1500
Une partie de la flotte égyptienne est coulée en rade de Calicut (Inde) par les Portugais qui ont désormais la maîtrise de l’océan Indien.
à partir de 1500
La découverte par les Portugais de la route des Indes par le sud de l’Afrique affecte le commerce égyptien. La perte des marchés asiatiques précipite la décadence économique et politique du pays.
1501
en janvier
Début du règne de Tuman bey, sultan mamelouk burjite.
20 avril
Qânsûh Al-Ghawri, cinquante-cinq ans, succède à Tuman bey.
de 1501 à 1502
Chargé par les Rois catholiques d’Espagne d’une mission diplomatique auprès du sultan mamelouk, l’humaniste italien Pietro Martire d’Anghiera visite l’Egypte et le Soudan.
1505
Décès au Caire de l’écrivain al-Suyuti. Il avait soixante ans.
1508
en mars
Bataille navale de Chaul, sur la côte occidentale de l’Inde : première défaite des Portugais dans l’océan Indien. Les huit navires de Lourenço de Almeida, fils du vice-roi des Indes, sont vaincus par la flotte coalisée des Mamelouks égyptiens, du raja de Calicut et du sultan du Gujerat. Six navires et cent quarante hommes, dont le commandant, sont perdus côté portugais.
1509
3 février
Bataille navale de l’île de Diu : dans le nord-ouest de l’Inde, la flotte du vice-roi des Indes portugaises Francisco de Almeida (19 navires, 1 300 Portugais, 400 Indiens de Cochin) anéantit une escadre musulmane réunissant Mamelouks égyptiens, Turcs ottomans et Indiens du sultan de Gujerat et du Zamorin de Kozhikode (12 grands navires, 4 000 hommes). Avec seulement 32 tués et 300 blessés à déplorer, Les Européens ont coulé deux navires ennemis et capturé douze autres ; seulement 22 musulmans auraient survécu au désastre. Grâce à cette victoire, les Portugais obtiennent la maîtrise de l'océan Indien (dès lors, les royaumes hindous du sud de l’Inde sont à l’abri des musulmans, mais sous la menace des Portugais).
1515
12 juin
Bataille du Mont Turna (Turna Dag, près d’Elbistan, Kahramanmaras) : les Ottomans du sultan Sélim Ier sont victorieux du bey Alaüddevle Bozkurt, vassal des Mamelouks d’Egypte. Le sultan mamelouk al-Ghawri demande le retrait des troupes turques : refus du sultan ottoman.
1516
17 mai
Le sultan égyptien Al-Ghawri quitte Le Caire en grande pompe à la tête de son armée, accompagné de l’émir de La Mecque et du calife al-Mutawakkil. L’ancien sultan (1501) Tuman Bey est chargé de la régence.
en juin
Al-Ghawri arrive à Alep.
24 août
Les troupes ottomanes battent les Mamelouks égyptiens à Marj Dabik, près d’Alep en Syrie. Le sultan mamelouk égyptien Al-Ghawri, soixante-dix ans, meurt sur le champ de bataille.
29 août
Les Ottomans pénètrent dans la citadelle d’Alep abandonnée par son gouverneur mamelouk. Sélim Ier s’empare du trésor que qu’Al-Ghawri y a laissé. Le sultan ottoman reçoit la soumission du calife Al-Mutawakkil, qui est traité respectueusement.
30 août
Les Ottomans occupent Damas.
fin septembre ou début octobre
La nouvelle de la défaite et de la mort du sultan Al-Ghawri arrive au Caire.
11 octobre
Réunis pour désigner un nouveau sultan, les émirs désignent le régent Tuman Bey, qui prêtre serment devant Al-Mustamsik, le père du calife Al-Mutawakkil.
28 octobre
Le grand-vizir ottoman Hadim Sinan Pacha est victorieux des Mamelouks à la bataille de Khan Younis, près de Gaza, en Palestine.
1517
22 ou 24 janvier
Bataille de Ridaniya (Redanieh), près du Caire : les Mamelouks sont vaincus par les Ottomans. Le sultan Tuman Bey se réfugie à Gaza pour y mener une guérilla contre les Turcs.
fin mars
De retour en Egypte, Tuman Bey est vaincu par les Turcs aux pieds des Pyramides de Gizeh. Le dernier sultan mamelouk parvient à s’enfuir mais il est trahi et livré à Sélim Ier par un chef bédouin.
13 avril
Le dernier sultan mamelouk, Tuman Bey, quarante ans, est exécuté. Son corps restera suspendu trois jours à une porte du Caire. Fin de la dynastie mamelouke des Bordjites (circassiens).
5 juillet
Sélim Ier entre au Caire : les Ottomans sont maîtres de toute l’Egypte, qui devient un pachalik turc.
dans l’année
Al-Mutawakkil III est replacé par le sultan ottoman à la tête du califat abbasside du Caire. Succédant à Al-Mustamsik, il n’a aucun pouvoir.
1518
début d’année
Sélim Ier quitte Le Caire pour rentrer à Istanbul.
1520
Création de huit beylerbeys ottomans à la tête des grandes circonscriptions (un pour l’Europe, un pour l’Egypte et six pour l’Asie). Ils ont autorité sur les beys.
1521
Décès de l’ancien calife abbasside Al-Mustamsik. Il fut à la tête de l’Egypte de 1497 à 1508 et de 1516 à 1517 sous la tutelle du sultan mamelouk puis de celui du sultan ottoman.
1554
Condamné à mort à la suite de ses récents échecs contre les Portugais dans le golfe Persique, l’amiral ottoman Piri Reis (84 ans environ) est décapité au Caire.
1572
Invasion de sauterelles.
1602
Cytrille III Loukaris, trente ans, devient patriarche d’Alexandrie.
1620
Le patriarche d’Alexandrie Cyrille Loukaris, quarante-huit ans, devient patriarche de Constantinople.
1699
21 juillet
Envoyé en juin 1698 par le consul de France en Egypte (Benoît de Maillet), Charles-Jacques Poncet, médecin français vivant au Caire, arrive dans la capitale éthiopienne, Gondar, pour y soigner le négus Iyasou Ier et son jeune fils.
1732
16 août
Victoire de l’Ordre de Malte sur les Ottomans lors d’une bataille navale livrée au large de Damiette (Egypte).
1757 ou 1760
Le chef mamelouk Ali Bey, trente ans, devient bey d’Egypte.
1762
en octobre
L’expédition danoise au Proche-Orient quitte Suez pour Djeddah, en Arabie.
dans l’année
Ami Bey exile son rival Abd el-Rahman.
1765
Explorant la Grande Pyramide de Chéops, Nathaniel Davison découvre la première chambre de décharge (champ de Davison) au-dessus de la Chambre du Roi.
1767 ou 1768
Ali Bey dépose le gouverneur ottoman d’Egypte et se proclame sultan. Il arrête tout versement de tribut à la Porte.
1769
Ali Bey fait frapper des monnaies à son effigie, avec l’emblème du sultan.
1770
L’Egyptien Ali Bey enlève aux ottomans le contrôle du Hedjaz.
1771
6 juin
Victoire majeure sur les Ottomans des armées coalisées d’Egypte et du souverain bédouin de Galilée Daher al-Omar.
en juin
Acheté par un agent ottoman, le commandant des troupes égyptiennes en Syrie Abu al-Dhahab refuse de poursuivre la lutte et ramène ses hommes en Egypte.
dans l’année
Les Egyptiens occupent la Syrie.
1772
Ali Bey est renversé par ses troupes en Egypte. Il se réfugie auprès de son allié bédouin Daher el-Omar.
1773
8 mai
Alors qu’il tentait de reprendre le pouvoir en Egypte, Ali Bey est assassiné au Caire par son fils adoptif Mohammed Bey.
1795
Ibrahim Bey, soixante ans, devient l’un des chefs des Mamelouks d’Egypte (avec Murad Bey).
1798
5 mars
En France, le Directoire décide d’intervenir militairement en Egypte.
28 juin
Souhaitant intercepter la flotte française de Bonaparte, l’amiral anglais Nelson arrive devant le port d’Alexandrie, qu’il découvre vide. Il repart aussitôt pour l’Asie mineure.
30 juin
La flotte française d’Orient arrive en vue d’Alexandrie dans la soirée.
nuit du 30 juin au 1er juillet
Les 35 000 Français commandés par le général Bonaparte débarquent à Aboukir. En l’absence d’opposition de la part des Egyptiens, l’opération n’a entraîné que dix-neuf morts par noyade.
1er juillet
Sans attendre l’artillerie et la cavalerie, le général Bonaparte lance ses divisions débarquées à l’assaut d'Alexandrie
2 juillet
Le drapeau français flotte sur les remparts d’Alexandrie.
du 7 au 13 juillet
Bataille de Chébreisse.
10 juillet
Le général français François Mireur est tué.
21 juillet
Bataille des Pyramides : victoire de Bonaparte sur les mamelouks de Murad Bey. La ville d’Imbaba, sur la rive gauche du Nil, est aussitôt prise par les Français.
22 juillet
Les maîtres du Caire se rendent à Gizeh pour offrir leur ville à Bonaparte.
23 juillet
Bonaparte prend le Caire.
1er août
Bataille d’Aboukir (bataille du Nil en anglais) : l’amiral anglais Nelson (avec treize navires) écrase la flotte française de Brueys (treize navires) dans la rade d'Aboukir (Egypte). Deux navires de ligne français sont détruits (ainsi que deux frégates) et neuf capturés. Entre 2 000 et 5 000 Français sont morts et entre 3 000 et 3 900 autres prisonniers. Du côté britannique, on ne déplore que 218 morts et 678 blessés. Le contre-amiral Villeneuve parvient à s'échapper et à gagner Naples. Bien qu’ayant eu trois de ses membres (un bras et deux jambes) emportés par des boulets, le capitaine Dupetit-Thouars, commandant du Tonnant, est demeuré à son poste (il a demandé à se faire installer dans un tonneau placé sur la dunette pour rester en place et continuer à donner ses ordres). Il est mort à l’âge de trente-huit ans et son corps a été jeté à la mer. Son navire est parvenu à s’enfuir durant la nuit.
2 août
Dans le delta du Nil, le capitale Jullien, aide de camp de Bonaparte, est massacré avec ses quinze hommes par les habitants du village d’Alqam, trente kilomètres au sud-est de Tanta. Jullien était porteur de lettres adressées à l’amiral Brueys.
11 août
Le Français Murat, avec seulement quarante cavaliers, libèrent les 200 hommes du général Lassalle encerclés par 600 Mamelouks à Salheyeh.
20 et 22 août
Bonaparte signe les décrets de fondation de l'Institut d'Egypte au Caire. L’objet principal en est « la recherche, l’étude et la publication des faits naturels, industriels et historiques de cette contrée ». Les séances se déroulent dans la salle du harem du palais de Hasan-Kachef Jarkis, un haut fonctionnaire ottoman. On y trouve également une imprimerie (en français et en arabe), un laboratoire de chimie, un cabinet de physique, une bibliothèque et un observatoire). Première institution savante du pays, elle est divisée en quatre sections (économie politique, littérature et beaux-arts, mathématiques, physique), chacune compte douze membres.
23 août
Le première réunion de l’Institut d’Egypte se déroule ce jour : le président en est le mathématicien Gaspard Monge, le vice-président Bonaparte lui-même, le secrétaire perpétuel Fourier. Bonaparte y fait des propositions de recherche sur divers thèmes (construction de fours à pain pour l’armée, remplacement du houblon par une plante indigène pour produire de la bière, moyen de clarifier l’eau du Nil, nécessité ou non de construire des moulins à eau ou à vent, ressources pour se procurer de la poudre, état de la législation de l’Egypte, etc.).
25 août
Le capitaine Moiret est chargé par le général Lanusse et de piller et détruire le village d’Alqam. Deux vieillards sont tués après la découverte chez eux d’uniformes français ensanglantés.
28 août
Sous l’impulsion de quelques officiers français, la loge maçonnique « les Vrais Amis Réunis » voit le jour à Alexandrie.
6 septembre
Les Français exécutent Mohammed Korayem, le gouverneur d’Alexandrie hostile à la présence occidentale.
9 septembre
La Turquie déclare la guerre à la France.
19 septembre
La Turquie s'allie aux Anglais contre la France.
de septembre à octobre
Le général français Desaix conquiert la Haute-Egypte dont il devient gouverneur (nommé le « sultan juste »).
7 octobre
Bataille de Sédiman (Egypte) : parti explorer la Haute-Egypte à la tête de 4 000 fantassins, 600 cavaliers et 10 canons, le général Desaix repousse l’armée turque, composée de 10 000 fantassins arabes, 2 000 cavaliers mamelouks, 8 000 cavaliers bédouins et de l’artillerie.
21 octobre
Soulèvement contre les Français de la population du Caire, encouragée par les oulémas et les cheikhs liés à la mosquée d’Al-Azhar.
22 octobre
Féroce répression de la révolte des Cairotes. La mosquée d’Al-Azhar est profanée et mise à sac.
en décembre
Parution du premier numéro du Courrier d’Egypte.
1799
2 janvier
En Egypte, Djezzar Pacha envoie 4 000 soldats et trois canons, sous le commandement d'Abdullah Pacha, pacha de Damas, afin de renforcer le fort d’El Arich, dans le nord du Sinaï.
5 janvier
La Grande-Bretagne et l’Empire ottoman signent les accords d’Istanbul : en cas de victoire sur la France, les Britanniques s’engagent à rendre l’Egypte aux Turcs.
9 janvier
Par décret, le général Bonaparte décide de mettre en place un Régiment de Dromadaires afin de compenser le manque de chevaux en Egypte. L’unité, placée sous le commandement de Jacques Cavalier sera divisée en deux escadrons de quatre compagnies (régiment dissous en septembre 1801).
22 janvier
Après un arrêt à Guirguèh, en Haute-Egypte, le général Desaix repasse à l’offensive : il bat Mourad Bey à Samhoud.
23 janvier
L’armée du général Desaix établit son campement à Denderah : à la vue des majestueuses ruines de l’antique cité de Thèbes, les soldats français présentent les armes dans un même élan de spontanéité.
29 janvier
Le général Desaix occupe la ville égyptienne d’Esnèh.
1er février
L’expédition du général Desaix lancée à la poursuite de Mourad Bey arrive en vue d’Assouan et du Temple de la déesse Isis, sur l’île sacrée de Philaë, au-delà de la première cataracte du Nil. Elle a atteint son objectif qui était de marcher le plus loin possible vers le Sud. Après avoir immortalisé dans la roche le souvenir de son passage, l’expédition militaire et scientifique française remonte vers Le Caire.
8 février
Première bataille d’El-Arich : dans le nord du Sinaï, les troupes du général Reynier repoussent une attaque turque : 200 Français ont été tués et 300 autres blessés, tandis que les agresseurs déplorent 500 tués, blessés ou capturés. Les fantassins ottomans se retirent.
9 février
Les troupes françaises du général Reynier mettent le siège devant le fort égyptien d’El Arich, défendu par des milliers d’Ottomans, commandés par Abdullah Pacha.
10 février
Le général Bonaparte quitte Le Caire pour la Palestine. Son armée compte 13 000 hommes. Il laisse le gouvernement du Caire au général Destaing.
12 février
La division du général Kléber parvient à El-Arich pour renforcer les troupes de Reynier. Ce dernier prend position dans la palmeraie.
14 février
A El-Arich, les troupes du général Reynier attaquent le camp turc : 500 soldats ottomans sont tués et 900 autres prisonniers. Les Français ne déplorent que trois morts et vingt blessés. Le fort, encore défendu par mille hommes, est désormais entièrement bloqué. De nouveaux renforts français arrivent.
17 février
Le général Caffarelli entame les opérations de génie au siège d’El-Arich.
18 février
Les Français commencent leurs tirs d’artillerie sur le fort d’El-Arich (pendant deux jours).
20 février
Après onze jours de siège, le fort d’El-Arich est pris d’assaut par les Français des généraux Reynier et Kléber.
19 mars
Une mission de huit savants et artistes français, dont le sculpteur Jean-Jacques Castex, quitte Le Caire sous la direction de Pierre Simon-Gérard afin d’explorer la Haute-Egypte (ils reviendront avec de nombreux dessins de ce qu’ils ont vu).
29 mai
Sur la mer Rouge, le port de Kosséir [Al-Qusayr] est occupé par les troupes françaises du général Belliard.
en mai
Afin d’affaiblir l’influence turque dans le pays, les autorités françaises « égyptianisent » l’administration égyptienne.
14 juin
L'armée française de Bonaparte, revenant de Palestine après avoir échoué devant Saint-Jean d'Acre, est de retour au Caire. Le général français a fait précéder son arrivée de bulletins de victoire, mais dans les faits il a du battre en retraite pour la première fois, après avoir perdu 2 300 hommes.
14 juillet
Emmenés près des côtes égyptiennes par soixante navires britanniques, 16 000 soldats turcs commandés par Mustapha Pacha IV débarquent près du port d’Aboukir.
15 juillet
La « Pierre de Rosette » est découverte près du port égyptien de Rosette [Rashid en arabe] par le capitaine français Pierre-François Bouchard. La grande stèle de basalte noir a été trouvée à l’occasion de travaux de fortifications réalisés à Fort Jullien, sur la rive gauche du Nil. Datée du IIe s. avant J.-C., elle est recouverte de trois textes, l’un en hiéroglyphes, l’autre en démotique et le dernier en grec.
17 juillet
La ville d’Aboukir est prise d’assaut par les Turcs de Mustapha Pacha. La garnison française comprenait trois cents hommes sous les ordres du chef de bataillon Godart. Mais, plutôt que de se mettre en marche sur Le Caire, les vainqueurs préfèrent demeurer dans le port égyptien.
19 juillet
Au cours de la trentième séance de l’Institut d’Egypte au Caire, l’ingénieur Michel Lancret informe ses collèges que le capitaine Bouchard a découvert la « pierre de Rosette ».
25 juillet
Grande victoire à Aboukir de l’armée française (10 000 fantassins et 1 000 cavaliers) du général Bonaparte sur les 17 000 soldats de Mustapha Pacha IV (mais seulement 8 000 en état de combattre). D’abord indécise, l’issue de la bataille a tourné du côté français après que le pacha soit sorti du fort avec ses hommes pour couper les têtes des soldats français tombés : rendus fou de rage, les Européens ont chargé l’ennemi avec succès. Les Ottomans sont rejetés à la mer : 2 000 sont tués au combat, 4 000 noyés, 2 000 portés disparus et 1 500 capturés. En face les Français ne déplorent que 220 morts et 600 blessés. Trop éloignée, la flotte britannique n’a pu être d’aucun secours. 3 000 Turcs sont parvenus à se retrancher dans le fort (ils se rendront quelques jours plus tard). 400 chevaux, 100 drapeaux, 32 canons ainsi que tous les bagages et toutes tentes du pacha ont été saisis par les vainqueurs. Pour son héroïsme, Joachim Murat est promu général de division dans la soirée même : il a capturé en combat singulier le commandant ennemi qui lui avait pourtant tiré une balle à travers la bouche (il sera opéré le lendemain).
23 août
Devenue un véritable prisonnier de son aventure égyptienne, le général Bonaparte abandonne son armée : il embarque discrètement à bord de la frégate La Muiron et quitte l’Egypte pour rentrer en France, accompagné de ses plus fidèles lieutenants (Berthier, Duroc, Murat, Marmont et Lanne). Les savants Monge et Berthollet sont également du voyage. Son bâtiment est escorté par les navires Carrère, Revanche et Fortune. Nouveau commandant en chef de l’armée française d’Egypte, le général Kléber n’apprend la fuite de son supérieur qu’après son départ.
1er novembre
Echec d’une nouvelle intervention turque en Egypte : chargé par Kléber de repousser les 8 000 janissaires débarqués près de Damiette, le général Jean Antoine Verdier remporte une brillante victoire à la tête de 1 000 soldats seulement. 2 000 Ottomans sont tués et 800 autres sont faits prisonniers. Dix canons et trente-deux drapeaux ont été saisis.
14 novembre
Conscient de ne plus pouvoir longtemps tenir ses positions face aux attaques turques, le général Kléber entre en contact avec le commodore britannique Sydney Smith à Aboukir afin de négocier une évacuation de l’armée française d’Egypte.
22 décembre
Rupture des négociations menées depuis un mois dans le port égyptien d’Aboukir : le refus du commodore Smith d’assurer le rapatriement de l’armée française conduit le général Kléber à mettre fin aux discussions.
30 décembre
Le grand vizir turc s'empare d'El Arich.
Une partie de la flotte égyptienne est coulée en rade de Calicut (Inde) par les Portugais qui ont désormais la maîtrise de l’océan Indien.
à partir de 1500
La découverte par les Portugais de la route des Indes par le sud de l’Afrique affecte le commerce égyptien. La perte des marchés asiatiques précipite la décadence économique et politique du pays.
1501
en janvier
Début du règne de Tuman bey, sultan mamelouk burjite.
20 avril
Qânsûh Al-Ghawri, cinquante-cinq ans, succède à Tuman bey.
de 1501 à 1502
Chargé par les Rois catholiques d’Espagne d’une mission diplomatique auprès du sultan mamelouk, l’humaniste italien Pietro Martire d’Anghiera visite l’Egypte et le Soudan.
1505
Décès au Caire de l’écrivain al-Suyuti. Il avait soixante ans.
1508
en mars
Bataille navale de Chaul, sur la côte occidentale de l’Inde : première défaite des Portugais dans l’océan Indien. Les huit navires de Lourenço de Almeida, fils du vice-roi des Indes, sont vaincus par la flotte coalisée des Mamelouks égyptiens, du raja de Calicut et du sultan du Gujerat. Six navires et cent quarante hommes, dont le commandant, sont perdus côté portugais.
1509
3 février
Bataille navale de l’île de Diu : dans le nord-ouest de l’Inde, la flotte du vice-roi des Indes portugaises Francisco de Almeida (19 navires, 1 300 Portugais, 400 Indiens de Cochin) anéantit une escadre musulmane réunissant Mamelouks égyptiens, Turcs ottomans et Indiens du sultan de Gujerat et du Zamorin de Kozhikode (12 grands navires, 4 000 hommes). Avec seulement 32 tués et 300 blessés à déplorer, Les Européens ont coulé deux navires ennemis et capturé douze autres ; seulement 22 musulmans auraient survécu au désastre. Grâce à cette victoire, les Portugais obtiennent la maîtrise de l'océan Indien (dès lors, les royaumes hindous du sud de l’Inde sont à l’abri des musulmans, mais sous la menace des Portugais).
1515
12 juin
Bataille du Mont Turna (Turna Dag, près d’Elbistan, Kahramanmaras) : les Ottomans du sultan Sélim Ier sont victorieux du bey Alaüddevle Bozkurt, vassal des Mamelouks d’Egypte. Le sultan mamelouk al-Ghawri demande le retrait des troupes turques : refus du sultan ottoman.
1516
17 mai
Le sultan égyptien Al-Ghawri quitte Le Caire en grande pompe à la tête de son armée, accompagné de l’émir de La Mecque et du calife al-Mutawakkil. L’ancien sultan (1501) Tuman Bey est chargé de la régence.
en juin
Al-Ghawri arrive à Alep.
24 août
Les troupes ottomanes battent les Mamelouks égyptiens à Marj Dabik, près d’Alep en Syrie. Le sultan mamelouk égyptien Al-Ghawri, soixante-dix ans, meurt sur le champ de bataille.
29 août
Les Ottomans pénètrent dans la citadelle d’Alep abandonnée par son gouverneur mamelouk. Sélim Ier s’empare du trésor que qu’Al-Ghawri y a laissé. Le sultan ottoman reçoit la soumission du calife Al-Mutawakkil, qui est traité respectueusement.
30 août
Les Ottomans occupent Damas.
fin septembre ou début octobre
La nouvelle de la défaite et de la mort du sultan Al-Ghawri arrive au Caire.
11 octobre
Réunis pour désigner un nouveau sultan, les émirs désignent le régent Tuman Bey, qui prêtre serment devant Al-Mustamsik, le père du calife Al-Mutawakkil.
28 octobre
Le grand-vizir ottoman Hadim Sinan Pacha est victorieux des Mamelouks à la bataille de Khan Younis, près de Gaza, en Palestine.
1517
22 ou 24 janvier
Bataille de Ridaniya (Redanieh), près du Caire : les Mamelouks sont vaincus par les Ottomans. Le sultan Tuman Bey se réfugie à Gaza pour y mener une guérilla contre les Turcs.
fin mars
De retour en Egypte, Tuman Bey est vaincu par les Turcs aux pieds des Pyramides de Gizeh. Le dernier sultan mamelouk parvient à s’enfuir mais il est trahi et livré à Sélim Ier par un chef bédouin.
13 avril
Le dernier sultan mamelouk, Tuman Bey, quarante ans, est exécuté. Son corps restera suspendu trois jours à une porte du Caire. Fin de la dynastie mamelouke des Bordjites (circassiens).
5 juillet
Sélim Ier entre au Caire : les Ottomans sont maîtres de toute l’Egypte, qui devient un pachalik turc.
dans l’année
Al-Mutawakkil III est replacé par le sultan ottoman à la tête du califat abbasside du Caire. Succédant à Al-Mustamsik, il n’a aucun pouvoir.
1518
début d’année
Sélim Ier quitte Le Caire pour rentrer à Istanbul.
1520
Création de huit beylerbeys ottomans à la tête des grandes circonscriptions (un pour l’Europe, un pour l’Egypte et six pour l’Asie). Ils ont autorité sur les beys.
1521
Décès de l’ancien calife abbasside Al-Mustamsik. Il fut à la tête de l’Egypte de 1497 à 1508 et de 1516 à 1517 sous la tutelle du sultan mamelouk puis de celui du sultan ottoman.
1554
Condamné à mort à la suite de ses récents échecs contre les Portugais dans le golfe Persique, l’amiral ottoman Piri Reis (84 ans environ) est décapité au Caire.
1572
Invasion de sauterelles.
1602
Cytrille III Loukaris, trente ans, devient patriarche d’Alexandrie.
1620
Le patriarche d’Alexandrie Cyrille Loukaris, quarante-huit ans, devient patriarche de Constantinople.
1699
21 juillet
Envoyé en juin 1698 par le consul de France en Egypte (Benoît de Maillet), Charles-Jacques Poncet, médecin français vivant au Caire, arrive dans la capitale éthiopienne, Gondar, pour y soigner le négus Iyasou Ier et son jeune fils.
1732
16 août
Victoire de l’Ordre de Malte sur les Ottomans lors d’une bataille navale livrée au large de Damiette (Egypte).
1757 ou 1760
Le chef mamelouk Ali Bey, trente ans, devient bey d’Egypte.
1762
en octobre
L’expédition danoise au Proche-Orient quitte Suez pour Djeddah, en Arabie.
dans l’année
Ami Bey exile son rival Abd el-Rahman.
1765
Explorant la Grande Pyramide de Chéops, Nathaniel Davison découvre la première chambre de décharge (champ de Davison) au-dessus de la Chambre du Roi.
1767 ou 1768
Ali Bey dépose le gouverneur ottoman d’Egypte et se proclame sultan. Il arrête tout versement de tribut à la Porte.
1769
Ali Bey fait frapper des monnaies à son effigie, avec l’emblème du sultan.
1770
L’Egyptien Ali Bey enlève aux ottomans le contrôle du Hedjaz.
1771
6 juin
Victoire majeure sur les Ottomans des armées coalisées d’Egypte et du souverain bédouin de Galilée Daher al-Omar.
en juin
Acheté par un agent ottoman, le commandant des troupes égyptiennes en Syrie Abu al-Dhahab refuse de poursuivre la lutte et ramène ses hommes en Egypte.
dans l’année
Les Egyptiens occupent la Syrie.
1772
Ali Bey est renversé par ses troupes en Egypte. Il se réfugie auprès de son allié bédouin Daher el-Omar.
1773
8 mai
Alors qu’il tentait de reprendre le pouvoir en Egypte, Ali Bey est assassiné au Caire par son fils adoptif Mohammed Bey.
1795
Ibrahim Bey, soixante ans, devient l’un des chefs des Mamelouks d’Egypte (avec Murad Bey).
1798
5 mars
En France, le Directoire décide d’intervenir militairement en Egypte.
28 juin
Souhaitant intercepter la flotte française de Bonaparte, l’amiral anglais Nelson arrive devant le port d’Alexandrie, qu’il découvre vide. Il repart aussitôt pour l’Asie mineure.
30 juin
La flotte française d’Orient arrive en vue d’Alexandrie dans la soirée.
nuit du 30 juin au 1er juillet
Les 35 000 Français commandés par le général Bonaparte débarquent à Aboukir. En l’absence d’opposition de la part des Egyptiens, l’opération n’a entraîné que dix-neuf morts par noyade.
1er juillet
Sans attendre l’artillerie et la cavalerie, le général Bonaparte lance ses divisions débarquées à l’assaut d'Alexandrie
2 juillet
Le drapeau français flotte sur les remparts d’Alexandrie.
du 7 au 13 juillet
Bataille de Chébreisse.
10 juillet
Le général français François Mireur est tué.
21 juillet
Bataille des Pyramides : victoire de Bonaparte sur les mamelouks de Murad Bey. La ville d’Imbaba, sur la rive gauche du Nil, est aussitôt prise par les Français.
22 juillet
Les maîtres du Caire se rendent à Gizeh pour offrir leur ville à Bonaparte.
23 juillet
Bonaparte prend le Caire.
1er août
Bataille d’Aboukir (bataille du Nil en anglais) : l’amiral anglais Nelson (avec treize navires) écrase la flotte française de Brueys (treize navires) dans la rade d'Aboukir (Egypte). Deux navires de ligne français sont détruits (ainsi que deux frégates) et neuf capturés. Entre 2 000 et 5 000 Français sont morts et entre 3 000 et 3 900 autres prisonniers. Du côté britannique, on ne déplore que 218 morts et 678 blessés. Le contre-amiral Villeneuve parvient à s'échapper et à gagner Naples. Bien qu’ayant eu trois de ses membres (un bras et deux jambes) emportés par des boulets, le capitaine Dupetit-Thouars, commandant du Tonnant, est demeuré à son poste (il a demandé à se faire installer dans un tonneau placé sur la dunette pour rester en place et continuer à donner ses ordres). Il est mort à l’âge de trente-huit ans et son corps a été jeté à la mer. Son navire est parvenu à s’enfuir durant la nuit.
2 août
Dans le delta du Nil, le capitale Jullien, aide de camp de Bonaparte, est massacré avec ses quinze hommes par les habitants du village d’Alqam, trente kilomètres au sud-est de Tanta. Jullien était porteur de lettres adressées à l’amiral Brueys.
11 août
Le Français Murat, avec seulement quarante cavaliers, libèrent les 200 hommes du général Lassalle encerclés par 600 Mamelouks à Salheyeh.
20 et 22 août
Bonaparte signe les décrets de fondation de l'Institut d'Egypte au Caire. L’objet principal en est « la recherche, l’étude et la publication des faits naturels, industriels et historiques de cette contrée ». Les séances se déroulent dans la salle du harem du palais de Hasan-Kachef Jarkis, un haut fonctionnaire ottoman. On y trouve également une imprimerie (en français et en arabe), un laboratoire de chimie, un cabinet de physique, une bibliothèque et un observatoire). Première institution savante du pays, elle est divisée en quatre sections (économie politique, littérature et beaux-arts, mathématiques, physique), chacune compte douze membres.
23 août
Le première réunion de l’Institut d’Egypte se déroule ce jour : le président en est le mathématicien Gaspard Monge, le vice-président Bonaparte lui-même, le secrétaire perpétuel Fourier. Bonaparte y fait des propositions de recherche sur divers thèmes (construction de fours à pain pour l’armée, remplacement du houblon par une plante indigène pour produire de la bière, moyen de clarifier l’eau du Nil, nécessité ou non de construire des moulins à eau ou à vent, ressources pour se procurer de la poudre, état de la législation de l’Egypte, etc.).
25 août
Le capitaine Moiret est chargé par le général Lanusse et de piller et détruire le village d’Alqam. Deux vieillards sont tués après la découverte chez eux d’uniformes français ensanglantés.
28 août
Sous l’impulsion de quelques officiers français, la loge maçonnique « les Vrais Amis Réunis » voit le jour à Alexandrie.
6 septembre
Les Français exécutent Mohammed Korayem, le gouverneur d’Alexandrie hostile à la présence occidentale.
9 septembre
La Turquie déclare la guerre à la France.
19 septembre
La Turquie s'allie aux Anglais contre la France.
de septembre à octobre
Le général français Desaix conquiert la Haute-Egypte dont il devient gouverneur (nommé le « sultan juste »).
7 octobre
Bataille de Sédiman (Egypte) : parti explorer la Haute-Egypte à la tête de 4 000 fantassins, 600 cavaliers et 10 canons, le général Desaix repousse l’armée turque, composée de 10 000 fantassins arabes, 2 000 cavaliers mamelouks, 8 000 cavaliers bédouins et de l’artillerie.
21 octobre
Soulèvement contre les Français de la population du Caire, encouragée par les oulémas et les cheikhs liés à la mosquée d’Al-Azhar.
22 octobre
Féroce répression de la révolte des Cairotes. La mosquée d’Al-Azhar est profanée et mise à sac.
en décembre
Parution du premier numéro du Courrier d’Egypte.
1799
2 janvier
En Egypte, Djezzar Pacha envoie 4 000 soldats et trois canons, sous le commandement d'Abdullah Pacha, pacha de Damas, afin de renforcer le fort d’El Arich, dans le nord du Sinaï.
5 janvier
La Grande-Bretagne et l’Empire ottoman signent les accords d’Istanbul : en cas de victoire sur la France, les Britanniques s’engagent à rendre l’Egypte aux Turcs.
9 janvier
Par décret, le général Bonaparte décide de mettre en place un Régiment de Dromadaires afin de compenser le manque de chevaux en Egypte. L’unité, placée sous le commandement de Jacques Cavalier sera divisée en deux escadrons de quatre compagnies (régiment dissous en septembre 1801).
22 janvier
Après un arrêt à Guirguèh, en Haute-Egypte, le général Desaix repasse à l’offensive : il bat Mourad Bey à Samhoud.
23 janvier
L’armée du général Desaix établit son campement à Denderah : à la vue des majestueuses ruines de l’antique cité de Thèbes, les soldats français présentent les armes dans un même élan de spontanéité.
29 janvier
Le général Desaix occupe la ville égyptienne d’Esnèh.
1er février
L’expédition du général Desaix lancée à la poursuite de Mourad Bey arrive en vue d’Assouan et du Temple de la déesse Isis, sur l’île sacrée de Philaë, au-delà de la première cataracte du Nil. Elle a atteint son objectif qui était de marcher le plus loin possible vers le Sud. Après avoir immortalisé dans la roche le souvenir de son passage, l’expédition militaire et scientifique française remonte vers Le Caire.
8 février
Première bataille d’El-Arich : dans le nord du Sinaï, les troupes du général Reynier repoussent une attaque turque : 200 Français ont été tués et 300 autres blessés, tandis que les agresseurs déplorent 500 tués, blessés ou capturés. Les fantassins ottomans se retirent.
9 février
Les troupes françaises du général Reynier mettent le siège devant le fort égyptien d’El Arich, défendu par des milliers d’Ottomans, commandés par Abdullah Pacha.
10 février
Le général Bonaparte quitte Le Caire pour la Palestine. Son armée compte 13 000 hommes. Il laisse le gouvernement du Caire au général Destaing.
12 février
La division du général Kléber parvient à El-Arich pour renforcer les troupes de Reynier. Ce dernier prend position dans la palmeraie.
14 février
A El-Arich, les troupes du général Reynier attaquent le camp turc : 500 soldats ottomans sont tués et 900 autres prisonniers. Les Français ne déplorent que trois morts et vingt blessés. Le fort, encore défendu par mille hommes, est désormais entièrement bloqué. De nouveaux renforts français arrivent.
17 février
Le général Caffarelli entame les opérations de génie au siège d’El-Arich.
18 février
Les Français commencent leurs tirs d’artillerie sur le fort d’El-Arich (pendant deux jours).
20 février
Après onze jours de siège, le fort d’El-Arich est pris d’assaut par les Français des généraux Reynier et Kléber.
19 mars
Une mission de huit savants et artistes français, dont le sculpteur Jean-Jacques Castex, quitte Le Caire sous la direction de Pierre Simon-Gérard afin d’explorer la Haute-Egypte (ils reviendront avec de nombreux dessins de ce qu’ils ont vu).
29 mai
Sur la mer Rouge, le port de Kosséir [Al-Qusayr] est occupé par les troupes françaises du général Belliard.
en mai
Afin d’affaiblir l’influence turque dans le pays, les autorités françaises « égyptianisent » l’administration égyptienne.
14 juin
L'armée française de Bonaparte, revenant de Palestine après avoir échoué devant Saint-Jean d'Acre, est de retour au Caire. Le général français a fait précéder son arrivée de bulletins de victoire, mais dans les faits il a du battre en retraite pour la première fois, après avoir perdu 2 300 hommes.
14 juillet
Emmenés près des côtes égyptiennes par soixante navires britanniques, 16 000 soldats turcs commandés par Mustapha Pacha IV débarquent près du port d’Aboukir.
15 juillet
La « Pierre de Rosette » est découverte près du port égyptien de Rosette [Rashid en arabe] par le capitaine français Pierre-François Bouchard. La grande stèle de basalte noir a été trouvée à l’occasion de travaux de fortifications réalisés à Fort Jullien, sur la rive gauche du Nil. Datée du IIe s. avant J.-C., elle est recouverte de trois textes, l’un en hiéroglyphes, l’autre en démotique et le dernier en grec.
17 juillet
La ville d’Aboukir est prise d’assaut par les Turcs de Mustapha Pacha. La garnison française comprenait trois cents hommes sous les ordres du chef de bataillon Godart. Mais, plutôt que de se mettre en marche sur Le Caire, les vainqueurs préfèrent demeurer dans le port égyptien.
19 juillet
Au cours de la trentième séance de l’Institut d’Egypte au Caire, l’ingénieur Michel Lancret informe ses collèges que le capitaine Bouchard a découvert la « pierre de Rosette ».
25 juillet
Grande victoire à Aboukir de l’armée française (10 000 fantassins et 1 000 cavaliers) du général Bonaparte sur les 17 000 soldats de Mustapha Pacha IV (mais seulement 8 000 en état de combattre). D’abord indécise, l’issue de la bataille a tourné du côté français après que le pacha soit sorti du fort avec ses hommes pour couper les têtes des soldats français tombés : rendus fou de rage, les Européens ont chargé l’ennemi avec succès. Les Ottomans sont rejetés à la mer : 2 000 sont tués au combat, 4 000 noyés, 2 000 portés disparus et 1 500 capturés. En face les Français ne déplorent que 220 morts et 600 blessés. Trop éloignée, la flotte britannique n’a pu être d’aucun secours. 3 000 Turcs sont parvenus à se retrancher dans le fort (ils se rendront quelques jours plus tard). 400 chevaux, 100 drapeaux, 32 canons ainsi que tous les bagages et toutes tentes du pacha ont été saisis par les vainqueurs. Pour son héroïsme, Joachim Murat est promu général de division dans la soirée même : il a capturé en combat singulier le commandant ennemi qui lui avait pourtant tiré une balle à travers la bouche (il sera opéré le lendemain).
23 août
Devenue un véritable prisonnier de son aventure égyptienne, le général Bonaparte abandonne son armée : il embarque discrètement à bord de la frégate La Muiron et quitte l’Egypte pour rentrer en France, accompagné de ses plus fidèles lieutenants (Berthier, Duroc, Murat, Marmont et Lanne). Les savants Monge et Berthollet sont également du voyage. Son bâtiment est escorté par les navires Carrère, Revanche et Fortune. Nouveau commandant en chef de l’armée française d’Egypte, le général Kléber n’apprend la fuite de son supérieur qu’après son départ.
1er novembre
Echec d’une nouvelle intervention turque en Egypte : chargé par Kléber de repousser les 8 000 janissaires débarqués près de Damiette, le général Jean Antoine Verdier remporte une brillante victoire à la tête de 1 000 soldats seulement. 2 000 Ottomans sont tués et 800 autres sont faits prisonniers. Dix canons et trente-deux drapeaux ont été saisis.
14 novembre
Conscient de ne plus pouvoir longtemps tenir ses positions face aux attaques turques, le général Kléber entre en contact avec le commodore britannique Sydney Smith à Aboukir afin de négocier une évacuation de l’armée française d’Egypte.
22 décembre
Rupture des négociations menées depuis un mois dans le port égyptien d’Aboukir : le refus du commodore Smith d’assurer le rapatriement de l’armée française conduit le général Kléber à mettre fin aux discussions.
30 décembre
Le grand vizir turc s'empare d'El Arich.