1980
mercredi 23 janvier
Le Tchad demande le départ des troupes françaises du pays.
mercredi 13 février
Visite au Tchad du ministre libyen des Affaires étrangères, Ali Triki.
en février
Il reste 1 200 militaires français au Tchad.
vendredi 21 mars
Reprise de la guerre civile : de violents combats ont éclaté à N’Djaména, opposant les différentes factions tchadiennes, les Forces armées populaires soutenant le président Goukouni Oueddeï (avec les Forces armées tchadiennes du colonel Kamougué et le Front d'action commune d'Ahmed Acyl) et les FAN de son rival le ministre de la Défense Hissène Habré. Un soldat français a été tué. L’aéroport de la capitale est fermé et les lignes téléphoniques coupées.
lundi 24 mars
Le cessez-le-feu conclu la veille n’a pas tenu : les combats se sont intensifiés à N’Djaména entre le FAP de Goukouni Oueddeï et le FAN d’Hissène Habré. En quatre jours, les affrontements ont fait plus de 700 morts, dont un journaliste soudanais. Le chef d’état-major du président Oueddeï a été blessé. Plus de 300 ressortissants français ont été évacués de la capitale tchadienne vers le Cameroun par des Transall de l’armée française. La plupart des étrangers de la ville ont gagné la base militaire française.
mercredi 26 mars
La reprise des combats dans la capitale tchadienne entraîne l’évacuation de 156 Français.
jeudi 27 mars
La violence des combats à N’Djaména pousse des milliers de Tchadiens à se réfugier au Cameroun.
vendredi 28 mars
Poursuite des affrontements meurtriers dans le centre de N’Djaména.
samedi 29 mars
Les armes lourdes continuent à tonner dans la capitale tchadienne. La situation est catastrophique selon les militaires français présents. En début d’après-midi, les locaux de l’ambassade de France ont été évacués et ses services ont été transférés sur la base militaire française.
dimanche 30 mars
Goukouni Oueddeï et Hissène Habré ont conclu un nouveau cessez-le-feu à 16 heures grâce à la médiation des ambassadeurs de France et d’Egypte et du chef de la communauté musulmane. Les précédentes trêves avaient rapidement volé en éclats.
lundi 31 mars
La trêve n’aura duré quelques heures : les combats ont repris dans la capitale tchadienne.
mardi 1er avril
Les Congolais qui tentaient d’apaiser les différentes factions se sont retirées. Les Français ont installé un hôpital militaire de campagne au Cameroun, près de la frontière tchadienne.
mercredi 2 avril
Les combats ont redoublé de violence. Les troupes fidèles à Hissène Habré ont pénétré dans les faubourgs.
vendredi 4 avril
En deux semaines, les combats auraient fait plus de 1 000 morts et environ 3 000 blessés.
samedi 5 avril
La situation demeure préoccupante à N’Djaména mais l’espoir renaît avec l’arrivée dans la capitale tchadienne du président du Togo, Eyadéma.
dimanche 6 avril
Les combats à l’arme lourde se poursuivent dans la capitale tchadienne.
lundi 7 avril
Le président togolais Eyadéma a réussi à obtenir de Goukouni Oueddeï et Hissène Habré la signature d’un cessez-le-feu, qui doit entrer en vigueur à N’Djaména le lendemain à huit heures.
mardi 8 avril
Des combats font encore rage à N’Djaména quelques heures avant le début du cessez-le-feu, qui devait commencer en milieu de journée.
mercredi 9 avril
La trêve n’aura duré que quelques heures : les combats ont repris dans la matinée à N’Djaména.
jeudi 10 avril
Les affrontements se poursuivent à N’Djaména, mais de façon moins intensives. Jusqu’à présents non engagés dans les combats, les partisans du vice-président Kamogué se sont rapprochés des faubourgs de la capitale tchadienne. A Paris, le ministre français de la Coopération a réaffirmé que la France n’avait pas l’intention d’intervenir dans ce conflit intérieur.
mardi 15 avril
Les combats s’intensifient dans le sud du pays, opposant les soldats d’Hissène Habré aux troupes et à l’artillerie du vice-président sudiste.
mercredi 23 avril
Reprise des combats après plusieurs jours de calme.
samedi 26 avril
Conseil des ministres du gouvernement d’union nationale : le président Goukouni Oueddeï destitue son Premier ministre Hissène Habré pour cause de rébellion.
dimanche 27 avril
Conformément à l’accord conclu avec le gouvernement de N’Djaména, un communiqué des services du président Giscard d’Estaing a annoncé le retrait sous peu du Tchad les 1100 soldats français, leur mission ayant été accomplie.
lundi 28 avril
L’armée française a commencé à se retirer du Tchad vers le Gabon et le Cameroun. Dans la matinée, une Française de cinquante-trois ans a été tuée par un obus tombée sur sa maison de N’Djaména.
du lundi 28 au mardi 29 avril
Sommet extraordinaire de l’Organisation de l’unité africaine à Lagos (Nigeria) : adoption du plan d’action de Lagos qui a pour objectif de créer une Communauté économique africaine d’ici l’an 2000 afin d’assurer l’intégration économique, culturelle et sociale du continent. Les Etats africains ont par ailleurs décidé d’envoyer une force interafricaine au Tchad, en proie à la guerre civile.
mercredi 30 avril
Alors que les combats, le président Goukouni Oueddeï a accepté l’envoi d’une force interafricaine pour tenter de faire respecter le cessez-le-feu.
jeudi 8 mai
Ouverture en fin d’après-midi à la préfecture de Nice du septième sommet franco-africain, présidé par Valéry Giscard d’Estaing. Les maîtres-mots sont « solidarité » et « non-ingérence ».
vendredi 9 mai
Poursuite du sommet franco-africain de Nice. Parmi les points à l’ordre du jour la crise économique, qui frappe presque tous les pays africains, et la question du Tchad.
samedi 10 mai
Fin à Nice du septième sommet franco-africain. Dans son discours de clôture, le président de l’OUA et du Sénégal Léopold Sédar-Senghor a déclaré que si les troupes africaines prochainement envoyées au Tchad n’arrivaient à ramener la paix, il ferait appel aux Nations unies.
jeudi 15 mai
Départ de N’Djaména des derniers civils français, au nombre d’une quarantaine, encore présents dans la capitale tchadienne.
samedi 17 mai
Fin de l'évacuation française du Tchad.
mercredi 28 mai
Reprise des combats dans la banlieue de N’Djaména.
vendredi 6 juin
Les FAN d’Hissène Habré se seraient emparés à N’Djamena de plusieurs bâtiments officiels, dont l’immeuble des télécommunications jusqu’alors tenu par les FAP de Goukouni Oueddeï. Les FAN ont également obtenu le ralliement des populations de Faya Largeau.
du lundi 9 au dimanche 15 juin
Conférence ministérielle de l’OUA en Gambie : amendement de la Charte proposant de définir trois nouvelles missions essentielles (maintien de la paix et de la sécurité, protection des droits de l’homme, règlement rapide des crises).
dimanche 15 juin
Le gouvernement tchadien de Goukouni Oueddeï a signé un traité d’alliance défensive avec la Libye.
mardi 1er juillet
Ouverture à Freetown, au Sierra Leone, du 17e sommet de l’Organisation de l’unité africaine, sous la présidence du chef d’Etat sénégalais, Léopold Sédar Senghor. La question du Sahara-Occidental et la crise au Tchad devraient être au centre des débats. Ce sommet est boycotté par de nombreux chefs d’Etat.
vendredi 4 juillet
Clôture du sommet de l’OUA à Freetown
Deux nouveaux pays africains, le Tchad et le Mali, reconnaissent la République arabe sahraouie démocratique, qui lutte contre le Maroc pour l’indépendance du Sahara occidental.
en septembre
Pour faire face aux rebelles tchadiens, le gouvernement de Goukouni Oueddeï fait appel aux soldats libyens.
en octobre
Intervention militaire libyenne au Tchad : 5 000 militaires dont 3 500 libyens et 1 500 hommes de la Légion islamique (mercenaires), soutenus par environ 150 experts est-allemands, des Cubains et des mercenaires italiens, se battent pour Goukouni Oueddeï contre Hissène Habré.
mardi 4 novembre
Les troupes libyennes sont intervenues dans le nord du Tchad pour soutenir les forces de Goukouni Oueddeï contre celles d’Hissène Habré.
mercredi 19 novembre
En visite à Paris, le président sénégalais Léopold Sédar Senghor a déclaré qu’il était temps de faire appel aux Casques bleus au Tchad.
jeudi 20 novembre
Les militaires américains affirment que les troupes libyennes s’apprêtent à attaquer N’Djaména. Les soldats du colonel Kadhafi ne se trouveraient qu’à une cinquantaine de kilomètres de la capitale tchadienne.
vendredi 21 novembre
Le président Goukouni Oueddeï a nié que des soldats libyens combattaient au côté de ses propres troupes.
mardi 25 novembre
En réaction à l’intervention libyenne au Tchad, la France décide d’envoyer quatre chasseurs Jaguar au Gabon.
vendredi 28 novembre
Un cessez-le-feu dans la guerre civile tchadienne a été conclu à Lomé, au Togo.
dimanche 7 décembre
Début de la bataille de N’Djaména : les forces du président Oueddeï donnent l’assaut final contre les partisans d’Hissène Habré, avec le soutien direct des blindés libyens.
mardi 9 décembre
De violents combats se sont produits à N’Djamena.
jeudi 11 décembre
Des avions et des hélicoptères libyens ont été signalés dans le ciel de la région de N’Djamena.
samedi 13 décembre
Le gouvernement français a adressé une mise en garde contre toute intervention étrangère au Tchad menaçant la stabilité de la région. La Libye est particulièrement visée.
lundi 15 décembre
Les troupes gouvernementales de Goukouni Oueddeï, soutenues par les 2 000 Libyens envoyés par le colonel Kadhafi, ont pris le contrôle de N’Djaména dans la matinée. Les forces d’Hissène Habré ont battu en retraite. Après une semaine de combats, la capitale tchadienne est ravagée.
mardi 16 décembre
Les différentes parties impliquées dans la guerre au Tchad ont conclu un accord à Lomé (Togo). Hissène Habré a signé le document depuis Yaoundé (Cameroun), où il s’est réfugié.
lundi 22 décembre
Ouverture à Lagos de la cinquième conférence de paix sur le Tchad. Le président Goukouni Oueddeï ne s’est pas rendu au Nigeria.
mardi 23 décembre
Confusion au Nigeria : apprenant qu’Hissène Habré n’était pas présent à Lagos, le président tchadien Oueddeï a décidé de se rendre à Lagos, mais finalement Habré s’est présenté en fin de journée sans qu’il soit invité.
samedi 27 décembre
Goukouni Oueddeï a annoncé la mise en place d’une cour spéciale de justice chargée de juger Hissène Habré.
1981
vendredi 2 janvier
Le président tchadien Goukouni Oueddeï a entamé dans la soirée en Libye une visite de travail d’une durée indéterminée. Dès son arrivée à Tripoli, il a accusé les régimes égyptiens et soudanais de vouloir déchirer le Tchad en apportant leur aide aux rebelles d’Hissène Habré.
mardi 6 janvier
A Tripoli, le président Mouammar Kadhafi annonce la fusion prochaine entre la Libye et le Tchad, au terme de la visite de Goukouni Oueddeï : les « Etats islamiques du Sahel » vont devenir une république populaire commune. Les deux pays ont décidé d’ouvrir leur frontière commune. C’est la sixième tentative d'union de Kadhafi avec l’un de ses voisins en onze ans.
jeudi 8 janvier
La France condamne officiellement l’annonce de la fusion du Tchad et de la Libye. Paris décide d'accroître son aide militaire aux pays voisins de la Centrafrique et du Niger. De son côté, le président gabonais Omar Bongo a dénoncé cette fusion, affirmant qu’il s’agissait de fait d’une annexion du territoire tchadien par le colonel Kadhafi. Au Tchad même, le second plus haut responsable de l’Etat, le vice-président Kamougué a fait savoir qu’il était opposé à l’union de son pays avec la Libye.
vendredi 9 janvier
L’ambassade du Tchad à Bruxelles a été occupée dans la matinée par une trentaine d’étudiants qui protestaient contre le projet de fusion avec la Libye.
samedi 10 janvier
En visite à Abidjan (Côte-d’Ivoire), le ministre français des Affaires étrangères Jean-François Poncet a tenu à rassurer les alliés africains de la France après l’annonce de la fusion tchado-libyenne. Deux jours après l’annonce d’un renforcement des forces françaises en Afrique, 160 hommes d’une compagnie du 3e régiment d’infanterie de marine de Vannes sont arrivés ce jour à Bangui, en Centrafrique.
dimanche 11 janvier
Une manifestation non-violente rassemblant plusieurs centaines de « Tchadiens amis » s’est déroulée devant l’ambassade de France à Tripoli pour protester contre l’intervention française sur le continent africain. Une organisation africaine inconnue qui serait à l’origine de cette opération menace Paris d’une « lutte armée » pour détruire les intérêts français dans le monde.
mardi 13 janvier
Le numéro un tchadien Goukouni Oueddeï a accusé la France de dresser les Etats africains contre son pays.
mercredi 14 janvier
Sommet de Lomé (Togo) : douze chefs d’Etat africains condamnent la fusion annoncée du Tchad et de la Libye et exigent le départ des troupes libyennes présentes sur le territoire tchadien.
jeudi 15 janvier
Dans un violent discours prononcé devant des étudiants à Benghazi, notamment dirigé contre la France, le colonel Kadhafi a annoncé un renforcement de la présence militaire libyenne au Tchad, assurant que toute « agression » contre le territoire tchadien sera considérée comme une attaque contre la Libye. Il a par ailleurs précisé que la fusion entre les deux pays n’aura lieu qu’après un référendum organisé au Tchad.
vendredi 16 janvier
Le président centrafricain David Dacko a déclaré qu’il était hors de question que son pays serve de base à une intervention militaire française au Tchad.
mercredi 21 janvier
Des troupes tchadiennes ont été déployées à la frontière centrafricaine pour empêcher les forces rebelles d’Hissène Habré d’établir dans le pays voisin une base ravitaillement.
vendredi 23 janvier
Les gouvernements libyens et tchadiens ont invité les chefs d’Etat africains à se réunir pour adopter une résolution exigeant le retrait d’Afrique des troupes françaises.
du 10 au 11 février
A Nairobi (Kenya), l'OUA décide l'envoi d'une force inter-africaine.
mardi 26 mai
Des troupes libyennes sont envoyées en renfort dans le centre et l’est du Tchad.
25 juin
Un grenade est lancée contre l’ambassade du Tchad à Khartoum (Soudan) : un mort et trois blessés.
mardi 3 novembre
A la demande de Goukouni Oueddeï, Kadhafi ordonne le retrait du Tchad des troupes libyennes (10 000 hommes) et la fin de la fusion annoncée Tchad-Libye. Un pont aérien est mis en place entre N'Djamena et Tripoli.
mercredi 11 novembre
Les troupes d’Hissène Habré affrontent dans l’est du Tchad les fidèles du chef de la diplomatie Ahmed Acyl.
dimanche 15 novembre
Débarquement à N’Djaména des premiers éléments zaïrois de la force interafricaine déployée au Tchad.
jeudi 19 novembre
Après avoir conquis Irida, Adré et Guereda, les forces d’Hissène Habré s’emparent de la ville d’Abéché.
en novembre
Envoi de la force inter-africaine (4 000 Zaïrois, Nigérians et Sénégalais). Une mission se terminant le 30 juin 1982.
en décembre
Offensive des FAN d'Hissène Habré.
1982
jeudi 11 février
A Nairobi, le président tchadien Goukouni Oueddeï rejette le plan de paix présenté par l’OUA.
en février
Les FAN d’Hissène Habré ont reconquis les deux tiers du pays.
28 février
Cessez-le-feu.
lundi 7 juin
Les FAN prennent N’Djamena : victoire totale d’Hissène Habré sur Goukouni Oueddeï, qui quitte la capitale et se réfugie au Cameroun.
22 juin
L'ex-président Goukouni Oueddeï s'exile en Algérie.
19 juillet
Mort d'Ahmat Acyl (soutien de la Libye).
4 septembre
Les FAN du Sud reprennent le pays tenu par le colonel Kamougué, chef des FAT.
21 octobre
El Hadj Hissène Habré devient président. Il Hissène Habré forme un « gouvernement de large union ».
jeudi 25 novembre
Aucun accord n’ayant pu être trouvé sur la représentation du Tchad, le 19e sommet de l’Organisation de l’unité africaine est annulé. Il devait être organisé à Tripoli par la Libye.
1983
lundi 17 janvier
Adoption d’un décret d’expulsion des immigrés clandestins au Nigeria : plus d’un million de Ghanéens, 400 000 Tchadiens, 200 000 Nigériens, de nombreux Camerounais et Togolais vont être forcés de quitter le pays. Le régime nigérian a donné à tous ces expulsés jusqu’au 1er février pour quitter le pays.
mercredi 6 avril
Le Conseil de sécurité de l’ONU a invité le Tchad et la Libye à régler leur litige par l'intermédiaire de l'Organisation de l’unité africaine (OUA).
mercredi 11 mai
Dans une interview, le leader libyen Kadhafi déclare soutenir le GUNT tchadien, seul « légitime », et espérer la chute d’Hissène Habré.
jeudi 12 mai
Replié sur Bardaï, au nord du pays, le GUNT de Goukouni Oueddeï se déclare désormais assez fort pour reprendre l’offensive vers Faya-Largeau, puis N’Djamena et renverser Hissène Habré.
lundi 16 mai
Reprise des combats au Tchad : dans le nord du pays, la ville de Faya-Largeau aurait été encerclée par les forces du GUNT, soutenus par la Libye. Le gouvernement tchadien accuse directement Tripoli.
jeudi 23 juin
Les combats ont repris pour le contrôle de Faya-Largeau : 4 000 hommes du GUNT de Goukouni Oueddeï ont attaqué la ville dans la matinée. Depuis plusieurs jours, un pont aérien entre la ville libyenne de Sebba et deux oasis tchadiens (dont Gouro) a permis à Tripoli de renforcer l’armement des rebelles.
vendredi 24 juin
Goukouni Oueddeï, aidé par les Libyens, reprend Faya-Largeau, dans le nord du Tchad. Le bilan des combats serait de plus de 700 morts.
dimanche 26 juin
Une colonne de huit cents hommes de Goukouni Oueddeï se dirigerait vers Abéché. Des milliers de personnes ont manifesté à N’Djamena pour dénoncer l’intervention libyenne au Tchad.
Visite surprise au Tchad du ministre français de la Coopération, Christian Nucci, qui a rencontré pendant une heure le président Hissène Habré.
lundi 27 juin
Le gouvernement français a annoncé qu’il enverra des munitions au gouvernement tchadien d’Hissène Habré pour contrer l’offensive des rebelles de Goukouni Oueddeï.
vendredi 1er juillet
Mise au point du ministère français des Affaires étrangères : il n’y a pas de militaires français au Tchad et il n’est pas prévu d’en envoyer. Dans une interview, le dirigeant libyen Kadhafi a déclaré que toute intervention étrangère au Tchad sera considérée comme un acte de guerre dirigée contre la Libye.
dimanche 3 juillet
Un contingent de 250 parachutistes zaïrois est arrivé à N’Djaména pour venir renforcer l’armée tchadienne du président Hissène Habré, en difficulté face à l’offensive du GUNT de Goukouni Oueddeï.
mercredi 6 juillet
Le président Hissène Habré a lancé un appel à l’aide au gouvernement français en demandant une intervention directe, alors même que les combats s’intensifient dans le nord du pays.
samedi 9 juillet
Les rebelles du GUNT se sont emparés de la ville-clé d’Abéché, à 700 kilomètres de N’Djaména. Des combats se poursuivent cependant autour de la localité.
dimanche 10 juillet
Le régime d’Hissène Habré affirme avoir repris Abéché et avoir lancé une contre-offensive, mais des informations contradictoires sur la situation véritable circulent.
lundi 11 juillet
Alors que le régime d’Hissène Habré réclame de plus en plus une intervention directe de la France au Tchad, l’ambassadeur libyen en France a déclaré que l’envoi de troupes françaises serait considéré par Tripoli comme une déclaration de guerre à la Libye. Dans l’est du pays, les combats se poursuivent pour le contrôle d’Abéché.
mardi 12 juillet
L’armée gouvernementale tchadienne, renforcée par les Zaïrois, semble marquer des points sur le terrain contre les rebelles du GUNT : la ville d’Abéché est presque totalement reprise.
mercredi 13 juillet
Un deuxième détachement de 250 parachutistes zaïrois est arrivé au Tchad.
jeudi 14 juillet
Confirmation de la reprise d’Abéché par les forces gouvernementales tchadiennes. A Paris, à l’occasion de la Fête nationale française, le président Mitterrand a refusé toute intervention militaire directe de la France au Tchad.
dimanche 17 juillet
Afin de prouver l’implication de Tripoli dans le conflit au Tchad, les autorités tchadiennes ont présenté à la presse, à N’Djaména un prisonnier présenté comme un militaire libyen capturé il y a une semaine. Dans le même temps, l’OUA a appelé à une cessation des hostilités dans le pays, aussitôt refusée par le régime d’Hissène Habré « tant que ne cessera pas l’intervention libyenne ».
mardi 19 juillet
Les Etats-Unis accordent au gouvernement tchadien une aide militaire d’urgence de dix millions de dollars.
lundi 25 juillet
Arrivée à N’Djaména des premières livraisons de matériels fournis au Tchad par l’armée américaine.
samedi 30 juillet
Les troupes gouvernementales reprennent Faya-Largeau à 10 heures du matin. Vers 11 h 30, l’aviation libyenne (MiG-21 et Tupolev Tu-22) a bombardé la ville en deux vagues successives.
dimanche 31 juillet
Nouveaux bombardements libyens, dans la matinée et l’après-midi, sur les positions gouvernementales tchadiennes à Faya-Largeau. Le président tchadien Hissène Habré demande l’intervention des aviations françaises américaines et zaïroises pour faire face à l’agression de la Libye.
lundi 1er août
En réponse aux bombardements libyens au Tchad, la France a annoncé qu’elle livrerait des armes anti-aériennes au gouvernement d’Hissène Habré. Dans la matinée, l’aviation libyenne a poursuivi ses raids sur Faya-Largeau. Les Etats-Unis condamnent officiellement l’agression de la Libye et demandent l’arrêt des bombardements.
mardi 2 août
La France livre au gouvernement tchadien un premier lot d’armements anti-aériens. Des armes américaines sont également en route. L’aviation libyenne aurait intensifié ses bombardements sur la ville de Faya-Largeau.
mercredi 3 août
L’URSS a condamné, par le biais de l’agence Tass, l’ingérence de la France et des Etats-Unis, « puissances impérialistes », dans les événements du Tchad.
jeudi 4 août
L’aviation libyenne poursuit ses bombardements au Tchad, attaquant maintenant également l’est du pays. Tripoli a officiellement demandé à l’ONU d’envoyer une commission d’enquête…
vendredi 5 août
Alors que l’aviation libyenne poursuit ses raids sur l’Est et sur Faya-Largeau, une colonne de partisans de Goukouni Oueddeï a lancé une nouvelle offensive vers cette ville. Les Etats-Unis ont décidé de doubler leur aide militaire au Tchad.
samedi 6 août
Après plusieurs semaines passées sur le front des combats, le président Habré est rentré à N’Djaména où il a renouvelé sa demande d’aide militaire directe de la France (intervention de l’aviation). Sans encore répondre favorablement, Paris a toutefois laissé entendre que la France ne pourrait pas rester indifférente à l’aggravation de la situation.
dimanche 7 août
Entendant respecter les accords signés avec le Tchad en 1976, la France refuse toute intervention directe de son aviation. Une certaine accalmie règne sur le front des combats à Faya-Largeau.
lundi 8 août
Reprise des bombardements libyens sur Faya-Largeau après une accalmie de deux jours. Deux colonnes blindées de Goukouni Oueddeï seraient proches de la ville. Les Etats-Unis ont pris officiellement contact avec l’URSS sur cette question (Moscou dénonce l’escalade de l’ingérence américaine) et souhaitent officieusement une intervention plus directe de la France. Accusant Washington de vouloir établir une zone d’influence américaine en Afrique, le colonel Kadhafi menace d’abattre les avions radar américains stationnés en Egypte et au Soudan.
mardi 9 août
Deux colonnes de blindés libyens se dirigent vers Faya-Largeau et de 1 500 à 2 000 soldats libyens seraient déjà présents sur le territoire tchadien d’après Washington. La Libye a demandé ce jour la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU à propos des menaces américaines qui pèseraient sur la sécurité de la région. Dans la soirée, la France a finalement annoncé son intention d’intervenir directement au Tchad pour prêter main-forte au gouvernement d’Hissène Habré. Paris a ainsi décidé d’envoyer entre 300 et 500 parachutistes sur place dans le cadre de l’opération « Manta » : leur mission sera d’instruire et de former l’armée tchadienne, et non de combattre.
mercredi 10 août
Les deux colonnes libyennes ont attaqué Faya-Largeau : les deux combats sont très violents. Un premier détachement de soldats français est arrivé sur l’aéroport de N’Djaména, trois ans après l’avoir quitté.
nuit du mercredi 10 au jeudi 11 août
L’armée tchadienne (2 000 hommes) a évacué la palmeraie de Faya-Largeau, aussitôt occupée par les 5 000 Libyens et rebelles du GUNT.
jeudi 11 août
L’aviation libyenne a bombardé une localité située au sud-est de Faya-Largeau, Oum-Chalouba [aujourd’hui Kalait]. Selon des sources libyennes, des négociations auraient commencé entre le régime d’Hissène Habré et les rebelles de Goukouni Oueddeï. Un second détachement français est arrivé à N’Djaména.
vendredi 12 août
Poursuite des bombardements libyens sur Oum-Chalouba.
samedi 13 août
Alors que les troupes d’Hissène Habré continuent leur retraite vers le sud, entre 150 et 200 parachutistes français se sont installés à Abéché, avec l’ordre de riposter si ils sont attaqués. Le gouvernement américain a par ailleurs révélé que des contacts diplomatiques existent entre Tripoli et Washington pour tenter de mettre fin au conflit tchadien. Dans une interview, le colonel Kadhafi a déclaré que son pays était très peu impliqué au Tchad, affirmant même qu’aucun soldat libyen n’était présent sur le territoire tchadien…
dimanche 14 août
Plusieurs responsables africains et français se sont entretenus à Brazzaville sur la question du Tchad, à l’occasion du vingtième anniversaire de la révolution congolaise. Sur place, des renforts français sont arrivés dans la soirée à N’Djaména pour remplacer les hommes partis à l’Est (Abéché) et ceux qui doivent être déployés dans le nord (Salal).
lundi 15 août
Les 150 premiers parachutistes instructeurs français sont partis de N’Djaména pour Salal, à 400 kilomètres au nord-est de N’Djaména. Ils se retrouvent ainsi en première ligne face aux rebelles et aux soldats libyens. Des discussions informelles sur la question tchadienne se poursuivent à Brazzaville pendant ce temps, mais les dix chefs d’Etat présents n’ont pu afficher une position commune. Par ailleurs, le colonel Kadhafi a reçu un envoyé spécial du président Mitterrand, Roland Dumas.
mardi 16 août
A l’occasion d’une conférence de presse, le président tchadien Hissène Habré s’est dit prêt à négocier avec le colonel Kadhafi pour parvenir à une solution pacifique. Parallèlement il demande à la France de s’engager davantage. Justement, le ministère français de la Défense a annoncé qu’un détachement de soldats allait être envoyé dans la région de Biltine-Arada, au nord d’Abéché. Sur le terrain, le calme est total mais Tchadiens et Libyens en profitent pour renforcer leurs positions.
mercredi 17 août
Cinquante-trois spécialistes français de la logistique sont arrivés au Tchad.
jeudi 18 août
La France intensifie sa présence militaire au Tchad et dans les pays voisins : 458 soldats ont quitté Paris pour la Centrafrique, où ils doivent reconstituer les éléments d’assistance opérationnelle stationnée dans ce pays et dont une partie est actuellement en intervention au Tchad. En tout 2 500 Français participent à l’opération Manta. Selon des sources occidentales, la Libye continue d’envoyer des armes et des hommes à Faya-Largeau, et des conseillers militaires soviétiques seraient même présents sur place pour s’entretenir du matériel. A l’issue de son voyage en Tunisie, le colonel Kadhafi a mis en cause à Monastir la présence française au Tchad, tout en niant toute intervention libyenne dans ce pays.
vendredi 19 août
Le général Jean Poli a été nommé commandant des forces françaises présentes au Tchad. Sur le terrain, le cessez-le-feu continue d’être observer.
samedi 20 août
Visite officielle à N’Djaména du président zaïrois Mobutu. Le Zaïre est le seul pays africain à fournir une aide militaire directe au Tchad : 2 500 soldats zaïrois sont présents sur place.
dimanche 21 août
La France a franchi une nouvelle étape dans son déploiement au Tchad : onze avions militaires français - six Jaguar, quatre Mirage et un C 135 de ravitaillement - se sont posés ce matin sur l’aéroport de N’Djaména, avec pour mission de défendre les positions françaises si elles sont attaquées.
lundi 22 août
Hissène Habré estime que l’envoi d’avions français est un geste appréciable mais encore « insuffisant ». Le général Jean Poli, accompagné de 80 commandos de l’air, est arrivé à N’Djaména pour prendre le commandement de la force d’intervention française au Tchad.
mardi 23 août
Alors que la Libye continue de renforcer son dispositif militaire dans le nord du Tchad, les Etats-Unis ont décidé de rapatrier leurs deux avions radar Awacs envoyés au Soudan et dont la présence n’est plus jugée nécessaire. Dans un discours prononcé devant des anciens combattants, le président Reagan dénonce ouvertement l’agression libyenne et accuse implicitement l’URSS d’être à l’origine de la tension actuelle en Afrique et en particulier au Tchad.
mercredi 24 août
Une brève escarmouche a opposé dans la matinée l’armée tchadienne à des rebelles du GUNT. Selon le gouvernement d’Hissène Habré, les Libyens renforcent une base opérationnelle au sud de Faya-Largeau, tandis que des mouvements de troupe seraient signalés en direction d’Oum-Chalouba. A Tripoli, l’agence officielle Jana a déclaré que l’armée libyenne avait effectué ces dernières 48 heures ses plus grandes manœuvres à tir réels.
jeudi 25 août
Le président Mitterrand a accordé un entretien au journal Le Monde. Le chef de l’Etat français a lancé un avertissement à la Libye, tout en souhaitant une négociation excluant toute partition du Tchad. Il a par contre laissé entendre qu’une fédération tchadienne pourrait être mise en place, une idée aussitôt catégoriquement rejeté par le gouvernement de N’Djaména Le ministre de la Défense Charles Hernu est arrivé dans la soirée à N’Djaména.
vendredi 26 août
Se félicitant des déclarations de François Mitterrand, le président tchadien Hissène Habré a reçu à N’Djaména Charles Hernu. Le ministre de la Défense a ensuite visité le camp français, avant de partir faire la tournée des positions françaises à Salal et à Abéché.
samedi 27 août
Charles Hernu a été reçu une seconde fois par Hissène Habré avant de rentrer en France. L’agence officielle libyenne a accusé la France de pratiquer une politique malhonnête au Tchad et le président français François Mitterrand d’être hostile à l’Islam.
lundi 29 août
Poursuite de l’envoi de renforts et de matériels français au Tchad.
mardi 30 août
Un véritable état-major composé de 90 hommes est arrivé à N’Djaména pour renforcer le contingent français au Tchad.
vendredi 2 septembre
Selon le gouvernement tchadien, la Libye a rompu la trêve : 3 000 soldats et des chars libyens, ainsi que les hommes de Goukouni Oueddeï mèneraient une offensive dans l’est du Tchad, dans la région d’Oum-Chalouba. Paris nie toute intervention de l’aviation française.
dimanche 4 septembre
Réapparition de Goukouni Oueddeï, dont des rumeurs évoquait la mort pendant les combats de Faya-Largeau : il a rencontré des journalistes dans le nord du Tchad. Le chef du GUNT a déclaré que ses hommes ouvriront le feu sur les soldats français si ceux-ci défendent l’armée d’Hissène habré.
lundi 5 septembre
Le ministre tchadien de l’Information a annoncé que l’aviation libyenne avait bombardé la région d’Oum-Chalouba pendant une heure et demie, faisant des victimes civiles et provoquant d’importants dégâts.
mardi 6 septembre
Le gouvernement tchadien affirme que de nouvelles attaques libyennes se sont produites dans la région d’Oum-Chalouba.
jeudi 8 septembre
Dans la soirée, la radio officielle du régime tchadien a lancé une très violente attaque contre la France : elle accuse Paris d’avoir envoyé ses avions au Tchad pour « concrétiser la ligne de partage du pays entre les Français et les Libyens ».
jeudi 22 septembre
A Tripoli, le chef rebelle tchadien Goukouni Oueddeï, protégé des Libyens, propose des négociations directes au président Hissène Habré, sans retrait préalable des troupes françaises. N’Djaména a répliqué qu’il n’y aura des négociations qu’avec la Libye et après le retrait de ses troupes du Tchad.
jeudi 29 septembre
Le président tchadien Hissène Habré effectue sa première visite officielle en France : il a été accueilli à l’aéroport par le ministre de la Défense Charles Hernu.
lundi 3 octobre
Ouverture à Vittel du dixième Sommet franco-africain, avec les représentants de 38 pays. Ce sommet est dominé par la question tchadienne, avec en vedette le président Hissène Habré. Le soutien français au Tchad est favorablement reçu par la grande majorité des délégués.
mardi 4 octobre
Second et dernier du Sommet franco-africain de Vittel : concertation accrue pour trouver une solution à la question tchadienne, avec comme principes l’intégrité du territoire et la priorité à la négociation (à cette fin, le président Mitterrand a fait appel à la médiation de l’OUA). En marge du sommet, François Mitterrand a rencontré en tête à tête son homologue tchadien Hissène Habré.
mardi 18 octobre
Fondation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), qui regroupe dix pays (Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Gabon, Guinée-Equatoriale, Sao Tomé et Principe et Tchad). Son siège est à Libreville, au Gabon.
samedi 31 décembre
Le ministre français de la Défense Charles Hernu est arrivé à N’Djaména pour passer le Nouvel An avec le contingent français présent au Tchad.
1984
lundi 2 janvier
S’adressant au corps diplomatique, le président Hissène Habré a annoncé s’attendre à une attaque de ses ennemis dans l’est du pays.
jeudi 5 janvier
Le ministre français de la Défense Charles Hernu a révélé qu’un avion libyen avait été intercepté récemment par la chasse française près de la capitale tchadienne N’Djaména avant d’être raccompagné vers la Libye.
samedi 7 janvier
Décès à N’Djaména du ministre tchadien des Affaires étrangères, Idriss Miskine. Korom Ahmad assure l’intérim.
dimanche 8 janvier
Le président Habré a fait savoir qu’il sera absent de la Table ronde sur l’avenir du Tchad organisée le 9 janvier en Ethiopie par l’OUA. Le président tchadien n’a pas apprécié l’accueil quasi-officiel accordé à son rival Goukouni Oueddeï à Addis-Abeba. Le gouvernement tchadien participera néanmoins à cette réunion avec la présence de huit ministres.
lundi 9 janvier
La Conférence de réconciliation nationale tchadienne qui devait s’ouvrir aujourd’hui à Addis-Abeba a été reportée à demain en raison de l’absence du président Hissène Habré.
jeudi 12 janvier
La Conférence de réconciliation nationale tchadienne d’Addis-Abeba n’a toujours pas débuté : le président éthiopien Mengistu ne parvient toujours pas à réunir les différents protagonistes de la crise.
mercredi 25 janvier
Pour la première fois en six mois, les rebelles tchadiens de Goukouni Oueddeï et leurs alliés libyens ont franchi la ligne de démarcation officieuse (« ligne rouge ») pour attaquer le petit poste de Zigoueï contrôlé par les hommes d’Hissène Habré dans l’ouest du Tchad : un médecin et une infirmières belges travaillant pour Médecins sans frontière ont été capturés ainsi que douze soldats gouvernementaux. Intervenant sur le site, deux Jaguars français auraient détruit les trois quarts de la colonne armée des rebelles et des Libyens, mais l’un des deux appareils a été abattu par un missile sol-air et son pilote, le capitaine Michel Croci, a été tué. Un Mirage F1 d’appui a également été touché mais a pu regagner N’Djaména.
jeudi 26 janvier
La France accuse officiellement la Libye d’être responsable de la destruction d’un de ses avions de chasse au Tchad. Tripoli, qui dément toute participation directe dans ces événements, met en garde contre toute intervention étrangère dans ce pays. Sur le terrain, une unité française a effectué opération de reconnaissance dans le poste attaqué la veille, tandis que quatre Jaguar de renfort sont arrivés au Tchad depuis la base de Libreville (Gabon) et des Mirages F1 ont quitté Orange. Condamnant la destruction de l’avion français, les Etats-Unis réclament le retrait du Tchad des « forces d’agression libyennes ».
vendredi 27 janvier
Réagissant à l’accrochage ayant causé la perte d’un avion il y a deux jours, les forces françaises au Tchad ont avancé d’environ cent kilomètres vers le nord leur ligne d’intervention, à la hauteur du seizième parallèle. Tout franchissement de cette nouvelle « ligne rouge » par les rebelles de Goukouni Oueddeï et leurs alliés libyens entraînera aussitôt une réaction française. Le ministre français de la Défense Charles Hernu a également décidé de renforcer les moyens et la couverture aérienne au Tchad. Tripoli a réaffirmé qu’aucune troupe libyenne n’était présente au Tchad : « ce n’est qu’un conflit interne qui ne concerne que les Tchadiens ».
dimanche 29 janvier
Réagissant officiellement à la remontée vers le Nord de la « ligne rouge » française au Tchad, le ministre libyen des Affaires étrangères a déclaré que cette décision ne sert pas les intérêts de la paix au Tchad. Il a ajouté espérer que la situation au Tchad n’obligerait pas la Libye à intervenir pour défendre sa sécurité et ses amis. La radio du GUNT annonce par ailleurs que les deux Belges capturés sont en bonne santé : Médecins du monde demande leur libération.
lundi 30 janvier
La France tente de régler diplomatiquement le conflit tchadien. Le ministre des Affaires étrangères Claude Cheysson a fait savoir qu’il se rendrait au début du mois de février au Tchad, en Libye et en Ethiopie (au siège de l’OUA). Le colonel Kadhafi a déclaré de son côté à la presse qu’il voulait éviter toute escalade avec la France, tout en réaffirmant qu’aucune libyenne n’était présente au Tchad.
mercredi 1er février
Le ministre français des Relations extérieures Claude Cheysson a quitté la France pour effectuer une tournée africaine centrée sur la question tchadienne. Il est arrivé dans la soirée au Tchad. Sur le terrain, une importante bataille semble s’être déroulée dans l’est du pays : le régime d’Hissène Habré affirme avoir détruit une colonne rebelle, faisant plusieurs centaines de morts parmi les forces de Goukouni Oueddeï. Aucune force française n’aurait été engagée selon le ministère de la Défense.
jeudi 2 février
Claude Cheysson s’est entretenu dans la matinée avec le président tchadien Hissène Habré. Le ministre français des Relations extérieures a déclaré que les soldats français ne quitteront pas le Tchad tant que les soldats libyens s’y maintiendront.
vendredi 3 février
Claude Cheysson a quitté N’Djaména pour Addis-Abeba où il a discuté de la question du Tchad avec le président éthiopien, également président de l’OUA.
samedi 4 février
Après N’Djaména et Addis-Abeba, le ministre français des Affaires étrangères Claude Cheysson est arrivé à Tripoli pour poursuivre sa tournée centrée sur la question tchadienne.
dimanche 5 février
Le colonel Kadhafi s’est entretenu sur le Tchad pendant deux heures avec Claude Cheysson. Le dirigeant libyen a annoncé un accord sur le nom d’un troisième homme pour occuper le pouvoir à N’Djaména. Le gouvernement tchadien est furieux et le Quai d’Orsay doit effectuer une mise au point.
samedi 10 mars
En début d’après-midi, un attentat a fait un blessé grave et 24 plus légèrement atteints à bord d’un DC-8 de la compagnie française UTA au Tchad. Les deux tiers des victimes sont de nationalité française. Une valise piégée a explosé dans la soute alors que l’appareil s’apprêtait à décoller de N’Djaména. Un incendie s’est rapidement propagé mais la quarantaine de personnes présente à bord de l’avion a pu être évacué à temps. Un retard dans le départ du vol a évité une explosion en plein ciel. Les autorités tchadiennes accusent le colonel Kadhafi d’avoir engagé des terroristes pour placer la bombe au départ de Brazzaville.
lundi 2 avril
Le président tchadien Hissène Habré a reçu à N’Djaména le Premier ministre Pierre Mauroy pour discuter de la situation et de la présence française au Tchad. Le chef d’Etat tchadien a regretté que la France ne s’engage pas davantage dans son pays. M. Mauroy a profité de son séjour pour rendre visite à la base avance de Moussoro. Le chef du gouvernement français est rentré à Paris dans la soirée.
samedi 7 avril
Vers 7 h 20, neuf parachutistes français ont été tués et six autres blessés lors d’un accident par imprudence. Un obus manipulé par l’un des soldats a explosé alors que la patrouille se trouvait au repos à cinq kilomètres d’Oum-Chalouba, dans le nord-est du pays.
mardi 10 avril
De nombreux mouvements d’avions militaires français sont signalés au départ de la capitale tchadienne N’Djaména. Officiellement, selon Paris, il ne s’agit que d’une simple mission de reconnaissance.
samedi 14 avril
Selon un sondage, 58 % des Français sont favorables à un retrait des soldats français du Tchad.
lundi 16 avril
Un Jaguar s’est écrasé au cours d’une mission de reconnaissance dans le nord-ouest du Tchad. Le pilote a été tué. Les rebelles du GUNT affirment avoir abattu l’appareil, mais pour les autorités militaires françaises il ne s’agit que d’un accident.
dimanche 22 avril
Le colonel Kadhafi a déclaré que le Tchad était une extension de la Libye, ajoutant que la France n’a « aucun droit d’intervenir à nos frontières » et que « les combats continueront ».
lundi 30 avril
Le colonel Kadhafi déclare dans une interview à la télévision française que la Libye serait prête à retirer ses troupes du Tchad « afin qu’il ne reste au gouvernement français face à son opinion publique aucune justification de combattre ».
vendredi 11 mai
Dans un entretien accordé au journal français Le Monde, le colonel Kadhafi s’est déclaré prêt à retirer immédiatement ses troupes du Tchad à condition que la France fasse de même. Il révèle également avoir transmis au président Mitterrand un message sur l’avenir des relations franco-libyennes.
samedi 12 mai
Réagissant à l’interview du colonel Kadhafi, le ministre français de la Défense Charles Hernu remarque que le numéro un libyen reconnaît enfin la présence de son armée dans le nord du Tchad. Il ajoute que la situation des soldats français semble bien meilleure que celles des 6 000 à 7 000 soldats libyens, qui ont des problèmes de morale et de matériel. Ce malaise se traduirait sur le terrain par des désertions d’après le ministre français.
samedi 1er septembre
A l’occasion du quinzième anniversaire de la Révolution libyenne, le colonel Kadhafi a dénoncé l’occupation odieuse du Tchad par les troupes françaises, confirmant que la Libye mettait ses forces à la disposition des rebelles de Goukouni Oueddeï.
Le ministre français de la Défense Charles Hernu a rendu visite aux forces françaises installées au Tchad.
dimanche 2 septembre
De retour d’un voyage en Tunisie, le ministre français des Relations extérieures Claude Cheysson a réaffirmé que la France retirera ses soldats du Tchad le jour où la Libye fera de même.
dimanche 16 septembre
A l’issue de plusieurs mois de négociations et au terme de deux visites durant le week-end dans la capitale libyenne du ministre français des Affaires étrangères Claude Cheysson, Paris et Tripoli ont conclu un accord sur le départ simultané du Tchad des soldats français et libyens à partir du 25 septembre. Ce retrait doit durer 45 jours et sera contrôlé par des troupes africaines.
lundi 17 septembre
En visite à Paris, le ministre tchadien des Affaires étrangères a déclaré que le gouvernement de N’Djaména avait appris par la presse le départ prochain de son pays des troupes françaises et libyennes. Selon le ministre français de la Défense Charles Hernu, qui se trouve au Tchad, ce retrait ne concerne pas la bande d’Aozou, dont l’ONU s’occupera plus tard. En France, les réactions à ce retrait franco-libyen du Tchad sont dans l’ensemble positives. Au Tchad, si Goukouni Oueddeï, affaibli par de récentes défections, s’est montré satisfait de cet accord, le régime d’Hissène Habré se montre sceptique sur le départ réel des Libyens.
mercredi 19 septembre
Le porte-parole du gouvernement français Roland Dumas a confirmé que Paris et Tripoli s’étaient mis d’accord sur les quatre pays africains qui enverront des observateurs surveiller le retrait du Tchad des soldats français et libyens.
samedi 22 septembre
Le ministre tchadien des Affaires étrangères a exigé d’être consulté sur la présence d’observateurs africains au Tchad pour veiller au bon retrait des troupes franco-libyennes du pays. N’Djaména n’apprécie toujours pas d’avoir été tenu à l’écart des négociations. Pour tenter de calmer Hissène Habré, François Mitterrand a fait transmettre à celui-ci un message personnel.
lundi 24 septembre
Continuant à reprocher à la France de n’avoir pas été tenu au courant des négociations franco-libyennes, le gouvernement tchadien refuse la présence sur son sol d’observateurs du Bénin qui devaient, conjointement avec des Sénégalais, veiller au bon retrait des troupes françaises et libyennes du Tchad.
nuit du lundi 24 au mardi 25 septembre
Au Tchad, l’opération Manta est remplacée à minuit par l’opération Vandoise, qui doit conduire l’armée française à évacuer le pays.
mardi 25 septembre
Opération Silure : les forces françaises ont évacué leurs deux postes les plus avancés dans le nord et le nord-est du Tchad, à Salal et à Arada, juste en dessous du 16e parallèle. Pas d’information côté libyen, la radio officielle de Tripoli n’évoquant aucun mouvement de troupes. Les observateurs sénégalais sont attendus sur les lieux. Outre des questions de sécurité, le départ des soldats français va également entraîner des difficultés économiques pour le Tchad, ainsi que des problèmes de santé, le contingent français participant aux soins des habitants.
mercredi 26 septembre
Pour la première fois, la Libye, via son agence de presse, annonce avoir entamé à son tour son retrait militaire du Tchad, mais sans donner de détails.
jeudi 27 septembre
Dans l’attente d’une preuve du début du retrait effectif des soldats libyens, l’armée française fait une pause dans son propre désengagement du Tchad. Selon le ministre tchadien de l’Information, aucun mouvement de troupes libyen n’a été constaté dans le nord du pays, alors que le ministre libyen des Affaires étrangères affirme à New York, après quarante-cinq minutes d’entretien avec son homologue français, que ce retrait a bel et bien commencé.
samedi 29 septembre
Le retrait sur la position de Biltine des soldats français au Tchad marque la fin de la première partie de l’opération Silure. Les troupes françaises attendent maintenant des signes du retrait libyen pour poursuivre leur évacuation.
dimanche 30 septembre
Le gouvernement de N’Djaména a donné son accord à l’envoi d’observateurs togolais pour contrôler le retrait des soldats français et libyens du Tchad.
jeudi 4 octobre
Le ministre français de la Coopération Christian Nucci a annoncé l’envoi d’une aide alimentaire d’urgence au Tchad, qui souffre par endroit de la famille. De 200 à 300 tonnes de blé, 40 de produits alimentaires et de vêtements et 20 tonnes de matériel médical devraient être livrées à ce pays d’ici la fin du mois de septembre.
vendredi 5 octobre
François Mitterrand, accompagné de plusieurs ministres, a reçu à déjeuner à l’Elysée Hissène Habré. Le président français a tenté de rassurer son homologue tchadien, toujours menacé par les rebelles et inquiet du départ des soldats français de son pays. Leurs entretiens sur la question tchadienne ont été élargis en cours de journée en un mini-sommet africain auquel ont participé les présidents du Zaïre (Mobutu), de la Côte-d’Ivoire (Houphouët-Boigny) et du Gabon (Omar Bongo). Sur le terrain, le retrait libyen ne semble toujours pas respecté et les opérations de départ des troupes françaises sont au ralenti.
samedi 6 octobre
Hissène Habré s’est entretenu à l’hôtel Meurice avec les ministres français de la Défense (Charles Hernu) et des Relations extérieures (Claude Cheysson) sur, notamment, le problème des observateurs africains qui n’est toujours pas réglé. Le président tchadien, qui devait quitter Paris aujourd’hui, a retardé son départ.
dimanche 7 octobre
Début de la deuxième phase du retrait français du Tchad : informés du repli effectif des troupes libyennes au nord du pays, les 800 soldats et 200 véhicules ont commencé à évacuer la ville de Biltine pour se replier sur Abéché, située 100 kilomètres plus au sud.
lundi 8 octobre
Aide humanitaire d’urgence de la France au Tchad : une première cargaison de céréales et de médicaments a été acheminé vers N’Djaména.
jeudi 25 octobre
Démentant une rumeur sur une interruption du retrait français du Tchad, faute de preuve du départ simultané des forces libyennes du nord de ce pays, l’état-major français affirment que les opérations se poursuivent. A l’heure actuelle, les troupes françaises n’occupent plus que deux postes en dehors de N’Djaména, à Abéché et à Ati.
samedi 27 octobre
La réunion de réconciliation entre les deux grandes tendances tchadiennes s’est terminée dans la soirée sur un échec. Les discussions bloquent notamment sur la question de la légitimité du gouvernement du président Habré.
dimanche 28 octobre
Les forces françaises ont évacué la région d’Abéché. 70 véhicules ont par ailleurs traversé le Chari pour rejoindre la Centrafrique.
lundi 29 octobre
Alors que les troupes françaises viennent d’achever leur retrait sur N’Djaména de tous leurs postes avancés au Tchad, le porte-parole de l’armée française a fait savoir qu’il n’avait aucune nouvelle de l’arrivée sur le terrain, prévue aujourd’hui, des observateurs libyens.
mardi 30 octobre
Six observateurs libyens sont enfin arrivés à N’Djaména. Accompagnés de six observateurs français, ils doivent surveiller les opérations de retrait des troupes libyennes et françaises du pays qui doivent être terminées d’ici une dizaine de jours.
mercredi 31 octobre
Pour la première fois depuis le début des opérations de désengagement militaire, l’agence de presse officielle libyenne fait état du retrait des éléments de soutiens libyens du nord du Tchad, notamment de Faya-Largeau.
dimanche 4 novembre
A l’occasion d’une prise d’armes organisée à N’Djaména en présence du chef d’état-major des armées (le général Lacaze), le général Béchu, chef des forces françaises au Tchad, a déclaré, que l’opération « Manta » était quasiment terminée.
mardi 6 novembre
Dans la matinée, un avion d’Air Tchad a été atteint par des tirs d’armes légères dans le sud du pays. L’appareil a pu continuer son vol même si une personne a été blessée. L’origine de l’attaque n’a pas été identifiée.
samedi 10 novembre
Fin de l’opération Manta : les derniers soldats français, des bérets rouges, ont quitté le Tchad pour le Cameroun après 15 mois de présence. Au même moment, Paris et Tripoli ont annoncé en même temps la fin du retrait français et libyen du pays. Treize militaires français ont été tués au cours de cette période.
jeudi 15 novembre
Alors que rien ne le laissait présager jusqu’alors, le président français François Mitterrand et le numéro un libyen Mouammar Kadhafi se sont rencontrés pendant quelques heures dans l’île grecque de Crète afin de clore définitivement la question tchadienne. Et ceci alors que dans le même temps des interrogations demeurent sur le retrait effectif des troupes de Tripoli du nord du Tchad. Le gouvernement de N’Djaména et le département d’Etat américain (qui disposerait de photos prises par des satellites) affirment en effet que tous les soldats libyens n’ont pas quitté le pays. Des informations que rejette catégoriquement Paris, qui admet cependant qu’une arrière-garde ne présentant pas de menace n’a pas encore entièrement achevé son retrait. Le chef d’Etat français avait été accueilli auparavant par le Premier ministre grec Andreas Papandreou, qui a assisté à l’entretien franco-libyen.
vendredi 16 novembre
Au lendemain de sa rencontre en Crète avec le colonel Kadhafi, le président Mitterrand a confirmé que le retrait libyen du Tchad n’est pas complet mais se poursuit : deux ou trois bataillons seraient encore sur place, mais sans arme lourde et sans grande capacité offensive. Il a également déclaré que ce sommet franco-libyen avait été retenu dès l’accord de désengagement conclu en septembre.
dimanche 18 novembre
L’armée française a entamé une première phase de dissuasion contre le maintien de la présence libyenne dans le nord du Tchad : deux Jaguar ont survolé N’Djaména en direction du nord du pays. Deux heures plus tard, il était révélé que le ministre français de la Défense Charles Hernu et le chef d’état-major de l’armée s’était rendu dans la capitale tchadienne.
lundi 19 novembre
250 soldats français ont été placés en état d’alerte en République centrafricaine, près de la frontière tchadienne, alors que dans le même temps le colonel Kadhafi, en visite officielle à Malte, s’est déclaré totalement engagé par l’accord de retrait franco-libyen du Tchad conclu en septembre. Ne niant pas la présence de soldats libyens dans le nord du Tchad, le numéro un libyen affirme qu’il ne s’agit là que d’un problème de logistique et assure que la Libye n’enverra plus ni avion, ni char, ni soldat au Tchad.
mardi 20 novembre
Après plusieurs de dénonciations par N’Djaména du renforcement militaire libyen dans le nord du Tchad, Soumailia Mahaimat, ministre de l’Information du président Hissène Habré, a déclaré dans la soirée qu’une patrouille tchadienne avait été mitraillée par des hélicoptères libyens près de Kalaït, au nord de l’ancienne ligne rouge.
mercredi 21 novembre
Selon une note officielle secrète publiée par le journal français Libération, il y aurait encore dans le nord du Tchad 3 000 soldats libyens et du matériel lourd assez important ; officiellement les services de renseignement français considèrent qu’il ne reste qu’un millier de soldats et quelques avions anciens dans la région.
jeudi 22 novembre
Polémique franco-grecque sur la question tchadienne : le porte-parole du gouvernement grec avait annoncé dans la matinée la formation au Tchad d’une commission mixte d’observateurs militaires français et libyens mais cette affirmation a aussitôt été démentie dans la journée par les autorités françaises, tout en n’excluant pas que des contacts militaires franco-libyens aient lieu actuellement. Présent à Athènes, le ministre libyen des Affaires étrangères a déclaré que le retard pris dans le retrait des forces de Tripoli était causé par des problèmes techniques et non politiques, assurant que Tripoli appliquera bien l’accord conclu en septembre avec la France.
mercredi 5 décembre
Répondant à l’Assemblée nationale aux questions d’actualité, le ministre des Relations extérieures a révélé que le président tchadien Hissène Habré avait refusé l’envoi de nouvelles forces françaises défensives au Tchad. Claude Cheysson a également confirmé que des troupes libyennes sont toujours présentes - ou sont revenues - dans le nord de ce pays.
dimanche 9 décembre
Selon N’Djaména, des avions de chasse libyens ont survolé ces derniers jours des positions gouvernementales dans le nord-est du Tchad.
mardi 11 décembre
Ouverture du onzième Sommet franco-africain, à Bujumbura, au Burundi, en présence du président Mitterrand et de nombreux chefs d’Etat africains, dont Hissène Habré. La situation au Tchad, les problèmes de développement et la famine qui touche de nombreux pays du continent sont au cœur des discussions. Le chef d’Etat français a réaffirmé sa détermination à ne tolérer aucune agression en Afrique. Aujourd’hui, des chasseurs français Jaguar ont survolé l’est du Tchad.
mercredi 12 décembre
Suite et fin du sommet franco-africain à Bujumbura. Inquiets sur l’engagement français en Afrique, les chefs d’Etat du continent ont semble-t-il été rassurés par les propos de François Mitterrand. Ce dernier a confirmé que la France s’opposerait à toute agression contre l’un de ses partenaires. Dans la matinée, le chef d’Etat français a eu un entretien avec le président tchadien Hissène Habré. M. Mitterrand refuse tout partage du Tchad mais veut que la guerre civile s’arrête.
vendredi 14 décembre
Le colonel Kadhafi a proposé la création d’une Commission d’inspection qui aurait pour mission d’établir qu’il n’y a plus de troupes libyennes au Tchad. Elle serait composée d’observateurs français, libyens, grecs et, éventuellement, syriens.
samedi 15 décembre
Réagissant aux propositions formulées la veille par le colonel Kadhafi, le gouvernement tchadien s’est déclaré favorable à la création de cette Commission d’inspection, mais à condition que celle-ci dispose de l’aval de toutes les parties concernées. N’Djaména affirme craindre une nouvelle manœuvre de diversion libyenne.
dimanche 16 décembre
Interrogé par la télévision française, François Mitterrand, tout en dénonçant la présence libyenne qui se poursuit, a exclu toute intervention française dans le nord du Tchad. Il a cependant affirmé qu’en cas d’agression directe libyenne ou d’aide trop importante apportée par Tripoli aux rebelles tchadiens, l’armée française basée en Centrafrique pourrait être de retour au Tchad en quelques heures.
mercredi 19 décembre
A Rome, le numéro deux libyen, le commandant Jalloud, a déclaré de façon provocante au cours d’une conférence de presse que ce n’était pas la Libye mais la France qui violait l’accord conclu sur le retrait militaire étranger du Tchad.
jeudi 20 décembre
Conférence de presse à Palma de Majorque du colonel Kadhafi : le numéro un libyen a réaffirmé qu’il n’y a plus un seul de ses soldats au Tchad. Le ministre de la Défense Charles Hernu a de son côté confirmé la présence d’officiers français et grecs à Tripoli, où ils attendent de partir en mission d’observation au nord du Tchad.
vendredi 21 décembre
A Faya-Largeau, le chef des rebelles tchadiens du GUNT Goukouni Oueddeï refuse que des observateurs français se rendent dans le nord du Tchad : « La France est notre ennemi » a-t-il déclaré.
mercredi 23 janvier
Le Tchad demande le départ des troupes françaises du pays.
mercredi 13 février
Visite au Tchad du ministre libyen des Affaires étrangères, Ali Triki.
en février
Il reste 1 200 militaires français au Tchad.
vendredi 21 mars
Reprise de la guerre civile : de violents combats ont éclaté à N’Djaména, opposant les différentes factions tchadiennes, les Forces armées populaires soutenant le président Goukouni Oueddeï (avec les Forces armées tchadiennes du colonel Kamougué et le Front d'action commune d'Ahmed Acyl) et les FAN de son rival le ministre de la Défense Hissène Habré. Un soldat français a été tué. L’aéroport de la capitale est fermé et les lignes téléphoniques coupées.
lundi 24 mars
Le cessez-le-feu conclu la veille n’a pas tenu : les combats se sont intensifiés à N’Djaména entre le FAP de Goukouni Oueddeï et le FAN d’Hissène Habré. En quatre jours, les affrontements ont fait plus de 700 morts, dont un journaliste soudanais. Le chef d’état-major du président Oueddeï a été blessé. Plus de 300 ressortissants français ont été évacués de la capitale tchadienne vers le Cameroun par des Transall de l’armée française. La plupart des étrangers de la ville ont gagné la base militaire française.
mercredi 26 mars
La reprise des combats dans la capitale tchadienne entraîne l’évacuation de 156 Français.
jeudi 27 mars
La violence des combats à N’Djaména pousse des milliers de Tchadiens à se réfugier au Cameroun.
vendredi 28 mars
Poursuite des affrontements meurtriers dans le centre de N’Djaména.
samedi 29 mars
Les armes lourdes continuent à tonner dans la capitale tchadienne. La situation est catastrophique selon les militaires français présents. En début d’après-midi, les locaux de l’ambassade de France ont été évacués et ses services ont été transférés sur la base militaire française.
dimanche 30 mars
Goukouni Oueddeï et Hissène Habré ont conclu un nouveau cessez-le-feu à 16 heures grâce à la médiation des ambassadeurs de France et d’Egypte et du chef de la communauté musulmane. Les précédentes trêves avaient rapidement volé en éclats.
lundi 31 mars
La trêve n’aura duré quelques heures : les combats ont repris dans la capitale tchadienne.
mardi 1er avril
Les Congolais qui tentaient d’apaiser les différentes factions se sont retirées. Les Français ont installé un hôpital militaire de campagne au Cameroun, près de la frontière tchadienne.
mercredi 2 avril
Les combats ont redoublé de violence. Les troupes fidèles à Hissène Habré ont pénétré dans les faubourgs.
vendredi 4 avril
En deux semaines, les combats auraient fait plus de 1 000 morts et environ 3 000 blessés.
samedi 5 avril
La situation demeure préoccupante à N’Djaména mais l’espoir renaît avec l’arrivée dans la capitale tchadienne du président du Togo, Eyadéma.
dimanche 6 avril
Les combats à l’arme lourde se poursuivent dans la capitale tchadienne.
lundi 7 avril
Le président togolais Eyadéma a réussi à obtenir de Goukouni Oueddeï et Hissène Habré la signature d’un cessez-le-feu, qui doit entrer en vigueur à N’Djaména le lendemain à huit heures.
mardi 8 avril
Des combats font encore rage à N’Djaména quelques heures avant le début du cessez-le-feu, qui devait commencer en milieu de journée.
mercredi 9 avril
La trêve n’aura duré que quelques heures : les combats ont repris dans la matinée à N’Djaména.
jeudi 10 avril
Les affrontements se poursuivent à N’Djaména, mais de façon moins intensives. Jusqu’à présents non engagés dans les combats, les partisans du vice-président Kamogué se sont rapprochés des faubourgs de la capitale tchadienne. A Paris, le ministre français de la Coopération a réaffirmé que la France n’avait pas l’intention d’intervenir dans ce conflit intérieur.
mardi 15 avril
Les combats s’intensifient dans le sud du pays, opposant les soldats d’Hissène Habré aux troupes et à l’artillerie du vice-président sudiste.
mercredi 23 avril
Reprise des combats après plusieurs jours de calme.
samedi 26 avril
Conseil des ministres du gouvernement d’union nationale : le président Goukouni Oueddeï destitue son Premier ministre Hissène Habré pour cause de rébellion.
dimanche 27 avril
Conformément à l’accord conclu avec le gouvernement de N’Djaména, un communiqué des services du président Giscard d’Estaing a annoncé le retrait sous peu du Tchad les 1100 soldats français, leur mission ayant été accomplie.
lundi 28 avril
L’armée française a commencé à se retirer du Tchad vers le Gabon et le Cameroun. Dans la matinée, une Française de cinquante-trois ans a été tuée par un obus tombée sur sa maison de N’Djaména.
du lundi 28 au mardi 29 avril
Sommet extraordinaire de l’Organisation de l’unité africaine à Lagos (Nigeria) : adoption du plan d’action de Lagos qui a pour objectif de créer une Communauté économique africaine d’ici l’an 2000 afin d’assurer l’intégration économique, culturelle et sociale du continent. Les Etats africains ont par ailleurs décidé d’envoyer une force interafricaine au Tchad, en proie à la guerre civile.
mercredi 30 avril
Alors que les combats, le président Goukouni Oueddeï a accepté l’envoi d’une force interafricaine pour tenter de faire respecter le cessez-le-feu.
jeudi 8 mai
Ouverture en fin d’après-midi à la préfecture de Nice du septième sommet franco-africain, présidé par Valéry Giscard d’Estaing. Les maîtres-mots sont « solidarité » et « non-ingérence ».
vendredi 9 mai
Poursuite du sommet franco-africain de Nice. Parmi les points à l’ordre du jour la crise économique, qui frappe presque tous les pays africains, et la question du Tchad.
samedi 10 mai
Fin à Nice du septième sommet franco-africain. Dans son discours de clôture, le président de l’OUA et du Sénégal Léopold Sédar-Senghor a déclaré que si les troupes africaines prochainement envoyées au Tchad n’arrivaient à ramener la paix, il ferait appel aux Nations unies.
jeudi 15 mai
Départ de N’Djaména des derniers civils français, au nombre d’une quarantaine, encore présents dans la capitale tchadienne.
samedi 17 mai
Fin de l'évacuation française du Tchad.
mercredi 28 mai
Reprise des combats dans la banlieue de N’Djaména.
vendredi 6 juin
Les FAN d’Hissène Habré se seraient emparés à N’Djamena de plusieurs bâtiments officiels, dont l’immeuble des télécommunications jusqu’alors tenu par les FAP de Goukouni Oueddeï. Les FAN ont également obtenu le ralliement des populations de Faya Largeau.
du lundi 9 au dimanche 15 juin
Conférence ministérielle de l’OUA en Gambie : amendement de la Charte proposant de définir trois nouvelles missions essentielles (maintien de la paix et de la sécurité, protection des droits de l’homme, règlement rapide des crises).
dimanche 15 juin
Le gouvernement tchadien de Goukouni Oueddeï a signé un traité d’alliance défensive avec la Libye.
mardi 1er juillet
Ouverture à Freetown, au Sierra Leone, du 17e sommet de l’Organisation de l’unité africaine, sous la présidence du chef d’Etat sénégalais, Léopold Sédar Senghor. La question du Sahara-Occidental et la crise au Tchad devraient être au centre des débats. Ce sommet est boycotté par de nombreux chefs d’Etat.
vendredi 4 juillet
Clôture du sommet de l’OUA à Freetown
Deux nouveaux pays africains, le Tchad et le Mali, reconnaissent la République arabe sahraouie démocratique, qui lutte contre le Maroc pour l’indépendance du Sahara occidental.
en septembre
Pour faire face aux rebelles tchadiens, le gouvernement de Goukouni Oueddeï fait appel aux soldats libyens.
en octobre
Intervention militaire libyenne au Tchad : 5 000 militaires dont 3 500 libyens et 1 500 hommes de la Légion islamique (mercenaires), soutenus par environ 150 experts est-allemands, des Cubains et des mercenaires italiens, se battent pour Goukouni Oueddeï contre Hissène Habré.
mardi 4 novembre
Les troupes libyennes sont intervenues dans le nord du Tchad pour soutenir les forces de Goukouni Oueddeï contre celles d’Hissène Habré.
mercredi 19 novembre
En visite à Paris, le président sénégalais Léopold Sédar Senghor a déclaré qu’il était temps de faire appel aux Casques bleus au Tchad.
jeudi 20 novembre
Les militaires américains affirment que les troupes libyennes s’apprêtent à attaquer N’Djaména. Les soldats du colonel Kadhafi ne se trouveraient qu’à une cinquantaine de kilomètres de la capitale tchadienne.
vendredi 21 novembre
Le président Goukouni Oueddeï a nié que des soldats libyens combattaient au côté de ses propres troupes.
mardi 25 novembre
En réaction à l’intervention libyenne au Tchad, la France décide d’envoyer quatre chasseurs Jaguar au Gabon.
vendredi 28 novembre
Un cessez-le-feu dans la guerre civile tchadienne a été conclu à Lomé, au Togo.
dimanche 7 décembre
Début de la bataille de N’Djaména : les forces du président Oueddeï donnent l’assaut final contre les partisans d’Hissène Habré, avec le soutien direct des blindés libyens.
mardi 9 décembre
De violents combats se sont produits à N’Djamena.
jeudi 11 décembre
Des avions et des hélicoptères libyens ont été signalés dans le ciel de la région de N’Djamena.
samedi 13 décembre
Le gouvernement français a adressé une mise en garde contre toute intervention étrangère au Tchad menaçant la stabilité de la région. La Libye est particulièrement visée.
lundi 15 décembre
Les troupes gouvernementales de Goukouni Oueddeï, soutenues par les 2 000 Libyens envoyés par le colonel Kadhafi, ont pris le contrôle de N’Djaména dans la matinée. Les forces d’Hissène Habré ont battu en retraite. Après une semaine de combats, la capitale tchadienne est ravagée.
mardi 16 décembre
Les différentes parties impliquées dans la guerre au Tchad ont conclu un accord à Lomé (Togo). Hissène Habré a signé le document depuis Yaoundé (Cameroun), où il s’est réfugié.
lundi 22 décembre
Ouverture à Lagos de la cinquième conférence de paix sur le Tchad. Le président Goukouni Oueddeï ne s’est pas rendu au Nigeria.
mardi 23 décembre
Confusion au Nigeria : apprenant qu’Hissène Habré n’était pas présent à Lagos, le président tchadien Oueddeï a décidé de se rendre à Lagos, mais finalement Habré s’est présenté en fin de journée sans qu’il soit invité.
samedi 27 décembre
Goukouni Oueddeï a annoncé la mise en place d’une cour spéciale de justice chargée de juger Hissène Habré.
1981
vendredi 2 janvier
Le président tchadien Goukouni Oueddeï a entamé dans la soirée en Libye une visite de travail d’une durée indéterminée. Dès son arrivée à Tripoli, il a accusé les régimes égyptiens et soudanais de vouloir déchirer le Tchad en apportant leur aide aux rebelles d’Hissène Habré.
mardi 6 janvier
A Tripoli, le président Mouammar Kadhafi annonce la fusion prochaine entre la Libye et le Tchad, au terme de la visite de Goukouni Oueddeï : les « Etats islamiques du Sahel » vont devenir une république populaire commune. Les deux pays ont décidé d’ouvrir leur frontière commune. C’est la sixième tentative d'union de Kadhafi avec l’un de ses voisins en onze ans.
jeudi 8 janvier
La France condamne officiellement l’annonce de la fusion du Tchad et de la Libye. Paris décide d'accroître son aide militaire aux pays voisins de la Centrafrique et du Niger. De son côté, le président gabonais Omar Bongo a dénoncé cette fusion, affirmant qu’il s’agissait de fait d’une annexion du territoire tchadien par le colonel Kadhafi. Au Tchad même, le second plus haut responsable de l’Etat, le vice-président Kamougué a fait savoir qu’il était opposé à l’union de son pays avec la Libye.
vendredi 9 janvier
L’ambassade du Tchad à Bruxelles a été occupée dans la matinée par une trentaine d’étudiants qui protestaient contre le projet de fusion avec la Libye.
samedi 10 janvier
En visite à Abidjan (Côte-d’Ivoire), le ministre français des Affaires étrangères Jean-François Poncet a tenu à rassurer les alliés africains de la France après l’annonce de la fusion tchado-libyenne. Deux jours après l’annonce d’un renforcement des forces françaises en Afrique, 160 hommes d’une compagnie du 3e régiment d’infanterie de marine de Vannes sont arrivés ce jour à Bangui, en Centrafrique.
dimanche 11 janvier
Une manifestation non-violente rassemblant plusieurs centaines de « Tchadiens amis » s’est déroulée devant l’ambassade de France à Tripoli pour protester contre l’intervention française sur le continent africain. Une organisation africaine inconnue qui serait à l’origine de cette opération menace Paris d’une « lutte armée » pour détruire les intérêts français dans le monde.
mardi 13 janvier
Le numéro un tchadien Goukouni Oueddeï a accusé la France de dresser les Etats africains contre son pays.
mercredi 14 janvier
Sommet de Lomé (Togo) : douze chefs d’Etat africains condamnent la fusion annoncée du Tchad et de la Libye et exigent le départ des troupes libyennes présentes sur le territoire tchadien.
jeudi 15 janvier
Dans un violent discours prononcé devant des étudiants à Benghazi, notamment dirigé contre la France, le colonel Kadhafi a annoncé un renforcement de la présence militaire libyenne au Tchad, assurant que toute « agression » contre le territoire tchadien sera considérée comme une attaque contre la Libye. Il a par ailleurs précisé que la fusion entre les deux pays n’aura lieu qu’après un référendum organisé au Tchad.
vendredi 16 janvier
Le président centrafricain David Dacko a déclaré qu’il était hors de question que son pays serve de base à une intervention militaire française au Tchad.
mercredi 21 janvier
Des troupes tchadiennes ont été déployées à la frontière centrafricaine pour empêcher les forces rebelles d’Hissène Habré d’établir dans le pays voisin une base ravitaillement.
vendredi 23 janvier
Les gouvernements libyens et tchadiens ont invité les chefs d’Etat africains à se réunir pour adopter une résolution exigeant le retrait d’Afrique des troupes françaises.
du 10 au 11 février
A Nairobi (Kenya), l'OUA décide l'envoi d'une force inter-africaine.
mardi 26 mai
Des troupes libyennes sont envoyées en renfort dans le centre et l’est du Tchad.
25 juin
Un grenade est lancée contre l’ambassade du Tchad à Khartoum (Soudan) : un mort et trois blessés.
mardi 3 novembre
A la demande de Goukouni Oueddeï, Kadhafi ordonne le retrait du Tchad des troupes libyennes (10 000 hommes) et la fin de la fusion annoncée Tchad-Libye. Un pont aérien est mis en place entre N'Djamena et Tripoli.
mercredi 11 novembre
Les troupes d’Hissène Habré affrontent dans l’est du Tchad les fidèles du chef de la diplomatie Ahmed Acyl.
dimanche 15 novembre
Débarquement à N’Djaména des premiers éléments zaïrois de la force interafricaine déployée au Tchad.
jeudi 19 novembre
Après avoir conquis Irida, Adré et Guereda, les forces d’Hissène Habré s’emparent de la ville d’Abéché.
en novembre
Envoi de la force inter-africaine (4 000 Zaïrois, Nigérians et Sénégalais). Une mission se terminant le 30 juin 1982.
en décembre
Offensive des FAN d'Hissène Habré.
1982
jeudi 11 février
A Nairobi, le président tchadien Goukouni Oueddeï rejette le plan de paix présenté par l’OUA.
en février
Les FAN d’Hissène Habré ont reconquis les deux tiers du pays.
28 février
Cessez-le-feu.
lundi 7 juin
Les FAN prennent N’Djamena : victoire totale d’Hissène Habré sur Goukouni Oueddeï, qui quitte la capitale et se réfugie au Cameroun.
22 juin
L'ex-président Goukouni Oueddeï s'exile en Algérie.
19 juillet
Mort d'Ahmat Acyl (soutien de la Libye).
4 septembre
Les FAN du Sud reprennent le pays tenu par le colonel Kamougué, chef des FAT.
21 octobre
El Hadj Hissène Habré devient président. Il Hissène Habré forme un « gouvernement de large union ».
jeudi 25 novembre
Aucun accord n’ayant pu être trouvé sur la représentation du Tchad, le 19e sommet de l’Organisation de l’unité africaine est annulé. Il devait être organisé à Tripoli par la Libye.
1983
lundi 17 janvier
Adoption d’un décret d’expulsion des immigrés clandestins au Nigeria : plus d’un million de Ghanéens, 400 000 Tchadiens, 200 000 Nigériens, de nombreux Camerounais et Togolais vont être forcés de quitter le pays. Le régime nigérian a donné à tous ces expulsés jusqu’au 1er février pour quitter le pays.
mercredi 6 avril
Le Conseil de sécurité de l’ONU a invité le Tchad et la Libye à régler leur litige par l'intermédiaire de l'Organisation de l’unité africaine (OUA).
mercredi 11 mai
Dans une interview, le leader libyen Kadhafi déclare soutenir le GUNT tchadien, seul « légitime », et espérer la chute d’Hissène Habré.
jeudi 12 mai
Replié sur Bardaï, au nord du pays, le GUNT de Goukouni Oueddeï se déclare désormais assez fort pour reprendre l’offensive vers Faya-Largeau, puis N’Djamena et renverser Hissène Habré.
lundi 16 mai
Reprise des combats au Tchad : dans le nord du pays, la ville de Faya-Largeau aurait été encerclée par les forces du GUNT, soutenus par la Libye. Le gouvernement tchadien accuse directement Tripoli.
jeudi 23 juin
Les combats ont repris pour le contrôle de Faya-Largeau : 4 000 hommes du GUNT de Goukouni Oueddeï ont attaqué la ville dans la matinée. Depuis plusieurs jours, un pont aérien entre la ville libyenne de Sebba et deux oasis tchadiens (dont Gouro) a permis à Tripoli de renforcer l’armement des rebelles.
vendredi 24 juin
Goukouni Oueddeï, aidé par les Libyens, reprend Faya-Largeau, dans le nord du Tchad. Le bilan des combats serait de plus de 700 morts.
dimanche 26 juin
Une colonne de huit cents hommes de Goukouni Oueddeï se dirigerait vers Abéché. Des milliers de personnes ont manifesté à N’Djamena pour dénoncer l’intervention libyenne au Tchad.
Visite surprise au Tchad du ministre français de la Coopération, Christian Nucci, qui a rencontré pendant une heure le président Hissène Habré.
lundi 27 juin
Le gouvernement français a annoncé qu’il enverra des munitions au gouvernement tchadien d’Hissène Habré pour contrer l’offensive des rebelles de Goukouni Oueddeï.
vendredi 1er juillet
Mise au point du ministère français des Affaires étrangères : il n’y a pas de militaires français au Tchad et il n’est pas prévu d’en envoyer. Dans une interview, le dirigeant libyen Kadhafi a déclaré que toute intervention étrangère au Tchad sera considérée comme un acte de guerre dirigée contre la Libye.
dimanche 3 juillet
Un contingent de 250 parachutistes zaïrois est arrivé à N’Djaména pour venir renforcer l’armée tchadienne du président Hissène Habré, en difficulté face à l’offensive du GUNT de Goukouni Oueddeï.
mercredi 6 juillet
Le président Hissène Habré a lancé un appel à l’aide au gouvernement français en demandant une intervention directe, alors même que les combats s’intensifient dans le nord du pays.
samedi 9 juillet
Les rebelles du GUNT se sont emparés de la ville-clé d’Abéché, à 700 kilomètres de N’Djaména. Des combats se poursuivent cependant autour de la localité.
dimanche 10 juillet
Le régime d’Hissène Habré affirme avoir repris Abéché et avoir lancé une contre-offensive, mais des informations contradictoires sur la situation véritable circulent.
lundi 11 juillet
Alors que le régime d’Hissène Habré réclame de plus en plus une intervention directe de la France au Tchad, l’ambassadeur libyen en France a déclaré que l’envoi de troupes françaises serait considéré par Tripoli comme une déclaration de guerre à la Libye. Dans l’est du pays, les combats se poursuivent pour le contrôle d’Abéché.
mardi 12 juillet
L’armée gouvernementale tchadienne, renforcée par les Zaïrois, semble marquer des points sur le terrain contre les rebelles du GUNT : la ville d’Abéché est presque totalement reprise.
mercredi 13 juillet
Un deuxième détachement de 250 parachutistes zaïrois est arrivé au Tchad.
jeudi 14 juillet
Confirmation de la reprise d’Abéché par les forces gouvernementales tchadiennes. A Paris, à l’occasion de la Fête nationale française, le président Mitterrand a refusé toute intervention militaire directe de la France au Tchad.
dimanche 17 juillet
Afin de prouver l’implication de Tripoli dans le conflit au Tchad, les autorités tchadiennes ont présenté à la presse, à N’Djaména un prisonnier présenté comme un militaire libyen capturé il y a une semaine. Dans le même temps, l’OUA a appelé à une cessation des hostilités dans le pays, aussitôt refusée par le régime d’Hissène Habré « tant que ne cessera pas l’intervention libyenne ».
mardi 19 juillet
Les Etats-Unis accordent au gouvernement tchadien une aide militaire d’urgence de dix millions de dollars.
lundi 25 juillet
Arrivée à N’Djaména des premières livraisons de matériels fournis au Tchad par l’armée américaine.
samedi 30 juillet
Les troupes gouvernementales reprennent Faya-Largeau à 10 heures du matin. Vers 11 h 30, l’aviation libyenne (MiG-21 et Tupolev Tu-22) a bombardé la ville en deux vagues successives.
dimanche 31 juillet
Nouveaux bombardements libyens, dans la matinée et l’après-midi, sur les positions gouvernementales tchadiennes à Faya-Largeau. Le président tchadien Hissène Habré demande l’intervention des aviations françaises américaines et zaïroises pour faire face à l’agression de la Libye.
lundi 1er août
En réponse aux bombardements libyens au Tchad, la France a annoncé qu’elle livrerait des armes anti-aériennes au gouvernement d’Hissène Habré. Dans la matinée, l’aviation libyenne a poursuivi ses raids sur Faya-Largeau. Les Etats-Unis condamnent officiellement l’agression de la Libye et demandent l’arrêt des bombardements.
mardi 2 août
La France livre au gouvernement tchadien un premier lot d’armements anti-aériens. Des armes américaines sont également en route. L’aviation libyenne aurait intensifié ses bombardements sur la ville de Faya-Largeau.
mercredi 3 août
L’URSS a condamné, par le biais de l’agence Tass, l’ingérence de la France et des Etats-Unis, « puissances impérialistes », dans les événements du Tchad.
jeudi 4 août
L’aviation libyenne poursuit ses bombardements au Tchad, attaquant maintenant également l’est du pays. Tripoli a officiellement demandé à l’ONU d’envoyer une commission d’enquête…
vendredi 5 août
Alors que l’aviation libyenne poursuit ses raids sur l’Est et sur Faya-Largeau, une colonne de partisans de Goukouni Oueddeï a lancé une nouvelle offensive vers cette ville. Les Etats-Unis ont décidé de doubler leur aide militaire au Tchad.
samedi 6 août
Après plusieurs semaines passées sur le front des combats, le président Habré est rentré à N’Djaména où il a renouvelé sa demande d’aide militaire directe de la France (intervention de l’aviation). Sans encore répondre favorablement, Paris a toutefois laissé entendre que la France ne pourrait pas rester indifférente à l’aggravation de la situation.
dimanche 7 août
Entendant respecter les accords signés avec le Tchad en 1976, la France refuse toute intervention directe de son aviation. Une certaine accalmie règne sur le front des combats à Faya-Largeau.
lundi 8 août
Reprise des bombardements libyens sur Faya-Largeau après une accalmie de deux jours. Deux colonnes blindées de Goukouni Oueddeï seraient proches de la ville. Les Etats-Unis ont pris officiellement contact avec l’URSS sur cette question (Moscou dénonce l’escalade de l’ingérence américaine) et souhaitent officieusement une intervention plus directe de la France. Accusant Washington de vouloir établir une zone d’influence américaine en Afrique, le colonel Kadhafi menace d’abattre les avions radar américains stationnés en Egypte et au Soudan.
mardi 9 août
Deux colonnes de blindés libyens se dirigent vers Faya-Largeau et de 1 500 à 2 000 soldats libyens seraient déjà présents sur le territoire tchadien d’après Washington. La Libye a demandé ce jour la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU à propos des menaces américaines qui pèseraient sur la sécurité de la région. Dans la soirée, la France a finalement annoncé son intention d’intervenir directement au Tchad pour prêter main-forte au gouvernement d’Hissène Habré. Paris a ainsi décidé d’envoyer entre 300 et 500 parachutistes sur place dans le cadre de l’opération « Manta » : leur mission sera d’instruire et de former l’armée tchadienne, et non de combattre.
mercredi 10 août
Les deux colonnes libyennes ont attaqué Faya-Largeau : les deux combats sont très violents. Un premier détachement de soldats français est arrivé sur l’aéroport de N’Djaména, trois ans après l’avoir quitté.
nuit du mercredi 10 au jeudi 11 août
L’armée tchadienne (2 000 hommes) a évacué la palmeraie de Faya-Largeau, aussitôt occupée par les 5 000 Libyens et rebelles du GUNT.
jeudi 11 août
L’aviation libyenne a bombardé une localité située au sud-est de Faya-Largeau, Oum-Chalouba [aujourd’hui Kalait]. Selon des sources libyennes, des négociations auraient commencé entre le régime d’Hissène Habré et les rebelles de Goukouni Oueddeï. Un second détachement français est arrivé à N’Djaména.
vendredi 12 août
Poursuite des bombardements libyens sur Oum-Chalouba.
samedi 13 août
Alors que les troupes d’Hissène Habré continuent leur retraite vers le sud, entre 150 et 200 parachutistes français se sont installés à Abéché, avec l’ordre de riposter si ils sont attaqués. Le gouvernement américain a par ailleurs révélé que des contacts diplomatiques existent entre Tripoli et Washington pour tenter de mettre fin au conflit tchadien. Dans une interview, le colonel Kadhafi a déclaré que son pays était très peu impliqué au Tchad, affirmant même qu’aucun soldat libyen n’était présent sur le territoire tchadien…
dimanche 14 août
Plusieurs responsables africains et français se sont entretenus à Brazzaville sur la question du Tchad, à l’occasion du vingtième anniversaire de la révolution congolaise. Sur place, des renforts français sont arrivés dans la soirée à N’Djaména pour remplacer les hommes partis à l’Est (Abéché) et ceux qui doivent être déployés dans le nord (Salal).
lundi 15 août
Les 150 premiers parachutistes instructeurs français sont partis de N’Djaména pour Salal, à 400 kilomètres au nord-est de N’Djaména. Ils se retrouvent ainsi en première ligne face aux rebelles et aux soldats libyens. Des discussions informelles sur la question tchadienne se poursuivent à Brazzaville pendant ce temps, mais les dix chefs d’Etat présents n’ont pu afficher une position commune. Par ailleurs, le colonel Kadhafi a reçu un envoyé spécial du président Mitterrand, Roland Dumas.
mardi 16 août
A l’occasion d’une conférence de presse, le président tchadien Hissène Habré s’est dit prêt à négocier avec le colonel Kadhafi pour parvenir à une solution pacifique. Parallèlement il demande à la France de s’engager davantage. Justement, le ministère français de la Défense a annoncé qu’un détachement de soldats allait être envoyé dans la région de Biltine-Arada, au nord d’Abéché. Sur le terrain, le calme est total mais Tchadiens et Libyens en profitent pour renforcer leurs positions.
mercredi 17 août
Cinquante-trois spécialistes français de la logistique sont arrivés au Tchad.
jeudi 18 août
La France intensifie sa présence militaire au Tchad et dans les pays voisins : 458 soldats ont quitté Paris pour la Centrafrique, où ils doivent reconstituer les éléments d’assistance opérationnelle stationnée dans ce pays et dont une partie est actuellement en intervention au Tchad. En tout 2 500 Français participent à l’opération Manta. Selon des sources occidentales, la Libye continue d’envoyer des armes et des hommes à Faya-Largeau, et des conseillers militaires soviétiques seraient même présents sur place pour s’entretenir du matériel. A l’issue de son voyage en Tunisie, le colonel Kadhafi a mis en cause à Monastir la présence française au Tchad, tout en niant toute intervention libyenne dans ce pays.
vendredi 19 août
Le général Jean Poli a été nommé commandant des forces françaises présentes au Tchad. Sur le terrain, le cessez-le-feu continue d’être observer.
samedi 20 août
Visite officielle à N’Djaména du président zaïrois Mobutu. Le Zaïre est le seul pays africain à fournir une aide militaire directe au Tchad : 2 500 soldats zaïrois sont présents sur place.
dimanche 21 août
La France a franchi une nouvelle étape dans son déploiement au Tchad : onze avions militaires français - six Jaguar, quatre Mirage et un C 135 de ravitaillement - se sont posés ce matin sur l’aéroport de N’Djaména, avec pour mission de défendre les positions françaises si elles sont attaquées.
lundi 22 août
Hissène Habré estime que l’envoi d’avions français est un geste appréciable mais encore « insuffisant ». Le général Jean Poli, accompagné de 80 commandos de l’air, est arrivé à N’Djaména pour prendre le commandement de la force d’intervention française au Tchad.
mardi 23 août
Alors que la Libye continue de renforcer son dispositif militaire dans le nord du Tchad, les Etats-Unis ont décidé de rapatrier leurs deux avions radar Awacs envoyés au Soudan et dont la présence n’est plus jugée nécessaire. Dans un discours prononcé devant des anciens combattants, le président Reagan dénonce ouvertement l’agression libyenne et accuse implicitement l’URSS d’être à l’origine de la tension actuelle en Afrique et en particulier au Tchad.
mercredi 24 août
Une brève escarmouche a opposé dans la matinée l’armée tchadienne à des rebelles du GUNT. Selon le gouvernement d’Hissène Habré, les Libyens renforcent une base opérationnelle au sud de Faya-Largeau, tandis que des mouvements de troupe seraient signalés en direction d’Oum-Chalouba. A Tripoli, l’agence officielle Jana a déclaré que l’armée libyenne avait effectué ces dernières 48 heures ses plus grandes manœuvres à tir réels.
jeudi 25 août
Le président Mitterrand a accordé un entretien au journal Le Monde. Le chef de l’Etat français a lancé un avertissement à la Libye, tout en souhaitant une négociation excluant toute partition du Tchad. Il a par contre laissé entendre qu’une fédération tchadienne pourrait être mise en place, une idée aussitôt catégoriquement rejeté par le gouvernement de N’Djaména Le ministre de la Défense Charles Hernu est arrivé dans la soirée à N’Djaména.
vendredi 26 août
Se félicitant des déclarations de François Mitterrand, le président tchadien Hissène Habré a reçu à N’Djaména Charles Hernu. Le ministre de la Défense a ensuite visité le camp français, avant de partir faire la tournée des positions françaises à Salal et à Abéché.
samedi 27 août
Charles Hernu a été reçu une seconde fois par Hissène Habré avant de rentrer en France. L’agence officielle libyenne a accusé la France de pratiquer une politique malhonnête au Tchad et le président français François Mitterrand d’être hostile à l’Islam.
lundi 29 août
Poursuite de l’envoi de renforts et de matériels français au Tchad.
mardi 30 août
Un véritable état-major composé de 90 hommes est arrivé à N’Djaména pour renforcer le contingent français au Tchad.
vendredi 2 septembre
Selon le gouvernement tchadien, la Libye a rompu la trêve : 3 000 soldats et des chars libyens, ainsi que les hommes de Goukouni Oueddeï mèneraient une offensive dans l’est du Tchad, dans la région d’Oum-Chalouba. Paris nie toute intervention de l’aviation française.
dimanche 4 septembre
Réapparition de Goukouni Oueddeï, dont des rumeurs évoquait la mort pendant les combats de Faya-Largeau : il a rencontré des journalistes dans le nord du Tchad. Le chef du GUNT a déclaré que ses hommes ouvriront le feu sur les soldats français si ceux-ci défendent l’armée d’Hissène habré.
lundi 5 septembre
Le ministre tchadien de l’Information a annoncé que l’aviation libyenne avait bombardé la région d’Oum-Chalouba pendant une heure et demie, faisant des victimes civiles et provoquant d’importants dégâts.
mardi 6 septembre
Le gouvernement tchadien affirme que de nouvelles attaques libyennes se sont produites dans la région d’Oum-Chalouba.
jeudi 8 septembre
Dans la soirée, la radio officielle du régime tchadien a lancé une très violente attaque contre la France : elle accuse Paris d’avoir envoyé ses avions au Tchad pour « concrétiser la ligne de partage du pays entre les Français et les Libyens ».
jeudi 22 septembre
A Tripoli, le chef rebelle tchadien Goukouni Oueddeï, protégé des Libyens, propose des négociations directes au président Hissène Habré, sans retrait préalable des troupes françaises. N’Djaména a répliqué qu’il n’y aura des négociations qu’avec la Libye et après le retrait de ses troupes du Tchad.
jeudi 29 septembre
Le président tchadien Hissène Habré effectue sa première visite officielle en France : il a été accueilli à l’aéroport par le ministre de la Défense Charles Hernu.
lundi 3 octobre
Ouverture à Vittel du dixième Sommet franco-africain, avec les représentants de 38 pays. Ce sommet est dominé par la question tchadienne, avec en vedette le président Hissène Habré. Le soutien français au Tchad est favorablement reçu par la grande majorité des délégués.
mardi 4 octobre
Second et dernier du Sommet franco-africain de Vittel : concertation accrue pour trouver une solution à la question tchadienne, avec comme principes l’intégrité du territoire et la priorité à la négociation (à cette fin, le président Mitterrand a fait appel à la médiation de l’OUA). En marge du sommet, François Mitterrand a rencontré en tête à tête son homologue tchadien Hissène Habré.
mardi 18 octobre
Fondation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), qui regroupe dix pays (Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Gabon, Guinée-Equatoriale, Sao Tomé et Principe et Tchad). Son siège est à Libreville, au Gabon.
samedi 31 décembre
Le ministre français de la Défense Charles Hernu est arrivé à N’Djaména pour passer le Nouvel An avec le contingent français présent au Tchad.
1984
lundi 2 janvier
S’adressant au corps diplomatique, le président Hissène Habré a annoncé s’attendre à une attaque de ses ennemis dans l’est du pays.
jeudi 5 janvier
Le ministre français de la Défense Charles Hernu a révélé qu’un avion libyen avait été intercepté récemment par la chasse française près de la capitale tchadienne N’Djaména avant d’être raccompagné vers la Libye.
samedi 7 janvier
Décès à N’Djaména du ministre tchadien des Affaires étrangères, Idriss Miskine. Korom Ahmad assure l’intérim.
dimanche 8 janvier
Le président Habré a fait savoir qu’il sera absent de la Table ronde sur l’avenir du Tchad organisée le 9 janvier en Ethiopie par l’OUA. Le président tchadien n’a pas apprécié l’accueil quasi-officiel accordé à son rival Goukouni Oueddeï à Addis-Abeba. Le gouvernement tchadien participera néanmoins à cette réunion avec la présence de huit ministres.
lundi 9 janvier
La Conférence de réconciliation nationale tchadienne qui devait s’ouvrir aujourd’hui à Addis-Abeba a été reportée à demain en raison de l’absence du président Hissène Habré.
jeudi 12 janvier
La Conférence de réconciliation nationale tchadienne d’Addis-Abeba n’a toujours pas débuté : le président éthiopien Mengistu ne parvient toujours pas à réunir les différents protagonistes de la crise.
mercredi 25 janvier
Pour la première fois en six mois, les rebelles tchadiens de Goukouni Oueddeï et leurs alliés libyens ont franchi la ligne de démarcation officieuse (« ligne rouge ») pour attaquer le petit poste de Zigoueï contrôlé par les hommes d’Hissène Habré dans l’ouest du Tchad : un médecin et une infirmières belges travaillant pour Médecins sans frontière ont été capturés ainsi que douze soldats gouvernementaux. Intervenant sur le site, deux Jaguars français auraient détruit les trois quarts de la colonne armée des rebelles et des Libyens, mais l’un des deux appareils a été abattu par un missile sol-air et son pilote, le capitaine Michel Croci, a été tué. Un Mirage F1 d’appui a également été touché mais a pu regagner N’Djaména.
jeudi 26 janvier
La France accuse officiellement la Libye d’être responsable de la destruction d’un de ses avions de chasse au Tchad. Tripoli, qui dément toute participation directe dans ces événements, met en garde contre toute intervention étrangère dans ce pays. Sur le terrain, une unité française a effectué opération de reconnaissance dans le poste attaqué la veille, tandis que quatre Jaguar de renfort sont arrivés au Tchad depuis la base de Libreville (Gabon) et des Mirages F1 ont quitté Orange. Condamnant la destruction de l’avion français, les Etats-Unis réclament le retrait du Tchad des « forces d’agression libyennes ».
vendredi 27 janvier
Réagissant à l’accrochage ayant causé la perte d’un avion il y a deux jours, les forces françaises au Tchad ont avancé d’environ cent kilomètres vers le nord leur ligne d’intervention, à la hauteur du seizième parallèle. Tout franchissement de cette nouvelle « ligne rouge » par les rebelles de Goukouni Oueddeï et leurs alliés libyens entraînera aussitôt une réaction française. Le ministre français de la Défense Charles Hernu a également décidé de renforcer les moyens et la couverture aérienne au Tchad. Tripoli a réaffirmé qu’aucune troupe libyenne n’était présente au Tchad : « ce n’est qu’un conflit interne qui ne concerne que les Tchadiens ».
dimanche 29 janvier
Réagissant officiellement à la remontée vers le Nord de la « ligne rouge » française au Tchad, le ministre libyen des Affaires étrangères a déclaré que cette décision ne sert pas les intérêts de la paix au Tchad. Il a ajouté espérer que la situation au Tchad n’obligerait pas la Libye à intervenir pour défendre sa sécurité et ses amis. La radio du GUNT annonce par ailleurs que les deux Belges capturés sont en bonne santé : Médecins du monde demande leur libération.
lundi 30 janvier
La France tente de régler diplomatiquement le conflit tchadien. Le ministre des Affaires étrangères Claude Cheysson a fait savoir qu’il se rendrait au début du mois de février au Tchad, en Libye et en Ethiopie (au siège de l’OUA). Le colonel Kadhafi a déclaré de son côté à la presse qu’il voulait éviter toute escalade avec la France, tout en réaffirmant qu’aucune libyenne n’était présente au Tchad.
mercredi 1er février
Le ministre français des Relations extérieures Claude Cheysson a quitté la France pour effectuer une tournée africaine centrée sur la question tchadienne. Il est arrivé dans la soirée au Tchad. Sur le terrain, une importante bataille semble s’être déroulée dans l’est du pays : le régime d’Hissène Habré affirme avoir détruit une colonne rebelle, faisant plusieurs centaines de morts parmi les forces de Goukouni Oueddeï. Aucune force française n’aurait été engagée selon le ministère de la Défense.
jeudi 2 février
Claude Cheysson s’est entretenu dans la matinée avec le président tchadien Hissène Habré. Le ministre français des Relations extérieures a déclaré que les soldats français ne quitteront pas le Tchad tant que les soldats libyens s’y maintiendront.
vendredi 3 février
Claude Cheysson a quitté N’Djaména pour Addis-Abeba où il a discuté de la question du Tchad avec le président éthiopien, également président de l’OUA.
samedi 4 février
Après N’Djaména et Addis-Abeba, le ministre français des Affaires étrangères Claude Cheysson est arrivé à Tripoli pour poursuivre sa tournée centrée sur la question tchadienne.
dimanche 5 février
Le colonel Kadhafi s’est entretenu sur le Tchad pendant deux heures avec Claude Cheysson. Le dirigeant libyen a annoncé un accord sur le nom d’un troisième homme pour occuper le pouvoir à N’Djaména. Le gouvernement tchadien est furieux et le Quai d’Orsay doit effectuer une mise au point.
samedi 10 mars
En début d’après-midi, un attentat a fait un blessé grave et 24 plus légèrement atteints à bord d’un DC-8 de la compagnie française UTA au Tchad. Les deux tiers des victimes sont de nationalité française. Une valise piégée a explosé dans la soute alors que l’appareil s’apprêtait à décoller de N’Djaména. Un incendie s’est rapidement propagé mais la quarantaine de personnes présente à bord de l’avion a pu être évacué à temps. Un retard dans le départ du vol a évité une explosion en plein ciel. Les autorités tchadiennes accusent le colonel Kadhafi d’avoir engagé des terroristes pour placer la bombe au départ de Brazzaville.
lundi 2 avril
Le président tchadien Hissène Habré a reçu à N’Djaména le Premier ministre Pierre Mauroy pour discuter de la situation et de la présence française au Tchad. Le chef d’Etat tchadien a regretté que la France ne s’engage pas davantage dans son pays. M. Mauroy a profité de son séjour pour rendre visite à la base avance de Moussoro. Le chef du gouvernement français est rentré à Paris dans la soirée.
samedi 7 avril
Vers 7 h 20, neuf parachutistes français ont été tués et six autres blessés lors d’un accident par imprudence. Un obus manipulé par l’un des soldats a explosé alors que la patrouille se trouvait au repos à cinq kilomètres d’Oum-Chalouba, dans le nord-est du pays.
mardi 10 avril
De nombreux mouvements d’avions militaires français sont signalés au départ de la capitale tchadienne N’Djaména. Officiellement, selon Paris, il ne s’agit que d’une simple mission de reconnaissance.
samedi 14 avril
Selon un sondage, 58 % des Français sont favorables à un retrait des soldats français du Tchad.
lundi 16 avril
Un Jaguar s’est écrasé au cours d’une mission de reconnaissance dans le nord-ouest du Tchad. Le pilote a été tué. Les rebelles du GUNT affirment avoir abattu l’appareil, mais pour les autorités militaires françaises il ne s’agit que d’un accident.
dimanche 22 avril
Le colonel Kadhafi a déclaré que le Tchad était une extension de la Libye, ajoutant que la France n’a « aucun droit d’intervenir à nos frontières » et que « les combats continueront ».
lundi 30 avril
Le colonel Kadhafi déclare dans une interview à la télévision française que la Libye serait prête à retirer ses troupes du Tchad « afin qu’il ne reste au gouvernement français face à son opinion publique aucune justification de combattre ».
vendredi 11 mai
Dans un entretien accordé au journal français Le Monde, le colonel Kadhafi s’est déclaré prêt à retirer immédiatement ses troupes du Tchad à condition que la France fasse de même. Il révèle également avoir transmis au président Mitterrand un message sur l’avenir des relations franco-libyennes.
samedi 12 mai
Réagissant à l’interview du colonel Kadhafi, le ministre français de la Défense Charles Hernu remarque que le numéro un libyen reconnaît enfin la présence de son armée dans le nord du Tchad. Il ajoute que la situation des soldats français semble bien meilleure que celles des 6 000 à 7 000 soldats libyens, qui ont des problèmes de morale et de matériel. Ce malaise se traduirait sur le terrain par des désertions d’après le ministre français.
samedi 1er septembre
A l’occasion du quinzième anniversaire de la Révolution libyenne, le colonel Kadhafi a dénoncé l’occupation odieuse du Tchad par les troupes françaises, confirmant que la Libye mettait ses forces à la disposition des rebelles de Goukouni Oueddeï.
Le ministre français de la Défense Charles Hernu a rendu visite aux forces françaises installées au Tchad.
dimanche 2 septembre
De retour d’un voyage en Tunisie, le ministre français des Relations extérieures Claude Cheysson a réaffirmé que la France retirera ses soldats du Tchad le jour où la Libye fera de même.
dimanche 16 septembre
A l’issue de plusieurs mois de négociations et au terme de deux visites durant le week-end dans la capitale libyenne du ministre français des Affaires étrangères Claude Cheysson, Paris et Tripoli ont conclu un accord sur le départ simultané du Tchad des soldats français et libyens à partir du 25 septembre. Ce retrait doit durer 45 jours et sera contrôlé par des troupes africaines.
lundi 17 septembre
En visite à Paris, le ministre tchadien des Affaires étrangères a déclaré que le gouvernement de N’Djaména avait appris par la presse le départ prochain de son pays des troupes françaises et libyennes. Selon le ministre français de la Défense Charles Hernu, qui se trouve au Tchad, ce retrait ne concerne pas la bande d’Aozou, dont l’ONU s’occupera plus tard. En France, les réactions à ce retrait franco-libyen du Tchad sont dans l’ensemble positives. Au Tchad, si Goukouni Oueddeï, affaibli par de récentes défections, s’est montré satisfait de cet accord, le régime d’Hissène Habré se montre sceptique sur le départ réel des Libyens.
mercredi 19 septembre
Le porte-parole du gouvernement français Roland Dumas a confirmé que Paris et Tripoli s’étaient mis d’accord sur les quatre pays africains qui enverront des observateurs surveiller le retrait du Tchad des soldats français et libyens.
samedi 22 septembre
Le ministre tchadien des Affaires étrangères a exigé d’être consulté sur la présence d’observateurs africains au Tchad pour veiller au bon retrait des troupes franco-libyennes du pays. N’Djaména n’apprécie toujours pas d’avoir été tenu à l’écart des négociations. Pour tenter de calmer Hissène Habré, François Mitterrand a fait transmettre à celui-ci un message personnel.
lundi 24 septembre
Continuant à reprocher à la France de n’avoir pas été tenu au courant des négociations franco-libyennes, le gouvernement tchadien refuse la présence sur son sol d’observateurs du Bénin qui devaient, conjointement avec des Sénégalais, veiller au bon retrait des troupes françaises et libyennes du Tchad.
nuit du lundi 24 au mardi 25 septembre
Au Tchad, l’opération Manta est remplacée à minuit par l’opération Vandoise, qui doit conduire l’armée française à évacuer le pays.
mardi 25 septembre
Opération Silure : les forces françaises ont évacué leurs deux postes les plus avancés dans le nord et le nord-est du Tchad, à Salal et à Arada, juste en dessous du 16e parallèle. Pas d’information côté libyen, la radio officielle de Tripoli n’évoquant aucun mouvement de troupes. Les observateurs sénégalais sont attendus sur les lieux. Outre des questions de sécurité, le départ des soldats français va également entraîner des difficultés économiques pour le Tchad, ainsi que des problèmes de santé, le contingent français participant aux soins des habitants.
mercredi 26 septembre
Pour la première fois, la Libye, via son agence de presse, annonce avoir entamé à son tour son retrait militaire du Tchad, mais sans donner de détails.
jeudi 27 septembre
Dans l’attente d’une preuve du début du retrait effectif des soldats libyens, l’armée française fait une pause dans son propre désengagement du Tchad. Selon le ministre tchadien de l’Information, aucun mouvement de troupes libyen n’a été constaté dans le nord du pays, alors que le ministre libyen des Affaires étrangères affirme à New York, après quarante-cinq minutes d’entretien avec son homologue français, que ce retrait a bel et bien commencé.
samedi 29 septembre
Le retrait sur la position de Biltine des soldats français au Tchad marque la fin de la première partie de l’opération Silure. Les troupes françaises attendent maintenant des signes du retrait libyen pour poursuivre leur évacuation.
dimanche 30 septembre
Le gouvernement de N’Djaména a donné son accord à l’envoi d’observateurs togolais pour contrôler le retrait des soldats français et libyens du Tchad.
jeudi 4 octobre
Le ministre français de la Coopération Christian Nucci a annoncé l’envoi d’une aide alimentaire d’urgence au Tchad, qui souffre par endroit de la famille. De 200 à 300 tonnes de blé, 40 de produits alimentaires et de vêtements et 20 tonnes de matériel médical devraient être livrées à ce pays d’ici la fin du mois de septembre.
vendredi 5 octobre
François Mitterrand, accompagné de plusieurs ministres, a reçu à déjeuner à l’Elysée Hissène Habré. Le président français a tenté de rassurer son homologue tchadien, toujours menacé par les rebelles et inquiet du départ des soldats français de son pays. Leurs entretiens sur la question tchadienne ont été élargis en cours de journée en un mini-sommet africain auquel ont participé les présidents du Zaïre (Mobutu), de la Côte-d’Ivoire (Houphouët-Boigny) et du Gabon (Omar Bongo). Sur le terrain, le retrait libyen ne semble toujours pas respecté et les opérations de départ des troupes françaises sont au ralenti.
samedi 6 octobre
Hissène Habré s’est entretenu à l’hôtel Meurice avec les ministres français de la Défense (Charles Hernu) et des Relations extérieures (Claude Cheysson) sur, notamment, le problème des observateurs africains qui n’est toujours pas réglé. Le président tchadien, qui devait quitter Paris aujourd’hui, a retardé son départ.
dimanche 7 octobre
Début de la deuxième phase du retrait français du Tchad : informés du repli effectif des troupes libyennes au nord du pays, les 800 soldats et 200 véhicules ont commencé à évacuer la ville de Biltine pour se replier sur Abéché, située 100 kilomètres plus au sud.
lundi 8 octobre
Aide humanitaire d’urgence de la France au Tchad : une première cargaison de céréales et de médicaments a été acheminé vers N’Djaména.
jeudi 25 octobre
Démentant une rumeur sur une interruption du retrait français du Tchad, faute de preuve du départ simultané des forces libyennes du nord de ce pays, l’état-major français affirment que les opérations se poursuivent. A l’heure actuelle, les troupes françaises n’occupent plus que deux postes en dehors de N’Djaména, à Abéché et à Ati.
samedi 27 octobre
La réunion de réconciliation entre les deux grandes tendances tchadiennes s’est terminée dans la soirée sur un échec. Les discussions bloquent notamment sur la question de la légitimité du gouvernement du président Habré.
dimanche 28 octobre
Les forces françaises ont évacué la région d’Abéché. 70 véhicules ont par ailleurs traversé le Chari pour rejoindre la Centrafrique.
lundi 29 octobre
Alors que les troupes françaises viennent d’achever leur retrait sur N’Djaména de tous leurs postes avancés au Tchad, le porte-parole de l’armée française a fait savoir qu’il n’avait aucune nouvelle de l’arrivée sur le terrain, prévue aujourd’hui, des observateurs libyens.
mardi 30 octobre
Six observateurs libyens sont enfin arrivés à N’Djaména. Accompagnés de six observateurs français, ils doivent surveiller les opérations de retrait des troupes libyennes et françaises du pays qui doivent être terminées d’ici une dizaine de jours.
mercredi 31 octobre
Pour la première fois depuis le début des opérations de désengagement militaire, l’agence de presse officielle libyenne fait état du retrait des éléments de soutiens libyens du nord du Tchad, notamment de Faya-Largeau.
dimanche 4 novembre
A l’occasion d’une prise d’armes organisée à N’Djaména en présence du chef d’état-major des armées (le général Lacaze), le général Béchu, chef des forces françaises au Tchad, a déclaré, que l’opération « Manta » était quasiment terminée.
mardi 6 novembre
Dans la matinée, un avion d’Air Tchad a été atteint par des tirs d’armes légères dans le sud du pays. L’appareil a pu continuer son vol même si une personne a été blessée. L’origine de l’attaque n’a pas été identifiée.
samedi 10 novembre
Fin de l’opération Manta : les derniers soldats français, des bérets rouges, ont quitté le Tchad pour le Cameroun après 15 mois de présence. Au même moment, Paris et Tripoli ont annoncé en même temps la fin du retrait français et libyen du pays. Treize militaires français ont été tués au cours de cette période.
jeudi 15 novembre
Alors que rien ne le laissait présager jusqu’alors, le président français François Mitterrand et le numéro un libyen Mouammar Kadhafi se sont rencontrés pendant quelques heures dans l’île grecque de Crète afin de clore définitivement la question tchadienne. Et ceci alors que dans le même temps des interrogations demeurent sur le retrait effectif des troupes de Tripoli du nord du Tchad. Le gouvernement de N’Djaména et le département d’Etat américain (qui disposerait de photos prises par des satellites) affirment en effet que tous les soldats libyens n’ont pas quitté le pays. Des informations que rejette catégoriquement Paris, qui admet cependant qu’une arrière-garde ne présentant pas de menace n’a pas encore entièrement achevé son retrait. Le chef d’Etat français avait été accueilli auparavant par le Premier ministre grec Andreas Papandreou, qui a assisté à l’entretien franco-libyen.
vendredi 16 novembre
Au lendemain de sa rencontre en Crète avec le colonel Kadhafi, le président Mitterrand a confirmé que le retrait libyen du Tchad n’est pas complet mais se poursuit : deux ou trois bataillons seraient encore sur place, mais sans arme lourde et sans grande capacité offensive. Il a également déclaré que ce sommet franco-libyen avait été retenu dès l’accord de désengagement conclu en septembre.
dimanche 18 novembre
L’armée française a entamé une première phase de dissuasion contre le maintien de la présence libyenne dans le nord du Tchad : deux Jaguar ont survolé N’Djaména en direction du nord du pays. Deux heures plus tard, il était révélé que le ministre français de la Défense Charles Hernu et le chef d’état-major de l’armée s’était rendu dans la capitale tchadienne.
lundi 19 novembre
250 soldats français ont été placés en état d’alerte en République centrafricaine, près de la frontière tchadienne, alors que dans le même temps le colonel Kadhafi, en visite officielle à Malte, s’est déclaré totalement engagé par l’accord de retrait franco-libyen du Tchad conclu en septembre. Ne niant pas la présence de soldats libyens dans le nord du Tchad, le numéro un libyen affirme qu’il ne s’agit là que d’un problème de logistique et assure que la Libye n’enverra plus ni avion, ni char, ni soldat au Tchad.
mardi 20 novembre
Après plusieurs de dénonciations par N’Djaména du renforcement militaire libyen dans le nord du Tchad, Soumailia Mahaimat, ministre de l’Information du président Hissène Habré, a déclaré dans la soirée qu’une patrouille tchadienne avait été mitraillée par des hélicoptères libyens près de Kalaït, au nord de l’ancienne ligne rouge.
mercredi 21 novembre
Selon une note officielle secrète publiée par le journal français Libération, il y aurait encore dans le nord du Tchad 3 000 soldats libyens et du matériel lourd assez important ; officiellement les services de renseignement français considèrent qu’il ne reste qu’un millier de soldats et quelques avions anciens dans la région.
jeudi 22 novembre
Polémique franco-grecque sur la question tchadienne : le porte-parole du gouvernement grec avait annoncé dans la matinée la formation au Tchad d’une commission mixte d’observateurs militaires français et libyens mais cette affirmation a aussitôt été démentie dans la journée par les autorités françaises, tout en n’excluant pas que des contacts militaires franco-libyens aient lieu actuellement. Présent à Athènes, le ministre libyen des Affaires étrangères a déclaré que le retard pris dans le retrait des forces de Tripoli était causé par des problèmes techniques et non politiques, assurant que Tripoli appliquera bien l’accord conclu en septembre avec la France.
mercredi 5 décembre
Répondant à l’Assemblée nationale aux questions d’actualité, le ministre des Relations extérieures a révélé que le président tchadien Hissène Habré avait refusé l’envoi de nouvelles forces françaises défensives au Tchad. Claude Cheysson a également confirmé que des troupes libyennes sont toujours présentes - ou sont revenues - dans le nord de ce pays.
dimanche 9 décembre
Selon N’Djaména, des avions de chasse libyens ont survolé ces derniers jours des positions gouvernementales dans le nord-est du Tchad.
mardi 11 décembre
Ouverture du onzième Sommet franco-africain, à Bujumbura, au Burundi, en présence du président Mitterrand et de nombreux chefs d’Etat africains, dont Hissène Habré. La situation au Tchad, les problèmes de développement et la famine qui touche de nombreux pays du continent sont au cœur des discussions. Le chef d’Etat français a réaffirmé sa détermination à ne tolérer aucune agression en Afrique. Aujourd’hui, des chasseurs français Jaguar ont survolé l’est du Tchad.
mercredi 12 décembre
Suite et fin du sommet franco-africain à Bujumbura. Inquiets sur l’engagement français en Afrique, les chefs d’Etat du continent ont semble-t-il été rassurés par les propos de François Mitterrand. Ce dernier a confirmé que la France s’opposerait à toute agression contre l’un de ses partenaires. Dans la matinée, le chef d’Etat français a eu un entretien avec le président tchadien Hissène Habré. M. Mitterrand refuse tout partage du Tchad mais veut que la guerre civile s’arrête.
vendredi 14 décembre
Le colonel Kadhafi a proposé la création d’une Commission d’inspection qui aurait pour mission d’établir qu’il n’y a plus de troupes libyennes au Tchad. Elle serait composée d’observateurs français, libyens, grecs et, éventuellement, syriens.
samedi 15 décembre
Réagissant aux propositions formulées la veille par le colonel Kadhafi, le gouvernement tchadien s’est déclaré favorable à la création de cette Commission d’inspection, mais à condition que celle-ci dispose de l’aval de toutes les parties concernées. N’Djaména affirme craindre une nouvelle manœuvre de diversion libyenne.
dimanche 16 décembre
Interrogé par la télévision française, François Mitterrand, tout en dénonçant la présence libyenne qui se poursuit, a exclu toute intervention française dans le nord du Tchad. Il a cependant affirmé qu’en cas d’agression directe libyenne ou d’aide trop importante apportée par Tripoli aux rebelles tchadiens, l’armée française basée en Centrafrique pourrait être de retour au Tchad en quelques heures.
mercredi 19 décembre
A Rome, le numéro deux libyen, le commandant Jalloud, a déclaré de façon provocante au cours d’une conférence de presse que ce n’était pas la Libye mais la France qui violait l’accord conclu sur le retrait militaire étranger du Tchad.
jeudi 20 décembre
Conférence de presse à Palma de Majorque du colonel Kadhafi : le numéro un libyen a réaffirmé qu’il n’y a plus un seul de ses soldats au Tchad. Le ministre de la Défense Charles Hernu a de son côté confirmé la présence d’officiers français et grecs à Tripoli, où ils attendent de partir en mission d’observation au nord du Tchad.
vendredi 21 décembre
A Faya-Largeau, le chef des rebelles tchadiens du GUNT Goukouni Oueddeï refuse que des observateurs français se rendent dans le nord du Tchad : « La France est notre ennemi » a-t-il déclaré.