1960
mardi 5 janvier
Le journal Le Monde publie un rapport confidentiel sur les camps d’internement et la torture en Algérie, transmis au gouvernement français par la Croix-Rouge internationale.
mardi 12 janvier
Air Algérie met en service la Caravelle, qui va favoriser son essor.
lundi 18 janvier
Le journal allemand Süddeutsche Zeitung publie les déclarations du général Massu, le commandant du corps d’armée d’Alger, critiquant la politique algérienne du général de Gaulle.
mardi 19 janvier
De Gaulle renvoie le général Massu, remplacé par le général Jean Crépin. Dès cette annonce, la colère se déchaîne à Alger. Aux yeux des pieds-noirs, Massu personnifie le combat pour l’Algérie française et le mouvement du 13 mai.
vendredi 22 janvier
A 12 h 30, de Gaulle convoque le Premier ministre Michel Debré, le délégué général du gouvernement en Algérie Paul Delouvrier et le général Maurice Challe, commandant en chef en Algérie. Ce dernier plaide, en vain, pour le retour de Massu, « sinon le sang coulera ».
dimanche 24 janvier
Fusillade du plateau des Glières à Alger. En début d’après-midi, une manifestation en faveur de Massu - encadrée par le Front national français de Joseph Ortiz (patron du « Bar du forum »), des militants de Jeune nation et des étudiants galvanisés par Jean-Jacques Susini - dégénère lorsque les gendarmes tentent de la disperser. Une fusillade éclate, faisant 22 morts (7 parmi les pieds-noirs, 15 du côté des forces de l’ordre ; respectivement 26 et 123 blessés). De son côté, le député Pierre Lagaillarde avait installé un PC de combat à l’Université. Une demi-heure après, les parachutistes arrivent, rétablissant un calme relatif et empêchant les émeutiers les plus excités d’achever les gendarmes blessés. Début de la semaine des barricades.
nuit du lundi 25 au mardi 26 janvier
Le Premier ministre fait un voyage éclair à Alger.
jeudi 28 janvier
Les insurgés d’Alger échouent dans leur tentative d’organiser une grande manifestation à laquelle les musulmans étaient conviés.
vendredi 29 janvier
De Gaulle obtient du Parlement des pouvoirs spéciaux : le général Challe et le gouverneur Paul Delouvrier quittent Alger pour Reghaia (base de départ de la répression).
samedi 30 janvier
Les parachutistes de la 10e DP, qui maintenaient l’ordre dans Alger depuis la fusillade des Glières, ont été relevés par des unités plus sûres. En effet, les « paras » et leurs chefs avaient fait pratiquement cause commune avec les insurgés et leur servaient de porte-parole pour convaincre le général Challe et Delouvrier d’inverser en leur faveur le cours des événements.
dimanche 31 janvier
Pierre Lagaillarde négocie avec les militaires sa reddition ; Joseph Artiz disparaît dans la clandestinité.
lundi 1er février
Fin de la semaine des barricades à Alger : reddition des insurgés de Lagaillarde. Il est conduit à l’aéroport de Maison-Blanche, puis transféré à Paris pour être écroué quelques heures plus tard à la prison de la Santé, boulevard Arago.
du mardi 2 au mercredi 3 février
Le gouvernement Debré a obtenu l'octroi de pouvoirs spéciaux pendant un an, par 441 voix contre 75, pour trouver une solution au problème algérien.
jeudi 4 février
Mouvement activiste dissous.
samedi 13 février
Opération « Gerboise bleue » : explosion de la première bombe atomique française sur le site d’Hamoudia, dans le désert du Tanezrouf, au sud-ouest de Reggane (Algérie). L’essai, effectué du haut d’une tour de 100 mètres, contaminera une zone de 150 kilomètres de diamètre. De Gaulle confirme que la France, devenue la quatrième puissante atomique du monde, constituera sa force de frappe : « Hourra pour la France ! Depuis ce matin, elle est plus forte et plus fière. », déclare-t-il.
lundi 15 février
Le gouvernement marocain proteste officiellement contre le premier essai atomique que la France vient de réaliser dans le Sahara algérien. L’ambassadeur du Maroc à Paris est rappelé à Rabat.
mercredi 17 février
A Tunis, Ferhat Abbas appelle les Européens à édifier avec les musulmans la République algérienne.
mercredi 24 février
Découverte en métropole d’un réseau d’aide au FLN (le « porteurs de valise »). Plusieurs personnes sont arrêtées mais le chef de l’organsiation, l’écrivain Francis Jeanson, est en fuite.
en février
Bigeard et Godard sont limogés.
jeudi 3 mars
Le général de Gaulle arrive en Algérie pour la deuxième « tournée des popotes ». Accompagné du colonel Roger Trinquier, commandant du secteur militaire d’El Milia, il a notamment visité la SAS de Catinat [aujourd’hui Settara], qui abrite la seule unité de harkis entièrement féminine, les « harkettes de Catinat ».
samedi 5 mars
Fin de la deuxième « tournée des popotes » : le général de Gaulle a insisté sur la nécessité d’une victoire complète des armes françaises et le droit de la France à rester en Algérie, mais a également parlé d »une « Algérie algérienne liée à la France ». Il a renouvelé l’offre de négociations.
lundi 7 mars
De retour de son voyage d’inspection en Algérie, de Gaulle confirme sa volonté, une fois l’ordre revenu, de voir les Algériens choisir leur destin en toute liberté.
dimanche 20 mars
Création en métropole d’une « force de police auxiliaire musulmane » destinée à lutter contre le FLN.
lundi 21 mars
Ouverture au Caire (Egypte) d’un centre de recrutement de volontaires du FLN.
Grâce à l’action de la Force de police auxiliaire, trois membres du FLN sont arrêtés à Paris.
nuit du mercredi 23 au jeudi 24 mars
Des descentes dans les hôtels et meublés des quartiers nord-africains de Paris, conduites en collaboration avec la BAV, permettent grâce aux indications fournies par un cadre frontiste, l’interpellation de six membres de l’OPA (Organisation politico-militaire du FLN) et la saisie de documents importants.
vendredi 1er avril
Deuxième explosion nucléaire française à Reggane.
du lundi 11 au mardi 12 avril
Le congrès de l'UNEF se prononce pour l'arrêt de la guerre d'Algérie par la négociation.
samedi 23 avril
Crépin remplace Challe.
lundi 25 avril
Trois sections de kasmas différentes du FLN sont démantelées à Paris par l’exploitation de renseignements obtenus à la suite d’une arrestation unique.
mercredi 4 mai
A Paris, un membre du FLN ouvre le feu à cinq reprises sur Robert Abdesselam, membre de l’Assemblée nationale, qui est blessé.
vendredi 6 mai
Bataille du Djebel M'zi.
jeudi 2 juin
53 organisations de jeunesse prennent position pour la fin de la guerre d'Algérie.
vendredi 10 juin
Entretiens secrets à l’Elysée entre le général de Gaulle et le chef de la wilaya IV (Alger), Zamon Mohammed Si Salah, et deux de ses compagnons.
lundi 20 juin
Le GPRA accepte de négocier.
samedi 25 juin
Premiers contacts à la préfecture de Melun entre le gouvernement français (Roger Morris et le général Henri de Gastyne) et le GPRA algérien (Ahmed Boumendjel et Mohammed Ben Yahia). Les représentants du FLN demandent à rencontrer des hommes politiques français, ainsi qu’Ahmed Ben Bella et les autres responsables algériens.
mercredi 29 juin
Devant le refus en bloc par les autorités françaises des demandes des représentants algériens, le GPRA quitte les négociations de Melun. De plus, le GPRA constate qu'il s'agit de négocier le cessez-le-feu, alors que le FLN se refuse à engager des négociations purement militaires. Il semble aussi que Michel Debré ait tout fait pour que cette rencontre tourne au dialogue de sourds.
La Justice française fait saisir le livre Notre guerre, publié aux éditions de Minuit. Francis Jeanson, en fuite, a écrit cet ouvrage pour justifier son action de soutien au FLN.
jeudi 30 juin
En France, la CGT, la CFDT, la FEN et l’UNEF appellent à la négociation en Algérie.
dimanche 31 juillet
Le FLN assassine treize Français sur la plage Carobier, entre Alger et Cherchell. Six autres Français sont blessés.
lundi 22 août
Le GPRA réclame un référendum en Algérie sous le contrôle de l’ONU.
lundi 5 septembre
Ouverture à Paris du procès du réseau Jeanson d’aide au FLN devant le Tribunal permanent des forces armées. Par ailleurs, lors d’une conférence de presse, le général de Gaulle déclare : « L’Algérie algérienne est en marche ».
mardi 6 septembre
Publication du « Manifeste des 121 » qui fait scandale en défendant le droit à l’insoumission et le refus de prendre les armes contre le peuple algérien. Aucun grand journal ne s’est risqué à publié le texte. Parmi les signataires figurent : Maurice Blanchot, Guy Debord, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, André Breton, Simone Signoret, Marguerite Duras, Alain Resnais, Henri Lefebvre, Alain Robbe-Grillet, Laurent Schwartz... (plusieurs des signataires seront suspendus de leurs fonctions dans le mois).
mercredi 14 septembre
Manifeste du général Salan sur l’inaliénabilité de l’Algérie.
mercredi 21 septembre
Une mine placée par le FLN explose à Biskra et tue trois officiers français.
mercredi 28 septembre
Une délégation du GPRA algérien est reçue à Moscou avec les honneurs réservés aux gouvernants en exercice.
jeudi 29 septembre
Le réalisateur Pierre Kast annonce qu’il va bientôt tourner un film sur la guerre d’Algérie.
samedi 1er octobre
Condamnation des membres du réseau Jeanson pour aide au FLN. Jeanson lui-même est condamné par contumace.
mercredi 5 octobre
Manifeste de 200 intellectuels français favorables à l’Algérie française.
samedi 8 octobre
Un membre du FLN lance une grenade à l'intérieur d'un café de Bône, tuant une personne et en blessant douze autres. Les victimes sont des marins français et britanniques.
mardi 11 octobre
Par une communication à la presse, Charles de Gaulle rend hommage au prince François, fils du comte de Paris, tué ce jour dans les Aurès.
jeudi 27 octobre
Manifestation contre la guerre d’Algérie à la Mutualité, convoquée par la CFTC, FO, la FEN et l’UNEF. Les étudiants y sont très nombreux.
dimanche 30 octobre
Salan en Espagne.
mardi 1er novembre
Le conseil œcuménique des Eglises protestantes propose une démarche commune des Eglises chrétiennes pour la paix en Algérie.
jeudi 3 novembre
Ouverture du procès des barricades de Paris. Aussitôt, les avocats des accusés ainsi que Pierre Lagaillarde et Jean-Marie Demarquet, député d’Alger, guerroient dur.
vendredi 4 novembre
Au cours d’une allocution télévisée, de Gaulle prononce les mots de « République algérienne » (« la République algérienne existera un jour »), qui ne figuraient pas dans la première prise. Elle est diffusée en même temps à Alger et en métropole.
mercredi 16 novembre
En Conseil des ministres, de Gaulle arrête un projet de référendum sur l'autodétermination de l’Algérie.
dimanche 20 novembre
Deux groupes armés du FLN attaquent le poste des FPA le jour même de son installation dans le quartier parisien de la Goutte d’Or.
du lundi 21 au mardi 22 novembre
Bataille de Bab B'har, Oum Teboul, La Croix, Rouh et Souk.
mardi 22 novembre
De Gaulle nomme Louis Joxe ministre d’Etat chargé des Affaires algériennes.
mercredi 23 novembre
Jean Morin remplace Delouvrier.
vendredi 2 décembre
Pour obtenir l’autorisation de diffuser une séquence de Cinq Colonnes à la une, Pierre Lazareff sollicite le soutien de Jacques Chaban-Delmas. Michel Mitrani a filmé à contre-jour les confidences d’un étudiant algérien, technique aussitôt baptisée « ombre algérienne ».
samedi 3 décembre
Décret découpant le département des Oasis en neuf arrondissements (contre trois auparavant) et celui de Saoura en six (quatre avant).
dimanche 4 décembre
Nouvelle attaque FLN contre le poste de la Force de police auxiliaire du quartier parisien de la Goutte d’Or.
lundi 5 décembre
Après quelques temps de suspension, le procès de la journée des barricades d’Alger reprend à Paris, mais sans les principaux accusés : Lagaillarde, Demarquet et Susini, en liberté provisoire, se sont enfuis en Espagne pour y rejoindre « Jo » Ortiz.
vendredi 9 décembre
La visite de Charles de Gaulle en Algérie le conduit d’abord à Aïn Temouchent. Les heurts entre forces de l’ordre, partisans de l’Algérie française et musulmans font 60 tués à Alger (dont 55 musulmans) et 4 à Oran et des centaines de blessés.
lundi 12 décembre
A Bougie, la pression des pieds-noirs est telle que de Gaulle est obligé de trouver refuge dans une sous-préfecture assiégée. Il en sort discrètement et décide d’écourter son voyage d’un jour.
lundi 19 décembre
L'ONU reconnaît le droit du peuple algérien à l'autodétermination.
mardi 20 décembre
Dans une allocution télévisée, de Gaulle nie le titre de gouvernement au gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).
samedi 24 décembre
Dissolution du Front national pour l’Algérie française (FNAF).
mardi 27 décembre
Opération « Gerboise rouge » : explosion de la troisième bombe nucléaire française dans le Sahara, à Reggane.
1961
vendredi 6 janvier
Intervention télévisée du général de Gaulle pesant lourd dans la balance, à l’avant-veille du référendum sur l’autodétermination de l’Algérie.
Pour protester contre les essais nucléaires effectués au Sahara, le Nigeria rompt ses relations diplomatiques avec la France.
dimanche 8 janvier
Par référendum, trois Français sur quatre se prononcent pour l'autodétermination en Algérie, approuvant ainsi la politique algérienne du général de Gaulle : 17 447 669 oui (75,25 % en métropole, 69,09 % en Algérie) contre 5 817 775 non (18,37 %). Avec 23,51 % des inscrits, la part des abstentionnistes progresse de huit points. Le nombre de bulletins nuls (600 000) a été multiplié par deux par rapport à 1958.
jeudi 19 janvier
Onze organisations politiques et syndicales réclament dans un manifeste une négociation entre le gouvernement français et le GPRA.
samedi 21 janvier
Assassinat à Alger par des ultras de Me Pierre Popie, avocat libéral ayant défendu des membres du FLN.
vendredi 27 janvier
Le GPRA annonce qu’il ne reconnaîtra pas la validité des contrats passés avec la France par des compagnies ou des Etats intéressés par le pétrole saharien.
fin janvier
Contact avec le GPRA.
jeudi 9 février
Un très grave incident aérien franco-soviétique a eu lieu au nord de l’Algérie. Selon Moscou, l’appareil qui conduisait au Maroc le chef de l’Etat soviétique, Leonid Brejnev, a été attaqué par un chasseur français qui a ouvert le feu. Cet incident est considéré par le Kremlin comme un acte de banditisme, et il exige la punition des coupables. Quant au gouvernement français, il affirme que l’Iliouchine Il-18 de Brejnev se trouvait dans sa zone de responsabilité, hors de l’itinéraire annoncé, et que c’est pour attirer son attention sur cette déviation que l’ordre a été donné de tirer un coup de semonce, sans aucun danger pour lui.
samedi 11 février
Pierre Lagaillarde, réfugié en Espagne, fonde à Madrid l’Organisation armée secrète (OAS) dont le but est la lutte armée pour le maintien de l’Algérie française. Son premier chef est le colonel Yves Godard.
dimanche 12 février
Lancement réussi d’une fusée Véronique, à la base française de Colomb-Béchar, dans le Sahara algérien.
lundi 20 février
Contact secret en Suisse entre Georges Pompidou, ancien chef de cabinet du général de Gaulle, et des émissaires du GPRA algérien.
mardi 21 février
Le rat Hector lancé une semaine plus tôt au sud de Colomb-Béchar par une fusée Véronique est récupéré en bonne santé dans le désert, après avoir atteint l’altitude de 150 kilomètres.
mercredi 22 février
Fin des deux jours de contacts secrets en Suisse entre Pompidou et le GPRA.
lundi 27 février
Première apparition sur les murs d’Alger, du sigle de l’Organisation de l’armée secrète (OAS), soigneusement peint en noir.
jeudi 2 mars
Le procès des barricades d'Alger (janvier 1960) s’achève sur un verdict pondéré. Les principaux responsables ont été condamnés par contumace (ils se trouvent principalement en Espagne) : la mort pour Joseph Ortiz, 10 ans de prison pour Pierre Lagaillarde, 3 ans pour Marcel Ronda, 2 ans avec sursis pour Jacques Susini. Douze inculpés présents ont été en revanche acquittés.
dimanche 19 mars
La ville d’Evian est choisie pour une rencontre franco-algérienne.
jeudi 30 mars
Annonce des pourparlers d'Evian.
vendredi 31 mars
Le maire d’Evian, Camille Blanc, est assassiné dans l’explosion d’une charge de plastic placée dans sa villa par l’OAS. Dans un communiqué, l’organisation affirme que sa seule intention était de donner un « avertissement » au maire afin de le punir d’avoir accepté que sa ville serve de cadre pour ces pourparlers. L’OAS prétend que la mort du maire est malheureux accident... Pourtant, une autre bombe avait été placée sous la voiture de celui-ci. De son côté, le mouvement fascisant dissous Jeune Nation a également publié un communiqué dans lequel l’assassinat de Camille Blanc est justifié comme un « acte de salubrité publique ».
vendredi 7 ou lundi 10 avril
Les premiers tracts signés OAS sont distribués à Alger et proclament : « L’OAS frappe où elle veut, quand elle veut ».
mardi 11 avril
Création du Front algérien d’action démocratique (FAAD), organisation fantoche contrôlée par les services secrets français SDECE.
mardi 11 ou mercredi 12 avril
Au cours d’une conférence de presse tenue à l’Elysée, le général de Gaulle a notamment déclaré : « La France considère avec le plus grand sang-froid une solution telle que l’Algérie cesserait d’appartenir à son domaine ». Il invite également le FLN et le GPRA à « passer au positif », c’est-à-dire revenir à Evian à la table des négociations. A un journaliste qui lui demandait si l’indépendance de l’Algérie ne risquait pas de profiter à l’URSS ou bien à l’Amérique, le général de Gaulle a répondu : « A toutes deux, je souhaite bien du plaisir ».
vendredi 14 avril
Libération en Algérie de 700 nationalistes.
nuit du vendredi 21 au samedi 22 avril
Début du putsch des généraux à Alger (Maurice Challe, André Zeller, Edmond Jouhaud et Raoul Salan). Le 1er REP du commandant Hélie Denoix de Saint-Marc investit la Délégation générale et le quartier Rignot, siège de l’état-major, tandis que le centre d’Alger est couvert de chicanes. Le délégué général, Jean Moran, et le commandant en chef, le général Fernand Gambiez, sont mis en état d’arrestation.
samedi 22 avril
A 6 h 30 du matin, le général Challe proclame sur Radio Alger que « L’armée s’est assuré le contrôle du territoire algéro-saharien... ». A Paris, le gouvernement fait interpeller les activistes notoires de l’Algérie française, étouffant dans l’œuf tout prolongement dans la métropole de l’insurrection algéroise. Par ailleurs, les putschistes ne peuvent compter que sur les unités de choc, le gros de l’armée marquant son hostilité, comme à Oran, ou se livrant à des atermoiements dont le général André Gouraud donne l’exemple à Constantine.
dimanche 23 avril
A 20 heures, le général de Gaulle s’adresse aux Français à la télévision. Revêtu de son uniforme de général de brigade, il dénonce le « quarteron de généraux à la retraite » et invite tous les Français à leur « barrer la route ». Première - et la seule fois - mise en application de l’article 16 de la Constitution, qui dote le président de la République de pouvoirs exceptionnels.
lundi 24 avril
A Alger, le putsch bat de l’aile, malgré les efforts du leader activiste Jean-Jacques Susini pour mobiliser la population européenne. Optant pour la fidélité à Paris, les marins prennent le large.
mardi 25 avril
Suivant l’exemple des marins, les aviateurs d’Alger s’en vont, rendant ainsi impossible toute action aéroportée en métropole.
Début des attentats de l'OAS en métropole.
Le gouvernement procède à la quatrième explosion nucléaire atmosphérique à Reggane (opération « Gerboise verte», d’une puissance d’une kilotonne), afin d’éviter que la bombe ne tombe entre les mains de généraux putschistes. L’armée procède à l’opération « Garigliano » afin de tester les méthodes de protections des troupes en cas d’explosion nucléaire : des appelés du contingent sont envoyés en zone contaminée, dans des camions ou des trous creusés à seulement 800 m du centre du test.
mercredi 26 avril
Après avoir négocié sa soumission avec le colonel Georges de Boissieu, le général Challe se rend et est incarcéré dans la soirée à Paris, à la prison de la Santé. Les trois autres généraux entrent dans la clandestinité, ainsi que de nombreux autres officiers.
jeudi 27 avril
Youssef Ben Khedda devient président du GPRA. Il succède à Ferhat Abbas.
mercredi 3 mai
Un tract de l'OAS annonce le « début de la guerre ».
samedi 6 mai
Zeller se rend.
samedi 13 mai
L'OAS fait exploser quatre bombes à Paris, blessant dix personnes.
vendredi 19 mai
L'OAS commet dix-neuf plasticages à Alger.
samedi 20 mai
Ouverture à l’hôtel du Parc d’Evian, des entretiens entre la délégation française conduite par Louis Joxe, ministre d’Etat chargé des Affaires algériennes, et la représentation FLN (GPRA) menée par Krim Belkacem.
dimanche 28 mai
Début du procès des généraux putschistes d'Alger, devant le Haut Tribunal militaire créé en vertu de l’article 16 de la Constitution et présidé par Maurice Patin.
lundi 29 mai
Conseillé par Jean-Jacques Susini, le général Raoul Salan, réfugié dans la clandestinité depuis l’échec du putsch, a pris la direction de l’OAS, dont la structuration a déjà été faite par le colonel Yves Godard, également en fuite. Calquée sur le système des wilayas, l’organisation se divise en trois branches : l’OM (Organisation des masses) encadre la population, fournit faux papiers et caches aux clandestins, collecte les fonds et recrute les volontaires l’ORO (renseignements-opérations) rassemble les informations et coiffe les commandos Delta ; l’APP (politique et propagande) est spécialisée dans l’action psychologique. Quant à l’OAS-métropole, elle présente le même organigramme, mais ses zones sont calquées sur les régions militaires de l’Hexagone.
mercredi 31 mai
Le commando Delta de l’OAS assassine à Paris (rue du Docteur-Trolard) le commissaire de police Gavoury. L'un des trois assassins est identifié comme étant Bobby Dovecar, un ancien légionnaire réputé pour avoir perpétré de nombreux meurtres pour le compte de l'OAS.
en mai
Vague d’attentats FLN et OAS en Algérie. En un mois, le FLN a commis 113 attentats qui ont fait 85 morts et 121 blessés.
jeudi 1er juin
Clôture de la première partie du procès du putsch d’Alger : les généraux André Zeller et Maurice Challe sont tous deux condamnés à 15 ans de détention. Ayant mis fin de leur propre gré au putsch déclenché le 22 avril, ils ont bénéficié de circonstances atténuantes.
lundi 5 juin
Le commandant Hélie de Saint-Marc (putsch des généraux) est condamné à 10 ans de prison.
mardi 6 juin
Le général Pierre Pigot est condamné à 15 ans de prison.
mercredi 7 juin
Le général Ailleret remplace Gambiez.
du jeudi 8 au mardi 13 juin
Le FLN commet 33 attentats à Alger.
vendredi 9 juin
Le FLN commet plusieurs attentats à Alger, qui font 4 morts et 54 blessés.
mardi 13 juin
Rupture des pourparlers d’Evian à cause du statut du Sahara et des garanties de la minorité européenne.
Incident à la frontière algéro-marocaine. L'OAS commet un plasticage dans le centre d'Alger.
vendredi 16 juin
Une bombe placée par l'OAS contre l'habitation de l'Ambassadeur de France aux Etats-Unis explose à Paris et fait cinq blessés.
lundi 19 juin
Le général Jean Nicot est condamné à 12 ans de prison.
L'OAS fait exploser une bombe contre les bureaux du périodique Afrique Action à Tunis. Pas de victime.
mardi 20 juin
Le général Gouraud est condamné à 7 ans de prison.
mercredi 21 juin
Raymond Leyris, arabophone d’origine à la fois juif séfarade et bretonne (beau-père d’Enrico Macias), honoré du titre de « Cheikh Raymond », est tué dans un attentat revendiqué par le FLN. Il était considéré comme l’un des plus grands poètes-musiciens d’Afrique du Nord.
Assassinat à Lille de Mohamed Boutazir (37 ans), leader syndicaliste algérien, cadre de l’Union syndicale des travailleurs algériens. Il a été abattu dans les locaux de l’USTA en compagnie d’Ahmed Abdelaziz Baba et Mohamed Ghouti par des tueurs au service de Messali Hadj.
Depuis Lausanne, en Suisse, l’Unef et l’Union générale des étudiants musulmans appellent à la reprise des négociations d’Evian.
mercredi 5 juillet
Manifestations en Algérie à l’appel du FLN contre le projet de partition de Charles de Gaulle qui exclut le Sahara de l’Algérie future : une centaine de morts.
mardi 11 juillet
Procès des putschistes d’Alger : les généraux Salan, Jouhaud et Gardy, les colonels Argoud, Broizat, Gardes, Godard, Lacheroy et le commandant Vailly sont condamnés à mort par contumace. Le capitaine Sergent est condamné à 20 ans de détention criminelle, également par contumace.
mercredi 12 juillet
De Gaulle se prononce en faveur d’un Etat algérien mais aussi pour une partition du territoire afin de pouvoir regrouper les pieds-noirs.
vendredi 14 juillet
Dans une allocution, le président tunisien Habib Bourguiba rappelle ses exigences, qui incluent une rectification de la frontière avec l’Algérie.
jeudi 20 juillet
Reprise des pourparlers entre la France et le FLN au château de Lugrin, en Haute-Savoie.
nuit du dimanche 23 au lundi 24 juillet
« Nuit des paras ». Sur fond de provocation raciste, un membre présumé du FLN ouvre le feu dans la boîte de nuit Le Trianon à Montigny-les-Metz, tuant un barman et deux appelés du contingent). Pour venger l’un des leurs, 300 bérets rouges lancent une opération de ratonnade des Maghrébins dans le centre-ville de Metz : un marchand ambulant est tué par balle et 27 personnes grièvement blessées (dont 6 militaires par balles et 17 Nord-Africains par armes blanches).
vendredi 28 juillet
Ajournement des négociations de Lugrin à cause de la question du Sahara.
samedi 5 août
Première émission de la radio pirate de l’OAS à Alger.
dimanche 27 août
Youssef Ben Khedda remplace Ferhat Abbas à la tête du GPRA.
mardi 29 août
Le FLN reprend ses attentats contre les policiers parisiens.
en août
Salan dirige l'OAS.
de août à septembre
En Algérie, nombreux attentats FLN et OAS.
mardi 5 septembre
Conférence de presse : de Gaulle admet qu'une Algérie indépendante et associée aura vocation à revendiquer le Sahara.
vendredi 8 septembre
Rentrant vers sa propriété de La Boisserie, à Colombey-les-Deux-Eglises, avec son épouse, la DS du général de Gaulle échappe à un attentat, sur la RN 19, à Pont-sur-Seine (Aube) : une bouteille de gaz remplie de plastic a explosé au passage de la voiture du président. Voyant qu’il n’y a aucun blessé dans le convoi présidentiel, le général de Gaulle constate : « Quels maladroits ! », avant de reprendre la route. L’un des auteurs de cet attentat manqué, Martial de Villemandy, est interpellé peu après à la terrasse d’un café proche du lieu de l’attentat. (Il avouera sa responsabilité dans l'attentat et ses révélations permettront l'arrestation de cinq autres conjurés, tous membres de l'OAS).
en septembre
Pour tout le mois, l'OAS et le FLN commettent 773 plasticages et tuent 9 personnes à Alger.
jeudi 5 octobre
La préfecture de police de Paris proclame un couvre-feu de 20 h 30 à 5 h 30 visant les « travailleurs musulmans algérien ». Il leur est « conseillé de la façon la plus pressante » de ne pas sortir la nuit et de ne pas former de groupes dans la capitale et dans sa banlieue.
mardi 17 octobre
Sur ordre du préfet de police de Paris, Maurice Papon, la police a violemment chargé les manifestations pacifiques de 20 000 à 30 000 Algériens venus de banlieue (Aubervilliers, Nanterre, Colombes, Courbevoie, Saint-Denis, etc.) à pied, en train ou en métro, à l’initiative du FLN, pour protester contre l’instauration du couvre-feu. A l’Etoile, l’Opéra, la Concorde, pont de Neuilly, sur les grands boulevards et ailleurs, on a tiré et on a tué. Une folie meurtrière, incontrôlable. La chasse au faciès nord-africain s’est poursuivi une bonne partie de la nuit. Des corps ont été jetés dans la Seine. Bilan officiel : 6 morts et 54 blessés algériens, 13 policiers blessés. Mais des sources plus sures parlent de 200 à 300 Algériens massacrés. 11 538 Nord-Africains ont été appréhendés et conduits au Centre d’identification de Vincennes ou dans des centres d’internement improvisés (commissariat, hôpital Beaujon, Palais des sports, Parc des expositions, Gymnase Japy, etc).
mercredi 18 octobre
4 000 manifestants algériens à Paris.
jeudi 19 octobre
Début des expulsions par avion des manifestants algériens raflés le 17 octobre. Arrivés en Algérie, ils sont conduits dans des camps d’internement.
vendredi 20 octobre
Bidault fonde le Conseil national de la résistance (CNR) avec Soustelle et le général Gardy.
A Alger, 20 h 10, le FLN fait exploser une grenade dans le café Château-Neuf d'El Biar, faisant un mort et sept blessés. A 20 h 15, une autre grenade explose dans le Café du Progrès, blessant gravement trois personnes. Enfin, à 20 h 17, les nationalistes du FLN font sauter une troisième grenade contre un café de Saint-Raphaël, où encore plusieurs personnes sont blessées. D’autres attentats du FLN ont également eut lieu dans la journée. Le total des victimes de cette journée octobre est de 19 morts et plusieurs blessés.
Manifestations de femmes musulmanes algériennes accompagnées d'enfants à Paris et dans des villes de province en soutien à « l’Algérien algérienne » et pour protester contre les violences meurtrières du 17 octobre. La police procède à un millier d’arrestations.
lundi 23 octobre
L'OAS assassine le commandant Poste, un des cadres algérois des Missions et Recherches de la Direction de la Sécurité militaire.
samedi 28 octobre
Reprise des négociations secrètes entre les émissaires français et algériens. Elles étaient rompues depuis le mois de juillet.
dimanche 29 octobre
Pourparlers secrets de Bâle : la délégation française pose « le principe de non représailles » contre les Algériens ayant « collaboré » avec la France.
mardi 31 octobre
L'OAS commet 31 plasticages à Alger.
en octobre
Pour tout le mois, l'OAS commet 970 plasticages et tue 13 personnes.
mercredi 1er novembre
Pour le septième anniversaire de l’insurrection, plusieurs journées de manifestations, organisées en Algérie à l'initiative du FLN, entraînent une violente répression : des dizaines de personnes sont tuées et plus de 10 000 ressortissants maghrébins arrêtés.
Ben Bella entame une grève de la faim pour obtenir le statut de prisonnier politique.
samedi 4 novembre
Arrestation à Paris d'Abderhamane Farès.
mardi 7 novembre
La France réalise son premier essai nucléaire souterrain dans le désert du Sahara, à In Ecker, à 150 km au nord de Tamanrasset.
jeudi 9 novembre
Pourparlers secrets de Bâle : la délégation des indépendantistes algériens accepte le principe de non représailles contre les indigènes ayant collaboré avec la France.
samedi 18 novembre
Le Commando Delta assassine à Alger, d'une balle dans la tête, le secrétaire général de la SFIO.
lundi 20 novembre
Les détenus du FLN ont obtenu le statut de prisonniers politiques, au terme de 18 jours de grève de la faim. Ils ont été suivis dans leur mouvement par Ahmed Ben Bella et ses compagnons.
du mardi 21 au mercredi 22 novembre
Batailles de Bab'B'har, Oum Teboul.
lundi 27 novembre
Gueboub Boualen, membre du FLN, assassine Roger Falip, soupçonné d'appartenir à l'OAS.
mardi 28 novembre
Arrivée à Alger des brigades spéciales anti-OAS, les « barbouzes ».
mercredi 29 novembre
L’Assemblée nationale approuve un plan d’aide aux rapatriés d’Algérie.
en novembre
Pour tout le mois, les actions de l'OAS provoquent en Algérie la mort de 28 personnes. De son côté, le MPC (Mouvement Pour la Coopération) commet de nombreux attentats également : explosions de bombes contre l'Otomatic, le Tantonville, le Cheval Blanc, le Joinville, le Coq Hardi et le Viaduc, des établissements fréquentés par les membres de l'OAS à Alger (pas de victimes). Dans le courant du même mois, Zaoui Mohamed, membre du FLN, tente d'assassiner un officier français qui est seulement blessé. Le terroriste s'enfuit mais, plus tard, il sera retrouvé par ce même officier qui l'abattra en pleine rue.
vendredi 1er décembre
Création à Tunis de l’agence de presse Algérie Presse Service (APS).
mardi 12 décembre
Des membres du Commando Delta mènent une attaque au pistolet-mitrailleur et à la grenade contre la voiture de deux dirigeants du MPC, Bitterlin et Goulay. Les deux hommes sont blessés.
mardi 19 décembre
Manifestant à Paris, autour de la Bastille, à l’appel des unions régionales de la CGT, de la CFTC et de L’UNEF - appuyés par le PCF et le PSU. Une vingtaine de milliers d’opposants à l’OAS et partisans de la négociation en Algérie, sont violemment dispersés par les forces de l’ordre. Une centaine de personnes sont blessées.
dimanche 31 décembre
Au milieu de la nuit, le Commando Delta attaque à la grenade et au fusil-mitrailleur la villa Dar-Likoula, occupée par des agents du MPC. Deux membres du MPC et un agresseur sont blessés. La même nuit, d’autres terroristes du Commando Delta ouvrent le feu vers un car de police à Alger, tuant l’inspecteur Paoli.
en décembre
Les plasticages et assassinats commis par l'OAS pour tout le mois font 98 morts. Par ailleurs, le Commando Delta assassine le commandant Rançon, chef de la sécurité militaire de la ville d'Oran, et fait exploser une bombe sur le bateau L.S.T. Laïta dans le port d'Alger, tuant un quartier-maître.
1962
lundi 1er janvier
Le capitaine Jean-Marie Curutchet remplace le Dr Pérez comme responsable de l'organisation-renseignement-opération (ORO) de l'OAS-Algérie-Sahara.
Deux membres du MPC ouvrent le feu contre le capitaine Massenet, qui appartient à l'OAS. Celui-ci, blessé à une jambe, est ensuite achevé.
mardi 2 janvier
La délégation du FLN invitée aux festivités du troisième anniversaire de la Révolution cubaine rencontre Fidel Castro.
mercredi 3 janvier
A Alençon, Paul Locussol, ancien membre du Parti communiste algérien devenu conseiller du FLN, est abattu par deux activistes de l’OAS.
jeudi 4 janvier
Un commando de l’OAS mitraille le siège du Parti communiste à Paris, place Kossuth ; un permanent du PCF qui voulait riposter est abattu.
lundi 8 janvier
Purge interne dans l'OAS.
jeudi 11 janvier
Plusieurs attentats font 6 morts et plus de 30 blessés à Alger.
samedi 13 janvier
Le colonel Château-Jobert rallie l'OAS.
Les trois représentants du FLN quittent Cuba pour rejoindre Prague.
lundi 15 janvier
Appel de 100 résistants (communistes et gaullistes) pour lutter contre l'OAS.
mercredi 17 janvier
L'OAS fait exploser une dizaine de bombes à Paris.
lundi 22 janvier
Attentat de l'OAS contre le Quai d'Orsay à Paris : un mort et douze blessés. Les dégâts matériels sont considérables.
nuit du mardi 23 au mercredi 24 janvier
Paris est touchée par 18 attentats perpétrés au domicile de personnalités du monde de la presse et de la politique, telles que François Giroud, Michel Droit, Hubert Beuve-Méry.
lundi 29 janvier
A Alger, dans le quartier d’El-Biar, l'OAS fait sauter la villa des « barbouzes » avec 60 kilos d’explosifs : 18 morts. L’organisation a également fait sauter une bombe contre les bâtiments du Gouvernement général installés sur le Rocher-Noir.
en janvier
L'OAS enlève à Maison-Carré le bijoutier israélite Choukroun et, après une parodie de jugement, l'assassine. Le Commando Delta assassine en France le général Ginestet. Dans le courant du même mois, Yves Le Tac, un militant anti-OAS qui avait été blessé à Alger, est assassiné dans sa chambre d'hôpital par des tueurs du Commando Delta.
lundi 5 février
Au cours d’une conférence de presse, le général de Gaulle déclare que l’issue est proche en Algérie.
mercredi 7 février
En région parisienne, dix attentats de l’OAS au plastic ont lieu entre 13 et 23 h. Ils visent des personnalités : deux professeurs de droit (dont Georges Vedel), deux journalistes (dont Serge Bromberger), le sénateur communiste Raymond Guyot, André Malraux (une voisine du ministre des Affaires culturelles, Delphine Renard, âgée de 4 ans, est grièvement blessée au visage).
jeudi 8 février
A Paris, une manifestation contre l'OAS et pour la paix en Algérie provoque la mort de huit personnes au métro Charonne.
dimanche 11 février
Trois ministres, Louis Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie, négocient secrètement avec le GPRA dans un chalet du Jura, la villa Yeti, aux Rousses.
lundi 12 février
Des troupes françaises découvrent dans le désert algérien (Tanezrouft) l’épave de l’avion Southern Cross Minor, porté disparu depuis avril 1933. Le corps du pilote, l’Australo-Britannique Bill Lancaster, a été momifié.
mardi 13 février
Funérailles des huit victimes de Charonne, réunissant plusieurs centaines milliers de personnes.
jeudi 15 février
Des agents spéciaux français de la Mission C abattent trois membres du Commando Delta en Algérie.
dimanche 18 février
Un commando de l’OAS investit l’hôpital du Val-de-Grâce pour tenter d’y achever Yves Le Tac, président du comité de soutien à de Gaulle en Algérie, précédemment blessé dans un attentat en Algérie.
lundi 19 février
Adoption d’un protocole d’accord.
jeudi 22 février
Le Commando Delta assassine 23 personnes à Alger.
vendredi 23 février
Le ministre des Armées Pierre Messmer informe les « Français musulmans en service » des options qu’il leur propose après l’indépendance de l’Algérie : les 27 000 militaires engagés pourront continuer à servir ou demander leur libération. Les 20 000 appelés seront maintenus dans leurs unités ou versés dans la future force locale de maintien de l’ordre. Les 70 000 supplétifs (dont 43 000 harkis) ont le choix : démobilisation avec pécule ; engagement dans la force locale, gendarmerie ou armée ; poste dans les nouveaux centres d’aide administrative. Toutes les personnes libérées pourront demander à bénéficier d’un reclassement en métropole.
Le Commando Delta attaque deux camions d'appelés du contingent militaire français à Bab el-Oued, tuant sept soldats et en blessant onze autres.
samedi 24 février
Le FLN assassine un chauffeur de taxi à Alger.
lundi 26 février
Le colonel Argoud s'évade des Canaries et rejoint Alger.
Le Commando Delta assassine dix musulmans à Alger.
en février
Une voiture, avec à son bord, quatre agents spéciaux français de la Mission C, est mitraillée à Alger par des membres du Commando Delta. Les quatre hommes sont tués. Ce même mois, le Commando Delta assassine un pharmacien d'Alger, celui-ci protégeant son préparateur, un musulman, contre les menaces de l'OAS qui avait décrété que tous les préparateurs en pharmacie musulmans étaient des agents du FLN. Suivant un raisonnement du même ordre envers les facteurs musulmans, le Commando Delta tue également cinq d'entre eux. Enfin, dans le Douar, le Commando Delta fait sauter un camion piégé contre des musulmans et ouvre ensuite le feu le feu sur les survivants.
jeudi 1er mars
Démantèlement d’un réseau de l’OAS dans l’ouest de la France.
lundi 5 mars
Opération Rock’n’ Roll : en deux jours, l’OAS effectue 120 plasticages à Alger.
mercredi 7 mars
Conférence d'Evian entre délégués français et algériens.
jeudi 15 mars
Assassinat de Château-Royal : à 10 h 45, un commando Delta de l’OAS (probablement dirigé par Roger Degueldre) tue six dirigeants des Centres Sociaux Educatifs d’Algérie, dont l'écrivain Mouloud Feraoun et l’inspecteur d’académie Max Marchand, à El Biar, dans la banlieue ouest d’Alger. Sortis du bâtiment, les six hommes ont été abattus à l’arme automatique contre un mur.
samedi 17 mars
Tentative de détournement contre un avion des lignes intérieures françaises (Paris/Saint-Martin de l'Ardoise). Un agent de la sécurité aérienne tire et blesse le pirate qui est ensuite maîtrisé. Celui-ci est soupçonné d'avoir agi pour le compte de l'OAS. L'un des passagers a également été blessé par les tirs de l'agent de sécurité.
nuit du samedi 17 au dimanche 18 mars
A Alger, cinq préparateurs en pharmacie musulmans ont été « exécutés » et cinq autres blessés par l’OAS.
dimanche 18 mars
A 5 heures du matin, conclusion des Accords d'Evian reconnaissant l'indépendance de l'Algérie ; intégration du Sahara à l’Algérie. Du côté français, le document de 96 pages a été paraphé par Jean de Broglie, Robert Buron et Louis Joxe, alors que du côté algérien, seul le chef de la délégation, Krim Belkacem, a apposé sa signature au nom du GPRA. Ben Bella et les autres leaders du FLN sont libérés et transférés à Genève. Premier bilan de la guerre d’Algérie : 300 000 orphelins, 3 millions de personnes déplacées, 400 000 détenus, 300 000 réfugiés (Maroc et Tunisie), 700 000 émigrés des campagnes vers les villes.
lundi 19 mars
Création d’un exécutif provisoire composé de trois Français et de neuf Algériens, et présidé par Abderrhamane Farès. A midi, le général Ailleret, commandant en chef en Algérie, a ordonné le cessez-le-feu, mettant fin à la guerre d’Algérie commencée le 1er novembre 1954. Au délégué général Jean Morin succède Christian Fouchet en qualité de haut-commissaire de France en Algérie. Au même moment, le général Salan, dans une émission de la radio pirate de l’OAS, ordonne à ses « combattants de harceler les positions ennemies dans les grandes villes d’Algérie ». Quelques actions contre des supplétifs musulmans (harkis) sont déjà commises, notamment dans la wilaya V, à Saint-Denis du Sig.
mardi 20 mars
Le Commando Delta investit un commissariat de police, à Alger, et assassine dans leurs cellules plusieurs membres du FLN. Le même jour, le Commando Delta tire quatre obus de mortier contre une foule de musulmans réunis sur la Place du Cheval, dans le quartier algérois de Bab el-Oued, tuant 24 personnes et en blessant 59 autres. D'autres membres du Commando Delta attaquent des militaires français, en tuant 11 et en blessant 16 autres.
Décret du gouvernement français sur la mise en application des options proposées le 23 février aux « Français musulmans en service » par le ministre Armées Pierre Messmer.
jeudi 22 mars
Les Commandos Z et Delta attaquent conjointement, au bazooka et au fusil-mitrailleur, des véhicules de la gendarmerie sous le Tunnel des Facultés à Alger. 18 gendarmes sont tués et 23 autres blessés. Le même jour, un commando de l'OAS attaque la Banque d'Algérie et y vole 2,2 milliards de francs, ce, probablement avec la complicité d'employés de la banque favorables aux thèses de l'OAS.
vendredi 23 mars
Fusillades entre l’OAS et les forces de l'ordre à Bab el-Oued.
samedi 24 ou dimanche 25 mars
Le général Edmond Jouhaud, un des chefs de l’OAS, est arrêté à Oran, ville qu’il dirigeait.
lundi 26 mars
Fusillade de la rue d’Isly. Se sentant débordés, les soldats du 4e RT (unité composée d’Européens et de musulmans) ont tiré pour briser une manifestation pacifique de 4 000 Européens, organisée par l’OAS qui se dirigeait sur le quartier Bab el-Oued, hermétiquement bouclé depuis quelques jours. Le bilan est très lourd : 46 morts et 200 blessés.
jeudi 29 mars
L'OAS tente de soulever les Européens d'Oranie. « Chasse aux musulmans » dans les villes.
vendredi 30 mars
Le Congrès national de la résistance (CNR) est créé en France sur l'initiative de Salan.
samedi 31 mars
Accueil triomphal au Caire (Egypte) pour Ahmed Ben Bella, Mohammed Khider, Hocine Aït-Ahmed, Mohammed Boudiaf et Rabah Bitat, les chefs du FLN algérien libérés par la France au soir de la signature des accords d’Evian, le 18 mars.
en mars
870 attentats OAS et 275 attentats FLN pour tout le mois de mars.
lundi 2 avril
Le colonel Gardes ne peut implanter un maquis OAS dans l'Ouarsenis : arrestation de 40 membres de l'organisation.
mard 3 avril
Le Commando Delta fait exploser une bombe à la clinique des Beaux-Fraisiers d'Alger. Ensuite, les terroristes assassinent neuf malades dans leur lit.
samedi 7 avril
Installation de l'exécutif provisoire. Abderrahmane Farès est président et Roger Roth vice-président.
Arrestation à Alger d'un membre important de l'OAS, le lieutenant Roger Degueldre, chef des commandos Delta.
dimanche 8 avril
En France, les Accords d'Evian sont approuvés par référendum par 90,7 % des suffrages exprimés. Le nombre d’abstentions représente 24,79 % du corps électoral. Ce résultat est un véritable plébiscite pour le général de Gaulle et un désaveu flagrant de l’OAS.
mardi 10 avril
Le GPRA adopte la directive 442 relative aux « harkis, goumiers et ralliés servant dans les rangs ennemis », en violation des accords d’Evian.
vendredi 13 avril
Le général Jouhaud est condamné à mort par le Haut Tribunal militaire.
vendredi 20 avril
Le général Raoul Salan, alias « Soleil », chef de l'OAS, est arrêté à midi, dans un petit studio du 23, rue Desfontaines, à Alger. Jean-Marie Lavanceau, ancien adjudant parachutiste, recruté par les services spéciaux français, est le principal artisan de cette arrestation, ainsi que de celle de son adjoint, le capitaine Ferrandi. Georges Bidault succède à Salan à la tête de l'OAS. Salan est transféré immédiatement à Paris en DC-3.
samedi 21 avril
Début du rapatriement des Européens d’Algérie : plus de 900 000 Pieds-Noirs et 91 000 harkis vont se réfugier en France.
jeudi 26 avril
Fusillade à Oran entre les gendarmes et l'OAS.
en avril
647 attentats OAS et 32 attentats FLN pour tout le mois.
mardi 1er mai
« Accident de Béryl » : la France effectue son second (ou premier) essai nucléaire souterrain, dans le Sahara algérien, mais un incident se produit. Alors que tout était prévu pour que l’explosion soit confinée à l’intérieur de galeries creusées dans la montagne du Tan Affela, un nuage radioactif s’en échappe, irradiant des milliers de victimes militaires et civils, dont le ministre des Armées Pierre Messmer et le ministre de la Recherche scientifique Gaston Palewski.
mercredi 2 mai
Explosion d'une voiture piégée sur le port d’Alger, devant le centre d’embauche des dockers : 62 Maghrébins sont tués et 110 autres blessés ; tapis dans les immeubles voisins, des commandos OAS tirent sur les survivants. Le même jour, l’OAS tire au mortier sur les quartiers musulmans de Belcourt et de Climat de France : 15 morts.
mardi 8 mai
L’OAS mitraille au hasard dans les rues d’Alger.
mercredi 9 mai
Arrestation, par la gendarmerie, de huit membres des Commandos Deltas responsables, entre autres, de l'attaque sous le Tunnel des Facultés d'Alger qui avait fait, le 22 mars précédent, 18 morts et 23 blessés parmi des gendarmes. Par ailleurs, le GPRA appelle à ne pas répondre aux provocations de l’OAS.
jeudi 10 mai
L'OAS assassine d'une balle dans la nuque, en plein centre ville d'Alger, sept femmes de ménage musulmanes.
vendredi 11 mai
En une semaine, les Commandos Deltas ont assassiné 230 musulmans et 11 Européens en Algérie.
lundi 14 mai
Représailles du FLN aux attentats de l’OAS. Les moudjahidines, se déplaçant en voiture, lancent des grenades dans les bars européens et achèvent les consommateurs : 17 morts et 35 blessés.
mardi 15 mai
L'OAS assassine en différents endroits d'Alger 56 musulmans. 35 autres personnes sont blessées au cours de ces attaques.
mercredi 16 mai
Ouverture à Paris du procès du général Raoul Salan.
L'OAS assassine 40 musulmans et 2 Français à Alger.
samedi 19 mai
Pont aérien pour les rapatriés.
dimanche 20 mai
Début des négociations entre Louis Joxe et Krim Belkacem.
Afin de remplacer le « Comité de Vincennes » pour la défense de l’Algérie française, les dirigeants de l’OAS (Bidault, Argoud, Soustelle, Sergent) fondent à Rome le Conseil national de la Résistance (CNFR).
mardi 22 mai
Le Commando Delta massacre des femmes, hommes et enfants musulmans sur les quais d'Alger.
mercredi 23 mai
Après l’audition de plus de cent témoins, la condamnation à mort du général Salan, défendu par Me Jean-Louis Tixier-Vignacour, pour sa participation au putsch des généraux en avril 1961 est commuée en prison à vie. Colère de Charles de Gaulle : « Ce n’est pas le procès de Salan qu’a fait ce tribunal, c’est le procès de De Gaulle ».
jeudi 24 mai
Au Conseil des ministres français, le général de Gaulle aurait déclaré : « La France ne doit avoir aucune responsabilité dans le maintien de l'ordre après l'autodétermination. Elle aura le devoir d'assister les autorités algériennes - mais ce sera de l'assistance technique - si les gens s'entre-massacrent ce sera l'affaire des nouvelles autorités ».
samedi 26 mai
Première rencontre secrète entre Jean-Jacques Susini (OAS) et Abderrhamane Farès (président provisoire).
dimanche 27 mai
A Tripoli, le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) adopte le principe du parti unique.
Un crédit de 200 millions de francs est ouvert pour l’accueil des Français d’Algérie.
mercredi 30 mai
Jean-Jacques Susini ordonne le cessez-le-feu aux commandos de l’OAS.
en mai
L'OAS mène une politique de terre brûlée : 864 attentats OAS (pour 80 attentats FNL) sur l’ensemble du mois de mai. L'OAS fait notamment exploser un camion contenant 16 000 litres d'essence dans la Casbah d'Alger. Deux pompiers venus sur les lieux pour combattre l'incendie sont tués.
Début de l’exode des Français d’Algérie.
vendredi 1er juin
L'OAS annonce la trêve des attentats.
mardi 5 juin
De sa prison, le général Jouhaud appelle l’OAS à la négociation.
mercredi 6 juin
Reprise des attentats OAS. Opération terre brûlée.
Pour la première fois, deux terroristes de l’OAS, condamnés à mort, sont fusillés.
jeudi 7 juin
L’OAS rompt la trêve. Trois bombes au phosphore ont détruit presque entièrement peu après midi la Bibliothèque universitaire d’Alger et deux amphithéâtres. 400 000 des 600 000 livres sont partis en fumée ou ont été endommagés irrémédiablement par l’eau des pompiers. Les dégâts sont estimés à 7 milliards d’anciens francs (la nouvelle bibliothèque ne sera ouverte qu’en 1968). De plus, les terroristes ont bombardé le Palais d'été et ouvert le feu au moyen de mortiers contre le Palais mauresque. A El Biar, l'OAS a plastiqué la poste et la mairie.
samedi 16 ou dimanche 17 juin
Accord de cessez-le-feu à Alger entre l’OAS (Jean-Jacques Susini) et le FLN (le docteur Chawki Mostefaï) : l’OAS obtient du FLN la promesse d’une amnistie contre la trêve des destructions. Un accord est conclu sur la participation des Européens aux nouvelles institutions algériennes.
lundi 25 juin
Gardy arrête le combat.
mardi 26 juin
A Oran, le colonel Jean Dufour donne l’ordre à l’OAS d’ « interrompre les destructions ».
jeudi 28 juin
Le dernier groupe OAS quitte Oran.
samedi 30 juin
Destitution du colonel Boumedienne.
en juin
Programme de Tripoli, qui dénonce l'indigence idéologique du FLN (rédigé par Mostefa Lacheraf, Ridha Malek, Mohammed Harbi, M. Benyahia).
dimanche 1er juillet
Référendum sur l'autodétermination.
mardi 3 juillet
Proclamation des résultants du référendum : 91,23 % des inscrits, soit 99,72 % des votants, ont dit « oui » à l’indépendance de l’Algérie dans la coopération avec la France.
mardi 3 ou jeudi 5 juillet
Proclamation officielle de l'indépendance de l'Algérie. En l’absence d’Ahmed Ben Bella, Youssef Ben Khedda assure l’installation du GPRA à Alger. Il reçoit aussitôt les lettres de créances de Jean-Noël Jeanneney, premier ambassadeur de France à Alger.
mardi 3 ou jeudi 5 juillet
Massacre à Oran : entre 1 500 et 2 000 pieds-noirs et musulmans sont tués. Le général Katz n'intervient pas (ordre de Charles de Gaulle ?). Une nouvelle tragédie commence : celle des dizaines de milliers de harkis livrés à la vengeance sanglante du FLN et abandonnés par un Etat français qui leur avait pourtant promis qu’ils seraient protégés des terribles exactions à venir...
mardi 17 juillet
Interdit depuis 1955, le quotidien communiste Alger républicain, fondé en 1938, reparaît, toujours avec Henri Alleg comme rédacteur en chef.
samedi 21 juillet
Les massacres de harkis se multipliant en Algérie, une ordonnance française rend la nationalité à toutes les personnes âgées de 18 ans et plus qui souscriront une « déclaration récognitive de nationalité française » (60 000 entre 1962 et 1967).
dimanche 22 juillet
Bureau politique constitué par Ben Bella à Tlemcen.
vendredi 27 juillet
Restée jusque-là à l’écart des exactions contre les anciens supplétifs, la wilaya III commence également à être touchée par les violences et les massacres à l’égard des harkis.
vendredi 3 août
Ben Bella et Boumediene sont à Alger. Le GPRA s'incline.
mercredi 8 août
Décret français mettant en place un dispositif officiel d'accueil des harkis algériens. Les familles seront logées dans les baraquements de camps militaires.
jeudi 16 août
L’Algérie devient membre de la Ligue arabe.
lundi 3 septembre
Prise d'Alger par les troupes soutenant Ben Bella. Sanglant affrontement à Boghari entre l’armée des frontières et des unités de l’intérieur hostiles à Ben Bella.
jeudi 20 septembre
Election de la première Assemblée nationale ; référendum sur ses pouvoirs : 5 265 377 oui, 18 637 non.
mardi 25 septembre
Ferhat Abbas est élu président de l’Assemblée nationale. Il proclamation l’instauration de la République démocratique et populaire.
jeudi 27 septembre
Mohamed Boudiaf, l'un des fondateurs du FLN, quitte ce mouvement pour créer le Parti de la Révolution socialiste (PRS), qui conteste la légitimité du pouvoir.
samedi 29 septembre
Elu par 159 voix contre 1, Ahmed Ben Bella devient Premier ministre. Boumediene est ministre de la Défense.
lundi 8 octobre
L’Algérie devient membre de l’ONU.
mardi 9 octobre
Le Premier ministre Ahmed Ben Bella déclare devant l’Assemblée générale de l’ONU que l’objectif principal de l’Algérie sera de contribuer à éliminer le colonialisme.
vendredi 12 octobre
La République populaire de Bulgarie établit des relations diplomatiques avec l’Algérie.
dimanche 28 octobre
La Radiodiffusion Télévision Algérienne (RTA) se substitue à la RTF comme diffuseur national.
jeudi 29 novembre
Interdiction du Parti communiste.
mardi 4 décembre
Arrestation de centaines d’opposants au gouvernement de Ben Bella.
mardi 5 janvier
Le journal Le Monde publie un rapport confidentiel sur les camps d’internement et la torture en Algérie, transmis au gouvernement français par la Croix-Rouge internationale.
mardi 12 janvier
Air Algérie met en service la Caravelle, qui va favoriser son essor.
lundi 18 janvier
Le journal allemand Süddeutsche Zeitung publie les déclarations du général Massu, le commandant du corps d’armée d’Alger, critiquant la politique algérienne du général de Gaulle.
mardi 19 janvier
De Gaulle renvoie le général Massu, remplacé par le général Jean Crépin. Dès cette annonce, la colère se déchaîne à Alger. Aux yeux des pieds-noirs, Massu personnifie le combat pour l’Algérie française et le mouvement du 13 mai.
vendredi 22 janvier
A 12 h 30, de Gaulle convoque le Premier ministre Michel Debré, le délégué général du gouvernement en Algérie Paul Delouvrier et le général Maurice Challe, commandant en chef en Algérie. Ce dernier plaide, en vain, pour le retour de Massu, « sinon le sang coulera ».
dimanche 24 janvier
Fusillade du plateau des Glières à Alger. En début d’après-midi, une manifestation en faveur de Massu - encadrée par le Front national français de Joseph Ortiz (patron du « Bar du forum »), des militants de Jeune nation et des étudiants galvanisés par Jean-Jacques Susini - dégénère lorsque les gendarmes tentent de la disperser. Une fusillade éclate, faisant 22 morts (7 parmi les pieds-noirs, 15 du côté des forces de l’ordre ; respectivement 26 et 123 blessés). De son côté, le député Pierre Lagaillarde avait installé un PC de combat à l’Université. Une demi-heure après, les parachutistes arrivent, rétablissant un calme relatif et empêchant les émeutiers les plus excités d’achever les gendarmes blessés. Début de la semaine des barricades.
nuit du lundi 25 au mardi 26 janvier
Le Premier ministre fait un voyage éclair à Alger.
jeudi 28 janvier
Les insurgés d’Alger échouent dans leur tentative d’organiser une grande manifestation à laquelle les musulmans étaient conviés.
vendredi 29 janvier
De Gaulle obtient du Parlement des pouvoirs spéciaux : le général Challe et le gouverneur Paul Delouvrier quittent Alger pour Reghaia (base de départ de la répression).
samedi 30 janvier
Les parachutistes de la 10e DP, qui maintenaient l’ordre dans Alger depuis la fusillade des Glières, ont été relevés par des unités plus sûres. En effet, les « paras » et leurs chefs avaient fait pratiquement cause commune avec les insurgés et leur servaient de porte-parole pour convaincre le général Challe et Delouvrier d’inverser en leur faveur le cours des événements.
dimanche 31 janvier
Pierre Lagaillarde négocie avec les militaires sa reddition ; Joseph Artiz disparaît dans la clandestinité.
lundi 1er février
Fin de la semaine des barricades à Alger : reddition des insurgés de Lagaillarde. Il est conduit à l’aéroport de Maison-Blanche, puis transféré à Paris pour être écroué quelques heures plus tard à la prison de la Santé, boulevard Arago.
du mardi 2 au mercredi 3 février
Le gouvernement Debré a obtenu l'octroi de pouvoirs spéciaux pendant un an, par 441 voix contre 75, pour trouver une solution au problème algérien.
jeudi 4 février
Mouvement activiste dissous.
samedi 13 février
Opération « Gerboise bleue » : explosion de la première bombe atomique française sur le site d’Hamoudia, dans le désert du Tanezrouf, au sud-ouest de Reggane (Algérie). L’essai, effectué du haut d’une tour de 100 mètres, contaminera une zone de 150 kilomètres de diamètre. De Gaulle confirme que la France, devenue la quatrième puissante atomique du monde, constituera sa force de frappe : « Hourra pour la France ! Depuis ce matin, elle est plus forte et plus fière. », déclare-t-il.
lundi 15 février
Le gouvernement marocain proteste officiellement contre le premier essai atomique que la France vient de réaliser dans le Sahara algérien. L’ambassadeur du Maroc à Paris est rappelé à Rabat.
mercredi 17 février
A Tunis, Ferhat Abbas appelle les Européens à édifier avec les musulmans la République algérienne.
mercredi 24 février
Découverte en métropole d’un réseau d’aide au FLN (le « porteurs de valise »). Plusieurs personnes sont arrêtées mais le chef de l’organsiation, l’écrivain Francis Jeanson, est en fuite.
en février
Bigeard et Godard sont limogés.
jeudi 3 mars
Le général de Gaulle arrive en Algérie pour la deuxième « tournée des popotes ». Accompagné du colonel Roger Trinquier, commandant du secteur militaire d’El Milia, il a notamment visité la SAS de Catinat [aujourd’hui Settara], qui abrite la seule unité de harkis entièrement féminine, les « harkettes de Catinat ».
samedi 5 mars
Fin de la deuxième « tournée des popotes » : le général de Gaulle a insisté sur la nécessité d’une victoire complète des armes françaises et le droit de la France à rester en Algérie, mais a également parlé d »une « Algérie algérienne liée à la France ». Il a renouvelé l’offre de négociations.
lundi 7 mars
De retour de son voyage d’inspection en Algérie, de Gaulle confirme sa volonté, une fois l’ordre revenu, de voir les Algériens choisir leur destin en toute liberté.
dimanche 20 mars
Création en métropole d’une « force de police auxiliaire musulmane » destinée à lutter contre le FLN.
lundi 21 mars
Ouverture au Caire (Egypte) d’un centre de recrutement de volontaires du FLN.
Grâce à l’action de la Force de police auxiliaire, trois membres du FLN sont arrêtés à Paris.
nuit du mercredi 23 au jeudi 24 mars
Des descentes dans les hôtels et meublés des quartiers nord-africains de Paris, conduites en collaboration avec la BAV, permettent grâce aux indications fournies par un cadre frontiste, l’interpellation de six membres de l’OPA (Organisation politico-militaire du FLN) et la saisie de documents importants.
vendredi 1er avril
Deuxième explosion nucléaire française à Reggane.
du lundi 11 au mardi 12 avril
Le congrès de l'UNEF se prononce pour l'arrêt de la guerre d'Algérie par la négociation.
samedi 23 avril
Crépin remplace Challe.
lundi 25 avril
Trois sections de kasmas différentes du FLN sont démantelées à Paris par l’exploitation de renseignements obtenus à la suite d’une arrestation unique.
mercredi 4 mai
A Paris, un membre du FLN ouvre le feu à cinq reprises sur Robert Abdesselam, membre de l’Assemblée nationale, qui est blessé.
vendredi 6 mai
Bataille du Djebel M'zi.
jeudi 2 juin
53 organisations de jeunesse prennent position pour la fin de la guerre d'Algérie.
vendredi 10 juin
Entretiens secrets à l’Elysée entre le général de Gaulle et le chef de la wilaya IV (Alger), Zamon Mohammed Si Salah, et deux de ses compagnons.
lundi 20 juin
Le GPRA accepte de négocier.
samedi 25 juin
Premiers contacts à la préfecture de Melun entre le gouvernement français (Roger Morris et le général Henri de Gastyne) et le GPRA algérien (Ahmed Boumendjel et Mohammed Ben Yahia). Les représentants du FLN demandent à rencontrer des hommes politiques français, ainsi qu’Ahmed Ben Bella et les autres responsables algériens.
mercredi 29 juin
Devant le refus en bloc par les autorités françaises des demandes des représentants algériens, le GPRA quitte les négociations de Melun. De plus, le GPRA constate qu'il s'agit de négocier le cessez-le-feu, alors que le FLN se refuse à engager des négociations purement militaires. Il semble aussi que Michel Debré ait tout fait pour que cette rencontre tourne au dialogue de sourds.
La Justice française fait saisir le livre Notre guerre, publié aux éditions de Minuit. Francis Jeanson, en fuite, a écrit cet ouvrage pour justifier son action de soutien au FLN.
jeudi 30 juin
En France, la CGT, la CFDT, la FEN et l’UNEF appellent à la négociation en Algérie.
dimanche 31 juillet
Le FLN assassine treize Français sur la plage Carobier, entre Alger et Cherchell. Six autres Français sont blessés.
lundi 22 août
Le GPRA réclame un référendum en Algérie sous le contrôle de l’ONU.
lundi 5 septembre
Ouverture à Paris du procès du réseau Jeanson d’aide au FLN devant le Tribunal permanent des forces armées. Par ailleurs, lors d’une conférence de presse, le général de Gaulle déclare : « L’Algérie algérienne est en marche ».
mardi 6 septembre
Publication du « Manifeste des 121 » qui fait scandale en défendant le droit à l’insoumission et le refus de prendre les armes contre le peuple algérien. Aucun grand journal ne s’est risqué à publié le texte. Parmi les signataires figurent : Maurice Blanchot, Guy Debord, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, André Breton, Simone Signoret, Marguerite Duras, Alain Resnais, Henri Lefebvre, Alain Robbe-Grillet, Laurent Schwartz... (plusieurs des signataires seront suspendus de leurs fonctions dans le mois).
mercredi 14 septembre
Manifeste du général Salan sur l’inaliénabilité de l’Algérie.
mercredi 21 septembre
Une mine placée par le FLN explose à Biskra et tue trois officiers français.
mercredi 28 septembre
Une délégation du GPRA algérien est reçue à Moscou avec les honneurs réservés aux gouvernants en exercice.
jeudi 29 septembre
Le réalisateur Pierre Kast annonce qu’il va bientôt tourner un film sur la guerre d’Algérie.
samedi 1er octobre
Condamnation des membres du réseau Jeanson pour aide au FLN. Jeanson lui-même est condamné par contumace.
mercredi 5 octobre
Manifeste de 200 intellectuels français favorables à l’Algérie française.
samedi 8 octobre
Un membre du FLN lance une grenade à l'intérieur d'un café de Bône, tuant une personne et en blessant douze autres. Les victimes sont des marins français et britanniques.
mardi 11 octobre
Par une communication à la presse, Charles de Gaulle rend hommage au prince François, fils du comte de Paris, tué ce jour dans les Aurès.
jeudi 27 octobre
Manifestation contre la guerre d’Algérie à la Mutualité, convoquée par la CFTC, FO, la FEN et l’UNEF. Les étudiants y sont très nombreux.
dimanche 30 octobre
Salan en Espagne.
mardi 1er novembre
Le conseil œcuménique des Eglises protestantes propose une démarche commune des Eglises chrétiennes pour la paix en Algérie.
jeudi 3 novembre
Ouverture du procès des barricades de Paris. Aussitôt, les avocats des accusés ainsi que Pierre Lagaillarde et Jean-Marie Demarquet, député d’Alger, guerroient dur.
vendredi 4 novembre
Au cours d’une allocution télévisée, de Gaulle prononce les mots de « République algérienne » (« la République algérienne existera un jour »), qui ne figuraient pas dans la première prise. Elle est diffusée en même temps à Alger et en métropole.
mercredi 16 novembre
En Conseil des ministres, de Gaulle arrête un projet de référendum sur l'autodétermination de l’Algérie.
dimanche 20 novembre
Deux groupes armés du FLN attaquent le poste des FPA le jour même de son installation dans le quartier parisien de la Goutte d’Or.
du lundi 21 au mardi 22 novembre
Bataille de Bab B'har, Oum Teboul, La Croix, Rouh et Souk.
mardi 22 novembre
De Gaulle nomme Louis Joxe ministre d’Etat chargé des Affaires algériennes.
mercredi 23 novembre
Jean Morin remplace Delouvrier.
vendredi 2 décembre
Pour obtenir l’autorisation de diffuser une séquence de Cinq Colonnes à la une, Pierre Lazareff sollicite le soutien de Jacques Chaban-Delmas. Michel Mitrani a filmé à contre-jour les confidences d’un étudiant algérien, technique aussitôt baptisée « ombre algérienne ».
samedi 3 décembre
Décret découpant le département des Oasis en neuf arrondissements (contre trois auparavant) et celui de Saoura en six (quatre avant).
dimanche 4 décembre
Nouvelle attaque FLN contre le poste de la Force de police auxiliaire du quartier parisien de la Goutte d’Or.
lundi 5 décembre
Après quelques temps de suspension, le procès de la journée des barricades d’Alger reprend à Paris, mais sans les principaux accusés : Lagaillarde, Demarquet et Susini, en liberté provisoire, se sont enfuis en Espagne pour y rejoindre « Jo » Ortiz.
vendredi 9 décembre
La visite de Charles de Gaulle en Algérie le conduit d’abord à Aïn Temouchent. Les heurts entre forces de l’ordre, partisans de l’Algérie française et musulmans font 60 tués à Alger (dont 55 musulmans) et 4 à Oran et des centaines de blessés.
lundi 12 décembre
A Bougie, la pression des pieds-noirs est telle que de Gaulle est obligé de trouver refuge dans une sous-préfecture assiégée. Il en sort discrètement et décide d’écourter son voyage d’un jour.
lundi 19 décembre
L'ONU reconnaît le droit du peuple algérien à l'autodétermination.
mardi 20 décembre
Dans une allocution télévisée, de Gaulle nie le titre de gouvernement au gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).
samedi 24 décembre
Dissolution du Front national pour l’Algérie française (FNAF).
mardi 27 décembre
Opération « Gerboise rouge » : explosion de la troisième bombe nucléaire française dans le Sahara, à Reggane.
1961
vendredi 6 janvier
Intervention télévisée du général de Gaulle pesant lourd dans la balance, à l’avant-veille du référendum sur l’autodétermination de l’Algérie.
Pour protester contre les essais nucléaires effectués au Sahara, le Nigeria rompt ses relations diplomatiques avec la France.
dimanche 8 janvier
Par référendum, trois Français sur quatre se prononcent pour l'autodétermination en Algérie, approuvant ainsi la politique algérienne du général de Gaulle : 17 447 669 oui (75,25 % en métropole, 69,09 % en Algérie) contre 5 817 775 non (18,37 %). Avec 23,51 % des inscrits, la part des abstentionnistes progresse de huit points. Le nombre de bulletins nuls (600 000) a été multiplié par deux par rapport à 1958.
jeudi 19 janvier
Onze organisations politiques et syndicales réclament dans un manifeste une négociation entre le gouvernement français et le GPRA.
samedi 21 janvier
Assassinat à Alger par des ultras de Me Pierre Popie, avocat libéral ayant défendu des membres du FLN.
vendredi 27 janvier
Le GPRA annonce qu’il ne reconnaîtra pas la validité des contrats passés avec la France par des compagnies ou des Etats intéressés par le pétrole saharien.
fin janvier
Contact avec le GPRA.
jeudi 9 février
Un très grave incident aérien franco-soviétique a eu lieu au nord de l’Algérie. Selon Moscou, l’appareil qui conduisait au Maroc le chef de l’Etat soviétique, Leonid Brejnev, a été attaqué par un chasseur français qui a ouvert le feu. Cet incident est considéré par le Kremlin comme un acte de banditisme, et il exige la punition des coupables. Quant au gouvernement français, il affirme que l’Iliouchine Il-18 de Brejnev se trouvait dans sa zone de responsabilité, hors de l’itinéraire annoncé, et que c’est pour attirer son attention sur cette déviation que l’ordre a été donné de tirer un coup de semonce, sans aucun danger pour lui.
samedi 11 février
Pierre Lagaillarde, réfugié en Espagne, fonde à Madrid l’Organisation armée secrète (OAS) dont le but est la lutte armée pour le maintien de l’Algérie française. Son premier chef est le colonel Yves Godard.
dimanche 12 février
Lancement réussi d’une fusée Véronique, à la base française de Colomb-Béchar, dans le Sahara algérien.
lundi 20 février
Contact secret en Suisse entre Georges Pompidou, ancien chef de cabinet du général de Gaulle, et des émissaires du GPRA algérien.
mardi 21 février
Le rat Hector lancé une semaine plus tôt au sud de Colomb-Béchar par une fusée Véronique est récupéré en bonne santé dans le désert, après avoir atteint l’altitude de 150 kilomètres.
mercredi 22 février
Fin des deux jours de contacts secrets en Suisse entre Pompidou et le GPRA.
lundi 27 février
Première apparition sur les murs d’Alger, du sigle de l’Organisation de l’armée secrète (OAS), soigneusement peint en noir.
jeudi 2 mars
Le procès des barricades d'Alger (janvier 1960) s’achève sur un verdict pondéré. Les principaux responsables ont été condamnés par contumace (ils se trouvent principalement en Espagne) : la mort pour Joseph Ortiz, 10 ans de prison pour Pierre Lagaillarde, 3 ans pour Marcel Ronda, 2 ans avec sursis pour Jacques Susini. Douze inculpés présents ont été en revanche acquittés.
dimanche 19 mars
La ville d’Evian est choisie pour une rencontre franco-algérienne.
jeudi 30 mars
Annonce des pourparlers d'Evian.
vendredi 31 mars
Le maire d’Evian, Camille Blanc, est assassiné dans l’explosion d’une charge de plastic placée dans sa villa par l’OAS. Dans un communiqué, l’organisation affirme que sa seule intention était de donner un « avertissement » au maire afin de le punir d’avoir accepté que sa ville serve de cadre pour ces pourparlers. L’OAS prétend que la mort du maire est malheureux accident... Pourtant, une autre bombe avait été placée sous la voiture de celui-ci. De son côté, le mouvement fascisant dissous Jeune Nation a également publié un communiqué dans lequel l’assassinat de Camille Blanc est justifié comme un « acte de salubrité publique ».
vendredi 7 ou lundi 10 avril
Les premiers tracts signés OAS sont distribués à Alger et proclament : « L’OAS frappe où elle veut, quand elle veut ».
mardi 11 avril
Création du Front algérien d’action démocratique (FAAD), organisation fantoche contrôlée par les services secrets français SDECE.
mardi 11 ou mercredi 12 avril
Au cours d’une conférence de presse tenue à l’Elysée, le général de Gaulle a notamment déclaré : « La France considère avec le plus grand sang-froid une solution telle que l’Algérie cesserait d’appartenir à son domaine ». Il invite également le FLN et le GPRA à « passer au positif », c’est-à-dire revenir à Evian à la table des négociations. A un journaliste qui lui demandait si l’indépendance de l’Algérie ne risquait pas de profiter à l’URSS ou bien à l’Amérique, le général de Gaulle a répondu : « A toutes deux, je souhaite bien du plaisir ».
vendredi 14 avril
Libération en Algérie de 700 nationalistes.
nuit du vendredi 21 au samedi 22 avril
Début du putsch des généraux à Alger (Maurice Challe, André Zeller, Edmond Jouhaud et Raoul Salan). Le 1er REP du commandant Hélie Denoix de Saint-Marc investit la Délégation générale et le quartier Rignot, siège de l’état-major, tandis que le centre d’Alger est couvert de chicanes. Le délégué général, Jean Moran, et le commandant en chef, le général Fernand Gambiez, sont mis en état d’arrestation.
samedi 22 avril
A 6 h 30 du matin, le général Challe proclame sur Radio Alger que « L’armée s’est assuré le contrôle du territoire algéro-saharien... ». A Paris, le gouvernement fait interpeller les activistes notoires de l’Algérie française, étouffant dans l’œuf tout prolongement dans la métropole de l’insurrection algéroise. Par ailleurs, les putschistes ne peuvent compter que sur les unités de choc, le gros de l’armée marquant son hostilité, comme à Oran, ou se livrant à des atermoiements dont le général André Gouraud donne l’exemple à Constantine.
dimanche 23 avril
A 20 heures, le général de Gaulle s’adresse aux Français à la télévision. Revêtu de son uniforme de général de brigade, il dénonce le « quarteron de généraux à la retraite » et invite tous les Français à leur « barrer la route ». Première - et la seule fois - mise en application de l’article 16 de la Constitution, qui dote le président de la République de pouvoirs exceptionnels.
lundi 24 avril
A Alger, le putsch bat de l’aile, malgré les efforts du leader activiste Jean-Jacques Susini pour mobiliser la population européenne. Optant pour la fidélité à Paris, les marins prennent le large.
mardi 25 avril
Suivant l’exemple des marins, les aviateurs d’Alger s’en vont, rendant ainsi impossible toute action aéroportée en métropole.
Début des attentats de l'OAS en métropole.
Le gouvernement procède à la quatrième explosion nucléaire atmosphérique à Reggane (opération « Gerboise verte», d’une puissance d’une kilotonne), afin d’éviter que la bombe ne tombe entre les mains de généraux putschistes. L’armée procède à l’opération « Garigliano » afin de tester les méthodes de protections des troupes en cas d’explosion nucléaire : des appelés du contingent sont envoyés en zone contaminée, dans des camions ou des trous creusés à seulement 800 m du centre du test.
mercredi 26 avril
Après avoir négocié sa soumission avec le colonel Georges de Boissieu, le général Challe se rend et est incarcéré dans la soirée à Paris, à la prison de la Santé. Les trois autres généraux entrent dans la clandestinité, ainsi que de nombreux autres officiers.
jeudi 27 avril
Youssef Ben Khedda devient président du GPRA. Il succède à Ferhat Abbas.
mercredi 3 mai
Un tract de l'OAS annonce le « début de la guerre ».
samedi 6 mai
Zeller se rend.
samedi 13 mai
L'OAS fait exploser quatre bombes à Paris, blessant dix personnes.
vendredi 19 mai
L'OAS commet dix-neuf plasticages à Alger.
samedi 20 mai
Ouverture à l’hôtel du Parc d’Evian, des entretiens entre la délégation française conduite par Louis Joxe, ministre d’Etat chargé des Affaires algériennes, et la représentation FLN (GPRA) menée par Krim Belkacem.
dimanche 28 mai
Début du procès des généraux putschistes d'Alger, devant le Haut Tribunal militaire créé en vertu de l’article 16 de la Constitution et présidé par Maurice Patin.
lundi 29 mai
Conseillé par Jean-Jacques Susini, le général Raoul Salan, réfugié dans la clandestinité depuis l’échec du putsch, a pris la direction de l’OAS, dont la structuration a déjà été faite par le colonel Yves Godard, également en fuite. Calquée sur le système des wilayas, l’organisation se divise en trois branches : l’OM (Organisation des masses) encadre la population, fournit faux papiers et caches aux clandestins, collecte les fonds et recrute les volontaires l’ORO (renseignements-opérations) rassemble les informations et coiffe les commandos Delta ; l’APP (politique et propagande) est spécialisée dans l’action psychologique. Quant à l’OAS-métropole, elle présente le même organigramme, mais ses zones sont calquées sur les régions militaires de l’Hexagone.
mercredi 31 mai
Le commando Delta de l’OAS assassine à Paris (rue du Docteur-Trolard) le commissaire de police Gavoury. L'un des trois assassins est identifié comme étant Bobby Dovecar, un ancien légionnaire réputé pour avoir perpétré de nombreux meurtres pour le compte de l'OAS.
en mai
Vague d’attentats FLN et OAS en Algérie. En un mois, le FLN a commis 113 attentats qui ont fait 85 morts et 121 blessés.
jeudi 1er juin
Clôture de la première partie du procès du putsch d’Alger : les généraux André Zeller et Maurice Challe sont tous deux condamnés à 15 ans de détention. Ayant mis fin de leur propre gré au putsch déclenché le 22 avril, ils ont bénéficié de circonstances atténuantes.
lundi 5 juin
Le commandant Hélie de Saint-Marc (putsch des généraux) est condamné à 10 ans de prison.
mardi 6 juin
Le général Pierre Pigot est condamné à 15 ans de prison.
mercredi 7 juin
Le général Ailleret remplace Gambiez.
du jeudi 8 au mardi 13 juin
Le FLN commet 33 attentats à Alger.
vendredi 9 juin
Le FLN commet plusieurs attentats à Alger, qui font 4 morts et 54 blessés.
mardi 13 juin
Rupture des pourparlers d’Evian à cause du statut du Sahara et des garanties de la minorité européenne.
Incident à la frontière algéro-marocaine. L'OAS commet un plasticage dans le centre d'Alger.
vendredi 16 juin
Une bombe placée par l'OAS contre l'habitation de l'Ambassadeur de France aux Etats-Unis explose à Paris et fait cinq blessés.
lundi 19 juin
Le général Jean Nicot est condamné à 12 ans de prison.
L'OAS fait exploser une bombe contre les bureaux du périodique Afrique Action à Tunis. Pas de victime.
mardi 20 juin
Le général Gouraud est condamné à 7 ans de prison.
mercredi 21 juin
Raymond Leyris, arabophone d’origine à la fois juif séfarade et bretonne (beau-père d’Enrico Macias), honoré du titre de « Cheikh Raymond », est tué dans un attentat revendiqué par le FLN. Il était considéré comme l’un des plus grands poètes-musiciens d’Afrique du Nord.
Assassinat à Lille de Mohamed Boutazir (37 ans), leader syndicaliste algérien, cadre de l’Union syndicale des travailleurs algériens. Il a été abattu dans les locaux de l’USTA en compagnie d’Ahmed Abdelaziz Baba et Mohamed Ghouti par des tueurs au service de Messali Hadj.
Depuis Lausanne, en Suisse, l’Unef et l’Union générale des étudiants musulmans appellent à la reprise des négociations d’Evian.
mercredi 5 juillet
Manifestations en Algérie à l’appel du FLN contre le projet de partition de Charles de Gaulle qui exclut le Sahara de l’Algérie future : une centaine de morts.
mardi 11 juillet
Procès des putschistes d’Alger : les généraux Salan, Jouhaud et Gardy, les colonels Argoud, Broizat, Gardes, Godard, Lacheroy et le commandant Vailly sont condamnés à mort par contumace. Le capitaine Sergent est condamné à 20 ans de détention criminelle, également par contumace.
mercredi 12 juillet
De Gaulle se prononce en faveur d’un Etat algérien mais aussi pour une partition du territoire afin de pouvoir regrouper les pieds-noirs.
vendredi 14 juillet
Dans une allocution, le président tunisien Habib Bourguiba rappelle ses exigences, qui incluent une rectification de la frontière avec l’Algérie.
jeudi 20 juillet
Reprise des pourparlers entre la France et le FLN au château de Lugrin, en Haute-Savoie.
nuit du dimanche 23 au lundi 24 juillet
« Nuit des paras ». Sur fond de provocation raciste, un membre présumé du FLN ouvre le feu dans la boîte de nuit Le Trianon à Montigny-les-Metz, tuant un barman et deux appelés du contingent). Pour venger l’un des leurs, 300 bérets rouges lancent une opération de ratonnade des Maghrébins dans le centre-ville de Metz : un marchand ambulant est tué par balle et 27 personnes grièvement blessées (dont 6 militaires par balles et 17 Nord-Africains par armes blanches).
vendredi 28 juillet
Ajournement des négociations de Lugrin à cause de la question du Sahara.
samedi 5 août
Première émission de la radio pirate de l’OAS à Alger.
dimanche 27 août
Youssef Ben Khedda remplace Ferhat Abbas à la tête du GPRA.
mardi 29 août
Le FLN reprend ses attentats contre les policiers parisiens.
en août
Salan dirige l'OAS.
de août à septembre
En Algérie, nombreux attentats FLN et OAS.
mardi 5 septembre
Conférence de presse : de Gaulle admet qu'une Algérie indépendante et associée aura vocation à revendiquer le Sahara.
vendredi 8 septembre
Rentrant vers sa propriété de La Boisserie, à Colombey-les-Deux-Eglises, avec son épouse, la DS du général de Gaulle échappe à un attentat, sur la RN 19, à Pont-sur-Seine (Aube) : une bouteille de gaz remplie de plastic a explosé au passage de la voiture du président. Voyant qu’il n’y a aucun blessé dans le convoi présidentiel, le général de Gaulle constate : « Quels maladroits ! », avant de reprendre la route. L’un des auteurs de cet attentat manqué, Martial de Villemandy, est interpellé peu après à la terrasse d’un café proche du lieu de l’attentat. (Il avouera sa responsabilité dans l'attentat et ses révélations permettront l'arrestation de cinq autres conjurés, tous membres de l'OAS).
en septembre
Pour tout le mois, l'OAS et le FLN commettent 773 plasticages et tuent 9 personnes à Alger.
jeudi 5 octobre
La préfecture de police de Paris proclame un couvre-feu de 20 h 30 à 5 h 30 visant les « travailleurs musulmans algérien ». Il leur est « conseillé de la façon la plus pressante » de ne pas sortir la nuit et de ne pas former de groupes dans la capitale et dans sa banlieue.
mardi 17 octobre
Sur ordre du préfet de police de Paris, Maurice Papon, la police a violemment chargé les manifestations pacifiques de 20 000 à 30 000 Algériens venus de banlieue (Aubervilliers, Nanterre, Colombes, Courbevoie, Saint-Denis, etc.) à pied, en train ou en métro, à l’initiative du FLN, pour protester contre l’instauration du couvre-feu. A l’Etoile, l’Opéra, la Concorde, pont de Neuilly, sur les grands boulevards et ailleurs, on a tiré et on a tué. Une folie meurtrière, incontrôlable. La chasse au faciès nord-africain s’est poursuivi une bonne partie de la nuit. Des corps ont été jetés dans la Seine. Bilan officiel : 6 morts et 54 blessés algériens, 13 policiers blessés. Mais des sources plus sures parlent de 200 à 300 Algériens massacrés. 11 538 Nord-Africains ont été appréhendés et conduits au Centre d’identification de Vincennes ou dans des centres d’internement improvisés (commissariat, hôpital Beaujon, Palais des sports, Parc des expositions, Gymnase Japy, etc).
mercredi 18 octobre
4 000 manifestants algériens à Paris.
jeudi 19 octobre
Début des expulsions par avion des manifestants algériens raflés le 17 octobre. Arrivés en Algérie, ils sont conduits dans des camps d’internement.
vendredi 20 octobre
Bidault fonde le Conseil national de la résistance (CNR) avec Soustelle et le général Gardy.
A Alger, 20 h 10, le FLN fait exploser une grenade dans le café Château-Neuf d'El Biar, faisant un mort et sept blessés. A 20 h 15, une autre grenade explose dans le Café du Progrès, blessant gravement trois personnes. Enfin, à 20 h 17, les nationalistes du FLN font sauter une troisième grenade contre un café de Saint-Raphaël, où encore plusieurs personnes sont blessées. D’autres attentats du FLN ont également eut lieu dans la journée. Le total des victimes de cette journée octobre est de 19 morts et plusieurs blessés.
Manifestations de femmes musulmanes algériennes accompagnées d'enfants à Paris et dans des villes de province en soutien à « l’Algérien algérienne » et pour protester contre les violences meurtrières du 17 octobre. La police procède à un millier d’arrestations.
lundi 23 octobre
L'OAS assassine le commandant Poste, un des cadres algérois des Missions et Recherches de la Direction de la Sécurité militaire.
samedi 28 octobre
Reprise des négociations secrètes entre les émissaires français et algériens. Elles étaient rompues depuis le mois de juillet.
dimanche 29 octobre
Pourparlers secrets de Bâle : la délégation française pose « le principe de non représailles » contre les Algériens ayant « collaboré » avec la France.
mardi 31 octobre
L'OAS commet 31 plasticages à Alger.
en octobre
Pour tout le mois, l'OAS commet 970 plasticages et tue 13 personnes.
mercredi 1er novembre
Pour le septième anniversaire de l’insurrection, plusieurs journées de manifestations, organisées en Algérie à l'initiative du FLN, entraînent une violente répression : des dizaines de personnes sont tuées et plus de 10 000 ressortissants maghrébins arrêtés.
Ben Bella entame une grève de la faim pour obtenir le statut de prisonnier politique.
samedi 4 novembre
Arrestation à Paris d'Abderhamane Farès.
mardi 7 novembre
La France réalise son premier essai nucléaire souterrain dans le désert du Sahara, à In Ecker, à 150 km au nord de Tamanrasset.
jeudi 9 novembre
Pourparlers secrets de Bâle : la délégation des indépendantistes algériens accepte le principe de non représailles contre les indigènes ayant collaboré avec la France.
samedi 18 novembre
Le Commando Delta assassine à Alger, d'une balle dans la tête, le secrétaire général de la SFIO.
lundi 20 novembre
Les détenus du FLN ont obtenu le statut de prisonniers politiques, au terme de 18 jours de grève de la faim. Ils ont été suivis dans leur mouvement par Ahmed Ben Bella et ses compagnons.
du mardi 21 au mercredi 22 novembre
Batailles de Bab'B'har, Oum Teboul.
lundi 27 novembre
Gueboub Boualen, membre du FLN, assassine Roger Falip, soupçonné d'appartenir à l'OAS.
mardi 28 novembre
Arrivée à Alger des brigades spéciales anti-OAS, les « barbouzes ».
mercredi 29 novembre
L’Assemblée nationale approuve un plan d’aide aux rapatriés d’Algérie.
en novembre
Pour tout le mois, les actions de l'OAS provoquent en Algérie la mort de 28 personnes. De son côté, le MPC (Mouvement Pour la Coopération) commet de nombreux attentats également : explosions de bombes contre l'Otomatic, le Tantonville, le Cheval Blanc, le Joinville, le Coq Hardi et le Viaduc, des établissements fréquentés par les membres de l'OAS à Alger (pas de victimes). Dans le courant du même mois, Zaoui Mohamed, membre du FLN, tente d'assassiner un officier français qui est seulement blessé. Le terroriste s'enfuit mais, plus tard, il sera retrouvé par ce même officier qui l'abattra en pleine rue.
vendredi 1er décembre
Création à Tunis de l’agence de presse Algérie Presse Service (APS).
mardi 12 décembre
Des membres du Commando Delta mènent une attaque au pistolet-mitrailleur et à la grenade contre la voiture de deux dirigeants du MPC, Bitterlin et Goulay. Les deux hommes sont blessés.
mardi 19 décembre
Manifestant à Paris, autour de la Bastille, à l’appel des unions régionales de la CGT, de la CFTC et de L’UNEF - appuyés par le PCF et le PSU. Une vingtaine de milliers d’opposants à l’OAS et partisans de la négociation en Algérie, sont violemment dispersés par les forces de l’ordre. Une centaine de personnes sont blessées.
dimanche 31 décembre
Au milieu de la nuit, le Commando Delta attaque à la grenade et au fusil-mitrailleur la villa Dar-Likoula, occupée par des agents du MPC. Deux membres du MPC et un agresseur sont blessés. La même nuit, d’autres terroristes du Commando Delta ouvrent le feu vers un car de police à Alger, tuant l’inspecteur Paoli.
en décembre
Les plasticages et assassinats commis par l'OAS pour tout le mois font 98 morts. Par ailleurs, le Commando Delta assassine le commandant Rançon, chef de la sécurité militaire de la ville d'Oran, et fait exploser une bombe sur le bateau L.S.T. Laïta dans le port d'Alger, tuant un quartier-maître.
1962
lundi 1er janvier
Le capitaine Jean-Marie Curutchet remplace le Dr Pérez comme responsable de l'organisation-renseignement-opération (ORO) de l'OAS-Algérie-Sahara.
Deux membres du MPC ouvrent le feu contre le capitaine Massenet, qui appartient à l'OAS. Celui-ci, blessé à une jambe, est ensuite achevé.
mardi 2 janvier
La délégation du FLN invitée aux festivités du troisième anniversaire de la Révolution cubaine rencontre Fidel Castro.
mercredi 3 janvier
A Alençon, Paul Locussol, ancien membre du Parti communiste algérien devenu conseiller du FLN, est abattu par deux activistes de l’OAS.
jeudi 4 janvier
Un commando de l’OAS mitraille le siège du Parti communiste à Paris, place Kossuth ; un permanent du PCF qui voulait riposter est abattu.
lundi 8 janvier
Purge interne dans l'OAS.
jeudi 11 janvier
Plusieurs attentats font 6 morts et plus de 30 blessés à Alger.
samedi 13 janvier
Le colonel Château-Jobert rallie l'OAS.
Les trois représentants du FLN quittent Cuba pour rejoindre Prague.
lundi 15 janvier
Appel de 100 résistants (communistes et gaullistes) pour lutter contre l'OAS.
mercredi 17 janvier
L'OAS fait exploser une dizaine de bombes à Paris.
lundi 22 janvier
Attentat de l'OAS contre le Quai d'Orsay à Paris : un mort et douze blessés. Les dégâts matériels sont considérables.
nuit du mardi 23 au mercredi 24 janvier
Paris est touchée par 18 attentats perpétrés au domicile de personnalités du monde de la presse et de la politique, telles que François Giroud, Michel Droit, Hubert Beuve-Méry.
lundi 29 janvier
A Alger, dans le quartier d’El-Biar, l'OAS fait sauter la villa des « barbouzes » avec 60 kilos d’explosifs : 18 morts. L’organisation a également fait sauter une bombe contre les bâtiments du Gouvernement général installés sur le Rocher-Noir.
en janvier
L'OAS enlève à Maison-Carré le bijoutier israélite Choukroun et, après une parodie de jugement, l'assassine. Le Commando Delta assassine en France le général Ginestet. Dans le courant du même mois, Yves Le Tac, un militant anti-OAS qui avait été blessé à Alger, est assassiné dans sa chambre d'hôpital par des tueurs du Commando Delta.
lundi 5 février
Au cours d’une conférence de presse, le général de Gaulle déclare que l’issue est proche en Algérie.
mercredi 7 février
En région parisienne, dix attentats de l’OAS au plastic ont lieu entre 13 et 23 h. Ils visent des personnalités : deux professeurs de droit (dont Georges Vedel), deux journalistes (dont Serge Bromberger), le sénateur communiste Raymond Guyot, André Malraux (une voisine du ministre des Affaires culturelles, Delphine Renard, âgée de 4 ans, est grièvement blessée au visage).
jeudi 8 février
A Paris, une manifestation contre l'OAS et pour la paix en Algérie provoque la mort de huit personnes au métro Charonne.
dimanche 11 février
Trois ministres, Louis Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie, négocient secrètement avec le GPRA dans un chalet du Jura, la villa Yeti, aux Rousses.
lundi 12 février
Des troupes françaises découvrent dans le désert algérien (Tanezrouft) l’épave de l’avion Southern Cross Minor, porté disparu depuis avril 1933. Le corps du pilote, l’Australo-Britannique Bill Lancaster, a été momifié.
mardi 13 février
Funérailles des huit victimes de Charonne, réunissant plusieurs centaines milliers de personnes.
jeudi 15 février
Des agents spéciaux français de la Mission C abattent trois membres du Commando Delta en Algérie.
dimanche 18 février
Un commando de l’OAS investit l’hôpital du Val-de-Grâce pour tenter d’y achever Yves Le Tac, président du comité de soutien à de Gaulle en Algérie, précédemment blessé dans un attentat en Algérie.
lundi 19 février
Adoption d’un protocole d’accord.
jeudi 22 février
Le Commando Delta assassine 23 personnes à Alger.
vendredi 23 février
Le ministre des Armées Pierre Messmer informe les « Français musulmans en service » des options qu’il leur propose après l’indépendance de l’Algérie : les 27 000 militaires engagés pourront continuer à servir ou demander leur libération. Les 20 000 appelés seront maintenus dans leurs unités ou versés dans la future force locale de maintien de l’ordre. Les 70 000 supplétifs (dont 43 000 harkis) ont le choix : démobilisation avec pécule ; engagement dans la force locale, gendarmerie ou armée ; poste dans les nouveaux centres d’aide administrative. Toutes les personnes libérées pourront demander à bénéficier d’un reclassement en métropole.
Le Commando Delta attaque deux camions d'appelés du contingent militaire français à Bab el-Oued, tuant sept soldats et en blessant onze autres.
samedi 24 février
Le FLN assassine un chauffeur de taxi à Alger.
lundi 26 février
Le colonel Argoud s'évade des Canaries et rejoint Alger.
Le Commando Delta assassine dix musulmans à Alger.
en février
Une voiture, avec à son bord, quatre agents spéciaux français de la Mission C, est mitraillée à Alger par des membres du Commando Delta. Les quatre hommes sont tués. Ce même mois, le Commando Delta assassine un pharmacien d'Alger, celui-ci protégeant son préparateur, un musulman, contre les menaces de l'OAS qui avait décrété que tous les préparateurs en pharmacie musulmans étaient des agents du FLN. Suivant un raisonnement du même ordre envers les facteurs musulmans, le Commando Delta tue également cinq d'entre eux. Enfin, dans le Douar, le Commando Delta fait sauter un camion piégé contre des musulmans et ouvre ensuite le feu le feu sur les survivants.
jeudi 1er mars
Démantèlement d’un réseau de l’OAS dans l’ouest de la France.
lundi 5 mars
Opération Rock’n’ Roll : en deux jours, l’OAS effectue 120 plasticages à Alger.
mercredi 7 mars
Conférence d'Evian entre délégués français et algériens.
jeudi 15 mars
Assassinat de Château-Royal : à 10 h 45, un commando Delta de l’OAS (probablement dirigé par Roger Degueldre) tue six dirigeants des Centres Sociaux Educatifs d’Algérie, dont l'écrivain Mouloud Feraoun et l’inspecteur d’académie Max Marchand, à El Biar, dans la banlieue ouest d’Alger. Sortis du bâtiment, les six hommes ont été abattus à l’arme automatique contre un mur.
samedi 17 mars
Tentative de détournement contre un avion des lignes intérieures françaises (Paris/Saint-Martin de l'Ardoise). Un agent de la sécurité aérienne tire et blesse le pirate qui est ensuite maîtrisé. Celui-ci est soupçonné d'avoir agi pour le compte de l'OAS. L'un des passagers a également été blessé par les tirs de l'agent de sécurité.
nuit du samedi 17 au dimanche 18 mars
A Alger, cinq préparateurs en pharmacie musulmans ont été « exécutés » et cinq autres blessés par l’OAS.
dimanche 18 mars
A 5 heures du matin, conclusion des Accords d'Evian reconnaissant l'indépendance de l'Algérie ; intégration du Sahara à l’Algérie. Du côté français, le document de 96 pages a été paraphé par Jean de Broglie, Robert Buron et Louis Joxe, alors que du côté algérien, seul le chef de la délégation, Krim Belkacem, a apposé sa signature au nom du GPRA. Ben Bella et les autres leaders du FLN sont libérés et transférés à Genève. Premier bilan de la guerre d’Algérie : 300 000 orphelins, 3 millions de personnes déplacées, 400 000 détenus, 300 000 réfugiés (Maroc et Tunisie), 700 000 émigrés des campagnes vers les villes.
lundi 19 mars
Création d’un exécutif provisoire composé de trois Français et de neuf Algériens, et présidé par Abderrhamane Farès. A midi, le général Ailleret, commandant en chef en Algérie, a ordonné le cessez-le-feu, mettant fin à la guerre d’Algérie commencée le 1er novembre 1954. Au délégué général Jean Morin succède Christian Fouchet en qualité de haut-commissaire de France en Algérie. Au même moment, le général Salan, dans une émission de la radio pirate de l’OAS, ordonne à ses « combattants de harceler les positions ennemies dans les grandes villes d’Algérie ». Quelques actions contre des supplétifs musulmans (harkis) sont déjà commises, notamment dans la wilaya V, à Saint-Denis du Sig.
mardi 20 mars
Le Commando Delta investit un commissariat de police, à Alger, et assassine dans leurs cellules plusieurs membres du FLN. Le même jour, le Commando Delta tire quatre obus de mortier contre une foule de musulmans réunis sur la Place du Cheval, dans le quartier algérois de Bab el-Oued, tuant 24 personnes et en blessant 59 autres. D'autres membres du Commando Delta attaquent des militaires français, en tuant 11 et en blessant 16 autres.
Décret du gouvernement français sur la mise en application des options proposées le 23 février aux « Français musulmans en service » par le ministre Armées Pierre Messmer.
jeudi 22 mars
Les Commandos Z et Delta attaquent conjointement, au bazooka et au fusil-mitrailleur, des véhicules de la gendarmerie sous le Tunnel des Facultés à Alger. 18 gendarmes sont tués et 23 autres blessés. Le même jour, un commando de l'OAS attaque la Banque d'Algérie et y vole 2,2 milliards de francs, ce, probablement avec la complicité d'employés de la banque favorables aux thèses de l'OAS.
vendredi 23 mars
Fusillades entre l’OAS et les forces de l'ordre à Bab el-Oued.
samedi 24 ou dimanche 25 mars
Le général Edmond Jouhaud, un des chefs de l’OAS, est arrêté à Oran, ville qu’il dirigeait.
lundi 26 mars
Fusillade de la rue d’Isly. Se sentant débordés, les soldats du 4e RT (unité composée d’Européens et de musulmans) ont tiré pour briser une manifestation pacifique de 4 000 Européens, organisée par l’OAS qui se dirigeait sur le quartier Bab el-Oued, hermétiquement bouclé depuis quelques jours. Le bilan est très lourd : 46 morts et 200 blessés.
jeudi 29 mars
L'OAS tente de soulever les Européens d'Oranie. « Chasse aux musulmans » dans les villes.
vendredi 30 mars
Le Congrès national de la résistance (CNR) est créé en France sur l'initiative de Salan.
samedi 31 mars
Accueil triomphal au Caire (Egypte) pour Ahmed Ben Bella, Mohammed Khider, Hocine Aït-Ahmed, Mohammed Boudiaf et Rabah Bitat, les chefs du FLN algérien libérés par la France au soir de la signature des accords d’Evian, le 18 mars.
en mars
870 attentats OAS et 275 attentats FLN pour tout le mois de mars.
lundi 2 avril
Le colonel Gardes ne peut implanter un maquis OAS dans l'Ouarsenis : arrestation de 40 membres de l'organisation.
mard 3 avril
Le Commando Delta fait exploser une bombe à la clinique des Beaux-Fraisiers d'Alger. Ensuite, les terroristes assassinent neuf malades dans leur lit.
samedi 7 avril
Installation de l'exécutif provisoire. Abderrahmane Farès est président et Roger Roth vice-président.
Arrestation à Alger d'un membre important de l'OAS, le lieutenant Roger Degueldre, chef des commandos Delta.
dimanche 8 avril
En France, les Accords d'Evian sont approuvés par référendum par 90,7 % des suffrages exprimés. Le nombre d’abstentions représente 24,79 % du corps électoral. Ce résultat est un véritable plébiscite pour le général de Gaulle et un désaveu flagrant de l’OAS.
mardi 10 avril
Le GPRA adopte la directive 442 relative aux « harkis, goumiers et ralliés servant dans les rangs ennemis », en violation des accords d’Evian.
vendredi 13 avril
Le général Jouhaud est condamné à mort par le Haut Tribunal militaire.
vendredi 20 avril
Le général Raoul Salan, alias « Soleil », chef de l'OAS, est arrêté à midi, dans un petit studio du 23, rue Desfontaines, à Alger. Jean-Marie Lavanceau, ancien adjudant parachutiste, recruté par les services spéciaux français, est le principal artisan de cette arrestation, ainsi que de celle de son adjoint, le capitaine Ferrandi. Georges Bidault succède à Salan à la tête de l'OAS. Salan est transféré immédiatement à Paris en DC-3.
samedi 21 avril
Début du rapatriement des Européens d’Algérie : plus de 900 000 Pieds-Noirs et 91 000 harkis vont se réfugier en France.
jeudi 26 avril
Fusillade à Oran entre les gendarmes et l'OAS.
en avril
647 attentats OAS et 32 attentats FLN pour tout le mois.
mardi 1er mai
« Accident de Béryl » : la France effectue son second (ou premier) essai nucléaire souterrain, dans le Sahara algérien, mais un incident se produit. Alors que tout était prévu pour que l’explosion soit confinée à l’intérieur de galeries creusées dans la montagne du Tan Affela, un nuage radioactif s’en échappe, irradiant des milliers de victimes militaires et civils, dont le ministre des Armées Pierre Messmer et le ministre de la Recherche scientifique Gaston Palewski.
mercredi 2 mai
Explosion d'une voiture piégée sur le port d’Alger, devant le centre d’embauche des dockers : 62 Maghrébins sont tués et 110 autres blessés ; tapis dans les immeubles voisins, des commandos OAS tirent sur les survivants. Le même jour, l’OAS tire au mortier sur les quartiers musulmans de Belcourt et de Climat de France : 15 morts.
mardi 8 mai
L’OAS mitraille au hasard dans les rues d’Alger.
mercredi 9 mai
Arrestation, par la gendarmerie, de huit membres des Commandos Deltas responsables, entre autres, de l'attaque sous le Tunnel des Facultés d'Alger qui avait fait, le 22 mars précédent, 18 morts et 23 blessés parmi des gendarmes. Par ailleurs, le GPRA appelle à ne pas répondre aux provocations de l’OAS.
jeudi 10 mai
L'OAS assassine d'une balle dans la nuque, en plein centre ville d'Alger, sept femmes de ménage musulmanes.
vendredi 11 mai
En une semaine, les Commandos Deltas ont assassiné 230 musulmans et 11 Européens en Algérie.
lundi 14 mai
Représailles du FLN aux attentats de l’OAS. Les moudjahidines, se déplaçant en voiture, lancent des grenades dans les bars européens et achèvent les consommateurs : 17 morts et 35 blessés.
mardi 15 mai
L'OAS assassine en différents endroits d'Alger 56 musulmans. 35 autres personnes sont blessées au cours de ces attaques.
mercredi 16 mai
Ouverture à Paris du procès du général Raoul Salan.
L'OAS assassine 40 musulmans et 2 Français à Alger.
samedi 19 mai
Pont aérien pour les rapatriés.
dimanche 20 mai
Début des négociations entre Louis Joxe et Krim Belkacem.
Afin de remplacer le « Comité de Vincennes » pour la défense de l’Algérie française, les dirigeants de l’OAS (Bidault, Argoud, Soustelle, Sergent) fondent à Rome le Conseil national de la Résistance (CNFR).
mardi 22 mai
Le Commando Delta massacre des femmes, hommes et enfants musulmans sur les quais d'Alger.
mercredi 23 mai
Après l’audition de plus de cent témoins, la condamnation à mort du général Salan, défendu par Me Jean-Louis Tixier-Vignacour, pour sa participation au putsch des généraux en avril 1961 est commuée en prison à vie. Colère de Charles de Gaulle : « Ce n’est pas le procès de Salan qu’a fait ce tribunal, c’est le procès de De Gaulle ».
jeudi 24 mai
Au Conseil des ministres français, le général de Gaulle aurait déclaré : « La France ne doit avoir aucune responsabilité dans le maintien de l'ordre après l'autodétermination. Elle aura le devoir d'assister les autorités algériennes - mais ce sera de l'assistance technique - si les gens s'entre-massacrent ce sera l'affaire des nouvelles autorités ».
samedi 26 mai
Première rencontre secrète entre Jean-Jacques Susini (OAS) et Abderrhamane Farès (président provisoire).
dimanche 27 mai
A Tripoli, le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) adopte le principe du parti unique.
Un crédit de 200 millions de francs est ouvert pour l’accueil des Français d’Algérie.
mercredi 30 mai
Jean-Jacques Susini ordonne le cessez-le-feu aux commandos de l’OAS.
en mai
L'OAS mène une politique de terre brûlée : 864 attentats OAS (pour 80 attentats FNL) sur l’ensemble du mois de mai. L'OAS fait notamment exploser un camion contenant 16 000 litres d'essence dans la Casbah d'Alger. Deux pompiers venus sur les lieux pour combattre l'incendie sont tués.
Début de l’exode des Français d’Algérie.
vendredi 1er juin
L'OAS annonce la trêve des attentats.
mardi 5 juin
De sa prison, le général Jouhaud appelle l’OAS à la négociation.
mercredi 6 juin
Reprise des attentats OAS. Opération terre brûlée.
Pour la première fois, deux terroristes de l’OAS, condamnés à mort, sont fusillés.
jeudi 7 juin
L’OAS rompt la trêve. Trois bombes au phosphore ont détruit presque entièrement peu après midi la Bibliothèque universitaire d’Alger et deux amphithéâtres. 400 000 des 600 000 livres sont partis en fumée ou ont été endommagés irrémédiablement par l’eau des pompiers. Les dégâts sont estimés à 7 milliards d’anciens francs (la nouvelle bibliothèque ne sera ouverte qu’en 1968). De plus, les terroristes ont bombardé le Palais d'été et ouvert le feu au moyen de mortiers contre le Palais mauresque. A El Biar, l'OAS a plastiqué la poste et la mairie.
samedi 16 ou dimanche 17 juin
Accord de cessez-le-feu à Alger entre l’OAS (Jean-Jacques Susini) et le FLN (le docteur Chawki Mostefaï) : l’OAS obtient du FLN la promesse d’une amnistie contre la trêve des destructions. Un accord est conclu sur la participation des Européens aux nouvelles institutions algériennes.
lundi 25 juin
Gardy arrête le combat.
mardi 26 juin
A Oran, le colonel Jean Dufour donne l’ordre à l’OAS d’ « interrompre les destructions ».
jeudi 28 juin
Le dernier groupe OAS quitte Oran.
samedi 30 juin
Destitution du colonel Boumedienne.
en juin
Programme de Tripoli, qui dénonce l'indigence idéologique du FLN (rédigé par Mostefa Lacheraf, Ridha Malek, Mohammed Harbi, M. Benyahia).
dimanche 1er juillet
Référendum sur l'autodétermination.
mardi 3 juillet
Proclamation des résultants du référendum : 91,23 % des inscrits, soit 99,72 % des votants, ont dit « oui » à l’indépendance de l’Algérie dans la coopération avec la France.
mardi 3 ou jeudi 5 juillet
Proclamation officielle de l'indépendance de l'Algérie. En l’absence d’Ahmed Ben Bella, Youssef Ben Khedda assure l’installation du GPRA à Alger. Il reçoit aussitôt les lettres de créances de Jean-Noël Jeanneney, premier ambassadeur de France à Alger.
mardi 3 ou jeudi 5 juillet
Massacre à Oran : entre 1 500 et 2 000 pieds-noirs et musulmans sont tués. Le général Katz n'intervient pas (ordre de Charles de Gaulle ?). Une nouvelle tragédie commence : celle des dizaines de milliers de harkis livrés à la vengeance sanglante du FLN et abandonnés par un Etat français qui leur avait pourtant promis qu’ils seraient protégés des terribles exactions à venir...
mardi 17 juillet
Interdit depuis 1955, le quotidien communiste Alger républicain, fondé en 1938, reparaît, toujours avec Henri Alleg comme rédacteur en chef.
samedi 21 juillet
Les massacres de harkis se multipliant en Algérie, une ordonnance française rend la nationalité à toutes les personnes âgées de 18 ans et plus qui souscriront une « déclaration récognitive de nationalité française » (60 000 entre 1962 et 1967).
dimanche 22 juillet
Bureau politique constitué par Ben Bella à Tlemcen.
vendredi 27 juillet
Restée jusque-là à l’écart des exactions contre les anciens supplétifs, la wilaya III commence également à être touchée par les violences et les massacres à l’égard des harkis.
vendredi 3 août
Ben Bella et Boumediene sont à Alger. Le GPRA s'incline.
mercredi 8 août
Décret français mettant en place un dispositif officiel d'accueil des harkis algériens. Les familles seront logées dans les baraquements de camps militaires.
jeudi 16 août
L’Algérie devient membre de la Ligue arabe.
lundi 3 septembre
Prise d'Alger par les troupes soutenant Ben Bella. Sanglant affrontement à Boghari entre l’armée des frontières et des unités de l’intérieur hostiles à Ben Bella.
jeudi 20 septembre
Election de la première Assemblée nationale ; référendum sur ses pouvoirs : 5 265 377 oui, 18 637 non.
mardi 25 septembre
Ferhat Abbas est élu président de l’Assemblée nationale. Il proclamation l’instauration de la République démocratique et populaire.
jeudi 27 septembre
Mohamed Boudiaf, l'un des fondateurs du FLN, quitte ce mouvement pour créer le Parti de la Révolution socialiste (PRS), qui conteste la légitimité du pouvoir.
samedi 29 septembre
Elu par 159 voix contre 1, Ahmed Ben Bella devient Premier ministre. Boumediene est ministre de la Défense.
lundi 8 octobre
L’Algérie devient membre de l’ONU.
mardi 9 octobre
Le Premier ministre Ahmed Ben Bella déclare devant l’Assemblée générale de l’ONU que l’objectif principal de l’Algérie sera de contribuer à éliminer le colonialisme.
vendredi 12 octobre
La République populaire de Bulgarie établit des relations diplomatiques avec l’Algérie.
dimanche 28 octobre
La Radiodiffusion Télévision Algérienne (RTA) se substitue à la RTF comme diffuseur national.
jeudi 29 novembre
Interdiction du Parti communiste.
mardi 4 décembre
Arrestation de centaines d’opposants au gouvernement de Ben Bella.