonni Ali Ber du Songhaï s’empare de Tombouctou avec la complicité du gouverneur de la ville : la plupart des habitants sont massacrés et les Touaregs chassés.
1470
Le voyageur florentin Beneditto Dei aurait visité Tombouctou.
1473
Le roi du Songhaï Sonni Ali Ber prend Djenné, à l’issue d’un siège qui aurait duré sept ans, sept mois et sept jours selon la légende. Le souverain est désormais maître de la boucle du Niger.
de 1473 à 1475
Sonni Ali attaque le Yatenga mossi (entre le Songhaï et le Macina, aujourd’hui Burkina-Faso), occupant le nord de ce territoire et une partie du Lolo.
1475
Après une dizaine d’années de campagnes militaires, le roi du Songhaï Sonni Ali Ber entre en triomphateur dans sa capitale de Gao.
1477
Grande expédition militaire du roi mossi du Yatenga Nasséré : il franchit le Niger et ravages les provinces orientales du Songhaï (Bagana) et le territoire du Mali.
1480
Poursuivant ses campagnes dans le nord-ouest du Mali, le roi mossi Nasséré s’empare de Oualata [Mauritanie], qui est pillée, puis conduit ses troupes vers le sud.
1483
Les Mossi, qui menaçaient les frontières occidentales de l’empire songhaï, sont vaincus par Sonni Ali Ber au sud du lac Débo. Le roi mossi doit fuir en abandonnant son butin.
seconde moitié du XVe s.
Sonni Ali Ber (Ali le Grand) édifie l’empire du Songhaï, agrandi au détriment de l’Empire du Mali.
1492
en novembre
Alors qu’il revenait d’une expédition victorieuse contre les Dogons et le royaume de Gourma (falaises de Bandiagara), l’empereur Sonni Ali Ber décède. Son fils Sonni Baro lui succède.
1493
3 mars ou 12 avril
Bataille d’Angoo : près de Gao, le chef de guerre musulman Mohammed Touré, ancien lieutenant de Sonni Ali Ber, bat et détrône le païen de Songhaï Sonni Baro et prend le titre d’Askia (empire allant de l’Atlantique à l’Aïr et aux cités haoussas de Kano et Katsina). Sa capitale est Gao. Sonni Baro se réfugie à Ayorou, au sud-est du Songhaï.
1495
Considérant son empire pacifié, Askia Mohammed part en pèlerinage à La Mecque, en confiant la régence à son frère Omar (Amar Komzago).
1497
En pèlerinage à La Mecque, Mohammed Askia se fait reconnaître comme le représentant officiel du calife abbasside d'Egypte.
1500
Mohammed Askia de Songhaï prend Zaberma, Bagana et Dandi, où le fils de Sonni Ali Ber, Sonni Baro s’était taillé un royaume.
1501
Askia Mohammed s’empare de l’empire du Mali, alors réduit à un petit territoire vassal de l’empire songhaï.
Askia Mohammed mène la guerre sainte contre le roi animiste Nasséré du pays Mossi [Burkina-Faso].
Venant du Termès, le chef peul Tenguéla, de la tribu des Yalalbé, s’installe dans le royaume de Diara.
1505
Les Songhaïs envahissent l’Empire du Mali. Askia Mohammed poursuit les Mandé de l’Ouest.
1512
Askia Mohamed achève la pacification de la région du Bakhounou, tenue par les Peuls de Tenguéla, qui est tué.
1515
L’empereur Mohammed Askia du Songhaï enlève aux Touaregs la ville d’Agadez [Niger].
1516
Pour une histoire de partage de butin, Askia Mohammed, empereur du Songhaï [Mali], se brouille avec son allié Kanta, le roi du Kebbi [Nigeria]. Pour la première fois depuis le début de son règne, Askia Mohammed doit battre en retraite.
1528
Les fils révoltés de Mohammed Askia, devenu aveugle, le chassent de sa capitale de Gao. Il meurt peu après, à l’âge de 85 ans. Son fils Askia Monzo Moussa lui succède.
1531
Askia Monzo Moussa est tué. Son cousin Mohammed II Bankan (fils d’Omar, frère de l’Askia Mohammed) lui succède sur le trône du Songhaï.
1534
Menacé par les visées du Songhaï, l’empereur du Mali fait appel au gouverneur portugais des comptoirs du golfe de Guinée, mais celui-ci n’envoie qu’une mission diplomatique à Niani [aujourd’hui village guinéen, proche de la frontière malienne].
1537
en avril
Vaincu par Kanta, Askia Mohammed II Benkan est déposé et remplacé par Askia Ismaïl.
1538
Décès de l’ancien empereur songhaï Askia Mohammed, à l’âge de 95 ans environ.
1549
Début du règne de l'Askia Daoud sur l’empire songhaï.
Askia Daoud est en relation avec le Maroc, qui obtient l’autorisation d’exploiter les salines de Teghazza.
De nombreux lettrés et savants musulmans se rendent à la cour de l’empire songhaï.
vers 1559
Décès de l’ancien empereur songhaï Askia Mohammed II Benkan, déposé en 1537.
1582
Mort de l'Askia Daoud.
de 1584 à 1585
Les Marocains enlèvent les salines de Teghazza à l’Empire de Songhaï.
1590
Début de la campagne marocaine contre l’empire malien du Songhaï. Les villes de Tombouctou et Gao sont prises et pillées.
1591
13 mars
Bataille de Tondibi : l’armée saadienne marocaine (entre 3 000 et 4 000 soldats et plusieurs canons), commandée par le renégat espagnol Djuder Pacha, met en déroute les 30 000 à 40 000 hommes songhaïs (dont 12 500 cavaliers) de l’askia Ishaq II. Les bruits et les ravages causés par les armes à feu (500 spahis) ont eu raison de la fougue des guerriers du désert. Les vassaux de l’empereur songhaï ont fui, laissant seule la garde songhaï (qui s’est entourée d’une corde et s’est laissée massacrer). Ishaq II se replie sur Gao avant de fuir plus loin (fin de l’empire malien Askia du Songhaï).
?
Les Marocains occupent et pillent la capitale malienne, Gao. Entre une et une tonne et demie d’or sont envoyés à Marrakech. L’empire songhaï transfère sa capitale à Loulami [Niger].
en octobre
Soulèvement de Tombouctou contre les Marocains : les plus illustres savants de la ville, dont Ahmed Baba, sont exilés à Marrakech.
fin XVIe s.
Gao est la plus grande ville d'Afrique occidentale (7 626 concessions, 80 000 habitants).
1621
Le sultan du Maroc délaissant la colonie marocaine de Tombouctou et de Gao, la ville de Tombouctou est pillée par les Bambaras et les Maures.
Mohammed Benkan est désigné comme askia du Songhaï par le sultan du Maroc.
1630
Les Peuls du Macina, alliés aux Bambara de Ségou, ravagent ce qui reste de l’Empire du Mali.
1642
Mohammed Benkan n’est plus askia du Songhaï.
1645
Ne pouvant plus résister aux attaques des Mandé de Ségou, des Bambaras, l’empereur du Mali abandonne sa capitale, Niani [aujourd’hui en Guinée].
fin du XVIIe s.
Fondation du royaume du Khasso [Mali, Sénégal].
du XVIIe au XIXe s.
Ségou est la capitale d'un des deux empires bambaras.
vers 1712
Le chef de « ton » Mamari Coulibaly (23 ans environ), dit « Biton », s’empare de Ségou où il fonde un royaume bambara (disparu en 1861).
1725
Les Touaregs pillent Tombouctou.
de 1741 à 1743
Une terrible famine décime la population soudanaise.
1750
La dynastie des Massassi règne sur le royaume de Kaarta, qui couvre les anciens cercles de Nioro, Nara, Yélimané et Kita.
Disparition du pachalik marocain de Tombouctou.
1755
Décès du roi bambara de Ségou Biton Coulibaly, à l’âge de 66 ans. Son fils Dinkoro Coulibaly lui succède. L’anarchie commence à s’emparer du royaume de Ségou.
1757
Le roi de Ségou Dinkoro Coulibaly est assassiné pour « cause de tyrannie » par des membres de sa garde personnelle, les « tondjons ». Son frère Ali Coulibaly lui succède.
vers 1759
Fervent musulman, le roi de Ségou Ali Coulibaly est assassiné à son tour pour avoir voulu interdire les cultes animistes et la consommation de bière de mil, le dolo. Il est remplacé par Tom Mansa (Ton-Massa Dembélé).
1760
Le roi bambara de Ségou Tom Mansa est assassiné par ses soldats.
Les Touaregs chassent les derniers Marocains de la ville de Tombouctou.
1766
Esclave affranchi, Ngolo Diarra prend le pouvoir dans le royaume bambara de Ségou, rétablissant l’ordre après une quinzaine d’années d’anarchie.
1790 ou 1792
Le roi de Ségou Ngolo Diarra meurt à Riziam [Burkina-Faso] au retour d’une expédition contre les Mossis. Son fils Monzon Diarra lui succède.
1796
21 juillet
L’explorateur écossais Mungo Park parvient à Ségou [aujourd’hui au Mali], où il est le premier Européen à recevoir le fleuve Niger.
1810
Amadou Lobbo (Sekou Amadou) proclame le Jihad.
1816
Le chef des musulmans du Macina, Amadou Hammadi Boudou, déclare le Jihad.
1818
mardi 12 mai
L’armée animiste de Da Coulibali, roi de Ségou, est mise en déroute à Noukouma par les troupes d’Amadou Hammadi Boudou qui mettent fin à la puissance bambara au Macina. Début du royaume peul du Macina.
1818 ou 1819
Fondation par Sékou Amadou de la cité d’Hamdallay, capitale du royaume peul de Macina.
1819
Sékou Amadou s’empare de Djenné.
1820
Les Bambara (royaume de Ségou), païens, se heurtent aux Peuls musulmans du Macina.
1821
Amadou Cheikhou installe sa nouvelle capitale à Handallahi.
1825
L'Empire peul du Macina conquiert Tombouctou.
1826
vendredi 18 août
Parti de Tripoli en juillet 1825, l’explorateur écossais Alexander Gordon Laing est le premier Européen à pénétrer dans Tombouctou [Mali].
mardi 26 septembre
Après un mois de séjour à Tombouctou, le voyageur écossais Alexander Laing (33 ans) est assassiné à Araouane par ses guides arabes. Il a été confondu avec un marchand d’esclaves concurrent.
dans l’année
Après la prise de Djenné, Amadou Cheikhou organise son vaste royaume qui devient un état théocratique, le Macina, étendu par son fils jusqu’à Tombouctou.
1827
Début des voyages du lettré musulman toucouleur Omar Seydou Tall (le futur El-Hadj Omar, d’abord en Afrique noire [Niger, Nigeria], puis au Caire.
1828
vendredi 14 mars
Parti de la côte de Guinée en avril 1827, l’explorateur français René Caillié arrive à Djenné. Il se fait passer pour un enfant d'Alexandrie (Egypte) enlevé par les troupes de Bonaparte et désireux de revenir chez lui.
dimanche 20 avril
Voyageant depuis un an sous la couverture d’un musulman égyptien capturé par l’armée de Bonaparte et désireux de regagner son pays, l’explorateur français René Caillié, âgé de 28 ans, est le deuxième Européen à pénétrer dans la ville sainte de Tombouctou [aujourd’hui au Mali]. Le premier, le major écossais Laing, a été assassiné deux ans plus tôt. Pour réaliser cet exploit il a du apprendre l’arabe et étudier le coran. Caillié restera deux semaines dans la ville, qui, selon ses estimations, compte 10 000 à 12 000 habitants et près de 200 écoles coraniques et plusieurs universités (de retour en France, Caillié recevra la Légion d’honneur et les 10 000 francs offerts par la Société de géographie).
dans l’année
A La Mecque, Omar Seydou Tall reçoit les titres d’El Hadj et de Calife de la confrérie soufi Tidjane pour le Soudan.
1841
Le Toucouleur musulman El Hadj Omar reçoit l’autorisation de l’almami de créer une zaouïa dans le Fouta-Djalon [Guinée].
1844 ou 1845
Décès du souverain peul Sékou Amadou. Son fils Son fils Amadou Sékou lui succède.
1845
Mansa Daoula Traoré fonde dans la région de Sikasso le royaume sénoufo de Kénédougou.
1847
El-Hadj Omar conquiert le Kaarta.
1852
Début du règne d’Amadou III, roi du Macina.
1853
mercredi 7 septembre
Parti de Tripoli en mars 1850, le voyageur allemand Heinrich Barth entre dans Tombouctou. Accueilli avec méfiance, il est protégé par le principal érudit coranique de la ville, le Kunta Sheikh Sihi Ahmad al-Baqqai.
dans l'année
Le Toucouleur musulman El Hadj Omar Tall se lance dans une guerre sainte. Il attaque ses voisins animistes et s’empare de la région aurifère du Bambouk.
1854
en mai
Après un séjour de huit mois, l’explorateur allemand Heinrich Barth quitte Tombouctou, pour rejoindre la région du lac Tchad.
dans l'année
El Hadj Oumar Tall conquiert le royaume bambara du Kaarta.
La capitale des Bambaras Massassis Nioro est occupée par El-Hadj Omar.
1856
El Hadj Omar annexe le royaume bambara du Kaarta. Il réprime sévèrement les révoltes.
1857
en avril
El Hadj Omar se dirige vers le sud-ouest et ravage le royaume du Khasso, territoire protégé par la France [à cheval entre le Mali et le Sénégal].
lundi 20 avril
El Hadj Oumar Tall entreprend le siège du fort de Médine, sur le Haut Sénégal, à douze kilomètres de Kayes. Pendant quatre mois, la ville, défendue par le mulâtre Paul Holle, 7 militaires européens, 22 soldats noirs, 36 matelots sénégalais et quelques auxiliaires autochtones, va résister aux assauts de 25 000 Toucouleurs.
samedi 18 juillet
Le siège de Médine par les Toucouleurs est levé suite à l’intervention de Louis Faidherbe. Le gouverneur français du Sénégal contraint le chef tidjaniste El Hadj Omar à battre en retraite. La France entreprend l'occupation du Mali.
1858
Regain de prospérité du commerce caravanier de Tombouctou vers Fès et Mogador, au Maroc. Une importante communauté juive s’installe dans la ville. Outre les exportations traditionnelles (ivoire, peaux, poudre d’or, esclaves, noix de kola, tissus) se développent celles de la gomme arabique et des plumes d’autruches.
1859
El Hadj Omar reprend l’offensive vers le sud-ouest en essayant de s’emparer de Malam, mais une nouvelle fois battu par les troupes françaises, il décide de porter ses efforts vers l’est.
1860
mardi 22 mai
Jihad du chef toucouleur musulman El hadj Oumar Tall : il est victorieux des Bambaras animistes de Ségou à Ngano.
du mercredi 5 au dimanche 9 septembre
Nouvelle victoire de El Hadj Omar sur les Bambaras à Woitala.
dans l’année
Décès de Mansa Daoula Traoré, fondateur et premier roi sénoufoi de Kénédougou. Son frère Daoula Traoré lui succède.
1861
mercredi 20 février
Les troupes musulmanes du chef toucouleur El Hadj Oumar Tall remportent une victoire décisive sur les Bambaras animistes de Ségou à Thio.
dimanche 10 mars
El Hadj Oumar Tall entre dans Ségou, où il fait mettre à mort le roi Ali Diara : disparition du royaume bambara de Ségou, fondé 150 ans auparavant. Les Bambaras poursuivent tout de même la guérilla contre les musulmans (jusqu’à la colonisation française).
1862
dimanche 16 mars
El-Hadj Omar s’empare de Hamdallaye. La ville est rasée et une forteresse construite à la place. Le roi du Macina Amadou III fait alliance avec le roi de Ségou pour résister à El Hadj Omar.
du jeudi 15 au vendredi 16 mai
Les souverains du Macina et de Ségou sont vaincus par El-Hadj Omar. Le royaume peul du Macina est annexé à l’empire de El Hadj Omar, tandis que tous les chefs sont massacrés. L’unique survivant, Ba Lobbo, soulève les Peuls contre l’occupant.
dans l’année
Le roi Daoula Traoré de Kénédougou est détrôné par N'Golo Kounanfan Traoré.
1863
lundi 12 octobre
Départ du Sénégal de l'expédition d’Eugène Mage et Louis Quintin à destination de Kaarta et de Ségou.
1864
début d’année
Un incendie ravage Hamdallaye, la capitale d’El Hadj Omar, assiégée par les Peuls. El Hadj Oumar Tall abandonne la ville.
vendredi 12 ou samedi 13 février
Vaincu par les Peuls, El-Hadj Omar Saïdou Tall est contraint se réfugier dans les grottes de Deguembéré, près de Bandiagara. Les Peuls le font sauter en mettant le feu à sa réserve de poudre. Omar avait 68 ans. Son fils, Ahmadou Tall, lui succède comme roi de Ségou, mais il n’a pas les moyens de venir à bout des révoltes menées par les Peuls du Macina et par les Bambara.
1865
samedi 18 février
Envoyée par le gouverneur du Sénégal Louis Faidherbe, l'expédition française du lieutenant Eugène Mage et du docteur Quintin atteint Ségou.
1866
dimanche 6 mai
Plus de deux ans après être arrivés à Ségou, les Français Mage et Quintin quittent la capitale peule.
dans l’année
Décès du roi N’Golo Kounanfan Traoré de Kénédougou. Début du règne de Tiéba Traoré. Agé de 21 ans, il est le fils de l’ancien roi Mansa Daoula Traoré (mort en 1860).
1868
samedi 6 juin
Création de la province apostolique du Sahara et du Soudan [aujourd’hui archevêché de Bamako].
dans l’année
Samory Touré, originaire de l’actuelle Guinée, fonde le royaume du Ouassalou.
de 1870 à 1875
Samory Touré fonde un puissant empire islamique centré sur le bassin du haut Niger.
1872
Le Sarakollé Samory Touré s’empare de Sanankoro où il se fait proclamer almani (roi) du Ouassoulou. Il établit sa capitale à Bissandougou, sur le territoire de l’ancien empire du Mali.
1875
Samory Touré, refoulé par les Français aidés de Tiéba, roi de Sikasso, s’enfonce vers la haute Côte-d'Ivoire où il détruit la cité de Kong. Il s’avance ensuite vers la Volta noire.
1878
dimanche 7 juillet
Campagne française menée par le gouverneur du Sénégal contre le royaume toucouleur du Kaarta [aujourd’hui au Mali] : le fort de Sabouciré est pris et l’almamy Niamody tué.
en octobre
Accompagné d’un seul Africain, l’explorateur français Paul Soleillet se rend de Saint-Louis du Sénégal à Ségou où il conclut un traité de commerce et d’amitié avec le sultan Ahmadou, fils d’El Hadj Omar.
dans l’année
Campagne victorieuse de Samory Touré pour étendre son empire jusqu’à la mer (Guinée). Les puissants Cissé défaits, seule la ville de Kankan semble s’opposer à l’expansion irrésistible de Samory Touré.
1879
de septembre à octobre
Le gouverneur du Sénégal Brière de l'Isle envoie le capitaine Joseph Simon Gallieni à Ségou pour y négocier un nouveau traité avec le sultan Ahmadou.
fin d’année
Création par les Français du poste de Bafoulabé, au confluent du Bakoy et du Bafing, premier maillon d’une chaîne destinée à relier le haut Sénégal au delta central nigérien.
1880
samedi 20 mars
Le capitaine Gallieni est mandaté au Soudan (Mali) par la France pour nouer des relations avec les chefs locaux, établir des comptoirs et construire une voie ferrée pour pénétrer à l’intérieur du continent.
lundi 29 mars
Gallieni arrive à Bafoulabé, où il obtient un traité avec les chefs locaux et établit un protectorat français.
dimanche 25 avril
Gallieni signe un traité avec Tokontan Keita. L’accord place Kita sous protectorat français.
en juin
Les Bambara attaquent Gallieni à Dio et Ahmadou, chef Toucouleur du Soudan Occidental, lui ordonne de stopper sa marche à Nango, quarante kilomètres avant Ségou.
mercredi 10 novembre
Traité de Nango entre le sultan toucouleur Ahmadou et Joseph Gallieni. Le commandeur des croyants accorde à la France le privilège de la nation la plus favorisée contre des canons et de l’argent et l’assurance qu’aucun pays toucouleur ne soit conquis (Ahmadou, qui se méfie des Français dont il ne parvient pas à percer les intentions, refusera de le ratifier).
dans l’année
Expédition de l’autrichien Oskar Lenz. Venu du Maroc, il passe par Tindouf et Araouane et fait halte à Tombouctou. Il revient ensuite en Europe par le Sénégal, après un séjour à Nioro et à Médine.
1881
samedi 26 février
La Chambre française adopte la loi accordant les crédits permettant le début de la construction du chemin de fer entre Kayes et le Niger (achevé en 1904).
lundi 21 mars
Gallieni rejoint à Kita la colonne commandée par le lieutenant-colonel Borgnis-Desbordes, commandant militaire du Haut-Fleuve (qui soumettra par la suite la région située entre le Sénégal et le Niger).
dans l'année
L’empire wassoulou du chef Samory Touré s’étend sur la Guinée, une partie du Mali, de la Sierra Leone et de la Côte-d’Ivoire.
1882
A Gumbu, les esclaves, produits de la traite gérée par les marchands arabes et libérés récemment, sont massivement affectés au tissage des étoffes.
1883
jeudi 1er février
Parti du Sénégal, l’officier français Borgnis-Desbordes fonde le poste fortifié de Bamako sur le fleuve Niger. Il est destiné à faire face aux attaques d’Ahmadou au nord et de Samory Touré au sud.
lundi 3 septembre
L’officier Borgnis-Desbordes, à qui on reproche les pertes humaines consécutives aux trois campagnes qu’il a menées (229 hommes dont 194 européens) et la lenteur des travaux du chemin de fer de Kayes vers Bamako (mortalité considérable des travailleurs marocains et chinois), est remplacé par le lieutenant-colonel Boylève, et les opérations militaires sont suspendues.
mardi 18 décembre
Le Parlement français refuse le vote des crédits demandés pour la poursuite des travaux sur la voie ferrée Kayes-Bamako (Mali) et la construction de la ligne de chemin de fer est arrêtée.
1884
mercredi 9 avril
Le commandant Combes est nommé en remplacement de Boylève au commandement du Haut-Fleuve et les opérations militaires reprennent contre Ahmadou. L’enseigne de vaisseau Froger amène à Bamako la canonnière le Niger, bâtiment démontable, mis à l’eau en aval des rapides de Sotuba, qui le conduit à Koulikoro.
1885
au printemps
Le gouverneur du Soudan [Mali], le commandant Antoine Combes, lance une attaque en Guinée pour s’emparer des mines d’or de Buré.
en juin
Premiers accrochages entre Samory Touré et les troupes françaises à Niagassola sur la rive gauche du Niger. Les Français du commandant Combes doivent se replier.
dimanche 6 septembre
Le lieutenant de vaisseau Davoust prend le commandement de la canonnière Niger. Il entreprend la descente due fleuve du même nom jusqu’à Diafarabé, entre Ségou et Mopti.
fin d’année
Samory Touré mène une campagne contre le royaume du Kenedougou, et assiège sa capitale Sikasso.
1886
dimanche 28 mars
Après une série de défaites, Samory Touré, empereur du Wassoulou [Guinée-Mali], est contraint de signer avec les Français le traité de paix et de commerce de Kénéba-Koura. Il doit reconnaître la rive gauche du Niger comme zone d’influence européenne et envoie son fils Karamoko comme ambassadeur en France. Fin provisoire des hostilités.
lundi 20 décembre
Le lieutenant-colonel Gallieni est nommé gouverneur général du Soudan français (Mali, du Sénégal au Niger).
1887
en avril
Départ de Bamako de l'expédition de Binger vers le Haut Niger et la Côte-d'Ivoire.
jeudi 12 mai
Traité de Gouri : le sultan toucouleur de Ségou, Ahmadou, accepte le protectorat français sur les territoires qu’il contrôle.
en mai
Gallieni confie au Breton Edmond-Jules Caron une mission géographique et commerciale visant à établir une liaison fluviale avec Tombouctou. Il part du port de Manambougou sur le Niger à bord du vapeur Niger et explore une vaste portion du fleuve encore inconnue des Européens, en amont de Diafarabé.
vendredi 15 juillet
Le lieutenant de vaisseau Aube remonte le Niger jusqu’à Mopti à bord de la canonnière Mage.
mardi 16 août
La canonnière française Mage commandée par Aube atteint Korioumé, le port de Tombouctou. Il se heurte à Tidiai, sultan touareg du Macina indépendant, qui lui interdit l’accès de Tombouctou.
dans l’année
Samory Touré abandonne le siège de Sikasso après avoir subi de lourdes pertes.
Samory Touré doit signer un traité par lequel il abandonne à la France la région au nord du Niger.
1887 et 1888
Les Français assiègent la capitale du Kénédougou, Sikasso.
1888
10 septembre
Louis Archinard est nommé commandant supérieur du Soudan français à la place de Gallieni.
dans l’année
Le roi du Kénédougou, Tiéba Traoré, signe un traité d’amitié avec les Français.
1889
lundi 18 février
Le colonel français Archinard prend Koundian.
jeudi 21 février
Traité de Niakha : la France obtient des modifications plus avantageuses des délimitations frontalières entre ses colonies et l’empire wassoulou de Samory Touré. Tout le cours du Niger constitue la limite du Soudan français [Mali], y compris le territoire situé entre le Tinkisso et le Niger et qui était jusque-là une possession du royaume africain. Les autres termes du traité de Bissandougou (1887) sont confirmés : protectorat français sur le Wassoulou et liberté de commerce pour les Français.
1890
dimanche 6 avril
Le colonel Archinard, commandant supérieur au Soudan [Mali], s’empare de la ville de Ségou, défendue par Madani, fils d’Ahmadou Tall. La France contrôle ainsi le bassin du Niger.
lundi 16 juin
Archinard prend Koniakary.
lundi 18 août
Le Soudan français [Mali] obtient son autonomie par rapport au Sénégal. La ville de Kayes, sur le haut Sénégal, est choisie comme capitale (jusqu’en 1907).
mardi 23 décembre
Devant relier le Sénégal à la Libye, via le lac Tchad, le commandant Monteil quitte Ségou pour Say.
dans l’année
Ahmadou se replie sur Nioro, puis se réfugie au Sokoto (Nigeria).
Afin de protéger son royaume des attaques de Samory Touré, le souverain du Kénédougou, Tiéba Traoré fait construire une grande forteresse, le tata, longue de 9 kilomètres avec des remparts hauts de 6 mètres.
de 1890 à 1893
Le colonel Archinard soumet le Kaarta.
1891
jeudi 1er janvier
Le colonel Archinard s'empare de Nioro [Mali] sans combattre. Ahmadou s'enfuit au Macina et à Djenné.
samedi 28 mars
Samory Touré (empire du Wassoulou) reprend la lutte contre la France à partir de la Côte-d’Ivoire où il s’est réfugié. Le chef africain n’accepte pas la présence d’une mission militaire française chez son ennemi Tiéba, roi de Sikasso. Sachant qu’il ne peut compter sur une alliance avec d’autres chefs africains et qu’il ne peut résister aux troupes françaises en s’enfermant dans des postes fortifiés, Samory divise ses forces en trois groupes. Le premier, armé de fusils à tir rapide reçus de Sierra Leone ou de trafiquants français, combat les troupes françaises tout en pratiquant la politique de la terre brûlée. Le second, armé de fusils à pierre et à piston, a pour charge de lever l’impôt et de recruter des guerriers parmi les populations qui se trouvent derrière le premier groupe. Le troisième, armé comme le second, combat à l’est des tribus africaines et conquiert des territoires qui permettent à Samory de se replier sans difficultés.
lundi 30 mars
Le colonel Archinard passe le Niger à Niantokoro.
en avril
Archinard atteint Bissandougou. Samori Touré doit fuir.
1892
jeudi 27 avril
Création de la Colonie du Soudan français, avec Kayes pour capitale.
1893
mercredi 18 janvier
Le roi Tièba Traoré du Kénédougou meurt empoisonné à Bama. Son frère Babemba Traoré lui succède.
entre le mercredi 12 et lundi 17 avril
Les troupes françaises du colonel Archinard, commandant du Soudan français, s’emparent des villes toucouleurs de Djenné et Mopti.
vendredi 28 avril
Combat de Kori-Kori : la colonne du colonel Archinard remporte une victoire décisive sur le roi toucouleur Ahmadou.
samedi 29 avril
Le colonel Archinard s’empare de la ville de Bandiagara.
jeudi 4 mai
Aguibou, frère d’Ahmadou rallié à la France, est proclamé roi du Macina.
vendredi 19 mai
Les Français prennent la ville de Douentza. Vaincu, Ahmadou parvient cependant à échapper au colonel Archinard en s’enfuyant vers l’est, où il poursuit sa résistance jusqu'à sa mort.
mercredi 2 août
Le colonel Archinard n’est plus commandant-supérieur du Soudan français. François Bonnier assure l’intérim.
mardi 26 décembre
Albert Grodet devient le premier gouverneur du Soudan français.
dans l’année
Décès du roi du Kénédougou, Tiéba Traoré, à l’âge de 48 ans. Son frère Babemba Traoré (38 ans) lui succède.
1894
nuit du dimanche 14 au lundi 15 janvier
Combat de Takoubao : attaquée par surprise dans son bivouac dans le centre du Soudan [Mali], la colonne de renforts français du lieutenant-colonel Etienne Bonnier, forte de 95 hommes (13 officiers et sous-officiers européens, 67 soldats et 14 personnels de soutien, guide, interprètes et serviteurs), est anéantie près de Goundam par les 450 Touaregs de Mohamed ag Awwab. Les vaincus déplorent 94 tués, les vainqueurs seulement un mort et un blessé (le frère de leur chef).
samedi 20 janvier
Rétablissant la situation au Soudan, le commandant Joffre atteint Niafunké et inflige une sanglante défaite aux Touaregs.
vendredi 2 février
Le commandant Joffre est prévenu à Goundam du massacre de la colonne Bonnier. Il se met en route vers les lieux du massacre.
jeudi 8 février
Joffre découvre le champ de bataille de Takoubao et les restes de la colonne Bonnier.
lundi 12 février
Le commandant français Joffre s’empare de Tombouctou, clé du Soudan. Il y édifie le fort Bonnier et lance diverses expéditions contre les dernières résistances touarègues.
mardi 10 juillet
Ayant fermement établi le contrôle de l’armée française sur Tombouctou, le commandant Joffre peut quitter la ville.
lundi 16 juillet
Reprenant l’offensive au sud, Samori Touré s’empare de la cité de Kong [nord-est de la Côte-d’Ivoire], qui est détruite. Il avait auparavant battu une colonne française envoyée pour protéger la ville.
dans l’année
Samori Touré fait exécuter son fils Dyanli Karamogho pour trahison.
1895
lundi 1er avril
Des Pères blancs venus du Sénégal fondent la première mission du Mali à Ségou (ils s’installent ensuite à Kati).
dimanche 16 juin
Par décret, les colonies françaises de l’ouest africain (Sénégal, Soudan [Mali], Guinée et Côte-d’Ivoire) sont regroupées administrativement en un gouvernement général de l’Afrique Occidentale Française. La capitale est Saint-Louis du Sénégal. Jean-Baptiste Chaudié devient le premier gouverneur général de l’AOF.
vendredi 12 juillet
Le colonel Edgard de Trentinian remplace Louis Albert Grodet comme gouverneur du Soudan Français [Mali]
vendredi 4 octobre
Poursuivant sa mission d’établissement du protectorat français sur une partie de l’Ouest africain, le capitaine Georges Destenave signe un nouveau traité avec le Liptako (région aujourd’hui partagée entre le Niger, le Mali et Burkina-Faso).
1896
mercredi 17 juin
Au Soudan [Mali], le capitaine Menvielle, résident de Bandiagara, écrase la rébellion des Habé (Dogons) du Dakol lors du combat de Sangha.
1897
mercredi 15 décembre
Chassé par les Français en 1890, l’ancien empereur toucouleur Ahmadou de Ségou est décédé dans le Sokoto [aujourd’hui dans le nord-ouest du Nigeria], à l’âge de 61 ans.
1898
dimanche 1er mai
Au Soudan [Mali], les Français s’emparent de la capitale du Kénédougou, Sikasso. La cité est mise à sac. Le roi Babemba Traoré (43 ans) préfère se suicider plutôt que de se rendre.
mardi 14 juin
Signature à Paris de la Convention franco-britannique du Niger : le traite fixe les limites entre les possessions françaises de Côte-d’Ivoire, du Soudan [Mali] et du Dahomey [Bénin] et les colonies britanniques de Côte-de-l’Or [Ghana] et du Nigeria (ligne Say-Barroua). La convention reconnait par ailleurs les droits de la France sur le Tchad.
jeudi 29 septembre
Après treize ans de lutte contre la France, le chef soudanais Samory Touré, ancien empereur du Wassalou [Guinée-Mali], est fait prisonnier par le capitaine Gouraud à Guélémou [aujourd’hui Biankouma, dans l’ouest de la Côte-d’Ivoire]. Il est exilé au Gabon (où il meurt en 1900).
dans l’année
René Audéoud succède à Edgard de Trentinian comme gouverneur du Soudan français.
1899
dimanche 1er janvier
Au Soudan [Mali], le lieutenant-colonel Klobb édifie un fort à Gao, sur le Niger (il fait de même à Ansongo).
dimanche 12 mars
La voie ferrée construite par les Français au Soudan [Mali] parvient à Toukouto, un village situé entre Kayes et Bamako.
mardi 17 octobre
Un décret démembre le Soudan français en plusieurs territoires distincts : le Soudan proprement dit [aujourd’hui Mali], le Sénégal, la Guinée, la Côte-d’Ivoire et le Dahomey [Bénin]. Deux territoires militaires sont établis, englobant les régions de Tombouctou, de la Volta et de Zinder [au Niger]. Afin d’administrer ces deux territoires, ainsi que le haut Sénégal, le Sahel et le haut Niger, un budget spécial est incorporé à celui du Sénégal. La capitale du Soudan est transférée de Kayes à Bamako et William Merlaud-Ponty en est nommé gouverneur-général.
Le Mali des origines à 1899 |