1950
de mars à avril
Les autorités françaises d’Algérie démantèlent l’Organisation spéciale (OS), bras armé clandestin du MTLD.
1951
vendredi 9 mars
Démission de Marcel-Edmond Naegelen, gouverneur général d’Algérie.
jeudi 12 avril
Roger Léonard devient gouverneur général de l’Algérie.
mardi 1er mai
Manifestation à Paris du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), organisation nationaliste algérienne.
dimanche 5 août
Front Algérien pour la Défense et le Respect des Libertés avec PPA-MTLD, l'UDMA, les Oulémas et le Parti communiste algérien (PCA).
mercredi 12 septembre
Un DC-3 de la compagnie française STAAP (Alpes-Provence) qui assurait la liaison entre Perpignan et Oran a disparu en Méditerranée, près des Baléares, alors que les conditions météo étaient très mauvaises. Il n’y a aucun survivant parmi les trente-neuf occupants de l’appareil.
jeudi 6 décembre
Ancien résistant engagé dans la lutte anticoloniale, le journaliste Claude Bourdet publie dans L’Observateur un article intitulé « Y a-t-il une Gestapo en Algérie ? ».
1952
jeudi 24 janvier
Soudaines et violentes chutes de neige en Algérie.
mercredi 14 mai
Lors d’un discours donné à Orléansville [Chlef] par Messali Hadj, chef du MTLD, les forces de l’ordre tirent sur la foule, faisant deux morts de nombreux blessés. Dans la soirée, Messali Hadj est arrêté et déporté en France (il sera placé en résidence surveillée à Niort).
en juillet
Oran dispose de l’eau courante.
dans l’année
Ben Bella s'installe au Caire où il rencontre Nasser.
1953
lundi 23 mars
Création de la compagnie Air Algérie, de la fusion de la Compagnie générale de Transports Aériens avec la Compagnie Air Transport.
du mercredi 1er au lundi 6 avril
Deuxième congrès du PPA-MLTD.
vendredi 26 juin
Le nageur français Gilbert Bozon a battu à Alger le record du monde du 200 m dos en 2 min 18 s 3.
mardi 14 juillet
Manifestation du MTLD à Paris et défilé de 2 000 Nord-Africains. Des incidents avec la police éclatent place de la Nation : sept morts, dont six Algériens, et 126 blessés.
dans l’année
Oran compte 119 000 musulmans et 173 000 Européens. 282 musulmans sont scolarisés dans l’enseignement secondaire, pour 5 836 Européens.
1954
en janvier
Deux tendances se détachent au sein du PPA-MTLD : Comité central et Messali Hadj (majoritaires).
mercredi 3 février
Arrivée à Alger du nouvel archevêque de la ville, Mgr Léon-Etienne Duval.
en mars
Troisième tendance : le Comité révolutionnaire pour l'Unité et l'Action (CRUA), composée de membres du Comité central et d'anciens de l'OS.
jeudi 3 juin
Direction collégiale du CRUA des « six » présidée par Mohamed Boudiaf.
dimanche 25 juillet
Réunion du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA) dans une maison du Clos Salambier, un quartier populaire d’Alger : les 22 participants se prononcent « pour la révolution illimitée jusqu'à l'indépendance totale ».
nuit du mercredi 8 au jeudi 9 septembre
Dans le nord de l’Algérie, un tremblement de terre de magnitude 6,7 a frappé à 2 h 43 la région d’Orléansville [aujourd'hui Ech-Cheliff] : au moins 1 243 morts et environ 5 000 blessés.
dimanche 19 septembre
Le titre vacant de champion du monde des poids coqs est revenu à un boxeur français, Robert Cohen (issu d’une famille juive de Bône [Annaba]). Il a battu aux points à Bangkok le Thaïlandais Chamroen Songkitrat.
vendredi 1er octobre
Fondation du Front de libération national (FLN).
dimanche 10 octobre
Les « six » du CRUA font le bilan de leur action et fixent au 1er novembre 1954 la date du déclenchement de l'insurrection.
mardi 19 octobre
A Alger, le ministre de l’Intérieur François Mitterrand annonce un programme de réformes qu’il justifie par la glorification de la France coloniale, qui « règne sur l’étendue la plus vaste du monde après celle qui va de Leningrad à Vladivostok ».
du dimanche 31 octobre au lundi 1er novembre
Début de la guerre d'Algérie à l’occasion de la « Toussaint rouge » : 70 attentats (nombreux ratés) font sept morts.
lundi 1er novembre
Un commando de fellaghas algériens de l’ALN, conduits par Bachir Chihani, tend une embuscade dans les gorges de Tighanimine (montagne des Aurès), au lieu-dit Taghit Nath Bou Slimane, à un autocar qui se rendait à Arris. Deux passagers sont tués : le caïd de M’Chouneche (Hadj Saddok) et l’instituteur Guy Monnerot (son épouse a été blessée).
mardi 2 novembre
Alors que Mendès France ordonne de tripler les effectifs de soldats et de policiers déployés en Algérie, un communiqué du ministère de l’Intérieur affirme que « le calme le plus complet règne dans l’ensemble du territoire ».
vendredi 5 novembre
Dissolution en Algérie du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, le MTLD. Ce parti modéré créé en 1946 par Messali Hadj était l’une des seules expressions autorisées des aspirations nationalistes. Par ailleurs, devant la commission de l’Intérieur à l’Assemblée française, le ministre François Mitterrand déclare que l’action des fellaghas « ne permet pas de concevoir, en quelque matière que ce soit, une négociation ».
lundi 8 novembre
Bataille de Ghar Boudjelida à El Gaada (Oranie).
Le Parti communiste français se prononce pour la reconnaissance des droits du peuple algérien, mais contre la lutte armée.
vendredi 12 novembre
Le président du Conseil, Pierre Mendes-France, déclare « l'Algérie, c'est la France », « On ne transige pas lorsqu'il s'agit de défendre l'intégrité de la République ». Le gouvernement mènera en Algérie « une répression sans faiblesse car elle est sans injustice »
.
lundi 29 novembre
Grine Belkacem meurt dans l'Aurès.
mercredi 22 décembre
En Algérie, les forces de l’ordre arrêtent cent cinquante militants du PPA-MTLD.
en décembre
Messali Hadj fonde le MNA (Mouvement national algérien).
dans l’année
L’Algérie compte environ 9,5 millions d’habitants, dont un « Français » pour neuf « Français musulmans ».
1955
mercredi 5 janvier
En Conseil des ministres, François Mitterrand propose la mise en œuvre en Algérie du statut de 1947 qui élargit le droit de vote des musulmans et leur donne un plus large accès à la gestion des affaires locales.
dimanche 9 janvier
Le Conseil des ministres approuve les projets de réformes en Algérie, notamment l’élargissement du droit de vote aux musulmans.
mercredi 12 janvier
Le ministre de l’Intérieur François Mitterrand crée en Algérie les Groupes mobiles de protection rurale (GMPR, qui deviendront le Groupe mobile de sécurité). Chargés de protéger édifices publics et marchés, ces supplétifs musulmans dépendent directement des préfets, sous-préfets et maires.
jeudi 13 janvier
Reprenant un propos qu’il avait déjà tenu en 1951, le journaliste Claude Bourdet, ancien résistant engagé dans la lutte anticoloniale, publie dans France Observateur un article intitulé « Votre Gestapo d’Algérie ».
lundi 17 janvier
Alerté par des chrétiens et des musulmans sur des cas de « torture tant physique que psychique », Mgr Duval, archevêque d’Alger, prend position officiellement dans un communiqué lu dans les églises et chapelles de son diocèse, repris dans nombre de journaux.
mardi 18 janvier
Didouche Mourad, responsable du maquis Nord-Constantinois, est tué au cours d'un engagement avec l’armée française.
mercredi 19 janvier
Début de l’opération « Véronique ». Son objectif est d’éradiquer l’insurrection dans les Aurès par un ratissage de la région.
mercredi 26 janvier
Jacques Soustelle est nommé gouverneur général de l'Algérie. Il succède à Roger Léonard.
en février
Arrestation de Rabah Bitat, responsable de l'Algérois.
jeudi 31 mars
L'état d'urgence est déclaré en Kabylie et dans les Aurès.
samedi 2 ou dimanche 3 avril
Proclamation de l’état de siège en Algérie et établissement de la censure.
samedi 14 mai
Mise en liberté provisoire de quatorze membres de l’ancien Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques.
lundi 16 mai
Les effectifs militaires français sont portés à 100 000 hommes.
samedi 21 mai
La France rappelle les réservistes.
lundi 20 juin
Arrestation de centaines de personnes, dont le secrétaire général du Parti communiste algérien.
mardi 5 juillet
Grève générale organisée par le FLN.
dimanche 7 août
En Algérie, le département de Constantine perd sa partie orientale (frontalière de la Tunisie), érigée en département de Bône [Annaba]. Celui-ci, couvrant une superficie de 25 367 km², avec une population de 730 594 habitants, comprend cinq sous-préfectures (La Calle, Clairfontaine, Guelma, Souk Ahras et Tébessa).
samedi 20 août
Insurrection généralisée de la wilaya deux (El-Halia, Nord-Constantinois) sous la direction de Zighout Youssef : 39 villes et villages situées dans la zone Collo-Philippeville [Skikda]-Constantine-Guelma sont attaqués à midi par plusieurs milliers d’hommes armés d’armes blancs, encadrés de moudjahidine dotés d’armes à feu. Ils assassinent à coups de haches et de pioches les Français et les musulmans accusés de collaboration. Entre 123 et 216 personnes ont été tuées (selon les sources), dont une majorité de civils européens (un tiers d'enfants), entre 30 et 50 membres des forces de l’ordre et 20 à 40 musulmans. Le plus important massacre (estimé à 140 victimes) a eu lieu à la mine de pyrite d’El Halia, à 15 km à l’est de Philippeville (1 275 musulmans seront exécutés officiellement en représailles, des chiffres qui peuvent monter jusqu’à 10 000 morts selon certaines sources).
mardi 30 août
L’état d’urgence est étendu à toute l’Algérie.
dimanche 11 septembre
La première émeute d’appelés refusant de partir en Algérie éclate à la gare de Lyon, à Paris.
mardi 13 septembre
Les autorités françaises interdisent le Parti communiste algérien.
mardi 20 septembre
Grève des commerçants européens d’Alger.
lundi 26 septembre
61 parlementaires musulmans se prononcent contre l’intégration de l’Algérie à la France.
mardi 27 septembre
Inscription de la question algérienne à l’ONU. La délégation française quitte l’Assemblée en signe de protestation.
vendredi 30 septembre
L’Assemblée générale de l’ONU décide de débattre de l’affaire algérienne malgré l’opposition de la France.
en septembre
Interdiction du quotidien communiste Alger républicain. Son directeur Henri Alleg entre dans la clandestinité.
mardi 18 octobre
L’Assemblée nationale française vote la confiance au gouvernement sur la politique algérienne.
vendredi 11 novembre
Plusieurs condamnés à mort, dont le dirigeant FLN Mostefa ben Boulaïd, se sont évadés de la prison de Constantine.
en novembre
Création des SAS.
lundi 12 décembre
Les élections législatives en Algérie sont ajournées à la demande de l’Assemblée algérienne.
mercredi 21 décembre
Le Premier ministre Edgar Faure convoque un conseil des ministres extraordinaire à cause des troubles en Algérie. Les violences ont fait une centaine de victimes en 24 heures.
Ralliement de Kerbadou Ali avec 500 hommes, dans les Aurès.
jeudi 29 décembre
Deux mois et demi après le magazine américain Life, L’Express publie un article sur la bataille et les massacres de Philippeville, survenus en août dernier. Des images tournées par le caméraman Georges Chassagne montrent l’exécution sommaire d’un rebelle par un gendarme. Le gouvernement accuse aussitôt Chassagne d’avoir réalisé une mise en scène et même d’avoir payé le gendarme pour perpétrer le meurtre (avant de finalement devoir admettre la vérité). Les clichés provoquent un scandale médiatique et politique.
1956
mercredi 4 janvier
61 députés musulmans de l’Assemblée demandent la reconnaissance d’une nationalité algérienne.
jeudi 12 janvier
Décrets sur les pouvoirs spéciaux.
samedi 14 janvier
Création à Alger d’un comité d’action et de défense de l’Algérie française.
mercredi 18 janvier
Lui-même né en Algérie, Albert Camus retourne dans son pays natal. A Alger, il participe quotidiennement aux concertations qui se tiennent au Cercle du Progrès.
jeudi 19 janvier
A Montpellier, des étudiants d’extrême droite interdisant aux étudiants d’origine algérienne l’accès au restaurant universitaire.
mercredi 1er février
Le général Catroux est nommé résident général (ministre résident) en Algérie. Il succède à Jacques Soustelle.
jeudi 2 février
Soustelle quitte Alger.
Les dockers musulmans d’Oran déclenchent une grève générale.
lundi 6 février
Le nouveau président du Conseil, Guy Mollet, est reçu à Alger sous les jets de tomates et les huées. Les pieds-noirs protestent ainsi contre la nomination du général Catroux, jugé trop libéral. Catroux démissionne.
mercredi 8 février
Le commandement supérieur de l’armée française définit pour la première fois le terme de « harki » : « S’appuyant sur des unités de base, des unités supplétives seront chargées de compléter la sécurité territoriale et de participer aux opérations locales au nouveau des secteurs. Ces unités porteront la dénomination de harkas ». La première unité de harkis a été créée dès 1955.
jeudi 9 février
Le socialiste Robert Lacoste succède à Catroux comme ministre résident en Algérie.
mardi 14 février
Des syndicalistes du Mouvement national algérien (MNA) créent à Alger l’Union syndicale des travailleurs algériens (USTA).
mardi 21 février
Ferhat Abbas et Ahmed Francis passent en France.
vendredi 24 février
Naissance de l'Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA).
vendredi 9 mars
Grève des ouvriers nord-africains de la région parisienne à l’appel du FLN.
lundi 12 mars
Par 455 voix (communistes compris, mais avec des réserves) contre 76 (poujadistes et droite), l’Assemblée vote les pouvoirs spéciaux au gouvernement Mollet pour l’Algérie.
jeudi 22 mars
Mustapha Ben Boulaïd, membre du Comité central du MTLD et responsable de la guérilla du FLN dans l'Aurès, est tué par un poste radio piégé par les services spéciaux français.
vendredi 30 mars
Trois soldats français sont enlevés par le FLN à Texena.
dimanche 1er avril
Constitution de l’Union pour le salut et le renouveau de l’Algérie française par Jacques Soustelle, Georges Bidault et André Morice.
mercredi 4 avril
L'aspirant Henri Maillot, militant communiste, déserte avec un camion d’armes.
vendredi 6 avril
Bataille du Djeurf.
mardi 10 avril
Embuscade de la guérilla FLN et contre-attaque de l'armée française avec d'importants moyens. 120 rebelles et 20 soldats français sont tués dans l'engagement.
mercredi 11 avril
Rappel de 70 000 disponibles.
jeudi 12 avril
Dissolution de l'Assemblée algérienne, beaucoup de membres musulmans ayant démissionné.
Du fait de la guerre d’Algérie, un décret porte ou prolonge la durée du service militaire français de 6 à 9 mois, par le biais du maintien sous les drapeaux ou du rappel.
dimanche 22 avril
Ferhat Abbas et Ahmed Francis, anciens leaders de l’UDMA, ainsi que Tewfik el-Medani, ex-secrétaire général des Oulémas, rallient le FLN au Caire (Egypte).
en avril
Arrivée du contingent.
Echec de négociations secrètes.
vendredi 4 mai
Le FLN attaque un convoi militaire français, près de Tlemcen, tuant douze soldats.
mardi 8 mai
Manifestation à Alger d’Européens hostiles au résident général Robert Lacoste, réputé libéral.
Rappel de 50 000 réservistes.
vendredi 18 mai
Embuscade de Palestro : 19 soldats français sont tués par le FLN.
samedi 19 mai
Grève générale des étudiants algériens.
mercredi 23 mai
Le ministre de la Justice, François Mitterrand, déclare : « J’approuve l’emploi de la force militaire et la présence de soldats en Algérie dans la mesure où cela constitue le dernier moyen de reconquérir un espace pour engager le dialogue ».
samedi 26 mai
Vaste opération de la police dans la Casbah d’Alger. Par ailleurs, une attaque du FLN coûte la vie à treize Français.
en mai
L'insurrection algérienne atteint l'Oranie et le Sud. Quadrillage de l'Algérie.
samedi 2 ou mardi 5 juin
L’aspirant déserteur Maillot est tué avec une trentaine d’hommes.
mardi 19 juin
Les premiers membres du FLN condamnés à mort ont été exécutés à Alger. Ahmed Zabana (30 ans) a été guillotiné à la prison Barberoisse (Serkadji).
du mercredi 20 au jeudi 21 juin
Attentats à la bombe du FLN à Alger.
mardi 26 juin
La France devient une puissance pétrolière. En effet, après plusieurs années de prospection, du pétrole est découvert dans le sud algérien, à Hassi Messaoud.
Dans l’Echo d’Alger, le résident général Robert Lacoste s’inquiète des « premiers signes du contre-terrorisme ».
jeudi 28 juin
Douze départements réunis en trois groupes : Alger (Alger, Médéa, Orléansville et Tizi-Ouzou), Oran (Oran, Mostanagem, Tiaret et Tlemcen), Constantine (Constantine, Batna, Bône et Sétif).
vendredi 29 juin
Le boxeur juif franco-algérien Robert Cohen a perdu son titre de champion du monde des poids coqs. Il a été battu par l’Italien Mario D’Agata par arrêt de l’arbitre à la septième reprise.
dimanche 1er juillet
Le Parti communiste algérien se rallie au FLN.
jeudi 5 juillet
Grève générale des Algériens en France et à Alger.
samedi 7 juillet
Le parti nationaliste marocain Istiqlal revendique la Mauritanie, le Soudan français [Mali] et l’ouest du Sahara.
jeudi 26 juillet
Le frère du bachaga des Beni Boudouanne, Saïd Boualam, partisan de l’Algérie française, est assassiné.
vendredi 10 août
Attentat perpétré dans la Casbah d’Alger par des « ultras » européens : quinze morts et quatorze blessés (chiffre officiel, contesté par le FLN).
lundi 20 août
Début du Congrès du FLN à la Soummam, dans les villages Ighbane et Ifri (commune d'Ouzellaguen, Kabylie) : « le FLN doit se structurer et définir le contenu et les perspectives de son combat ». Affirmation de la primauté du politique sur le militaire et de l'intérieur sur l'extérieur (rédacteur principal : Abane Ramdane), la reconnaissance de l'indépendance est un préalable à l'ouverture de négociations. Le Congrès désigne un Conseil national de la révolution qui désigne un comité de coordination et d'exécution de cinq membres. Un barême pour la solde des Moudjahidine est fixé : 1 000 francs pour le simple soldat, 5 000 F pour le chef de wilaya.
en août
Découverte du gisement de pétrole d'Hassi Messaoud.
du samedi 1er au mercredi 5 septembre
Des négociations secrètes échouent à Rome, la France ne voulant pas aller au-delà de la personnalité algérienne.
samedi 15 septembre
Contacts Yazid-Comin à Rome.
mardi 25 septembre
Zighout Youcef, commandant la wilaya II, est tué dans une embuscade. Par ailleurs, le sultan marocain se déclare prêt à contribuer au règlement de la question algérienne.
dimanche 30 septembre
A Alger, le FLN pose des bombes dans deux cafés fréquentés par de jeunes Européens. Le bilan est de quatre morts et cinquante-deux blessés.
mardi 2 octobre
Bataille du Djebel Amour.
mardi 16 octobre
Le cargo égyptien Athos II, chargé d’armes destiné au FLN algérien, est arraisonné par les autorités françaises.
lundi 22 octobre
L'avion d'Air Maroc conduisant Ben Bella, Aït Ahmed, Boudiaf, Khider, Lacheraf, de Rabat à Tunis est détourné sur Alger. Ils sont faits prisonniers. Conséquences : plusieurs dizaines de Français sont tués à Meknès (Maroc). Le roi du Maroc soutient le FLN tandis que les Français établissent un barrage à la frontière algéro-marocaine.
samedi 27 octobre
Au dixième Congrès de l’UDSR, à Nancy, le ministre de la Justice, François Mitterrand, déclare : « Si nous réussissons en Algérie ce qui avait été promis en Tunisie, c’est-à-dire l’autonomie interne, si nous sommes sûrs d’en rester là, alors il faudrait tenter l’expérience ».
lundi 5 novembre
Expédition franco-britannique de Suez contre l’Egypte, qu’Israël a déjà attaquée.
jeudi 8 novembre
Découverte d’un gisement de gaz en Algérie, à Hassi R’Mel.
mercredi 14 novembre
L’ouvrier tourneur et militant anticolonialiste Fernand Iveton est arrêté à Alger pour avoir tenté de commettre un attentat à la bombe à l’usine à gaz du Hamma, où il travaille. L’engin explosif est désamorcé.
jeudi 15 novembre
Le général Raoul Salan est nommé commandant en chef en Algérie.
samedi 24 novembre
Fernand Iveton est condamné à mort par le tribunal militaire d’Alger pour « tentative de destruction d’édifice à l’aide d’explosifs ».
samedi 1er décembre
Le général Saloa devient Commandant en chef en Algérie, remplaçant Lorillot.
vendredi 28 décembre
Amédée Froger, maire de Boufarik et président de l’Interfédération des maires d’Algérie, est assassiné par le FLN.
samedi 29 décembre
Des musulmans sont lynchés à mort lors des funérailles d’Amédée Froger.
1957
dimanche 6 janvier
A Alger, le général Jacques Faure, lié à un groupe d’extrémistes européens qui complotait contre les institutions républicaines, est condamné à 30 jours d’arrêt.
lundi 7 janvier
Le général Massu, commandant de la 10e division de parachutistes, est chargé du maintien de l'ordre à Alger. Il reçoit les pleins pouvoirs : début de la bataille d'Alger (gagnée en juillet).
jeudi 10 janvier
Les quatre territoires du sud de l'Algérie sont englobés dans l'Organisation commune des régions sahariennes.
mercredi 16 janvier
Attentat au bazooka à Alger contre le général Raoul Salan, commandant en chef en Algérie. Salan s'en sort mais son chef d'état-major, le colonel Rodier, est tué. Les assassins sont Philippe Castille et Michel Frechoz ; l'instigateur est René Kovacs, médecin algérois (activistes de l'Algérie française, voulant remplacer Salan par le général Cogny, plus énergique). Kovacs met en cause, sans apporter de preuves, des personnalités dont Michel Debré, Pascal Arrighi, Jacques Soustelle ; l'enquête n'aboutira pas.
dimanche 27 janvier
A Alger, le FLN lance un mot d’ordre de grève générale pour huit jours.
lundi 28 janvier
La grève générale décidée par le FLN est brisée par l'armée.
jeudi 31 janvier
Après une série d'attentats meurtriers du FLN à Alger, le général Massu reçoit les pleins pouvoirs de police pour briser le terrorisme.
dimanche 3 février
Seizième de finale de la Coupe de France de football : le grand Stade de Reims et ses vedettes sont éliminées par El-Biar, une toute petite équipe de division d’honneur algérienne, sur le score de deux buts à zéro (Buffard et Almadovar).
lundi 4 février
La France interdit toute implication de l’ONU en Algérie.
lundi 11 février
Condamné à mort en novembre 1956 pour une tentative d’attentat, le militant anticolonialiste Fernand Iveton a été exécuté à Alger, dans la cour de la prison de Barberousse. Il avait 30 ans. Le président Coty avait refusé le recours en grâce la veille. Iveton est le seul Européen parmi les 198 prisonniers politiques guillotinés de la guerre d’Algérie. Deux autres combattants du FLN ont été exécutés avec lui.
dimanche 17 février
Les chefs du CEE partent au Maroc et en Tunisie.
lundi 18 février
La question algérienne est présentée devant les Nations unies.
samedi 23 ou lundi 25 février
Arrestation à Alger par des parachutistes de Mohamed Larbi Ben M'hidi, membre du Comité de coordination du FLN et responsable de l'insurrection en Oranie.
mardi 26 février
Arrestation des responsables du FLN en métropole.
nuit du dimanche 3 au lundi 4 mars
Refusant de parler sous la torture, Mohamed Larbi Ben M'hidi est assassiné par un groupe de soldats. Il a été pendu dans une ferme de la Mitidja, à 20 kilomètres au sud d’Alger, sous les ordres du général Aussaresses. Fondateur du FLN en 1954 et colonel de l’ALN, il avait 34 ans. La version officielle parlera de suicide !
mercredi 20 mars
Le journal L’Express révèle que l’armée française torture des prisonniers en Algérie.
Des dirigeants du FLN algérien assistent, à Tunis, aux fêtes du premier anniversaire de l’indépendance de la Tunisie.
jeudi 28 mars
A Alger, le général Paris de La Bollardière proteste contre les méthodes de l’armée et la torture en demandant à être relevé de son commandement. Il est mis aux arrêts.
lundi 1er avril
Le boxeur franco-algérien (de Constantine) Alphonse Halimi est devenu champion du monde des poids coqs en battant au Vel’ d’Hiv de Paris le tenant du titre, Mario D’Agata, un Italien sourd-muet. Le combat a failli être interrompu, le plafonnier qui éclairait le ring ayant déclenché un incendie, dispersant des escarbilles sur les deux boxeurs.
mardi 2 avril
Devant la commission des Lois à l’Assemblée, le ministre de la Justice François Mitterrand reconnaît « l’existence de sévices et de détentions arbitraires en Algérie ».
vendredi 5 avril
Le gouvernement crée une Commission de sauvegarde des droits et libertés individuelles pour l’Algérie.
jeudi 9 mai
Bataille de Collo.
lundi 20 mai
Le roi d’Arabie Saoudite se prononce pour une intensification de l’aide arabe aux nationalistes algériens contre la France.
mardi 21 mai
Chute du gouvernement Guy Mollet mis en minorité à cause du problème algérien.
mercredi 22 mai
Un convoi du 5e bataillon de tirailleurs algériens tombe dans une embuscade. Les parachutistes du colonel Marcel Bigeard se lancent immédiatement à la poursuite des rebelles.
dimanche 26 mai
A l’occasion de la finale de la Coupe de France de football remportée par Toulouse face à Angers (6 - 3), le FLN assassine à Paris l'ancien vice-président de l'Assemblée algérienne, Ali Chekkal. Le meurtrier, Mohamed Ben Sadok, est arrêté (il sera condamné aux travaux forcés à perpétuité).
mercredi 29 mai
Mohamed Mahiddine, responsable du FLN algérien pour le sud de la France, est assassiné à Marseille.
nuit du mercredi 29 au jeudi 30 mai
Massacre de Melouza (douar pro-MNA) par 300 à 400 combattants du FLN : 315 partisans de Messali Hadj sont tués.
en mai
Capture du chef algérien Yacef Saadi (il sera condamné à mort, mais non exécuté).
lundi 3 juin
Face à l’impact du massacre de la Melouza, le FLN accuse les Français.
mardi 4 juin
Le FLN attaque à Tlemcen un poste militaire français, tenu par des tirailleurs sénégalais. Il y a trois morts et onze blessés.
dimanche 9 ou lundi 10 juin
Une bombe explose au casino de la corniche d'Alger.
mardi 11 juin
Suspecté d’aider le FLN, le militant communiste Maurice Audin, assistant de mathématique à la faculté des sciences d’Alger, a été arrêté, probablement par des parachutistes du général Massu (il disparaîtra au bout de 10 jours sans laisser de trace).
mercredi 12 juin
A Alger, les obsèques des victimes de l’attentat au Casino de la Corniche dégénèrent en émeutes. Par ailleurs, l’ancien rédacteur en chef du quotidien communiste Alger républicain (interdit en 1955) Henri Alleg est arrêté par les parachutistes de la 10e DP au domicile de son ami Maurice Audin (Alleg sera séquestré un mois et torturé à El Biar, puis transféré à Lodi, ensuite à Alger).
samedi 15 juin
Bataille de Chéria.
vendredi 21 juin
Décès de Maurice Audin, arrêté dix jours auparavant, « au cours d’une tentative d’évasion » (en fait torturé à mort).
mardi 25 juin
Premier match de football international des équipes de Tunisie et d’ « Algérie » : à Tunis, les footballeurs tunisiens battent les Algériens deux buts à un.
en juin
Début de la mise en place d'un barrage électrifié à la frontière tunisienne.
mardi 2 juillet
Le sénateur démocrate américain John Fitzgerald Kennedy demande que le gouvernement des Etats-Unis intervienne en faveur de l’indépendance de l’Algérie.
jeudi 4 juillet
Le FLN réaffirme que la reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie est le préalable à toute négociation.
dimanche 14 juillet
Fête nationale française : les harkis algériens défilent aux Champs-Elysées. Plus tard dans la journée, des rixes opposent les musulmans pro-français aux partisans du FLN dans le quartier parisien de la Goutte d’Or.
vendredi 19 juillet
Bataille de Bouzegza.
samedi 20 juillet
Ralliement de Si Chérif avec 300 hommes.
lundi 29 juillet
Bataille de Ferna.
vendredi 2 août
Un attentat, mené par le FLN algérien et visant des musulmans, fait six morts et quatre blessés à Paris.
dimanche 4 août
Bataille de Bouzegza.
mercredi 7 août
Décret découpant les quatre territoires du sud algérien en deux départements : Oasis et Saoura.
mardi 13 août
Tout en fermant les yeux sur la contrebande d’armes en direction de l’Algérie, le président tunisien Habib Bourguiba demande au FLN de respecter la souveraineté de son pays.
lundi 26 août
Découverte d’un dépôt de bombes dans la Casbah d’Alger.
lundi 2 septembre
Messali Hadj, leader du MNA, demande que cessent les attentats en France.
lundi 9 septembre
La Tunisie proclame l’état d’urgence dans les provinces frontalières avec l’Algérie, après que l’armée française ait exercé un « droit de suite ».
jeudi 12 septembre
Démission du secrétaire général de la police d’Alger, Paul Teitgen, en protestation contre les méthodes employées par les parachutistes.
mardi 24 septembre
Yacef Saadi, chef du réseau terroriste FLN d'Alger, est arrêté par des parachutistes français.
lundi 30 septembre
Projet de loi-cadre repoussé par l'Assemblée nationale par 279 voix contre 253.
mardi 1er octobre
Robert Lacoste et André Morice inspectent les travaux de construction du barrage électrifié à la frontière entre l’Algérie et la Tunisie.
mercredi 2 octobre
Arrestation du chef responsable de la zone d’Alger, Yacef Saadi, et de sa compagne Zohra Drii. Saadi sera condamné à mort, mais gracié par de Gaulle.
mardi 8 octobre
Explosion d’un stock de bombes dans la Casbah d’Alger : 28 morts.
mardi 15 octobre
Le général Massu liquide la « zone autonome d'Alger ».
jeudi 17 octobre
Une unité saharienne se révolte et massacre ses officiers.
Journée nationale de lutte pour la paix en Algérie, à l'appel du PCF.
lundi 28 octobre
Le FLN assassine à Paris le député algérien Hocine Cherchalli, ainsi que Ahmed Bekhat, secrétaire de l'Union des Travailleurs Algériens.
dimanche 3 novembre
Bataille de Timimoun.
mercredi 6 novembre
Le colonel Roger Trinquier obtient le ralliement de Mohammed Bellounis, « général » des forces armées du MNA, hostile au FLN.
jeudi 7 novembre
Dans le Sahara, une équipe de recherche pétrolière est massacrée par les rebelles.
lundi 11 novembre
Bataille de Aïn Tame.
mardi 12 novembre
L’Assemblée reconduit la loi sur les pouvoirs spéciaux en Algérie et en métropole.
mardi 26 novembre
Projet amendé de loi-cadre, adopté par 269 voix contre 200.
mercredi 27 novembre
Le FLN tente d'assassiner à Paris Abdelkader, Secrétaire d'Etat algérien.
mardi 10 décembre
A New York, l’ONU reconnaît implicitement la représentativité du FLN algérien.
A Alger, Robert Lacoste déclare : « le FLN a perdu la partie » et met en garde contre toute médiation.
jeudi 19 décembre
Une bombe, probablement posée par le FLN, explose à bord d'un avion d'Air France. L'appareil parvient à atterrir à Lyon sans dommage grave ni victime.
jeudi 26 décembre
Boussouf tue Abane Ramdane, dirigeant du FLN attiré au Maroc.
mardi 31 décembre
Le réalisateur français René Vautier, qui a rejoint les rangs du FLN, crée dans les maquis algériens une école de formation de cinéma.
1958
jeudi 2 janvier
Cheriet Ali Chéri est le dernier chahid à être exécuté par la guillotine.
mardi 7 janvier
Début de l'exploitation pétrolière au Sahara : ouverture des vannes des citernes de stockage de Hassi Messaoud.
samedi 11 janvier
Violents combats à la frontière algéro-tunisienne entre des soldats français et des unités rebelles algériennes, basées en Tunisie.
Bataille de Djebel Alahoun.
samedi 18 janvier
Accrochages entre les armées marocaine et française, près de Colomb-Béchar.
mardi 21 janvier
Le navire yougoslave Slovenja, qui transportait des armes pour le FLN, est arraisonné par l’armée française en Algérie.
mardi 28 janvier
Le gouvernement français dissout l’Union générale des étudiants musulmans algériens.
Le second fils du bachaga des Beni Boudouanne, Saïd Boualam, partisan de l’Algérie française, est tué dans une embuscade.
vendredi 31 janvier
Vote de la « loi-cadre » pour l’Algérie, « partie intégrante de la République française » mais dotée d’une « personnalité ».
en janvier
La frontière tunisienne est bouclée par la ligne Morice, un barrage électrifié.
jeudi 6 février
Le FLN transfère le siège de sa direction de Tunis au Caire.
Arrivée à Martigues de la première cargaison de pétrole algérien.
samedi 8 février
L'aviation française bombarde le village tunisien de Sakhiet-Sidi-Youssef, par « représailles » contre le FLN algérien qui se repliait en Tunisie après ces attaques contre les français d'Algérie. Il y a 75 morts et 80 blessés, dont un certain nombre de femmes et d'enfants.
mardi 18 février
Publication en France du livre du communiste Henri Alleg, la Question, témoignage sur les tortures subies par l’auteur en Algérie.
lundi 17 mars
Décret qui crée trois départements : Bougie, Aumale et Saida.
du mardi 18 au mercredi 19 mars
Bataille de Guelna.
jeudi 27 mars
Saisie par la police du livre d’Henri Alleg, la Question, qui dénonce l’utilisation de la torture en Algérie.
dimanche 30 mars
Rassemblement national du Mouvement de la paix pour la négociation en Algérie.
en mars
Premières livraisons de pétrole algérien.
lundi 14 avril
Décret regroupant les départements en cinq territoires autonome.
mardi 15 avril
Robert Lacoste n’est plus ministre résident en Algérie.
Les meilleurs joueurs de football algériens musulmans évoluant dans le championnat de France (dont les internationaux Zitouni et Mekloufi) quittent leurs clubs sans l’autorisation de leurs dirigeants, pour former une équipe du FLN, qui part en tournée de propagande dans les pays « progressistes » (Yougoslavie, Egypte, etc.)
samedi 26 avril
Manifestations à Alger pour l’Algérie française.
lundi 28 avril
Début de la bataille de Catinat [aujourd’hui Settara] dans le département de Constantine entre l’armée française et l’ALN.
mercredi 30 avril
A la suite d’une intoxication menée par les services spéciaux du colonel Yves Godard, le chef de la wilaya 3, le colonel Amirouche, entame un sanglant processus d’épuration : 200 de ses hommes ont été déjà été exécutés.
samedi 3 mai
Fin de la bataille de Catinat.
jeudi 8 mai
Alors qu’il s’apprête à rentrer en métropole, le ministre-résident d’Algérie déchu Lacoste s’adresse aux généraux français : « Méfiez-vous. N’acceptez rien contre votre honneur. Attention à un Diên Biên Phu diplomatique. » Le pouvoir civil n’a plus de représentant à Alger.
vendredi 9 mai
Exécution de trois militaires français enlevés par le FLN. Télégramme du général Raoul Salan à l'état-major général (général Paul Ely) exprimant l'appréhension de l'armée devant d'éventuelles négociations au sujet de l’abandon de l’Algérie.
samedi 10 mai
En Algérie, le ministre de la Défense national Jacques Chaban-Delmas inaugure dans le Constantinois le Centre d’enseignement à la guerre subversive de Jeanne-d’Arc, dont la direction est confiée au général Bigeard. On y enseigne les méthodes policières… et l’usage de la torture.
Alain de Sérigny, directeur de l'Echo d'Alger, publie un éditorial où il en appelle à de Gaulle pour sauver l'Algérie française que les partis traditionnels et le prochain gouvernement s'apprêtent à lâcher : « Je vous en conjure, parlez, parlez vite, mon général... »
mardi 13 mai
Alors qu’à Paris, Pierre Pflimlin est investi Premier ministre, à Alger a lieu une manifestation d'anciens combattants à la mémoire de trois militaires du contingent faits prisonniers par les fellaghas et fusillés en Tunisie. Un jeune étudiant, Pierre Lagaillarde, prend la tête des manifestants pour l'Algérie française et s’empare de l'immeuble du gouvernement général, le « G.G. » : insurrection à Alger. Création d'un Comité de salut public avec comme président le général Massu ; il exige le maintien de l’Algérie française et la création en métropole d’un gouvernement d’exception. Salan est nommé délégué général du gouvernement et commandant en chef.
mercredi 14 mai
A Alger, à 5 heures du matin, Massu lance un nouvel appel : « Le comité de salut public supplie le général de Gaulle de bien vouloir rompre le silence en vue de la constitution d'un gouvernement de salut public qui seul peut sauver l'Algérie de l'abandon ». Dans la journée, le président Coty ordonne, en vain, à l’armée d’Algérie de demeurer sous l’autorité du nouveau gouvernement, formé ce jour.
jeudi 15 mai
A Alger, le général Raoul Salan prononce une allocution devant le comité de salut public, à l'intérieur de l’immeuble du Gouvernement général : « Vive la France, vive l'Algérie française, vive le général de Gaulle ! ». Puis il se rend sur le balcon et s'adresse à la foule rassemblée sur le Forum : « Nous gagnerons parce que nous l'avons mérité et que là est la voie sacrée pour la grandeur de la France. Mes amis, je crie : « Vive la France ! Vive l'Algérie française ! »... Puis il se retourne vers l'intérieur mais se heurte à la haute silhouette du gaulliste Léon Delbecque qui lui souffle : « Vive de Gaulle, mon général ! » Revenant vers le micro, Salan reprend la phrase : « Vive de Gaulle ! ». De sa retraite de Colombey-les-deux-Eglises, Charles de Gaulle fait répondre le jour même qu'il se tient « prêt à assumer les pouvoirs de la République ».
vendredi 16 mai
L’Assemblée nationale instaure l’Etat d’urgence. Les pouvoirs spéciaux en Algérie sont renouvelés.
lundi 19 mai
Le général de Gaulle donne une conférence de presse pour dire qu’il est le seul à pouvoir « sauver la France », mais qu’il refuse de recevoir le pouvoir des factieux d’Alger. Aux journalistes qui s'inquiètent de l'éventualité d'une dictature, il lance : « Croit-on qu'à soixante-sept ans, je vais commencer une carrière de dictateur ? ».
samedi 24 mai
Le bruit se répand que des parachutistes venus d'Algérie ont sauté sur la Corse. En fait, un député corse, Pascal Arrighi, a fait dans la nuit le voyage d'Alger à Ajaccio pour rallier l'île aux gaullistes. A son instigation, quelques poignées d'hommes du 1er bataillon de parachutistes de choc basé à Corte et Calvi se sont rendues à Ajaccio où ils ont désarmé les gendarmes et occupé la préfecture. Les rebelles utilisent habilement la radio pour faire planer sur la métropole la menace d'un débarquement militaire et d'une guerre civile.
mardi 27 mai
A midi, Charles de Gaulle affirme dans un communiqué qu'il entame le processus régulier pour « l'établissement d'un gouvernement républicain ». Il se démarque des velléités putschistes de certains militaires français et traite les hommes du 13 mai de « braillards d’Alger ».
mercredi 28 mai
Démission du président du conseil Pierre Pflimlin et de son gouvernement. Dépassé par les événements, le président Coty charge les deux assemblées de prendre contact avec le général de Gaulle.
jeudi 29 mai
Le président Coty annonce au Parlement que, devant le péril de la patrie et de la République, il a décidé de faire appel « au plus illustre des Français ». Il appelle le général de Gaulle à former un nouveau gouvernement et succéder à Pflimlin, démissionnaire.
dimanche 1er juin
Le général de Gaulle est investi à Paris comme président du Conseil.
lundi 2 juin
Reconduction des pouvoirs spéciaux
mercredi 4 juin
Charles de Gaulle se rend à Alger ou il est acclamé par les pieds noirs et par les musulmans. Devant 200 000 personnes rassemblées au Forum d’Alger : il déclare : « Je vous ai compris ». Il rend hommage au courage des rebelles, leur ouvrant « les portes de la réconciliation ».
vendredi 6 juin
A Mostaganem, le général de Gaulle s’écrie : « Vive Mostaganem ! Vive l'Algérie française ! Vive la République ! Vive la France ! ». C’est la seule de son voyage où il emploie l'expression « Algérie française ». Il se rend ensuite à Oran.
Salan concentre les pouvoirs civils et militaires.
samedi 7 juin
De Gaulle est de retour en France.
lundi 9 juin
Le ministère de l’Algérie est rattaché à la présidence du Conseil.
lundi 16 juin
Le général Jacques Massu est chargé des fonctions de préfet d’Alger.
lundi 14 ou mercredi 16 juillet
Le général Mohammed Bellounis, chef de l’ « Armée du peuple algérien », rallié aux Français pour lutter contre l’ALN, est liquidé par les parachutistes du colonel Roger Trinquier.
dimanche 17 août
Le FLN enlève à Ouadhias le missionnaire méthodiste américain Lester Griffith.
mercredi 20 août
En Algérie, la direction du FLN est purgée par les dirigeants de l’ALN.
Interdiction en France de l’Amicale générale des travailleurs algériens, organisation pro-FLN.
samedi 23 août
Arrêté du préfet de police de Paris créant le Service de coordination des affaires algériennes (SCAA), chargé de lutter contre le nationalisme algérien dans la capitale.
lundi 25 août
Un Algérien est tué par sa bombe, alors qu'il se préparait à commettre un attentat contre une raffinerie de la compagnie Esso à Notre-Dame-de-Gravenchon. Il est probable que cet homme était un membre du FLN algérien. Par ailleurs, à Paris, un commando du FLN attaque une fabrique de munitions dans les faubourgs de la ville, tuant quatre policiers. Les terroristes perdent, quant à eux, deux des leurs. Enfin, près de Marseille, un autre commando algérien attaque une raffinerie. Il y a incendie, à la suite duquel 17 pompiers sont blessés.
mardi 26 août
L'attaque en France d'un commando du FLN, contre des policiers, fait huit blessés.
mercredi 27 août
Attentats du FLN contre les dépôts d’essence dans le sud-est de la France.
jeudi 28 août
Le FLN assassine un soldat français à Paris.
samedi 30 août
Le FLN fait sauter quatre cuves de stockage d'essence à Rouen. Pas de victime. Par ailleurs un soldat français est assassiné dans le métro parisien.
samedi 13 septembre
Le général de Gaulle ordonne au général Salan de faire cesser en Algérie tout acte de torture et toute exécution sommaire.
lundi 15 septembre
A Paris, un commando du FLN ouvre le feu contre la voiture du ministre de l'Information, Jacques Soustelle. La police intervient et une fusillade s'ensuit, occasionnant un mort et deux blessés. Deux terroristes sont arrêtés et seront condamnés à la prison à perpétuité.
vendredi 19 septembre
Formation au Caire (Egypte) d'un Gouvernement provisoire de la République algérien (GPRA). Président : Ferhat Abbas (vice-président : Krim Belkacem). Ce gouvernement en exil établit des relations diplomatiques avec plusieurs pays étrangers. Création d’un drapeau.
samedi 27 septembre
Le FLN libère le missionnaire américain Lester Griffith.
dimanche 28 septembre
Référendum sur la constitution française : 98 % de oui en Algérie.
Une bombe posée par le FLN algérien est découverte sur la Tour Eiffel.
du dimanche 28 au lundi 29 septembre
De Gaulle en Algérie.
jeudi 2 octobre
Nouvelle visite de Charles de Gaulle en Algérie.
vendredi 3 octobre
De Gaulle annonce le « plan de Constantine » comportant des réformes économiques, sociales et scolaires en faveur des Algériens musulmans.
dimanche 5 octobre
De Gaulle est de retour en France.
mardi 14 octobre
Les militaires quittent les Comités de salut public.
Le navire allemand Atlas est saboté dans le port d'Hambourg. Ce cargo transportait une cargaison d'armes destinées au FLN algérien ; aussi, les services spéciaux français sont fortement soupçonnés pour cet attentat qui n'a occasionné aucune victime.
mercredi 15 octobre
Le général Jouhaud est limogé.
du mercredi 15 au vendredi 17 octobre
Combats de l'Akfadou.
jeudi 23 octobre
Conférence de presse de Charles de Gaulle : il propose « la paix des braves ».
samedi 25 octobre
Le GPRA rejette la « paix des braves ».
dimanche 26 octobre
Le FLN dit à son tour non à la « paix des braves ».
vendredi 31 octobre
La France libère mille prisonniers algériens.
lundi 17 novembre
Capture d'Azzedine.
dimanche 23 novembre
Premier tour des élections législatives au collège unique algérien
mardi 25 novembre
L’archevêque d’Alger, Mgr Léon-Etienne Duval, écrit au président du Conseil, Charles de Gaulle, pour attirer son attention sur les exécutions sommaires et la torture.
vendredi 28 novembre
Le général Vanuxem est limogé.
dimanche 30 novembre
Second tour des élections législatives au collège unique algérien : victoire des partisans de l'intégration. Le bachaga des Beni Boudouanne, Saïd Bouallam est élu député gaulliste d’Orléansville.
du mercredi 3 au dimanche 7 décembre
Nouveau voyage de Charles de Gaulle en Algérie.
vendredi 12 décembre
Paul Delouvrier est nommé délégué général du gouvernement en Algérie et le général Maurice Challe commandant en chef (à la place de Salan).
samedi 13 décembre
A New York, une notion sur le droit de l’Algérie à l’indépendance est repoussée à l’ONU. Les Etats-Unis se sont abstenus.
1959
samedi 3 janvier
Bataille de Berrouaghia.
samedi 17 janvier
Charles de Gaulle écrit au général Paul Ely, chef d’état-major des armées : « Quant à la politique que la France doit faire en […] Algérie, c’est au total mon affaire et je n’attends des subordonnés rien d’autre que ceci : qu’ils l’exécutent franchement ».
en janvier
Le lieutenant Onrupt crée dans la SAS de Catinat [aujourd’hui Settara] un « comité féminin », qui deviendra la seule harka féminine de la guerre (jusqu’à la mi-1961).
vendredi 6 février
Première offensive contre l’ALN en Oranie dans le cadre du plan Challe, mis en place le mois dernier.
en février
Début du plan Challe : opérations héliportées menées d'est en ouest, d'un barrage électrifié à l'autre.
mardi 3 mars
Le trafiquant d'armes allemand Georg Puchert, fournisseur du FLN algérien, a été tué dans l’explosion de sa Mercedes piégée par le Service action français à Francfort.
mercredi 4 mars
Sur la route menant du Maroc à Oran, près du col du Juif, le FLN tend une embuscade contre une voiture conduite par des journalistes. Le photographe de presse américain Flint Kellens est tué, ainsi que Raymond Aircle, un Allemand servant d'interprète. Un autre photographe est quant à lui grièvement blessé.
samedi 28 ou dimanche 29 mars
Les colonels el-Haouès Ben Abdelkader (wilaya 4 ou 6) Aït Homouda Amirouche (wilaya 3) sont tués par l'armée française.
en mars
Le trafiquant d'armes de Hambourg Georg Puchert, qui fournit le FLN algérien, est tué au volant de sa Mercedes piégée par le Service action français.
mercredi 8 avril
Arraisonnement en Algérie du cargo tchécoslovaque Lidice, chargé d’armes pour le FLN.
jeudi 23 avril
A Azazga, des véhicules militaires français passent sur des mines, au cours d'un défilé du 13e Régiment de cavalerie. Un officier est tué et cinq soldats sont blessés suite à cet attentat organisé par le FLN.
mercredi 29 avril
De Gaulle écrit dans L’Echo d’Oran : « l’Algérie de papa est morte ».
début mai
Le général Allard est limogé.
samedi 2 mai
Le romancier Vercors appelle à l’action clandestine contre la guerre en Algérie.
mardi 5 mai
Mort de Si M'Hamed (wilaya 4). Si Salah le remplace.
samedi 23 mai
Assassinat à Paris de Me Amokrane Ould Aoudia, avocat du FLN.
vendredi 19 juin
Saisie du livre La Gangrène dénonçant la torture en Algérie.
samedi 4 et lundi 6 juillet
Décret : les trois groupes de départements deviennent circonscription d'action régionale.
mercredi 8 juillet
Champion du monde des poids coqs depuis deux ans, le boxeur juif franco-algérien Alphonse Halimi a été battu par le Mexicain José Becerra, au Memorial Sport Arena de Los Angeles.
lundi 14 juillet
Vague d’attentats du FLN en France.
mercredi 22 juillet
Le général Challe lance en Kabylie l’opération « Jumelles » afin de porter un coup décisif à la wilaya 3, fer de lance de l’ALN.
en juillet
Début de l’opération « Pierres précieuses ».
jeudi 27 août
Charles de Gaulle entame sa première « tournée des popotes » en Algérie.
Des nationalistes algériens assassinent à Vichy le sénateur de Constantine, Chérif Benhabylès.
vendredi 28 août
« Tournée des popotes » : le général de Gaulle passe notamment en revue à Saïda, avec le colonel Bigeard, les membres du « commando Georges », composé pour l’essentiel d’anciens membres du FLN et de l’ALN ralliés à la France.
dimanche 30 ou lundi 31 août
Fin de la première « tournée des popotes ». Charles de Gaulle a déclaré au cours de son séjour algérien : « Moi vivant, jamais le drapeau du FLN ne flottera sur l'Algérie ».
dimanche 13 septembre
Au large des côtes hollandaises, une bombe explose à bord du navire allemand Brussard. Ce cargo transportait des armes pour le FLN algérien, aussi les services spéciaux français sont-ils particulièrement soupçonnés. Aucune victime n'est rapportée.
mercredi 16 septembre
Lors d’un discours à la télévision, le général de Gaulle se dit favorable à l'autodétermination de l'Algérie. Le choix des Algériens sera soumis au vote des Français. Les militaires, les Français d’Algérie, mais aussi des musulmans engagés au côté de la France, affichent leur consternation et leur colère. Les députés nord-africains conduits par Georges Bidault quittent la majorité - neuf quittent l'UNR -.
jeudi 17 septembre
Un commando de cinq membres du FLN algérien tente d'assassiner à Chantilly Messali Hadj, dirigeant du Mouvement National Algérien. La police tue deux des terroristes.
samedi 19 septembre
Déçus par le récent discours du général de Gaulle, le député démocrate-chrétien Georges Bidault (ancien président du Conseil), le sénateur Roger Duchet et André Morice fondent un groupe dissident de la majorité, le Rassemblement pour l'Algérie française (RAF).
jeudi 24 septembre
En Algérie, explosions de plusieurs bombes, posées ou lancées par le FLN. 9 Français sont tués et 12 autres blessés.
lundi 28 septembre
Le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) répond aux propositions de Charles de Gaulle sur l’autodétermination en posant l’indépendance comme préalable à toute négociation.
mercredi 30 septembre
Arrestation du chef du FLN pour Paris.
jeudi 1er octobre
La police a saisi en une seul fois 5 millions de francs envoyés vers le FLN par des partisans de la métropole.
samedi 3 octobre
Arrestation à la frontière belge de l’ancien député français Jean Berthommier, qui transportait une bombe et s’apprêtait à assassiner un dirigeant FLN installé à Charleroi.
jeudi 15 octobre
A l’Assemblée nationale, Pierre Lagaillarde, député d’Alger, déclare : « De Gaulle finira en Haute Cour ».
mercredi 28 octobre
De Gaulle dit à l'armée d'Algérie : « Après un délai de l'ordre de plusieurs années » viendra l'autodétermination. Massu dit : « La pacification continue » ; Delouvrier : « Nous nous battons pour une Algérie française ».
samedi 7 novembre
Décret qui abroge celui du 17 mars 1958 sur la création de trois nouveaux départements : suppression des départements de Bougie et d'Aumale ; celui de Saida est conservé.
vendredi 20 novembre
Le GPRA désigne Ahmed Ben Bella et ses compagnons de captivité pour négocier avec la France, mais Paris repousse cette suggestion.
samedi 21 novembre
A New York, l’ONU condamne à l’avance les essais nucléaires auxquels la France veut procéder au Sahara.
samedi 28 novembre
Le FLN désigne comme négociateurs Ben Bella et quatre dirigeants arrêtés en 1956.
mardi 1er décembre
Création de la Force de police auxiliaire (FPA). Cette unité de police est formée de supplétifs algériens musulmans, les « harkis de Paris », chargés de lutter en France métropolitaine contre le FLN.
samedi 5 décembre
Inauguration de l’oléoduc Hassi-Messaoud-Bougie.
samedi 12 décembre
L’ONU demande à la France de ne pas procéder à des essais nucléaires dans le désert du Sahara.
de mars à avril
Les autorités françaises d’Algérie démantèlent l’Organisation spéciale (OS), bras armé clandestin du MTLD.
1951
vendredi 9 mars
Démission de Marcel-Edmond Naegelen, gouverneur général d’Algérie.
jeudi 12 avril
Roger Léonard devient gouverneur général de l’Algérie.
mardi 1er mai
Manifestation à Paris du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), organisation nationaliste algérienne.
dimanche 5 août
Front Algérien pour la Défense et le Respect des Libertés avec PPA-MTLD, l'UDMA, les Oulémas et le Parti communiste algérien (PCA).
mercredi 12 septembre
Un DC-3 de la compagnie française STAAP (Alpes-Provence) qui assurait la liaison entre Perpignan et Oran a disparu en Méditerranée, près des Baléares, alors que les conditions météo étaient très mauvaises. Il n’y a aucun survivant parmi les trente-neuf occupants de l’appareil.
jeudi 6 décembre
Ancien résistant engagé dans la lutte anticoloniale, le journaliste Claude Bourdet publie dans L’Observateur un article intitulé « Y a-t-il une Gestapo en Algérie ? ».
1952
jeudi 24 janvier
Soudaines et violentes chutes de neige en Algérie.
mercredi 14 mai
Lors d’un discours donné à Orléansville [Chlef] par Messali Hadj, chef du MTLD, les forces de l’ordre tirent sur la foule, faisant deux morts de nombreux blessés. Dans la soirée, Messali Hadj est arrêté et déporté en France (il sera placé en résidence surveillée à Niort).
en juillet
Oran dispose de l’eau courante.
dans l’année
Ben Bella s'installe au Caire où il rencontre Nasser.
1953
lundi 23 mars
Création de la compagnie Air Algérie, de la fusion de la Compagnie générale de Transports Aériens avec la Compagnie Air Transport.
du mercredi 1er au lundi 6 avril
Deuxième congrès du PPA-MLTD.
vendredi 26 juin
Le nageur français Gilbert Bozon a battu à Alger le record du monde du 200 m dos en 2 min 18 s 3.
mardi 14 juillet
Manifestation du MTLD à Paris et défilé de 2 000 Nord-Africains. Des incidents avec la police éclatent place de la Nation : sept morts, dont six Algériens, et 126 blessés.
dans l’année
Oran compte 119 000 musulmans et 173 000 Européens. 282 musulmans sont scolarisés dans l’enseignement secondaire, pour 5 836 Européens.
1954
en janvier
Deux tendances se détachent au sein du PPA-MTLD : Comité central et Messali Hadj (majoritaires).
mercredi 3 février
Arrivée à Alger du nouvel archevêque de la ville, Mgr Léon-Etienne Duval.
en mars
Troisième tendance : le Comité révolutionnaire pour l'Unité et l'Action (CRUA), composée de membres du Comité central et d'anciens de l'OS.
jeudi 3 juin
Direction collégiale du CRUA des « six » présidée par Mohamed Boudiaf.
dimanche 25 juillet
Réunion du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA) dans une maison du Clos Salambier, un quartier populaire d’Alger : les 22 participants se prononcent « pour la révolution illimitée jusqu'à l'indépendance totale ».
nuit du mercredi 8 au jeudi 9 septembre
Dans le nord de l’Algérie, un tremblement de terre de magnitude 6,7 a frappé à 2 h 43 la région d’Orléansville [aujourd'hui Ech-Cheliff] : au moins 1 243 morts et environ 5 000 blessés.
dimanche 19 septembre
Le titre vacant de champion du monde des poids coqs est revenu à un boxeur français, Robert Cohen (issu d’une famille juive de Bône [Annaba]). Il a battu aux points à Bangkok le Thaïlandais Chamroen Songkitrat.
vendredi 1er octobre
Fondation du Front de libération national (FLN).
dimanche 10 octobre
Les « six » du CRUA font le bilan de leur action et fixent au 1er novembre 1954 la date du déclenchement de l'insurrection.
mardi 19 octobre
A Alger, le ministre de l’Intérieur François Mitterrand annonce un programme de réformes qu’il justifie par la glorification de la France coloniale, qui « règne sur l’étendue la plus vaste du monde après celle qui va de Leningrad à Vladivostok ».
du dimanche 31 octobre au lundi 1er novembre
Début de la guerre d'Algérie à l’occasion de la « Toussaint rouge » : 70 attentats (nombreux ratés) font sept morts.
lundi 1er novembre
Un commando de fellaghas algériens de l’ALN, conduits par Bachir Chihani, tend une embuscade dans les gorges de Tighanimine (montagne des Aurès), au lieu-dit Taghit Nath Bou Slimane, à un autocar qui se rendait à Arris. Deux passagers sont tués : le caïd de M’Chouneche (Hadj Saddok) et l’instituteur Guy Monnerot (son épouse a été blessée).
mardi 2 novembre
Alors que Mendès France ordonne de tripler les effectifs de soldats et de policiers déployés en Algérie, un communiqué du ministère de l’Intérieur affirme que « le calme le plus complet règne dans l’ensemble du territoire ».
vendredi 5 novembre
Dissolution en Algérie du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, le MTLD. Ce parti modéré créé en 1946 par Messali Hadj était l’une des seules expressions autorisées des aspirations nationalistes. Par ailleurs, devant la commission de l’Intérieur à l’Assemblée française, le ministre François Mitterrand déclare que l’action des fellaghas « ne permet pas de concevoir, en quelque matière que ce soit, une négociation ».
lundi 8 novembre
Bataille de Ghar Boudjelida à El Gaada (Oranie).
Le Parti communiste français se prononce pour la reconnaissance des droits du peuple algérien, mais contre la lutte armée.
vendredi 12 novembre
Le président du Conseil, Pierre Mendes-France, déclare « l'Algérie, c'est la France », « On ne transige pas lorsqu'il s'agit de défendre l'intégrité de la République ». Le gouvernement mènera en Algérie « une répression sans faiblesse car elle est sans injustice »
.
lundi 29 novembre
Grine Belkacem meurt dans l'Aurès.
mercredi 22 décembre
En Algérie, les forces de l’ordre arrêtent cent cinquante militants du PPA-MTLD.
en décembre
Messali Hadj fonde le MNA (Mouvement national algérien).
dans l’année
L’Algérie compte environ 9,5 millions d’habitants, dont un « Français » pour neuf « Français musulmans ».
1955
mercredi 5 janvier
En Conseil des ministres, François Mitterrand propose la mise en œuvre en Algérie du statut de 1947 qui élargit le droit de vote des musulmans et leur donne un plus large accès à la gestion des affaires locales.
dimanche 9 janvier
Le Conseil des ministres approuve les projets de réformes en Algérie, notamment l’élargissement du droit de vote aux musulmans.
mercredi 12 janvier
Le ministre de l’Intérieur François Mitterrand crée en Algérie les Groupes mobiles de protection rurale (GMPR, qui deviendront le Groupe mobile de sécurité). Chargés de protéger édifices publics et marchés, ces supplétifs musulmans dépendent directement des préfets, sous-préfets et maires.
jeudi 13 janvier
Reprenant un propos qu’il avait déjà tenu en 1951, le journaliste Claude Bourdet, ancien résistant engagé dans la lutte anticoloniale, publie dans France Observateur un article intitulé « Votre Gestapo d’Algérie ».
lundi 17 janvier
Alerté par des chrétiens et des musulmans sur des cas de « torture tant physique que psychique », Mgr Duval, archevêque d’Alger, prend position officiellement dans un communiqué lu dans les églises et chapelles de son diocèse, repris dans nombre de journaux.
mardi 18 janvier
Didouche Mourad, responsable du maquis Nord-Constantinois, est tué au cours d'un engagement avec l’armée française.
mercredi 19 janvier
Début de l’opération « Véronique ». Son objectif est d’éradiquer l’insurrection dans les Aurès par un ratissage de la région.
mercredi 26 janvier
Jacques Soustelle est nommé gouverneur général de l'Algérie. Il succède à Roger Léonard.
en février
Arrestation de Rabah Bitat, responsable de l'Algérois.
jeudi 31 mars
L'état d'urgence est déclaré en Kabylie et dans les Aurès.
samedi 2 ou dimanche 3 avril
Proclamation de l’état de siège en Algérie et établissement de la censure.
samedi 14 mai
Mise en liberté provisoire de quatorze membres de l’ancien Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques.
lundi 16 mai
Les effectifs militaires français sont portés à 100 000 hommes.
samedi 21 mai
La France rappelle les réservistes.
lundi 20 juin
Arrestation de centaines de personnes, dont le secrétaire général du Parti communiste algérien.
mardi 5 juillet
Grève générale organisée par le FLN.
dimanche 7 août
En Algérie, le département de Constantine perd sa partie orientale (frontalière de la Tunisie), érigée en département de Bône [Annaba]. Celui-ci, couvrant une superficie de 25 367 km², avec une population de 730 594 habitants, comprend cinq sous-préfectures (La Calle, Clairfontaine, Guelma, Souk Ahras et Tébessa).
samedi 20 août
Insurrection généralisée de la wilaya deux (El-Halia, Nord-Constantinois) sous la direction de Zighout Youssef : 39 villes et villages situées dans la zone Collo-Philippeville [Skikda]-Constantine-Guelma sont attaqués à midi par plusieurs milliers d’hommes armés d’armes blancs, encadrés de moudjahidine dotés d’armes à feu. Ils assassinent à coups de haches et de pioches les Français et les musulmans accusés de collaboration. Entre 123 et 216 personnes ont été tuées (selon les sources), dont une majorité de civils européens (un tiers d'enfants), entre 30 et 50 membres des forces de l’ordre et 20 à 40 musulmans. Le plus important massacre (estimé à 140 victimes) a eu lieu à la mine de pyrite d’El Halia, à 15 km à l’est de Philippeville (1 275 musulmans seront exécutés officiellement en représailles, des chiffres qui peuvent monter jusqu’à 10 000 morts selon certaines sources).
mardi 30 août
L’état d’urgence est étendu à toute l’Algérie.
dimanche 11 septembre
La première émeute d’appelés refusant de partir en Algérie éclate à la gare de Lyon, à Paris.
mardi 13 septembre
Les autorités françaises interdisent le Parti communiste algérien.
mardi 20 septembre
Grève des commerçants européens d’Alger.
lundi 26 septembre
61 parlementaires musulmans se prononcent contre l’intégration de l’Algérie à la France.
mardi 27 septembre
Inscription de la question algérienne à l’ONU. La délégation française quitte l’Assemblée en signe de protestation.
vendredi 30 septembre
L’Assemblée générale de l’ONU décide de débattre de l’affaire algérienne malgré l’opposition de la France.
en septembre
Interdiction du quotidien communiste Alger républicain. Son directeur Henri Alleg entre dans la clandestinité.
mardi 18 octobre
L’Assemblée nationale française vote la confiance au gouvernement sur la politique algérienne.
vendredi 11 novembre
Plusieurs condamnés à mort, dont le dirigeant FLN Mostefa ben Boulaïd, se sont évadés de la prison de Constantine.
en novembre
Création des SAS.
lundi 12 décembre
Les élections législatives en Algérie sont ajournées à la demande de l’Assemblée algérienne.
mercredi 21 décembre
Le Premier ministre Edgar Faure convoque un conseil des ministres extraordinaire à cause des troubles en Algérie. Les violences ont fait une centaine de victimes en 24 heures.
Ralliement de Kerbadou Ali avec 500 hommes, dans les Aurès.
jeudi 29 décembre
Deux mois et demi après le magazine américain Life, L’Express publie un article sur la bataille et les massacres de Philippeville, survenus en août dernier. Des images tournées par le caméraman Georges Chassagne montrent l’exécution sommaire d’un rebelle par un gendarme. Le gouvernement accuse aussitôt Chassagne d’avoir réalisé une mise en scène et même d’avoir payé le gendarme pour perpétrer le meurtre (avant de finalement devoir admettre la vérité). Les clichés provoquent un scandale médiatique et politique.
1956
mercredi 4 janvier
61 députés musulmans de l’Assemblée demandent la reconnaissance d’une nationalité algérienne.
jeudi 12 janvier
Décrets sur les pouvoirs spéciaux.
samedi 14 janvier
Création à Alger d’un comité d’action et de défense de l’Algérie française.
mercredi 18 janvier
Lui-même né en Algérie, Albert Camus retourne dans son pays natal. A Alger, il participe quotidiennement aux concertations qui se tiennent au Cercle du Progrès.
jeudi 19 janvier
A Montpellier, des étudiants d’extrême droite interdisant aux étudiants d’origine algérienne l’accès au restaurant universitaire.
mercredi 1er février
Le général Catroux est nommé résident général (ministre résident) en Algérie. Il succède à Jacques Soustelle.
jeudi 2 février
Soustelle quitte Alger.
Les dockers musulmans d’Oran déclenchent une grève générale.
lundi 6 février
Le nouveau président du Conseil, Guy Mollet, est reçu à Alger sous les jets de tomates et les huées. Les pieds-noirs protestent ainsi contre la nomination du général Catroux, jugé trop libéral. Catroux démissionne.
mercredi 8 février
Le commandement supérieur de l’armée française définit pour la première fois le terme de « harki » : « S’appuyant sur des unités de base, des unités supplétives seront chargées de compléter la sécurité territoriale et de participer aux opérations locales au nouveau des secteurs. Ces unités porteront la dénomination de harkas ». La première unité de harkis a été créée dès 1955.
jeudi 9 février
Le socialiste Robert Lacoste succède à Catroux comme ministre résident en Algérie.
mardi 14 février
Des syndicalistes du Mouvement national algérien (MNA) créent à Alger l’Union syndicale des travailleurs algériens (USTA).
mardi 21 février
Ferhat Abbas et Ahmed Francis passent en France.
vendredi 24 février
Naissance de l'Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA).
vendredi 9 mars
Grève des ouvriers nord-africains de la région parisienne à l’appel du FLN.
lundi 12 mars
Par 455 voix (communistes compris, mais avec des réserves) contre 76 (poujadistes et droite), l’Assemblée vote les pouvoirs spéciaux au gouvernement Mollet pour l’Algérie.
jeudi 22 mars
Mustapha Ben Boulaïd, membre du Comité central du MTLD et responsable de la guérilla du FLN dans l'Aurès, est tué par un poste radio piégé par les services spéciaux français.
vendredi 30 mars
Trois soldats français sont enlevés par le FLN à Texena.
dimanche 1er avril
Constitution de l’Union pour le salut et le renouveau de l’Algérie française par Jacques Soustelle, Georges Bidault et André Morice.
mercredi 4 avril
L'aspirant Henri Maillot, militant communiste, déserte avec un camion d’armes.
vendredi 6 avril
Bataille du Djeurf.
mardi 10 avril
Embuscade de la guérilla FLN et contre-attaque de l'armée française avec d'importants moyens. 120 rebelles et 20 soldats français sont tués dans l'engagement.
mercredi 11 avril
Rappel de 70 000 disponibles.
jeudi 12 avril
Dissolution de l'Assemblée algérienne, beaucoup de membres musulmans ayant démissionné.
Du fait de la guerre d’Algérie, un décret porte ou prolonge la durée du service militaire français de 6 à 9 mois, par le biais du maintien sous les drapeaux ou du rappel.
dimanche 22 avril
Ferhat Abbas et Ahmed Francis, anciens leaders de l’UDMA, ainsi que Tewfik el-Medani, ex-secrétaire général des Oulémas, rallient le FLN au Caire (Egypte).
en avril
Arrivée du contingent.
Echec de négociations secrètes.
vendredi 4 mai
Le FLN attaque un convoi militaire français, près de Tlemcen, tuant douze soldats.
mardi 8 mai
Manifestation à Alger d’Européens hostiles au résident général Robert Lacoste, réputé libéral.
Rappel de 50 000 réservistes.
vendredi 18 mai
Embuscade de Palestro : 19 soldats français sont tués par le FLN.
samedi 19 mai
Grève générale des étudiants algériens.
mercredi 23 mai
Le ministre de la Justice, François Mitterrand, déclare : « J’approuve l’emploi de la force militaire et la présence de soldats en Algérie dans la mesure où cela constitue le dernier moyen de reconquérir un espace pour engager le dialogue ».
samedi 26 mai
Vaste opération de la police dans la Casbah d’Alger. Par ailleurs, une attaque du FLN coûte la vie à treize Français.
en mai
L'insurrection algérienne atteint l'Oranie et le Sud. Quadrillage de l'Algérie.
samedi 2 ou mardi 5 juin
L’aspirant déserteur Maillot est tué avec une trentaine d’hommes.
mardi 19 juin
Les premiers membres du FLN condamnés à mort ont été exécutés à Alger. Ahmed Zabana (30 ans) a été guillotiné à la prison Barberoisse (Serkadji).
du mercredi 20 au jeudi 21 juin
Attentats à la bombe du FLN à Alger.
mardi 26 juin
La France devient une puissance pétrolière. En effet, après plusieurs années de prospection, du pétrole est découvert dans le sud algérien, à Hassi Messaoud.
Dans l’Echo d’Alger, le résident général Robert Lacoste s’inquiète des « premiers signes du contre-terrorisme ».
jeudi 28 juin
Douze départements réunis en trois groupes : Alger (Alger, Médéa, Orléansville et Tizi-Ouzou), Oran (Oran, Mostanagem, Tiaret et Tlemcen), Constantine (Constantine, Batna, Bône et Sétif).
vendredi 29 juin
Le boxeur juif franco-algérien Robert Cohen a perdu son titre de champion du monde des poids coqs. Il a été battu par l’Italien Mario D’Agata par arrêt de l’arbitre à la septième reprise.
dimanche 1er juillet
Le Parti communiste algérien se rallie au FLN.
jeudi 5 juillet
Grève générale des Algériens en France et à Alger.
samedi 7 juillet
Le parti nationaliste marocain Istiqlal revendique la Mauritanie, le Soudan français [Mali] et l’ouest du Sahara.
jeudi 26 juillet
Le frère du bachaga des Beni Boudouanne, Saïd Boualam, partisan de l’Algérie française, est assassiné.
vendredi 10 août
Attentat perpétré dans la Casbah d’Alger par des « ultras » européens : quinze morts et quatorze blessés (chiffre officiel, contesté par le FLN).
lundi 20 août
Début du Congrès du FLN à la Soummam, dans les villages Ighbane et Ifri (commune d'Ouzellaguen, Kabylie) : « le FLN doit se structurer et définir le contenu et les perspectives de son combat ». Affirmation de la primauté du politique sur le militaire et de l'intérieur sur l'extérieur (rédacteur principal : Abane Ramdane), la reconnaissance de l'indépendance est un préalable à l'ouverture de négociations. Le Congrès désigne un Conseil national de la révolution qui désigne un comité de coordination et d'exécution de cinq membres. Un barême pour la solde des Moudjahidine est fixé : 1 000 francs pour le simple soldat, 5 000 F pour le chef de wilaya.
en août
Découverte du gisement de pétrole d'Hassi Messaoud.
du samedi 1er au mercredi 5 septembre
Des négociations secrètes échouent à Rome, la France ne voulant pas aller au-delà de la personnalité algérienne.
samedi 15 septembre
Contacts Yazid-Comin à Rome.
mardi 25 septembre
Zighout Youcef, commandant la wilaya II, est tué dans une embuscade. Par ailleurs, le sultan marocain se déclare prêt à contribuer au règlement de la question algérienne.
dimanche 30 septembre
A Alger, le FLN pose des bombes dans deux cafés fréquentés par de jeunes Européens. Le bilan est de quatre morts et cinquante-deux blessés.
mardi 2 octobre
Bataille du Djebel Amour.
mardi 16 octobre
Le cargo égyptien Athos II, chargé d’armes destiné au FLN algérien, est arraisonné par les autorités françaises.
lundi 22 octobre
L'avion d'Air Maroc conduisant Ben Bella, Aït Ahmed, Boudiaf, Khider, Lacheraf, de Rabat à Tunis est détourné sur Alger. Ils sont faits prisonniers. Conséquences : plusieurs dizaines de Français sont tués à Meknès (Maroc). Le roi du Maroc soutient le FLN tandis que les Français établissent un barrage à la frontière algéro-marocaine.
samedi 27 octobre
Au dixième Congrès de l’UDSR, à Nancy, le ministre de la Justice, François Mitterrand, déclare : « Si nous réussissons en Algérie ce qui avait été promis en Tunisie, c’est-à-dire l’autonomie interne, si nous sommes sûrs d’en rester là, alors il faudrait tenter l’expérience ».
lundi 5 novembre
Expédition franco-britannique de Suez contre l’Egypte, qu’Israël a déjà attaquée.
jeudi 8 novembre
Découverte d’un gisement de gaz en Algérie, à Hassi R’Mel.
mercredi 14 novembre
L’ouvrier tourneur et militant anticolonialiste Fernand Iveton est arrêté à Alger pour avoir tenté de commettre un attentat à la bombe à l’usine à gaz du Hamma, où il travaille. L’engin explosif est désamorcé.
jeudi 15 novembre
Le général Raoul Salan est nommé commandant en chef en Algérie.
samedi 24 novembre
Fernand Iveton est condamné à mort par le tribunal militaire d’Alger pour « tentative de destruction d’édifice à l’aide d’explosifs ».
samedi 1er décembre
Le général Saloa devient Commandant en chef en Algérie, remplaçant Lorillot.
vendredi 28 décembre
Amédée Froger, maire de Boufarik et président de l’Interfédération des maires d’Algérie, est assassiné par le FLN.
samedi 29 décembre
Des musulmans sont lynchés à mort lors des funérailles d’Amédée Froger.
1957
dimanche 6 janvier
A Alger, le général Jacques Faure, lié à un groupe d’extrémistes européens qui complotait contre les institutions républicaines, est condamné à 30 jours d’arrêt.
lundi 7 janvier
Le général Massu, commandant de la 10e division de parachutistes, est chargé du maintien de l'ordre à Alger. Il reçoit les pleins pouvoirs : début de la bataille d'Alger (gagnée en juillet).
jeudi 10 janvier
Les quatre territoires du sud de l'Algérie sont englobés dans l'Organisation commune des régions sahariennes.
mercredi 16 janvier
Attentat au bazooka à Alger contre le général Raoul Salan, commandant en chef en Algérie. Salan s'en sort mais son chef d'état-major, le colonel Rodier, est tué. Les assassins sont Philippe Castille et Michel Frechoz ; l'instigateur est René Kovacs, médecin algérois (activistes de l'Algérie française, voulant remplacer Salan par le général Cogny, plus énergique). Kovacs met en cause, sans apporter de preuves, des personnalités dont Michel Debré, Pascal Arrighi, Jacques Soustelle ; l'enquête n'aboutira pas.
dimanche 27 janvier
A Alger, le FLN lance un mot d’ordre de grève générale pour huit jours.
lundi 28 janvier
La grève générale décidée par le FLN est brisée par l'armée.
jeudi 31 janvier
Après une série d'attentats meurtriers du FLN à Alger, le général Massu reçoit les pleins pouvoirs de police pour briser le terrorisme.
dimanche 3 février
Seizième de finale de la Coupe de France de football : le grand Stade de Reims et ses vedettes sont éliminées par El-Biar, une toute petite équipe de division d’honneur algérienne, sur le score de deux buts à zéro (Buffard et Almadovar).
lundi 4 février
La France interdit toute implication de l’ONU en Algérie.
lundi 11 février
Condamné à mort en novembre 1956 pour une tentative d’attentat, le militant anticolonialiste Fernand Iveton a été exécuté à Alger, dans la cour de la prison de Barberousse. Il avait 30 ans. Le président Coty avait refusé le recours en grâce la veille. Iveton est le seul Européen parmi les 198 prisonniers politiques guillotinés de la guerre d’Algérie. Deux autres combattants du FLN ont été exécutés avec lui.
dimanche 17 février
Les chefs du CEE partent au Maroc et en Tunisie.
lundi 18 février
La question algérienne est présentée devant les Nations unies.
samedi 23 ou lundi 25 février
Arrestation à Alger par des parachutistes de Mohamed Larbi Ben M'hidi, membre du Comité de coordination du FLN et responsable de l'insurrection en Oranie.
mardi 26 février
Arrestation des responsables du FLN en métropole.
nuit du dimanche 3 au lundi 4 mars
Refusant de parler sous la torture, Mohamed Larbi Ben M'hidi est assassiné par un groupe de soldats. Il a été pendu dans une ferme de la Mitidja, à 20 kilomètres au sud d’Alger, sous les ordres du général Aussaresses. Fondateur du FLN en 1954 et colonel de l’ALN, il avait 34 ans. La version officielle parlera de suicide !
mercredi 20 mars
Le journal L’Express révèle que l’armée française torture des prisonniers en Algérie.
Des dirigeants du FLN algérien assistent, à Tunis, aux fêtes du premier anniversaire de l’indépendance de la Tunisie.
jeudi 28 mars
A Alger, le général Paris de La Bollardière proteste contre les méthodes de l’armée et la torture en demandant à être relevé de son commandement. Il est mis aux arrêts.
lundi 1er avril
Le boxeur franco-algérien (de Constantine) Alphonse Halimi est devenu champion du monde des poids coqs en battant au Vel’ d’Hiv de Paris le tenant du titre, Mario D’Agata, un Italien sourd-muet. Le combat a failli être interrompu, le plafonnier qui éclairait le ring ayant déclenché un incendie, dispersant des escarbilles sur les deux boxeurs.
mardi 2 avril
Devant la commission des Lois à l’Assemblée, le ministre de la Justice François Mitterrand reconnaît « l’existence de sévices et de détentions arbitraires en Algérie ».
vendredi 5 avril
Le gouvernement crée une Commission de sauvegarde des droits et libertés individuelles pour l’Algérie.
jeudi 9 mai
Bataille de Collo.
lundi 20 mai
Le roi d’Arabie Saoudite se prononce pour une intensification de l’aide arabe aux nationalistes algériens contre la France.
mardi 21 mai
Chute du gouvernement Guy Mollet mis en minorité à cause du problème algérien.
mercredi 22 mai
Un convoi du 5e bataillon de tirailleurs algériens tombe dans une embuscade. Les parachutistes du colonel Marcel Bigeard se lancent immédiatement à la poursuite des rebelles.
dimanche 26 mai
A l’occasion de la finale de la Coupe de France de football remportée par Toulouse face à Angers (6 - 3), le FLN assassine à Paris l'ancien vice-président de l'Assemblée algérienne, Ali Chekkal. Le meurtrier, Mohamed Ben Sadok, est arrêté (il sera condamné aux travaux forcés à perpétuité).
mercredi 29 mai
Mohamed Mahiddine, responsable du FLN algérien pour le sud de la France, est assassiné à Marseille.
nuit du mercredi 29 au jeudi 30 mai
Massacre de Melouza (douar pro-MNA) par 300 à 400 combattants du FLN : 315 partisans de Messali Hadj sont tués.
en mai
Capture du chef algérien Yacef Saadi (il sera condamné à mort, mais non exécuté).
lundi 3 juin
Face à l’impact du massacre de la Melouza, le FLN accuse les Français.
mardi 4 juin
Le FLN attaque à Tlemcen un poste militaire français, tenu par des tirailleurs sénégalais. Il y a trois morts et onze blessés.
dimanche 9 ou lundi 10 juin
Une bombe explose au casino de la corniche d'Alger.
mardi 11 juin
Suspecté d’aider le FLN, le militant communiste Maurice Audin, assistant de mathématique à la faculté des sciences d’Alger, a été arrêté, probablement par des parachutistes du général Massu (il disparaîtra au bout de 10 jours sans laisser de trace).
mercredi 12 juin
A Alger, les obsèques des victimes de l’attentat au Casino de la Corniche dégénèrent en émeutes. Par ailleurs, l’ancien rédacteur en chef du quotidien communiste Alger républicain (interdit en 1955) Henri Alleg est arrêté par les parachutistes de la 10e DP au domicile de son ami Maurice Audin (Alleg sera séquestré un mois et torturé à El Biar, puis transféré à Lodi, ensuite à Alger).
samedi 15 juin
Bataille de Chéria.
vendredi 21 juin
Décès de Maurice Audin, arrêté dix jours auparavant, « au cours d’une tentative d’évasion » (en fait torturé à mort).
mardi 25 juin
Premier match de football international des équipes de Tunisie et d’ « Algérie » : à Tunis, les footballeurs tunisiens battent les Algériens deux buts à un.
en juin
Début de la mise en place d'un barrage électrifié à la frontière tunisienne.
mardi 2 juillet
Le sénateur démocrate américain John Fitzgerald Kennedy demande que le gouvernement des Etats-Unis intervienne en faveur de l’indépendance de l’Algérie.
jeudi 4 juillet
Le FLN réaffirme que la reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie est le préalable à toute négociation.
dimanche 14 juillet
Fête nationale française : les harkis algériens défilent aux Champs-Elysées. Plus tard dans la journée, des rixes opposent les musulmans pro-français aux partisans du FLN dans le quartier parisien de la Goutte d’Or.
vendredi 19 juillet
Bataille de Bouzegza.
samedi 20 juillet
Ralliement de Si Chérif avec 300 hommes.
lundi 29 juillet
Bataille de Ferna.
vendredi 2 août
Un attentat, mené par le FLN algérien et visant des musulmans, fait six morts et quatre blessés à Paris.
dimanche 4 août
Bataille de Bouzegza.
mercredi 7 août
Décret découpant les quatre territoires du sud algérien en deux départements : Oasis et Saoura.
mardi 13 août
Tout en fermant les yeux sur la contrebande d’armes en direction de l’Algérie, le président tunisien Habib Bourguiba demande au FLN de respecter la souveraineté de son pays.
lundi 26 août
Découverte d’un dépôt de bombes dans la Casbah d’Alger.
lundi 2 septembre
Messali Hadj, leader du MNA, demande que cessent les attentats en France.
lundi 9 septembre
La Tunisie proclame l’état d’urgence dans les provinces frontalières avec l’Algérie, après que l’armée française ait exercé un « droit de suite ».
jeudi 12 septembre
Démission du secrétaire général de la police d’Alger, Paul Teitgen, en protestation contre les méthodes employées par les parachutistes.
mardi 24 septembre
Yacef Saadi, chef du réseau terroriste FLN d'Alger, est arrêté par des parachutistes français.
lundi 30 septembre
Projet de loi-cadre repoussé par l'Assemblée nationale par 279 voix contre 253.
mardi 1er octobre
Robert Lacoste et André Morice inspectent les travaux de construction du barrage électrifié à la frontière entre l’Algérie et la Tunisie.
mercredi 2 octobre
Arrestation du chef responsable de la zone d’Alger, Yacef Saadi, et de sa compagne Zohra Drii. Saadi sera condamné à mort, mais gracié par de Gaulle.
mardi 8 octobre
Explosion d’un stock de bombes dans la Casbah d’Alger : 28 morts.
mardi 15 octobre
Le général Massu liquide la « zone autonome d'Alger ».
jeudi 17 octobre
Une unité saharienne se révolte et massacre ses officiers.
Journée nationale de lutte pour la paix en Algérie, à l'appel du PCF.
lundi 28 octobre
Le FLN assassine à Paris le député algérien Hocine Cherchalli, ainsi que Ahmed Bekhat, secrétaire de l'Union des Travailleurs Algériens.
dimanche 3 novembre
Bataille de Timimoun.
mercredi 6 novembre
Le colonel Roger Trinquier obtient le ralliement de Mohammed Bellounis, « général » des forces armées du MNA, hostile au FLN.
jeudi 7 novembre
Dans le Sahara, une équipe de recherche pétrolière est massacrée par les rebelles.
lundi 11 novembre
Bataille de Aïn Tame.
mardi 12 novembre
L’Assemblée reconduit la loi sur les pouvoirs spéciaux en Algérie et en métropole.
mardi 26 novembre
Projet amendé de loi-cadre, adopté par 269 voix contre 200.
mercredi 27 novembre
Le FLN tente d'assassiner à Paris Abdelkader, Secrétaire d'Etat algérien.
mardi 10 décembre
A New York, l’ONU reconnaît implicitement la représentativité du FLN algérien.
A Alger, Robert Lacoste déclare : « le FLN a perdu la partie » et met en garde contre toute médiation.
jeudi 19 décembre
Une bombe, probablement posée par le FLN, explose à bord d'un avion d'Air France. L'appareil parvient à atterrir à Lyon sans dommage grave ni victime.
jeudi 26 décembre
Boussouf tue Abane Ramdane, dirigeant du FLN attiré au Maroc.
mardi 31 décembre
Le réalisateur français René Vautier, qui a rejoint les rangs du FLN, crée dans les maquis algériens une école de formation de cinéma.
1958
jeudi 2 janvier
Cheriet Ali Chéri est le dernier chahid à être exécuté par la guillotine.
mardi 7 janvier
Début de l'exploitation pétrolière au Sahara : ouverture des vannes des citernes de stockage de Hassi Messaoud.
samedi 11 janvier
Violents combats à la frontière algéro-tunisienne entre des soldats français et des unités rebelles algériennes, basées en Tunisie.
Bataille de Djebel Alahoun.
samedi 18 janvier
Accrochages entre les armées marocaine et française, près de Colomb-Béchar.
mardi 21 janvier
Le navire yougoslave Slovenja, qui transportait des armes pour le FLN, est arraisonné par l’armée française en Algérie.
mardi 28 janvier
Le gouvernement français dissout l’Union générale des étudiants musulmans algériens.
Le second fils du bachaga des Beni Boudouanne, Saïd Boualam, partisan de l’Algérie française, est tué dans une embuscade.
vendredi 31 janvier
Vote de la « loi-cadre » pour l’Algérie, « partie intégrante de la République française » mais dotée d’une « personnalité ».
en janvier
La frontière tunisienne est bouclée par la ligne Morice, un barrage électrifié.
jeudi 6 février
Le FLN transfère le siège de sa direction de Tunis au Caire.
Arrivée à Martigues de la première cargaison de pétrole algérien.
samedi 8 février
L'aviation française bombarde le village tunisien de Sakhiet-Sidi-Youssef, par « représailles » contre le FLN algérien qui se repliait en Tunisie après ces attaques contre les français d'Algérie. Il y a 75 morts et 80 blessés, dont un certain nombre de femmes et d'enfants.
mardi 18 février
Publication en France du livre du communiste Henri Alleg, la Question, témoignage sur les tortures subies par l’auteur en Algérie.
lundi 17 mars
Décret qui crée trois départements : Bougie, Aumale et Saida.
du mardi 18 au mercredi 19 mars
Bataille de Guelna.
jeudi 27 mars
Saisie par la police du livre d’Henri Alleg, la Question, qui dénonce l’utilisation de la torture en Algérie.
dimanche 30 mars
Rassemblement national du Mouvement de la paix pour la négociation en Algérie.
en mars
Premières livraisons de pétrole algérien.
lundi 14 avril
Décret regroupant les départements en cinq territoires autonome.
mardi 15 avril
Robert Lacoste n’est plus ministre résident en Algérie.
Les meilleurs joueurs de football algériens musulmans évoluant dans le championnat de France (dont les internationaux Zitouni et Mekloufi) quittent leurs clubs sans l’autorisation de leurs dirigeants, pour former une équipe du FLN, qui part en tournée de propagande dans les pays « progressistes » (Yougoslavie, Egypte, etc.)
samedi 26 avril
Manifestations à Alger pour l’Algérie française.
lundi 28 avril
Début de la bataille de Catinat [aujourd’hui Settara] dans le département de Constantine entre l’armée française et l’ALN.
mercredi 30 avril
A la suite d’une intoxication menée par les services spéciaux du colonel Yves Godard, le chef de la wilaya 3, le colonel Amirouche, entame un sanglant processus d’épuration : 200 de ses hommes ont été déjà été exécutés.
samedi 3 mai
Fin de la bataille de Catinat.
jeudi 8 mai
Alors qu’il s’apprête à rentrer en métropole, le ministre-résident d’Algérie déchu Lacoste s’adresse aux généraux français : « Méfiez-vous. N’acceptez rien contre votre honneur. Attention à un Diên Biên Phu diplomatique. » Le pouvoir civil n’a plus de représentant à Alger.
vendredi 9 mai
Exécution de trois militaires français enlevés par le FLN. Télégramme du général Raoul Salan à l'état-major général (général Paul Ely) exprimant l'appréhension de l'armée devant d'éventuelles négociations au sujet de l’abandon de l’Algérie.
samedi 10 mai
En Algérie, le ministre de la Défense national Jacques Chaban-Delmas inaugure dans le Constantinois le Centre d’enseignement à la guerre subversive de Jeanne-d’Arc, dont la direction est confiée au général Bigeard. On y enseigne les méthodes policières… et l’usage de la torture.
Alain de Sérigny, directeur de l'Echo d'Alger, publie un éditorial où il en appelle à de Gaulle pour sauver l'Algérie française que les partis traditionnels et le prochain gouvernement s'apprêtent à lâcher : « Je vous en conjure, parlez, parlez vite, mon général... »
mardi 13 mai
Alors qu’à Paris, Pierre Pflimlin est investi Premier ministre, à Alger a lieu une manifestation d'anciens combattants à la mémoire de trois militaires du contingent faits prisonniers par les fellaghas et fusillés en Tunisie. Un jeune étudiant, Pierre Lagaillarde, prend la tête des manifestants pour l'Algérie française et s’empare de l'immeuble du gouvernement général, le « G.G. » : insurrection à Alger. Création d'un Comité de salut public avec comme président le général Massu ; il exige le maintien de l’Algérie française et la création en métropole d’un gouvernement d’exception. Salan est nommé délégué général du gouvernement et commandant en chef.
mercredi 14 mai
A Alger, à 5 heures du matin, Massu lance un nouvel appel : « Le comité de salut public supplie le général de Gaulle de bien vouloir rompre le silence en vue de la constitution d'un gouvernement de salut public qui seul peut sauver l'Algérie de l'abandon ». Dans la journée, le président Coty ordonne, en vain, à l’armée d’Algérie de demeurer sous l’autorité du nouveau gouvernement, formé ce jour.
jeudi 15 mai
A Alger, le général Raoul Salan prononce une allocution devant le comité de salut public, à l'intérieur de l’immeuble du Gouvernement général : « Vive la France, vive l'Algérie française, vive le général de Gaulle ! ». Puis il se rend sur le balcon et s'adresse à la foule rassemblée sur le Forum : « Nous gagnerons parce que nous l'avons mérité et que là est la voie sacrée pour la grandeur de la France. Mes amis, je crie : « Vive la France ! Vive l'Algérie française ! »... Puis il se retourne vers l'intérieur mais se heurte à la haute silhouette du gaulliste Léon Delbecque qui lui souffle : « Vive de Gaulle, mon général ! » Revenant vers le micro, Salan reprend la phrase : « Vive de Gaulle ! ». De sa retraite de Colombey-les-deux-Eglises, Charles de Gaulle fait répondre le jour même qu'il se tient « prêt à assumer les pouvoirs de la République ».
vendredi 16 mai
L’Assemblée nationale instaure l’Etat d’urgence. Les pouvoirs spéciaux en Algérie sont renouvelés.
lundi 19 mai
Le général de Gaulle donne une conférence de presse pour dire qu’il est le seul à pouvoir « sauver la France », mais qu’il refuse de recevoir le pouvoir des factieux d’Alger. Aux journalistes qui s'inquiètent de l'éventualité d'une dictature, il lance : « Croit-on qu'à soixante-sept ans, je vais commencer une carrière de dictateur ? ».
samedi 24 mai
Le bruit se répand que des parachutistes venus d'Algérie ont sauté sur la Corse. En fait, un député corse, Pascal Arrighi, a fait dans la nuit le voyage d'Alger à Ajaccio pour rallier l'île aux gaullistes. A son instigation, quelques poignées d'hommes du 1er bataillon de parachutistes de choc basé à Corte et Calvi se sont rendues à Ajaccio où ils ont désarmé les gendarmes et occupé la préfecture. Les rebelles utilisent habilement la radio pour faire planer sur la métropole la menace d'un débarquement militaire et d'une guerre civile.
mardi 27 mai
A midi, Charles de Gaulle affirme dans un communiqué qu'il entame le processus régulier pour « l'établissement d'un gouvernement républicain ». Il se démarque des velléités putschistes de certains militaires français et traite les hommes du 13 mai de « braillards d’Alger ».
mercredi 28 mai
Démission du président du conseil Pierre Pflimlin et de son gouvernement. Dépassé par les événements, le président Coty charge les deux assemblées de prendre contact avec le général de Gaulle.
jeudi 29 mai
Le président Coty annonce au Parlement que, devant le péril de la patrie et de la République, il a décidé de faire appel « au plus illustre des Français ». Il appelle le général de Gaulle à former un nouveau gouvernement et succéder à Pflimlin, démissionnaire.
dimanche 1er juin
Le général de Gaulle est investi à Paris comme président du Conseil.
lundi 2 juin
Reconduction des pouvoirs spéciaux
mercredi 4 juin
Charles de Gaulle se rend à Alger ou il est acclamé par les pieds noirs et par les musulmans. Devant 200 000 personnes rassemblées au Forum d’Alger : il déclare : « Je vous ai compris ». Il rend hommage au courage des rebelles, leur ouvrant « les portes de la réconciliation ».
vendredi 6 juin
A Mostaganem, le général de Gaulle s’écrie : « Vive Mostaganem ! Vive l'Algérie française ! Vive la République ! Vive la France ! ». C’est la seule de son voyage où il emploie l'expression « Algérie française ». Il se rend ensuite à Oran.
Salan concentre les pouvoirs civils et militaires.
samedi 7 juin
De Gaulle est de retour en France.
lundi 9 juin
Le ministère de l’Algérie est rattaché à la présidence du Conseil.
lundi 16 juin
Le général Jacques Massu est chargé des fonctions de préfet d’Alger.
lundi 14 ou mercredi 16 juillet
Le général Mohammed Bellounis, chef de l’ « Armée du peuple algérien », rallié aux Français pour lutter contre l’ALN, est liquidé par les parachutistes du colonel Roger Trinquier.
dimanche 17 août
Le FLN enlève à Ouadhias le missionnaire méthodiste américain Lester Griffith.
mercredi 20 août
En Algérie, la direction du FLN est purgée par les dirigeants de l’ALN.
Interdiction en France de l’Amicale générale des travailleurs algériens, organisation pro-FLN.
samedi 23 août
Arrêté du préfet de police de Paris créant le Service de coordination des affaires algériennes (SCAA), chargé de lutter contre le nationalisme algérien dans la capitale.
lundi 25 août
Un Algérien est tué par sa bombe, alors qu'il se préparait à commettre un attentat contre une raffinerie de la compagnie Esso à Notre-Dame-de-Gravenchon. Il est probable que cet homme était un membre du FLN algérien. Par ailleurs, à Paris, un commando du FLN attaque une fabrique de munitions dans les faubourgs de la ville, tuant quatre policiers. Les terroristes perdent, quant à eux, deux des leurs. Enfin, près de Marseille, un autre commando algérien attaque une raffinerie. Il y a incendie, à la suite duquel 17 pompiers sont blessés.
mardi 26 août
L'attaque en France d'un commando du FLN, contre des policiers, fait huit blessés.
mercredi 27 août
Attentats du FLN contre les dépôts d’essence dans le sud-est de la France.
jeudi 28 août
Le FLN assassine un soldat français à Paris.
samedi 30 août
Le FLN fait sauter quatre cuves de stockage d'essence à Rouen. Pas de victime. Par ailleurs un soldat français est assassiné dans le métro parisien.
samedi 13 septembre
Le général de Gaulle ordonne au général Salan de faire cesser en Algérie tout acte de torture et toute exécution sommaire.
lundi 15 septembre
A Paris, un commando du FLN ouvre le feu contre la voiture du ministre de l'Information, Jacques Soustelle. La police intervient et une fusillade s'ensuit, occasionnant un mort et deux blessés. Deux terroristes sont arrêtés et seront condamnés à la prison à perpétuité.
vendredi 19 septembre
Formation au Caire (Egypte) d'un Gouvernement provisoire de la République algérien (GPRA). Président : Ferhat Abbas (vice-président : Krim Belkacem). Ce gouvernement en exil établit des relations diplomatiques avec plusieurs pays étrangers. Création d’un drapeau.
samedi 27 septembre
Le FLN libère le missionnaire américain Lester Griffith.
dimanche 28 septembre
Référendum sur la constitution française : 98 % de oui en Algérie.
Une bombe posée par le FLN algérien est découverte sur la Tour Eiffel.
du dimanche 28 au lundi 29 septembre
De Gaulle en Algérie.
jeudi 2 octobre
Nouvelle visite de Charles de Gaulle en Algérie.
vendredi 3 octobre
De Gaulle annonce le « plan de Constantine » comportant des réformes économiques, sociales et scolaires en faveur des Algériens musulmans.
dimanche 5 octobre
De Gaulle est de retour en France.
mardi 14 octobre
Les militaires quittent les Comités de salut public.
Le navire allemand Atlas est saboté dans le port d'Hambourg. Ce cargo transportait une cargaison d'armes destinées au FLN algérien ; aussi, les services spéciaux français sont fortement soupçonnés pour cet attentat qui n'a occasionné aucune victime.
mercredi 15 octobre
Le général Jouhaud est limogé.
du mercredi 15 au vendredi 17 octobre
Combats de l'Akfadou.
jeudi 23 octobre
Conférence de presse de Charles de Gaulle : il propose « la paix des braves ».
samedi 25 octobre
Le GPRA rejette la « paix des braves ».
dimanche 26 octobre
Le FLN dit à son tour non à la « paix des braves ».
vendredi 31 octobre
La France libère mille prisonniers algériens.
lundi 17 novembre
Capture d'Azzedine.
dimanche 23 novembre
Premier tour des élections législatives au collège unique algérien
mardi 25 novembre
L’archevêque d’Alger, Mgr Léon-Etienne Duval, écrit au président du Conseil, Charles de Gaulle, pour attirer son attention sur les exécutions sommaires et la torture.
vendredi 28 novembre
Le général Vanuxem est limogé.
dimanche 30 novembre
Second tour des élections législatives au collège unique algérien : victoire des partisans de l'intégration. Le bachaga des Beni Boudouanne, Saïd Bouallam est élu député gaulliste d’Orléansville.
du mercredi 3 au dimanche 7 décembre
Nouveau voyage de Charles de Gaulle en Algérie.
vendredi 12 décembre
Paul Delouvrier est nommé délégué général du gouvernement en Algérie et le général Maurice Challe commandant en chef (à la place de Salan).
samedi 13 décembre
A New York, une notion sur le droit de l’Algérie à l’indépendance est repoussée à l’ONU. Les Etats-Unis se sont abstenus.
1959
samedi 3 janvier
Bataille de Berrouaghia.
samedi 17 janvier
Charles de Gaulle écrit au général Paul Ely, chef d’état-major des armées : « Quant à la politique que la France doit faire en […] Algérie, c’est au total mon affaire et je n’attends des subordonnés rien d’autre que ceci : qu’ils l’exécutent franchement ».
en janvier
Le lieutenant Onrupt crée dans la SAS de Catinat [aujourd’hui Settara] un « comité féminin », qui deviendra la seule harka féminine de la guerre (jusqu’à la mi-1961).
vendredi 6 février
Première offensive contre l’ALN en Oranie dans le cadre du plan Challe, mis en place le mois dernier.
en février
Début du plan Challe : opérations héliportées menées d'est en ouest, d'un barrage électrifié à l'autre.
mardi 3 mars
Le trafiquant d'armes allemand Georg Puchert, fournisseur du FLN algérien, a été tué dans l’explosion de sa Mercedes piégée par le Service action français à Francfort.
mercredi 4 mars
Sur la route menant du Maroc à Oran, près du col du Juif, le FLN tend une embuscade contre une voiture conduite par des journalistes. Le photographe de presse américain Flint Kellens est tué, ainsi que Raymond Aircle, un Allemand servant d'interprète. Un autre photographe est quant à lui grièvement blessé.
samedi 28 ou dimanche 29 mars
Les colonels el-Haouès Ben Abdelkader (wilaya 4 ou 6) Aït Homouda Amirouche (wilaya 3) sont tués par l'armée française.
en mars
Le trafiquant d'armes de Hambourg Georg Puchert, qui fournit le FLN algérien, est tué au volant de sa Mercedes piégée par le Service action français.
mercredi 8 avril
Arraisonnement en Algérie du cargo tchécoslovaque Lidice, chargé d’armes pour le FLN.
jeudi 23 avril
A Azazga, des véhicules militaires français passent sur des mines, au cours d'un défilé du 13e Régiment de cavalerie. Un officier est tué et cinq soldats sont blessés suite à cet attentat organisé par le FLN.
mercredi 29 avril
De Gaulle écrit dans L’Echo d’Oran : « l’Algérie de papa est morte ».
début mai
Le général Allard est limogé.
samedi 2 mai
Le romancier Vercors appelle à l’action clandestine contre la guerre en Algérie.
mardi 5 mai
Mort de Si M'Hamed (wilaya 4). Si Salah le remplace.
samedi 23 mai
Assassinat à Paris de Me Amokrane Ould Aoudia, avocat du FLN.
vendredi 19 juin
Saisie du livre La Gangrène dénonçant la torture en Algérie.
samedi 4 et lundi 6 juillet
Décret : les trois groupes de départements deviennent circonscription d'action régionale.
mercredi 8 juillet
Champion du monde des poids coqs depuis deux ans, le boxeur juif franco-algérien Alphonse Halimi a été battu par le Mexicain José Becerra, au Memorial Sport Arena de Los Angeles.
lundi 14 juillet
Vague d’attentats du FLN en France.
mercredi 22 juillet
Le général Challe lance en Kabylie l’opération « Jumelles » afin de porter un coup décisif à la wilaya 3, fer de lance de l’ALN.
en juillet
Début de l’opération « Pierres précieuses ».
jeudi 27 août
Charles de Gaulle entame sa première « tournée des popotes » en Algérie.
Des nationalistes algériens assassinent à Vichy le sénateur de Constantine, Chérif Benhabylès.
vendredi 28 août
« Tournée des popotes » : le général de Gaulle passe notamment en revue à Saïda, avec le colonel Bigeard, les membres du « commando Georges », composé pour l’essentiel d’anciens membres du FLN et de l’ALN ralliés à la France.
dimanche 30 ou lundi 31 août
Fin de la première « tournée des popotes ». Charles de Gaulle a déclaré au cours de son séjour algérien : « Moi vivant, jamais le drapeau du FLN ne flottera sur l'Algérie ».
dimanche 13 septembre
Au large des côtes hollandaises, une bombe explose à bord du navire allemand Brussard. Ce cargo transportait des armes pour le FLN algérien, aussi les services spéciaux français sont-ils particulièrement soupçonnés. Aucune victime n'est rapportée.
mercredi 16 septembre
Lors d’un discours à la télévision, le général de Gaulle se dit favorable à l'autodétermination de l'Algérie. Le choix des Algériens sera soumis au vote des Français. Les militaires, les Français d’Algérie, mais aussi des musulmans engagés au côté de la France, affichent leur consternation et leur colère. Les députés nord-africains conduits par Georges Bidault quittent la majorité - neuf quittent l'UNR -.
jeudi 17 septembre
Un commando de cinq membres du FLN algérien tente d'assassiner à Chantilly Messali Hadj, dirigeant du Mouvement National Algérien. La police tue deux des terroristes.
samedi 19 septembre
Déçus par le récent discours du général de Gaulle, le député démocrate-chrétien Georges Bidault (ancien président du Conseil), le sénateur Roger Duchet et André Morice fondent un groupe dissident de la majorité, le Rassemblement pour l'Algérie française (RAF).
jeudi 24 septembre
En Algérie, explosions de plusieurs bombes, posées ou lancées par le FLN. 9 Français sont tués et 12 autres blessés.
lundi 28 septembre
Le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) répond aux propositions de Charles de Gaulle sur l’autodétermination en posant l’indépendance comme préalable à toute négociation.
mercredi 30 septembre
Arrestation du chef du FLN pour Paris.
jeudi 1er octobre
La police a saisi en une seul fois 5 millions de francs envoyés vers le FLN par des partisans de la métropole.
samedi 3 octobre
Arrestation à la frontière belge de l’ancien député français Jean Berthommier, qui transportait une bombe et s’apprêtait à assassiner un dirigeant FLN installé à Charleroi.
jeudi 15 octobre
A l’Assemblée nationale, Pierre Lagaillarde, député d’Alger, déclare : « De Gaulle finira en Haute Cour ».
mercredi 28 octobre
De Gaulle dit à l'armée d'Algérie : « Après un délai de l'ordre de plusieurs années » viendra l'autodétermination. Massu dit : « La pacification continue » ; Delouvrier : « Nous nous battons pour une Algérie française ».
samedi 7 novembre
Décret qui abroge celui du 17 mars 1958 sur la création de trois nouveaux départements : suppression des départements de Bougie et d'Aumale ; celui de Saida est conservé.
vendredi 20 novembre
Le GPRA désigne Ahmed Ben Bella et ses compagnons de captivité pour négocier avec la France, mais Paris repousse cette suggestion.
samedi 21 novembre
A New York, l’ONU condamne à l’avance les essais nucléaires auxquels la France veut procéder au Sahara.
samedi 28 novembre
Le FLN désigne comme négociateurs Ben Bella et quatre dirigeants arrêtés en 1956.
mardi 1er décembre
Création de la Force de police auxiliaire (FPA). Cette unité de police est formée de supplétifs algériens musulmans, les « harkis de Paris », chargés de lutter en France métropolitaine contre le FLN.
samedi 5 décembre
Inauguration de l’oléoduc Hassi-Messaoud-Bougie.
samedi 12 décembre
L’ONU demande à la France de ne pas procéder à des essais nucléaires dans le désert du Sahara.