1900
en mars
Les forces somaliennes de Sayyed Mohammed Abdullah Hassan envahissent l’Ogaden. Les agresseurs subissent de lourdes pertes mais parviennent à reprendre et à ramener chez eux le bétail que les Ethiopiens leur avaient volé précédemment.
jeudi 13 décembre
Le Royaume-Uni, la France et l’Italie ont signé un accord sur le maintien de l’intégrité territoriale de l’Ethiopie.
1901
mercredi 22 mai
Dans le nord de la Somalie, le lieutenant-colonel E.J. Swayne et 21 officiers britanniques quittent Burco à la tête de 1 500 soldats somaliens pour combattre l’Etat derviche. Conjointement, l’empereur d’Ethiopie Menelik II envoie une armée de 15 000 hommes contre les 20 000 combattants derviches.
lundi 22 juillet
Entrée en service du chemin de fer franco-éthiopien, qui dépasse encore à peine le territoire de Djibouti.
en août
Le consul des Etats-Unis au Caire (Egypte) évoque dans un rapport un trafic d’esclaves très actif qui a pour centre la colonie italienne de Massaoua, plaque tournante des échanges entre l’Arabie et l’Abyssinie. Autres pôles du trafic : Djeddah et le Yémen.
jeudi 28 novembre
Le Royaume-Uni et l’Italie ont conclu à Rome un accord sur la délimitation des frontières de leurs colonies du Soudan et de l’Erythrée.
1902
jeudi 6 février
Conclusion de la convention « Bonhoure-Chefneux » portant sur la construction du chemin de fer reliant Djibouti à Addis-Abeba. La compagnie obtient une subvention annuelle de 500 000 francs en échange du retrait des capitaux britanniques (les frères Ochs).
jeudi 15 mai
Le souverain éthiopien Ménélik II accorde aux Britanniques le droit d’utiliser un port situé sur la rivière Baro, l’un des affluents du Nil, dans l’ouest de l’Ethiopie (un port sera établi à Gambela en 1907).
en décembre
La construction de la voie ferrée Djibouti - Addis-Abeba progresse. La ligne atteint désormais la ville nouvelle de Dire Dawa (« Nouvelle Harar »), fondée pour l’occasion.
dans l’année
Ouverture à Harar de l’hôpital Ras Mekonnen.
1903
Création d’un établissement chargé de produire la monnaie éthiopienne.
1904
1905
en mars
Fondation de la Bank of Abyssinia grâce à des capitaux anglais (via l’Egypte), ce qui lui vaut le surnom de « banque anglaise (yé ingliz bank). L’établissement a le contrôle sur tout le système financier éthiopien.
1906
mercredi 21 mars
En route pour Addis-Abeba, le gouverneur du Harar, ras Mekonnen Welde Mikaél, meurt à Kulubi. Agé de 53 ans, il était le cousin préféré de Ménélik II (le souverain reste trois jours enfermé à pleurer son parent). Son fils Tefari Mekonnen (futur Haïlé Sélassié), 14 ans, est appelé par Ménélik II à la cour. Le gouvernement d'une province lui est confié.
vendredi 23 mars
Funérailles de ras Mekonnen à Harar. La population, très attachée à leur gouverneur, est effondrée (des suicides sont signalés dans la ville).
jeudi 13 décembre
Signature d’un traité entre la France, la Grande-Bretagne et l’Italie sur l’Abyssinie [Ethiopie]. Le texte garantit l’indépendance du pays sur la base du statu quo, ainsi que la clause de la « porte ouverte ».
dans l’année
Ménélik II est victime d’une première attaque d’apoplexie.
Construction de la première école publique d’Ethiopie.
1907
vendredi 25 octobre
Création du Cabinet des ministres, dont le premier président est le fitawrari Habte Giyorgis.
en décembre
Les premiers vélos font leur apparition à Addis Abeba. Ils ont été importés dans la capitale abyssinienne par Bentley et C. Halle.
dans l'année
Dans l’ouest de l’Ethiopie, les Britanniques établissent un port et une taxe douanière à Gambela, sur la rivière Baro (affluent du Nil). Un service de transport fluvial est mis en place pour relier Gambela à Khartoum, au Soudan.
1908
jeudi 30 janvier
Constitution de la Compagnie du Chemin de fer de Franco-Ethiopien (C.F.E.) chargé de prolonger vers Addis-Abeba de la voie ferrée reliant déjà Djibouti à Dire Dawa (travaux de 1909 à 1917).
en janvier
A. Holtz importe à Addis-Abeba les premiers automobiles.
en mai
Ménélik II subit une nouvelle attaque d’apoplexie.
dans l’année
Réforme judiciaire : l’Abyssinie est divisée en six districts, composés chacun de deux wember (juges) nommés par le Negusse Negest. En cas de désaccord entre deux juges, l'affaire sera portée devant le juge suprême (Afe negus). Les tribunaux devront nommer un greffier.
Construction à Addis Abeba de la seconde école publique du pays (école Menelik II).
1909
en avril
Une nouvelle attaque d’apoplexie place l’empereur dans l’impossibilité de gouverner. Ménélik II est paralysé et quasiment incapable de parler.
mardi 18 mai
Proclamation du testament de Ménélik II afin de calmer les factions en lutte pour le pouvoir. Petit-fils de l’empereur II et fils du ras Mikaël (gouverneur du Wello), le prince Lij Iyasou, âgé de 14 ans, est désigné comme héritier de l’empereur. Mais la reine Taytou, épouse de Ménélik II, parvient à faire modifier le testament pour que l’héritier soit désigné par le mot ledjé (« mon enfant ») de façon à entretenir l'ambiguïté entre le prince et Zaouditou, la fille du souverain.
jeudi 28 octobre
Ménélik II est victime d’un grave accident vasculaire cérébral.
samedi 30 octobre
Le Conseil des ministres désigne Ras-Bitwoded Tessema Nadew comme régent. Dans les faits, le pouvoir entre les mains de la reine Taytou.
1910
lundi 21 mars
Les officiers de l’armée du negusse negest se réunissent pour se débarrasser de la reine. Taytou a le choix entre la relégation dans l'enceinte de l’église d’Entoto ou le droit de rester auprès de Ménélik sans s'occuper des affaires politiques.
fin mars
La reine Taytou accepte de se soumettre en acceptant de se retirer des affaires politiques.
en mars
Formation d’un Conseil de régence, présidé par Tessema Nadew.
vendredi 2 septembre
L’inquiétude pour la vie de l’empereur se fait de plus en plus important. Ménélik II est resté inconscient pendant quatre heures dans la journée.
dans l’année
Ouverture de l’hôpital Menelik II.
1911
lundi 10 avril
Décès de ras Tessamma Nadew, régent depuis 1909. Le Conseil de régence est désormais présidé par ras Mikael, le gouverneur du Wello et père du prince héritier Lidj Yasou.
nuit du lundi 10 au mardi 11 avril
La dépouille de Tessamma Nadew est transportée au monastère de Debré Libanos (à 120 km au nord-ouest d’Addis-Abeba) pour y être immédiatement inhumée.
dimanche 14 mai
Bien que le prince ne soit pas encore officiellement empereur, le sceau du jeune Lidj Yasou remplace celui de son grand-père Ménélik II dans les actes officiels.
dans l’année
Le prince ras Tafari Makonnen [Hailé Sélassié], âgé de 19 ans, devient gouverneur de Harar.
Fondation d’une presse écrite abyssinienne.
1912
1913
nuit du vendredi 12 au samedi 13 décembre
Décès à Addis-Abeba de l’empereur et négus du Shewa Ménélik II, à l’âge de 69 ans. La nouvelle de sa mort ne sera pas annoncée avant plusieurs semaines en raison des problèmes de succession. Son petit-fils Lidj Yasou (Iyasou) V, 16 ans environ, lui succède cependant comme Négus.
de 1913 à 1914
Une famine frappe le pays.
1914
samedi 10 janvier
Les grands de l’empire prêtent serment de fidélité à l’empereur Iyasou V.
dans l’année
A la tête des élites chrétiennes du pays, ras Tafari Makonnen (futur Haïlé Sélassié) s’oppose à l’islamisation de l’Ethiopie par Iyasou V, dont on soupçonne la conversion.
Impression des premiers billets de banque abyssiniens.
1915
jeudi 20 mai
La ligne de chemin de fer de Djibouti atteint Addis-Abeba après six ans de travaux (ouverture en 1917).
1916
? septembre
Alors que l’empereur Iyasou V se trouve à Harar, l’abuna Matewos excommunie le souverain pour apostasie. Le souverain n’a pas observé l’importante fête religieuse de Meskel, préférant demeurer dans la ville d’Harar, majoritairement musulmane.
mercredi 27 septembre
Le négus Iyasou V est déposé. Sa tante Zaouditou (Zewditu), 46 ans, fille de Ménélik II, lui succède et devient impératrice. Tafari Makonnen (futur Haïlé Sélassié) est nommé régent. L’empereur déchu vit désormais caché à Harar où un ordre d’arrestation a été émis.
mercredi 18 octobre
En marche à la tête de son armée pour restaurer sur le trône son fils Iyasou V, le ras Mikaël, gouverneur du Wello, bat dans la province de Menz les 11 000 soldats envoyés contre lui. Le chef de cette armée, ras Lul Seged, a été tué.
vendredi 27 octobre
Bataille de Segale : les forces fidèles à l’impératrice Zaouditou, commandées par le fitawrari Habte Giyorgis et ras Tefari Mekonnen, ont battu au nord d’Addis-Abeba les troupes du ras Mikaël, le père de Iyasou V et gouverneur du Wello. Celui-ci est fait prisonnier. Les victimes sont nombreuses dans les deux camps.
mercredi 8 novembre
L’empereur déchu Iyasou V arrive à Dessie où il tente en vain d’obtenir le soutien de la noblesse du Tigré et des Italiens.
dimanche 10 décembre
L’armée impériale étant parvenu à Dessi, Iyasou V fuit vers le nord et se réfugie à Amba de Maqdala (Amba Mariam).
1917
mardi 9 mai
Inauguration du chemin de fer reliant la colonie française de Djibouti à Addis-Abeba (Ethiopie) après 20 ans de travaux difficiles. La ligne est longue de 784 kilomètres.
mercredi 7 juin
Inaugurée il y a un mois, la ligne de chemin de fer Djibouti - Addis-Abeba entre officiellement en service. Dans l’attente de la construction d’un édifice plus moderne, la première gare n’est qu’un petit bâtiment en bois.
mercredi 18 juillet
Iyasou V parvient à s’échapper de la ville d’Amba Mariam, assiégée par l’armée régulière. Il se rend au Wollo où il obtient le ralliement des habitants.
lundi 27 août
L’armée de Habte Giyorgis bat les rebelles fidèles à Iyasou V. Plusieurs généraux du souverain déchu, dont Raslmer, sont capturés. Iyasou s’enfuit dans le désert de l’Afar.
1918
lundi 11 février
Décès de l’ancienne reine Taytou Betul. La veuve de l’empereur Ménélik (mort en 1913) était âgée de 67 ans environ.
vendredi 8 septembre
Le ras Mikaél du Wello meurt en prison à Holeta Genet, à l’âge de 68 ans.
1919
Décès à Addis-Abeba du dernier roi de Kaffa, Gako Sherocho. Il avait été battu et fait prisonnier par les Ethiopiens en 1897.
1920
début février
Vaincu par les Britanniques, et notamment par leur aviation, le chef de l’Etat Derviche, Mohammed Abdullah Hassan, se réfugie dans l’Ogaden [Ethiopie]. Son territoire est rattaché au Somaliland britannique.
mardi 23 novembre
Après 21 ans de guerre sainte contre les Britanniques, les Italiens et les Ethiopiens, le chef de guerre somali Mohammed Abdullah Hassan est décédé de la grippe espagnole à Imi [aujourd’hui en Ethiopie]. Il avait 64 ans.
1921
mardi 11 janvier
L’ancien empereur Iyasou V, qui vivait en fuite depuis sa déposition en 1916, est arrêté et emprisonné.
1923
vendredi 1er juin
Jacopo Gasparini succède à Giovanni Cerrina Feroni comme gouverneur de l’Erythrée.
vendredi 28 septembre
Grâce au soutien de l’Italie, L’Abyssinie (Ethiopie) du ras Tefari Mekonnen fait son entrée à la Société des Nations.
1924
vendredi 16 mai
Le ras Tafari Makonnen, régent d’Ethiopie, arrive en visite officielle en France. Il est reçu par le président de la République.
mardi 20 mai
Fin de la visite en France du ras Tafari Makonnen.
1925
dimanche 20 décembre
Un accord anglo-italien aboutit au partage des zones d’influence en Ethiopie. Chamberlain accorde à Mussolini une certaine liberté de manœuvre en Ethiopie, en échange de quoi Mussolini s’engage à appuyer la politique anglaise au Proche-Orient.
1926
Déjà gouverneur du Harar, Ras Tafari Makonnen reçoit en plus le gouvernement du Wello. Il réorganise l’armée.
de 1927 à 1928
Famine en Ethiopie.
1928
lundi 13 février
Le régent, le ras Tafari Makonnen, a procédé à la pose de la première pierre de la future gare de voyageurs d’Addis-Abeba, en présence des grands dignitaires du royaume et des représentants des puissances étrangères. L’architecte Paul Barrias est l’auteur des plans de l’édifice.
vendredi 1er juin
Corrado Zoli succède à Jacopo Gasparini comme gouverneur de l’Erythrée.
jeudi 2 août
Le royaume d’Italie et l’empire d’Abyssinie (Ethiopie) ont signé un traité d’amitié, de conciliation et d’arbitrage d’une durée de 20 ans. Le document prévoit entre autres la construction d’une route reliant la ville de Dessie au port érythréen d’Assab.
jeudi 4 octobre
Un séisme de magnitude 6 a frappé le sud-ouest de l’Ethiopie [aujourd’hui Région des nations, nationalités et peuples du Sud].
dimanche 7 octobre
Le régent ras Tafari Makonnen, petit-neveu de Ménélik II, est couronné à Addis-Abeba négus (« roi ») d’Ethiopie par l’impératrice Zaouditou, sa tante. 42 000 personnes ont assisté aux fêtes de l’avènement du « roi des rois ».
dans l’année
L’Ethiopie adhère au pacte Briand-Kellogg.
1929
samedi 18 mai
La région des Afars (nord-est) a été touchée par un tremblement de terre de magnitude 6.
dimanche 18 août
L’armée de l’air éthiopienne a reçu son premier avion, un biplan monomoteur Potez 25-A2 de fabrication française.
mardi 3 décembre
Inauguration de la gare de voyageurs d’Addis-Abeba. Les travaux de construction ont duré 22 mois.
dans l’année
Répression des rébellions des Galla Yédjou et du ras Gougsa.
Dans sa volonté d’affirmer son nationalisme religieux, le négus Tafari Makonnen obtient, pour la première fois de l’histoire de l’Eglise éthiopienne, l’ordination de cinq évêques autochtones. Ceux-ci n’ont cependant pas le droit de nommer eux-mêmes des évêques.
1930
dimanche 31 mars
Bataille d’Anchem opposant deux factions de la famille impériale : les partisans de Tafari Makonnen (20 000 hommes des armées du Centre et quatre forces provinciales) ont vaincu le parti de l’impératrice Zaouditou - mais sans son soutien - (10 000 soldats de l’armée de Begemder) à Debre Zebit, dans la province de Semien. Avant le début des combats, les vainqueurs ont employé pour la première fois en Ethiopie l’arme aérienne : des biplans ont largué des bombes sur les troupes du ras Gougsa Welle, ce qui a entraîné la désertion d’une partie de ses soldats. Gougsa Welle (55 ans), époux de l’impératrice Zaouditou, a été tué dans les combats.
mercredi 2 avril
Décès à Addis-Abeba de l’impératrice Zaouditou, à l’âge de 53 ans.
jeudi 3 avril
Tafari Makonnen (38 ans), neveu de Zaouditou, est proclamé négus nägäst d’Ethiopie.
mercredi 16 juillet
Tafari Makonnen signe la première Constitution éthiopienne.
samedi 1er novembre
Inauguration à Addis-Abeba de la statue équestre en bronze de Menelik II. Elle a été réalisée par Hartle Spengler.
dimanche 2 novembre
A Addis-Abeba, le régent Tafari Makonnen est couronné dans la cathédrale Saint-Georges négus nägäst (« empereur ») sous le titre d'Hailé Sélassié Ier.
dans l’année
Haïlé Sélassié rattache directement les provinces du Nord à la couronne lors des troubles.
1931
jeudi 16 juillet
L’empereur Hailé Sélassié a signé la première Constitution d’Ethiopie. Elle institue un régime semi-parlementaire, de type occidental.
1932
dimanche 17 avril
L’empereur Hailé Sélassié proclame l’abolition de l’esclavage.
dimanche 2 octobre
A l’occasion du 50e anniversaire de la création de la colonie italienne, le roi Victor-Emmanuel III entame un voyage officiel en Erythrée par une visite sur le champ de bataille d’Adoua (1896).
1933
en octobre
Le chef du gouvernement italien, Mussolini, est définitivement « résolu à régler la question éthiopienne dans un délai de trois ans au plus ». Malgré les préparatifs militaires en Erythrée et en Somalie, il n’envisage pas forcement d’utiliser la force. Il souhaite surtout être soutenu dans cette action par la France.
1934
vendredi 23 novembre
Dans l’Ogaden, une commission frontalière anglo-éthiopienne découvre une garnison italienne installée dans l’oasis de Walwal (Oual-Oual), en territoire éthiopien, mais près de la frontière de l’Erythrée italienne.
mercredi 5 décembre
Graves Incidents armés près de Walwal. Les combats ont fait 30 morts et 60 blessés côté italien et 150 victimes côté éthiopien. Les deux pays ont fait appel à la médiation de la Société des Nations.
1935
jeudi 3 janvier
Suite à la crise frontalière armée avec l’Italie, l’Ethiopie demande à la Société des nations d’agir conformément à l’article 11 du Pacte de la SDN, qui stipule que « toute guerre ou menace de guerre, qu’elle affecte immédiatement l’un des membres de la société ou non, est déclarée par la présente affaire concernant toute la Société, et la Société des nations prendra toutes les mesures qui pourront être jugés sages et efficaces pour sauvegarder la paix des nations ».
en janvier
Fondation d’une école militaire à Holeta.
lundi 11 février
A Genève, la Société des Nations met à l’ordre du jour l’étude du conflit frontalier entre la colonie italienne de Libye et l’empire d’Ethiopie.
jeudi 14 février
La France place en alerte ses troupes présentes dans la Côte française des Somalis [Djibouti] afin de faire à tout incident frontalier né de la Crise d’Abyssinie.
mardi 19 février
La proposition éthiopienne de créer une zone neutre le long des frontières de la Somalie italienne est rejetée par Mussolini.
dimanche 24 février
Des troupes italiennes partent pour l’Afrique de l’Est suite à un conflit frontalier avec l’Abyssinie.
mardi 19 mars
La Société des Nations exige que l’Ethiopie et l’Italie trouvent toutes les solutions possibles afin d’éviter la guerre.
mardi 25 juin
La Grande-Bretagne accepte que l’Italie s’assure en Ethiopie une forte prépondérance économique. Mussolini repousse cette proposition, jugée dérisoire.
dimanche 18 août
Conférence tripartite (France-Grande-Bretagne-Italie) à Paris pour tenter de trouver une solution à la crise éthiopienne. La France et la Grande-Bretagne proposent à Mussolini de prendre, en partie, la direction de l’administration de l’Ethiopie. Cette offre est repoussée par Mussolini.
samedi 7 septembre
Le comité spécial du Conseil de la Société des Nations exige que l’Italie et l’Ethiopie reprennent les négociations.
samedi 21 septembre
L’Italie rejette la proposition du conseil de la SDN relative à la crise éthiopienne.
dimanche 29 septembre
Devant l’assemblée de la SDN, à Genève, Hailé Sélassié, négus d’Ethiopie, annonce la mobilisation générale dans son pays.
mercredi 2 octobre
Mussolini adresse un discours belliqueux aux Italiens et leur annonce sa décision d'envahir l'Éthiopie.
jeudi 3 octobre
Sans aucune déclaration de guerre préalable, les troupes italiennes, commandées par le général Emilio De Bono, envahissent l’Ethiopie à la suite d’un incident frontalier qui remonte à décembre 1934 et après d’intenses préparatifs militaires : 18 divisions (soit 400 000 hommes) s’élancent à la conquête du pays. Les combattants éthiopiens sont très nettement supérieurs en nombre, mais ils sont équipés d’une façon quasiment moyenâgeuse. Seule la guérilla permet aux Ethiopiens de parvenir à faire face.
lundi 7 octobre
Déferlant d’Erythrée et de Somalie italienne, les troupes italiennes occupent Adigrat, prennent Ashagame et pénètrent dans la région désertique de l’Ogaden.
Le Conseil de la SDN considère l’Italie comme l’agresseur dans la guerre d’Ethiopie.
jeudi 10 octobre
La SDN crée une commission des sanctions pour condamner l’attaque italienne en Ethiopie.
vendredi 18 octobre
La conférence de la SDN menace de sanctionner l’Italie.
vendredi 8 novembre
Le général De Bono occupe la ville de Mekele, dans le Tigré.
samedi 16 novembre
Commandant en chef en Ethiopie, le général italien Badoglio demande des renforts, pour contrer la supériorité numérique des Ethiopiens. Il conserve pourtant l’initiative et poursuit son avance malgré les contre-attaques.
lundi 18 novembre
La SDN vote des sanctions contre l’Italie.
lundi 25 novembre
Annonce du décès à Gara Muleta de l’ancien empereur Iyasou V dans des conditions mystérieuses. Il serait mort de causes naturelles ou aurait pu être assassiné sur ordre d’Haïlé Sélassié. Monté sur le trône à la mort de Ménélik II en 1913, il avait été renversé en 1916 et vivait en prison depuis 1921. Il avait 39 ans environ.
samedi 7 décembre
Le Français Pierre Laval et le Britannique Samuel Hoare soumettent à Mussolini un nouveau projet. L’Italie recevra les deux tiers de l’Ethiopie. Le Duce est favorable à ce plan, qui lui donne à peu près satisfaction sur tous les points. Mais Samuel Hoare doit rapidement retirer son plan devant les nombreuses critiques de l’opinion publique britannique.
samedi 14 décembre
Laval (d'accord avec Samuel Hoare) propose une médiation entre l'Italie et le Négus éthiopien.
lundi 16 décembre
L’Ethiopie fait savoir qu’elle refuse le plan de paix de Paris.
1936
dimanche 5 janvier
Des avions italiens ont bombardé la ville éthiopienne de Degehabur, dans l’Ogaden.
mercredi 8 janvier
L’Ethiopie a demandé à la Société des Nations de mettre en place une commission chargée d’enquêter sur l’utilisation possible de gaz toxiques par les troupes italiennes.
vendredi 10 janvier
Dans une dépêche télégraphique adressée au général Bernasconi, le général Graziani déclare que les « dernières mesures prises ont montré l’efficacité de l’utilisation du gaz. A cet égard, S.E. le chef du gouvernement, par télégramme aujourd’hui n.333, m’en autorise l’emploi dans l’urgence actuelle, contre l’armée de Ras Desta. »
dimanche 12 janvier
Début de la bataille du fleuve Genalé Dorya opposant dans le sud-est de l’Ethiopie 20 000 Italiens à 24 000 combattants éthiopiens. Un avion italien a largué deux tonnes de gaz moutarde sur les positions ennemies.
jeudi 16 janvier
Dans une lettre adressée au Comité international de la Croix-Rouge, Mussolini affirme que les bombardements italiens d’hôpitaux en Ethiopie ne sont que des « accidents ».
lundi 20 janvier
Après huit jours de combats, les soldats italiens ont écrasé l’armée éthiopienne de Ras Desta Damtew à la bataille de Genalé Dorya. Alors que les pertes italiennes sont faibles, les vaincus déplorent 9 000 tués ou portés disparus. La grande armée éthiopienne chargée de défendre le sud-est du pays est quasiment anéantie. Cette victoire de l’agresseur européen entraîne la chute immédiate de la ville de Negele Borana, désertée et en ruines à l’issue de multiples bombardements (40 tonnes de bombes ont été larguées sur la cité).
mardi 21 janvier
Début sur le front Nord (Tigré) de la première bataille du Tembén : sur ordre du maréchal Badoglio, 3 000 soldats de la 2e division italienne du général Umberto Somma sont attaqués au col d’Uarieu par les 20 000 combattants éthiopiens des Ras Seyoum Mengesha et Kassa Hailé Dargé. La résistance éthiopienne ralentit considérablement l’offensive italienne.
mercredi 22 janvier
Du gaz moutarde déversé par des avions permet aux Italiens d’arrêter une offensive des forces éthiopiennes lors de la première bataille du Tembén.
vendredi 24 janvier
La première bataille de Tembén s’achève sur un résultat indécis. Les attaques et contre-attaques qui se sont succédées ces cinq derniers jours n’ont permis à aucun des deux camps de prendre l’avantage mais l’attaque éthiopienne au col d’Uarieu a été repoussée par des Italiens à court de ravitaillement et d’eau. Les pertes éthiopiennes se montent à 8 000 hommes, celles des Italiens à 1 080.
fin janvier
L’état-major italien décide d’utiliser le gaz moutarde en Ethiopie ; les points d’eau comme les terrains agricoles sont empoisonnés…
en janvier
Malgré leur supériorité militaire écrasante, les troupes italiennes ne progressent que très difficilement en Ethiopie. Pour accélérer la conquête, l’aviation italienne commence à effectuer des raids, destinés à terroriser les populations locales.
lundi 10 février
Début dans le Tigré de la bataille d’Amba Aradom (dite aussi d’Enderta). Elle oppose 80 000 Ethiopiens commandés par le Ras Moulougéta Yeggazou aux 70 000 Italiens du maréchal Badoglio.
mercredi 12 février
Chargé par la Société des Nations d’étudier la mise en place d’un embargo pétrolier contre l’Italie, un comité d’experts affirme qu’il faudrait attendre trois mois et demi afin que cet embargo soit véritablement effectif, et seulement à la condition que les Etats-Unis acceptent de ne plus fournir l’Italie.
samedi 15 février
Pendant toute la journée, au moins douze avions basés à Mek’ele ont participé aux attaques italiennes contre les Ethiopiens lors de la bataille d’Ama Aradam.
mercredi 19 février
A l’issue de neuf jours combats, le maréchal Badoglio a remporté une victoire décisive dans le Tigré, à la bataille d’Amba Aradam : 6 000 Ethiopiens ont été tués et 12 000 autres blessés, tandis que les vainqueurs ne déplorent que 800 hommes perdus. Au cours des quatre derniers jours, l’aviation italienne a largué 40 tonnes de bombes sur les positions ennemies. Le Ras Moulougéta Yeggazou a été grièvement blessé.
jeudi 27 février
La seconde bataille du Tembén débute sous de meilleurs auspices pour les Italiens : désormais nettement plus nombreux, les 70 000 soldats du maréchal Badoglio affrontent les 40 000 combattants des Ras Seyoum Mengesha et Kassa Hailé et Darge.
Commandant en chef de l’avant-garde éthiopienne dans le Tigré, le Ras Moulougéta Yeggazou est tué avec son fils, Tadessa Moulougéta, lors de la retraite consécutive à la défaite d’Amba Aradam.
samedi 29 février
Le maréchal Badoglio remporte une victoire décisive dans la seconde bataille du Tembén. Avec 8 000 hommes perdus, l’armée éthiopienne du Nord des Ras Kassa Hailé Darge et Seyoum Mengesha est disloquée. Les pertes italiennes sont évaluées à 600 hommes seulement. En trois jours, l’aviation italienne a largué deux cents tonnes de bombes sur les Ethiopiens tentant notamment de traverser la rivière Takkaze pour fuir le champ de bataille.
Pas le temps pour les Italiens de savourer leur victoire dans le Tigré que débute la bataille du Shiré, opposant les 47 000 soldats du maréchal Badoglio aux 23 500 Ethiopiens du Ras Emrou Hailé Sélassié.
en février
L’échec du plan Laval-Hoare amène un durcissement contre l’Italie. La France et l’Angleterre proposent d’ajouter le pétrole à la liste des marchandises prohibées. La SDN doit renoncer à ce projet devant le refus des Etats-Unis.
lundi 2 mars
Nouvelle victoire italienne décisive : en remportant la bataille du Shiré, le maréchal Badoglio s’ouvre la route d’Addis-Abeba. Les Ethiopiens ont perdu 4 000 hommes, les Italiens 1 000.
Reprise à Genève des discussions du Comité des Dix-Huit de la Société des Nations sur le renforcement des sanctions contre l’Italie, notamment avec la mise en place d’un embargo pétrolier. La France est opposée à cette idée. Selon Paris, cela ne marchera pas et l’unique conséquence serait un retrait italien de l’organisation internationale. La réunion est aussitôt ajournée afin de permettre qu’un accord de paix soit obtenu diplomatiquement.
du mardi 3 au mercredi 4 mars
L’aviation italienne largue du gaz moutarde et 80 tonnes de bombes sur les Ethiopiens traversant la rivière Takkaze.
mercredi 4 mars
Une ambulance de la Croix-Rouge britannique a été bombardée par des avions italiens alors qu’elle circulait dans la plaine éthiopienne de Korem : sept patients ont été tués.
dimanche 22 mars
Le plus important bombardement aérien de l’Histoire à cette date s’est déroulé en Ethiopie : pendant plus d’une heure, des avions italiens ont largué des engins explosifs sur la ville de Djidjiga, dans l’est du pays.
lundi 23 mars
Le Comité des Treize de la Société des Nations demande au Comité international de la Croix-Rouge de transmettre des informations au sujet des éventuelles attaques au gaz pratiquées par l’armée italienne en Ethiopie. La Croix-Rouge refuse en insistant sur sa neutralité, essentielle pour ses activités.
mercredi 25 mars
Le président de la Croix-Rouge internationale, Max Huber, se rend à Rome pour réclamer une enquête sur les bombardements visant son organisation. Le gouvernement italien accepte mais sous conditions : aucun Ethiopien ne devra participer à la commission, la question des gaz de combat sera exclue et l’Italie ne pourra être traduite devant un tribunal. Huber repart avec la promesse de Mussolini de respecter désormais la Croix-Rouge.
dimanche 29 mars
Pendant deux heures et demie, la ville d’Harrar a été dévastée par les bombardements de deux escadrilles italiennes. La Croix-Rouge éthiopienne et le Croissant-Rouge égyptienne dénoncent des attaques contre leurs hôpitaux situés pourtant à bonne distance de la cité.
mardi 31 mars
Bataille de Mai Ceu (Maychew) : obtenue notamment grâce à son aviation qui est parvenue à arrêter une puissante offensive ennemie, la victoire tactique des 40 000 soldats du maréchal Badoglio sur 31 000 Ethiopiens parachève le succès italien dans le Tigré. La dernière armée d’Hailé Sélassié encore active dans le Nord est détruite. Les Ethiopiens entre 1 000 et 8 000 morts. 400 Italiens et 873 Erythréens ont été tués ou blessés.
mercredi 1er avril
Les députés britanniques évoquent le bombardement italien de la ville éthiopienne de Harar à la Chambre des Communes : le travailliste Hugh Dalton a demandé au secrétaire aux Affaires étrangères s’il était au courant que ces atrocités émeuvent de plus en plus l’opinion publique et quand le gouvernement britannique prendra les mesures pour y mettre fin. Notamment en refusant de fournir du carburant aux avions italiens. Dans sa réponse, Anthony Eden a assuré que le pouvoir avait à cœur de mettre fin à cette guerre et à ses souffrances sur la population.
vendredi 3 avril
Convaincu que les Italiens utilisent du gaz de combat dans leur guerre, le gouvernement britannique assure qu’il va de nouveau tout faire pour imposer un embargo pétrolier à l’Italie et ainsi forcer Rome à mettre fin au conflit en Ethiopie.
samedi 4 avril
L’aviation italienne a largué du gaz moutarde et soixante-treize tonnes de bombes sur 20 000 Ethiopiens qui battaient en retraite dans la plaine du lac Ashangi. Le nombre de morts se compte par centaines.
dimanche 5 avril
La capitale éthiopienne Addis-Abeba a été bombardée par des avions italiens.
lundi 6 avril
Nouvelle défaite des Ethiopiens devant les Italiens.
dimanche 12 avril
La ville éthiopienne de Métemma, située à la frontière soudanaise, tombe aux mains des Italiens.
lundi 13 avril
Dans le nord de l’Ethiopie, les troupes italiennes atteignent les rives du lac Tana.
mardi 14 avril
Début sur le front Sud de la bataille de l’Ogaden : les 30 000 combattants éthiopiens du Dejazmatch Nessibou Zeamanouél sont attaqués par les 38 000 Italiens du général Graziani.
mercredi 15 avril
Dessié, quartier général du négus, est occupé par les Italiens. Mussolini ordonne à Graziani d’atteindre et d’occuper Harar.
jeudi 16 avril
Le gouvernement italien interdit désormais l’adoption de bébés éthiopiens par les familles italiennes.
vendredi 17 avril
La certitude que rien ne peut plus sauver l’Ethiopie entraîne la fin des négociations de paix avec l’Italie à Genève.
dimanche 19 avril
Une attaque éthiopienne contre des troupes italiennes à Birkut est stoppée par l’intervention de l’aviation.
samedi 25 avril
Victoire décisive des Italiens sur le front Sud à la bataille de l’Ogaden. Les pertes éthiopiennes s’élèvent à 5 000 hommes, celle des Italiens à 2 000.
dimanche 26 avril
Début de l’étape finale de la guerre italo-éthiopienne : la colonne mécanisée du maréchal Badoglio (comprenant 1 785 véhicules, 12 500 Italiens et 4 000 Erythréens) quitte Dessié pour prendre Addis-Abeba, sans rencontrer de résistance. A Rome, la propagande fasciste célèbre la « Marche de la Volonté de fer » (Marcia della ferrea volontà).
lundi 27 avril
Des tracts sont largués par un avion italien sur la capitale éthiopienne : Addis-Abeda est menacée de destruction totale si la résistance éthiopienne entrave l’avance des troupes italiennes.
jeudi 30 avril
Sur le front Sud, les Italiens occupent Degehabur, contraignant ainsi Nessibou Zeamanouél à se retirer d’Harar.
vendredi 1er mai
L’empereur Hailé Sélassié, son épouse Menen Asfaw et plusieurs membres importants du gouvernement éthiopien quittent Addis-Abeba en train pour rejoindre la Côte française des Somalis.
samedi 2 mai
L’empereur d’Ethiopie Hailé Sélassié arrive avec sa famille à Djibouti, zone française du golfe d’Aden.
lundi 4 mai
Hailé Sélassié et sa famille embarquent à Djibouti à bord du croiseur léger britannique HMS Enterprise pour rejoindre la Palestine, via le canal de Suez.
mardi 5 mai
Le général italien Badoglio, chargé de la direction des opérations dans la campagne d’Abyssinie, fait une entrée triomphale dans Addis-Abeba. Le bilan de la campagne établi par les autorités italiennes fait état de 2 300 soldats blancs et de 1 600 soldats de couleur tués. Dans la soirée, Mussolini prononce un discours radiodiffusé dans lequel il proclame la victoire des armées italiennes.
Dans l’est de l’Ethiopie (Ogaden), la ville de Djidjiga est occupée par les soldats italiens du colonel Navarra.
Des troupes italiennes se dirigeant vers Addis-Abeba sont tombées dans une embuscade tendue par Lej Hayla Maryam Mammo à Debre Berhan, à 130 kilomètres de la capitale.
mercredi 6 mai
Le maréchal Badoglio nomme Giuseppe Bottai premier gouverneur italien d’Addis-Abeba.
jeudi 7 mai
Rodolfo Graziani est tombé dans un trou dissimulé alors qu’il visitait une église en ruine d’Addis-Abeba. Le maréchal est persuadé d’avoir échappé à une tentative d’assassinat (ce qui va le conduire à une paranoïa meurtrière).
vendredi 8 mai
Organisation des territoires occupés par les Italiens en Afrique de l’Est (Erythrée, Ethiopie, Somalie italienne). Ceux-ci sont placés sous l’autorité d’un vice-roi d’Ethiopie, le maréchal Pietro Badoglio. L'Ogaden est rattachée à la Somalie italienne.
Hailé Sélassié arrive en Palestine.
samedi 9 mai
A Rome, dans un discours enflammé prononcé depuis le balcon du Palazzio Venezia, Mussolini proclame la renaissance de l’Empire romain et l’annexion officielle de l’Ethiopie. Le roi Victor-Emmanuel III reçoit le titre d’empereur d’Ethiopie.
dimanche 10 mai
Dans un message écrit remis aux journalistes, Hailé Sélassié défend sa fuite. Selon lui, sa mort ou son emprisonnement n’auraient pas servi la cause du peuple éthiopien : « sur le conseil de mes nobles, j’ai convenu que je servirai mieux les intérêts de notre peuple depuis l’étranger, d’où nous pourrons poursuivre librement nos efforts pour sauvegarder l’indépendance de l’Ethiopie ».
lundi 11 mai
La délégation italienne à la Société des Nations quitte avec fracas la session consacrée à l’Ethiopie à la suite de l’autorisation accordée au délégué éthiopien de continuer à participer aux débats.
mardi 12 mai
Sur ordre de Mussolini, la délégation italienne à la SDN quitte Genève.
mercredi 13 mai
Le vice-chancelier autrichien Ernst Rüdiger Starhemberg est l’un des premiers responsables européens à faciliter Mussolini, par télégramme, pour sa conquête de l’Ethiopie. Aussitôt, la Chancellerie autrichienne est submergée par les protestations diplomatiques de nombreux pays.
samedi 16 mai
Le Sénat italien a ratifié l’annexion de l’Ethiopie.
lundi 1er juin
Mussolini annonce à Rome la naissance de l’ « Africa Orientale Italiana ».
mercredi 3 juin
A Londres, une foule énorme et chaleureuse accueille l’empereur d’Ethiopie Hailé Sélassié à la gare de Waterloo.
vendredi 5 juin
Un télégramme de Mussolini ordonne de « fusiller tous les résistants [éthiopiens] fait prisonniers ».
samedi 6 juin
L’Union des fascistes britanniques organise une manifestation dans Hyde Park afin de protester contre la venue d’Hailé Sélassié à Londres.
samedi 20 juin
En recommandant la suppression des sanctions prises à l’encontre de l’Italie, le président américain Roosevelt reconnaît de fait (après la Grande-Bretagne et la France) la conquête de l’Ethiopie par les Italiens. Rome n’est plus concernée par le Neutrality Act.
vendredi 26 juin
Hailé Sélassié arrive à Genève pour défendre la cause éthiopienne devant la Société des Nations. Au cours d’une conférence de presse, le négus proclame que son gouvernement est le seul légitime.
nuit du vendredi 26 au samedi 27 juin
A Lekempti (province de Wollega), la guérilla éthiopienne a attaqué le campement de l’expédition aérienne du maréchal Vincenzo Magliocco. A la tête de deux bombardiers Caproni Ca.133 et d’un appareil de reconnaissance IMAM Ro.1, il devait rencontrer des chefs Oromo dans le sud-ouest de l’Ethiopie pour discuter d’une coopération éventuelle contre la résistance. 12 des 13 Italiens ont été tués, dont Magliocco et les trois avions ont été brûlés. Parmi les victimes figure également un pionnier de l’aviation militaire italienne, Antonio Locatelli (41 ans). Engagé en 1915, il avait fait le tour du monde en 1923. Rallié au régime fasciste, il avait été Podestat de Bergame de 1933 à 1934.
mardi 30 juin
Hailé Sélassié a prononcé en amharique un discours passionné à la tribune de la Société des Nations. Rappelant les principaux événements de la guerre et dénonçant notamment l’emploi d’armes non conventionnelles (gaz), il a appelé la communauté internationale à aider son pays. Il n’a pas manqué de critiquer la SDN pour son inaction. Chaleureusement applaudi, le discours du négus restera sans effet. Rassemblés dans la galerie réservée à la presse, les journalistes italiens avaient tenté de perturber son intervention par une manifestation bruyante à l’aide de sifflets fournis par le comte Ciano, avant d’être expulsé par la police.
La conquête italienne de l’Ethiopie est considérée comme achevée. Mussolini a donné l’ordre de rapatrier les troupes d’intervention. Néanmoins, une résistance éthiopienne se poursuit çà et là (jusqu’en 1941).
samedi 4 juillet
La Société des Nations vote la levée des sanctions économiques prises contre l’Italie à la suite de l’invasion de l’Ethiopie.
lundi 6 juillet
L’ambassadeur d’Ethiopie à Londres, Workneh Eshete, appelle le peuple britannique à donner au moins 2 millions de livres afin que la résistance continue le combat contre les Italiens. Le même jour, des rebelles éthiopiens ont attaqué la ligne de chemin de fer à 50 kilomètres d’Addis-Abeba.
mercredi 15 juillet
Abandon officiel des sanctions contre l’Italie par la SDN, qui reconnaît de fait la conquête de l’Ethiopie.
samedi 25 juillet
En remplaçant l’ambassade d’Ethiopie à Berlin par un simple consulat général, l’Allemagne devient le premier pays à reconnaître officiellement l’annexion italienne.
mardi 28 juillet
Tentative de la résistance éthiopienne pour reprendre Addis-Abeba : l’artillerie aérienne repousse l’assaut lancé au nord-ouest de la ville par un jeune chef du Choa, Dajazmach Abarra Kasa, fils du Ras Kasa Haylu.
mercredi 29 juillet
Condamné à mort à l’issue d’un procès arbitraire et rapide, l’évêque éthiopien Aboune Pétros est fusillé sur l’une des places publiques d’Addis-Abeba. Il avait 44 ans.
en été
Les résistants éthiopiens profitent de la saison de pluie pour accentuer leurs actions contre Addis-Abeba.
mercredi 26 août
Nouvelle attaque de la résistance éthiopienne sur Addis-Abeba : l’assaut lancée au sud-ouest de la ville par Dejazmach Balcha Safo, ancien officier de Ménélik, est à son tour repoussée par les Italiens.
lundi 21 septembre
Ouverture à Genève de la 17e session de la Société des Nations. Les débats se focalisent sur la question : l’Ethiopie d’Hailé Sélassié doit-elle garder son siège ?
mercredi 23 septembre
Par 39 voix contre 4, la Société des Nations autorise l’Ethiopie a conserver sa place au sein de l’organisation. Pour la plus grande partie de la communauté internationale, le gouvernement d’Hailé Sélassié reste le seul légitime. La Hongrie, l’Autriche, l’Albanie et l’Equateur sont les seuls pays à avoir voté en faveur de la reconnaissance du pouvoir italien.
mercredi 14 octobre
Dans l’ouest de l’Ethiopie, les Britanniques se retirent du port de Gambela, établi en 1907 sur la rivière Baro. Le service fluvial qui reliait Gambela à Khartoum est arrêté.
samedi 24 octobre
L'Allemagne nazie reconnaît le roi italien Victor-Emmanuel III comme empereur d’Ethiopie.
en automne
Avec la fin de la saison des pluies, les Italiens reprennent l’offensive : bombardement et gazage de villages du Choa, Lasta, Charchar, Yergalam, etc.
mercredi 11 novembre
Dans un message d’anniversaire adressé à Victor-Emmanuel III, le président américain Roosevelt ne le cite que « comme roi d’Italie », lui refusant le titre d’ « empereur d’Ethiopie ».
samedi 28 novembre
Le Japon reconnaît officiellement l’annexion de l’Ethiopie par l’Italie et le roi Victor-Emmanuel III comme empereur.
samedi 19 décembre
L’un des derniers grands chefs de la résistance éthiopienne, Imru Hailé Sélassié, a été fait prisonnier par les Italiens. Cousin du roi Hailé Sélassié, qui l’avait nommé prince-régent en mai 1936, il s’est rendu sur la rive nord de la rivière Gojeb (il sera transféré en Italie et emprisonné sur l’île de Ponza jusqu’en septembre 1943).
mercredi 23 décembre
Le gouvernement suisse reconnaît la souveraineté de l’Italie sur l’Ethiopie : le consulat abyssinien de Zurich est fermé.
1937
samedi 9 janvier
Le Conseil des ministres italien interdit le mariage entre Blancs et gens de couleur dans les colonies italiennes de l’Afrique du Nord et de l’Est.
vendredi 19 février
A l’occasion d’une cérémonie publique se déroulant au palais Viceregal (ancienne résidence impériale ; aujourd’hui université) d’Addis Abeba, deux nationalistes érythréens (Abraha Deboch et Moges Asgedom) tentent de tuer à l’aide de grenades le vice-roi Rodolfo Graziani, qui est grièvement blessé avec plusieurs de ses collaborateurs. La garde italienne ouvre le feu sur la foule d’Ethiopiens faisant de nombreuses victimes.
du vendredi 19 au dimanche 21 février
Des représailles sanglantes et une vague de terreur s’abattent sur la population éthiopienne : emprisonnements arbitraires et déportations (à Danan dans l’Ogaden ou dans l’archipel Dahlak en mer Rouge), tortures et massacres. Des milliers d’innocents sont tués : les bilans varient entre 2 000 et 6 000 morts. Mais plus que d’apeurer la population, cette horreur renforce le mouvement de la résistance éthiopienne : de nombreux habitants rejoignent ses rangs.
mercredi 24 février
Le Ras Desta Damtew est capturé et sommairement exécuté par les Italiens à Egia, dans le Choa. Il avait 44 ans.
jeudi 11 mars
Un correspondant djiboutien présent à Addis-Abeba indique que les rues de la capitale sont désormais « pratiquement vide d’Ethiopiens ».
jeudi 25 mars
Le vicariat apostolique d’Abyssinie est renommé vicariat apostolique d’Addis Abeba. Création par ailleurs de la préfecture apostolique du Tigré (aujourd’hui diocèse d’Adigrat), dont le premier titulaire se nomme Bartolomeo Bechis.
samedi 8 mai
Erigé en 1930 à Addis-Abeba, le monument du Lion de Juda est officiellement réinauguré à Rome, au pied du monument de Dogali (viale Einaudi) à l’occasion du premier anniversaire de la proclamation de l’Empire italien (il reviendra en Ethiopie dans les années 1960).
jeudi 20 mai
Graziani ordonne l’exécution des prêtres du monastère de Debré Libanos, impliqués dans la résistance éthiopienne.
vendredi 21 mai
En Ethiopie, un détachement de soldats italiens sous les ordres du général Pietro Maletti a massacré toute la communauté du monastère de Debré Libanos, soit 297 moines et 23 serviteurs. Les restes des victimes seront abandonnés sur place (et visibles pendant plusieurs années).
du vendredi 21 au mercredi 26 mai
Entre 1 700 et 2 100 civils éthiopiens sont massacrés lors de deux exécutions massives.
en été
Tout comme en 1936, la saison des pluies est propice à la multiplication des actions de la résistance éthiopienne, notamment dans le Choa, le Lasta et le Godjam. Mussolini ordonne à Graziani d’« utiliser tous les moyens possibles, y compris les armes chimiques ».
à l’automne
Fin de la saison des pluies : reprise des offensives italiennes.
mardi 9 novembre
Graziani admet que les « rebelles » espèrent le déclenchement d’une guerre européenne.
samedi 11 décembre
L’Italie quitte la Société des Nations.
dimanche 26 décembre
Incapable de venir à bout de la résistance éthiopienne, Graziani démissionne. Il est remplacé par le duc d’Aoste. De vastes portions du territoire éthiopien (Choa, Amhara, etc.) sont hors du contrôle des Italiens. Seules les grandes villes sont sécurisées.
1938
samedi 16 avril
Londres et Rome signent un accord, par lequel les Britanniques reconnaissent la possession de l’Ethiopie par l’Italie en échange du retrait de la guerre d’Espagne des troupes italiennes.
mercredi 15 juin
A l’occasion d’une parade organisée à Rome pour célébrer l’Empire italien, un jeune traducteur érythréen de 24 ans, Zerai Deres, brandit devant le monument du Lion de Juda (volé à Addis-Abeba) un cimeterre pour protester contre l’occupation de l’Ethiopie. Il blesse plusieurs personnes avant d’être arrêté (il sera interné dans un asile psychiatrique sicilien où il mourra en 1945).
mercredi 16 novembre
Le Royaume-Uni reconnaît officiellement le contrôle italien sur l’Ethiopie. En échange, Mussolini accepte de retirer d’Espagne 10 000 hommes de troupe.
dans l’année
Le général Badoglio reçoit le titre de vice-roi d'Ethiopie.
1939
lundi 6 mars
Un équipage italien a établi de record en reliant Rome à Addis-Abeba sans escale : leur Fiat Br-20L a effectué les 3 4500 kilomètres à la vitesse de 390,97 km/h.
dans l’année
Décès de Bartolomeo Bechis, premier préfet apostolique du Tigré.
en mars
Les forces somaliennes de Sayyed Mohammed Abdullah Hassan envahissent l’Ogaden. Les agresseurs subissent de lourdes pertes mais parviennent à reprendre et à ramener chez eux le bétail que les Ethiopiens leur avaient volé précédemment.
jeudi 13 décembre
Le Royaume-Uni, la France et l’Italie ont signé un accord sur le maintien de l’intégrité territoriale de l’Ethiopie.
1901
mercredi 22 mai
Dans le nord de la Somalie, le lieutenant-colonel E.J. Swayne et 21 officiers britanniques quittent Burco à la tête de 1 500 soldats somaliens pour combattre l’Etat derviche. Conjointement, l’empereur d’Ethiopie Menelik II envoie une armée de 15 000 hommes contre les 20 000 combattants derviches.
lundi 22 juillet
Entrée en service du chemin de fer franco-éthiopien, qui dépasse encore à peine le territoire de Djibouti.
en août
Le consul des Etats-Unis au Caire (Egypte) évoque dans un rapport un trafic d’esclaves très actif qui a pour centre la colonie italienne de Massaoua, plaque tournante des échanges entre l’Arabie et l’Abyssinie. Autres pôles du trafic : Djeddah et le Yémen.
jeudi 28 novembre
Le Royaume-Uni et l’Italie ont conclu à Rome un accord sur la délimitation des frontières de leurs colonies du Soudan et de l’Erythrée.
1902
jeudi 6 février
Conclusion de la convention « Bonhoure-Chefneux » portant sur la construction du chemin de fer reliant Djibouti à Addis-Abeba. La compagnie obtient une subvention annuelle de 500 000 francs en échange du retrait des capitaux britanniques (les frères Ochs).
jeudi 15 mai
Le souverain éthiopien Ménélik II accorde aux Britanniques le droit d’utiliser un port situé sur la rivière Baro, l’un des affluents du Nil, dans l’ouest de l’Ethiopie (un port sera établi à Gambela en 1907).
en décembre
La construction de la voie ferrée Djibouti - Addis-Abeba progresse. La ligne atteint désormais la ville nouvelle de Dire Dawa (« Nouvelle Harar »), fondée pour l’occasion.
dans l’année
Ouverture à Harar de l’hôpital Ras Mekonnen.
1903
Création d’un établissement chargé de produire la monnaie éthiopienne.
1904
1905
en mars
Fondation de la Bank of Abyssinia grâce à des capitaux anglais (via l’Egypte), ce qui lui vaut le surnom de « banque anglaise (yé ingliz bank). L’établissement a le contrôle sur tout le système financier éthiopien.
1906
mercredi 21 mars
En route pour Addis-Abeba, le gouverneur du Harar, ras Mekonnen Welde Mikaél, meurt à Kulubi. Agé de 53 ans, il était le cousin préféré de Ménélik II (le souverain reste trois jours enfermé à pleurer son parent). Son fils Tefari Mekonnen (futur Haïlé Sélassié), 14 ans, est appelé par Ménélik II à la cour. Le gouvernement d'une province lui est confié.
vendredi 23 mars
Funérailles de ras Mekonnen à Harar. La population, très attachée à leur gouverneur, est effondrée (des suicides sont signalés dans la ville).
jeudi 13 décembre
Signature d’un traité entre la France, la Grande-Bretagne et l’Italie sur l’Abyssinie [Ethiopie]. Le texte garantit l’indépendance du pays sur la base du statu quo, ainsi que la clause de la « porte ouverte ».
dans l’année
Ménélik II est victime d’une première attaque d’apoplexie.
Construction de la première école publique d’Ethiopie.
1907
vendredi 25 octobre
Création du Cabinet des ministres, dont le premier président est le fitawrari Habte Giyorgis.
en décembre
Les premiers vélos font leur apparition à Addis Abeba. Ils ont été importés dans la capitale abyssinienne par Bentley et C. Halle.
dans l'année
Dans l’ouest de l’Ethiopie, les Britanniques établissent un port et une taxe douanière à Gambela, sur la rivière Baro (affluent du Nil). Un service de transport fluvial est mis en place pour relier Gambela à Khartoum, au Soudan.
1908
jeudi 30 janvier
Constitution de la Compagnie du Chemin de fer de Franco-Ethiopien (C.F.E.) chargé de prolonger vers Addis-Abeba de la voie ferrée reliant déjà Djibouti à Dire Dawa (travaux de 1909 à 1917).
en janvier
A. Holtz importe à Addis-Abeba les premiers automobiles.
en mai
Ménélik II subit une nouvelle attaque d’apoplexie.
dans l’année
Réforme judiciaire : l’Abyssinie est divisée en six districts, composés chacun de deux wember (juges) nommés par le Negusse Negest. En cas de désaccord entre deux juges, l'affaire sera portée devant le juge suprême (Afe negus). Les tribunaux devront nommer un greffier.
Construction à Addis Abeba de la seconde école publique du pays (école Menelik II).
1909
en avril
Une nouvelle attaque d’apoplexie place l’empereur dans l’impossibilité de gouverner. Ménélik II est paralysé et quasiment incapable de parler.
mardi 18 mai
Proclamation du testament de Ménélik II afin de calmer les factions en lutte pour le pouvoir. Petit-fils de l’empereur II et fils du ras Mikaël (gouverneur du Wello), le prince Lij Iyasou, âgé de 14 ans, est désigné comme héritier de l’empereur. Mais la reine Taytou, épouse de Ménélik II, parvient à faire modifier le testament pour que l’héritier soit désigné par le mot ledjé (« mon enfant ») de façon à entretenir l'ambiguïté entre le prince et Zaouditou, la fille du souverain.
jeudi 28 octobre
Ménélik II est victime d’un grave accident vasculaire cérébral.
samedi 30 octobre
Le Conseil des ministres désigne Ras-Bitwoded Tessema Nadew comme régent. Dans les faits, le pouvoir entre les mains de la reine Taytou.
1910
lundi 21 mars
Les officiers de l’armée du negusse negest se réunissent pour se débarrasser de la reine. Taytou a le choix entre la relégation dans l'enceinte de l’église d’Entoto ou le droit de rester auprès de Ménélik sans s'occuper des affaires politiques.
fin mars
La reine Taytou accepte de se soumettre en acceptant de se retirer des affaires politiques.
en mars
Formation d’un Conseil de régence, présidé par Tessema Nadew.
vendredi 2 septembre
L’inquiétude pour la vie de l’empereur se fait de plus en plus important. Ménélik II est resté inconscient pendant quatre heures dans la journée.
dans l’année
Ouverture de l’hôpital Menelik II.
1911
lundi 10 avril
Décès de ras Tessamma Nadew, régent depuis 1909. Le Conseil de régence est désormais présidé par ras Mikael, le gouverneur du Wello et père du prince héritier Lidj Yasou.
nuit du lundi 10 au mardi 11 avril
La dépouille de Tessamma Nadew est transportée au monastère de Debré Libanos (à 120 km au nord-ouest d’Addis-Abeba) pour y être immédiatement inhumée.
dimanche 14 mai
Bien que le prince ne soit pas encore officiellement empereur, le sceau du jeune Lidj Yasou remplace celui de son grand-père Ménélik II dans les actes officiels.
dans l’année
Le prince ras Tafari Makonnen [Hailé Sélassié], âgé de 19 ans, devient gouverneur de Harar.
Fondation d’une presse écrite abyssinienne.
1912
1913
nuit du vendredi 12 au samedi 13 décembre
Décès à Addis-Abeba de l’empereur et négus du Shewa Ménélik II, à l’âge de 69 ans. La nouvelle de sa mort ne sera pas annoncée avant plusieurs semaines en raison des problèmes de succession. Son petit-fils Lidj Yasou (Iyasou) V, 16 ans environ, lui succède cependant comme Négus.
de 1913 à 1914
Une famine frappe le pays.
1914
samedi 10 janvier
Les grands de l’empire prêtent serment de fidélité à l’empereur Iyasou V.
dans l’année
A la tête des élites chrétiennes du pays, ras Tafari Makonnen (futur Haïlé Sélassié) s’oppose à l’islamisation de l’Ethiopie par Iyasou V, dont on soupçonne la conversion.
Impression des premiers billets de banque abyssiniens.
1915
jeudi 20 mai
La ligne de chemin de fer de Djibouti atteint Addis-Abeba après six ans de travaux (ouverture en 1917).
1916
? septembre
Alors que l’empereur Iyasou V se trouve à Harar, l’abuna Matewos excommunie le souverain pour apostasie. Le souverain n’a pas observé l’importante fête religieuse de Meskel, préférant demeurer dans la ville d’Harar, majoritairement musulmane.
mercredi 27 septembre
Le négus Iyasou V est déposé. Sa tante Zaouditou (Zewditu), 46 ans, fille de Ménélik II, lui succède et devient impératrice. Tafari Makonnen (futur Haïlé Sélassié) est nommé régent. L’empereur déchu vit désormais caché à Harar où un ordre d’arrestation a été émis.
mercredi 18 octobre
En marche à la tête de son armée pour restaurer sur le trône son fils Iyasou V, le ras Mikaël, gouverneur du Wello, bat dans la province de Menz les 11 000 soldats envoyés contre lui. Le chef de cette armée, ras Lul Seged, a été tué.
vendredi 27 octobre
Bataille de Segale : les forces fidèles à l’impératrice Zaouditou, commandées par le fitawrari Habte Giyorgis et ras Tefari Mekonnen, ont battu au nord d’Addis-Abeba les troupes du ras Mikaël, le père de Iyasou V et gouverneur du Wello. Celui-ci est fait prisonnier. Les victimes sont nombreuses dans les deux camps.
mercredi 8 novembre
L’empereur déchu Iyasou V arrive à Dessie où il tente en vain d’obtenir le soutien de la noblesse du Tigré et des Italiens.
dimanche 10 décembre
L’armée impériale étant parvenu à Dessi, Iyasou V fuit vers le nord et se réfugie à Amba de Maqdala (Amba Mariam).
1917
mardi 9 mai
Inauguration du chemin de fer reliant la colonie française de Djibouti à Addis-Abeba (Ethiopie) après 20 ans de travaux difficiles. La ligne est longue de 784 kilomètres.
mercredi 7 juin
Inaugurée il y a un mois, la ligne de chemin de fer Djibouti - Addis-Abeba entre officiellement en service. Dans l’attente de la construction d’un édifice plus moderne, la première gare n’est qu’un petit bâtiment en bois.
mercredi 18 juillet
Iyasou V parvient à s’échapper de la ville d’Amba Mariam, assiégée par l’armée régulière. Il se rend au Wollo où il obtient le ralliement des habitants.
lundi 27 août
L’armée de Habte Giyorgis bat les rebelles fidèles à Iyasou V. Plusieurs généraux du souverain déchu, dont Raslmer, sont capturés. Iyasou s’enfuit dans le désert de l’Afar.
1918
lundi 11 février
Décès de l’ancienne reine Taytou Betul. La veuve de l’empereur Ménélik (mort en 1913) était âgée de 67 ans environ.
vendredi 8 septembre
Le ras Mikaél du Wello meurt en prison à Holeta Genet, à l’âge de 68 ans.
1919
Décès à Addis-Abeba du dernier roi de Kaffa, Gako Sherocho. Il avait été battu et fait prisonnier par les Ethiopiens en 1897.
1920
début février
Vaincu par les Britanniques, et notamment par leur aviation, le chef de l’Etat Derviche, Mohammed Abdullah Hassan, se réfugie dans l’Ogaden [Ethiopie]. Son territoire est rattaché au Somaliland britannique.
mardi 23 novembre
Après 21 ans de guerre sainte contre les Britanniques, les Italiens et les Ethiopiens, le chef de guerre somali Mohammed Abdullah Hassan est décédé de la grippe espagnole à Imi [aujourd’hui en Ethiopie]. Il avait 64 ans.
1921
mardi 11 janvier
L’ancien empereur Iyasou V, qui vivait en fuite depuis sa déposition en 1916, est arrêté et emprisonné.
1923
vendredi 1er juin
Jacopo Gasparini succède à Giovanni Cerrina Feroni comme gouverneur de l’Erythrée.
vendredi 28 septembre
Grâce au soutien de l’Italie, L’Abyssinie (Ethiopie) du ras Tefari Mekonnen fait son entrée à la Société des Nations.
1924
vendredi 16 mai
Le ras Tafari Makonnen, régent d’Ethiopie, arrive en visite officielle en France. Il est reçu par le président de la République.
mardi 20 mai
Fin de la visite en France du ras Tafari Makonnen.
1925
dimanche 20 décembre
Un accord anglo-italien aboutit au partage des zones d’influence en Ethiopie. Chamberlain accorde à Mussolini une certaine liberté de manœuvre en Ethiopie, en échange de quoi Mussolini s’engage à appuyer la politique anglaise au Proche-Orient.
1926
Déjà gouverneur du Harar, Ras Tafari Makonnen reçoit en plus le gouvernement du Wello. Il réorganise l’armée.
de 1927 à 1928
Famine en Ethiopie.
1928
lundi 13 février
Le régent, le ras Tafari Makonnen, a procédé à la pose de la première pierre de la future gare de voyageurs d’Addis-Abeba, en présence des grands dignitaires du royaume et des représentants des puissances étrangères. L’architecte Paul Barrias est l’auteur des plans de l’édifice.
vendredi 1er juin
Corrado Zoli succède à Jacopo Gasparini comme gouverneur de l’Erythrée.
jeudi 2 août
Le royaume d’Italie et l’empire d’Abyssinie (Ethiopie) ont signé un traité d’amitié, de conciliation et d’arbitrage d’une durée de 20 ans. Le document prévoit entre autres la construction d’une route reliant la ville de Dessie au port érythréen d’Assab.
jeudi 4 octobre
Un séisme de magnitude 6 a frappé le sud-ouest de l’Ethiopie [aujourd’hui Région des nations, nationalités et peuples du Sud].
dimanche 7 octobre
Le régent ras Tafari Makonnen, petit-neveu de Ménélik II, est couronné à Addis-Abeba négus (« roi ») d’Ethiopie par l’impératrice Zaouditou, sa tante. 42 000 personnes ont assisté aux fêtes de l’avènement du « roi des rois ».
dans l’année
L’Ethiopie adhère au pacte Briand-Kellogg.
1929
samedi 18 mai
La région des Afars (nord-est) a été touchée par un tremblement de terre de magnitude 6.
dimanche 18 août
L’armée de l’air éthiopienne a reçu son premier avion, un biplan monomoteur Potez 25-A2 de fabrication française.
mardi 3 décembre
Inauguration de la gare de voyageurs d’Addis-Abeba. Les travaux de construction ont duré 22 mois.
dans l’année
Répression des rébellions des Galla Yédjou et du ras Gougsa.
Dans sa volonté d’affirmer son nationalisme religieux, le négus Tafari Makonnen obtient, pour la première fois de l’histoire de l’Eglise éthiopienne, l’ordination de cinq évêques autochtones. Ceux-ci n’ont cependant pas le droit de nommer eux-mêmes des évêques.
1930
dimanche 31 mars
Bataille d’Anchem opposant deux factions de la famille impériale : les partisans de Tafari Makonnen (20 000 hommes des armées du Centre et quatre forces provinciales) ont vaincu le parti de l’impératrice Zaouditou - mais sans son soutien - (10 000 soldats de l’armée de Begemder) à Debre Zebit, dans la province de Semien. Avant le début des combats, les vainqueurs ont employé pour la première fois en Ethiopie l’arme aérienne : des biplans ont largué des bombes sur les troupes du ras Gougsa Welle, ce qui a entraîné la désertion d’une partie de ses soldats. Gougsa Welle (55 ans), époux de l’impératrice Zaouditou, a été tué dans les combats.
mercredi 2 avril
Décès à Addis-Abeba de l’impératrice Zaouditou, à l’âge de 53 ans.
jeudi 3 avril
Tafari Makonnen (38 ans), neveu de Zaouditou, est proclamé négus nägäst d’Ethiopie.
mercredi 16 juillet
Tafari Makonnen signe la première Constitution éthiopienne.
samedi 1er novembre
Inauguration à Addis-Abeba de la statue équestre en bronze de Menelik II. Elle a été réalisée par Hartle Spengler.
dimanche 2 novembre
A Addis-Abeba, le régent Tafari Makonnen est couronné dans la cathédrale Saint-Georges négus nägäst (« empereur ») sous le titre d'Hailé Sélassié Ier.
dans l’année
Haïlé Sélassié rattache directement les provinces du Nord à la couronne lors des troubles.
1931
jeudi 16 juillet
L’empereur Hailé Sélassié a signé la première Constitution d’Ethiopie. Elle institue un régime semi-parlementaire, de type occidental.
1932
dimanche 17 avril
L’empereur Hailé Sélassié proclame l’abolition de l’esclavage.
dimanche 2 octobre
A l’occasion du 50e anniversaire de la création de la colonie italienne, le roi Victor-Emmanuel III entame un voyage officiel en Erythrée par une visite sur le champ de bataille d’Adoua (1896).
1933
en octobre
Le chef du gouvernement italien, Mussolini, est définitivement « résolu à régler la question éthiopienne dans un délai de trois ans au plus ». Malgré les préparatifs militaires en Erythrée et en Somalie, il n’envisage pas forcement d’utiliser la force. Il souhaite surtout être soutenu dans cette action par la France.
1934
vendredi 23 novembre
Dans l’Ogaden, une commission frontalière anglo-éthiopienne découvre une garnison italienne installée dans l’oasis de Walwal (Oual-Oual), en territoire éthiopien, mais près de la frontière de l’Erythrée italienne.
mercredi 5 décembre
Graves Incidents armés près de Walwal. Les combats ont fait 30 morts et 60 blessés côté italien et 150 victimes côté éthiopien. Les deux pays ont fait appel à la médiation de la Société des Nations.
1935
jeudi 3 janvier
Suite à la crise frontalière armée avec l’Italie, l’Ethiopie demande à la Société des nations d’agir conformément à l’article 11 du Pacte de la SDN, qui stipule que « toute guerre ou menace de guerre, qu’elle affecte immédiatement l’un des membres de la société ou non, est déclarée par la présente affaire concernant toute la Société, et la Société des nations prendra toutes les mesures qui pourront être jugés sages et efficaces pour sauvegarder la paix des nations ».
en janvier
Fondation d’une école militaire à Holeta.
lundi 11 février
A Genève, la Société des Nations met à l’ordre du jour l’étude du conflit frontalier entre la colonie italienne de Libye et l’empire d’Ethiopie.
jeudi 14 février
La France place en alerte ses troupes présentes dans la Côte française des Somalis [Djibouti] afin de faire à tout incident frontalier né de la Crise d’Abyssinie.
mardi 19 février
La proposition éthiopienne de créer une zone neutre le long des frontières de la Somalie italienne est rejetée par Mussolini.
dimanche 24 février
Des troupes italiennes partent pour l’Afrique de l’Est suite à un conflit frontalier avec l’Abyssinie.
mardi 19 mars
La Société des Nations exige que l’Ethiopie et l’Italie trouvent toutes les solutions possibles afin d’éviter la guerre.
mardi 25 juin
La Grande-Bretagne accepte que l’Italie s’assure en Ethiopie une forte prépondérance économique. Mussolini repousse cette proposition, jugée dérisoire.
dimanche 18 août
Conférence tripartite (France-Grande-Bretagne-Italie) à Paris pour tenter de trouver une solution à la crise éthiopienne. La France et la Grande-Bretagne proposent à Mussolini de prendre, en partie, la direction de l’administration de l’Ethiopie. Cette offre est repoussée par Mussolini.
samedi 7 septembre
Le comité spécial du Conseil de la Société des Nations exige que l’Italie et l’Ethiopie reprennent les négociations.
samedi 21 septembre
L’Italie rejette la proposition du conseil de la SDN relative à la crise éthiopienne.
dimanche 29 septembre
Devant l’assemblée de la SDN, à Genève, Hailé Sélassié, négus d’Ethiopie, annonce la mobilisation générale dans son pays.
mercredi 2 octobre
Mussolini adresse un discours belliqueux aux Italiens et leur annonce sa décision d'envahir l'Éthiopie.
jeudi 3 octobre
Sans aucune déclaration de guerre préalable, les troupes italiennes, commandées par le général Emilio De Bono, envahissent l’Ethiopie à la suite d’un incident frontalier qui remonte à décembre 1934 et après d’intenses préparatifs militaires : 18 divisions (soit 400 000 hommes) s’élancent à la conquête du pays. Les combattants éthiopiens sont très nettement supérieurs en nombre, mais ils sont équipés d’une façon quasiment moyenâgeuse. Seule la guérilla permet aux Ethiopiens de parvenir à faire face.
lundi 7 octobre
Déferlant d’Erythrée et de Somalie italienne, les troupes italiennes occupent Adigrat, prennent Ashagame et pénètrent dans la région désertique de l’Ogaden.
Le Conseil de la SDN considère l’Italie comme l’agresseur dans la guerre d’Ethiopie.
jeudi 10 octobre
La SDN crée une commission des sanctions pour condamner l’attaque italienne en Ethiopie.
vendredi 18 octobre
La conférence de la SDN menace de sanctionner l’Italie.
vendredi 8 novembre
Le général De Bono occupe la ville de Mekele, dans le Tigré.
samedi 16 novembre
Commandant en chef en Ethiopie, le général italien Badoglio demande des renforts, pour contrer la supériorité numérique des Ethiopiens. Il conserve pourtant l’initiative et poursuit son avance malgré les contre-attaques.
lundi 18 novembre
La SDN vote des sanctions contre l’Italie.
lundi 25 novembre
Annonce du décès à Gara Muleta de l’ancien empereur Iyasou V dans des conditions mystérieuses. Il serait mort de causes naturelles ou aurait pu être assassiné sur ordre d’Haïlé Sélassié. Monté sur le trône à la mort de Ménélik II en 1913, il avait été renversé en 1916 et vivait en prison depuis 1921. Il avait 39 ans environ.
samedi 7 décembre
Le Français Pierre Laval et le Britannique Samuel Hoare soumettent à Mussolini un nouveau projet. L’Italie recevra les deux tiers de l’Ethiopie. Le Duce est favorable à ce plan, qui lui donne à peu près satisfaction sur tous les points. Mais Samuel Hoare doit rapidement retirer son plan devant les nombreuses critiques de l’opinion publique britannique.
samedi 14 décembre
Laval (d'accord avec Samuel Hoare) propose une médiation entre l'Italie et le Négus éthiopien.
lundi 16 décembre
L’Ethiopie fait savoir qu’elle refuse le plan de paix de Paris.
1936
dimanche 5 janvier
Des avions italiens ont bombardé la ville éthiopienne de Degehabur, dans l’Ogaden.
mercredi 8 janvier
L’Ethiopie a demandé à la Société des Nations de mettre en place une commission chargée d’enquêter sur l’utilisation possible de gaz toxiques par les troupes italiennes.
vendredi 10 janvier
Dans une dépêche télégraphique adressée au général Bernasconi, le général Graziani déclare que les « dernières mesures prises ont montré l’efficacité de l’utilisation du gaz. A cet égard, S.E. le chef du gouvernement, par télégramme aujourd’hui n.333, m’en autorise l’emploi dans l’urgence actuelle, contre l’armée de Ras Desta. »
dimanche 12 janvier
Début de la bataille du fleuve Genalé Dorya opposant dans le sud-est de l’Ethiopie 20 000 Italiens à 24 000 combattants éthiopiens. Un avion italien a largué deux tonnes de gaz moutarde sur les positions ennemies.
jeudi 16 janvier
Dans une lettre adressée au Comité international de la Croix-Rouge, Mussolini affirme que les bombardements italiens d’hôpitaux en Ethiopie ne sont que des « accidents ».
lundi 20 janvier
Après huit jours de combats, les soldats italiens ont écrasé l’armée éthiopienne de Ras Desta Damtew à la bataille de Genalé Dorya. Alors que les pertes italiennes sont faibles, les vaincus déplorent 9 000 tués ou portés disparus. La grande armée éthiopienne chargée de défendre le sud-est du pays est quasiment anéantie. Cette victoire de l’agresseur européen entraîne la chute immédiate de la ville de Negele Borana, désertée et en ruines à l’issue de multiples bombardements (40 tonnes de bombes ont été larguées sur la cité).
mardi 21 janvier
Début sur le front Nord (Tigré) de la première bataille du Tembén : sur ordre du maréchal Badoglio, 3 000 soldats de la 2e division italienne du général Umberto Somma sont attaqués au col d’Uarieu par les 20 000 combattants éthiopiens des Ras Seyoum Mengesha et Kassa Hailé Dargé. La résistance éthiopienne ralentit considérablement l’offensive italienne.
mercredi 22 janvier
Du gaz moutarde déversé par des avions permet aux Italiens d’arrêter une offensive des forces éthiopiennes lors de la première bataille du Tembén.
vendredi 24 janvier
La première bataille de Tembén s’achève sur un résultat indécis. Les attaques et contre-attaques qui se sont succédées ces cinq derniers jours n’ont permis à aucun des deux camps de prendre l’avantage mais l’attaque éthiopienne au col d’Uarieu a été repoussée par des Italiens à court de ravitaillement et d’eau. Les pertes éthiopiennes se montent à 8 000 hommes, celles des Italiens à 1 080.
fin janvier
L’état-major italien décide d’utiliser le gaz moutarde en Ethiopie ; les points d’eau comme les terrains agricoles sont empoisonnés…
en janvier
Malgré leur supériorité militaire écrasante, les troupes italiennes ne progressent que très difficilement en Ethiopie. Pour accélérer la conquête, l’aviation italienne commence à effectuer des raids, destinés à terroriser les populations locales.
lundi 10 février
Début dans le Tigré de la bataille d’Amba Aradom (dite aussi d’Enderta). Elle oppose 80 000 Ethiopiens commandés par le Ras Moulougéta Yeggazou aux 70 000 Italiens du maréchal Badoglio.
mercredi 12 février
Chargé par la Société des Nations d’étudier la mise en place d’un embargo pétrolier contre l’Italie, un comité d’experts affirme qu’il faudrait attendre trois mois et demi afin que cet embargo soit véritablement effectif, et seulement à la condition que les Etats-Unis acceptent de ne plus fournir l’Italie.
samedi 15 février
Pendant toute la journée, au moins douze avions basés à Mek’ele ont participé aux attaques italiennes contre les Ethiopiens lors de la bataille d’Ama Aradam.
mercredi 19 février
A l’issue de neuf jours combats, le maréchal Badoglio a remporté une victoire décisive dans le Tigré, à la bataille d’Amba Aradam : 6 000 Ethiopiens ont été tués et 12 000 autres blessés, tandis que les vainqueurs ne déplorent que 800 hommes perdus. Au cours des quatre derniers jours, l’aviation italienne a largué 40 tonnes de bombes sur les positions ennemies. Le Ras Moulougéta Yeggazou a été grièvement blessé.
jeudi 27 février
La seconde bataille du Tembén débute sous de meilleurs auspices pour les Italiens : désormais nettement plus nombreux, les 70 000 soldats du maréchal Badoglio affrontent les 40 000 combattants des Ras Seyoum Mengesha et Kassa Hailé et Darge.
Commandant en chef de l’avant-garde éthiopienne dans le Tigré, le Ras Moulougéta Yeggazou est tué avec son fils, Tadessa Moulougéta, lors de la retraite consécutive à la défaite d’Amba Aradam.
samedi 29 février
Le maréchal Badoglio remporte une victoire décisive dans la seconde bataille du Tembén. Avec 8 000 hommes perdus, l’armée éthiopienne du Nord des Ras Kassa Hailé Darge et Seyoum Mengesha est disloquée. Les pertes italiennes sont évaluées à 600 hommes seulement. En trois jours, l’aviation italienne a largué deux cents tonnes de bombes sur les Ethiopiens tentant notamment de traverser la rivière Takkaze pour fuir le champ de bataille.
Pas le temps pour les Italiens de savourer leur victoire dans le Tigré que débute la bataille du Shiré, opposant les 47 000 soldats du maréchal Badoglio aux 23 500 Ethiopiens du Ras Emrou Hailé Sélassié.
en février
L’échec du plan Laval-Hoare amène un durcissement contre l’Italie. La France et l’Angleterre proposent d’ajouter le pétrole à la liste des marchandises prohibées. La SDN doit renoncer à ce projet devant le refus des Etats-Unis.
lundi 2 mars
Nouvelle victoire italienne décisive : en remportant la bataille du Shiré, le maréchal Badoglio s’ouvre la route d’Addis-Abeba. Les Ethiopiens ont perdu 4 000 hommes, les Italiens 1 000.
Reprise à Genève des discussions du Comité des Dix-Huit de la Société des Nations sur le renforcement des sanctions contre l’Italie, notamment avec la mise en place d’un embargo pétrolier. La France est opposée à cette idée. Selon Paris, cela ne marchera pas et l’unique conséquence serait un retrait italien de l’organisation internationale. La réunion est aussitôt ajournée afin de permettre qu’un accord de paix soit obtenu diplomatiquement.
du mardi 3 au mercredi 4 mars
L’aviation italienne largue du gaz moutarde et 80 tonnes de bombes sur les Ethiopiens traversant la rivière Takkaze.
mercredi 4 mars
Une ambulance de la Croix-Rouge britannique a été bombardée par des avions italiens alors qu’elle circulait dans la plaine éthiopienne de Korem : sept patients ont été tués.
dimanche 22 mars
Le plus important bombardement aérien de l’Histoire à cette date s’est déroulé en Ethiopie : pendant plus d’une heure, des avions italiens ont largué des engins explosifs sur la ville de Djidjiga, dans l’est du pays.
lundi 23 mars
Le Comité des Treize de la Société des Nations demande au Comité international de la Croix-Rouge de transmettre des informations au sujet des éventuelles attaques au gaz pratiquées par l’armée italienne en Ethiopie. La Croix-Rouge refuse en insistant sur sa neutralité, essentielle pour ses activités.
mercredi 25 mars
Le président de la Croix-Rouge internationale, Max Huber, se rend à Rome pour réclamer une enquête sur les bombardements visant son organisation. Le gouvernement italien accepte mais sous conditions : aucun Ethiopien ne devra participer à la commission, la question des gaz de combat sera exclue et l’Italie ne pourra être traduite devant un tribunal. Huber repart avec la promesse de Mussolini de respecter désormais la Croix-Rouge.
dimanche 29 mars
Pendant deux heures et demie, la ville d’Harrar a été dévastée par les bombardements de deux escadrilles italiennes. La Croix-Rouge éthiopienne et le Croissant-Rouge égyptienne dénoncent des attaques contre leurs hôpitaux situés pourtant à bonne distance de la cité.
mardi 31 mars
Bataille de Mai Ceu (Maychew) : obtenue notamment grâce à son aviation qui est parvenue à arrêter une puissante offensive ennemie, la victoire tactique des 40 000 soldats du maréchal Badoglio sur 31 000 Ethiopiens parachève le succès italien dans le Tigré. La dernière armée d’Hailé Sélassié encore active dans le Nord est détruite. Les Ethiopiens entre 1 000 et 8 000 morts. 400 Italiens et 873 Erythréens ont été tués ou blessés.
mercredi 1er avril
Les députés britanniques évoquent le bombardement italien de la ville éthiopienne de Harar à la Chambre des Communes : le travailliste Hugh Dalton a demandé au secrétaire aux Affaires étrangères s’il était au courant que ces atrocités émeuvent de plus en plus l’opinion publique et quand le gouvernement britannique prendra les mesures pour y mettre fin. Notamment en refusant de fournir du carburant aux avions italiens. Dans sa réponse, Anthony Eden a assuré que le pouvoir avait à cœur de mettre fin à cette guerre et à ses souffrances sur la population.
vendredi 3 avril
Convaincu que les Italiens utilisent du gaz de combat dans leur guerre, le gouvernement britannique assure qu’il va de nouveau tout faire pour imposer un embargo pétrolier à l’Italie et ainsi forcer Rome à mettre fin au conflit en Ethiopie.
samedi 4 avril
L’aviation italienne a largué du gaz moutarde et soixante-treize tonnes de bombes sur 20 000 Ethiopiens qui battaient en retraite dans la plaine du lac Ashangi. Le nombre de morts se compte par centaines.
dimanche 5 avril
La capitale éthiopienne Addis-Abeba a été bombardée par des avions italiens.
lundi 6 avril
Nouvelle défaite des Ethiopiens devant les Italiens.
dimanche 12 avril
La ville éthiopienne de Métemma, située à la frontière soudanaise, tombe aux mains des Italiens.
lundi 13 avril
Dans le nord de l’Ethiopie, les troupes italiennes atteignent les rives du lac Tana.
mardi 14 avril
Début sur le front Sud de la bataille de l’Ogaden : les 30 000 combattants éthiopiens du Dejazmatch Nessibou Zeamanouél sont attaqués par les 38 000 Italiens du général Graziani.
mercredi 15 avril
Dessié, quartier général du négus, est occupé par les Italiens. Mussolini ordonne à Graziani d’atteindre et d’occuper Harar.
jeudi 16 avril
Le gouvernement italien interdit désormais l’adoption de bébés éthiopiens par les familles italiennes.
vendredi 17 avril
La certitude que rien ne peut plus sauver l’Ethiopie entraîne la fin des négociations de paix avec l’Italie à Genève.
dimanche 19 avril
Une attaque éthiopienne contre des troupes italiennes à Birkut est stoppée par l’intervention de l’aviation.
samedi 25 avril
Victoire décisive des Italiens sur le front Sud à la bataille de l’Ogaden. Les pertes éthiopiennes s’élèvent à 5 000 hommes, celle des Italiens à 2 000.
dimanche 26 avril
Début de l’étape finale de la guerre italo-éthiopienne : la colonne mécanisée du maréchal Badoglio (comprenant 1 785 véhicules, 12 500 Italiens et 4 000 Erythréens) quitte Dessié pour prendre Addis-Abeba, sans rencontrer de résistance. A Rome, la propagande fasciste célèbre la « Marche de la Volonté de fer » (Marcia della ferrea volontà).
lundi 27 avril
Des tracts sont largués par un avion italien sur la capitale éthiopienne : Addis-Abeda est menacée de destruction totale si la résistance éthiopienne entrave l’avance des troupes italiennes.
jeudi 30 avril
Sur le front Sud, les Italiens occupent Degehabur, contraignant ainsi Nessibou Zeamanouél à se retirer d’Harar.
vendredi 1er mai
L’empereur Hailé Sélassié, son épouse Menen Asfaw et plusieurs membres importants du gouvernement éthiopien quittent Addis-Abeba en train pour rejoindre la Côte française des Somalis.
samedi 2 mai
L’empereur d’Ethiopie Hailé Sélassié arrive avec sa famille à Djibouti, zone française du golfe d’Aden.
lundi 4 mai
Hailé Sélassié et sa famille embarquent à Djibouti à bord du croiseur léger britannique HMS Enterprise pour rejoindre la Palestine, via le canal de Suez.
mardi 5 mai
Le général italien Badoglio, chargé de la direction des opérations dans la campagne d’Abyssinie, fait une entrée triomphale dans Addis-Abeba. Le bilan de la campagne établi par les autorités italiennes fait état de 2 300 soldats blancs et de 1 600 soldats de couleur tués. Dans la soirée, Mussolini prononce un discours radiodiffusé dans lequel il proclame la victoire des armées italiennes.
Dans l’est de l’Ethiopie (Ogaden), la ville de Djidjiga est occupée par les soldats italiens du colonel Navarra.
Des troupes italiennes se dirigeant vers Addis-Abeba sont tombées dans une embuscade tendue par Lej Hayla Maryam Mammo à Debre Berhan, à 130 kilomètres de la capitale.
mercredi 6 mai
Le maréchal Badoglio nomme Giuseppe Bottai premier gouverneur italien d’Addis-Abeba.
jeudi 7 mai
Rodolfo Graziani est tombé dans un trou dissimulé alors qu’il visitait une église en ruine d’Addis-Abeba. Le maréchal est persuadé d’avoir échappé à une tentative d’assassinat (ce qui va le conduire à une paranoïa meurtrière).
vendredi 8 mai
Organisation des territoires occupés par les Italiens en Afrique de l’Est (Erythrée, Ethiopie, Somalie italienne). Ceux-ci sont placés sous l’autorité d’un vice-roi d’Ethiopie, le maréchal Pietro Badoglio. L'Ogaden est rattachée à la Somalie italienne.
Hailé Sélassié arrive en Palestine.
samedi 9 mai
A Rome, dans un discours enflammé prononcé depuis le balcon du Palazzio Venezia, Mussolini proclame la renaissance de l’Empire romain et l’annexion officielle de l’Ethiopie. Le roi Victor-Emmanuel III reçoit le titre d’empereur d’Ethiopie.
dimanche 10 mai
Dans un message écrit remis aux journalistes, Hailé Sélassié défend sa fuite. Selon lui, sa mort ou son emprisonnement n’auraient pas servi la cause du peuple éthiopien : « sur le conseil de mes nobles, j’ai convenu que je servirai mieux les intérêts de notre peuple depuis l’étranger, d’où nous pourrons poursuivre librement nos efforts pour sauvegarder l’indépendance de l’Ethiopie ».
lundi 11 mai
La délégation italienne à la Société des Nations quitte avec fracas la session consacrée à l’Ethiopie à la suite de l’autorisation accordée au délégué éthiopien de continuer à participer aux débats.
mardi 12 mai
Sur ordre de Mussolini, la délégation italienne à la SDN quitte Genève.
mercredi 13 mai
Le vice-chancelier autrichien Ernst Rüdiger Starhemberg est l’un des premiers responsables européens à faciliter Mussolini, par télégramme, pour sa conquête de l’Ethiopie. Aussitôt, la Chancellerie autrichienne est submergée par les protestations diplomatiques de nombreux pays.
samedi 16 mai
Le Sénat italien a ratifié l’annexion de l’Ethiopie.
lundi 1er juin
Mussolini annonce à Rome la naissance de l’ « Africa Orientale Italiana ».
mercredi 3 juin
A Londres, une foule énorme et chaleureuse accueille l’empereur d’Ethiopie Hailé Sélassié à la gare de Waterloo.
vendredi 5 juin
Un télégramme de Mussolini ordonne de « fusiller tous les résistants [éthiopiens] fait prisonniers ».
samedi 6 juin
L’Union des fascistes britanniques organise une manifestation dans Hyde Park afin de protester contre la venue d’Hailé Sélassié à Londres.
samedi 20 juin
En recommandant la suppression des sanctions prises à l’encontre de l’Italie, le président américain Roosevelt reconnaît de fait (après la Grande-Bretagne et la France) la conquête de l’Ethiopie par les Italiens. Rome n’est plus concernée par le Neutrality Act.
vendredi 26 juin
Hailé Sélassié arrive à Genève pour défendre la cause éthiopienne devant la Société des Nations. Au cours d’une conférence de presse, le négus proclame que son gouvernement est le seul légitime.
nuit du vendredi 26 au samedi 27 juin
A Lekempti (province de Wollega), la guérilla éthiopienne a attaqué le campement de l’expédition aérienne du maréchal Vincenzo Magliocco. A la tête de deux bombardiers Caproni Ca.133 et d’un appareil de reconnaissance IMAM Ro.1, il devait rencontrer des chefs Oromo dans le sud-ouest de l’Ethiopie pour discuter d’une coopération éventuelle contre la résistance. 12 des 13 Italiens ont été tués, dont Magliocco et les trois avions ont été brûlés. Parmi les victimes figure également un pionnier de l’aviation militaire italienne, Antonio Locatelli (41 ans). Engagé en 1915, il avait fait le tour du monde en 1923. Rallié au régime fasciste, il avait été Podestat de Bergame de 1933 à 1934.
mardi 30 juin
Hailé Sélassié a prononcé en amharique un discours passionné à la tribune de la Société des Nations. Rappelant les principaux événements de la guerre et dénonçant notamment l’emploi d’armes non conventionnelles (gaz), il a appelé la communauté internationale à aider son pays. Il n’a pas manqué de critiquer la SDN pour son inaction. Chaleureusement applaudi, le discours du négus restera sans effet. Rassemblés dans la galerie réservée à la presse, les journalistes italiens avaient tenté de perturber son intervention par une manifestation bruyante à l’aide de sifflets fournis par le comte Ciano, avant d’être expulsé par la police.
La conquête italienne de l’Ethiopie est considérée comme achevée. Mussolini a donné l’ordre de rapatrier les troupes d’intervention. Néanmoins, une résistance éthiopienne se poursuit çà et là (jusqu’en 1941).
samedi 4 juillet
La Société des Nations vote la levée des sanctions économiques prises contre l’Italie à la suite de l’invasion de l’Ethiopie.
lundi 6 juillet
L’ambassadeur d’Ethiopie à Londres, Workneh Eshete, appelle le peuple britannique à donner au moins 2 millions de livres afin que la résistance continue le combat contre les Italiens. Le même jour, des rebelles éthiopiens ont attaqué la ligne de chemin de fer à 50 kilomètres d’Addis-Abeba.
mercredi 15 juillet
Abandon officiel des sanctions contre l’Italie par la SDN, qui reconnaît de fait la conquête de l’Ethiopie.
samedi 25 juillet
En remplaçant l’ambassade d’Ethiopie à Berlin par un simple consulat général, l’Allemagne devient le premier pays à reconnaître officiellement l’annexion italienne.
mardi 28 juillet
Tentative de la résistance éthiopienne pour reprendre Addis-Abeba : l’artillerie aérienne repousse l’assaut lancé au nord-ouest de la ville par un jeune chef du Choa, Dajazmach Abarra Kasa, fils du Ras Kasa Haylu.
mercredi 29 juillet
Condamné à mort à l’issue d’un procès arbitraire et rapide, l’évêque éthiopien Aboune Pétros est fusillé sur l’une des places publiques d’Addis-Abeba. Il avait 44 ans.
en été
Les résistants éthiopiens profitent de la saison de pluie pour accentuer leurs actions contre Addis-Abeba.
mercredi 26 août
Nouvelle attaque de la résistance éthiopienne sur Addis-Abeba : l’assaut lancée au sud-ouest de la ville par Dejazmach Balcha Safo, ancien officier de Ménélik, est à son tour repoussée par les Italiens.
lundi 21 septembre
Ouverture à Genève de la 17e session de la Société des Nations. Les débats se focalisent sur la question : l’Ethiopie d’Hailé Sélassié doit-elle garder son siège ?
mercredi 23 septembre
Par 39 voix contre 4, la Société des Nations autorise l’Ethiopie a conserver sa place au sein de l’organisation. Pour la plus grande partie de la communauté internationale, le gouvernement d’Hailé Sélassié reste le seul légitime. La Hongrie, l’Autriche, l’Albanie et l’Equateur sont les seuls pays à avoir voté en faveur de la reconnaissance du pouvoir italien.
mercredi 14 octobre
Dans l’ouest de l’Ethiopie, les Britanniques se retirent du port de Gambela, établi en 1907 sur la rivière Baro. Le service fluvial qui reliait Gambela à Khartoum est arrêté.
samedi 24 octobre
L'Allemagne nazie reconnaît le roi italien Victor-Emmanuel III comme empereur d’Ethiopie.
en automne
Avec la fin de la saison des pluies, les Italiens reprennent l’offensive : bombardement et gazage de villages du Choa, Lasta, Charchar, Yergalam, etc.
mercredi 11 novembre
Dans un message d’anniversaire adressé à Victor-Emmanuel III, le président américain Roosevelt ne le cite que « comme roi d’Italie », lui refusant le titre d’ « empereur d’Ethiopie ».
samedi 28 novembre
Le Japon reconnaît officiellement l’annexion de l’Ethiopie par l’Italie et le roi Victor-Emmanuel III comme empereur.
samedi 19 décembre
L’un des derniers grands chefs de la résistance éthiopienne, Imru Hailé Sélassié, a été fait prisonnier par les Italiens. Cousin du roi Hailé Sélassié, qui l’avait nommé prince-régent en mai 1936, il s’est rendu sur la rive nord de la rivière Gojeb (il sera transféré en Italie et emprisonné sur l’île de Ponza jusqu’en septembre 1943).
mercredi 23 décembre
Le gouvernement suisse reconnaît la souveraineté de l’Italie sur l’Ethiopie : le consulat abyssinien de Zurich est fermé.
1937
samedi 9 janvier
Le Conseil des ministres italien interdit le mariage entre Blancs et gens de couleur dans les colonies italiennes de l’Afrique du Nord et de l’Est.
vendredi 19 février
A l’occasion d’une cérémonie publique se déroulant au palais Viceregal (ancienne résidence impériale ; aujourd’hui université) d’Addis Abeba, deux nationalistes érythréens (Abraha Deboch et Moges Asgedom) tentent de tuer à l’aide de grenades le vice-roi Rodolfo Graziani, qui est grièvement blessé avec plusieurs de ses collaborateurs. La garde italienne ouvre le feu sur la foule d’Ethiopiens faisant de nombreuses victimes.
du vendredi 19 au dimanche 21 février
Des représailles sanglantes et une vague de terreur s’abattent sur la population éthiopienne : emprisonnements arbitraires et déportations (à Danan dans l’Ogaden ou dans l’archipel Dahlak en mer Rouge), tortures et massacres. Des milliers d’innocents sont tués : les bilans varient entre 2 000 et 6 000 morts. Mais plus que d’apeurer la population, cette horreur renforce le mouvement de la résistance éthiopienne : de nombreux habitants rejoignent ses rangs.
mercredi 24 février
Le Ras Desta Damtew est capturé et sommairement exécuté par les Italiens à Egia, dans le Choa. Il avait 44 ans.
jeudi 11 mars
Un correspondant djiboutien présent à Addis-Abeba indique que les rues de la capitale sont désormais « pratiquement vide d’Ethiopiens ».
jeudi 25 mars
Le vicariat apostolique d’Abyssinie est renommé vicariat apostolique d’Addis Abeba. Création par ailleurs de la préfecture apostolique du Tigré (aujourd’hui diocèse d’Adigrat), dont le premier titulaire se nomme Bartolomeo Bechis.
samedi 8 mai
Erigé en 1930 à Addis-Abeba, le monument du Lion de Juda est officiellement réinauguré à Rome, au pied du monument de Dogali (viale Einaudi) à l’occasion du premier anniversaire de la proclamation de l’Empire italien (il reviendra en Ethiopie dans les années 1960).
jeudi 20 mai
Graziani ordonne l’exécution des prêtres du monastère de Debré Libanos, impliqués dans la résistance éthiopienne.
vendredi 21 mai
En Ethiopie, un détachement de soldats italiens sous les ordres du général Pietro Maletti a massacré toute la communauté du monastère de Debré Libanos, soit 297 moines et 23 serviteurs. Les restes des victimes seront abandonnés sur place (et visibles pendant plusieurs années).
du vendredi 21 au mercredi 26 mai
Entre 1 700 et 2 100 civils éthiopiens sont massacrés lors de deux exécutions massives.
en été
Tout comme en 1936, la saison des pluies est propice à la multiplication des actions de la résistance éthiopienne, notamment dans le Choa, le Lasta et le Godjam. Mussolini ordonne à Graziani d’« utiliser tous les moyens possibles, y compris les armes chimiques ».
à l’automne
Fin de la saison des pluies : reprise des offensives italiennes.
mardi 9 novembre
Graziani admet que les « rebelles » espèrent le déclenchement d’une guerre européenne.
samedi 11 décembre
L’Italie quitte la Société des Nations.
dimanche 26 décembre
Incapable de venir à bout de la résistance éthiopienne, Graziani démissionne. Il est remplacé par le duc d’Aoste. De vastes portions du territoire éthiopien (Choa, Amhara, etc.) sont hors du contrôle des Italiens. Seules les grandes villes sont sécurisées.
1938
samedi 16 avril
Londres et Rome signent un accord, par lequel les Britanniques reconnaissent la possession de l’Ethiopie par l’Italie en échange du retrait de la guerre d’Espagne des troupes italiennes.
mercredi 15 juin
A l’occasion d’une parade organisée à Rome pour célébrer l’Empire italien, un jeune traducteur érythréen de 24 ans, Zerai Deres, brandit devant le monument du Lion de Juda (volé à Addis-Abeba) un cimeterre pour protester contre l’occupation de l’Ethiopie. Il blesse plusieurs personnes avant d’être arrêté (il sera interné dans un asile psychiatrique sicilien où il mourra en 1945).
mercredi 16 novembre
Le Royaume-Uni reconnaît officiellement le contrôle italien sur l’Ethiopie. En échange, Mussolini accepte de retirer d’Espagne 10 000 hommes de troupe.
dans l’année
Le général Badoglio reçoit le titre de vice-roi d'Ethiopie.
1939
lundi 6 mars
Un équipage italien a établi de record en reliant Rome à Addis-Abeba sans escale : leur Fiat Br-20L a effectué les 3 4500 kilomètres à la vitesse de 390,97 km/h.
dans l’année
Décès de Bartolomeo Bechis, premier préfet apostolique du Tigré.