Le Congo-Brazzaville de 1990 à 2009 |
1990
samedi 3 février
Le président Sassou Nguesso a inauguré dans le sud de Brazzaville la tour Nabemba. Construit le long de la rivière Congo entre 1983 et 1986 grâce au financement de la compagnie pétrolière française Elf Aquitaine (d’où son autre nom de tour Elf), ce gratte-ciel est le plus haut du pays avec ses 106 mètres et ses trente étages.
samedi 7 juillet
Evêque de Nkayi depuis 1983, Mgr Ernest Kombo (49 ans) est nommé à la tête du diocèse d’Owando. Le prêtre Bernard Nsayi (47 ans) est désigné pour lui succéder comme à Nkayi.
dimanche 30 septembre
Le président Denis Sassou Nguesso annonce l’abandon du marxisme comme doctrine officielle et l’instauration « immédiate » du multipartisme. Fin de la politique parti unique représenté par le Parti congolais du travail (PCT).
lundi 10 décembre
Le Parti congolais du travail abandonne officiellement la doctrine marxiste au profit d’un programme de tendance sociale-démocrate.
1991
mercredi 20 février
Ouverture de la Conférence nationale, composée de délégués de 67 partis politiques, 134 associations et environ 30 personnalités.
lundi 11 mars
La Conférence nationale est déclarée souveraine. Début de la Démocratie.
mercredi 13 mars
Mgr Ernest Kombo, évêque d’Owando, est élu président de la Conférence nationale.
en avril
Retrait des 1 500 soldats cubains stationnés dans le pays depuis 1977.
jeudi 6 juin
Mgr Kombo est élu président du Conseil supérieur de la République.
samedi 8 juin
Les délégués de la Conférence nationale élisent comme Premier ministre provisoire André Milongo. Il est doté de la plupart des pouvoirs jusque-là détenus par le président Sassou Nguesso. Il dirigera le pays pendant un an sous le contrôle du Conseil supérieur de la République (153 membres).
jeudi 5 septembre
Grande catastrophe ferroviaire sur la voie Congo-Océan : un train de voyageurs parti de Pointe-Noire est entré en collision près de la gare de Mvoungouti avec un convoi de marchandises (bois) en provenance de Brazzaville. Le bilan est extrêmement lourd : 100 morts et 300 blessés.
1992
lundi 20 janvier
L'armée essaie de s'opposer au gouvernement de transition et tente un coup d'Etat : les parachutistes occupent la télévision nationale à Brazzaville et exigent la démission du Premier ministre André Milango. Pour nombre d’observateurs, le président Sassou Nguesso se cacherait derrière ce coup de force.
dimanche 26 janvier
Alors qu’il devait être entendu par le juge anti-terroriste français Jean-Louis Bruguière, le Congolais Bernard Yanga, principal témoin à charge contre les Libyens impliqués dans l'affaire de l'attentat du DC-10 d'UTA (10 septembre 1989), s'est évadé de sa prison de Brazzaville.
vers le lundi 27 janvier
Un compromis a été trouvé dans la crise à Brazzaville : de nouvelles élections doivent être organisées dans les prochains mois et la composition ethnique du gouvernement est modifiée par le Premier ministre Milango à la demande des militaires.
dimanche 15 mars
La nouvelle Constitution congolaise est adoptée par référendum.
lundi 1er juin
Réapparition surprise à l'ambassade de France à Kinshasa (Zaïre) du Congolais Bernard Yanga, témoin dans l'affaire du DC-10 d'UTA. Cet homme, qui détient des informations susceptibles d'incriminer la responsabilité des services libyens dans l'attentat aérien, avait disparu en janvier de sa prison de Brazzaville.
dimanche 16 août
Deuxième tour de l'élection présidentielle : l’ancien Premier ministre Pascal Lissouba, 61 ans, leader de l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), a été élu chef de l’Etat avec 61,32 % des voix. Il a bénéficié de l'appui du Parti congolais du travail (PCT) du président sortant, Denis Sassou Nguesso, qui s'était retiré après le premier tour.
mercredi 2 septembre
Stéphane Maurice Bongho-Nouarra (UDAPS) succède à l’indépendant André Milongo comme Premier ministre.
mercredi 7 octobre
Le 17e sommet franco-africain de Libreville (Gabon) s'est achevé sur le constat que la « sécurité » des Etats doit être protégée face aux menaces de prolifération des conflits locaux (Libéria, Somalie), le Premier ministre français Pierre Bérégovoy a annoncé la création d'un Fonds de conversion des créances publiques pour le développement des pays africains à revenu intermédiaire (doté de quatre milliards) destiné à favoriser le lancement de projets économiques et sociaux. Ce Fonds bénéficiera d'abord à quatre pays (Côte-d'Ivoire, Cameroun, Congo et Gabon), dont la dette à l'égard de la France sera allégée.
mardi 17 novembre
Dissolution des deux chambres du Parlement. Le Congo n'a plus de pouvoir législatif.
dimanche 6 décembre
L’indépendant Claude-Antoine DaCosta devient Premier ministre. Il succède à Stéphane Maurice Bongho-Nouarra (UDAPS).
1993
vendredi 25 juin
J.J. Yhombi-Opango devient Premier ministre.
en juillet
Début de la guerre civile à Brazzaville.
dans l’année
Les élections législatives sont suivies d'émeutes qui feront près de 2 000 morts.
1994
mardi 11 janvier
Les quatorze Etats Africains de la zone franc CFA dévaluent leur monnaie de 50 %.
vendredi 27 mai
Le Congo réintègre le Fonds monétaire international (FMI).
en juillet
La guerre civile à Brazzaville a fait 2 000 morts en un an.
1995
vendredi 13 janvier
Démission du Premier ministre congolais, reconduit le jour même.
dimanche 5 mars
La France vient d'accorder au Congo une aide de 12 millions de francs pour la formation et l'équipement à la française des unités de sa police nationale chargées de lutter contre la criminalité et le trafic de drogue.
en mars
Réduction de 25 % des salaires des fonctionnaires.
1996
nuit du mercredi 14 au jeudi 15 février
150 anciens miliciens, nouvellement incorporés dans l'armée congolaise, se sont mutinés au camp de M'Pila, à l’est de Brazzaville. Ils réclament leurs soldes et la régularisation de leur situation. Les mutins, qui disposent de quelques chars, ont envoyé une délégation auprès du Premier ministre, le général Joachim Yhombi Opango.
lundi 19 février
Les soldats mutinés ont mis fin à leur soulèvement. Ils ont obtenu satisfaction : les autorités ont attribué à ces anciens miliciens de la mouvance présidentielle, « les matricules militaires » qui font d'eux des militaires à part entière et les matricules de solde qui leur permettront de percevoir leurs salaires.
mercredi 20 mars
La mouvance présidentielle et la coalition d'opposition ont passé un accord pour le recrutement dans les forces armées de 420 miliciens supplémentaires appartenant à l'opposition.
mercredi 22 mai
Une polémique met aux prises le président congolais et la marie de Brazzaville au sujet de la venue du président français Chirac lors de l'Assemblée annuelle de l'Association internationale des villes francophones, les 18 et 19 juillet. Le maire accuse le président d'accaparer la gestion d'une aide de 20 millions de francs pour assainir la capitale.
dimanche 2 juin
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : à Brazzaville, le Congo a battu la Côte-d’Ivoire deux buts à zéro.
dimanche 16 juin
Eliminatoires de la Coupe du monde de football 1998 : à Abidjan, la Côte-d’Ivoire et le Congo-Brazzaville ont fait match nul un à un.
du jeudi 18 au vendredi 19 juillet
Assemblée annuelle de l'Association internationale des villes francophones à Brazzaville : visite du président français Jacques Chirac.
dimanche 11 août
La France et le Congo ont signé une convention d'aide budgétaire qui porte sur la bonification d'un prêt de 66 millions de francs.
mardi 13 août
Le président du Mouvement pour la démocratie et la solidarité (MDS), Paul Kaya, a annoncé son intention de se présenter aux élections présidentielles de juillet 1997.
vendredi 23 août
David Charles Ganao est nommé Premier ministre.
mercredi 23 octobre
Création à Abidjan de l'Alliance pour l'industrialisation de l'Afrique regroupant le Congo, la Côte-d'Ivoire, le Gabon, le Mali, le Niger et la Sierra Leone.
1997
lundi 6 janvier
Plus de 10 000 des 72 000 fonctionnaires congolais sont détenteurs de faux diplômes. C'est ce que révèle une étude de l'Inspection générale d'Etat (IGE), rendue publique à Brazzaville. L’IGE va envoyer ses experts dans plusieurs pays étrangers pour évaluer l'authenticité des diplômes dans les universités et les centres de formation censés les avoir délivrés.
en janvier
Premières élections consulaires.
lundi 24 mars
Brazzaville est envahie depuis plusieurs jours par les dignitaires zaïrois et leurs familles provenant de Kinshasa de l'autre côté du fleuve. Il fuit l'avancée des rebelles zaïrois de Kabila qui veulent renverser le maréchal-président Mobutu. La peur du Congo, c'est d'être littéralement envahi. En attendant, c'est une manne en millions de dollars qui tombe sur le pays. D'autant qu'il n'y a pas que les riches Zaïrois à affluer. 100 marines américains et un bataillon français et 500 paracommandos belges ont débarqué pour couvrir d'éventuelles opérations d'évacuation.
jeudi 27 mars
Le Congo Brazzaville devient membre de l’Organisation mondiale du Commerce.
dimanche 6 avril
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : à Pointe-Noire, la République du Congo a battu l’Afrique du Sud deux buts à zéro.
lundi 14 avril
Trois personnes ont été tuées et quatre autres blessées dans l'accident d'un avion-cargo angolais qui s'est écrasé à son décollage de l'aéroport de Brazzaville. Les sept membres d'équipage sont blessés. Il s'agirait de ressortissants angolais. L'avion se rendait à Luanda chargé de denrées alimentaires. Après son décollage, l'appareil est retombé au sol avant de prendre feu.
lundi 5 mai
Une trentaine de sous-officiers ont pris position autour du ministère de la Défense à Brazzaville pour réclamer l'adoption par l'Assemblée nationale de la loi sur la réorganisation de l'armée congolaise (cette loi prévoit, entre autres, une modification de l'âge de la retraite pour les sous-officiers). Ils empêchent la circulation sur un rayon de plus de 300 mètres autour du bâtiment en tirant des rafales d'armes automatiques en l'air.
mercredi 14 mai
Le chef des rebelles zaïrois, Laurent-Désiré Kabila, et le président Mobutu ne se sont pas rencontrés, comme prévu, dans le port congolais de Pointe-Noire (sur le navire sud-africain Outeniqua), car le chef rebelle n'est pas venu... La rencontre a finalement été annulée. Kabila était parti de son côté pour l'enclave angolaise de Cabinda où, à son tour... il attendait. Les présidents sud-africain (Nelson Mandela) et congolais (Pascal Lissouba) ont aussi attendus pour rien.
mercredi 4 juin
Les violences politiques ont fait dix morts depuis trois semaines dans le nord du pays, la région natale de l'ancien président Denis Sassou Nguesso qui vient d'annoncer sa candidature à l'élection présidentielle du 27 juillet. L'actuel président, Pascal Lissouba, qui a fait installer des barrages de police autour du palais présidentiel, cherche manifestement à obtenir l'annulation du scrutin. Dans la soirée, le gouvernement a annoncé son intention de « traquer et d'anéantir tous les éléments non réguliers détenteurs d'armes de guerre » et plus précisément de « mettre hors d'état de nuire les responsables de la milice privée de l'ancien Président ».
jeudi 5 juin
La situation est explosive au Congo où des élections présidentielles doivent avoir lieu le 27 juillet. L'armée régulière, appuyée par une dizaine de chars, a encerclé et attaqué dans la matinée à cinq heures à Brazzaville la résidence de l'ex-président et opposant Denis Sassou Nguesso (54 ans), leader de l'ex-parti unique, d'inspiration marxiste, sous le prétexte d’arrêter deux officiers déserteurs responsables d’une tuerie dans le nord du pays. Dans la soirée, des tirs à l'arme lourde étaient toujours entendus. En réplique, les miliciens de Sassou Nguesso, connus à Brazzaville sous le nom de « cobras » ont édifié des barricades dans une partie de la ville. Le visage camouflé, ils ont semé la panique et fait fuir la population en tirant avec des fusils Kalachnikov et des pistolets-mitrailleurs Uzi. Le gouvernement a décrété le couvre-feu de 19 à 6 heures. Denis Sassou Nguesso, retranché dans sa résidence, un vaste quadrilatère entouré de hauts murs, a demandé à la France d'effectuer une médiation. Ce qui a électrisé un peu plus l'atmosphère, la France, dont un contingent stationne à Brazzaville depuis la crise au Zaïre, étant alors suspectée de prendre part au conflit.
vendredi 6 juin
Les affrontements se sont poursuivis à Brazzaville. Une partie de la capitale est passée sous le contrôle des « cobras », le reste de la ville est en grande partie aux mains des hommes du président. Une troisième force, celle du maire de Brazzaville, est restée neutre et les quartiers sous son contrôle ont été épargnés. Les forces de l'ancien président, qui auraient reçu l'appui d'unités de blindés et de la marine, continuent leur progression. Elles auraient gagné du terrain dans le centre ville et à proximité de l'aéroport. Le couvre feu a été reconduit dans la soirée.
samedi 7 juin
Les affrontements continuent. Dans la soirée, un légionnaire français a été tué au cours d'une opération de regroupement, menée conjointement avec l'armée régulière. Il y a eu un accrochage avec des éléments qualifiés d'« incontrôlés ». Cinq autres paras français ont été blessés, ainsi qu'un officier supérieur congolais. 45 Américains ont été évacués de Brazzaville sur Kinshasa. Dans la soirée, le Premier ministre David Charles Ganao a annoncé que le président Lissouba avait accepté une proposition de « médiation internationale offerte » la veille par le président gabonais Omar Bongo.
nuit du samedi 7 au dimanche 8 juin
Les forces de Sassou Nguesso auraient pris le siège du gouvernement, le bâtiment du Trésor et deux quartiers du nord de la capitale, la Cité 17 et Moukondo, où l'armée régulière avait installé des canons de 120. Les rebelles auraient évité l'aéroport pour ne pas « avoir de problèmes avec les Français ».
dimanche 8 juin
Après quatre jours de combats à l'arme lourde, les morts se compteraient par centaines à Brazzaville. La France a décidé l'envoi de renforts dans la capitale congolaise, soit quelque 500 hommes, pour appuyer les 450 parachutistes déjà sur place. Un Transall français est arrivé dans la soirée. Parallèlement, des blindés ont été acheminés depuis des pays voisins vers Brazzaville pour aider au regroupement des plus isolés des quelque 2 000 ressortissants français de la capitale. Un premier Airbus d'Air France a ramené à Paris 78 rapatriés. Une dizaine d'entre eux étaient blessés.
lundi 9 juin
Les combats entre l'armée régulière et les « cobras » se sont intensifiés à Brazzaville, notamment dans le centre ville où l'on se battait au mortier de 120 mm et aux armes de tous calibres, notamment des pièces d'artillerie montés sur des engins chenillés de fabrication soviétique et des mitrailleuses lourdes. Les Forces armées congolaises (FAC) fidèles au président Lissouba tentent de reprendre le terrain perdu la veille dans le centre ville. Les « cobras » affirment tenir dans le quartier des ministères, le bâtiment de la Primature (services du Premier ministre) et l'Hôtel de ville ne laissant aux mains des forces gouvernementales que quelques zones. En même temps que ces combats, et parfois dans des zones proches des affrontements, des dizaines de soldats gouvernementaux ont pillé des magasins après en avoir forcé les entrées à l'aide de leurs armes. La médiation proposée par le maire de Brazzaville, Bernard Kolélas, est mal engagée. Les 400 légionnaires français présents à Brazzaville ont regroupé 550 ressortissants français (sur 2 200 recensés) sur des sites « sécurisés » : l'aéroclub, la « Case de Gaulle », et la mission de coopération française. Dans l'après-midi, des avions militaires évacuaient 450 personnes (Français et étrangers) vers Libreville, la capitale du Gabon voisin. La France a aussi décidé de renforcer son dispositif avec 800 soldats, pour atteindre un total de 1 200.
mardi 10 juin
Les soldats français ont continué à regrouper les expatriés à Brazzaville pour les mettre en sécurité puis les évacuer. 1 400 ressortissants français ont été acheminés par avion à Libreville, pendant que la capitale est toujours aux mains des combattants. Les forces loyales au président Lissouba semblent battre en retraite. L'ancien président Sassou Nguesso affirme contrôler les deux tiers de la ville, et notamment des points stratégiques : des casernes, la base de la marine, le siège du gouvernement et tous les postes de police. Pourtant l'ancien président nie vouloir prendre le pouvoir par la force : « Nous voulons que des élections soient organisées » a-t-il déclaré. Dans la soirée, une équipe de spécialistes américains des questions de sécurité est venue rejoindre les forces françaises à Brazzaville avec pour mission d'évaluer la situation pour préparer une éventuelle évacuation de plus grande ampleur.
mercredi 11 juin
Le président Lissouba a ordonné un cessez-le-feu dans un discours diffusé par la radio nationale. S'exprimant un peu plus tard sur les ondes de sa propre radio privée, Denis Sassou Nguesso, a donné son accord. La situation dans la capitale ne s'est pas éclaircie pour autant. Non seulement les armes ne se sont pas tues ni d'un côté ni de l'autre, mais, au début d'après-midi, le secteur de l'aéroport où est installé le poste de commandement des forces françaises en mission d'évacuation a été la cibles de tirs de mortiers et de mitrailleuses lourdes. Personne n'a été atteint, mais ces tirs ont provoqué un mouvement de panique parmi les civils regroupés à proximité. Selon le porte-parole des forces françaises, les « cobras » ont sensiblement progressé en direction de l'aéroport. L'évacuation des étrangers vers le Gabon s'est malgré tout poursuivie. Depuis trois jours, les militaires français ont évacué près de 2 000 personnes, dans des conditions de plus en plus difficiles.
jeudi 12 juin
Les combats ont cessé au lever du jour dans les rues de Brazzaville jonchées de cadavres en décomposition. Mais, dès le début de l'après-midi, les « cobras » et les forces régulières ont repris leurs tirs de mortiers et d'armes automatiques. Les premiers ayant légèrement progressé sur l'avenue de la Paix qui délimite approximativement la ligne de front. A l'aéroport, où un soldat français a été touché à une jambe lors d'un échange de tirs entre les belligérants, les évacuations se sont cependant poursuivies. Sept avions de l'armée française ont quitté la capitale dans la matinée avec, à bord, les civils étrangers que les soldats continuent d'aller chercher en ville. Au total, plus de 700 personnes ont été évacuées dans la journée. La France écarte, en tout cas pour l'instant, toute interposition de ses soldats entre les belligérants. Pourtant, Sassou Nguesso menace d'empêcher les avions français d'atterrir, car ils les accusent d'amener des renforts et des munitions aux troupes régulières.
vendredi 13 juin
Une accalmie dans les combats à Brazzaville a permis aux soldats français d'achever leur mission d'évacuation des étrangers. Leur porte-parole estime qu'il ne reste qu'« une petite centaine de Français dans Brazzaville ». Ils pourraient quitter la capitale congolaise dans les 5-6 jours. Sassou Nguesso continue d'accuser le président Lissouba de profiter de la présence des soldats français sur l'aéroport pour y recevoir de l'aide en hommes et en matériels en provenance de l'Unita, l'ancienne rébellion angolaise. Plusieurs militaires français confirment même que trois ou quatre petits avions cargos de fabrication russe se sont effectivement posés ces jours-ci à Brazzaville, à la tombée de la nuit. Profitant de l'accalmie, les pillards ont repris du service en ville. L'ancien président réclame l'intervention d'une force internationale ce que refuse l'actuel.
dimanche 15 juin
Les soldats français ont achevé l'évacuation des étrangers menacés par les combats, avec le départ, vers 17 heures, du dernier avion rapatriant 88 personnes. L'opération « Pélican », lancée le 7 juin, aura permis de mettre en lieu sur 5 666 personnes, dont 1 523 Français. Le retrait des troupes françaises doit commencer le lendemain. Certains des chefs militaires des milices du général Nguesso n'ont d'ailleurs pas caché qu'ils n'attendraient pas la fin de cette évacuation pour se lancer à l'attaque de l'aéroport. Sur le terrain des affrontements, après une période d'accalmie relative dans la matinée, les milices du général Nguesso ont bombardé par des tirs de char et de mortier la base aérienne de Brazzaville tenue par l'armée régulière qui a répliqué au canon antiaérien et au mortier. D'autres combats ont également eu lieu dans le quartier du Parlement.
lundi 16 juin
Les premiers soldats français (306 parachutistes) ont commencé à quitter Brazzaville au moment où des contacts se sont engagés à Libreville, sous les auspices du président gabonais, entre les adversaires congolais : les représentants du président Lissouba, ceux de l'ancien président Sassou Nguesso et la délégation du comité national congolais de médiation que préside le maire de Brazzaville. Le président gabonais a aussi accueilli les divers membres du comité de médiation internationale : les présidents centrafricain Ange-Félix Patassé, malien Alpha Oumar Konaré et tchadien Idriss Deby, ainsi que le Premier ministre de Guinée équatoriale Angel Serafin Seriche Duncan et le ministre sénégalais des Affaires étrangères Moustapha Niasse. Les ambassadeurs de France et d'Union européenne étaient également présents, aux côtés de l'émissaire spécial de l'ONU et l'OUA, Mohammed Sahnoun. Les premières discussions se sont terminées sur un constat d'échec. Un calme relatif règne sur la capitale congolaise.
mardi 17 juin
Les représentants de Lissouba et ceux du général Sassou Nguesso se sont mis d'accord pour instaurer une trêve de trois jours autour de l'aéroport de Brazzaville. Cela pour permettre aux troupes françaises de terminer leur retrait du Congo.
mercredi 18 juin
Mohammed Sahnoun (ONU et OUA) s'est rendu à Brazzaville après l'échec de la médiation africaine réunie à Libreville : il a proposé, lui, une force d'interposition au Congo où le cessez-le-feu semble très fragile. L'arrêt total des tirs était toutefois constaté.
jeudi 19 juin
L'opération Pélican s'achève dans le calme. Depuis trois jours, ce ne sont plus les civils mais les militaires qui montent dans les Transall de l'armée de l'Air. Le cessez-le-feu est rigoureusement respecté à Brazzaville. Ces bonnes dispositions ont incité Momed Sahnoun à faire une nouvelle fois le siège du président Lissouba et du général Nguesso pour obtenir la prolongation de ce cessez-le-feu (prévu pour trois jours seulement). Cela devrait permettre au Conseil de sécurité de décider la création et le déploiement d'une force internationale à dominante africaine. Sahnoun a aussi rencontré le maire de la capitale congolaise, Bernard Korelas. Nguesso et Lissouba n'ont pas encore dit oui à la présence d'une force internationale. Brazzaville semble revenir à la vie. Des équipes mixtes, composées de partisans des deux rivaux, s'affairent à rétablir l'eau et l'électricité dans les quartiers de la capitale les plus touchés par les affrontements. D'après la Croix-Rouge, les combats auraient fait quelque 2 000 morts en treize jours
.
vendredi 20 juin
Le cessez-le-feu a été reconduit dans la soirée pour une semaine.
samedi 21 juin
Invoquant « l'urgence de la situation », le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni pour répondre à la demande pressante du président gabonais, Omar Bongo, pour qui le déploiement d'une force d'interposition à Brazzaville, est désormais crucial. Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU, a recommandé l'envoi d'au moins 1 600 soldats et d'observateurs militaires, afin d'assurer la sécurité de l'aéroport. Cette force pourrait être composé par des pays africains avec l'approbation du Conseil, ou par l'ONU s'appuyant sur des unités africaines. Les membres du Conseil n'ont pris aucune décision, préfèrent attendre que des consultations s'engagent avec les pays pouvant apporter leur contribution, ainsi qu'avec les protagonistes de la crise congolaise eux-mêmes. Une centaine de Congolais, qui avaient été évacués au Gabon, sont rentrés dans leur pays par Pointe-Noire.
nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin
Des tirs ont été entendus, les partisans de Sassou Nguesso accusant ceux du chef de l'Etat d'avoir violé la trêve.
lundi 23 juin
Le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis près d'une semaine a volé en éclats, dans la matinée, avec la reprise des affrontements à l'arme lourde entre les belligérants. Des échanges nourris de tirs ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Brazzaville, notamment autour du palais du Parlement. Six obus sont tombés de l'autre côté du fleuve, à Kinshasa. Les combats ont contraint les employés de la Croix-Rouge à suspendre le ramassage des cadavres qui jonchent les rues et qui risquent de provoquer une épidémie. Les chefs d'Etat des huit pays francophones de la zone franc de l'Ouest africain (UEMOA : Bénin, Burkina-Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), réunis à Lomé (Togo), ont travaillé sur la mise sur pied d'une force d'interposition au Congo.
jeudi 26 juin
Selon des sources militaires françaises, on est entré, à Brazzaville, « dans une logique jusqu'au-boutiste » qui ne laisse plus guère de chances à la concertation laborieusement engagée entre les forces du président Lissouba et les « cobras » du général Sassou Nguesso. De violents affrontements à l'arme lourde ont repris, et les partisans de l'ancien président ont affirmé qu'ils occupaient l'aéroport international, sous contrôle gouvernemental ces derniers jours. Les « cobras » accusent en outre les forces présidentielles d'avoir fui tout contact avec eux depuis cinq jours. Dans les rangs présidentiels le ton n'est pas davantage au dialogue : l'ambassadeur de France, Raymond Césaire, venu s'entretenir avec Pascal Lissouba, a été pris à partie ainsi que son garde du corps par des soldats de la garde, sur le perron de la présidence. Les deux hommes ont été copieusement insultés et le garde du corps a été frappé à coups de crosse. Les voitures de l'escorte de l'ambassadeur ont en outre essuyé des tirs de la garde présidentielle et des journalistes ont pu en voir les impacts. Paris a protesté contre ces « violences physiques » infligées à son ambassadeur.
vendredi 27 juin
Le Comité international de la Croix-Rouge estime à 17 000 le nombre des personnes qui ont fui Brazzaville depuis cinq jours. Les affrontements à l'arme lourde se poursuivent pour le contrôle de l'aéroport.
samedi 28 juin
Journée relativement calme.
nuit du samedi 28 au dimanche 29 juin
Les combats ont repris à Brazzaville.
dimanche 29 juin
Dans l'après-midi, des affrontements à l'arme lourde ont eu lieu à proximité de l'aéroport. Les appels au cessez-le-feu restent donc vains, y compris celui lancé par le pape.
mardi 1er juillet
Le président gabonais Omar Bongo a présenté un plan de « cessez-le-feu durable ».
mercredi 2 juillet
La France et les Etats-Unis ont décidé d'agir ensemble pour obtenir « sans délai » un cessez-le-feu à Brazzaville. Il s'agit de faire pression sur les chefs des deux partis en conflit pour qu'ils acceptent le plan de cessez-le-feu présenté gabonais. Les deux hommes n'ont pas encore pris la peine de répondre et les affrontements à l'arme lourde se poursuivent.
vendredi 4 juillet
Le Conseil de sécurité de l'ONU est favorable au déploiement au Congo d'une première force multinationale de mille soldats, principalement africains. Elle serait chargée de la sécurité de l'aéroport de Brazzaville. Obstacle de taille : aucun pays ne s'est encore manifesté pour s'engager dans l'opération.
lundi 7 juillet
A Brazzaville, le cessez-le-feu qui devait entrer en vigueur à minuit la nuit précédente n'a pas été respecté. Du côté des forces présidentielles, on affirme que la poursuite des combats est le fait de soldats « qui ignoraient sûrement que le cessez-le-feu venait d'entrer en vigueur ». Le ministre de la Communication, Sophie Moukouyou, demande qu'on « attende les deux ou trois prochains jours pour voir si la trêve est respectée ». Dans la matinée, on entendait encore des tirs de mitrailleuses dans la capitale. Le ministre de la Communication accuse les partisans de l'ex-président Sassou Nguesso de « manquer de sincérité ».
mercredi 9 juillet
Si le Conseil de sécurité de l'ONU donne son feu vert, le Sénégal est prêt à prendre le commandement d'une force multinationale au Congo. Dakar fournirait 500 des 1 800 soldats prévus pour s'interposer entre les troupes du président Lissouba et celles de son prédécesseur Sassou Nguesso qui s'affrontent depuis le 5 juin à Brazzaville. Des pourparlers annoncés entre les deux parties ont encore une fois été annulés.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 juillet
Les violents tirs à l'arme lourde se sont intensifiés.
samedi 12 juillet
Un accord de cessez-le-feu a été signé. Il devrait entrer en vigueur le 14 juillet à minuit.
nuit du lundi 14 au mardi 15 juillet
Le cessez-le-feu est entré en vigueur à minuit, et semble être respecté.
mercredi 16 juillet
Après une journée d'accalmie relative, les tirs à l'arme lourde ont repris, dans la soirée, à Brazzaville, où les forces fidèles au président Lissouba et les miliciens de Sassou Nguesso s'affrontent depuis un mois et demi. Le ministre congolais de la Santé a appelé les deux camps à favoriser l'ouverture d'un couloir humanitaire dans la capitale, pour permettre de ramasser les corps « en putréfaction avancée » qui jonchent les rues. Il a en outre expliqué que le gouvernement envisageait, « pour des besoins d'histoire et de justice », de créer un « cimetière unique ». Des rafales d'armes automatiques ont encore retenti dans la soirée pendant une heure à Brazzaville. Mais pour la première fois depuis le début des combats, ces tirs saluaient l'accord de réconciliation intervenu peu avant entre les « Zoulous » de Lissouba et les « Cobras » de Sassou Nguesso. Pour la première fois aussi, la télévision congolaise a retransmis des scènes de pillages et aussi des images de la cérémonie de réconciliation, qui a réuni 2 000 partisans des deux bords. Mais, dans le même temps, le gouvernement congolais a introduit une requête devant le Conseil constitutionnel pour reporter l'élection présidentielle prévue pour le 27 juillet, une raison pour Sassou Nguesso de reprendre les armes.
jeudi 17 juillet
Les représentants politiques des différents partis en lutte au Congo sont arrivés à Libreville (Gabon) pour des négociations placées sous l'égide du président Omar Bongo. Sur le terrain, personne ne semble plus savoir qui est qui. Selon une source diplomatique, des hommes en armes des deux camps quittent leurs positions pour aller piller ce qui reste des villas encore épargnées. Ou pour s'en prendre à ceux qui appartiennent à une autre ethnie.
vendredi 18 juillet
Ouverture à Libreville des négociations de paix.
samedi 19 juillet
Les négociations de paix ont été suspendues en fin d'après-midi. Elles devraient reprendre le 21 juillet.
lundi 21 juillet
Le Conseil constitutionnel a décidé de reporter l'élection présidentielle qui devait avoir lieu le 27 juillet. Le mandat du président Lissouba, qui s'achève le 31 août, a donc été prorogé.
mercredi 23 juillet
Pour la première fois depuis le début des affrontements, la radio nationale a avancé un bilan du nombre des victimes : au moins 4 000 morts. La radio a ajouté qu'au 350 000 coups de feu ont été tirés depuis le 5 juin, ce qui laisse penser que les combats, combinés aux exécutions sommaires et aux tentatives « d'épuration ethnique », ont probablement fait beaucoup plus de victimes. Les négociations de Libreville, qui marquaient le pas depuis quelques jours, ont avancé. Les délégations des deux belligérants ont enfin accepté de discuter face à face pour établir « un programme de travail ».
du samedi 26 au dimanche 27 juillet
Les pourparlers entre belligérants se poursuivent à Libreville, où chaque partie a exposé son point de vue.
dimanche 27 juillet
Abdou Diouf, Président du Sénégal, souhaite envoyer quelque 530 soldats au Congo, dans le cadre d'une opération internationale de maintien de la paix. Laquelle doit encore être créée avec l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU, qui ne s'est pas encore prononcé.
mercredi 30 juillet
Denis Sassou Nguesso a fait savoir qu'il rejetait « en bloc » le projet d'accord proposé il y a quatre jours par le comité de médiation international que dirige le chef de l'Etat gabonais, Omar Bongo. Pour Sassou Nguesso, « seule une période de transition dirigée par un gouvernement de salut public peut rétablir la paix ». Or, ajoute-t-il, « le maintien au pouvoir de Pascal Lissouba menace la paix et la sécurité ».
vendredi 1er août
Le représentant spécial de l'ONU, Mohammed Sahnoun, est arrivé à Brazzaville.
dimanche 3 août
Le calme va-t-il revenir au Congo ? Les médiateurs internationaux l'espèrent après que le président élu Lissouba et son opposant Nguesso ont conjointement renoncé à leurs principales exigences dans le conflit meurtrier qui les oppose depuis deux mois. Même s'il ne s'agit là que d'intentions, l'avancée est spectaculaire. Le maire de Brazzaville Bernard Kolélas l'a d'ailleurs saluée comme telle en rendant hommage au travail accompli par l'envoyé spécial des Nations unies. Lissouba a accepté la mise en place d'un gouvernement d'Union nationale, tandis que Sassou Nguesso ne refuse plus, même s'il reste encore quelques conditions à lever, le maintien au pouvoir du président en exercice au-delà de son mandat légal. Les conditions qui restent à remplir aux yeux de Sassou Nguesso ne seraient pas cependant pas minces. Il souhaiterait ni plus ni moins que le président Lissouba soit dépouillé de ses principales prérogatives, au profit du futur Premier ministre : le commandement des forces armées et la direction du Conseil des ministres.
vendredi 8 août
Les affrontements à l'arme lourde ont repris à Brazzaville alors que les négociations intercongolaises, entamées depuis plus de trois semaines à Libreville, paraissent dans l'impasse. De violents échanges de tirs à l'arme lourde ont opposé les miliciens et forces de fidèle du président Lissouba et les partisans de Sassou Nguesso autour de la ligne de front qui traverse la ville d'est en ouest.
dimanche 10 août
De nouveaux tirs à l'arme lourde ont résonné à Brazzaville.
lundi 11 août
Les tirs d'armes lourdes qui secouaient la capitale du Congo depuis plusieurs jours ont cessé dans la matinée.
nuit du mercredi 13 au jeudi 14 août
Les miliciens cobras de Sassou Nguesso ont pris le contrôle d'Ouesso, la plus grande ville du nord du Congo-Brazzaville. Cette attaque a obligé 400 Congolais à traverser la frontière camerounaise pour fuir les combats. Les autorités de la province orientale du Cameroun ont pris toutes les dispositions pour accueillir les réfugiés.
du jeudi 14 au vendredi 15 août
Les combats ont repris à Brazzaville et embrasent maintenant le nord du pays, poussant à l'exode des milliers de Congolais qui traversent le fleuve et débarquent à Kinshasa. Après la prise d'Imfondo et de la région de Likouala, à 900 kilomètres au nord de Brazzaville, par les « cobras » de Sassou Nguesso, le président Lissouba a appelé à « la mobilisation générale ». Son armée, qui vient de recevoir du matériel militaire d'Afrique du Sud (lance-roquettes, mortiers, blindés à roues Mamba, armes légères, munitions..) et aussi des hélicoptères, met la pression sur les quartiers de Brazzaville aux mains des cobras. Les partisans de Sassou Nguesso affirment contrôler aussi des régions du centre et du nord du pays.
samedi 16 août
Laurent-Désiré Kabila, le président du Congo-Kinshasa (ex-Zaïre), tente de s'imposer comme médiateur dans le conflit qui déchire son voisin du Congo-Brazzaville. Il a reçu Pascal Lissouba auquel il a transmis de mystérieuses « propositions de paix ». De leur côté, les partisans de Sassou Nguesso ont déjà qualifié l'initiative de Kabila de « cafouillis ». Ils accusent Lissouba de faire diversion et Kabila de saboter la médiation déjà menée par le président gabonais Bongo. A Brazzaville, de violents combats à l'arme lourde ont encore eu lieu. Depuis trois jours, quelque 8 500 Congolais ont traversé le fleuve pour se réfugier à Kinshasa.
Dernier match des qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : à Johannesburg, l’Afrique du Sud a battu la République du Congo (Brazzaville) un but à zéro. Deuxièmes du groupe 3, les Congolais ne disputeront pas la face finale en France.
lundi 18 août
Fatigué de ce qu'il appelle « les atermoiements du Conseil de sécurité » de l'ONU, Kabila propose l'envoi dans un « bref délai » d'une force africaine à Brazzaville, pour s'interposer entre les soldats du président Lissouba et les miliciens de Sassou Nguesso. Le premier a déjà accepté. Le second n'a pas encore réagi, mais on sait que ses partisans n'apprécient guère l'interventionnisme de Kinshasa. D'autant que la force d'interposition serait composée de soldats des pays qui ont porté Kabila au pouvoir (Ouganda, Angola, Rwanda, Burundi, etc.).
jeudi 21 août
Les négociations, entamées au Gabon, ont été ajournées, le temps d'examiner un quatrième plan de paix, qui suscité déjà des réserves... En attendant, les habitants de Brazzaville continuent à suivre vers Kinshasa, de l'autre côté du fleuve.
dimanche 24 août
A Pointe-Noire, centre économique du pays, les Congolais craignent une extension du conflit entre les forces de Lissouba et les partisans de Sassou Nguesso. La deuxième ville du pays (400 000 habitants) est une cible privilégiée à cause de son pétrole. Le commandant de la première zone militaire, Jean-Louis Loembé, affirme déjà que certains Congolais et étrangers se réunissent afin de préparer une guerre civile : « Nous les avons déjà localisés et identifiés ». Aussi a-t-il lancé un appel à tous les officiers, sous-officiers, anciens combattants et à la population de cette partie du Congo à se mobiliser pour défendre « la belle ville portuaire que les forces du mal ont décidé de détruire le 31 août ». Cette date devrait coïncider avec la fin du mandat du président Lissouba. Mais le Conseil constitutionnel vient de le prolonger sans préciser la date de l'élection du nouveau président. Une décision formellement contestée par le général Denis Sassou Nguesso. Le risque de voir s'étendre le conflit est conforté par les déclarations des deux belligérants, aucun des deux n'étant satisfait de la médiation internationale gabonaise. De son côté, la radio gouvernementale estime que ce projet est l'œuvre des milieux pétroliers français (la production d'Elf représente plus de 80 % de l'ensemble de l'exploitation pétrolière congolaise).
mardi 26 août
Quatre hélicoptères du président Lissouba ont bombardé, pour la première fois, les positions des milices de Sassou Nguesso. Les appareils de fabrication russe, livrés en juillet et pilotés par des mercenaires est-européens, ont opéré à partir de Pointe-Noire. Cette escalade dans les combats intervient le jour même où devaient reprendre, au Gabon, les négociations pour un cessez-le-feu.
dimanche 31 août
Dans un discours marquant l'expiration officielle du mandat du président Lissouba, le général Sassou Nguesso a appelé dans la soirée à la désobéissance civile.
lundi 1er septembre
Les troupes fidèles au président Lissouba ont bombardé les positions des partisans de Sassou Nguesso, à l'aide d'hélicoptères, dans les quartiers nord de Brazzaville.
mardi 2 septembre
Les négociations congolaises à Libreville ont débouché sur l'idée d'un « conseil présidentiel » chargé d'organiser la transition qui doit conduire à l'élection présidentielle, repoussée depuis le 27 juillet. Mais si la diplomatie donne quelques « signes encourageants », le ton, à Brazzaville et dans le pays, n'est pas vraiment à la réconciliation. Exemple, les affrontements dans la capitale congolaise ont pris, depuis plusieurs jours, un caractère nettement tribal. Autre exemple, la création de « l'Espace républicain pour la défense de la démocratie et l'unité nationale », un regroupement de partis d'opposition et de la mouvance présidentielle, qualifié par Sassou Nguesso de « complot politique des ressortissants du sud contre le nord du Congo ». On comprend son amertume. Dans le cadre de cette entente, trois figures importantes de l'opposition, toutes originaires du Sud, ont rallié le président Lissouba : le maire de Brazzaville, Bernard Kolélas ; le président de l'Assemblée nationale, André Milongo ; et Jean-Pierre Thystère Tchikaya, le maire de Pointe-Noire.
jeudi 4 septembre
Les belligérants congolais sont « d'accord pour l'essentiel » d'un nouveau plan de paix, a dit le président gabonais Omar Bongo, à l'issue d'une rencontre avec le président Lissouba qu'il a reçu Libreville. Bongo a cependant fait état de « divergences d'opinion », ce qui justifie un léger retard dans la signature d'un accord qui devrait être « un bon accord une fois pour toutes ».
vendredi 5 septembre
Les partisans de Sassou Nguesso, qui tentent de prendre le contrôle du nord du pays, ont attaqué la ville d'Owando à 600 kilomètres au nord de la capitale. Chef-lieu de la région de la Cuvette, cette ville, acquise au président Lissouba, reçoit des livraisons d'armes en provenance de Brazzaville. Les deux parties affirment contrôler totalement ou partiellement la ville.
dimanche 7 septembre
Les forces de Sassou Nguesso se sont emparés d'Owando, après trois jours de violents combats.
lundi 8 septembre
Les négociations intercongolaises de paix qui se déroulent à Libreville sont entrées dans l'impasse, dans la soirée, avec la nomination du maire de Brazzaville, Bernard Kolélas, au poste de Premier ministre par le président Lissouba. La délégation de Sassou Nguesso à Libreville estime que Lissouba a « choisi la guerre » en nommant à la tête de son gouvernement celui qui présidait le comité national de médiation : « C'est une preuve de plus que le médiateur national était intéressé du côté de Pascal Lissouba ».
mercredi 10 septembre
Selon des sources concordantes, les miliciens de Sassou Nguesso ont conquis l'ensemble des régions du nord et du centre du Congo. D'autre part, le porte-parole des Nations Unies, Fred Eckhard, a annoncé, dans la soirée, que des miliciens congolais ont commencé à poser des mines antipersonnel autour des bâtiments gouvernementaux à Brazzaville.
samedi 13 septembre
Bernard Kolélas a formé son gouvernement. Seuls 5 portefeuilles (sur 41) reviennent aux partis de Sassou Nguesso.
dimanche 14 septembre
Les tirs d'armes lourdes se poursuivaient dans la matinée à Brazzaville entre les partisans du président Lissouba et ceux de Sassou Nguesso. Un mini-sommet s'est ouvert dans la journée à Libreville, réunissant les acteurs de la crise congolaise autour du président gabonais Omar Bongo, et huit de ses pairs africains. Denis Sassou Nguesso était présent, mais le président Lissouba a boycotté cette réunion à laquelle il s'est fait représenter par son Premier ministre, Bernard Kolélas. Ce sommet s'est achevé sur un échec. L'appel au « cessez-le-feu définitif et immédiat » n'a pas été entendu.
mardi 16 septembre
Les belligérants congolais poursuivent leurs affrontements à l'arme lourde à Brazzaville tout en répétant qu'ils étaient « d'accord sur le principe » d'un cessez-le-feu.
nuit du dimanche 21 au lundi 22 septembre
Raids d'hélicoptères menés par les forces présidentielles contre les quartiers du nord et du centre de Brazzaville, tenus par les « cobras » de Sassou Nguesso.
lundi 22 septembre
Poursuite des combats à Brazzaville : 7 000 morts depuis le 5 juin.
jeudi 25 septembre
Profitant de l'anarchie qui règne dans Brazzaville depuis le début des combats, les partisans de Sassou Nguesso et ceux de Lissouba multiplient les pillages dans les quartiers du centre et du nord de la ville. Après avoir mis à sac les édifices publics, les banques et les commerces, ils dévalisent maintenant les habitations particulières. Tous les objets volés sont écoulés a Kintélé, à une trentaine de kilomètres au nord, où les populations déplacés ont organisé un marché « spécialisé ».
vendredi 26 septembre
Le gouvernement a décidé unilatéralement, avec une partie de la classe politique, d'établir une « période de transition » de quinze mois au maximum, au cours de laquelle devrait intervenir l'élection présidentielle. Les partisans de Sassou Nguesso accusent le gouvernement d'accroître la confusion et d'entraîner le pays dans un imbroglio juridico-constitutionnel.
lundi 29 septembre
Des obus tirés de Brazzaville sont tombés sur une caserne de Kinshasa, de l'autre côté du fleuve Congo, faisant 17 victimes. Les factions congolaises rivales se sont mutuellement rejeté la responsabilité de ces dérapages. Il semble d'ailleurs, vu la brutale intensification des tirs d'armes lourdes constatée, que de nouveaux engins aux tirs extrêmement violents aient été introduits dans la capitale congolaise.
mercredi 1er octobre
Laurent-désiré Kabila, le président de l'ex-Zaïre, et Pascal Lissouba, président du Congo, ont décidé de déployer à Brazzaville des soldats de l'ex-Zaïre pour mettre fins aux tirs d'obus de Brazzaville vers Kinshasa. Ces tirs ont tué officiellement 21 personnes à Kinshasa depuis trois jours.
jeudi 2 octobre
Comme prévu, un détachement d'observateurs militaires de l'ex-Zaïre a débarqué à Brazzaville. Il est chargé de « créer un corridor de sécurité » entre les deux capitales. Ce détachement pourrait se transformer en « composante de la force africaine d'interposition », a précisé le Premier ministre congolais Bernard Kolélas. Pour leur part, les adversaires du président Lissouba, les amis de l'ancien président congolais Sassou Nguesso, dénoncent ce déploiement des ex-Zaïrois, qui constitue, disent-ils, une « implication directe de la RDC dans le conflit au Congo-Brazzaville ». D'où une pression grandissante de la France sur Sassou Nguesso pour qu'il accepte le cessez-le-feu élaboré par le comité de médiation dirigé par le président gabonais Omar Bongo.
jeudi 9 octobre
Annonce de la signature d'un accord de cessez-le-feu par Sassou Nguesso. La situation reste toutefois confuse, le texte signé par l'ancien président semblant être différend de celui qu'avaient déjà signé Lissouba et le Premier ministre Kolélas.
vendredi 10 octobre
Les Cobras de Sassou Nguesso ont pris le contrôle de l'aéroport de Brazzaville et se sont emparés du palais présidentiel.
dimanche 12 octobre
Le Premier ministre congolais, Bernard Kolélas, accuse l'Angola d'une « agression inadmissible » contre le territoire congolais à partir de l'enclave angolaise de Cabinda. Une colonne de militaire angolais serait entrée au Congo, il y a quatre jours, et se serait scindée en deux groupes, l'un devant se diriger vers Dolisie, le chef-lieu de la région frontalière qui abrite une zone militaire, l'autre à Loudina, comportant un important centre d'entraînement militaire. Selon Kolélas, les Angolais voulaient soutenir l'ancien président congolais Sassou Nguesso, en lutte contre le président sortant, Pascal Lissouba. De son côté, l'Angola accuse le Congo d'avoir attaqué « par air et par terre » des détachements de l'armée et de la police angolaises au Cabinda.
lundi 13 octobre
Un obus a atteint l'ambassade de France à Brazzaville, blessant légèrement un gendarme français.
mardi 14 octobre
La radio et la télévision officielles ont cessé leurs émissions vers 19 heures. Des sources indépendantes évoquent la chute « probable » de Brazzaville, ce qu'affirment les cobras. Le matin, un MiG-21 des cobras a mené deux raids sur des quartiers sud de la capitale tenus par les partisans de Lissouba et Kolélas, faisant 20 morts parmi les militaires du camp de Makala.
nuit du mardi 14 au mercredi 15 octobre
Réuni d'urgence, le Conseil de sécurité de l'ONU a menacé d'imposer un embargo sur les ventes d'armes au Congo et soutenu le « déploiement possible » d'une force des Nations unies.
mercredi 15 octobre
Après Brazzaville, Pointe Noire est tombée entre les mains des miliciens cobras. Selon divers témoignages, les forces de Sassou Nguesso ont été épaulées par les troupes angolaises dans leur offensive sur Pointe Noire. Luanda a nié toute intrusion en territoire congolais, mais une partie des troupes parlaient portugais. Il n'y a guère eu de résistance. Le colonel commandant à Pointe-Noire a demandé à ses armes de déposer les armes. Par ailleurs, le calme est revenu à Brazzaville désertée de la plupart de ses 800 000 habitants. Surs de leur victoire, les partisans de Sassou Nguesso ont estimé que l'envoi à Brazzaville d'une force internationale d'interposition ne se justifiait plus. Selon des officiels de l'ONU, le président Lissouba et le Premier ministre Kolélas auraient quitté le pays.
jeudi 16 octobre
Pascal Lissouba affirme se trouver à Dolisie, dans le sud du Congo. A Brazzaville, un porte-parole des Forces démocratiques unies (FDU, soutenant Sassou Nguesso) a fait savoir qu'un gouvernement d'union nationale serait mis en place dans les prochains jours.
vendredi 17 octobre
L'armée française a évacué 59 ressortissants français et étrangers dans le sud du pays. Ils devraient rejoindre Libreville (Gabon). Dans la soirée, à Oyo, sa ville natale dans le nord, le général Sassou Nguesso a annoncé la mise en place prochaine d'un « gouvernement d'union nationale qui aura pour tâche la reconstruction du pays devenu un vaste champ de ruines ». Sans aller jusqu'à fixer des échéances, il a promis de « remettre en place le processus démocratique », avec « une période de transition au cours de laquelle nous allons devoir rebâtir l'Etat, refaire les institutions démocratiques, organiser des élections libres et transparentes ». Par ailleurs, trois Français sont détenus au commissariat central de Pointe-Noire, où les partisans de Sassou Nguesso les ont molesté en les accusant d'être des « mercenaires ».
samedi 18 octobre
Pascal Lissouba a trouvé refuge à Dolisie, où il a pris le commandement d'une poche de résistance. Il a fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de quitter le pays et qu'il préfère « mourir à Dolisie, en plein Congo, pour continuer de défendre la légalité constitutionnelle et la démocratie ». C'est ce qu'a rapporté, à Libreville (Gabon), Grégoire Lefouoba, le porte-parole de la délégation gouvernementale aux pourparlers de paix. Evoquant la situation militaire, ce porte-parole a soutenu avec force que « cinq régions sur dix ne sont pas aux mains de Sassou Nguesso, principalement dans le sud-ouest. Nous contrôlons encore toute l'économie et si Pointe-Noire est bien aux mains du rebelle, le reste de la région est demeuré loyaliste et fidèle au président Lissouba ».
dimanche 19 octobre
Pointe-Noire est relativement calme, mais toujours en proie aux règlements de compte entre milices rivales. Il y a des pillages en ville et les « cobras » font la chasse à ceux qui ont collaboré avec l'ancienne armée ainsi qu'avec l'administration de Lissouba. La France a décidé d'y renforcer la sécurité de son consulat général en envoyant une douzaine d'hommes chargés de sa protection. Ce sont surtout les étrangers vivant dans la région de Dolisie, le fief de Lissouba, qui sont sur le « qui-vive ». De jeunes miliciens des forces de l'ex-président qui ont fui Brazzaville veulent « en découdre avec les Français ».
lundi 20 octobre
En fin de matinée, l'armée française a évacué 19 étrangers, parmi lesquels 5 Français, de la région de Zanaga. Par ailleurs, la présence de Pascal Lissouba a été signalée au Burkina Faso et au Togo.
jeudi 23 octobre
Denis Sassou Nguesso est arrivé à Brazzaville, où il a été accueilli en libérateur par ses partisans. Son prédécesseur s'est enfui au Burkina Faso. Au cours de la conférence de presse, Sassou Nguesso a exclu l'organisation d'élections dans l'immédiat. Il a seulement expliqué qu'il préciserait « dans quelques jours » ses intentions concernant une nouvelle constitution. Le calme revenu, peu à peu les habitants de Brazzaville rentrent chez eux.
vendredi 24 octobre
Sassou Nguesso sait déjà qu'il peut compter sur le soutien de Mgr Kombo, ancien président du Conseil supérieur de la République. Celui-ci a affirmé sa disponibilité pour « contribuer à l'œuvre de pacification et de reconstruction du Congo ».
lundi 27 octobre
L'ambassadeur de France au Congo s'est rendu à Pointe-Noire pour aider au départ des Français qui souhaitent quitter le Congo. Plus d'un millier de Français résident dans cette ville. Trois Français, accusé d'être des « mercenaires », y sont toujours détenus avec huit autres étrangers.
mardi 28 octobre
Bernard Kolélas appelle les Congolais à rétablir « par tous les moyens » la démocratie à Brazzaville. Réfugié à Abidjan, il exhorte ses compatriotes et la communauté internationale à ne pas reconnaître le « régime dictatorial » de Sassou Nguesso puisqu'il représente, lui, « le seul gouvernement légal et légitime, nommé conformément à la Constitution ».
jeudi 30 octobre
Parce qu'ils sont soupçonnés par les partisans de Sassou Nguesso d'être « des mercenaires ou des trafiquants d'armes », trois des Français réfugiés au consulat de Pointe-Noire « devront vraisemblablement s'expliquer auprès des nouvelles autorités ».
dimanche 2 novembre
Denis Sassou Nguesso a formé un « gouvernement d'union nationale » de 32 membres, parmi lesquels ses proches tiennent les postes clés. Cette équipe est chargée de gérer une période de transition, dont la durée et les modalités seront déterminées lors d'un forum sur l'unité et la démocratie qui sera convoqué ultérieurement.
nuit du lundi 3 au mardi 4 novembre
Pascal Lissouba, qui avait trouvé asile au Burkina-Faso, a quitté Ouagadougou pour les Etats-Unis. Il dispose d'un visa d'un an.
mercredi 5 novembre
Pascal Lissouba affirme que son pays est devenu « un abattoir » dirigé par « un boucher » et demande aux Etats-Unis de le soutenir pour restaurer la démocratie. Témoignant devant la commission des Affaires étrangères de la chambre des Représentants, à Washington, il a estimé que « l'avenir de la démocratie est en jeu en Afrique, particulièrement sur le sol congolais ».
du vendredi 7 au samedi 8 novembre
Trois Français, arrêtés à Pointe-Noire après la prise de la ville par les forces du nouveau président et accusés de trafic d'armes au profit de Lissouba, ont été libérés. Quatre autres Français également accusés de trafic d'armes, qui avaient trouvé refuge au consulat de France, sont eux aussi libres de leurs mouvements après s'être « expliqués sur leurs activités ».
lundi 17 novembre
Les autorités ont lancé un nouvel appel à l'aide internationale pour reconstruire Brazzaville. L'enjeu est de permettre le retour des 40 000 Brazzavillois qui s'étaient réfugiés à Kinshasa (ex-Zaïre) et d'assurer la réinsertion sociale de 700 000 déplacés.
mercredi 26 novembre
Pascal Lissouba attaque les dirigeants d'Elf en justice. Il accuse la société pétrolière française de « complicité » avec son rival Denis Sassou Nguesso. La plainte contre Elf parle de « complicité de destructions volontaires en bandes organisées, actes de terrorisme, complicité d'homicides volontaires, complicité de meurtres et assassinats, association de malfaiteurs ». Pascal Lissouba s'expliquera à ce sujet le 28 novembre, en Suisse, « afin de ne pas embarrasser les autorités françaises ».
dimanche 30 novembre
Un Français, Jean-Luc Noslier, a été arrêté à Pointe-Noire. Il est détenu au secret à la prison de cette ville. Le consul de France n'a pas été autorisé à lui rendre visite. Les nouvelles autorités congolaises reprochent à Noslier ses activités auprès du colonel da Costa, homme de confiance de Lissouba. La compagne congolaise du Français a été arrêtée en même temps que lui.
mardi 9 décembre
Le gouvernement a lancé les travaux préparatoires du forum sur l'unité et la réconciliation nationale, qui devrait se dérouler du 5 au 11 janvier, à Brazzaville. Pendant une semaine, un comité de cent membres va préparer les documents de base. Ce forum a pour but de fixer la durée, les modalités et le contenu de la période de transition.
mercredi 10 décembre
Le consul de France à Pointe-Noire a pu rendre visite au Français détenu dans la prison de cette ville depuis le 30 novembre. L'avocate du prisonnier estime que « sa vie est en danger », car il est sujet à des crises de paludisme. Elle juge infondées les accusations d'espionnage portées contre son client. Celui-ci, assure-t-elle, est un modeste ouvrier maçon, à qui les nouvelles autorités feraient payer le fait d'avoir travaillé pour l'un des proches de l'ancien président Lissouba.
dimanche 14 décembre
Hervé Bolot (52 ans) a été nommé ambassadeur de France au Congo en remplacement de Raymond Césaire, dont l'appréciation de la crise congolaise, en juin, avait été discutée.
lundi 15 décembre
Le président Sassou Nguesso est arrivée en France dans la soirée, accompagné de plusieurs ministres.
mardi 16 décembre
Sassou Nguesso a rencontré à Paris le Premier ministre français Lionel Jospin et Charles Josselin, secrétaire d'Etat à la Coopération. Il devait aussi rencontrer les dirigeants d'Elf, premier investisseur étranger au Congo, dont la présence n'a jamais cessé d'interférer avec les évolutions politiques.
mercredi 17 décembre
Après s'être entretenu, à Paris, avec le Premier ministre français Lionel Jospin, Sassou Nguesso a annoncé la tenue d'élections au Congo, « le plus tôt possible », et le prochain retour des soldats angolais chez eux.
1998
jeudi 1er janvier
Dans son message du Nouvel An, le général Sassou Nguesso a refusé de pardonner à son prédécesseur. Le gouvernement de Brazzaville s'apprête à inculper Pascal Lissouba et son ancien Premier ministre, Bernard Kolélas.
lundi 5 janvier
Denis Sassou Nguesso va engager des poursuites judiciaires contre les responsables du régime déchu. Il l'a annoncé en inaugurant un forum sur l'unité et la réconciliation nationale.
lundi 12 janvier
A Brazzaville, le forum sur l'unité et la réconciliation nationale au Congo a fixé à « trois ans flexibles » la période transition. En clair, il y aura des élections dès que le nouveau pouvoir jugera le moment propice. Illustration de l'Etat du pays : les documents officiels dérobés pendant les pillages (contrats pétroliers, papier à en-tête de la police, documents bancaires...) servent à emballer la viande dans les boucheries de Kinshasa, de l'autre côté du fleuve.
samedi 24 janvier
Dans les décombres de Brazzaville, les membres de la Croix-Rouge gantés, masqués, et chaussés de botte, sous la coordination de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ont commencé à exhumer les corps en décomposition des victimes de la guerre civile qui a ravagé le pays de juin à octobre. Impossible de dresser un bilan exact : entre 10 000 et 12 000 morts selon le nouveau pouvoir, entre 4 000 et 5 000 selon les organisations non gouvernementales. Une opération d'assainissement plutôt qu'un bilan, indispensable pour éviter tout risque d'épidémie. Les autorités demandent à ceux qui ont participé à plusieurs enterrements de jouer les « guides funèbres ».
dimanche 25 janvier
Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés a suspendu le rapatriement volontaire des réfugiés rwandais établis au Congo-Brazzaville, « faute de demandes ». Ils refusent de rentrer chez eux « parce qu'il n'y a pas, au Rwanda, de justice équitable », a expliqué un responsable de l'aide humanitaire européenne. Ces 12 000 réfugiés hutus voudraient que le gouvernement congolais leur accorde des terres qu'ils pourraient cultiver.
jeudi 13 août
Brazzaville est privée d’électricité. Le courant qui alimente la capitale congolaise provient de la centrale hydroélectrique d’Inga, dans l’ex-Zaïre, or ce pays est proie à la guerre civile et la centrale vient de tomber aux mains des rebelles.
samedi 15 août
Devant la progression des rebelles dans l’ex-Zaïre, les étrangers ont commencé à quitter la capitale Kinshasa dans l’après-midi. 300 d’entre eux (sur 700) ont gagné un embarcadère du fleuve Congo pour rejoindre, sur des barges, Brazzaville sur l’autre rive. Cette opération de transfert fluviale est organisée par la France, en accord avec les autorités de la RDC. L’évacuation a été suspendue dans la soirée, en raison de la fermeture de la frontière entre Kinshasa et Brazzaville, close habituellement à la tombée de la nuit.
lundi 17 août
Alors que 250 parachutistes français sont toujours « prêts à prendre en charge 800 personnes » en provenance de l’ex-Zaïre, cinquante commandos britanniques ont aussi débarqué à Brazzaville pour assurer la fuite des étrangers de Kinshasa.
mercredi 19 août
Un hélicoptère français Puma en mission à Brazzaville a été touché, dans la soirée, par un tir d’arme légère, au cours d’un « vol d’entraînement » au milieu du fleuve Congo.
en septembre
Un nouveau conflit armé a commencé en Congo après une attaque contre les localités de Kibossiet de Homatsetse, à plus de 75 kilomètres au sud de Brazzaville, attribuée aux « ninjas » de Bernard Kolélas, exilé à Washington. Cette attaque a fait une dizaine de morts, dont le sous-préfet, sa femme et le chef du village.
samedi 14 novembre
Six membres du comité de médiation du Conseil œcuménique des Eglises ont été tués, pendant leur mission, dans la paroisse Saint-Martyrs de la ville de Mindouli, pourtant contrôlée par l’armée.
dimanche 15 novembre
Trente-trois personnes ont trouvé la mort à l’issue d’une mission de rétablissement de la paix dans le sud-ouest. Les « Ninjas », miliciens fidèles à Bernard Kolélas, un opposant au régime du président Sassou Nguesso, ont ouvert les hostilités en abattant treize participants au comité de médiation.
jeudi 26 novembre
Ouverture à Paris du 20e sommet franco-africain. 49 pays y participent et, parmi eux, pour la première fois, les pays anglophones. Parmi les chefs d’Etat présents : Laurent-Désiré Kabila (ex-Zaïre), Hosni Moubarak (Egypte), Benjamin William Mkapa (Tanzanie), Denis Sassou Nguesso (Congo Brazzaville), ceux du Rwanda et de l’Ouganda, etc.
vendredi 11 décembre
L’armée régulière a bouclé toutes les voies d’accès à la région du Pool, principalement celles qui donnent sur l’ex-Zaïre, suspectée par Brazzaville de servir de base arrière aux miliciens de Bernard Kolélas. Les milliers de personnes réfugiées dans les forêts de cette région depuis plusieurs mois sont directement menacées par les combats et la famine. Par ailleurs, les « cocoyes » et les « Mambas de guerre », milices armées de Pascal Lissouba, n’ont guère rencontré de résistance en s’emparant de Nkayi, chef-lieu de la région de la Bouenza, à plus de 250 kilomètres au sud-ouest de Brazzaville. Les miliciens ont alors donné la chasse aux personnes venues du nord du pays et à ceux qui avaient la réputation de soutenir le pouvoir.
du jeudi 17 au vendredi 18 décembre
Les « ninjas » de Kolélas ont pris le contrôle des quartiers sud de Brazzaville : Bakongo et Makélékélé, fiefs traditionnels de l’ancien Premier ministre, sans rencontrer une grande résistance. Ils ont détruit une centrale électrique, plongeant du même coup toute la capitale dans l’obscurité. Les soldats gouvernementaux, au lieu de s’opposer aux miliciens rebelles, se sont mis à piller et à violenter la population. Des milliers d’habitants de Brazzaville ont pris la fuite et des enfants se sont noyés en tentant de traverser le fleuve Congo.
samedi 19 décembre
Des combats ont opposé les « Cobras », appuyés par l’armée angolaise, à des « ninjas » dans les quartiers sud de Brazzaville. Dans la soirée, les premiers affirmaient avoir repris le contrôle de l’ensemble de la capitale. Les miliciens fidèles à Sassou Nguesso et la police traquent les Ninjas qui tentent de fuir. L’armée aurait fait plusieurs prisonniers parmi lesquels des guérilleros du Front de libération du Cabinda, l’enclave angolaise. Bilan de ces violences : des dizaines de morts.
dimanche 20 décembre
A Brazzaville, toujours privée d’eau et d’électricité, les habitants tentent de retrouver une vie à peu près normale. Appuyée par les troupes angolaises, l’armée congolaise a bouclé la région du Pool avec pour mission d'y « rétablir l’ordre ». Les Ninjas survivants se sont retirés au-delà du pont de Djoué, où ils ont constitué quelques poches de résistance. Des organisations non gouvernementales font état de « la situation humanitaire horrible » des populations civiles contraintes d’abandonner leurs villages et de se réfugier dans les forêts. Un premier bilan provisoire des derniers combats fait état de près de 400 morts du côté des Ninjas et d’une dizaine parmi la force publique et ses auxiliaires.
lundi 21 décembre
Des cortèges de personnes ont pillé les quartiers sud de Brazzaville. La Force publique n’a pas réagi. « Ce sont des volontaires qui nous ont aidés à chasser l’ennemi », tente de justifier un officier pour qui « ces jeunes se font payer pour services rendus à l’Etat ».
mercredi 23 décembre
Les quartiers de Makélélé et de Bacongo, vidées de leurs habitants, sont toujours la proie des pillards - les miliciens incontrôlables du président Sassou Nguesso - qui ont même emporté les jouets achetés pour le Noël des enfants. Le long des principales artères, on peut voir des cadavres en putréfaction, ce qui fait maintenant craindre des épidémies. A Brazzaville, l’eau et l’électricité sont revenues. Des unités spéciales de la police ont commencé le désarmement des miliciens Cobras. Par ailleurs, l’armée angolaise, qui stationne au Congo depuis la guerre de 1997, est intervenue pour faire cesser les pillages.
dimanche 27 décembre
La force publique, renforcée de « cobras » ont repris le contrôle de Nkayi, prise par les partisans de Lissouba 16 jours plus tôt. Ces derniers se sont repliés sur la localité de Mandigou, à une cinquantaine de kilomètres au nord est, et sur Bouansa, un peu plus loin.
mercredi 30 décembre
L’armée régulière a engagé des blindés contre les Ninjas à une vingtaine de kilomètres de Brazzaville. La tournure prise par les événements au Congo a conduit la France à déconseiller à ses ressortissants de se rendre dans le pays « jusqu’à nouvel ordre ».
jeudi 31 décembre
Le président Sassou Nguesso a annoncé une prochaine restructuration de la force publique (armée, police, gendarmerie), pour en faire une « véritable force républicaine (…) débarrassée de la culture du pillage.
1999
vendredi 1er janvier
Selon le président Sassou Nguesso, les combats qui font toujours rage entre l’armée et les Ninjas ont fait « plusieurs centaines de morts ». L’armée, qui a concentré des forces à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de la Brazzaville, se prépare à une vaste offensive contre les miliciens de Kolélas qui se sont réfugiés dans les collines. Aucune date n’a cependant été fixée pour cette opération, compliquée par le fait que les Ninjas ont pris des civils en otages pour se protéger. Par ailleurs, les partisans de Lissouba, qui contrôlent la ville de Bouansa, où se trouve le Centre de connexion et de distribution électrique, ont pu priver toute la partie sud du Congo d’électricité.
samedi 2 janvier
Air France a repris dans la soirée ses vols réguliers à destination de Brazzaville.
dimanche 3 janvier
Alors que les opérations se poursuivent dans le Pool, de nombreux témoignages se multiplient pour décrire une violence « sauvage » déployée notamment contre l’ethnie lari, qui « prend l’allure d’un « ethnicide ».
lundi 4 janvier
Le corps d’un expatrié français de 27 ans, Thierry Teissedre, a été retrouvé dans les locaux de la société sucrière qui l’employait, à Nkayi, à 200 kilomètres à l’ouest de Brazzaville. Il aurait été assassiné, fin décembre, par des miliciens rebelles.
mardi 5 janvier
L’artillerie congolaise a repris ses bombardements au sud-ouest de Brazzaville contre les miliciens ninjas dans le Pool, notamment aux alentours de Linzolo. Plusieurs dizaines de ninjas ont été tués par l’armée congolaise, appuyée par des soldats angolais.
jeudi 14 janvier
La mairie de Brazzaville estime « l’opération de ramassage [des cadavres] presque achevée » par les services de la protection civile. Environ 400 cadavres ont été découverts dans les quartiers sud de Brazzaville, après les combats de décembre. On estime que 50 000 habitants de ces quartiers ont trouvé refuge dans ceux du nord de la capitale.
jeudi 21 janvier
Les autorités gouvernementales ont forcé l’expulsion des carmélites, de spiritains, des frères de Saint-Gabriel et des élèves du petit séminaire de Kinsundi, au sud de Brazzaville. Des accusations ont été lancées contre l’Eglise. Par ailleurs, malgré un signe de bonne volonté du colonel rebelle Paul Mouleri, porte-parole d’un mouvement populaire pour la libération du Congo, les forces gouvernementales ont attaqué la ville de Madingou, « massacrant des populations civiles ».
samedi 23 janvier
Des tirs sporadiques d’armes lourdes ont été entendus dans la matinée depuis Brazzaville. Dans cette zone située à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, près de Linzolo, l’armée affronte des miliciens ninjas.
lundi 25 janvier
Une trentaine d’hommes armés, des « Cocoyes », partisans du président déchu Lissouba, s’est introduite jusqu’au centre-ville de Dolisie, la grande ville congolaise à mi-chemin entre Brazzaville et Pointe-Noire (90 000 habitants), attaquant également la gare et l’aéroport, avant d’être repoussés après plusieurs heures de combat par l’armée congolaise soutenue par des éléments angolais et rwandais.
mardi 26 janvier
Les combats entre les miliciens de Lissouba et forces gouvernementales ont repris à Dolisie. La population a fui la ville.
dimanche 28 février
Eliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations de football 2000 : à Pointe-Noire, le Congo-Brazzaville a battu la Côte-d’Ivoire un but à zéro.
jeudi 1er avril
La France finance entièrement une opération d’aide au retour des 200 000 civils qui avaient fui les combats dans les quartiers de Bacongo et Makélé-Kélé, à Brazzaville, en décembre. Des dizaines de jeunes ont commencé à nettoyer ces quartiers. L’opération devrait durer un mois.
dimanche 11 avril
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Abidjan, la Côte-d’Ivoire a battu le Congo-Brazzaville deux buts à zéro.
samedi 17 avril
Sept enfants d’une école primaire de Brazzaville ont été tués et treize autres gravement blessés par l’explosion d’une grenade avec laquelle ils jouaient dans la cour de récréation.
mercredi 5 mai
L’armée gouvernementale a pris le contrôle de Mbandza-Ndounga, principale base des miliciens rebelles Ninjas établie à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, ainsi que la ville de Kinkala, chef-lieu de la région du Pool.
dimanche 9 mai
Des accrochages entre les miliciens Ninjas et l’armée auraient fait plusieurs dizaines de morts dans les rangs des rebelles. Les miliciens de Kolélas ont lancé une importante offensive contre le centre d’instruction des recrues de l’armée situé à Bilolo, à 20 kilomètres au nord de Brazzaville. L’armée a stoppé les assaillants aux abords de la capitale en usant d’armes lourdes. De source militaire, plusieurs civils auraient également été tués.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 juin
Trois Européens - un Français, un Italien et un Croate - détenus à Brazzaville depuis deux mois sur l’accusation de « complot » en vue d’assassiner le président Sassou Nguesso, se sont évadés et réfugiés à l’ambassade de France.
jeudi 17 juin
Dans un rapport diffusé à Paris, la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme dénonce le régime de terreur qui règne depuis quelques mois au Congo-Brazzaville.
samedi 31 juillet
Le gouvernement a levé le blocus de la périphérie sud de Brazzaville.
mercredi 4 août
Des dizaines de Congolais qui avaient fui les quartiers sud de Brazzaville, théâtre des combats entre les troupes gouvernementales et les miliciens ninjas, commencent à retourner chez eux depuis la levée du blocus de la périphérie sud. Les habitants découvrent des quartiers complètement pillés et de nombreuses maisons endommagées.
mercredi 11 août
Des réfugiés du Congo-Brazzaville déferlent sur le Gabon voisin, fuyant la guerre civile qui a débuté en juin 1997. Selon le HCR, il y aurait déjà sur le territoire gabonais 25 000 réfugiés, mais entre 9 et 13 000 autres seraient en train d’arriver à la frontière. La région d’accueil, la Nyanga, est très peu peuplée et manque totalement d’infrastructures.
lundi 20 septembre
Déchu en 1997 par son rival et successeur Denis Sassou Nguesso, l’ancien président du Congo Pascal Lissouba s’est déclaré prêt à engager des discussions avec le régime en place. Il souhaite le déploiement dans son pays d’une « force africaine de maintien de la paix et de sécurisation ». Ceci pour « libérer le Congo de la barbarie ».
jeudi 9 décembre
Quatre Européens jugés à Brazzaville pour « complot contre le chef de l’Etat » ont été condamnés à des peines de deux à sept ans de prison ferme. Parmi eux, deux Français, arrêtés en mars dernier peu après leur arrivée au Congo. Ils ont affirmé avoir été contactés à Paris pour venir former de jeunes Congolais aux « techniques de sécurité » à l’académie militaire de Brazzaville. En juin, ils s’étaient évadés pour se réfugier à l’ambassade de France qui les avait ensuite remis aux autorités congolaises. Leurs défenseurs parlent de « procès politique » sur un dossier vide. Aucun des principaux témoins n’a été entendu par la cour, pas plus ceux de l’accusation que ceux de la défense.
dimanche 12 décembre
Finale du championnat du monde de handball féminin : à Lillehammer, la Norvège a battu la France 25 à 24, après deux prolongations. Le Congo est 22e sur 24.
2000
2001
dimanche 14 janvier
A Monrovia, les footballeurs libériens ont battu le Congo cinq buts à un.
mardi 27 mars
Le prix du tantale atteint 350 dollars le kilo, contre 75 dollars il y a un an. Ce minerai est devenu stratégique pour la haute technologie.
mardi 16 octobre
Démission de l’évêque de Nkayi, Mgr Bernard Nsayi, 58 ans. Le prêtre Daniel Mizonzo (48 ans) est aussitôt nommé pour lui succéder.
vendredi 28 décembre
A Brazzaville, l’ancien président congolais Pascal Lissouba a été condamné par contumace à 30 ans de travaux forcés pour haute trahison et détournement de fonds.
2002
jeudi 7 février
A l’issue d’une longue agonie, la compagnie Air Afrique, créée en 1961 par onze Etats africains francophones, est déclarée en faillite.
dimanche 10 mars
Election présidentielle.
samedi 27 avril
La compagnie Air Afrique est mise en liquidation.
mardi 9 juillet
Créée en 1963, l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) est dissoute et remplacée par l’Union africaine.
dimanche 25 août
Suite à une attaque de miliciens ninjas, un train de marchandises a déraillé près de la gare de Loulombo, sur la ligne Congo-Océan. Une trentaine de personnes ont été blessées. Le trafic est interrompu.
2003
mercredi 19 février
A Genève, l’OMS annonce qu’une épidémie de fièvre Ebola a déjà fait 67 morts dans la république du Congo.
lundi 10 mars
L’épidémie de fièvre Ebola a fait 100 morts depuis janvier dans la région de la Cuvette-Ouest.
2004
jeudi 1er avril
Jean-François N’Dengue, chef de la police congolaise, est interpellé et mis en examen à Paris pour « crimes contre l’humanité » pour la disparition, en 1999, de 350 réfugiés congolais.
samedi 3 avril
Jean-François N’Dengue est remis en liberté.
2005
vendredi 7 janvier
Remaniement ministériel. Jusque ministre des Transports et des Privatisations, Isidore Mvouba devient Premier ministre.
vendredi 11 février
Ouverture à Libreville (Gabon) du sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) avec la participation du secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, le Sénégalais Abdou Diouf. Les six Etats membres ont notamment évoqué la situation au Togo, suite à la mort du président Eyadema.
mercredi 13 avril
Dans son rapport Afrique, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture indique que pour différentes raisons (climat, violences et guerres, etc.), 23 pays africains, dont le Congo-Brazzaville, auront un besoin d’aide alimentaire dans les prochains mois.
mercredi 17 août
La Cour criminelle de Brazzaville a acquitté les 15 accusés de crimes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans l'affaire dite des « disparus du Beach » en mai 1999. L’État congolais est condamné à indemniser les familles de 86 disparus.
vendredi 30 septembre
Les deux coalitions des partis de l’opposition, la Coordination de l'opposition pour une alternance démocratique (Code A) et la Convention de la démocratie et le salut (Codesa), ont annoncé qu’elles vont boycotter les élections présidentielles du 2 octobre. Estimant que la Commission nationale d'organisation des élections (Conel), constituée par des membres nommés par décret présidentiel, ne peut garantir un « scrutin libre et transparent », l’opposition a décidé de na pas présenter de candidats pour ne pas servir d’« alibi démocratique » au président Sassou-Nguesso.
vendredi 25 novembre
L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la loi amnistiant Bernard Kolélas, l’ancien Premier ministre (1997) condamné par contumace pour crime de guerre en mai 2000. Il vit en exil depuis 1997.
2006
mercredi 4 janvier
Les chefs d’Etat de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) se réunissent à N’Djaména pour discuter du conflit opposant le Tchad au Soudan.
mardi 24 janvier
Sommet de l’Union africaine à Khartoum : le président congolais Denis Sassou-Nguesso devient président de l’organisation.
jeudi 16 mars
Libreville (Gabon) accueille le septième sommet de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), qui rassemble le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.
mercredi 22 mars
Lancement à Brazzaville, à l’initiative du Bureau international du travail, d’un « projet de prévention et de réinsertion de 5 000 anciens enfants soldats » de République démocratique du Congo (Congo-Kinshasa). Le but est de réinsérer économiquement ces enfants, tout en les sensibilisant à l’éducation à la santé et la lutte contre le Sida et les toxicomanies.
mardi 11 avril
Lancement à Brazzaville de de l'initiative d'accélération de la prévention, du traitement et des soins du sida : le Premier ministre Isidore Mvouba annonce que le gouvernement souhaite accorder la gratuité du test de dépistage du VIH et du traitement antirétroviral dans les hôpitaux publics.
dimanche 10 septembre
Envoyé comme médiateur dans la crise ivoirienne en tant que président en exercice de l’Union africaine, le Congolais Denis Sassou Nguesso a commencé à Abidjan à rencontrer les principaux dirigeants politiques de la Côte-d’Ivoire.
mardi 12 septembre
Denis Sassou Nguesso a quitté Abidjan en reconnaissant l’échec de sa mission de médiation.
dimanche 24 septembre
Les Forces nouvelles de Côte-d’Ivoire ont demandé au Congolais Denis Sassou Nguesso de nommer, en tant que président de l’UA, un nouveau médiateur à la place du président sud-africain Thabo Mbeki, accusé de partialité.
lundi 4 décembre
Déplorant que « la situation au Darfour soudanais rejaillisse toujours de manière négative sur le Tchad et la Centrafrique », le président congolais et président en exercice de l’Union africaine, Denis Sassou Nguesso, condamne les rébellions militaires en cours dans ces deux pays.
dans l'année
La dépouille de Pierre Savorgnan de Brazza est transférée d’Alger vers Brazzaville à la demande des autorités congolaises qui souhaitent rendre hommage au fondateur de la capitale.
2007
samedi 28 avril
Deux mois après son investiture, le gouvernement du Premier ministre congolais Antoine Gizenga vient de prendre ses premières mesures significatives en suspendant les dirigeants de deux entreprises publiques chargées de la distribution d'eau et d'électricité.
en avril
Le Pasteur Ntumi a signé un accord avec le gouvernement : en échange d’un poste de vice-ministre, il accepte que les 5 000 combattants de sa milice des « ninjas » soient désarmés.
mardi 19 juin
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après une plainte pour « recel » d'associations françaises accusant les chefs d'Etat africains Omar Bongo (Gabon) et Denis Sassou Nguesso (Congo) de posséder en France des biens financés par de l'argent public détourné.
dimanche 24 juin
Elections législatives, organisées de façon chaotique.
dimanche 5 août
Second tour des élections législatives : retards et dysfonctionnements.
jeudi 9 août
Proclamation dans la soirée des résultats du second tour des élections législatives : le Parti congolais du Travail (PCT), formation du président Denis Sassou Nguesso, et ses alliés ont obtenu la majorité absolue à l'Assemblée nationale ; le PCT obtient 52 sièges et la dizaine de partis qui lui sont alliés en remportent en tout 72, sur les 137 que compte l'Assemblée. En tête parmi ces partis alliés, le Mouvement congolais pour la Démocratie et le Développement intégral (MCDDI) de Bernard Kolélas, ancien opposant au président Sassou rallié depuis son retour d'exil fin 2005, récolte 12 sièges. L'opposition n'emporte que 11 sièges, dont 10 à l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) de l'ex-président Pascal Lissouba. Deux sièges ne sont pas attribués, le second tour n'ayant pu se dérouler le 5 août dans deux circonscriptions du pays en raison de leur enclavement.
jeudi 25 octobre
Le ministre congolais des Affaires étrangères, Basile Ikouébé, et le ministre français de l'Immigration, Brice Hortefeux, ont signé à Brazzaville un « accord de gestion concertée des flux migratoires et de codéveloppement » entre le Congo et la France.
lundi 19 novembre
L'Afrique centrale est en passe de se doter d'une force de paix multinationale régionale, qui rassemble des éléments de onze pays de la région, rapporte la presse congolaise. Cette force, baptisée FOMAC (Force multinationale de l'Afrique centrale), a été mise sur pied dans le cadre de la CEEAC (qui regroupe, l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo (Brazzaville), la RDC, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Rwanda, Sao Tomé et Principe et le Tchad).
2008
lundi 18 février
La population des éléphants dans la forêt congolaise a triplé depuis 1980, passant de 10 800 têtes à plus de 30 000, selon une estimation du ministre de l'Economie forestière Henri Djombo.
lundi 10 mars
Un sommet des chefs d'Etat des dix pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), spécifiquement consacré à la situation au Tchad, s'est ouvert à Kinshasa.
mercredi 22 octobre
Le prélat congolais Ernest Kombo est décédé à Paris, à l’hôpital du Val-de-Grâce, après une longue maladie. Agé de 67 ans, il était évêque d’Owando depuis 1990.
2009
mardi 15 septembre
Isidore Mvouba n’est plus Premier ministre. Dans le nouveau gouvernement, il occupe la fonction de ministre du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé.
vendredi 13 novembre
Décès à Courbevoie, près de Paris, de l’ancien Premier ministre (1997) Bernard Kolélas, à l’âge de 76 ans. Condamné par contumace pour crime de guerre en mai 2000, il avait été amnistié en 2005.
samedi 3 février
Le président Sassou Nguesso a inauguré dans le sud de Brazzaville la tour Nabemba. Construit le long de la rivière Congo entre 1983 et 1986 grâce au financement de la compagnie pétrolière française Elf Aquitaine (d’où son autre nom de tour Elf), ce gratte-ciel est le plus haut du pays avec ses 106 mètres et ses trente étages.
samedi 7 juillet
Evêque de Nkayi depuis 1983, Mgr Ernest Kombo (49 ans) est nommé à la tête du diocèse d’Owando. Le prêtre Bernard Nsayi (47 ans) est désigné pour lui succéder comme à Nkayi.
dimanche 30 septembre
Le président Denis Sassou Nguesso annonce l’abandon du marxisme comme doctrine officielle et l’instauration « immédiate » du multipartisme. Fin de la politique parti unique représenté par le Parti congolais du travail (PCT).
lundi 10 décembre
Le Parti congolais du travail abandonne officiellement la doctrine marxiste au profit d’un programme de tendance sociale-démocrate.
1991
mercredi 20 février
Ouverture de la Conférence nationale, composée de délégués de 67 partis politiques, 134 associations et environ 30 personnalités.
lundi 11 mars
La Conférence nationale est déclarée souveraine. Début de la Démocratie.
mercredi 13 mars
Mgr Ernest Kombo, évêque d’Owando, est élu président de la Conférence nationale.
en avril
Retrait des 1 500 soldats cubains stationnés dans le pays depuis 1977.
jeudi 6 juin
Mgr Kombo est élu président du Conseil supérieur de la République.
samedi 8 juin
Les délégués de la Conférence nationale élisent comme Premier ministre provisoire André Milongo. Il est doté de la plupart des pouvoirs jusque-là détenus par le président Sassou Nguesso. Il dirigera le pays pendant un an sous le contrôle du Conseil supérieur de la République (153 membres).
jeudi 5 septembre
Grande catastrophe ferroviaire sur la voie Congo-Océan : un train de voyageurs parti de Pointe-Noire est entré en collision près de la gare de Mvoungouti avec un convoi de marchandises (bois) en provenance de Brazzaville. Le bilan est extrêmement lourd : 100 morts et 300 blessés.
1992
lundi 20 janvier
L'armée essaie de s'opposer au gouvernement de transition et tente un coup d'Etat : les parachutistes occupent la télévision nationale à Brazzaville et exigent la démission du Premier ministre André Milango. Pour nombre d’observateurs, le président Sassou Nguesso se cacherait derrière ce coup de force.
dimanche 26 janvier
Alors qu’il devait être entendu par le juge anti-terroriste français Jean-Louis Bruguière, le Congolais Bernard Yanga, principal témoin à charge contre les Libyens impliqués dans l'affaire de l'attentat du DC-10 d'UTA (10 septembre 1989), s'est évadé de sa prison de Brazzaville.
vers le lundi 27 janvier
Un compromis a été trouvé dans la crise à Brazzaville : de nouvelles élections doivent être organisées dans les prochains mois et la composition ethnique du gouvernement est modifiée par le Premier ministre Milango à la demande des militaires.
dimanche 15 mars
La nouvelle Constitution congolaise est adoptée par référendum.
lundi 1er juin
Réapparition surprise à l'ambassade de France à Kinshasa (Zaïre) du Congolais Bernard Yanga, témoin dans l'affaire du DC-10 d'UTA. Cet homme, qui détient des informations susceptibles d'incriminer la responsabilité des services libyens dans l'attentat aérien, avait disparu en janvier de sa prison de Brazzaville.
dimanche 16 août
Deuxième tour de l'élection présidentielle : l’ancien Premier ministre Pascal Lissouba, 61 ans, leader de l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), a été élu chef de l’Etat avec 61,32 % des voix. Il a bénéficié de l'appui du Parti congolais du travail (PCT) du président sortant, Denis Sassou Nguesso, qui s'était retiré après le premier tour.
mercredi 2 septembre
Stéphane Maurice Bongho-Nouarra (UDAPS) succède à l’indépendant André Milongo comme Premier ministre.
mercredi 7 octobre
Le 17e sommet franco-africain de Libreville (Gabon) s'est achevé sur le constat que la « sécurité » des Etats doit être protégée face aux menaces de prolifération des conflits locaux (Libéria, Somalie), le Premier ministre français Pierre Bérégovoy a annoncé la création d'un Fonds de conversion des créances publiques pour le développement des pays africains à revenu intermédiaire (doté de quatre milliards) destiné à favoriser le lancement de projets économiques et sociaux. Ce Fonds bénéficiera d'abord à quatre pays (Côte-d'Ivoire, Cameroun, Congo et Gabon), dont la dette à l'égard de la France sera allégée.
mardi 17 novembre
Dissolution des deux chambres du Parlement. Le Congo n'a plus de pouvoir législatif.
dimanche 6 décembre
L’indépendant Claude-Antoine DaCosta devient Premier ministre. Il succède à Stéphane Maurice Bongho-Nouarra (UDAPS).
1993
vendredi 25 juin
J.J. Yhombi-Opango devient Premier ministre.
en juillet
Début de la guerre civile à Brazzaville.
dans l’année
Les élections législatives sont suivies d'émeutes qui feront près de 2 000 morts.
1994
mardi 11 janvier
Les quatorze Etats Africains de la zone franc CFA dévaluent leur monnaie de 50 %.
vendredi 27 mai
Le Congo réintègre le Fonds monétaire international (FMI).
en juillet
La guerre civile à Brazzaville a fait 2 000 morts en un an.
1995
vendredi 13 janvier
Démission du Premier ministre congolais, reconduit le jour même.
dimanche 5 mars
La France vient d'accorder au Congo une aide de 12 millions de francs pour la formation et l'équipement à la française des unités de sa police nationale chargées de lutter contre la criminalité et le trafic de drogue.
en mars
Réduction de 25 % des salaires des fonctionnaires.
1996
nuit du mercredi 14 au jeudi 15 février
150 anciens miliciens, nouvellement incorporés dans l'armée congolaise, se sont mutinés au camp de M'Pila, à l’est de Brazzaville. Ils réclament leurs soldes et la régularisation de leur situation. Les mutins, qui disposent de quelques chars, ont envoyé une délégation auprès du Premier ministre, le général Joachim Yhombi Opango.
lundi 19 février
Les soldats mutinés ont mis fin à leur soulèvement. Ils ont obtenu satisfaction : les autorités ont attribué à ces anciens miliciens de la mouvance présidentielle, « les matricules militaires » qui font d'eux des militaires à part entière et les matricules de solde qui leur permettront de percevoir leurs salaires.
mercredi 20 mars
La mouvance présidentielle et la coalition d'opposition ont passé un accord pour le recrutement dans les forces armées de 420 miliciens supplémentaires appartenant à l'opposition.
mercredi 22 mai
Une polémique met aux prises le président congolais et la marie de Brazzaville au sujet de la venue du président français Chirac lors de l'Assemblée annuelle de l'Association internationale des villes francophones, les 18 et 19 juillet. Le maire accuse le président d'accaparer la gestion d'une aide de 20 millions de francs pour assainir la capitale.
dimanche 2 juin
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : à Brazzaville, le Congo a battu la Côte-d’Ivoire deux buts à zéro.
dimanche 16 juin
Eliminatoires de la Coupe du monde de football 1998 : à Abidjan, la Côte-d’Ivoire et le Congo-Brazzaville ont fait match nul un à un.
du jeudi 18 au vendredi 19 juillet
Assemblée annuelle de l'Association internationale des villes francophones à Brazzaville : visite du président français Jacques Chirac.
dimanche 11 août
La France et le Congo ont signé une convention d'aide budgétaire qui porte sur la bonification d'un prêt de 66 millions de francs.
mardi 13 août
Le président du Mouvement pour la démocratie et la solidarité (MDS), Paul Kaya, a annoncé son intention de se présenter aux élections présidentielles de juillet 1997.
vendredi 23 août
David Charles Ganao est nommé Premier ministre.
mercredi 23 octobre
Création à Abidjan de l'Alliance pour l'industrialisation de l'Afrique regroupant le Congo, la Côte-d'Ivoire, le Gabon, le Mali, le Niger et la Sierra Leone.
1997
lundi 6 janvier
Plus de 10 000 des 72 000 fonctionnaires congolais sont détenteurs de faux diplômes. C'est ce que révèle une étude de l'Inspection générale d'Etat (IGE), rendue publique à Brazzaville. L’IGE va envoyer ses experts dans plusieurs pays étrangers pour évaluer l'authenticité des diplômes dans les universités et les centres de formation censés les avoir délivrés.
en janvier
Premières élections consulaires.
lundi 24 mars
Brazzaville est envahie depuis plusieurs jours par les dignitaires zaïrois et leurs familles provenant de Kinshasa de l'autre côté du fleuve. Il fuit l'avancée des rebelles zaïrois de Kabila qui veulent renverser le maréchal-président Mobutu. La peur du Congo, c'est d'être littéralement envahi. En attendant, c'est une manne en millions de dollars qui tombe sur le pays. D'autant qu'il n'y a pas que les riches Zaïrois à affluer. 100 marines américains et un bataillon français et 500 paracommandos belges ont débarqué pour couvrir d'éventuelles opérations d'évacuation.
jeudi 27 mars
Le Congo Brazzaville devient membre de l’Organisation mondiale du Commerce.
dimanche 6 avril
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : à Pointe-Noire, la République du Congo a battu l’Afrique du Sud deux buts à zéro.
lundi 14 avril
Trois personnes ont été tuées et quatre autres blessées dans l'accident d'un avion-cargo angolais qui s'est écrasé à son décollage de l'aéroport de Brazzaville. Les sept membres d'équipage sont blessés. Il s'agirait de ressortissants angolais. L'avion se rendait à Luanda chargé de denrées alimentaires. Après son décollage, l'appareil est retombé au sol avant de prendre feu.
lundi 5 mai
Une trentaine de sous-officiers ont pris position autour du ministère de la Défense à Brazzaville pour réclamer l'adoption par l'Assemblée nationale de la loi sur la réorganisation de l'armée congolaise (cette loi prévoit, entre autres, une modification de l'âge de la retraite pour les sous-officiers). Ils empêchent la circulation sur un rayon de plus de 300 mètres autour du bâtiment en tirant des rafales d'armes automatiques en l'air.
mercredi 14 mai
Le chef des rebelles zaïrois, Laurent-Désiré Kabila, et le président Mobutu ne se sont pas rencontrés, comme prévu, dans le port congolais de Pointe-Noire (sur le navire sud-africain Outeniqua), car le chef rebelle n'est pas venu... La rencontre a finalement été annulée. Kabila était parti de son côté pour l'enclave angolaise de Cabinda où, à son tour... il attendait. Les présidents sud-africain (Nelson Mandela) et congolais (Pascal Lissouba) ont aussi attendus pour rien.
mercredi 4 juin
Les violences politiques ont fait dix morts depuis trois semaines dans le nord du pays, la région natale de l'ancien président Denis Sassou Nguesso qui vient d'annoncer sa candidature à l'élection présidentielle du 27 juillet. L'actuel président, Pascal Lissouba, qui a fait installer des barrages de police autour du palais présidentiel, cherche manifestement à obtenir l'annulation du scrutin. Dans la soirée, le gouvernement a annoncé son intention de « traquer et d'anéantir tous les éléments non réguliers détenteurs d'armes de guerre » et plus précisément de « mettre hors d'état de nuire les responsables de la milice privée de l'ancien Président ».
jeudi 5 juin
La situation est explosive au Congo où des élections présidentielles doivent avoir lieu le 27 juillet. L'armée régulière, appuyée par une dizaine de chars, a encerclé et attaqué dans la matinée à cinq heures à Brazzaville la résidence de l'ex-président et opposant Denis Sassou Nguesso (54 ans), leader de l'ex-parti unique, d'inspiration marxiste, sous le prétexte d’arrêter deux officiers déserteurs responsables d’une tuerie dans le nord du pays. Dans la soirée, des tirs à l'arme lourde étaient toujours entendus. En réplique, les miliciens de Sassou Nguesso, connus à Brazzaville sous le nom de « cobras » ont édifié des barricades dans une partie de la ville. Le visage camouflé, ils ont semé la panique et fait fuir la population en tirant avec des fusils Kalachnikov et des pistolets-mitrailleurs Uzi. Le gouvernement a décrété le couvre-feu de 19 à 6 heures. Denis Sassou Nguesso, retranché dans sa résidence, un vaste quadrilatère entouré de hauts murs, a demandé à la France d'effectuer une médiation. Ce qui a électrisé un peu plus l'atmosphère, la France, dont un contingent stationne à Brazzaville depuis la crise au Zaïre, étant alors suspectée de prendre part au conflit.
vendredi 6 juin
Les affrontements se sont poursuivis à Brazzaville. Une partie de la capitale est passée sous le contrôle des « cobras », le reste de la ville est en grande partie aux mains des hommes du président. Une troisième force, celle du maire de Brazzaville, est restée neutre et les quartiers sous son contrôle ont été épargnés. Les forces de l'ancien président, qui auraient reçu l'appui d'unités de blindés et de la marine, continuent leur progression. Elles auraient gagné du terrain dans le centre ville et à proximité de l'aéroport. Le couvre feu a été reconduit dans la soirée.
samedi 7 juin
Les affrontements continuent. Dans la soirée, un légionnaire français a été tué au cours d'une opération de regroupement, menée conjointement avec l'armée régulière. Il y a eu un accrochage avec des éléments qualifiés d'« incontrôlés ». Cinq autres paras français ont été blessés, ainsi qu'un officier supérieur congolais. 45 Américains ont été évacués de Brazzaville sur Kinshasa. Dans la soirée, le Premier ministre David Charles Ganao a annoncé que le président Lissouba avait accepté une proposition de « médiation internationale offerte » la veille par le président gabonais Omar Bongo.
nuit du samedi 7 au dimanche 8 juin
Les forces de Sassou Nguesso auraient pris le siège du gouvernement, le bâtiment du Trésor et deux quartiers du nord de la capitale, la Cité 17 et Moukondo, où l'armée régulière avait installé des canons de 120. Les rebelles auraient évité l'aéroport pour ne pas « avoir de problèmes avec les Français ».
dimanche 8 juin
Après quatre jours de combats à l'arme lourde, les morts se compteraient par centaines à Brazzaville. La France a décidé l'envoi de renforts dans la capitale congolaise, soit quelque 500 hommes, pour appuyer les 450 parachutistes déjà sur place. Un Transall français est arrivé dans la soirée. Parallèlement, des blindés ont été acheminés depuis des pays voisins vers Brazzaville pour aider au regroupement des plus isolés des quelque 2 000 ressortissants français de la capitale. Un premier Airbus d'Air France a ramené à Paris 78 rapatriés. Une dizaine d'entre eux étaient blessés.
lundi 9 juin
Les combats entre l'armée régulière et les « cobras » se sont intensifiés à Brazzaville, notamment dans le centre ville où l'on se battait au mortier de 120 mm et aux armes de tous calibres, notamment des pièces d'artillerie montés sur des engins chenillés de fabrication soviétique et des mitrailleuses lourdes. Les Forces armées congolaises (FAC) fidèles au président Lissouba tentent de reprendre le terrain perdu la veille dans le centre ville. Les « cobras » affirment tenir dans le quartier des ministères, le bâtiment de la Primature (services du Premier ministre) et l'Hôtel de ville ne laissant aux mains des forces gouvernementales que quelques zones. En même temps que ces combats, et parfois dans des zones proches des affrontements, des dizaines de soldats gouvernementaux ont pillé des magasins après en avoir forcé les entrées à l'aide de leurs armes. La médiation proposée par le maire de Brazzaville, Bernard Kolélas, est mal engagée. Les 400 légionnaires français présents à Brazzaville ont regroupé 550 ressortissants français (sur 2 200 recensés) sur des sites « sécurisés » : l'aéroclub, la « Case de Gaulle », et la mission de coopération française. Dans l'après-midi, des avions militaires évacuaient 450 personnes (Français et étrangers) vers Libreville, la capitale du Gabon voisin. La France a aussi décidé de renforcer son dispositif avec 800 soldats, pour atteindre un total de 1 200.
mardi 10 juin
Les soldats français ont continué à regrouper les expatriés à Brazzaville pour les mettre en sécurité puis les évacuer. 1 400 ressortissants français ont été acheminés par avion à Libreville, pendant que la capitale est toujours aux mains des combattants. Les forces loyales au président Lissouba semblent battre en retraite. L'ancien président Sassou Nguesso affirme contrôler les deux tiers de la ville, et notamment des points stratégiques : des casernes, la base de la marine, le siège du gouvernement et tous les postes de police. Pourtant l'ancien président nie vouloir prendre le pouvoir par la force : « Nous voulons que des élections soient organisées » a-t-il déclaré. Dans la soirée, une équipe de spécialistes américains des questions de sécurité est venue rejoindre les forces françaises à Brazzaville avec pour mission d'évaluer la situation pour préparer une éventuelle évacuation de plus grande ampleur.
mercredi 11 juin
Le président Lissouba a ordonné un cessez-le-feu dans un discours diffusé par la radio nationale. S'exprimant un peu plus tard sur les ondes de sa propre radio privée, Denis Sassou Nguesso, a donné son accord. La situation dans la capitale ne s'est pas éclaircie pour autant. Non seulement les armes ne se sont pas tues ni d'un côté ni de l'autre, mais, au début d'après-midi, le secteur de l'aéroport où est installé le poste de commandement des forces françaises en mission d'évacuation a été la cibles de tirs de mortiers et de mitrailleuses lourdes. Personne n'a été atteint, mais ces tirs ont provoqué un mouvement de panique parmi les civils regroupés à proximité. Selon le porte-parole des forces françaises, les « cobras » ont sensiblement progressé en direction de l'aéroport. L'évacuation des étrangers vers le Gabon s'est malgré tout poursuivie. Depuis trois jours, les militaires français ont évacué près de 2 000 personnes, dans des conditions de plus en plus difficiles.
jeudi 12 juin
Les combats ont cessé au lever du jour dans les rues de Brazzaville jonchées de cadavres en décomposition. Mais, dès le début de l'après-midi, les « cobras » et les forces régulières ont repris leurs tirs de mortiers et d'armes automatiques. Les premiers ayant légèrement progressé sur l'avenue de la Paix qui délimite approximativement la ligne de front. A l'aéroport, où un soldat français a été touché à une jambe lors d'un échange de tirs entre les belligérants, les évacuations se sont cependant poursuivies. Sept avions de l'armée française ont quitté la capitale dans la matinée avec, à bord, les civils étrangers que les soldats continuent d'aller chercher en ville. Au total, plus de 700 personnes ont été évacuées dans la journée. La France écarte, en tout cas pour l'instant, toute interposition de ses soldats entre les belligérants. Pourtant, Sassou Nguesso menace d'empêcher les avions français d'atterrir, car ils les accusent d'amener des renforts et des munitions aux troupes régulières.
vendredi 13 juin
Une accalmie dans les combats à Brazzaville a permis aux soldats français d'achever leur mission d'évacuation des étrangers. Leur porte-parole estime qu'il ne reste qu'« une petite centaine de Français dans Brazzaville ». Ils pourraient quitter la capitale congolaise dans les 5-6 jours. Sassou Nguesso continue d'accuser le président Lissouba de profiter de la présence des soldats français sur l'aéroport pour y recevoir de l'aide en hommes et en matériels en provenance de l'Unita, l'ancienne rébellion angolaise. Plusieurs militaires français confirment même que trois ou quatre petits avions cargos de fabrication russe se sont effectivement posés ces jours-ci à Brazzaville, à la tombée de la nuit. Profitant de l'accalmie, les pillards ont repris du service en ville. L'ancien président réclame l'intervention d'une force internationale ce que refuse l'actuel.
dimanche 15 juin
Les soldats français ont achevé l'évacuation des étrangers menacés par les combats, avec le départ, vers 17 heures, du dernier avion rapatriant 88 personnes. L'opération « Pélican », lancée le 7 juin, aura permis de mettre en lieu sur 5 666 personnes, dont 1 523 Français. Le retrait des troupes françaises doit commencer le lendemain. Certains des chefs militaires des milices du général Nguesso n'ont d'ailleurs pas caché qu'ils n'attendraient pas la fin de cette évacuation pour se lancer à l'attaque de l'aéroport. Sur le terrain des affrontements, après une période d'accalmie relative dans la matinée, les milices du général Nguesso ont bombardé par des tirs de char et de mortier la base aérienne de Brazzaville tenue par l'armée régulière qui a répliqué au canon antiaérien et au mortier. D'autres combats ont également eu lieu dans le quartier du Parlement.
lundi 16 juin
Les premiers soldats français (306 parachutistes) ont commencé à quitter Brazzaville au moment où des contacts se sont engagés à Libreville, sous les auspices du président gabonais, entre les adversaires congolais : les représentants du président Lissouba, ceux de l'ancien président Sassou Nguesso et la délégation du comité national congolais de médiation que préside le maire de Brazzaville. Le président gabonais a aussi accueilli les divers membres du comité de médiation internationale : les présidents centrafricain Ange-Félix Patassé, malien Alpha Oumar Konaré et tchadien Idriss Deby, ainsi que le Premier ministre de Guinée équatoriale Angel Serafin Seriche Duncan et le ministre sénégalais des Affaires étrangères Moustapha Niasse. Les ambassadeurs de France et d'Union européenne étaient également présents, aux côtés de l'émissaire spécial de l'ONU et l'OUA, Mohammed Sahnoun. Les premières discussions se sont terminées sur un constat d'échec. Un calme relatif règne sur la capitale congolaise.
mardi 17 juin
Les représentants de Lissouba et ceux du général Sassou Nguesso se sont mis d'accord pour instaurer une trêve de trois jours autour de l'aéroport de Brazzaville. Cela pour permettre aux troupes françaises de terminer leur retrait du Congo.
mercredi 18 juin
Mohammed Sahnoun (ONU et OUA) s'est rendu à Brazzaville après l'échec de la médiation africaine réunie à Libreville : il a proposé, lui, une force d'interposition au Congo où le cessez-le-feu semble très fragile. L'arrêt total des tirs était toutefois constaté.
jeudi 19 juin
L'opération Pélican s'achève dans le calme. Depuis trois jours, ce ne sont plus les civils mais les militaires qui montent dans les Transall de l'armée de l'Air. Le cessez-le-feu est rigoureusement respecté à Brazzaville. Ces bonnes dispositions ont incité Momed Sahnoun à faire une nouvelle fois le siège du président Lissouba et du général Nguesso pour obtenir la prolongation de ce cessez-le-feu (prévu pour trois jours seulement). Cela devrait permettre au Conseil de sécurité de décider la création et le déploiement d'une force internationale à dominante africaine. Sahnoun a aussi rencontré le maire de la capitale congolaise, Bernard Korelas. Nguesso et Lissouba n'ont pas encore dit oui à la présence d'une force internationale. Brazzaville semble revenir à la vie. Des équipes mixtes, composées de partisans des deux rivaux, s'affairent à rétablir l'eau et l'électricité dans les quartiers de la capitale les plus touchés par les affrontements. D'après la Croix-Rouge, les combats auraient fait quelque 2 000 morts en treize jours
.
vendredi 20 juin
Le cessez-le-feu a été reconduit dans la soirée pour une semaine.
samedi 21 juin
Invoquant « l'urgence de la situation », le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni pour répondre à la demande pressante du président gabonais, Omar Bongo, pour qui le déploiement d'une force d'interposition à Brazzaville, est désormais crucial. Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU, a recommandé l'envoi d'au moins 1 600 soldats et d'observateurs militaires, afin d'assurer la sécurité de l'aéroport. Cette force pourrait être composé par des pays africains avec l'approbation du Conseil, ou par l'ONU s'appuyant sur des unités africaines. Les membres du Conseil n'ont pris aucune décision, préfèrent attendre que des consultations s'engagent avec les pays pouvant apporter leur contribution, ainsi qu'avec les protagonistes de la crise congolaise eux-mêmes. Une centaine de Congolais, qui avaient été évacués au Gabon, sont rentrés dans leur pays par Pointe-Noire.
nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin
Des tirs ont été entendus, les partisans de Sassou Nguesso accusant ceux du chef de l'Etat d'avoir violé la trêve.
lundi 23 juin
Le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis près d'une semaine a volé en éclats, dans la matinée, avec la reprise des affrontements à l'arme lourde entre les belligérants. Des échanges nourris de tirs ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Brazzaville, notamment autour du palais du Parlement. Six obus sont tombés de l'autre côté du fleuve, à Kinshasa. Les combats ont contraint les employés de la Croix-Rouge à suspendre le ramassage des cadavres qui jonchent les rues et qui risquent de provoquer une épidémie. Les chefs d'Etat des huit pays francophones de la zone franc de l'Ouest africain (UEMOA : Bénin, Burkina-Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), réunis à Lomé (Togo), ont travaillé sur la mise sur pied d'une force d'interposition au Congo.
jeudi 26 juin
Selon des sources militaires françaises, on est entré, à Brazzaville, « dans une logique jusqu'au-boutiste » qui ne laisse plus guère de chances à la concertation laborieusement engagée entre les forces du président Lissouba et les « cobras » du général Sassou Nguesso. De violents affrontements à l'arme lourde ont repris, et les partisans de l'ancien président ont affirmé qu'ils occupaient l'aéroport international, sous contrôle gouvernemental ces derniers jours. Les « cobras » accusent en outre les forces présidentielles d'avoir fui tout contact avec eux depuis cinq jours. Dans les rangs présidentiels le ton n'est pas davantage au dialogue : l'ambassadeur de France, Raymond Césaire, venu s'entretenir avec Pascal Lissouba, a été pris à partie ainsi que son garde du corps par des soldats de la garde, sur le perron de la présidence. Les deux hommes ont été copieusement insultés et le garde du corps a été frappé à coups de crosse. Les voitures de l'escorte de l'ambassadeur ont en outre essuyé des tirs de la garde présidentielle et des journalistes ont pu en voir les impacts. Paris a protesté contre ces « violences physiques » infligées à son ambassadeur.
vendredi 27 juin
Le Comité international de la Croix-Rouge estime à 17 000 le nombre des personnes qui ont fui Brazzaville depuis cinq jours. Les affrontements à l'arme lourde se poursuivent pour le contrôle de l'aéroport.
samedi 28 juin
Journée relativement calme.
nuit du samedi 28 au dimanche 29 juin
Les combats ont repris à Brazzaville.
dimanche 29 juin
Dans l'après-midi, des affrontements à l'arme lourde ont eu lieu à proximité de l'aéroport. Les appels au cessez-le-feu restent donc vains, y compris celui lancé par le pape.
mardi 1er juillet
Le président gabonais Omar Bongo a présenté un plan de « cessez-le-feu durable ».
mercredi 2 juillet
La France et les Etats-Unis ont décidé d'agir ensemble pour obtenir « sans délai » un cessez-le-feu à Brazzaville. Il s'agit de faire pression sur les chefs des deux partis en conflit pour qu'ils acceptent le plan de cessez-le-feu présenté gabonais. Les deux hommes n'ont pas encore pris la peine de répondre et les affrontements à l'arme lourde se poursuivent.
vendredi 4 juillet
Le Conseil de sécurité de l'ONU est favorable au déploiement au Congo d'une première force multinationale de mille soldats, principalement africains. Elle serait chargée de la sécurité de l'aéroport de Brazzaville. Obstacle de taille : aucun pays ne s'est encore manifesté pour s'engager dans l'opération.
lundi 7 juillet
A Brazzaville, le cessez-le-feu qui devait entrer en vigueur à minuit la nuit précédente n'a pas été respecté. Du côté des forces présidentielles, on affirme que la poursuite des combats est le fait de soldats « qui ignoraient sûrement que le cessez-le-feu venait d'entrer en vigueur ». Le ministre de la Communication, Sophie Moukouyou, demande qu'on « attende les deux ou trois prochains jours pour voir si la trêve est respectée ». Dans la matinée, on entendait encore des tirs de mitrailleuses dans la capitale. Le ministre de la Communication accuse les partisans de l'ex-président Sassou Nguesso de « manquer de sincérité ».
mercredi 9 juillet
Si le Conseil de sécurité de l'ONU donne son feu vert, le Sénégal est prêt à prendre le commandement d'une force multinationale au Congo. Dakar fournirait 500 des 1 800 soldats prévus pour s'interposer entre les troupes du président Lissouba et celles de son prédécesseur Sassou Nguesso qui s'affrontent depuis le 5 juin à Brazzaville. Des pourparlers annoncés entre les deux parties ont encore une fois été annulés.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 juillet
Les violents tirs à l'arme lourde se sont intensifiés.
samedi 12 juillet
Un accord de cessez-le-feu a été signé. Il devrait entrer en vigueur le 14 juillet à minuit.
nuit du lundi 14 au mardi 15 juillet
Le cessez-le-feu est entré en vigueur à minuit, et semble être respecté.
mercredi 16 juillet
Après une journée d'accalmie relative, les tirs à l'arme lourde ont repris, dans la soirée, à Brazzaville, où les forces fidèles au président Lissouba et les miliciens de Sassou Nguesso s'affrontent depuis un mois et demi. Le ministre congolais de la Santé a appelé les deux camps à favoriser l'ouverture d'un couloir humanitaire dans la capitale, pour permettre de ramasser les corps « en putréfaction avancée » qui jonchent les rues. Il a en outre expliqué que le gouvernement envisageait, « pour des besoins d'histoire et de justice », de créer un « cimetière unique ». Des rafales d'armes automatiques ont encore retenti dans la soirée pendant une heure à Brazzaville. Mais pour la première fois depuis le début des combats, ces tirs saluaient l'accord de réconciliation intervenu peu avant entre les « Zoulous » de Lissouba et les « Cobras » de Sassou Nguesso. Pour la première fois aussi, la télévision congolaise a retransmis des scènes de pillages et aussi des images de la cérémonie de réconciliation, qui a réuni 2 000 partisans des deux bords. Mais, dans le même temps, le gouvernement congolais a introduit une requête devant le Conseil constitutionnel pour reporter l'élection présidentielle prévue pour le 27 juillet, une raison pour Sassou Nguesso de reprendre les armes.
jeudi 17 juillet
Les représentants politiques des différents partis en lutte au Congo sont arrivés à Libreville (Gabon) pour des négociations placées sous l'égide du président Omar Bongo. Sur le terrain, personne ne semble plus savoir qui est qui. Selon une source diplomatique, des hommes en armes des deux camps quittent leurs positions pour aller piller ce qui reste des villas encore épargnées. Ou pour s'en prendre à ceux qui appartiennent à une autre ethnie.
vendredi 18 juillet
Ouverture à Libreville des négociations de paix.
samedi 19 juillet
Les négociations de paix ont été suspendues en fin d'après-midi. Elles devraient reprendre le 21 juillet.
lundi 21 juillet
Le Conseil constitutionnel a décidé de reporter l'élection présidentielle qui devait avoir lieu le 27 juillet. Le mandat du président Lissouba, qui s'achève le 31 août, a donc été prorogé.
mercredi 23 juillet
Pour la première fois depuis le début des affrontements, la radio nationale a avancé un bilan du nombre des victimes : au moins 4 000 morts. La radio a ajouté qu'au 350 000 coups de feu ont été tirés depuis le 5 juin, ce qui laisse penser que les combats, combinés aux exécutions sommaires et aux tentatives « d'épuration ethnique », ont probablement fait beaucoup plus de victimes. Les négociations de Libreville, qui marquaient le pas depuis quelques jours, ont avancé. Les délégations des deux belligérants ont enfin accepté de discuter face à face pour établir « un programme de travail ».
du samedi 26 au dimanche 27 juillet
Les pourparlers entre belligérants se poursuivent à Libreville, où chaque partie a exposé son point de vue.
dimanche 27 juillet
Abdou Diouf, Président du Sénégal, souhaite envoyer quelque 530 soldats au Congo, dans le cadre d'une opération internationale de maintien de la paix. Laquelle doit encore être créée avec l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU, qui ne s'est pas encore prononcé.
mercredi 30 juillet
Denis Sassou Nguesso a fait savoir qu'il rejetait « en bloc » le projet d'accord proposé il y a quatre jours par le comité de médiation international que dirige le chef de l'Etat gabonais, Omar Bongo. Pour Sassou Nguesso, « seule une période de transition dirigée par un gouvernement de salut public peut rétablir la paix ». Or, ajoute-t-il, « le maintien au pouvoir de Pascal Lissouba menace la paix et la sécurité ».
vendredi 1er août
Le représentant spécial de l'ONU, Mohammed Sahnoun, est arrivé à Brazzaville.
dimanche 3 août
Le calme va-t-il revenir au Congo ? Les médiateurs internationaux l'espèrent après que le président élu Lissouba et son opposant Nguesso ont conjointement renoncé à leurs principales exigences dans le conflit meurtrier qui les oppose depuis deux mois. Même s'il ne s'agit là que d'intentions, l'avancée est spectaculaire. Le maire de Brazzaville Bernard Kolélas l'a d'ailleurs saluée comme telle en rendant hommage au travail accompli par l'envoyé spécial des Nations unies. Lissouba a accepté la mise en place d'un gouvernement d'Union nationale, tandis que Sassou Nguesso ne refuse plus, même s'il reste encore quelques conditions à lever, le maintien au pouvoir du président en exercice au-delà de son mandat légal. Les conditions qui restent à remplir aux yeux de Sassou Nguesso ne seraient pas cependant pas minces. Il souhaiterait ni plus ni moins que le président Lissouba soit dépouillé de ses principales prérogatives, au profit du futur Premier ministre : le commandement des forces armées et la direction du Conseil des ministres.
vendredi 8 août
Les affrontements à l'arme lourde ont repris à Brazzaville alors que les négociations intercongolaises, entamées depuis plus de trois semaines à Libreville, paraissent dans l'impasse. De violents échanges de tirs à l'arme lourde ont opposé les miliciens et forces de fidèle du président Lissouba et les partisans de Sassou Nguesso autour de la ligne de front qui traverse la ville d'est en ouest.
dimanche 10 août
De nouveaux tirs à l'arme lourde ont résonné à Brazzaville.
lundi 11 août
Les tirs d'armes lourdes qui secouaient la capitale du Congo depuis plusieurs jours ont cessé dans la matinée.
nuit du mercredi 13 au jeudi 14 août
Les miliciens cobras de Sassou Nguesso ont pris le contrôle d'Ouesso, la plus grande ville du nord du Congo-Brazzaville. Cette attaque a obligé 400 Congolais à traverser la frontière camerounaise pour fuir les combats. Les autorités de la province orientale du Cameroun ont pris toutes les dispositions pour accueillir les réfugiés.
du jeudi 14 au vendredi 15 août
Les combats ont repris à Brazzaville et embrasent maintenant le nord du pays, poussant à l'exode des milliers de Congolais qui traversent le fleuve et débarquent à Kinshasa. Après la prise d'Imfondo et de la région de Likouala, à 900 kilomètres au nord de Brazzaville, par les « cobras » de Sassou Nguesso, le président Lissouba a appelé à « la mobilisation générale ». Son armée, qui vient de recevoir du matériel militaire d'Afrique du Sud (lance-roquettes, mortiers, blindés à roues Mamba, armes légères, munitions..) et aussi des hélicoptères, met la pression sur les quartiers de Brazzaville aux mains des cobras. Les partisans de Sassou Nguesso affirment contrôler aussi des régions du centre et du nord du pays.
samedi 16 août
Laurent-Désiré Kabila, le président du Congo-Kinshasa (ex-Zaïre), tente de s'imposer comme médiateur dans le conflit qui déchire son voisin du Congo-Brazzaville. Il a reçu Pascal Lissouba auquel il a transmis de mystérieuses « propositions de paix ». De leur côté, les partisans de Sassou Nguesso ont déjà qualifié l'initiative de Kabila de « cafouillis ». Ils accusent Lissouba de faire diversion et Kabila de saboter la médiation déjà menée par le président gabonais Bongo. A Brazzaville, de violents combats à l'arme lourde ont encore eu lieu. Depuis trois jours, quelque 8 500 Congolais ont traversé le fleuve pour se réfugier à Kinshasa.
Dernier match des qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : à Johannesburg, l’Afrique du Sud a battu la République du Congo (Brazzaville) un but à zéro. Deuxièmes du groupe 3, les Congolais ne disputeront pas la face finale en France.
lundi 18 août
Fatigué de ce qu'il appelle « les atermoiements du Conseil de sécurité » de l'ONU, Kabila propose l'envoi dans un « bref délai » d'une force africaine à Brazzaville, pour s'interposer entre les soldats du président Lissouba et les miliciens de Sassou Nguesso. Le premier a déjà accepté. Le second n'a pas encore réagi, mais on sait que ses partisans n'apprécient guère l'interventionnisme de Kinshasa. D'autant que la force d'interposition serait composée de soldats des pays qui ont porté Kabila au pouvoir (Ouganda, Angola, Rwanda, Burundi, etc.).
jeudi 21 août
Les négociations, entamées au Gabon, ont été ajournées, le temps d'examiner un quatrième plan de paix, qui suscité déjà des réserves... En attendant, les habitants de Brazzaville continuent à suivre vers Kinshasa, de l'autre côté du fleuve.
dimanche 24 août
A Pointe-Noire, centre économique du pays, les Congolais craignent une extension du conflit entre les forces de Lissouba et les partisans de Sassou Nguesso. La deuxième ville du pays (400 000 habitants) est une cible privilégiée à cause de son pétrole. Le commandant de la première zone militaire, Jean-Louis Loembé, affirme déjà que certains Congolais et étrangers se réunissent afin de préparer une guerre civile : « Nous les avons déjà localisés et identifiés ». Aussi a-t-il lancé un appel à tous les officiers, sous-officiers, anciens combattants et à la population de cette partie du Congo à se mobiliser pour défendre « la belle ville portuaire que les forces du mal ont décidé de détruire le 31 août ». Cette date devrait coïncider avec la fin du mandat du président Lissouba. Mais le Conseil constitutionnel vient de le prolonger sans préciser la date de l'élection du nouveau président. Une décision formellement contestée par le général Denis Sassou Nguesso. Le risque de voir s'étendre le conflit est conforté par les déclarations des deux belligérants, aucun des deux n'étant satisfait de la médiation internationale gabonaise. De son côté, la radio gouvernementale estime que ce projet est l'œuvre des milieux pétroliers français (la production d'Elf représente plus de 80 % de l'ensemble de l'exploitation pétrolière congolaise).
mardi 26 août
Quatre hélicoptères du président Lissouba ont bombardé, pour la première fois, les positions des milices de Sassou Nguesso. Les appareils de fabrication russe, livrés en juillet et pilotés par des mercenaires est-européens, ont opéré à partir de Pointe-Noire. Cette escalade dans les combats intervient le jour même où devaient reprendre, au Gabon, les négociations pour un cessez-le-feu.
dimanche 31 août
Dans un discours marquant l'expiration officielle du mandat du président Lissouba, le général Sassou Nguesso a appelé dans la soirée à la désobéissance civile.
lundi 1er septembre
Les troupes fidèles au président Lissouba ont bombardé les positions des partisans de Sassou Nguesso, à l'aide d'hélicoptères, dans les quartiers nord de Brazzaville.
mardi 2 septembre
Les négociations congolaises à Libreville ont débouché sur l'idée d'un « conseil présidentiel » chargé d'organiser la transition qui doit conduire à l'élection présidentielle, repoussée depuis le 27 juillet. Mais si la diplomatie donne quelques « signes encourageants », le ton, à Brazzaville et dans le pays, n'est pas vraiment à la réconciliation. Exemple, les affrontements dans la capitale congolaise ont pris, depuis plusieurs jours, un caractère nettement tribal. Autre exemple, la création de « l'Espace républicain pour la défense de la démocratie et l'unité nationale », un regroupement de partis d'opposition et de la mouvance présidentielle, qualifié par Sassou Nguesso de « complot politique des ressortissants du sud contre le nord du Congo ». On comprend son amertume. Dans le cadre de cette entente, trois figures importantes de l'opposition, toutes originaires du Sud, ont rallié le président Lissouba : le maire de Brazzaville, Bernard Kolélas ; le président de l'Assemblée nationale, André Milongo ; et Jean-Pierre Thystère Tchikaya, le maire de Pointe-Noire.
jeudi 4 septembre
Les belligérants congolais sont « d'accord pour l'essentiel » d'un nouveau plan de paix, a dit le président gabonais Omar Bongo, à l'issue d'une rencontre avec le président Lissouba qu'il a reçu Libreville. Bongo a cependant fait état de « divergences d'opinion », ce qui justifie un léger retard dans la signature d'un accord qui devrait être « un bon accord une fois pour toutes ».
vendredi 5 septembre
Les partisans de Sassou Nguesso, qui tentent de prendre le contrôle du nord du pays, ont attaqué la ville d'Owando à 600 kilomètres au nord de la capitale. Chef-lieu de la région de la Cuvette, cette ville, acquise au président Lissouba, reçoit des livraisons d'armes en provenance de Brazzaville. Les deux parties affirment contrôler totalement ou partiellement la ville.
dimanche 7 septembre
Les forces de Sassou Nguesso se sont emparés d'Owando, après trois jours de violents combats.
lundi 8 septembre
Les négociations intercongolaises de paix qui se déroulent à Libreville sont entrées dans l'impasse, dans la soirée, avec la nomination du maire de Brazzaville, Bernard Kolélas, au poste de Premier ministre par le président Lissouba. La délégation de Sassou Nguesso à Libreville estime que Lissouba a « choisi la guerre » en nommant à la tête de son gouvernement celui qui présidait le comité national de médiation : « C'est une preuve de plus que le médiateur national était intéressé du côté de Pascal Lissouba ».
mercredi 10 septembre
Selon des sources concordantes, les miliciens de Sassou Nguesso ont conquis l'ensemble des régions du nord et du centre du Congo. D'autre part, le porte-parole des Nations Unies, Fred Eckhard, a annoncé, dans la soirée, que des miliciens congolais ont commencé à poser des mines antipersonnel autour des bâtiments gouvernementaux à Brazzaville.
samedi 13 septembre
Bernard Kolélas a formé son gouvernement. Seuls 5 portefeuilles (sur 41) reviennent aux partis de Sassou Nguesso.
dimanche 14 septembre
Les tirs d'armes lourdes se poursuivaient dans la matinée à Brazzaville entre les partisans du président Lissouba et ceux de Sassou Nguesso. Un mini-sommet s'est ouvert dans la journée à Libreville, réunissant les acteurs de la crise congolaise autour du président gabonais Omar Bongo, et huit de ses pairs africains. Denis Sassou Nguesso était présent, mais le président Lissouba a boycotté cette réunion à laquelle il s'est fait représenter par son Premier ministre, Bernard Kolélas. Ce sommet s'est achevé sur un échec. L'appel au « cessez-le-feu définitif et immédiat » n'a pas été entendu.
mardi 16 septembre
Les belligérants congolais poursuivent leurs affrontements à l'arme lourde à Brazzaville tout en répétant qu'ils étaient « d'accord sur le principe » d'un cessez-le-feu.
nuit du dimanche 21 au lundi 22 septembre
Raids d'hélicoptères menés par les forces présidentielles contre les quartiers du nord et du centre de Brazzaville, tenus par les « cobras » de Sassou Nguesso.
lundi 22 septembre
Poursuite des combats à Brazzaville : 7 000 morts depuis le 5 juin.
jeudi 25 septembre
Profitant de l'anarchie qui règne dans Brazzaville depuis le début des combats, les partisans de Sassou Nguesso et ceux de Lissouba multiplient les pillages dans les quartiers du centre et du nord de la ville. Après avoir mis à sac les édifices publics, les banques et les commerces, ils dévalisent maintenant les habitations particulières. Tous les objets volés sont écoulés a Kintélé, à une trentaine de kilomètres au nord, où les populations déplacés ont organisé un marché « spécialisé ».
vendredi 26 septembre
Le gouvernement a décidé unilatéralement, avec une partie de la classe politique, d'établir une « période de transition » de quinze mois au maximum, au cours de laquelle devrait intervenir l'élection présidentielle. Les partisans de Sassou Nguesso accusent le gouvernement d'accroître la confusion et d'entraîner le pays dans un imbroglio juridico-constitutionnel.
lundi 29 septembre
Des obus tirés de Brazzaville sont tombés sur une caserne de Kinshasa, de l'autre côté du fleuve Congo, faisant 17 victimes. Les factions congolaises rivales se sont mutuellement rejeté la responsabilité de ces dérapages. Il semble d'ailleurs, vu la brutale intensification des tirs d'armes lourdes constatée, que de nouveaux engins aux tirs extrêmement violents aient été introduits dans la capitale congolaise.
mercredi 1er octobre
Laurent-désiré Kabila, le président de l'ex-Zaïre, et Pascal Lissouba, président du Congo, ont décidé de déployer à Brazzaville des soldats de l'ex-Zaïre pour mettre fins aux tirs d'obus de Brazzaville vers Kinshasa. Ces tirs ont tué officiellement 21 personnes à Kinshasa depuis trois jours.
jeudi 2 octobre
Comme prévu, un détachement d'observateurs militaires de l'ex-Zaïre a débarqué à Brazzaville. Il est chargé de « créer un corridor de sécurité » entre les deux capitales. Ce détachement pourrait se transformer en « composante de la force africaine d'interposition », a précisé le Premier ministre congolais Bernard Kolélas. Pour leur part, les adversaires du président Lissouba, les amis de l'ancien président congolais Sassou Nguesso, dénoncent ce déploiement des ex-Zaïrois, qui constitue, disent-ils, une « implication directe de la RDC dans le conflit au Congo-Brazzaville ». D'où une pression grandissante de la France sur Sassou Nguesso pour qu'il accepte le cessez-le-feu élaboré par le comité de médiation dirigé par le président gabonais Omar Bongo.
jeudi 9 octobre
Annonce de la signature d'un accord de cessez-le-feu par Sassou Nguesso. La situation reste toutefois confuse, le texte signé par l'ancien président semblant être différend de celui qu'avaient déjà signé Lissouba et le Premier ministre Kolélas.
vendredi 10 octobre
Les Cobras de Sassou Nguesso ont pris le contrôle de l'aéroport de Brazzaville et se sont emparés du palais présidentiel.
dimanche 12 octobre
Le Premier ministre congolais, Bernard Kolélas, accuse l'Angola d'une « agression inadmissible » contre le territoire congolais à partir de l'enclave angolaise de Cabinda. Une colonne de militaire angolais serait entrée au Congo, il y a quatre jours, et se serait scindée en deux groupes, l'un devant se diriger vers Dolisie, le chef-lieu de la région frontalière qui abrite une zone militaire, l'autre à Loudina, comportant un important centre d'entraînement militaire. Selon Kolélas, les Angolais voulaient soutenir l'ancien président congolais Sassou Nguesso, en lutte contre le président sortant, Pascal Lissouba. De son côté, l'Angola accuse le Congo d'avoir attaqué « par air et par terre » des détachements de l'armée et de la police angolaises au Cabinda.
lundi 13 octobre
Un obus a atteint l'ambassade de France à Brazzaville, blessant légèrement un gendarme français.
mardi 14 octobre
La radio et la télévision officielles ont cessé leurs émissions vers 19 heures. Des sources indépendantes évoquent la chute « probable » de Brazzaville, ce qu'affirment les cobras. Le matin, un MiG-21 des cobras a mené deux raids sur des quartiers sud de la capitale tenus par les partisans de Lissouba et Kolélas, faisant 20 morts parmi les militaires du camp de Makala.
nuit du mardi 14 au mercredi 15 octobre
Réuni d'urgence, le Conseil de sécurité de l'ONU a menacé d'imposer un embargo sur les ventes d'armes au Congo et soutenu le « déploiement possible » d'une force des Nations unies.
mercredi 15 octobre
Après Brazzaville, Pointe Noire est tombée entre les mains des miliciens cobras. Selon divers témoignages, les forces de Sassou Nguesso ont été épaulées par les troupes angolaises dans leur offensive sur Pointe Noire. Luanda a nié toute intrusion en territoire congolais, mais une partie des troupes parlaient portugais. Il n'y a guère eu de résistance. Le colonel commandant à Pointe-Noire a demandé à ses armes de déposer les armes. Par ailleurs, le calme est revenu à Brazzaville désertée de la plupart de ses 800 000 habitants. Surs de leur victoire, les partisans de Sassou Nguesso ont estimé que l'envoi à Brazzaville d'une force internationale d'interposition ne se justifiait plus. Selon des officiels de l'ONU, le président Lissouba et le Premier ministre Kolélas auraient quitté le pays.
jeudi 16 octobre
Pascal Lissouba affirme se trouver à Dolisie, dans le sud du Congo. A Brazzaville, un porte-parole des Forces démocratiques unies (FDU, soutenant Sassou Nguesso) a fait savoir qu'un gouvernement d'union nationale serait mis en place dans les prochains jours.
vendredi 17 octobre
L'armée française a évacué 59 ressortissants français et étrangers dans le sud du pays. Ils devraient rejoindre Libreville (Gabon). Dans la soirée, à Oyo, sa ville natale dans le nord, le général Sassou Nguesso a annoncé la mise en place prochaine d'un « gouvernement d'union nationale qui aura pour tâche la reconstruction du pays devenu un vaste champ de ruines ». Sans aller jusqu'à fixer des échéances, il a promis de « remettre en place le processus démocratique », avec « une période de transition au cours de laquelle nous allons devoir rebâtir l'Etat, refaire les institutions démocratiques, organiser des élections libres et transparentes ». Par ailleurs, trois Français sont détenus au commissariat central de Pointe-Noire, où les partisans de Sassou Nguesso les ont molesté en les accusant d'être des « mercenaires ».
samedi 18 octobre
Pascal Lissouba a trouvé refuge à Dolisie, où il a pris le commandement d'une poche de résistance. Il a fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de quitter le pays et qu'il préfère « mourir à Dolisie, en plein Congo, pour continuer de défendre la légalité constitutionnelle et la démocratie ». C'est ce qu'a rapporté, à Libreville (Gabon), Grégoire Lefouoba, le porte-parole de la délégation gouvernementale aux pourparlers de paix. Evoquant la situation militaire, ce porte-parole a soutenu avec force que « cinq régions sur dix ne sont pas aux mains de Sassou Nguesso, principalement dans le sud-ouest. Nous contrôlons encore toute l'économie et si Pointe-Noire est bien aux mains du rebelle, le reste de la région est demeuré loyaliste et fidèle au président Lissouba ».
dimanche 19 octobre
Pointe-Noire est relativement calme, mais toujours en proie aux règlements de compte entre milices rivales. Il y a des pillages en ville et les « cobras » font la chasse à ceux qui ont collaboré avec l'ancienne armée ainsi qu'avec l'administration de Lissouba. La France a décidé d'y renforcer la sécurité de son consulat général en envoyant une douzaine d'hommes chargés de sa protection. Ce sont surtout les étrangers vivant dans la région de Dolisie, le fief de Lissouba, qui sont sur le « qui-vive ». De jeunes miliciens des forces de l'ex-président qui ont fui Brazzaville veulent « en découdre avec les Français ».
lundi 20 octobre
En fin de matinée, l'armée française a évacué 19 étrangers, parmi lesquels 5 Français, de la région de Zanaga. Par ailleurs, la présence de Pascal Lissouba a été signalée au Burkina Faso et au Togo.
jeudi 23 octobre
Denis Sassou Nguesso est arrivé à Brazzaville, où il a été accueilli en libérateur par ses partisans. Son prédécesseur s'est enfui au Burkina Faso. Au cours de la conférence de presse, Sassou Nguesso a exclu l'organisation d'élections dans l'immédiat. Il a seulement expliqué qu'il préciserait « dans quelques jours » ses intentions concernant une nouvelle constitution. Le calme revenu, peu à peu les habitants de Brazzaville rentrent chez eux.
vendredi 24 octobre
Sassou Nguesso sait déjà qu'il peut compter sur le soutien de Mgr Kombo, ancien président du Conseil supérieur de la République. Celui-ci a affirmé sa disponibilité pour « contribuer à l'œuvre de pacification et de reconstruction du Congo ».
lundi 27 octobre
L'ambassadeur de France au Congo s'est rendu à Pointe-Noire pour aider au départ des Français qui souhaitent quitter le Congo. Plus d'un millier de Français résident dans cette ville. Trois Français, accusé d'être des « mercenaires », y sont toujours détenus avec huit autres étrangers.
mardi 28 octobre
Bernard Kolélas appelle les Congolais à rétablir « par tous les moyens » la démocratie à Brazzaville. Réfugié à Abidjan, il exhorte ses compatriotes et la communauté internationale à ne pas reconnaître le « régime dictatorial » de Sassou Nguesso puisqu'il représente, lui, « le seul gouvernement légal et légitime, nommé conformément à la Constitution ».
jeudi 30 octobre
Parce qu'ils sont soupçonnés par les partisans de Sassou Nguesso d'être « des mercenaires ou des trafiquants d'armes », trois des Français réfugiés au consulat de Pointe-Noire « devront vraisemblablement s'expliquer auprès des nouvelles autorités ».
dimanche 2 novembre
Denis Sassou Nguesso a formé un « gouvernement d'union nationale » de 32 membres, parmi lesquels ses proches tiennent les postes clés. Cette équipe est chargée de gérer une période de transition, dont la durée et les modalités seront déterminées lors d'un forum sur l'unité et la démocratie qui sera convoqué ultérieurement.
nuit du lundi 3 au mardi 4 novembre
Pascal Lissouba, qui avait trouvé asile au Burkina-Faso, a quitté Ouagadougou pour les Etats-Unis. Il dispose d'un visa d'un an.
mercredi 5 novembre
Pascal Lissouba affirme que son pays est devenu « un abattoir » dirigé par « un boucher » et demande aux Etats-Unis de le soutenir pour restaurer la démocratie. Témoignant devant la commission des Affaires étrangères de la chambre des Représentants, à Washington, il a estimé que « l'avenir de la démocratie est en jeu en Afrique, particulièrement sur le sol congolais ».
du vendredi 7 au samedi 8 novembre
Trois Français, arrêtés à Pointe-Noire après la prise de la ville par les forces du nouveau président et accusés de trafic d'armes au profit de Lissouba, ont été libérés. Quatre autres Français également accusés de trafic d'armes, qui avaient trouvé refuge au consulat de France, sont eux aussi libres de leurs mouvements après s'être « expliqués sur leurs activités ».
lundi 17 novembre
Les autorités ont lancé un nouvel appel à l'aide internationale pour reconstruire Brazzaville. L'enjeu est de permettre le retour des 40 000 Brazzavillois qui s'étaient réfugiés à Kinshasa (ex-Zaïre) et d'assurer la réinsertion sociale de 700 000 déplacés.
mercredi 26 novembre
Pascal Lissouba attaque les dirigeants d'Elf en justice. Il accuse la société pétrolière française de « complicité » avec son rival Denis Sassou Nguesso. La plainte contre Elf parle de « complicité de destructions volontaires en bandes organisées, actes de terrorisme, complicité d'homicides volontaires, complicité de meurtres et assassinats, association de malfaiteurs ». Pascal Lissouba s'expliquera à ce sujet le 28 novembre, en Suisse, « afin de ne pas embarrasser les autorités françaises ».
dimanche 30 novembre
Un Français, Jean-Luc Noslier, a été arrêté à Pointe-Noire. Il est détenu au secret à la prison de cette ville. Le consul de France n'a pas été autorisé à lui rendre visite. Les nouvelles autorités congolaises reprochent à Noslier ses activités auprès du colonel da Costa, homme de confiance de Lissouba. La compagne congolaise du Français a été arrêtée en même temps que lui.
mardi 9 décembre
Le gouvernement a lancé les travaux préparatoires du forum sur l'unité et la réconciliation nationale, qui devrait se dérouler du 5 au 11 janvier, à Brazzaville. Pendant une semaine, un comité de cent membres va préparer les documents de base. Ce forum a pour but de fixer la durée, les modalités et le contenu de la période de transition.
mercredi 10 décembre
Le consul de France à Pointe-Noire a pu rendre visite au Français détenu dans la prison de cette ville depuis le 30 novembre. L'avocate du prisonnier estime que « sa vie est en danger », car il est sujet à des crises de paludisme. Elle juge infondées les accusations d'espionnage portées contre son client. Celui-ci, assure-t-elle, est un modeste ouvrier maçon, à qui les nouvelles autorités feraient payer le fait d'avoir travaillé pour l'un des proches de l'ancien président Lissouba.
dimanche 14 décembre
Hervé Bolot (52 ans) a été nommé ambassadeur de France au Congo en remplacement de Raymond Césaire, dont l'appréciation de la crise congolaise, en juin, avait été discutée.
lundi 15 décembre
Le président Sassou Nguesso est arrivée en France dans la soirée, accompagné de plusieurs ministres.
mardi 16 décembre
Sassou Nguesso a rencontré à Paris le Premier ministre français Lionel Jospin et Charles Josselin, secrétaire d'Etat à la Coopération. Il devait aussi rencontrer les dirigeants d'Elf, premier investisseur étranger au Congo, dont la présence n'a jamais cessé d'interférer avec les évolutions politiques.
mercredi 17 décembre
Après s'être entretenu, à Paris, avec le Premier ministre français Lionel Jospin, Sassou Nguesso a annoncé la tenue d'élections au Congo, « le plus tôt possible », et le prochain retour des soldats angolais chez eux.
1998
jeudi 1er janvier
Dans son message du Nouvel An, le général Sassou Nguesso a refusé de pardonner à son prédécesseur. Le gouvernement de Brazzaville s'apprête à inculper Pascal Lissouba et son ancien Premier ministre, Bernard Kolélas.
lundi 5 janvier
Denis Sassou Nguesso va engager des poursuites judiciaires contre les responsables du régime déchu. Il l'a annoncé en inaugurant un forum sur l'unité et la réconciliation nationale.
lundi 12 janvier
A Brazzaville, le forum sur l'unité et la réconciliation nationale au Congo a fixé à « trois ans flexibles » la période transition. En clair, il y aura des élections dès que le nouveau pouvoir jugera le moment propice. Illustration de l'Etat du pays : les documents officiels dérobés pendant les pillages (contrats pétroliers, papier à en-tête de la police, documents bancaires...) servent à emballer la viande dans les boucheries de Kinshasa, de l'autre côté du fleuve.
samedi 24 janvier
Dans les décombres de Brazzaville, les membres de la Croix-Rouge gantés, masqués, et chaussés de botte, sous la coordination de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ont commencé à exhumer les corps en décomposition des victimes de la guerre civile qui a ravagé le pays de juin à octobre. Impossible de dresser un bilan exact : entre 10 000 et 12 000 morts selon le nouveau pouvoir, entre 4 000 et 5 000 selon les organisations non gouvernementales. Une opération d'assainissement plutôt qu'un bilan, indispensable pour éviter tout risque d'épidémie. Les autorités demandent à ceux qui ont participé à plusieurs enterrements de jouer les « guides funèbres ».
dimanche 25 janvier
Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés a suspendu le rapatriement volontaire des réfugiés rwandais établis au Congo-Brazzaville, « faute de demandes ». Ils refusent de rentrer chez eux « parce qu'il n'y a pas, au Rwanda, de justice équitable », a expliqué un responsable de l'aide humanitaire européenne. Ces 12 000 réfugiés hutus voudraient que le gouvernement congolais leur accorde des terres qu'ils pourraient cultiver.
jeudi 13 août
Brazzaville est privée d’électricité. Le courant qui alimente la capitale congolaise provient de la centrale hydroélectrique d’Inga, dans l’ex-Zaïre, or ce pays est proie à la guerre civile et la centrale vient de tomber aux mains des rebelles.
samedi 15 août
Devant la progression des rebelles dans l’ex-Zaïre, les étrangers ont commencé à quitter la capitale Kinshasa dans l’après-midi. 300 d’entre eux (sur 700) ont gagné un embarcadère du fleuve Congo pour rejoindre, sur des barges, Brazzaville sur l’autre rive. Cette opération de transfert fluviale est organisée par la France, en accord avec les autorités de la RDC. L’évacuation a été suspendue dans la soirée, en raison de la fermeture de la frontière entre Kinshasa et Brazzaville, close habituellement à la tombée de la nuit.
lundi 17 août
Alors que 250 parachutistes français sont toujours « prêts à prendre en charge 800 personnes » en provenance de l’ex-Zaïre, cinquante commandos britanniques ont aussi débarqué à Brazzaville pour assurer la fuite des étrangers de Kinshasa.
mercredi 19 août
Un hélicoptère français Puma en mission à Brazzaville a été touché, dans la soirée, par un tir d’arme légère, au cours d’un « vol d’entraînement » au milieu du fleuve Congo.
en septembre
Un nouveau conflit armé a commencé en Congo après une attaque contre les localités de Kibossiet de Homatsetse, à plus de 75 kilomètres au sud de Brazzaville, attribuée aux « ninjas » de Bernard Kolélas, exilé à Washington. Cette attaque a fait une dizaine de morts, dont le sous-préfet, sa femme et le chef du village.
samedi 14 novembre
Six membres du comité de médiation du Conseil œcuménique des Eglises ont été tués, pendant leur mission, dans la paroisse Saint-Martyrs de la ville de Mindouli, pourtant contrôlée par l’armée.
dimanche 15 novembre
Trente-trois personnes ont trouvé la mort à l’issue d’une mission de rétablissement de la paix dans le sud-ouest. Les « Ninjas », miliciens fidèles à Bernard Kolélas, un opposant au régime du président Sassou Nguesso, ont ouvert les hostilités en abattant treize participants au comité de médiation.
jeudi 26 novembre
Ouverture à Paris du 20e sommet franco-africain. 49 pays y participent et, parmi eux, pour la première fois, les pays anglophones. Parmi les chefs d’Etat présents : Laurent-Désiré Kabila (ex-Zaïre), Hosni Moubarak (Egypte), Benjamin William Mkapa (Tanzanie), Denis Sassou Nguesso (Congo Brazzaville), ceux du Rwanda et de l’Ouganda, etc.
vendredi 11 décembre
L’armée régulière a bouclé toutes les voies d’accès à la région du Pool, principalement celles qui donnent sur l’ex-Zaïre, suspectée par Brazzaville de servir de base arrière aux miliciens de Bernard Kolélas. Les milliers de personnes réfugiées dans les forêts de cette région depuis plusieurs mois sont directement menacées par les combats et la famine. Par ailleurs, les « cocoyes » et les « Mambas de guerre », milices armées de Pascal Lissouba, n’ont guère rencontré de résistance en s’emparant de Nkayi, chef-lieu de la région de la Bouenza, à plus de 250 kilomètres au sud-ouest de Brazzaville. Les miliciens ont alors donné la chasse aux personnes venues du nord du pays et à ceux qui avaient la réputation de soutenir le pouvoir.
du jeudi 17 au vendredi 18 décembre
Les « ninjas » de Kolélas ont pris le contrôle des quartiers sud de Brazzaville : Bakongo et Makélékélé, fiefs traditionnels de l’ancien Premier ministre, sans rencontrer une grande résistance. Ils ont détruit une centrale électrique, plongeant du même coup toute la capitale dans l’obscurité. Les soldats gouvernementaux, au lieu de s’opposer aux miliciens rebelles, se sont mis à piller et à violenter la population. Des milliers d’habitants de Brazzaville ont pris la fuite et des enfants se sont noyés en tentant de traverser le fleuve Congo.
samedi 19 décembre
Des combats ont opposé les « Cobras », appuyés par l’armée angolaise, à des « ninjas » dans les quartiers sud de Brazzaville. Dans la soirée, les premiers affirmaient avoir repris le contrôle de l’ensemble de la capitale. Les miliciens fidèles à Sassou Nguesso et la police traquent les Ninjas qui tentent de fuir. L’armée aurait fait plusieurs prisonniers parmi lesquels des guérilleros du Front de libération du Cabinda, l’enclave angolaise. Bilan de ces violences : des dizaines de morts.
dimanche 20 décembre
A Brazzaville, toujours privée d’eau et d’électricité, les habitants tentent de retrouver une vie à peu près normale. Appuyée par les troupes angolaises, l’armée congolaise a bouclé la région du Pool avec pour mission d'y « rétablir l’ordre ». Les Ninjas survivants se sont retirés au-delà du pont de Djoué, où ils ont constitué quelques poches de résistance. Des organisations non gouvernementales font état de « la situation humanitaire horrible » des populations civiles contraintes d’abandonner leurs villages et de se réfugier dans les forêts. Un premier bilan provisoire des derniers combats fait état de près de 400 morts du côté des Ninjas et d’une dizaine parmi la force publique et ses auxiliaires.
lundi 21 décembre
Des cortèges de personnes ont pillé les quartiers sud de Brazzaville. La Force publique n’a pas réagi. « Ce sont des volontaires qui nous ont aidés à chasser l’ennemi », tente de justifier un officier pour qui « ces jeunes se font payer pour services rendus à l’Etat ».
mercredi 23 décembre
Les quartiers de Makélélé et de Bacongo, vidées de leurs habitants, sont toujours la proie des pillards - les miliciens incontrôlables du président Sassou Nguesso - qui ont même emporté les jouets achetés pour le Noël des enfants. Le long des principales artères, on peut voir des cadavres en putréfaction, ce qui fait maintenant craindre des épidémies. A Brazzaville, l’eau et l’électricité sont revenues. Des unités spéciales de la police ont commencé le désarmement des miliciens Cobras. Par ailleurs, l’armée angolaise, qui stationne au Congo depuis la guerre de 1997, est intervenue pour faire cesser les pillages.
dimanche 27 décembre
La force publique, renforcée de « cobras » ont repris le contrôle de Nkayi, prise par les partisans de Lissouba 16 jours plus tôt. Ces derniers se sont repliés sur la localité de Mandigou, à une cinquantaine de kilomètres au nord est, et sur Bouansa, un peu plus loin.
mercredi 30 décembre
L’armée régulière a engagé des blindés contre les Ninjas à une vingtaine de kilomètres de Brazzaville. La tournure prise par les événements au Congo a conduit la France à déconseiller à ses ressortissants de se rendre dans le pays « jusqu’à nouvel ordre ».
jeudi 31 décembre
Le président Sassou Nguesso a annoncé une prochaine restructuration de la force publique (armée, police, gendarmerie), pour en faire une « véritable force républicaine (…) débarrassée de la culture du pillage.
1999
vendredi 1er janvier
Selon le président Sassou Nguesso, les combats qui font toujours rage entre l’armée et les Ninjas ont fait « plusieurs centaines de morts ». L’armée, qui a concentré des forces à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de la Brazzaville, se prépare à une vaste offensive contre les miliciens de Kolélas qui se sont réfugiés dans les collines. Aucune date n’a cependant été fixée pour cette opération, compliquée par le fait que les Ninjas ont pris des civils en otages pour se protéger. Par ailleurs, les partisans de Lissouba, qui contrôlent la ville de Bouansa, où se trouve le Centre de connexion et de distribution électrique, ont pu priver toute la partie sud du Congo d’électricité.
samedi 2 janvier
Air France a repris dans la soirée ses vols réguliers à destination de Brazzaville.
dimanche 3 janvier
Alors que les opérations se poursuivent dans le Pool, de nombreux témoignages se multiplient pour décrire une violence « sauvage » déployée notamment contre l’ethnie lari, qui « prend l’allure d’un « ethnicide ».
lundi 4 janvier
Le corps d’un expatrié français de 27 ans, Thierry Teissedre, a été retrouvé dans les locaux de la société sucrière qui l’employait, à Nkayi, à 200 kilomètres à l’ouest de Brazzaville. Il aurait été assassiné, fin décembre, par des miliciens rebelles.
mardi 5 janvier
L’artillerie congolaise a repris ses bombardements au sud-ouest de Brazzaville contre les miliciens ninjas dans le Pool, notamment aux alentours de Linzolo. Plusieurs dizaines de ninjas ont été tués par l’armée congolaise, appuyée par des soldats angolais.
jeudi 14 janvier
La mairie de Brazzaville estime « l’opération de ramassage [des cadavres] presque achevée » par les services de la protection civile. Environ 400 cadavres ont été découverts dans les quartiers sud de Brazzaville, après les combats de décembre. On estime que 50 000 habitants de ces quartiers ont trouvé refuge dans ceux du nord de la capitale.
jeudi 21 janvier
Les autorités gouvernementales ont forcé l’expulsion des carmélites, de spiritains, des frères de Saint-Gabriel et des élèves du petit séminaire de Kinsundi, au sud de Brazzaville. Des accusations ont été lancées contre l’Eglise. Par ailleurs, malgré un signe de bonne volonté du colonel rebelle Paul Mouleri, porte-parole d’un mouvement populaire pour la libération du Congo, les forces gouvernementales ont attaqué la ville de Madingou, « massacrant des populations civiles ».
samedi 23 janvier
Des tirs sporadiques d’armes lourdes ont été entendus dans la matinée depuis Brazzaville. Dans cette zone située à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, près de Linzolo, l’armée affronte des miliciens ninjas.
lundi 25 janvier
Une trentaine d’hommes armés, des « Cocoyes », partisans du président déchu Lissouba, s’est introduite jusqu’au centre-ville de Dolisie, la grande ville congolaise à mi-chemin entre Brazzaville et Pointe-Noire (90 000 habitants), attaquant également la gare et l’aéroport, avant d’être repoussés après plusieurs heures de combat par l’armée congolaise soutenue par des éléments angolais et rwandais.
mardi 26 janvier
Les combats entre les miliciens de Lissouba et forces gouvernementales ont repris à Dolisie. La population a fui la ville.
dimanche 28 février
Eliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations de football 2000 : à Pointe-Noire, le Congo-Brazzaville a battu la Côte-d’Ivoire un but à zéro.
jeudi 1er avril
La France finance entièrement une opération d’aide au retour des 200 000 civils qui avaient fui les combats dans les quartiers de Bacongo et Makélé-Kélé, à Brazzaville, en décembre. Des dizaines de jeunes ont commencé à nettoyer ces quartiers. L’opération devrait durer un mois.
dimanche 11 avril
Qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de football : à Abidjan, la Côte-d’Ivoire a battu le Congo-Brazzaville deux buts à zéro.
samedi 17 avril
Sept enfants d’une école primaire de Brazzaville ont été tués et treize autres gravement blessés par l’explosion d’une grenade avec laquelle ils jouaient dans la cour de récréation.
mercredi 5 mai
L’armée gouvernementale a pris le contrôle de Mbandza-Ndounga, principale base des miliciens rebelles Ninjas établie à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, ainsi que la ville de Kinkala, chef-lieu de la région du Pool.
dimanche 9 mai
Des accrochages entre les miliciens Ninjas et l’armée auraient fait plusieurs dizaines de morts dans les rangs des rebelles. Les miliciens de Kolélas ont lancé une importante offensive contre le centre d’instruction des recrues de l’armée situé à Bilolo, à 20 kilomètres au nord de Brazzaville. L’armée a stoppé les assaillants aux abords de la capitale en usant d’armes lourdes. De source militaire, plusieurs civils auraient également été tués.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 juin
Trois Européens - un Français, un Italien et un Croate - détenus à Brazzaville depuis deux mois sur l’accusation de « complot » en vue d’assassiner le président Sassou Nguesso, se sont évadés et réfugiés à l’ambassade de France.
jeudi 17 juin
Dans un rapport diffusé à Paris, la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme dénonce le régime de terreur qui règne depuis quelques mois au Congo-Brazzaville.
samedi 31 juillet
Le gouvernement a levé le blocus de la périphérie sud de Brazzaville.
mercredi 4 août
Des dizaines de Congolais qui avaient fui les quartiers sud de Brazzaville, théâtre des combats entre les troupes gouvernementales et les miliciens ninjas, commencent à retourner chez eux depuis la levée du blocus de la périphérie sud. Les habitants découvrent des quartiers complètement pillés et de nombreuses maisons endommagées.
mercredi 11 août
Des réfugiés du Congo-Brazzaville déferlent sur le Gabon voisin, fuyant la guerre civile qui a débuté en juin 1997. Selon le HCR, il y aurait déjà sur le territoire gabonais 25 000 réfugiés, mais entre 9 et 13 000 autres seraient en train d’arriver à la frontière. La région d’accueil, la Nyanga, est très peu peuplée et manque totalement d’infrastructures.
lundi 20 septembre
Déchu en 1997 par son rival et successeur Denis Sassou Nguesso, l’ancien président du Congo Pascal Lissouba s’est déclaré prêt à engager des discussions avec le régime en place. Il souhaite le déploiement dans son pays d’une « force africaine de maintien de la paix et de sécurisation ». Ceci pour « libérer le Congo de la barbarie ».
jeudi 9 décembre
Quatre Européens jugés à Brazzaville pour « complot contre le chef de l’Etat » ont été condamnés à des peines de deux à sept ans de prison ferme. Parmi eux, deux Français, arrêtés en mars dernier peu après leur arrivée au Congo. Ils ont affirmé avoir été contactés à Paris pour venir former de jeunes Congolais aux « techniques de sécurité » à l’académie militaire de Brazzaville. En juin, ils s’étaient évadés pour se réfugier à l’ambassade de France qui les avait ensuite remis aux autorités congolaises. Leurs défenseurs parlent de « procès politique » sur un dossier vide. Aucun des principaux témoins n’a été entendu par la cour, pas plus ceux de l’accusation que ceux de la défense.
dimanche 12 décembre
Finale du championnat du monde de handball féminin : à Lillehammer, la Norvège a battu la France 25 à 24, après deux prolongations. Le Congo est 22e sur 24.
2000
2001
dimanche 14 janvier
A Monrovia, les footballeurs libériens ont battu le Congo cinq buts à un.
mardi 27 mars
Le prix du tantale atteint 350 dollars le kilo, contre 75 dollars il y a un an. Ce minerai est devenu stratégique pour la haute technologie.
mardi 16 octobre
Démission de l’évêque de Nkayi, Mgr Bernard Nsayi, 58 ans. Le prêtre Daniel Mizonzo (48 ans) est aussitôt nommé pour lui succéder.
vendredi 28 décembre
A Brazzaville, l’ancien président congolais Pascal Lissouba a été condamné par contumace à 30 ans de travaux forcés pour haute trahison et détournement de fonds.
2002
jeudi 7 février
A l’issue d’une longue agonie, la compagnie Air Afrique, créée en 1961 par onze Etats africains francophones, est déclarée en faillite.
dimanche 10 mars
Election présidentielle.
samedi 27 avril
La compagnie Air Afrique est mise en liquidation.
mardi 9 juillet
Créée en 1963, l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) est dissoute et remplacée par l’Union africaine.
dimanche 25 août
Suite à une attaque de miliciens ninjas, un train de marchandises a déraillé près de la gare de Loulombo, sur la ligne Congo-Océan. Une trentaine de personnes ont été blessées. Le trafic est interrompu.
2003
mercredi 19 février
A Genève, l’OMS annonce qu’une épidémie de fièvre Ebola a déjà fait 67 morts dans la république du Congo.
lundi 10 mars
L’épidémie de fièvre Ebola a fait 100 morts depuis janvier dans la région de la Cuvette-Ouest.
2004
jeudi 1er avril
Jean-François N’Dengue, chef de la police congolaise, est interpellé et mis en examen à Paris pour « crimes contre l’humanité » pour la disparition, en 1999, de 350 réfugiés congolais.
samedi 3 avril
Jean-François N’Dengue est remis en liberté.
2005
vendredi 7 janvier
Remaniement ministériel. Jusque ministre des Transports et des Privatisations, Isidore Mvouba devient Premier ministre.
vendredi 11 février
Ouverture à Libreville (Gabon) du sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) avec la participation du secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, le Sénégalais Abdou Diouf. Les six Etats membres ont notamment évoqué la situation au Togo, suite à la mort du président Eyadema.
mercredi 13 avril
Dans son rapport Afrique, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture indique que pour différentes raisons (climat, violences et guerres, etc.), 23 pays africains, dont le Congo-Brazzaville, auront un besoin d’aide alimentaire dans les prochains mois.
mercredi 17 août
La Cour criminelle de Brazzaville a acquitté les 15 accusés de crimes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans l'affaire dite des « disparus du Beach » en mai 1999. L’État congolais est condamné à indemniser les familles de 86 disparus.
vendredi 30 septembre
Les deux coalitions des partis de l’opposition, la Coordination de l'opposition pour une alternance démocratique (Code A) et la Convention de la démocratie et le salut (Codesa), ont annoncé qu’elles vont boycotter les élections présidentielles du 2 octobre. Estimant que la Commission nationale d'organisation des élections (Conel), constituée par des membres nommés par décret présidentiel, ne peut garantir un « scrutin libre et transparent », l’opposition a décidé de na pas présenter de candidats pour ne pas servir d’« alibi démocratique » au président Sassou-Nguesso.
vendredi 25 novembre
L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la loi amnistiant Bernard Kolélas, l’ancien Premier ministre (1997) condamné par contumace pour crime de guerre en mai 2000. Il vit en exil depuis 1997.
2006
mercredi 4 janvier
Les chefs d’Etat de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) se réunissent à N’Djaména pour discuter du conflit opposant le Tchad au Soudan.
mardi 24 janvier
Sommet de l’Union africaine à Khartoum : le président congolais Denis Sassou-Nguesso devient président de l’organisation.
jeudi 16 mars
Libreville (Gabon) accueille le septième sommet de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), qui rassemble le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.
mercredi 22 mars
Lancement à Brazzaville, à l’initiative du Bureau international du travail, d’un « projet de prévention et de réinsertion de 5 000 anciens enfants soldats » de République démocratique du Congo (Congo-Kinshasa). Le but est de réinsérer économiquement ces enfants, tout en les sensibilisant à l’éducation à la santé et la lutte contre le Sida et les toxicomanies.
mardi 11 avril
Lancement à Brazzaville de de l'initiative d'accélération de la prévention, du traitement et des soins du sida : le Premier ministre Isidore Mvouba annonce que le gouvernement souhaite accorder la gratuité du test de dépistage du VIH et du traitement antirétroviral dans les hôpitaux publics.
dimanche 10 septembre
Envoyé comme médiateur dans la crise ivoirienne en tant que président en exercice de l’Union africaine, le Congolais Denis Sassou Nguesso a commencé à Abidjan à rencontrer les principaux dirigeants politiques de la Côte-d’Ivoire.
mardi 12 septembre
Denis Sassou Nguesso a quitté Abidjan en reconnaissant l’échec de sa mission de médiation.
dimanche 24 septembre
Les Forces nouvelles de Côte-d’Ivoire ont demandé au Congolais Denis Sassou Nguesso de nommer, en tant que président de l’UA, un nouveau médiateur à la place du président sud-africain Thabo Mbeki, accusé de partialité.
lundi 4 décembre
Déplorant que « la situation au Darfour soudanais rejaillisse toujours de manière négative sur le Tchad et la Centrafrique », le président congolais et président en exercice de l’Union africaine, Denis Sassou Nguesso, condamne les rébellions militaires en cours dans ces deux pays.
dans l'année
La dépouille de Pierre Savorgnan de Brazza est transférée d’Alger vers Brazzaville à la demande des autorités congolaises qui souhaitent rendre hommage au fondateur de la capitale.
2007
samedi 28 avril
Deux mois après son investiture, le gouvernement du Premier ministre congolais Antoine Gizenga vient de prendre ses premières mesures significatives en suspendant les dirigeants de deux entreprises publiques chargées de la distribution d'eau et d'électricité.
en avril
Le Pasteur Ntumi a signé un accord avec le gouvernement : en échange d’un poste de vice-ministre, il accepte que les 5 000 combattants de sa milice des « ninjas » soient désarmés.
mardi 19 juin
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après une plainte pour « recel » d'associations françaises accusant les chefs d'Etat africains Omar Bongo (Gabon) et Denis Sassou Nguesso (Congo) de posséder en France des biens financés par de l'argent public détourné.
dimanche 24 juin
Elections législatives, organisées de façon chaotique.
dimanche 5 août
Second tour des élections législatives : retards et dysfonctionnements.
jeudi 9 août
Proclamation dans la soirée des résultats du second tour des élections législatives : le Parti congolais du Travail (PCT), formation du président Denis Sassou Nguesso, et ses alliés ont obtenu la majorité absolue à l'Assemblée nationale ; le PCT obtient 52 sièges et la dizaine de partis qui lui sont alliés en remportent en tout 72, sur les 137 que compte l'Assemblée. En tête parmi ces partis alliés, le Mouvement congolais pour la Démocratie et le Développement intégral (MCDDI) de Bernard Kolélas, ancien opposant au président Sassou rallié depuis son retour d'exil fin 2005, récolte 12 sièges. L'opposition n'emporte que 11 sièges, dont 10 à l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) de l'ex-président Pascal Lissouba. Deux sièges ne sont pas attribués, le second tour n'ayant pu se dérouler le 5 août dans deux circonscriptions du pays en raison de leur enclavement.
jeudi 25 octobre
Le ministre congolais des Affaires étrangères, Basile Ikouébé, et le ministre français de l'Immigration, Brice Hortefeux, ont signé à Brazzaville un « accord de gestion concertée des flux migratoires et de codéveloppement » entre le Congo et la France.
lundi 19 novembre
L'Afrique centrale est en passe de se doter d'une force de paix multinationale régionale, qui rassemble des éléments de onze pays de la région, rapporte la presse congolaise. Cette force, baptisée FOMAC (Force multinationale de l'Afrique centrale), a été mise sur pied dans le cadre de la CEEAC (qui regroupe, l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo (Brazzaville), la RDC, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Rwanda, Sao Tomé et Principe et le Tchad).
2008
lundi 18 février
La population des éléphants dans la forêt congolaise a triplé depuis 1980, passant de 10 800 têtes à plus de 30 000, selon une estimation du ministre de l'Economie forestière Henri Djombo.
lundi 10 mars
Un sommet des chefs d'Etat des dix pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), spécifiquement consacré à la situation au Tchad, s'est ouvert à Kinshasa.
mercredi 22 octobre
Le prélat congolais Ernest Kombo est décédé à Paris, à l’hôpital du Val-de-Grâce, après une longue maladie. Agé de 67 ans, il était évêque d’Owando depuis 1990.
2009
mardi 15 septembre
Isidore Mvouba n’est plus Premier ministre. Dans le nouveau gouvernement, il occupe la fonction de ministre du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé.
vendredi 13 novembre
Décès à Courbevoie, près de Paris, de l’ancien Premier ministre (1997) Bernard Kolélas, à l’âge de 76 ans. Condamné par contumace pour crime de guerre en mai 2000, il avait été amnistié en 2005.
Le Congo-Brazzaville de 1990 à 2009 |