La Sierra Leone
1460 ou 1462
Le Portugais Pedro da Cintra débarque sur la côte.
1580
22 juillet
Sur le point d’achever son tour du monde, l’explorateur anglais Drake atteint les côtes de Sierra Leone.
1786
9 décembre
Fondation d’un établissement britannique.
1787
du 9 avril au 15 mai
Un navire du Comité de secours du Noir pauvre, fondé en 1786 par Granville Sharp, quitte Portsmouth pour l’Afrique Occidentale avec quatre cents onze colons « noirs ». A la suite de campagnes anti-esclavagistes le gouvernement britannique crée Freetown pour y installer les premiers esclaves libérés de la Nouvelle Angleterre (Nouvelle-Ecosse en Amérique) et des Antilles. Ils veulent fonder une province de liberté.
1788
vendredi 22 août
Les Britanniques établissent un comptoir en Sierra Leone, afin de servir d'asile aux anciens esclaves.
1790
Arrivée de Marrons, esclaves fuyant la Jamaïque.
1794
en septembre
L’établissement britannique de Sierra Leone est attaqué par les Français.
XIXe s.
Arrivée des recaptives, esclaves repris par les Anglais aux navigateurs français, espagnols et portugais continuant la traite.
1802
en février
Des indigènes attaquent l’établissement britannique de Sierra Leone.
1807
Fondation à Londres de l’Institution africaine, qui se donne pour but l’abolition de la traite des esclaves et la civilisation de l’Afrique (de nombreuses écoles seront établies, notamment en Sierra Leone).
1808
La Sierra Leone devient colonie de la Couronne anglaise.
1815
Paul Cuffe installe 88 anciens esclaves dans l’île de Sherbro.
1816
Expédition de Peddie et Campbell au Fouta-Djalon [Guinée] et en Sierra Leone.
1818
en avril
Projet d'installation dans l'île de Sherbro (conseillé par Thomas Clarkson).
lundi 6 juillet
Le gouverneur britannique de la Sierra Leone, Charles MacCarthy, signe un traité par lequel un petit souverain local, Mangé Demba, cède à Londres les îles de Loos [aujourd’hui en Guinée] en échange d’un loyer annuel. Fin de la traite des esclaves dans l’archipel.
1819
Création de la West African Methodist Church en Sierra Leone.
1820
lundi 31 janvier
A New York, embarquement de trente familles afro-américaines (90 personnes choisies par la Société américaine de colonisation) sur l'Elizabeth pour l’île de Sherbro : échec de leur installation.
1822
en avril
Les anciens esclaves installés sur l’île de Sherbro sont transférés sur l’île Providence, au cap Mesurado [aujourd’hui Monrovia, Liberia].
1824
mercredi 21 janvier
Sir Charles Macarthy, gouverneur britannique de la colonie, est vaincu et tué par un chef achanti.
1827
dimanche 18 février
La Church Missionary Society fonde à Freetown une école missionnaire anglicane, le Fourah Bay College (plus ancienne université d’Afrique de l’Ouest). Le premier étudiant inscrit est Samuel Ajayi Crowther.
1828
Le voyageur anglais Dixon Denham devient gouverneur du Sierra Leone, mais il meurt dans l’année à Freetown. Il avait quarante-deux ans.
1830
lundi 22 mars
Les explorateurs britanniques Richard et John Lander partent de Badagry et découvrent les sources du Niger [à la frontière des actuelles Guinée et Sierra-Leone].
1831
L'Allemand Epfenhausen, de Hambourg, vend des marchandises au Sierra Leone.
1846
Epfenhausen a installé une factorerie à Freetown (il la retirera peu après).
1852
Le Sierra Leone devient le siège d’un évêché.
1864
mercredi 30 novembre
Décès en Sierra Leone du Dr. W. B. Baikie. En 1854, les Affaires étrangères britanniques l’avaient envoyé auprès des tribus africaines près du fleuve Niger ; il avait permis l’ouverture de relations commerciales avec le centre du continent africain.
1870
Des stations de charbonnages sont installées à Freetown. La production est envoyée en Grande-Bretagne sur des bateaux à vapeur qui réduisent considérablement le temps de transport entre l’Afrique et l’Europe.
1881
L’empire wassoulou du chef Samory Touré s’étend sur la Guinée, une partie du Mali, de la Sierra Leone et de la Côte-d’Ivoire.
1882
lundi 20 mars
Des navires de guerre anglais entrent dans le port de Monrovia : Arthur Havelock vient ordonner au Liberia de céder des territoires disputés à la colonie britannique du Sierra Leone.
mercredi 28 juin
Signature de la Convention franco-anglaise confirmant le tracé des frontières entre la Guinée française et la Sierra Leone britannique, entre les villes de Conakry et Freetown (texte reconnu par le ministère britannique des Affaires étrangères, mais non entièrement ratifié par la Chambre des députés française).
1887
Retour aux sources des élites et des intellectuels africains en Sierra Leone : les vêtements traditionnels sont réhabilités ; certains convertis au christianisme retournent aux cultes traditionnels ; les noms européanisés reprennent une tournure locale et la langue maternelle revient à l’honneur.
1889
Révolte des Temnes et Mendés contre l’impôt.
1897
vendredi 23 juillet
En raison de la menace que fait peser sur les colonies britannique d’Afrique de l’Ouest (Gambie, Gold Coast [Ghana], Nigeria et Sierra Leone) le développement français dans la région, les différentes petites forces armées locales mises en place par les Britanniques sont supprimées à l’initiative de Joseph Chamberlain pour être remplacées en 1900 par une organisation unique, la West African Frontier Force (organisée par le colonel Frederick Lugard, celle-ci comptera 6 500 hommes, dont 200 Européens).
1898
en février
Une révolte menée par le chef loko Bai Bureh éclate en Sierra Leone contre l’impôt de case et les « créoles ».
mercredi 27 avril
A leur tour, les Temnés et les Mendés de Sierra Leone se révoltent contre l’impôt sur les cases.
vendredi 11 novembre
Traqué dans les marécages de Sierra Leone, le rebelle Bai Bureh est capturé et conduit à Freetown. Ses guerriers lokos et temnés ont tenté de vain de le protéger (il sera exilé en Côte de l’Or [Ghana] avec d’autres chefs locaux).
1899
Matthew Nathan remplace pendant quelques semaines Sir Frederic Cardew comme gouverneur par intérim de la colonie. Cardew retrouve son poste dans l’année.
1904
jeudi 7 avril
L’Entente cordiale franco-britannique débute véritablement avec la signature de trois conventions. Par l’une d’entre elle la France renonce à ses droits de pêche à Terre-Neuve et au Labrador (French Shore) en échange de la cession par le Royaume-Uni des îles africaines de Loos. Rattaché au Sierra Leone britannique en 1818, cet archipel situé au large de Conakry devient une partie de la colonie française de Guinée.
1905
Exilé depuis sept ans en Côte de l’Or [Ghana], le chef loko Bai Bureh est autorisé à rentrer en Sierra Leone.
1908
lundi 24 août
Décès à Kasseh du chef Bai Bureh, à l’âge de soixante-huit ans. Exilé en Côte d’Or [Ghana] après l’échec de la révolte de 1898, il était rentré en Sierra Leone en 1905.
1919
Grèves, émeutes et pillages en Sierra Leone.
1924
La Sierra Leone reçoit une constitution.
1926
Grève des employés des chemins de fer.
1927
jeudi 22 septembre
Adoption de l’abolition de l’esclavage en Sierra Leone (en application le 1er janvier 1928).
1928
dimanche 1er janvier
Libérés par un décret de 1927, 215 000 esclaves domestiques du protectorat britannique de la Sierra Leone recouvrent leur liberté et leurs droits.
1941
mardi 25 mars
Le croiseur auxiliaire allemand Thor a attaqué et coulé au canon au large des côtes africaines (à 720 miles à l’ouest de la Sierra Leone) le navire de passagers britannique SS Britannia, qui venait de quitter Freetown pour rejoindre Bombay en Inde : 122 membres d’équipage et 127 passagers sont tués (des survivants seront récupérés cinq jours plus tard par le paquebot espagnol Cabo de Hornos et 80 autres environ après 26 et 22 jours de dérive dans des canots de sauvetage).
1949
mercredi 10 août
Premier match de football officiel de l’équipe de la Sierra Leone : elle a été battue à Freetown par le Nigeria deux buts à zéro.
1951
en avril
En fusionnant trois mouvement existants, Siaka Stevens et Milton Margaï fondent un parti nationaliste, le Parti du peuple de Sierra Leone (PPLS).
dans l’année
La Sierra Leone reçoit une deuxième constitution.
Victoire du PPLS à l’élection au Conseil législatif.
1953
Des pouvoirs ministériels locaux sont accordés à la Sierra Leone.
1954
Milton Margaï est élu ministre en chef.
1957
Nouvelle victoire du PPLS aux élections.
1958
jeudi 14 août
Création de la fonction de Premier ministre, confiée à Milton Margaï.
1960
Fondation de l'All People's Congress (APC).
1961
jeudi 27 avril
La Sierra Leone acquiert son indépendance dans le cadre du Commonwealth britannique. Milton Margaï reste en fonction comme Premier ministre.
1962
dimanche 27 mai
Réélection du Premier ministre Margaï.
1963
du mercredi 22 au samedi 25 mai
Sommet africain d’Addis-Abeba : création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), avec pour objet le développement et la coopération entre les Etats africains indépendants. Son siège se trouvera dans la capitale éthiopienne. Les pays membres-fondateurs sont l’Algérie, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Congo-Léopoldville (Congo-Kinshasa), la Côte-d’Ivoire, le Dahomey (Bénin), l’Egypte, l’Ethiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Haute-Volta (Burkina-Faso), le Liberia, la Libye, Madagascar, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra-Leone, la Somalie, le Soudan, le Tchad, le Togo, la Tunisie, l’Ouganda, Zanzibar et le Tanganyika (Tanzanie).
1964
lundi 10 février
Le climat humide rendant la gomme difficile à conserver, la Sierra Leone devient le premier pays au monde à émettre des timbres autocollants. Une mesure qui rend furieux les philatélistes, ces timbres étant plus difficiles à enlever en parfait état.
mardi 28 avril
Le Premier ministre Milton Margaï est décédé à Freetown, à l’âge de 68 ans. En fonction depuis 1958, il était resté en place lors de l’indépendance (1961). Son demi-frère Albert Margaï (53 ans) lui succède à la tête du gouvernement.
1967
? mars
Elections législatives : succès d'opposants (Siaka Stevens).
mardi 21 mars
Coup d’Etat militaire : une partie de l'armée (général David Lansana) tente de maintenir le Premier ministre au pouvoir. Contre-coup d'Etat.
dimanche 23 avril
Le lieutenant-colonel Juxon-Smith instaure un Conseil de réforme militaire.
1968
jeudi 18 avril
« Coup d’Etat des Sergents » mené par le colonel David Bangura. Siaka Stevens devient Premier ministre. Le général John Amadu Bangura devient gouverneur-général par intérim.
lundi 22 avril
John Amadu Bangura n’est plus gouverneur-général
1970
lundi 23 mars
Siaka Stevens empêche un putsch du général Bangura.
dimanche 29 mars
Condamné à mort pour trahison par Siaka Stevens, le brigadier général John Amadu Bangura a été exécuté à Freetown. Refusant d’être conduit à la potence, il a été battu à mort et son corps a été en partie dissous dans de l’acide. L’un des chefs du coup d’Etat des sergents d’avril 1968, éphémère gouverneur général de Sierra Leone (avril 1968) et chef d’état-major de l’armée de 1968 à 1970, il avait été arrêté récemment et inculpé de conspiration. Il avait 40 ans. Pour éviter que sa tombe devienne un lieu de recueillement, il est inhumé dans un lieu secret et une route est construite dessus.
1971
lundi 19 avril
Un amendement constitutionnel adopté par le Premier ministre Stevens entraîne la proclamation de la République de Sierra Leone.
mercredi 21 avril
Siaka Stevens est élu premier président de la Sierra Leone.
1972
lundi 14 février
Des mineurs ont découvert dans la zone alluviale de Diminco (région de Koidu) le quatrième plus gros diamant du monde (968,9 carats), l’ « Etoile de la Sierra Leone », d’une pureté presque parfaite (elle sera divisée en pierres plus petites).
mardi 3 octobre
Le président sierra-léonais Siaka Stevens a annoncé que le diamant Etoile de la Sierra Leone avait été acheté par un joaillier new-yorkais, Harry Winston, pour la somme de 2,5 millions de dollars.
dans l'année
La Sierra Leone devient membre de l’Organisation de la Conférence islamique, organisation regroupant les pays musulmans créée en 1969.
1973
mercredi 28 février
Entrée en vigueur de la charte de l’Organisation de la Conférence islamique.
mardi 15 mai
Elections générales : le Congrès de tout le peuple (APC) obtient 84 sièges (+ 52) sur 97. S’y ajoutent 12 chefs traditionnels et un indépendant (- 5). Le Parti populaire a boycotté le scrutin en raison d’irrégularités et la plupart des candidats de l’APC ont été élus sans opposition.
mardi 18 décembre
Réunis à Djeddah, en Arabie Saoudite, les ministres des Finances de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) se mettent d’accord sur la création d’une Banque islamique de développement (début des activités en octobre 1975).
1974
en octobre
Proclamation de l'état d'urgence.
1975
mercredi 28 mai
Signature au Nigeria du traité de Lagos par 14 chefs d’Etat (Bénin, Burkina-Faso, Côte-d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo) : l’Union douanière de l’Afrique de l’Ouest, formée en 1959, devient la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui vise à l’autosuffisance collective des Etats membres grâce à la mise en place d’un grand marché intérieur et d’une union économique et monétaire.
lundi 20 octobre
Début des activités de la Banque islamique de développement, créée en décembre 1973 par l’Organisation de la Conférence islamique (OCI).
1976
dimanche 7 mars
L’équipe de football de la Sierra Leone a battu le Niger cinq buts à un.
1977
lundi 31 janvier
Manifestations étudiantes.
1978
mercredi 14 juin
Promulgation du nouvel amendement constitutionnel approuvé par référendum : le texte prévoit la conversion du pays en République à parti unique, l’All People's Congress (APC).
1980
jeudi 27 mars
Le Sierra Leone reconnaît la République arabe sahraouie démocratique, qui se bat contre le Maroc pour l’indépendance du Sahara occidental.
du lundi 28 au mardi 29 avril
Sommet extraordinaire de l’Organisation de l’unité africaine à Lagos : adoption du plan d’action de Lagos qui a pour objectif de créer une Communauté économique africaine d’ici l’an 2000 afin d’assurer l’intégration économique, culturelle et sociale du continent.
samedi 31 mai
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1982 : à Freetown, la Sierra Leone et l’Algérie ont fait match nul deux à deux. C’était la première fois que ces deux équipes se rencontraient.
lundi 9 juin
Ouverture de la Conférence ministérielle de l’OUA en Gambie.
vendredi 13 juin
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1982 : à Alger, l’Algérie a battu la Sierra Leone trois buts à un.
dimanche 15 juin
Clôture en Gambie de la conférence ministérielle de l’OUA : amendement de la Charte proposant de définir trois nouvelles missions essentielles (maintien de la paix et de la sécurité, protection des droits de l’homme, règlement rapide des crises).
mardi 1er juillet
Ouverture à Freetown, au Sierra Leone, du 17e Sommet africain, sous la présidence du chef d’Etat sénégalais, Léopold Sédar Senghor. La question du Sahara-Occidental et la crise au Tchad devraient être au centre des débats. Ce sommet est boycotté par de nombreux chefs d’Etat.
vendredi 4 juillet
Clôture du Sommet africain de Freetown.
jeudi 18 décembre
Décès de l’ancien Premier ministre (1964-1967) Albert Margaï, à l’âge de 70 ans.
1981
mercredi 24 juin
Le Kényan Daniel Arap Moi succède au Sierra-Léonais Siaka Stevens comme président de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA).
1984
samedi 30 juin
Match aller du premier tour des éliminatoires pour la Coupe du monde de football 1986 : à Freetown, la Sierra Leone a été battue par le Maroc un but à zéro.
dimanche 15 juillet
L’équipe de football du Maroc s’est qualifiée pour le second tour des qualifications à la Coupe du monde 1986 : à Rabat, en match retour, les Marocains ont battu les Sierra-Léonais quatre buts à zéro.
1985
mardi 1er octobre
Election au suffrage universel à la présidence du major-général Joseph Saidu Momoh.
jeudi 28 novembre
Le major-général Joseph Momoh entre en fonction comme président de la République. Il succède à Siaka Stevens. Premier vice-président A. B. Kamara ; deuxième vice-président Salia Jusu-Sheriff.
dans l’année
Une purge de militants pro-Kadhafi (Libye) au Fourah Bay College de Freetown déclenche des troubles, suivis de représailles violentes et d’arrestations.
1986
mercredi 28 mai
Elections : 17 résultats annulés entraînant des partielles.
1987
du dimanche 22 au lundi 23 mars
Echec d’un putsch.
1988
dimanche 29 mai
Décès à Freetown de l’ancien Premier ministre (1968-1971) et président (1971-1985) Siaka Stevens, à l’âge de 82 ans.
1989
Six exécutions de responsables de la tentative de coup d'Etat de mars 1987.
1990
nuit du lundi 12 au mardi 13 mars
Un hélicoptère s’est abîmé en mer peu après son décollage de Freetown : onze personnes sont portées disparues. Le copilote et un membre d’équipage ont pu être secourus.
1991
samedi 23 mars
Début de la guerre civile au Sierra Leone : le Front révolutionnaire uni (RUF), soutenu activement par les forces spéciales du Front patriotique national du Liberia de Charles Taylor, envahit la Sierra Leone pour tenter de renverser le président Joseph Saidu Momoh.
de mars à mai
3 000 à 5 000 civils sont tués au Sierra Leone par les rebelles du Front patriotique du Libéria.
vendredi 30 août
Référendum : la nouvelle Constitution instaurant le multipartisme a été approuvée par près de 60 % des votants.
1992
du mercredi 29 au jeudi 30 avril
Un coup d'Etat militaire a renversé le président Joseph Momoh, contraint à l'exil. Les jeunes officiers qui se sont rebellés sont dirigés par un capitaine de 26 ans, Valentine Strasser. Le nouveau pouvoir promet un retour à la démocratie une fois que sera vaincue la guérilla dirigée par le caporal Foday Sankah, favorable au mouvement du rebelle libérien Charles Taylor.
dimanche 3 mai
Le capitaine Valentine Strasser est nommé chef de l'Etat.
mardi 29 décembre
Putsch avorté contre le Conseil national provisoire du gouvernement, présidé par Valentine Strasser. Exécution de 26 militaires rebelles.
1993
en octobre
A la suite de pressions internationales, le président Strasser déclare que des élections seront organisées pour la fin de l’année 1995.
vendredi 3 décembre
Constitution instituant le multipartisme.
1994
lundi 7 novembre
Les rebelles sierra-léonais ont enlevé deux coopérants britanniques.
1995
mercredi 25 janvier
Les rebelles du Front Révolutionnaire Uni (RUF) ont enlevé sept religieuses.
mardi 21 mars
La rébellion sierra-léonaise (Front Révolutionnaire Uni, RUF) a relâché les sept religieuses qu'elle détenait depuis deux mois. Ils détiennent encore neuf étrangers (six Britanniques, un Allemand, un Suisse et un Australo-Suisse) enlevés entre novembre et janvier derniers.
mercredi 22 mars
Le RUF a fait savoir qu'elle libérerait « prochainement » tous les ressortissants étrangers se trouvant encore « sous sa protection », à l'exception de deux coopérants britanniques (enlevés le 7 novembre 1994 et libérés seulement si la Grande Bretagne « cesse toute aide militaire » à la junte au pouvoir à Freetown).
mercredi 26 avril
Match amical de football : à Abidjan, la Côte-d’Ivoire a battu la Sierra Leone quatre buts à zéro.
samedi 3 juin
A Freetown, l’équipe de football de la Sierra Leone a battu le Niger cinq buts à un.
mercredi 13 septembre
La rébellion de la RUF menace d'abattre les avions acheminant l'aide humanitaire à l'intérieur du pays. La guérilla accuse les appareils de « transporter des armes et des munitions ».
lundi 2 octobre
Echec d’une nouvelle tentative de coup d’Etat, alors que le président Valentine Strasser se trouve à l’étranger.
dans l’année
Le gouvernement militaire de la Sierra Leone fait appel à une société sud-africaine, Executive Outcomes. Cette entreprise est en réalité une petite armée qui loue ses services. Elle fournit quelques centaines de mercenaires, vétérans de l’armée sud-africaine pour la plupart, qui vont chasser le RUF des plus grands gisements diamantifères et détruiront certaines de leurs principales bases dans la jungle.
1996
lundi 15 janvier
Début de la Coupe d’Afrique des Nations de football, organisée par l’Afrique du Sud : dans le groupe B, au stade Free State de Bloemfontein, la Sierra Leone a battu le Burkina-Faso deux buts (Sessay et Mohamed Kallon) à un (Ouédraogo), devant 1 500 spectateurs.
mardi 16 janvier
Coup d’Etat : le président Valentine Strasser a été déposé par son vice-président et chef de la Défense, le général Julius Maada Bio. Ce coup d'Etat a été fait sans violence. Strasser serait parti en exil en Guinée. Bio promet de rendre le pouvoir après les élections de février.
jeudi 18 janvier
Second match du premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au stade Free State de Bloemfontein, l’Algérie a battu la Sierra Leone deux buts (Meçabih à deux reprises) à zéro, devant 1 500 spectateurs.
mercredi 24 janvier
Dernier match du premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au stade Free State de Bloemfontein, la Zambie a battu la Sierra Leone quatre buts (K. Bwalya trois fois et Malitoli) à zéro, devant 200 spectateurs. Troisièmes du groupe B, les Sierra-Léonais sont éliminés.
lundi 19 février
Une soixantaine de maquisards ont fait irruption dans un village où ils ont décapité 22 hommes, tranché les mains de 5 autres et violé leurs femmes avant de disparaître. D'après les rescapés, ils voulaient punir le village d'avoir annoncé son intention de participer à la prochaine élection présidentielle du 26 février. La guerre a déjà fait plus de 10 000 morts depuis 1991.
dimanche 25 février
Dix personnes ont été tuées dans la soirée dans un village du sud du pays.
du lundi 26 au mardi 27 février
Premier tour des élections présidentielles et législatives : treize partis s’affrontent. A la présidentielle, Ahmed Tejan Kebbah, candidat du Parti du Peuple de Sierra Leone (SLPP) est arrivé en tête avec 35,80 % des voix, contre 22,62 % pour John Karefa-Smart, du Parti de l’unité nationale (UNPP), 16,07 % pour Thaimu Bangura (PDP), 5,31 % pour John Karimu (NUP), 5,14 % pour Edward Turay (APC) et 4,93 % % pour Abu Aiah Koroma (DCP). Les sept autres candidats ont obtenu moins de 3 % des suffrages. Au Parlement, le SLPP est premier avec 27 sièges sur 80, devant l’UNPP (17), le PDP (12), le APC (5), le NUP (4) et le DCP (3).
mercredi 6 mars
Un navire qui transportait des commerçants se rendant à un marché a sombré près du port de Freetown : au moins 86 morts.
vendredi 15 mars
Second tour de l’élection présidentielle : Ahmed Tejan Kebbah (64 ans), candidat du Parti du peuple Sierra-léonais, a été élu avec 59,49 % des voix contre 40,51 % à son adversaire John Karefa Smart (80 ans) du Parti de l'unité Nationale. Ahmed Tejan Kebbah est le premier président musulman du pays.
dimanche 17 mars
Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre le gouvernement et la rébellion de la RUF.
vendredi 29 mars
Prestation de serment du président Ahmad Tejan Kabbah. Il succède à Julius Maada Bio.
vendredi 12 avril
Les ressortissants étrangers se trouvant au Liberia continuent de quitter ce pays en guerre via l'aéroport de Freetown, mais il est de plus en plus difficile d'assurer leur transfert depuis Monrovia, la capitale du Libéria.
mercredi 17 avril
C'est sur deux bateaux que plusieurs centaines de civils venant du Libéria (des Libanais, Nigérians et Libériens) se sont réfugiés au Sierra Leone, accompagnés de dizaines d'observateurs militaires et de membres du personnel des Nations Unies.
lundi 6 mai
Déstabilisé par un mouvement de panique des passagers à la suite d'un problème de moteur, un navire surchargé a chaviré au large de Porto Loko. 116 corps ont été repêchés. Une soixantaine de personnes a survécu.
samedi 11 mai
L'armée sierra-léonaise a proclamé sa loyauté à l'égard du nouveau régime, en place depuis mars.
jeudi 30 mai
Les négociations de paix engagées en Côte-d'Ivoire entre le gouvernement sierra-léonais et la rébellion du RUF ont été suspendues. Les deux parties se sont pourtant accordées sur 26 des 28 points de l'accord. Le cessez-le-feu reste tout de même en vigueur.
du samedi 10 au dimanche 11 août
La rébellion sierra-léonaise a libéré environ 750 civils retenus dans le sud du pays.
lundi 14 octobre
Le Front révolutionnaire uni vient de libérer plus de 800 civils qu'il détenait depuis deux ans. « Nous avons été mal traités par les rebelles, a affirmé l'un de ces otages libérés. Ils nous ont relâchés uniquement parce qu'ils étaient à court de nourriture ».
du mardi 29 au mercredi 30 octobre
Les affrontements survenus dans la région de Bo (au sud du pays) entre l'armée régulière et les « Kamajors » (milice de chasseurs) ont fait plusieurs dizaines de morts. Le président Ahmad Tejan Kabbah a appelé dans la soirée les deux parties à cesser leurs affrontements.
jeudi 31 octobre
La situation au Bo semble se décrisper.
samedi 9 novembre
Début des qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : au stade Prince Moulay Abdallah de Rabat, le Maroc a battu la Sierra Leone quatre buts (Hababi, Raghib 2 et Fertout) à zéro, devant 25 000 spectateurs.
samedi 30 novembre
Après cinq ans de guerre civile et plus de 10 000 morts, le Sierra Leone est en paix : le président Ahmad Tejan Kabbah et le chef des rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF), le caporal Foday Sankoh, ont signé à Abidjan (Côte-d'Ivoire) un accord de cessation immédiate des hostilités, de désarmement et d'intégration des insurgés dans l'armée ou dans la société civile. Sankoh a cependant averti le président Tejan Kabbah que « le peuple reprendrait les armes si le pouvoir venait à faillir ».
jeudi 5 décembre
Quelque 150 personnes ont été tuées par des inconnus armés lors de raids sur deux villages, Kubehuna et Magbenka, dans le district de Tonkolili, à 145 kilomètres au nord de Freetown, une région où ni les forces gouvernementales ni le Front uni révolutionnaire (FUR) ne sont réellement implantés.
1997
lundi 24 février
Trente-deux rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) ont été tués la semaine dernière au cours d'une attaque qu'ils menaient contre la ville de Pendembu (extrême-est). Par ailleurs, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés prévoit le rapatriement de quelque 380 000 réfugiés sierra-léonais en un an.
en mars
Le chef de la rébellion RUF, Foday Sankoh, a été arrêté et emprisonné au Nigeria pour trafic d'armes.
samedi 26 avril
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : au stade National de Freetown, le Sierra Leone a été battu par le Maroc un but (Bassir) à zéro, devant 45 000 spectateurs.
vendredi 16 mai
Selon des réfugiés de la Sierra Leone arrivés en Guinée, plusieurs dizaines de civils, en majorité des femmes et des enfants, auraient été massacrés cette semaine à Kamakwie dans des affrontements qui ont mis aux prises les forces gouvernementales et les rebelles.
samedi 24 mai
Les attaques de la rébellion du RUF ont redoublé d'intensité depuis deux semaines. Cette reprise des attaques qui ont fait plusieurs dizaines de morts, a coïncidé avec un regain des affrontements entre kamajors, les milices de chasseurs traditionnels, et soldats de l'armée régulière.
dimanche 25 mai
Quinze mois après son élection, le premier président démocratiquement élu de la Sierra Leone, Ahmed Tejan Kabbah, a été renversé par un coup d'Etat militaire dirigé par le commandant Johnny Koromah. Tout a commencé tôt dans la matinée, lorsque des hommes armés, à bord de camions, ont fait sauter les portes de la prison de haute sécurité de Freetown, libérant des centaines de détenus. Les putschistes ont rapidement déclaré s'être emparés du pouvoir et contrôler tous les ministères. Le président Ahmed Tejan Bakkah s'est réfugié en Guinée. Dans l'après-midi, des coups de feu étaient toujours entendus près de la présidence. « Nous avons donné une chance à la démocratie, mais la démocratie de notre pays n'est pas vraie », a expliqué, à la radio locale, le caporal Gborie, porte-parole des putschistes. Les auteurs du coup d'Etat ont demandé le retour au pays du chef rebelle (RUF) Foday Sankoh, actuellement au Nigeria où il serait retenu contre son gré par les autorités.
lundi 26 mai
Les Sierra-Léonais ont appris dans la matinée que la guerre civile, qui ravage le pays depuis six ans, est terminée. C'est le nouveau chef de l'Etat, le commandant Johnny Koromah, à la tête du régime militaire issu du coup d'Etat de la veille, qui le leur a fait savoir. Les putschistes ont invité Fonday Sankoh à se rallier au gouvernement. Ils ont demandé au Nigeria, où il est emprisonné depuis mars pour trafic d'armes, de la libérer.
mardi 27 mai
Après les pillages systématiques qui ont suivi la prise de pouvoir par la junte militaire, le calme revient peu à peu à Freetown. Le poisson et la viande ont refait leur apparition au marché, mais la plupart des échoppes restent fermées par peur de nouveaux pillages. Des soldats fortement armés sillonnent les rues à bord de voitures qui, pour la plupart, ont été réquisitionnées. La junte a annoncé la réouverture des frontières terrestres, maritimes et ferroviaires, fermées depuis le coup d'Etat.
mercredi 28 mai
Le commandant Johnny Paul Koromah a suspendu la Constitution et interdit les partis politiques « jusqu'à nouvel ordre ». Il a promis la prochaine publication d'un « calendrier pour le retour à la démocratie, après des élections libres et transparentes ». Le nouveau régime a reçu le soutien de Sankoh et.... le blâme de la communauté internationale, Etats-Unis en tête, qui demande aux putschistes de rendre le pouvoir aux civils, à Freetown.
jeudi 29 mai
Un porte-hélicoptères de la Marine américaine était visible au large de Freetown. Le bâtiment, qui transporte 1 200 marines et dispose d'une quarantaine d'hélicoptères, pourrait participer à l'évacuation des étrangers. Des renforts nigérians sont en outre arrivés dans le port et à l'aéroport et la rumeur veut que l'armée nigériane procède à la réinstallation du régime civil du président Ahmad Tejan Kabbah. Dans l'après-midi, le régime militaire à promulgué son premier décret pour dissoudre le Parlement.
vendredi 30 mai
Environ 900 étrangers, américains pour la plupart, ont quitté Freetown dans le cadre de l'opération d'évacuation menée par les marines. Les Etats-Unis a fermé son ambassade en raison de la « grave détérioration ».
samedi 31 mai
La Marine française a évacué 140 Britanniques, une quinzaine de Français et une trentaine de ressortissants de différents pays européens vivant en Sierra Leone. Ils ont été embarqués sur l'aviso Jean-Moulin qui devait ensuite appareiller pour Conakry (Guinée). Dans la soirée, l'Association de tous les partis politiques, créée pour s'opposer à tout régime militaire, a apporté son soutien à la junte pour ses « ouvertures en faveur de la paix ». Condamnant toute intervention extérieure, elle ajoute que « la Sierra Leone peut résoudre ses problèmes toute seule ».
dimanche 1er juin
Les putschistes ont mis en place un Conseil révolutionnaire des forces armées, composé d'une vingtaine de personnes, sous la présidence du commandant Johnny Paul Koromah. Les nouvelles autorités ont envoyé des troupes à l'intérieur du pays pour mettre la main sur les mines de diamant. Les affrontements pour le contrôle du secteur ont fait au moins 21 morts. A la demande des Etats d'Afrique occidentale et du Commonwealth, des soldats nigérians, ghanéens et guinéens, armés de chars et de fusils automatiques, ont été envoyés à Freetown depuis le Libéria. Objectif : déloger la junte et remettre au pouvoir le président déposé. L'OUA recommande des sanctions. Devant ces pressions, les putschistes se veulent rassurants. Ils négocient « un calendrier pour le retour d'un gouvernement civil », a déclaré le secrétaire général du Conseil révolutionnaire des forces armées. La date ? : « Au maximum 18 mois ». Les Américains ont évacué 1 150 étrangers depuis deux jours. Dans la soirée, la radio de Freetown a diffusé un communiqué officiel appelant la population de la capitale à descendre dans la rue pour manifester son « mécontentement face à la menace d'invasion nigériane ».
lundi 2 juin
Les bateaux de guerre nigérians qui mouillent au large de Freetown ont ouvert le feu à l'aube sur l'ouest de la ville, qui abrite le quartier général des rebelles. Le pilonnage nigérian, à l'arme lourde, (qui a touché l'ambassade britannique) a suscité une riposte des partisans de la junte sierra-léonaise à l'arme automatique et la situation s'est peu à peu calmée au cours de la matinée. Dans l'après-midi, cependant, une cinquantaine de soldats nigérians gardant l'hôtel Mammy Yoko, où se trouvent un millier d'étrangers, ont été assiégés par des troupes sierra-léonaises ralliées aux putschistes. Il y aurait eu des victimes et la Croix-Rouge tentait, dans la soirée, d'obtenir l'évacuation des civils prisonniers de l'hôtel en flammes. La junte brandit la menace de l'invasion nigériane et multiplie les communiqués alarmistes pour tenter de mobiliser la population du pays à son bénéfice.
mardi 3 juin
L'ambassade de Grande-Bretagne en Sierra Leone a été fermée dans la matinée. Londres a appelé tous ses ressortissants à rejoindre un hôtel à partir duquel les forces américaines ont organisé une opération d'évacuation Plusieurs centaines de soldats nigérians ont été capturés par l'armée sierra-léonaise dans les environs de Freetown. Ils ont été fait prisonniers, pour la plupart, à l'aéroport international qu'ils étaient censés contrôler et aux abords d'une base de la Force ouest-africaine de paix (Ecomog).
mercredi 4 juin
Les 300 soldats nigérians capturés par les forces de la junte sierra-léonaise ont été libérés, « sans contrepartie », en signe de « bonne volonté du Conseil révolutionnaire des forces armées ». C'est ce qu'a déclaré le chef de « l'Armée populaire » sierra-léonaise, née de la fusion de l'armée et des rebelles du Front révolutionnaire uni. Au sommet de l'OUA, au Zimbabwe, les participants ont été unanimes à condamner le coup d'Etat, mais d'importantes divergences sont apparues sur la légitimité de l'intervention du Nigeria. De son côté, la Marine française a procédé à l'évacuation de 760 ressortissants étrangers de Freetown.
jeudi 5 juin
La junte a demandé un délai de 18 mois aux émissaires nigérians mandatés pour obtenir le départ - y compris par la force - des putschistes. Forte du ralliement des rebelles du RUF qu'elle était censée combattre depuis mars 1991, l'armée sierra-léonaise entend d'abord « remettre de l'ordre dans ce pays » et exclut par avance tout retour aux affaires du président Ahmad Tejan Kabbah qu'elle a renversé.
samedi 7 juin
Une délégation de la junte sierra-léonaise a été longuement reçue à Abidjan par le ministre ivoirien des Affaires étrangères. Une autre délégation avait été reçue à Conakry (Guinée), il y a une semaine, par l'entourage du président guinéen. La junte multiplie ces contacts pour briser son isolement diplomatique et tenter d'empêcher une nouvelle intervention étrangère pour rétablir le gouvernement civil.
mercredi 11 juin
Deux navires de guerre nigérians supplémentaires ont été envoyés à Freetown, pour renforcer le dispositif mis en place en Sierra Leone par l'Ecomog. Ce renfort a été décidé par Lagos en vue d'une éventuelle intervention militaire pour rétablir le gouvernement civil sierra-léonais.
vendredi 13 juin
Le Parlement européen condamne le coup d'Etat du 25 mai en Sierra Leone, mais il « dénonce » aussi l'intervention nigériane pour rétablir le pouvoir civil. Le Parlement de Strasbourg estime que le Nigeria « abuse du sigle de l'Ecomog » et qu'il « exploite la situation pour restaurer sa crédibilité internationale ».
mercredi 9 juillet
La junte militaire au pouvoir a lancé une attaque contre l'aéroport international de Freetown, tenu par des soldats nigérians. Apparemment, c'est l'installation, dans cet aéroport, d'un émetteur radio favorable à l'ancien président qui aurait déclenché la fureur de la junte et la reprise des combats.
mercredi 30 juillet
La junte au pouvoir s'isole un peu plus : dans la soirée, son chef, le major Johnny Paul Koromah, a annoncé que l'armée ne rendrait pas le pouvoir aux civils avant l'élection présidentielle de novembre 2001. Du coup, les quatre pays d'Afrique de l'Ouest qui jouaient les médiateurs ont rompu les discussions avec la junte. Ils envisagent maintenant de renforcer les sanctions économiques contre Freetown.
jeudi 4 septembre
Une trentaine de personnes ont été tuées dans la matinée à Freetown lorsque l'armée nigériane a bombardé des navires qui tentaient de violer l'embargo décrété par les pays de la région contre la junte au pouvoir. Le commandant de l'Ecomog nie toute responsabilité directe, affirmant n'avoir « jamais dirigé de tirs vers des cibles civiles ». Le bilan pourrait encore s'alourdir, car 80 blessés se trouvent dans un état critique à l'hôpital militaire de Freetown.
dimanche 19 octobre
Elles fuyaient les bombardements nigérians sur Freetown : 67 personnes qui avaient trouvé refuge dans la benne d'un camion transportant des sacs de riz ont trouvé la mort au fond d'un ravin, à une trentaine de kilomètres de la capitale du Sierra Leone.
jeudi 23 octobre
Signature d'un processus de paix. La junte au pouvoir s'est engagée à rendre le pouvoir d'ici le 22 avril.
lundi 15 décembre
Des alpha-jets nigérians de la force ouest-africaine ont bombardé Zimmi, une ville sierra-léonaise proche de la frontière libérienne, la semaine dernière, pour détruire le camp militaire fortifié de Daru. Ces opérations ont fait 80 morts, essentiellement des fermiers, et quelque 400 sans-abri. La junte militaire au pouvoir à Freetown estime que « les Nigérians sont en train de provoquer l'armée sierra-léonaise pour la pousser à passer à l'offensive et faire dérailler le processus de paix ».
1998
jeudi 8 janvier
De violents affrontements opposent depuis deux jours, dans le sud et l'est du pays, des militaires de la Junte au pouvoir aux Kamajors, chasseurs traditionnels partisans du président civil déchu. Les combats ont fait au moins 25 morts et des dizaines de blessés.
jeudi 5 février
Alors que la population du Sierra Leone pouvait légitimement attendre au calme le retour au pouvoir des civils, prévu pour le 22 avril, le commandant nigérian de l'Ecomog, le général Timothy Shelpidi, a repris les combats contre la junte qu'il accuse d'avoir profité du cessez-le-feu pour reconstituer son stock d'armes, en violation de l'embargo. Un autre officier de l'Ecomog affirme que la junte a tiré sur des villages où sont cantonnés des soldats nigérians. Le Nigeria proclame son intention de rétablir à son poste le président Ahmad Tejan Kabbah, démocratiquement élu en 1996 et renversé le 25 mai 1997.
mardi 10 février
Les combats se poursuivent aux alentours de Freetown entre les troupes de la junte et les soldats nigérians de l'Ecomog qui cherchent à déloger la junte pour rétablir le président renversé. Les 500 000 habitants de la capitale sierra-léonaise sont littéralement pris au piège, le dos à la mer. L'ONU évoque « l'effet désastreux » de ces combats sur une population « déjà confrontée à une situation alimentaire dramatique ».
mercredi 11 février
Les forces nigérianes pilonnent Freetown depuis une semaine : la pluie d'obus qui s'est abattue sur la ville a fait plusieurs victimes. Aucun bilan n'a été diffusé, mais le principal hôpital de la ville a fait savoir qu'il avait « un besoin désespéré de médicaments et de matelas ». Amnesty International, de son côté, affirme que des civils désarmés ont été torturés et tués, à Freetown comme dans le reste du pays, aussi bien par les soldats nigérians que par les forces de la junte. Plus de 2 500 habitants de la capitale ont trouvé refuge dans les locaux du Comité international de la Croix-Rouge. En outre, une cinquantaine de personnes qui tentaient de gagner la Guinée voisine en bateau se sont noyées non loin de la frontière, le mauvais temps ayant fait chavirer leur embarcation qui a heurté un rocher sur le fleuve Great Scarcies.
jeudi 12 février
Selon les représentants de la Croix-Rouge qui sont sur place, la capitale de la Sierra Leone n'est pas tombée mais « l'étau se resserre » sur la junte au pouvoir, car les Nigérians ont pénétré dans Freetown par le nord-est et par l'ouest, avant de prendre le palais du gouvernement. Après une « nuit bruyante », les combats se sont poursuivis toute la journée. Des centaines de réfugiés sont arrivés en Guinée à bord de petites pirogues, affamés et hagards. Dans la soirée, la ville est entièrement tombée entre les mains des Nigérians. Une partie de la junte militaire a pris la fuite à bord de deux hélicoptères, mais les appareils ont été interceptés et contraints de se poser à Monrovia, la capitale du Liberia voisin. Le chef de la junte, le commandant Johnny Paul Koroma, ne figure pas parmi les vingt-cinq responsables ainsi capturés. Dès l'annonce de la chute de Freetown, le président Kabbah a réuni à huis clos son gouvernement en exil pour « étudier la nouvelle situation » dans le pays. Il a appelé les étrangers à revenir « pour que nous puissions, ensemble, redresser l'économie ».
vendredi 13 février
Les forces loyales à la junte résistent encore dans certains quartiers de la capitale sierra-léonaise. Le gouvernement légal de la Sierra Leone, en exil en Guinée, a lancé un appel à l'aide internationale pour juguler la famine qui menace le pays, soumis à un embargo économique décrété par les pays de la région depuis le renversement du pouvoir légal. Au moins 118 morts, environ 1 000 blessés : ce serait le bilan des combats. Le couvre-feu est maintenu dans Freetown.
samedi 14 février
Six religieux de l'ordre des frères de la Bienfaisance ont été enlevés dans l'hôpital de Lunsar (à 80 kilomètres au nord-est de Freetown). Leurs ravisseurs seraient des éléments du Front uni révolutionnaire (RUF), allié de la junte délogée par l'Ecomog. Le reste du personnel de l'hôpital de Lunsar a gagné la jungle. Par ailleurs, deux collaborateurs de Médecins sans Frontières ont disparu. Milton Tectonidis, un médecin canadien, et Jean Bernard, un logisticien français, effectuaient une mission en vue de secourir les populations déplacées par les combats entre les rebelles du RUF et les troupes d'intervention de la force ouest-africaine.
dimanche 15 février
Enlèvement de membres de Médecins sans frontière et d'un photographe néerlandais.
lundi 16 février
Maîtres de Freetown, les soldats nigérians ont reçu l'ordre d’abattre à vue les pillards. Plusieurs lynchages publics ont eu lieu dans la capitale.
mardi 17 février
Les rebelles du RUF ont repris la deuxième ville du pays, Bo, située à 170 kilomètres de la capitale sierra-léonaise.
mercredi 18 février
Les neuf personnes enlevées le 14 février auraient été regroupées, selon le chauffeur de l'une d'elles qui a été relâché.
vendredi 27 février
Les rebelles, ralliés à la junte en déroute, ont libérés sept de leurs otages : deux Français de Médecins sans frontière et cinq missionnaires espagnols, italiens et autrichiens. Aucune nouvelle en revanche du photographe néerlandais.
jeudi 5 mars
Les partisans de la junte en déroute ont tué 50 civils à Kabala (à 250 kilomètres au nord-est de la capitale) avant d'être chassés de la ville (25 000 habitants) dans la soirée par une offensive de l'Ecomog. Les civils ont été tués lorsque les partisans de la junte et leurs alliés rebelles du RUF ont tiré sur la foule qui tentait de fuir.
du samedi 7 au dimanche 8 mars
L'Ecomog s'est emparé de Daru, l'une des plus importantes bases militaires du pays, située dans l’Est. Désormais, la force d'interposition vise Kailahun, à l'extrême est du pays, bastion du RUF.
dimanche 8 mars
Plus de 300 enfants, âgés de 5 à 12 ans, ont été découverts par des soldats de l'Ecomog au pied des collines Wusum à Makeni (à cent quarante kilomètres au nord-est de Freetown). Pour la plupart issus d'un orphelinat tenu par une organisation non gouvernementale, Hanci, ces enfants étaient portés disparus depuis que les soldats de la junte et leurs alliés rebelles en déroute avaient pillés les lieux, il y a deux semaines, avant d'en être chassés par l'Ecomog.
mercredi 11 mars
Retour en Sierra Leone du président Ahmad Tejan Kabbah, renversé en mai 1997.
mardi 31 mars
Plus de 550 corps décomposés ont été découverts dans deux charniers sur l'île touristique de Sherbro. Les corps sont pour la plupart ceux de femmes et d'enfants, enterrés en hâte il y a six semaines, au moment où les troupes nigérianes de l'Ecomog avançaient sur la capitale pour en déloger la junte. Les soldats de la junte et leurs alliés rebelles avaient alors bombardé l'île.
mercredi 8 avril
Plusieurs milliers de personnes originaires de l'est de la Sierre Leone fuient vers la Guinée voisine, après un mouvement de panique provoqué par les partisans de la junte en déroute. Les assaillants, à bord d'une dizaine de camions, avaient demandé aux populations de se rassembler devant la mairie de Gbeya pour leur distribuer des vivres. L'explosion d'une bombe a provoqué la panique...
jeudi 14 mai
La « pire vague de violences que ce pays ait jamais connue », affirment les organisations humanitaires. Par centaines, des civils, atrocement mutilés sont accueillis dans les hôpitaux de la Sierra Leone. Leurs bourreaux sont les soldats de l'ex-junte renversée le 12 février. Depuis, les troupes en déroute pillent, brûlent, mutilent et tuent. Les blessés hospitalisés sont, selon un représentant de l'ONU, « la partie visible de l'iceberg ». On parle aussi d'enfants enrôlés de force, garçons drogués pour commettre des atrocités, filles forcées de devenir « les femmes des combattants ».
mardi 19 mai
La Sierra Leone est le théâtre d'atrocités. 150 civils affreusement mutilés viennent d'être admis à l'hôpital de Makeni, dans le nord du pays. Ils ont été victimes des partisans de la junte chassée de la capitale.
mercredi 17 juin
Cinq dirigeants de l'ONU demandent la création d'une cour pénale internationale pour juger les responsables d'actes barbares en Sierra Leone et ailleurs. Les anciens membres de la junte chassée du pouvoir « sont engagés dans une campagne de terreur qui comprend la lacération, la mutilation et l'ablation de membres de non-combattants, y compris d'enfants et de personnes âgées ».
mercredi 24 juin
La situation alimentaire en Sierra Leone est « d'autant plus alarmante que l'insécurité empêche les organisations non gouvernementales d'avoir accès à la partie nord-est du pays », annonce Action contre la faim (ACF). L'organisation dénonce une « reprise de la guerre » et accuse les anciens rebelles du RUF et les anciens soldats de la junte de « faire régner la terreur avec une sauvagerie rarement égalée ».
vendredi 14 août
Enlevés par des partisans de la junte militaire renversée, plus d’une centaine de civils de la Sierra Leone sont morts noyés dans une rivière du nord du pays. Leur embarcation a heurté des rochers sur la rivière Mawolokon alors que les rebelles les emmenaient de force pour les enrôler dans leurs rangs.
samedi 3 octobre
Début des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2000 : à Casablanca, le Maroc a battu le Sierrra Leone trois buts à zéro.
samedi 24 octobre
Des combats ont opposé des soldats de l’Ecomog a un groupe de rebelles dans le district diamantifère de Kono (Est). Quelque 80 rebelles ont été tués. Les Forces de défense civiles (chasseurs traditionnels, fidèles au président) ont aussi participé aux combats qui ont duré plus de six heures.
en octobre
Le leader de la guérilla RUF, Foday Sankoh, a été condamné à mort. Il est détenu au secret sur un bateau nigérian ancré au large de Freetown.
du dimanche 8 au lundi 9 novembre
Une attaque lancée par la rébellion contre le village de Pendembu, dans le nord du pays, a fait plus de cent morts, selon des témoignages recueillis à Freetown. Selon un témoin, les rebelles ont fait une fouille maison par maison.
vendredi 25 décembre
Freetown vit dans la crainte d’une offensive du RUF. Son chef, Sam Bockarie, menace d’attaquer la ville d’ici au 28 décembre, si le président Kabbah n’engage pas le dialogue. Or, le Président met en préalable le dépôt des armes de la rébellion, ce que refuse le Ruf. Plus de 5 000 soldats nigérians de l’Ecomog et 5 000 Kamajors, les chasseurs traditionnels favorables au président Kabbah, sont déployés dans Freetown et ses alentours.
samedi 26 décembre
Menacés par les rebelles de la RUF, les habitants de Freetown sont descendus dans la rue pour manifester en faveur de la paix. Soupçonnés d’être des « informateurs » des rebelles, deux hommes ont été brûlés vifs par la foule. Un troisième a été secouru in extremis et conduit dans un commissariat.
mardi 29 décembre
Le Liberia a rejeté les accusations des Etats-Unis et de six pays de l’Afrique de l’Ouest, qui soupçonnent Monrovia d’aider la rébellion sierra-léonaise.
1999
du dimanche 3 au lundi 4 janvier
Les bombardements de l’aviation nigériane de l’Ecomog ont fait entre 100 et 200 morts parmi les rebelles sierra-léonais à Mankey, près de l’aéroport de Hastings, à une quinzaine de kilomètres du centre de Freetown. L’Ecomog a aussi annoncé qu’elle était intervenue à Lunsar, au nord de Freetown, et avait repris le contrôle total de Port-Loko et de ses environs.
mercredi 6 janvier
Les rebelles ont envahi Freetown. Ils ont investi les locaux de la présidence. Ils auraient incendié l’ambassade du Nigeria ainsi que le quartier général de la police et les locaux de la brigade criminelle, dans le centre de la ville. Ils ont libéré les partisans de la junte chassés du pouvoir en février 1998 et qui avaient été emprisonnés. Selon les autorités, les rebelles sont entrés dans la capitale parce que l’Ecomog a refusé de tirer sur la foule dans les rues au moment de l’invasion. On ne savait pas, dans la soirée, ce qu’était devenu le président Kabbah.
dimanche 10 janvier
Un pilote de l’Ecomog, qui a pur survoler Freetown dans la soirée, affirme que « de très nombreux cadavres d’hommes en uniformes jonchent les rues ». Dans l’après-midi, un cameraman américain a été tué et un journaliste canadien qui l’accompagnait blessé. Ils s’étaient joints à un convoi escortant le ministre sierra-léonais de l’Information, Julius Spencer, en route vers le centre-ville pour « y ramasser les corps des victimes ». Arrêté à un carrefour, le convoi a été mitraillé par des rebelles vêtus d’uniformes gouvernementaux. Par ailleurs, le ministère britannique de la Défense a annoncé l’envoi d’une frégate de la Royal Navy, le Norfolk, au large de la Sierra Leone en tant que « mesure préventive ».
lundi 11 janvier
Freetown est la proie des flammes. Les rebelles du RUF sèment la terreur dans les quartiers dont ils se sont emparés. Les troupes de l’Ecomog affirment avoir « nettoyé le secteur du port et de la présidence de toute présence rebelle ». Mais les rebelles, repoussés vers l’est de la ville, « brûlent, pillent et tuent sur leur passage » et prennent des civils comme « boucliers humains ». Des artilleurs nigérians sont arrivés à Freetown pour renforcer les troupes de l’Ecomog. Pour tenter de mettre fin à ce bain de sang, les ministres des Affaires étrangères ivoirien et togolais, Amara Essy et Joseph Koffigoh, sont arrivés sur place.
mardi 12 janvier
Foday Sankoh, emprisonné depuis plusieurs mois sur un bateau nigérian au large de Freetown, est « en très bonne forme » et exprime sa « volonté de paix » estimant qu’ « il n’y a pas de solution militaire mais seulement politique » au conflit. Ce sont les ministres togolais et ivoirien des Affaires étrangères, qui l’ont rencontré, qui l’affirment. Foday Sankoh a été transféré à Conakry pour cette rencontre. Pour sa part, le numéro deux des rebelles, le « général » Sam Bockarie, continue de se battre dans Freetown livrée aux flammes. Selon plusieurs témoignages recueillis, l’université, la présidence et le principal hôpital de la capitale sont en feu, ainsi que des entrepôts, le central téléphonique et des rues entières de vieilles maisons traditionnelles. L’insécurité interdit toute intervention des pompiers.
mercredi 13 janvier
Les représentants de la Croix-Rouge internationale ont quitté Freetown sur ordre des autorités. Selon l’organisation, « aucune explication claire » ne leur a été fournie et cela ressembla à une expulsion.
jeudi 14 janvier
Le « général » Sam Bockarie, commandant des opérations de la rébellion à Freetown, a accepté un cessez-le-feu « temporaire » négocié par le président du Liberia, Charles Taylor, mais personne n’est capable de dire quand cette trêve sera effective… Par ailleurs, Misna, l’agence des missionnaires à Rome, a annoncé que la rébellion avait pris en otage l’archevêque de Freetown, Mgr Joseph Henry Ganda. L’enlèvement se serait produit la veille ou l’avant-veille.
vendredi 15 janvier
Les agences de l’ONU estiment que la vie de dizaines de milliers de personnes est maintenant en jeu dans la ville, dont l’agence Misna affirme qu’elle est « remplie de cadavres ».
dimanche 17 janvier
Une évaluation des affrontements à Freetown indiquerait que plus de 2 000 personnes auraient été tuées dans les combats qui opposent depuis onze jours les forces de l’Ecomog aux rebelles du RUF.
lundi 18 janvier
Les maigres espoirs d’un cessez-le-feu promis par la rébellion ont été ruinés par l’annonce d’une nouvelle opération d’envergure de l’Ecomog. Celle-ci cherche à couper la retraite aux rebelles. Dans la capitale, ces derniers tiennent encore le quartier industriel et portuaire ainsi que quelques poches de résistance dans le reste de la ville où ils continuent de faire régner l’insécurité. Des chasseurs traditionnels kamajors ont été recrutés en nombre, parfois très jeunes, pour prêter main-forte à l’Ecomog.
mercredi 20 janvier
L’Ecomog a annoncé que Freetown a été « totalement libéré » dans la matinée avec la chute du quartier Est, dernier bastion de la rébellion dans la capitale. Plus d’un millier de cadavres ont déjà été ramassés dans le centre de la ville, selon un décompte du ministère de la Santé. L’Ecomog ne dit rien de la situation dans l’est du pays, et notamment dans les zones diamantifères, où la rébellion est très présente.
jeudi 21 janvier
Quelques dizaines de civils, dont des adolescents, brûlés et amputés de leurs membres par les rebelles, ont été admis à l’hôpital Connaught du centre de Freetown. Les combats se sont poursuivis dans l’après-midi dans la ville, dans l’extrême-est (quartier de Kissy).
vendredi 22 janvier
Quoi qu’elle en dise, l’Ecomog ne maîtrise toujours pas Freetown, où la présence des rebelles reste menaçante. De très nombreux civils affluent encore dans les trois hôpitaux de la ville. Par ailleurs, l’archevêque et quatre missionnaires, qui avaient été enlevés ont pu échapper aux rebelles et ont rejoint une « zone sûre » de la capitale. Mais une des six sœurs de l’ordre de la charité de Mère Térésa enlevées il y a une semaine à Freetown a été tuée par ses ravisseurs. Privés de sortie en mer depuis le 6 janvier, les pêcheurs de Freetown ont repris le travail dans la soirée.
dimanche 24 janvier
De violents accrochages ont opposés dans la soirée les rebelles à l’Ecomog au niveau de Hastings, à une quinzaine de kilomètres de Freetown.
lundi 25 janvier
Dans la matinée, les rebelles ont intercepté deux journalistes occidentaux, un Français et un Espagnol, au niveau de Hastings. Le Français a été relâché. Ces jours derniers, les rebelles ont kidnappé une douzaine d’étrangers, parmi lesquels le consul honoraire du Japon en Sierra Leone et de nombreux hommes d’affaires.
vendredi 29 janvier
Les exécutions sommaires de civils se sont poursuivies à Freetown. Les soldats de l’Ecomog dénoncent le « haut degré de collaboration des civils avec la rébellion » et, partant de ce principe sommaire, abattent pratiquement tous ceux qui tentent de contourner les nombreux barrages qu’ils ont établis en ville, où continuent de subsister de nombreuses « poches » de rebelles infiltrés.
samedi 30 janvier
Deux religieuses de l’Ordre de Mère Teresa, enlevées à Freetown à la mi-janvier par la rébellion, sont mortes durant leur détention tandis qu’un frère et trois autres religieuses ont été libérés.
dimanche 7 février
Le président Ahmad Tejan Kabbah a annoncé dans la soirée qu’il était « d’accord pour autoriser Foday Sankoh, le chef de la rébellion, à s’entretenir en tête-à-tête avec les autres dirigeants du RUF. L’objectif est de « leur donner l’occasion de se consulter et de nous faire savoir comment ils entendent faciliter le processus de paix ».
lundi 22 février
Selon des journalistes, près de 90 rebelles auraient été tués à Kambia, une ville située à une centaine de kilomètres au nord de la capitale, par le contingent guinéen de l’Ecomog.
jeudi 25 février
2 000 enfants, âgés de 5 à 14 ans sont portés disparus depuis l’invasion rebelle de Freetown le 6 janvier, a-t-on appris auprès du ministère sierra-léonais des Affaires sociales.
dimanche 14 mars
Les rebelles ont libéré 20 enfants âgés de 5 à 17 ans, dont 11 filles, qu’ils avaient enlevés lors de l’invasion de la capitale, en janvier. Les deux mois de combats ont faut au moins 5 000 morts.
vendredi 9 avril
Bunumbu, une ville importante de l’Est, a été reprise dans la soirée aux rebelles par les forces gouvernementales. Cette victoire permet maintenant à l’armée régulière d’envisager une offensive pour reprendre la ville de Kailahun, une des principales bases de la rébellion située près de la frontière avec la Guinée.
fin avril
L’Ecomog a repris aux rebelles la ville de Masiaka, à cinquante kilomètres de Freetown.
mardi 11 mai
Selon la Mission d’observation des Nations unies en Sierra-Léone, les rebelles de Foday Sankoh ont commis exécutions sommaires, mutilations, viols, enlèvements et même actes de cannibalisme à Masiaka.
mardi 18 mai
Réunis au Togo, le président Ahmad Tejan Kabbah et le chef rebelle Foday Sankoh ont annoncé s’être mis d’accord pour un cessez-le-feu. Il devrait intervenir le 24 mai, date à laquelle les belligérants sont invités à tenir sur leurs positions pendant que débuteront à Lomé (Togo), les pourparlers de paix entre les ministres des Affaires étrangères des pays d’Afrique de l’Ouest.
mardi 25 mai
Ouverture à Lomé des négociations de paix entre le gouvernement et la rébellion sierra-léonaise. Cinq présidents ouest-africains (le Burkinabé Blaise Compaoré, le Libérian Charles Taylor, le Togolais Gnassingbé Eyadéma, le Nigérian Olusegun Obasanjo et le Sierra-Léonais Ahmad Tejan Kebbah), des représentants de l’OUA, de l’INU, des Etats-Unis et du Royaume-Uni sont présents dans la capitale togolaises
vendredi 25 juin
Le nouveau président nigérian, Olesegun Obasanjo, s’est rendu à Freetown, la capitale du Sierra Leone, pays où le Nigeria entretient une force d’interposition qui a permis au régime démocratiquement élu de repousser les attaques de la rébellion.
samedi 27 juin
Le gouvernement et la rébellion ont trouvé un accord pour le partage du pouvoir. Les négociations entreprises au Togo entre le gouvernement et le Front révolutionnaire uni semblent avoir abouti. Pourtant, l’accord ne sera annoncé que plus tard : le chef de la rébellion, le caporal Foday Sankoh, a demandé qu’on lui laisse le temps d’en expliquer le détail à sa base, sur le terrain.
mercredi 7 juillet
Le gouvernement et la rébellion de la Sierra Leone ont officiellement signé la paix, à Lomé (Togo). Aux termes de cet accord, la rébellion RUF a obtenu l’amnistie des crimes pendant la guerre, et reçu quatre ministères ainsi que quatre postes de vice-ministre et la présidence, pour Foday Sankoh, d’une commission supervisant le riche secteur minier et la reconstruction du pays.
mercredi 4 août
Une trentaine de membres de la mission des Nations unies au Sierra Leone (UNOMSIL) ont été pris en otages par des soldats du Front révolutionnaire uni (RUF) dans la région d’Occra Hills (est). Les anciens putschistes réclament une révision de l’accord de paix signé le 7 juillet. Le porte-parole de la rébellion a annoncé que les soldats avaient agi sans ordre.
samedi 7 août
Les rebelles ont accepté de relâcher les membres de l’ONU qu’ils retiennent en otages, a déclaré le ministre de l’Information sierra-léonais.
mardi 10 août
Tous les otages qui étaient encore retenus par les anciens soldats putschistes, y compris 200 civils, ont été libérés. Le dernier groupe de captifs autorisé à regagné Freetown comprend 20 militaires de la force africaine Ecomog, et de nombreux enfants.
lundi 18 octobre
Freetown est la première étape de la tournée africaine de la secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright.
jeudi 21 octobre
Le Conseil de sécurité de l’ONU a prévu un déploiement de casques bleus en Sierra Leone.
mi-décembre
Le président nigérian, Olusegun Obasanjo, ont annoncé que son pays compte retirer de Sierra Leone en février 2000 ses troupes qui composent l’essentiel de la Force ouest-africaine d’interposition (Ecomog) présente dans ce pays depuis deux ans.
fin décembre
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a réclamé un renforcement des effectifs des Casques bleus en Sierra Leone. Il estime qu’il faudra 10 000 hommes pour veiller au respect du traité de paix signé en juillet dernier.
L’Ecomog a annoncé l’arrestation d’ex-soldats de la junte, accusés d’avoir fait entrer clandestinement d’importantes quantités d’armes à Freetown.
2000
samedi 22 avril
A Freetown, l’équipe de football de la Sierra Leone a battu la sélection de Sao Tomé-et-Principe quatre buts à zéro.
lundi 1er mai
Huit Casques bleus ont été enlevés à Makeni alors qu’une centaine de combattants de la RUF exigeaient que la Minusil leur remette des « déserteurs », comme ils désignent les guérilleros qui ont apporté leurs armes aux Casques bleus.
mardi 2 mai
Des combattants de l’ex-rébellion RUF ont tué 7 Casques bleus kényans de la Minusil. Ils ont pris d’assaut les positions de l’ONU à Makeni, Magburaka et Kailahun (respectivement 140, 150 et 300 km à l’est de Freetown). 3 autres Casques bleus ont été blessés et 49 fait prisonniers.
mercredi 3 mai
Dans la soirée, le caporal Foday Sankoh, vice-président et leader historique du RUF, s’est engagé à « prendre des mesures immédiates » pour obtenir la libération des 50 Casques bleus et civils de l’ONU.
Le Comité de protection des journalistes, basé à New York, a publié son palmarès annuel des dix pires ennemis de la presse dans le monde : le CJP classe en tête l’ancien dirigeant rebelle du Sierra Leone, Foday Sankoh, suivi de l’ayatollah iranien Ali Khameneï, du président serbe Slobodan Milosevic, du Kazakh Nursultan Nazarbaïev, du Péruvien Alberto Fujimori, du Tunisien Ben Ali, du Chinois Jiang Zemin…
jeudi 11 mai
L’armée gouvernementale a lâché prise face à l’offensive rebelle à quelque 40 kilomètres de Freetown. Dans la capitale même, les unités des Nations unies ont renforcé leurs positions pour défendre la ville. Les Casques bleus nigérians vont forcer les soldats gouvernementaux à reprendre le combat contre les rebelles qui se dispersent alors.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 mai
Les forces des Nations unies et les troupes gouvernementales ont repoussé les rebelles autour de Newron et de Port Loko, à 50 kilomètres au nord de Freetown. Six soldats kényans ont été blessés par accident par des soldats sierra-léonais.
lundi 15 mai
Les rebelles du RUF ont libéré 139 des 400 Casques bleus qu’ils détiennent depuis quinze jours.
mercredi 17 mai
Le chef rebelle Foday Sankoh a été arrêté à Freetown.
mercredi 24 mai
Miguel Moreno et Kurt Schork, deux journalistes étrangers, ont été tués par le RUF.
lundi 29 mai
La mission de l’ONU en Sierra Leone (Minusil) a annoncé l’encerclement d’un détachement de 23 Casques bleus à Kuiva.
mardi 30 mai
224 Casques bleus indiens et 11 observateurs militaires membres de la Minusil, basés dans la région de Kailahun (à 300 km à l’est de la capitale), sont encerclés depuis trois semaines par des hommes du RUF.
mercredi 5 juillet
Les Nations unies déclarent un interdit sur les diamants de Sierra Leone, où ce commerce finance la guerre civile.
samedi 15 juillet
L’ONU arrive à libérer 392 Casques bleus et 11 observateurs, qui étaient encerclés par des rebelles.
lundi 14 août
Le Conseil de sécurité des Nations unies demande au secrétaire général de créer un tribunal spécial indépendant chargé de poursuivre les responsables des violations graves des droits de l’homme commises en Sierra Leone depuis le 30 novembre 1996.
vendredi 10 novembre
Le président sierra-léonais Ahmad Tejan Kebbah signe un cessez-le-feu avec les rebelles du RUF, à Abuja, au Nigeria.
2001
mercredi 7 mars
Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté la résolution 143 décrétant un embargo sur les armes à destination du Liberia. Le texte exige également que le gouvernement de Monrovia cesse son soutien aux rebelles sierra-léonais de la RUF et prenne des mesures concrètes pour arrêter le trafic et la vente de diamants en provenance de la Sierra Leone.
vendredi 30 mars
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution autorisant l’augmentation en Sierra Leone du nombre de Casques bleus de la MINUSUSIL, pour passer de 6 000 à 17 500 militaires.
fin d’année
Plus de 3 000 enfants soldats ont été relâchés par le RUF et les CDF. Le RUF s'engage également à relâcher les femmes sierra-léonaises et guinéennes enlevées.
2002
vendredi 18 janvier
La guerre civile est officiellement déclarée terminée. Plus de 47 000 combattants sont désarmés et démobilisés.
mardi 26 février
Les organisations HCR et Save the Children accusent une soixantaine de travailleurs humanitaires d’avoir commis des abus sexuels sur des mineurs lors de leur travail en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.
jeudi 28 février
Levée de l’état d’urgence.
lundi 4 mars
Ouverture du procès du chef rebelle Foday Sankoh (ajourné à plusieurs reprises).
mardi 14 mai
Le président Ahmad Tejan Kebbah est réélu président avec 70,6 % des voix, devant Ernest Bai Koroma (All People’s Congress) et l’ancien putschiste Johnny Paul Koroma.
mardi 9 juillet
Créée en 1963, l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) est dissoute et remplacée par l’Union africaine.
2003
samedi 2 août
Décès à Conakry, en Guinée, de l’ancien président (1985-1992), Joseph Saidu Momoh, à l’âge de 66 ans.
2004
2005
du lundi 10 au mercredi 12 janvier
Le Programme des Nations unies pour le développement, en collaboration avec la Cédéao, organise à Conakry (Guinée) un forum des jeunes pour la paix et le développement. Une cinquantaine de jeunes représentant des associations et organisations ivoiriennes, guinéennes, libériennes et sierra-léonaises sont présents afin de promouvoir le rôle de la jeunesse sur ces questions.
mercredi 16 février
Le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a présenté au Conseil de sécurité un plan d’action étendu pour une surveillance systématique et un signalement des sévices infligés aux enfants (recrutement d'enfants soldats, enlèvement, mutilation, meurtre, viol ou autres sévices sexuels commis contre des enfants, attaques d'écoles ou d'hôpitaux) dans les situations de conflit en Afrique. Le rapport cite plusieurs pays où la situation est mauvaise (Burundi, Côte-d’Ivoire, Congo-Kinshasa, Ouganda, Somalie, Soudan) et d’autres où elle s’est améliorée (Angola, Ethiopie, Erythrée, Liberia, Sierra Leone).
jeudi 24 février
Le Parlement européen a adopté une résolution appelant le Nigeria à livrer immédiatement Charles Taylor au Tribunal spécial pour la Sierra Leone. Suspectés de crimes de guerre, l’ancien président libérien vit depuis août 2003 au Nigeria qui lui a accordé l’exil.
lundi 7 mars
Ouverture du procès de trois anciens membres du gouvernement militaire, accusés de crimes contre l’humanité pendant la guerre civile (meurtres, viols, esclavage sexuel, recrutement d’enfants soldats).
mercredi 13 avril
Dans son rapport sur l’Afrique, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture indique que pour différentes raisons (climat, violences et guerres, etc.), 23 pays africains, dont la Sierra Leone, auront un besoin d’aide alimentaire dans les prochains mois.
jeudi 5 mai
Ouverture à Abuja (Nigeria) de la première session ordinaire du parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l'Ouest (Cédéao).
samedi 7 mai
Le procureur du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, Desmond de Silver, a confirmé sa volonté de contraindre le Nigeria à livrer l’ancien président libérien Charles Taylor, accusé de crimes de guerre.
du mercredi 1er au jeudi 2 juin
Sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad) réunissant à Ouagadougou quinze chefs d’Etat. Le Ghana et le Sierra Leone deviennent de nouveaux membres de cette organisation internationale.
dimanche 19 juin
Réunion à Abuja (Nigeria) des chefs d’Etat nigérians (Olesegun Obasanjo, président en exercice de l’Union africaine), sud-africains (Thabo Mbeki), ghanéens (John Kufuor), algériens (Abdelaziz Bouteflika), rwandais (Paul Kagame) et sierra-léonais (Ahmad Tejad Kabbah), ainsi que de la Première ministre mozambicaine (Luisa Diogo). Ils souhaitent que tous les pays africains puissent bénéficier de l’annulation de leur dette et demandent également « au G8 et à la communauté internationale (...) de doubler l'aide au développement sur trois ans et de prévoir d'autres augmentations ensuite, pour s'assurer que l'Afrique puisse atteindre les Objectifs de développement du millénaire en 2015 ».
vendredi 11 novembre
A New York, une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU autorise les Casques bleus à arrêter l’ex-président du Liberia en exil Charles Taylor et à le livrer au tribunal spécial chargé de juger les crimes de guerre en Sierra Leone.
jeudi 15 décembre
Six ans après la fin de la guerre civile, la Mission des Nations unies en Sierra Leone (Minusil) achève le retrait de ses troupes.
2006
vendredi 13 janvier
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se réunit en sommet extraordinaire à Niamey (Niger). Le président nigérien Mamadou Tandja est reconduit à la présidence de l’organisation.
mercredi 14 juin
Réunis en sommet à Abuja (Nigeria), les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont adopté une convention prévoyant « d'interdire le transfert des armes légères au sein de la communauté et entre les Etats membres, sauf pour les besoins de sécurité légitimes de ces Etats ou pour leur participation à des opérations de maintien de la paix ». La Cédéao a également modifié son organisation interne. Le secrétariat est remplacé par une commission de neuf membres, pour un mandat de quatre ans et dont l’entrée en fonction est prévue pour janvier 2007.
2007
mardi 20 février
Face à la menace de déstabilisation que font peser sur l’Afrique de l’Ouest les troubles actuels en Guinée, le président guinéen Conté s’entretient avec ses homologues du Liberia (Ellen Johnson Sirleaf) et de la Sierra Leone (Ahmad Tejan Kabbah).
dimanche 3 juin
Un hélicoptère privé faisant la liaison entre la capitale de Sierra Leone Freetown et l'aéroport international de Lungi, situé à proximité, s'est écrasé tuant 21 des 22 personnes à bord, dont 18 Togolais et le ministre des Sports de ce pays, Atipe Kwako.
dimanche 17 juin
L’équipe de football de la Sierra Leone a subi la plus lourde défaite de son histoire : elle a été battue par le Mali à Bamako six buts à zéro.
mercredi 20 juin
Trois anciens responsables d'un ex-groupe rebelle ont été reconnus coupables de crimes contre l'humanité par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL, soutenu par les Nations unies), qui a ainsi rendu ses premiers verdicts depuis sa création en 2002. Alex Tamba Brima, Brima Bazzy Kamara et Santigie Borbor Kanu ont été reconnus coupables de 11 des 14 chefs d'accusation qui pesaient sur eux, mais le TSSL a reporté l'énoncé de la peine au 16 juillet.
jeudi 19 juillet
Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) a rendu ses premiers verdicts en condamnant trois anciens rebelles sierra-léonais : Alex Tamba Brima (35 ans) et Santigie Borbor Kanu (42 ans) ont été condamnés à 50 ans de prison chacun, et Brima Bazzy Kamara (39 ans) à 45 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
mercredi 25 juillet
Le gouvernement de la Sierra Leone a ordonné à toutes les personnes tenant des chimpanzés comme animaux de compagnie de les rendre immédiatement aux autorités, dans un effort pour protéger cette espèce en danger. Les contrevenants encourent une amende de 1 000 dollars.
jeudi 2 août
Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) a reconnu deux ex-chefs de la milice des Forces de défense civiles (CDF), Moinina Fofana et Allieu Kondewa, coupables de crimes de guerre commis lors de la guerre civile (1991-2001), mais non-coupables de crimes contre l'humanité.
Au moins 58 personnes sont mortes et plusieurs sont portées disparues à la suite du naufrage dans la matinée d'un navire au large de la Sierra Leone. La catastrophe est survenue lorsque le bateau a été pris dans une tempête sur le fleuve Little Scarcies (nord de Freetown), qui débouche sur l'Atlantique.
samedi 11 août
Elections présidentielle et législatives.
lundi 13 août
Le président sortant de Sierra Leone Ahmad Tejan Kabbah a ordonné aux forces de sécurité du pays de répondre « avec fermeté » aux éventuelles tentatives de semer le trouble alors que les premiers résultats des élections générales du 11 août tardent à être publiés.
lundi 20 août
Un second tour de l'élection présidentielle en Sierra Leone devra départager l'opposant Ernest Koroma et le vice-président sortant Solomon Berewa, selon des résultats portant sur 93 % des bureaux de vote publiés par la Commission nationale des élections (NEC). Ce second tour devra être organisé deux semaines après la proclamation officielle des résultats du premier tour. Avec quelque 44 % des suffrages, M. Koroma, du Congrès de tout le peuple (APC), arrive en tête du premier tour du 11 août devant le candidat du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP, au pouvoir), qui a obtenu 38 % des voix. Charles Margai, chef du Mouvement du peuple pour un changement démocratique (PMDC) et dissident du SLPP, est placé en troisième position avec 14 % des suffrages.
jeudi 23 août
Le principal parti d'opposition en Sierra Leone, le Congrès de tout le peuple (APC), a remporté les législatives du 11 août, a annoncé la Commission électorale, qui a également confirmé l'avance du chef de l'APC, Ernest Koroma, au premier tour de la présidentielle.
samedi 8 septembre
Second tour de l’élection présidentielle. Des irrégularités ont été dénoncées.
lundi 17 septembre
Ernest Koroma, candidat du Congrès de tout le peuple (APC) et opposant au parti au pouvoir, a été déclaré élu président de la Sierra Leone avec 54,6 % des voix (950 407 voix) lors du second tour du 8 septembre, a annoncé la Commission électorale nationale (NEC). Son adversaire Solomon Berewa, vice-président sortant et candidat du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP, au pouvoir), n’a obtenu que 789 651 voix (45,4 %). Il y a eu 43 793 votes non valides, soit 2,45 % du total des suffrages exprimés, en raison de fraudes. Le taux de participation s'élève à 68,09 %. Quelques heures à peine après cette annonce, Albert Koroma a prêté serment et officiellement pris ses fonctions.
vendredi 12 octobre
Qualifications pour la CAN de football 2008 : à domicile, le Sierra Leone a été battu par le Bénin deux buts à zéro.
2008
mercredi 6 février
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé aux membres du Conseil de sécurité qu'il avait l'intention de réduire de près de 20 % les effectifs de la mission de maintien de la paix en Sierra Leone, invoquant un apaisement des tensions dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
mercredi 14 mai
L'ancien adjoint de Charles Taylor a témoigné à charge devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, lors du procès de l'ex-président libérien « dépaysé » à La Haye des raisons de sécurité. Moses Blah, qui fut vice-président de Taylor de 2000 jusqu'en 2003, date à laquelle il avait assuré l'intérim du chef de l'Etat pendant trois mois, a raconté à la cour comment le chef du mouvement rebelle sierra-léonais Ruf recevait ses ordres de Taylor.
2009
mercredi 25 février
Trois anciens commandants du Front révolutionnaire uni (RUF) ont été condamnés pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.
Le Portugais Pedro da Cintra débarque sur la côte.
1580
22 juillet
Sur le point d’achever son tour du monde, l’explorateur anglais Drake atteint les côtes de Sierra Leone.
1786
9 décembre
Fondation d’un établissement britannique.
1787
du 9 avril au 15 mai
Un navire du Comité de secours du Noir pauvre, fondé en 1786 par Granville Sharp, quitte Portsmouth pour l’Afrique Occidentale avec quatre cents onze colons « noirs ». A la suite de campagnes anti-esclavagistes le gouvernement britannique crée Freetown pour y installer les premiers esclaves libérés de la Nouvelle Angleterre (Nouvelle-Ecosse en Amérique) et des Antilles. Ils veulent fonder une province de liberté.
1788
vendredi 22 août
Les Britanniques établissent un comptoir en Sierra Leone, afin de servir d'asile aux anciens esclaves.
1790
Arrivée de Marrons, esclaves fuyant la Jamaïque.
1794
en septembre
L’établissement britannique de Sierra Leone est attaqué par les Français.
XIXe s.
Arrivée des recaptives, esclaves repris par les Anglais aux navigateurs français, espagnols et portugais continuant la traite.
1802
en février
Des indigènes attaquent l’établissement britannique de Sierra Leone.
1807
Fondation à Londres de l’Institution africaine, qui se donne pour but l’abolition de la traite des esclaves et la civilisation de l’Afrique (de nombreuses écoles seront établies, notamment en Sierra Leone).
1808
La Sierra Leone devient colonie de la Couronne anglaise.
1815
Paul Cuffe installe 88 anciens esclaves dans l’île de Sherbro.
1816
Expédition de Peddie et Campbell au Fouta-Djalon [Guinée] et en Sierra Leone.
1818
en avril
Projet d'installation dans l'île de Sherbro (conseillé par Thomas Clarkson).
lundi 6 juillet
Le gouverneur britannique de la Sierra Leone, Charles MacCarthy, signe un traité par lequel un petit souverain local, Mangé Demba, cède à Londres les îles de Loos [aujourd’hui en Guinée] en échange d’un loyer annuel. Fin de la traite des esclaves dans l’archipel.
1819
Création de la West African Methodist Church en Sierra Leone.
1820
lundi 31 janvier
A New York, embarquement de trente familles afro-américaines (90 personnes choisies par la Société américaine de colonisation) sur l'Elizabeth pour l’île de Sherbro : échec de leur installation.
1822
en avril
Les anciens esclaves installés sur l’île de Sherbro sont transférés sur l’île Providence, au cap Mesurado [aujourd’hui Monrovia, Liberia].
1824
mercredi 21 janvier
Sir Charles Macarthy, gouverneur britannique de la colonie, est vaincu et tué par un chef achanti.
1827
dimanche 18 février
La Church Missionary Society fonde à Freetown une école missionnaire anglicane, le Fourah Bay College (plus ancienne université d’Afrique de l’Ouest). Le premier étudiant inscrit est Samuel Ajayi Crowther.
1828
Le voyageur anglais Dixon Denham devient gouverneur du Sierra Leone, mais il meurt dans l’année à Freetown. Il avait quarante-deux ans.
1830
lundi 22 mars
Les explorateurs britanniques Richard et John Lander partent de Badagry et découvrent les sources du Niger [à la frontière des actuelles Guinée et Sierra-Leone].
1831
L'Allemand Epfenhausen, de Hambourg, vend des marchandises au Sierra Leone.
1846
Epfenhausen a installé une factorerie à Freetown (il la retirera peu après).
1852
Le Sierra Leone devient le siège d’un évêché.
1864
mercredi 30 novembre
Décès en Sierra Leone du Dr. W. B. Baikie. En 1854, les Affaires étrangères britanniques l’avaient envoyé auprès des tribus africaines près du fleuve Niger ; il avait permis l’ouverture de relations commerciales avec le centre du continent africain.
1870
Des stations de charbonnages sont installées à Freetown. La production est envoyée en Grande-Bretagne sur des bateaux à vapeur qui réduisent considérablement le temps de transport entre l’Afrique et l’Europe.
1881
L’empire wassoulou du chef Samory Touré s’étend sur la Guinée, une partie du Mali, de la Sierra Leone et de la Côte-d’Ivoire.
1882
lundi 20 mars
Des navires de guerre anglais entrent dans le port de Monrovia : Arthur Havelock vient ordonner au Liberia de céder des territoires disputés à la colonie britannique du Sierra Leone.
mercredi 28 juin
Signature de la Convention franco-anglaise confirmant le tracé des frontières entre la Guinée française et la Sierra Leone britannique, entre les villes de Conakry et Freetown (texte reconnu par le ministère britannique des Affaires étrangères, mais non entièrement ratifié par la Chambre des députés française).
1887
Retour aux sources des élites et des intellectuels africains en Sierra Leone : les vêtements traditionnels sont réhabilités ; certains convertis au christianisme retournent aux cultes traditionnels ; les noms européanisés reprennent une tournure locale et la langue maternelle revient à l’honneur.
1889
Révolte des Temnes et Mendés contre l’impôt.
1897
vendredi 23 juillet
En raison de la menace que fait peser sur les colonies britannique d’Afrique de l’Ouest (Gambie, Gold Coast [Ghana], Nigeria et Sierra Leone) le développement français dans la région, les différentes petites forces armées locales mises en place par les Britanniques sont supprimées à l’initiative de Joseph Chamberlain pour être remplacées en 1900 par une organisation unique, la West African Frontier Force (organisée par le colonel Frederick Lugard, celle-ci comptera 6 500 hommes, dont 200 Européens).
1898
en février
Une révolte menée par le chef loko Bai Bureh éclate en Sierra Leone contre l’impôt de case et les « créoles ».
mercredi 27 avril
A leur tour, les Temnés et les Mendés de Sierra Leone se révoltent contre l’impôt sur les cases.
vendredi 11 novembre
Traqué dans les marécages de Sierra Leone, le rebelle Bai Bureh est capturé et conduit à Freetown. Ses guerriers lokos et temnés ont tenté de vain de le protéger (il sera exilé en Côte de l’Or [Ghana] avec d’autres chefs locaux).
1899
Matthew Nathan remplace pendant quelques semaines Sir Frederic Cardew comme gouverneur par intérim de la colonie. Cardew retrouve son poste dans l’année.
1904
jeudi 7 avril
L’Entente cordiale franco-britannique débute véritablement avec la signature de trois conventions. Par l’une d’entre elle la France renonce à ses droits de pêche à Terre-Neuve et au Labrador (French Shore) en échange de la cession par le Royaume-Uni des îles africaines de Loos. Rattaché au Sierra Leone britannique en 1818, cet archipel situé au large de Conakry devient une partie de la colonie française de Guinée.
1905
Exilé depuis sept ans en Côte de l’Or [Ghana], le chef loko Bai Bureh est autorisé à rentrer en Sierra Leone.
1908
lundi 24 août
Décès à Kasseh du chef Bai Bureh, à l’âge de soixante-huit ans. Exilé en Côte d’Or [Ghana] après l’échec de la révolte de 1898, il était rentré en Sierra Leone en 1905.
1919
Grèves, émeutes et pillages en Sierra Leone.
1924
La Sierra Leone reçoit une constitution.
1926
Grève des employés des chemins de fer.
1927
jeudi 22 septembre
Adoption de l’abolition de l’esclavage en Sierra Leone (en application le 1er janvier 1928).
1928
dimanche 1er janvier
Libérés par un décret de 1927, 215 000 esclaves domestiques du protectorat britannique de la Sierra Leone recouvrent leur liberté et leurs droits.
1941
mardi 25 mars
Le croiseur auxiliaire allemand Thor a attaqué et coulé au canon au large des côtes africaines (à 720 miles à l’ouest de la Sierra Leone) le navire de passagers britannique SS Britannia, qui venait de quitter Freetown pour rejoindre Bombay en Inde : 122 membres d’équipage et 127 passagers sont tués (des survivants seront récupérés cinq jours plus tard par le paquebot espagnol Cabo de Hornos et 80 autres environ après 26 et 22 jours de dérive dans des canots de sauvetage).
1949
mercredi 10 août
Premier match de football officiel de l’équipe de la Sierra Leone : elle a été battue à Freetown par le Nigeria deux buts à zéro.
1951
en avril
En fusionnant trois mouvement existants, Siaka Stevens et Milton Margaï fondent un parti nationaliste, le Parti du peuple de Sierra Leone (PPLS).
dans l’année
La Sierra Leone reçoit une deuxième constitution.
Victoire du PPLS à l’élection au Conseil législatif.
1953
Des pouvoirs ministériels locaux sont accordés à la Sierra Leone.
1954
Milton Margaï est élu ministre en chef.
1957
Nouvelle victoire du PPLS aux élections.
1958
jeudi 14 août
Création de la fonction de Premier ministre, confiée à Milton Margaï.
1960
Fondation de l'All People's Congress (APC).
1961
jeudi 27 avril
La Sierra Leone acquiert son indépendance dans le cadre du Commonwealth britannique. Milton Margaï reste en fonction comme Premier ministre.
1962
dimanche 27 mai
Réélection du Premier ministre Margaï.
1963
du mercredi 22 au samedi 25 mai
Sommet africain d’Addis-Abeba : création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), avec pour objet le développement et la coopération entre les Etats africains indépendants. Son siège se trouvera dans la capitale éthiopienne. Les pays membres-fondateurs sont l’Algérie, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Congo-Léopoldville (Congo-Kinshasa), la Côte-d’Ivoire, le Dahomey (Bénin), l’Egypte, l’Ethiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Haute-Volta (Burkina-Faso), le Liberia, la Libye, Madagascar, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra-Leone, la Somalie, le Soudan, le Tchad, le Togo, la Tunisie, l’Ouganda, Zanzibar et le Tanganyika (Tanzanie).
1964
lundi 10 février
Le climat humide rendant la gomme difficile à conserver, la Sierra Leone devient le premier pays au monde à émettre des timbres autocollants. Une mesure qui rend furieux les philatélistes, ces timbres étant plus difficiles à enlever en parfait état.
mardi 28 avril
Le Premier ministre Milton Margaï est décédé à Freetown, à l’âge de 68 ans. En fonction depuis 1958, il était resté en place lors de l’indépendance (1961). Son demi-frère Albert Margaï (53 ans) lui succède à la tête du gouvernement.
1967
? mars
Elections législatives : succès d'opposants (Siaka Stevens).
mardi 21 mars
Coup d’Etat militaire : une partie de l'armée (général David Lansana) tente de maintenir le Premier ministre au pouvoir. Contre-coup d'Etat.
dimanche 23 avril
Le lieutenant-colonel Juxon-Smith instaure un Conseil de réforme militaire.
1968
jeudi 18 avril
« Coup d’Etat des Sergents » mené par le colonel David Bangura. Siaka Stevens devient Premier ministre. Le général John Amadu Bangura devient gouverneur-général par intérim.
lundi 22 avril
John Amadu Bangura n’est plus gouverneur-général
1970
lundi 23 mars
Siaka Stevens empêche un putsch du général Bangura.
dimanche 29 mars
Condamné à mort pour trahison par Siaka Stevens, le brigadier général John Amadu Bangura a été exécuté à Freetown. Refusant d’être conduit à la potence, il a été battu à mort et son corps a été en partie dissous dans de l’acide. L’un des chefs du coup d’Etat des sergents d’avril 1968, éphémère gouverneur général de Sierra Leone (avril 1968) et chef d’état-major de l’armée de 1968 à 1970, il avait été arrêté récemment et inculpé de conspiration. Il avait 40 ans. Pour éviter que sa tombe devienne un lieu de recueillement, il est inhumé dans un lieu secret et une route est construite dessus.
1971
lundi 19 avril
Un amendement constitutionnel adopté par le Premier ministre Stevens entraîne la proclamation de la République de Sierra Leone.
mercredi 21 avril
Siaka Stevens est élu premier président de la Sierra Leone.
1972
lundi 14 février
Des mineurs ont découvert dans la zone alluviale de Diminco (région de Koidu) le quatrième plus gros diamant du monde (968,9 carats), l’ « Etoile de la Sierra Leone », d’une pureté presque parfaite (elle sera divisée en pierres plus petites).
mardi 3 octobre
Le président sierra-léonais Siaka Stevens a annoncé que le diamant Etoile de la Sierra Leone avait été acheté par un joaillier new-yorkais, Harry Winston, pour la somme de 2,5 millions de dollars.
dans l'année
La Sierra Leone devient membre de l’Organisation de la Conférence islamique, organisation regroupant les pays musulmans créée en 1969.
1973
mercredi 28 février
Entrée en vigueur de la charte de l’Organisation de la Conférence islamique.
mardi 15 mai
Elections générales : le Congrès de tout le peuple (APC) obtient 84 sièges (+ 52) sur 97. S’y ajoutent 12 chefs traditionnels et un indépendant (- 5). Le Parti populaire a boycotté le scrutin en raison d’irrégularités et la plupart des candidats de l’APC ont été élus sans opposition.
mardi 18 décembre
Réunis à Djeddah, en Arabie Saoudite, les ministres des Finances de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) se mettent d’accord sur la création d’une Banque islamique de développement (début des activités en octobre 1975).
1974
en octobre
Proclamation de l'état d'urgence.
1975
mercredi 28 mai
Signature au Nigeria du traité de Lagos par 14 chefs d’Etat (Bénin, Burkina-Faso, Côte-d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo) : l’Union douanière de l’Afrique de l’Ouest, formée en 1959, devient la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui vise à l’autosuffisance collective des Etats membres grâce à la mise en place d’un grand marché intérieur et d’une union économique et monétaire.
lundi 20 octobre
Début des activités de la Banque islamique de développement, créée en décembre 1973 par l’Organisation de la Conférence islamique (OCI).
1976
dimanche 7 mars
L’équipe de football de la Sierra Leone a battu le Niger cinq buts à un.
1977
lundi 31 janvier
Manifestations étudiantes.
1978
mercredi 14 juin
Promulgation du nouvel amendement constitutionnel approuvé par référendum : le texte prévoit la conversion du pays en République à parti unique, l’All People's Congress (APC).
1980
jeudi 27 mars
Le Sierra Leone reconnaît la République arabe sahraouie démocratique, qui se bat contre le Maroc pour l’indépendance du Sahara occidental.
du lundi 28 au mardi 29 avril
Sommet extraordinaire de l’Organisation de l’unité africaine à Lagos : adoption du plan d’action de Lagos qui a pour objectif de créer une Communauté économique africaine d’ici l’an 2000 afin d’assurer l’intégration économique, culturelle et sociale du continent.
samedi 31 mai
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1982 : à Freetown, la Sierra Leone et l’Algérie ont fait match nul deux à deux. C’était la première fois que ces deux équipes se rencontraient.
lundi 9 juin
Ouverture de la Conférence ministérielle de l’OUA en Gambie.
vendredi 13 juin
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1982 : à Alger, l’Algérie a battu la Sierra Leone trois buts à un.
dimanche 15 juin
Clôture en Gambie de la conférence ministérielle de l’OUA : amendement de la Charte proposant de définir trois nouvelles missions essentielles (maintien de la paix et de la sécurité, protection des droits de l’homme, règlement rapide des crises).
mardi 1er juillet
Ouverture à Freetown, au Sierra Leone, du 17e Sommet africain, sous la présidence du chef d’Etat sénégalais, Léopold Sédar Senghor. La question du Sahara-Occidental et la crise au Tchad devraient être au centre des débats. Ce sommet est boycotté par de nombreux chefs d’Etat.
vendredi 4 juillet
Clôture du Sommet africain de Freetown.
jeudi 18 décembre
Décès de l’ancien Premier ministre (1964-1967) Albert Margaï, à l’âge de 70 ans.
1981
mercredi 24 juin
Le Kényan Daniel Arap Moi succède au Sierra-Léonais Siaka Stevens comme président de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA).
1984
samedi 30 juin
Match aller du premier tour des éliminatoires pour la Coupe du monde de football 1986 : à Freetown, la Sierra Leone a été battue par le Maroc un but à zéro.
dimanche 15 juillet
L’équipe de football du Maroc s’est qualifiée pour le second tour des qualifications à la Coupe du monde 1986 : à Rabat, en match retour, les Marocains ont battu les Sierra-Léonais quatre buts à zéro.
1985
mardi 1er octobre
Election au suffrage universel à la présidence du major-général Joseph Saidu Momoh.
jeudi 28 novembre
Le major-général Joseph Momoh entre en fonction comme président de la République. Il succède à Siaka Stevens. Premier vice-président A. B. Kamara ; deuxième vice-président Salia Jusu-Sheriff.
dans l’année
Une purge de militants pro-Kadhafi (Libye) au Fourah Bay College de Freetown déclenche des troubles, suivis de représailles violentes et d’arrestations.
1986
mercredi 28 mai
Elections : 17 résultats annulés entraînant des partielles.
1987
du dimanche 22 au lundi 23 mars
Echec d’un putsch.
1988
dimanche 29 mai
Décès à Freetown de l’ancien Premier ministre (1968-1971) et président (1971-1985) Siaka Stevens, à l’âge de 82 ans.
1989
Six exécutions de responsables de la tentative de coup d'Etat de mars 1987.
1990
nuit du lundi 12 au mardi 13 mars
Un hélicoptère s’est abîmé en mer peu après son décollage de Freetown : onze personnes sont portées disparues. Le copilote et un membre d’équipage ont pu être secourus.
1991
samedi 23 mars
Début de la guerre civile au Sierra Leone : le Front révolutionnaire uni (RUF), soutenu activement par les forces spéciales du Front patriotique national du Liberia de Charles Taylor, envahit la Sierra Leone pour tenter de renverser le président Joseph Saidu Momoh.
de mars à mai
3 000 à 5 000 civils sont tués au Sierra Leone par les rebelles du Front patriotique du Libéria.
vendredi 30 août
Référendum : la nouvelle Constitution instaurant le multipartisme a été approuvée par près de 60 % des votants.
1992
du mercredi 29 au jeudi 30 avril
Un coup d'Etat militaire a renversé le président Joseph Momoh, contraint à l'exil. Les jeunes officiers qui se sont rebellés sont dirigés par un capitaine de 26 ans, Valentine Strasser. Le nouveau pouvoir promet un retour à la démocratie une fois que sera vaincue la guérilla dirigée par le caporal Foday Sankah, favorable au mouvement du rebelle libérien Charles Taylor.
dimanche 3 mai
Le capitaine Valentine Strasser est nommé chef de l'Etat.
mardi 29 décembre
Putsch avorté contre le Conseil national provisoire du gouvernement, présidé par Valentine Strasser. Exécution de 26 militaires rebelles.
1993
en octobre
A la suite de pressions internationales, le président Strasser déclare que des élections seront organisées pour la fin de l’année 1995.
vendredi 3 décembre
Constitution instituant le multipartisme.
1994
lundi 7 novembre
Les rebelles sierra-léonais ont enlevé deux coopérants britanniques.
1995
mercredi 25 janvier
Les rebelles du Front Révolutionnaire Uni (RUF) ont enlevé sept religieuses.
mardi 21 mars
La rébellion sierra-léonaise (Front Révolutionnaire Uni, RUF) a relâché les sept religieuses qu'elle détenait depuis deux mois. Ils détiennent encore neuf étrangers (six Britanniques, un Allemand, un Suisse et un Australo-Suisse) enlevés entre novembre et janvier derniers.
mercredi 22 mars
Le RUF a fait savoir qu'elle libérerait « prochainement » tous les ressortissants étrangers se trouvant encore « sous sa protection », à l'exception de deux coopérants britanniques (enlevés le 7 novembre 1994 et libérés seulement si la Grande Bretagne « cesse toute aide militaire » à la junte au pouvoir à Freetown).
mercredi 26 avril
Match amical de football : à Abidjan, la Côte-d’Ivoire a battu la Sierra Leone quatre buts à zéro.
samedi 3 juin
A Freetown, l’équipe de football de la Sierra Leone a battu le Niger cinq buts à un.
mercredi 13 septembre
La rébellion de la RUF menace d'abattre les avions acheminant l'aide humanitaire à l'intérieur du pays. La guérilla accuse les appareils de « transporter des armes et des munitions ».
lundi 2 octobre
Echec d’une nouvelle tentative de coup d’Etat, alors que le président Valentine Strasser se trouve à l’étranger.
dans l’année
Le gouvernement militaire de la Sierra Leone fait appel à une société sud-africaine, Executive Outcomes. Cette entreprise est en réalité une petite armée qui loue ses services. Elle fournit quelques centaines de mercenaires, vétérans de l’armée sud-africaine pour la plupart, qui vont chasser le RUF des plus grands gisements diamantifères et détruiront certaines de leurs principales bases dans la jungle.
1996
lundi 15 janvier
Début de la Coupe d’Afrique des Nations de football, organisée par l’Afrique du Sud : dans le groupe B, au stade Free State de Bloemfontein, la Sierra Leone a battu le Burkina-Faso deux buts (Sessay et Mohamed Kallon) à un (Ouédraogo), devant 1 500 spectateurs.
mardi 16 janvier
Coup d’Etat : le président Valentine Strasser a été déposé par son vice-président et chef de la Défense, le général Julius Maada Bio. Ce coup d'Etat a été fait sans violence. Strasser serait parti en exil en Guinée. Bio promet de rendre le pouvoir après les élections de février.
jeudi 18 janvier
Second match du premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au stade Free State de Bloemfontein, l’Algérie a battu la Sierra Leone deux buts (Meçabih à deux reprises) à zéro, devant 1 500 spectateurs.
mercredi 24 janvier
Dernier match du premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football : au stade Free State de Bloemfontein, la Zambie a battu la Sierra Leone quatre buts (K. Bwalya trois fois et Malitoli) à zéro, devant 200 spectateurs. Troisièmes du groupe B, les Sierra-Léonais sont éliminés.
lundi 19 février
Une soixantaine de maquisards ont fait irruption dans un village où ils ont décapité 22 hommes, tranché les mains de 5 autres et violé leurs femmes avant de disparaître. D'après les rescapés, ils voulaient punir le village d'avoir annoncé son intention de participer à la prochaine élection présidentielle du 26 février. La guerre a déjà fait plus de 10 000 morts depuis 1991.
dimanche 25 février
Dix personnes ont été tuées dans la soirée dans un village du sud du pays.
du lundi 26 au mardi 27 février
Premier tour des élections présidentielles et législatives : treize partis s’affrontent. A la présidentielle, Ahmed Tejan Kebbah, candidat du Parti du Peuple de Sierra Leone (SLPP) est arrivé en tête avec 35,80 % des voix, contre 22,62 % pour John Karefa-Smart, du Parti de l’unité nationale (UNPP), 16,07 % pour Thaimu Bangura (PDP), 5,31 % pour John Karimu (NUP), 5,14 % pour Edward Turay (APC) et 4,93 % % pour Abu Aiah Koroma (DCP). Les sept autres candidats ont obtenu moins de 3 % des suffrages. Au Parlement, le SLPP est premier avec 27 sièges sur 80, devant l’UNPP (17), le PDP (12), le APC (5), le NUP (4) et le DCP (3).
mercredi 6 mars
Un navire qui transportait des commerçants se rendant à un marché a sombré près du port de Freetown : au moins 86 morts.
vendredi 15 mars
Second tour de l’élection présidentielle : Ahmed Tejan Kebbah (64 ans), candidat du Parti du peuple Sierra-léonais, a été élu avec 59,49 % des voix contre 40,51 % à son adversaire John Karefa Smart (80 ans) du Parti de l'unité Nationale. Ahmed Tejan Kebbah est le premier président musulman du pays.
dimanche 17 mars
Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre le gouvernement et la rébellion de la RUF.
vendredi 29 mars
Prestation de serment du président Ahmad Tejan Kabbah. Il succède à Julius Maada Bio.
vendredi 12 avril
Les ressortissants étrangers se trouvant au Liberia continuent de quitter ce pays en guerre via l'aéroport de Freetown, mais il est de plus en plus difficile d'assurer leur transfert depuis Monrovia, la capitale du Libéria.
mercredi 17 avril
C'est sur deux bateaux que plusieurs centaines de civils venant du Libéria (des Libanais, Nigérians et Libériens) se sont réfugiés au Sierra Leone, accompagnés de dizaines d'observateurs militaires et de membres du personnel des Nations Unies.
lundi 6 mai
Déstabilisé par un mouvement de panique des passagers à la suite d'un problème de moteur, un navire surchargé a chaviré au large de Porto Loko. 116 corps ont été repêchés. Une soixantaine de personnes a survécu.
samedi 11 mai
L'armée sierra-léonaise a proclamé sa loyauté à l'égard du nouveau régime, en place depuis mars.
jeudi 30 mai
Les négociations de paix engagées en Côte-d'Ivoire entre le gouvernement sierra-léonais et la rébellion du RUF ont été suspendues. Les deux parties se sont pourtant accordées sur 26 des 28 points de l'accord. Le cessez-le-feu reste tout de même en vigueur.
du samedi 10 au dimanche 11 août
La rébellion sierra-léonaise a libéré environ 750 civils retenus dans le sud du pays.
lundi 14 octobre
Le Front révolutionnaire uni vient de libérer plus de 800 civils qu'il détenait depuis deux ans. « Nous avons été mal traités par les rebelles, a affirmé l'un de ces otages libérés. Ils nous ont relâchés uniquement parce qu'ils étaient à court de nourriture ».
du mardi 29 au mercredi 30 octobre
Les affrontements survenus dans la région de Bo (au sud du pays) entre l'armée régulière et les « Kamajors » (milice de chasseurs) ont fait plusieurs dizaines de morts. Le président Ahmad Tejan Kabbah a appelé dans la soirée les deux parties à cesser leurs affrontements.
jeudi 31 octobre
La situation au Bo semble se décrisper.
samedi 9 novembre
Début des qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : au stade Prince Moulay Abdallah de Rabat, le Maroc a battu la Sierra Leone quatre buts (Hababi, Raghib 2 et Fertout) à zéro, devant 25 000 spectateurs.
samedi 30 novembre
Après cinq ans de guerre civile et plus de 10 000 morts, le Sierra Leone est en paix : le président Ahmad Tejan Kabbah et le chef des rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF), le caporal Foday Sankoh, ont signé à Abidjan (Côte-d'Ivoire) un accord de cessation immédiate des hostilités, de désarmement et d'intégration des insurgés dans l'armée ou dans la société civile. Sankoh a cependant averti le président Tejan Kabbah que « le peuple reprendrait les armes si le pouvoir venait à faillir ».
jeudi 5 décembre
Quelque 150 personnes ont été tuées par des inconnus armés lors de raids sur deux villages, Kubehuna et Magbenka, dans le district de Tonkolili, à 145 kilomètres au nord de Freetown, une région où ni les forces gouvernementales ni le Front uni révolutionnaire (FUR) ne sont réellement implantés.
1997
lundi 24 février
Trente-deux rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) ont été tués la semaine dernière au cours d'une attaque qu'ils menaient contre la ville de Pendembu (extrême-est). Par ailleurs, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés prévoit le rapatriement de quelque 380 000 réfugiés sierra-léonais en un an.
en mars
Le chef de la rébellion RUF, Foday Sankoh, a été arrêté et emprisonné au Nigeria pour trafic d'armes.
samedi 26 avril
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : au stade National de Freetown, le Sierra Leone a été battu par le Maroc un but (Bassir) à zéro, devant 45 000 spectateurs.
vendredi 16 mai
Selon des réfugiés de la Sierra Leone arrivés en Guinée, plusieurs dizaines de civils, en majorité des femmes et des enfants, auraient été massacrés cette semaine à Kamakwie dans des affrontements qui ont mis aux prises les forces gouvernementales et les rebelles.
samedi 24 mai
Les attaques de la rébellion du RUF ont redoublé d'intensité depuis deux semaines. Cette reprise des attaques qui ont fait plusieurs dizaines de morts, a coïncidé avec un regain des affrontements entre kamajors, les milices de chasseurs traditionnels, et soldats de l'armée régulière.
dimanche 25 mai
Quinze mois après son élection, le premier président démocratiquement élu de la Sierra Leone, Ahmed Tejan Kabbah, a été renversé par un coup d'Etat militaire dirigé par le commandant Johnny Koromah. Tout a commencé tôt dans la matinée, lorsque des hommes armés, à bord de camions, ont fait sauter les portes de la prison de haute sécurité de Freetown, libérant des centaines de détenus. Les putschistes ont rapidement déclaré s'être emparés du pouvoir et contrôler tous les ministères. Le président Ahmed Tejan Bakkah s'est réfugié en Guinée. Dans l'après-midi, des coups de feu étaient toujours entendus près de la présidence. « Nous avons donné une chance à la démocratie, mais la démocratie de notre pays n'est pas vraie », a expliqué, à la radio locale, le caporal Gborie, porte-parole des putschistes. Les auteurs du coup d'Etat ont demandé le retour au pays du chef rebelle (RUF) Foday Sankoh, actuellement au Nigeria où il serait retenu contre son gré par les autorités.
lundi 26 mai
Les Sierra-Léonais ont appris dans la matinée que la guerre civile, qui ravage le pays depuis six ans, est terminée. C'est le nouveau chef de l'Etat, le commandant Johnny Koromah, à la tête du régime militaire issu du coup d'Etat de la veille, qui le leur a fait savoir. Les putschistes ont invité Fonday Sankoh à se rallier au gouvernement. Ils ont demandé au Nigeria, où il est emprisonné depuis mars pour trafic d'armes, de la libérer.
mardi 27 mai
Après les pillages systématiques qui ont suivi la prise de pouvoir par la junte militaire, le calme revient peu à peu à Freetown. Le poisson et la viande ont refait leur apparition au marché, mais la plupart des échoppes restent fermées par peur de nouveaux pillages. Des soldats fortement armés sillonnent les rues à bord de voitures qui, pour la plupart, ont été réquisitionnées. La junte a annoncé la réouverture des frontières terrestres, maritimes et ferroviaires, fermées depuis le coup d'Etat.
mercredi 28 mai
Le commandant Johnny Paul Koromah a suspendu la Constitution et interdit les partis politiques « jusqu'à nouvel ordre ». Il a promis la prochaine publication d'un « calendrier pour le retour à la démocratie, après des élections libres et transparentes ». Le nouveau régime a reçu le soutien de Sankoh et.... le blâme de la communauté internationale, Etats-Unis en tête, qui demande aux putschistes de rendre le pouvoir aux civils, à Freetown.
jeudi 29 mai
Un porte-hélicoptères de la Marine américaine était visible au large de Freetown. Le bâtiment, qui transporte 1 200 marines et dispose d'une quarantaine d'hélicoptères, pourrait participer à l'évacuation des étrangers. Des renforts nigérians sont en outre arrivés dans le port et à l'aéroport et la rumeur veut que l'armée nigériane procède à la réinstallation du régime civil du président Ahmad Tejan Kabbah. Dans l'après-midi, le régime militaire à promulgué son premier décret pour dissoudre le Parlement.
vendredi 30 mai
Environ 900 étrangers, américains pour la plupart, ont quitté Freetown dans le cadre de l'opération d'évacuation menée par les marines. Les Etats-Unis a fermé son ambassade en raison de la « grave détérioration ».
samedi 31 mai
La Marine française a évacué 140 Britanniques, une quinzaine de Français et une trentaine de ressortissants de différents pays européens vivant en Sierra Leone. Ils ont été embarqués sur l'aviso Jean-Moulin qui devait ensuite appareiller pour Conakry (Guinée). Dans la soirée, l'Association de tous les partis politiques, créée pour s'opposer à tout régime militaire, a apporté son soutien à la junte pour ses « ouvertures en faveur de la paix ». Condamnant toute intervention extérieure, elle ajoute que « la Sierra Leone peut résoudre ses problèmes toute seule ».
dimanche 1er juin
Les putschistes ont mis en place un Conseil révolutionnaire des forces armées, composé d'une vingtaine de personnes, sous la présidence du commandant Johnny Paul Koromah. Les nouvelles autorités ont envoyé des troupes à l'intérieur du pays pour mettre la main sur les mines de diamant. Les affrontements pour le contrôle du secteur ont fait au moins 21 morts. A la demande des Etats d'Afrique occidentale et du Commonwealth, des soldats nigérians, ghanéens et guinéens, armés de chars et de fusils automatiques, ont été envoyés à Freetown depuis le Libéria. Objectif : déloger la junte et remettre au pouvoir le président déposé. L'OUA recommande des sanctions. Devant ces pressions, les putschistes se veulent rassurants. Ils négocient « un calendrier pour le retour d'un gouvernement civil », a déclaré le secrétaire général du Conseil révolutionnaire des forces armées. La date ? : « Au maximum 18 mois ». Les Américains ont évacué 1 150 étrangers depuis deux jours. Dans la soirée, la radio de Freetown a diffusé un communiqué officiel appelant la population de la capitale à descendre dans la rue pour manifester son « mécontentement face à la menace d'invasion nigériane ».
lundi 2 juin
Les bateaux de guerre nigérians qui mouillent au large de Freetown ont ouvert le feu à l'aube sur l'ouest de la ville, qui abrite le quartier général des rebelles. Le pilonnage nigérian, à l'arme lourde, (qui a touché l'ambassade britannique) a suscité une riposte des partisans de la junte sierra-léonaise à l'arme automatique et la situation s'est peu à peu calmée au cours de la matinée. Dans l'après-midi, cependant, une cinquantaine de soldats nigérians gardant l'hôtel Mammy Yoko, où se trouvent un millier d'étrangers, ont été assiégés par des troupes sierra-léonaises ralliées aux putschistes. Il y aurait eu des victimes et la Croix-Rouge tentait, dans la soirée, d'obtenir l'évacuation des civils prisonniers de l'hôtel en flammes. La junte brandit la menace de l'invasion nigériane et multiplie les communiqués alarmistes pour tenter de mobiliser la population du pays à son bénéfice.
mardi 3 juin
L'ambassade de Grande-Bretagne en Sierra Leone a été fermée dans la matinée. Londres a appelé tous ses ressortissants à rejoindre un hôtel à partir duquel les forces américaines ont organisé une opération d'évacuation Plusieurs centaines de soldats nigérians ont été capturés par l'armée sierra-léonaise dans les environs de Freetown. Ils ont été fait prisonniers, pour la plupart, à l'aéroport international qu'ils étaient censés contrôler et aux abords d'une base de la Force ouest-africaine de paix (Ecomog).
mercredi 4 juin
Les 300 soldats nigérians capturés par les forces de la junte sierra-léonaise ont été libérés, « sans contrepartie », en signe de « bonne volonté du Conseil révolutionnaire des forces armées ». C'est ce qu'a déclaré le chef de « l'Armée populaire » sierra-léonaise, née de la fusion de l'armée et des rebelles du Front révolutionnaire uni. Au sommet de l'OUA, au Zimbabwe, les participants ont été unanimes à condamner le coup d'Etat, mais d'importantes divergences sont apparues sur la légitimité de l'intervention du Nigeria. De son côté, la Marine française a procédé à l'évacuation de 760 ressortissants étrangers de Freetown.
jeudi 5 juin
La junte a demandé un délai de 18 mois aux émissaires nigérians mandatés pour obtenir le départ - y compris par la force - des putschistes. Forte du ralliement des rebelles du RUF qu'elle était censée combattre depuis mars 1991, l'armée sierra-léonaise entend d'abord « remettre de l'ordre dans ce pays » et exclut par avance tout retour aux affaires du président Ahmad Tejan Kabbah qu'elle a renversé.
samedi 7 juin
Une délégation de la junte sierra-léonaise a été longuement reçue à Abidjan par le ministre ivoirien des Affaires étrangères. Une autre délégation avait été reçue à Conakry (Guinée), il y a une semaine, par l'entourage du président guinéen. La junte multiplie ces contacts pour briser son isolement diplomatique et tenter d'empêcher une nouvelle intervention étrangère pour rétablir le gouvernement civil.
mercredi 11 juin
Deux navires de guerre nigérians supplémentaires ont été envoyés à Freetown, pour renforcer le dispositif mis en place en Sierra Leone par l'Ecomog. Ce renfort a été décidé par Lagos en vue d'une éventuelle intervention militaire pour rétablir le gouvernement civil sierra-léonais.
vendredi 13 juin
Le Parlement européen condamne le coup d'Etat du 25 mai en Sierra Leone, mais il « dénonce » aussi l'intervention nigériane pour rétablir le pouvoir civil. Le Parlement de Strasbourg estime que le Nigeria « abuse du sigle de l'Ecomog » et qu'il « exploite la situation pour restaurer sa crédibilité internationale ».
mercredi 9 juillet
La junte militaire au pouvoir a lancé une attaque contre l'aéroport international de Freetown, tenu par des soldats nigérians. Apparemment, c'est l'installation, dans cet aéroport, d'un émetteur radio favorable à l'ancien président qui aurait déclenché la fureur de la junte et la reprise des combats.
mercredi 30 juillet
La junte au pouvoir s'isole un peu plus : dans la soirée, son chef, le major Johnny Paul Koromah, a annoncé que l'armée ne rendrait pas le pouvoir aux civils avant l'élection présidentielle de novembre 2001. Du coup, les quatre pays d'Afrique de l'Ouest qui jouaient les médiateurs ont rompu les discussions avec la junte. Ils envisagent maintenant de renforcer les sanctions économiques contre Freetown.
jeudi 4 septembre
Une trentaine de personnes ont été tuées dans la matinée à Freetown lorsque l'armée nigériane a bombardé des navires qui tentaient de violer l'embargo décrété par les pays de la région contre la junte au pouvoir. Le commandant de l'Ecomog nie toute responsabilité directe, affirmant n'avoir « jamais dirigé de tirs vers des cibles civiles ». Le bilan pourrait encore s'alourdir, car 80 blessés se trouvent dans un état critique à l'hôpital militaire de Freetown.
dimanche 19 octobre
Elles fuyaient les bombardements nigérians sur Freetown : 67 personnes qui avaient trouvé refuge dans la benne d'un camion transportant des sacs de riz ont trouvé la mort au fond d'un ravin, à une trentaine de kilomètres de la capitale du Sierra Leone.
jeudi 23 octobre
Signature d'un processus de paix. La junte au pouvoir s'est engagée à rendre le pouvoir d'ici le 22 avril.
lundi 15 décembre
Des alpha-jets nigérians de la force ouest-africaine ont bombardé Zimmi, une ville sierra-léonaise proche de la frontière libérienne, la semaine dernière, pour détruire le camp militaire fortifié de Daru. Ces opérations ont fait 80 morts, essentiellement des fermiers, et quelque 400 sans-abri. La junte militaire au pouvoir à Freetown estime que « les Nigérians sont en train de provoquer l'armée sierra-léonaise pour la pousser à passer à l'offensive et faire dérailler le processus de paix ».
1998
jeudi 8 janvier
De violents affrontements opposent depuis deux jours, dans le sud et l'est du pays, des militaires de la Junte au pouvoir aux Kamajors, chasseurs traditionnels partisans du président civil déchu. Les combats ont fait au moins 25 morts et des dizaines de blessés.
jeudi 5 février
Alors que la population du Sierra Leone pouvait légitimement attendre au calme le retour au pouvoir des civils, prévu pour le 22 avril, le commandant nigérian de l'Ecomog, le général Timothy Shelpidi, a repris les combats contre la junte qu'il accuse d'avoir profité du cessez-le-feu pour reconstituer son stock d'armes, en violation de l'embargo. Un autre officier de l'Ecomog affirme que la junte a tiré sur des villages où sont cantonnés des soldats nigérians. Le Nigeria proclame son intention de rétablir à son poste le président Ahmad Tejan Kabbah, démocratiquement élu en 1996 et renversé le 25 mai 1997.
mardi 10 février
Les combats se poursuivent aux alentours de Freetown entre les troupes de la junte et les soldats nigérians de l'Ecomog qui cherchent à déloger la junte pour rétablir le président renversé. Les 500 000 habitants de la capitale sierra-léonaise sont littéralement pris au piège, le dos à la mer. L'ONU évoque « l'effet désastreux » de ces combats sur une population « déjà confrontée à une situation alimentaire dramatique ».
mercredi 11 février
Les forces nigérianes pilonnent Freetown depuis une semaine : la pluie d'obus qui s'est abattue sur la ville a fait plusieurs victimes. Aucun bilan n'a été diffusé, mais le principal hôpital de la ville a fait savoir qu'il avait « un besoin désespéré de médicaments et de matelas ». Amnesty International, de son côté, affirme que des civils désarmés ont été torturés et tués, à Freetown comme dans le reste du pays, aussi bien par les soldats nigérians que par les forces de la junte. Plus de 2 500 habitants de la capitale ont trouvé refuge dans les locaux du Comité international de la Croix-Rouge. En outre, une cinquantaine de personnes qui tentaient de gagner la Guinée voisine en bateau se sont noyées non loin de la frontière, le mauvais temps ayant fait chavirer leur embarcation qui a heurté un rocher sur le fleuve Great Scarcies.
jeudi 12 février
Selon les représentants de la Croix-Rouge qui sont sur place, la capitale de la Sierra Leone n'est pas tombée mais « l'étau se resserre » sur la junte au pouvoir, car les Nigérians ont pénétré dans Freetown par le nord-est et par l'ouest, avant de prendre le palais du gouvernement. Après une « nuit bruyante », les combats se sont poursuivis toute la journée. Des centaines de réfugiés sont arrivés en Guinée à bord de petites pirogues, affamés et hagards. Dans la soirée, la ville est entièrement tombée entre les mains des Nigérians. Une partie de la junte militaire a pris la fuite à bord de deux hélicoptères, mais les appareils ont été interceptés et contraints de se poser à Monrovia, la capitale du Liberia voisin. Le chef de la junte, le commandant Johnny Paul Koroma, ne figure pas parmi les vingt-cinq responsables ainsi capturés. Dès l'annonce de la chute de Freetown, le président Kabbah a réuni à huis clos son gouvernement en exil pour « étudier la nouvelle situation » dans le pays. Il a appelé les étrangers à revenir « pour que nous puissions, ensemble, redresser l'économie ».
vendredi 13 février
Les forces loyales à la junte résistent encore dans certains quartiers de la capitale sierra-léonaise. Le gouvernement légal de la Sierra Leone, en exil en Guinée, a lancé un appel à l'aide internationale pour juguler la famine qui menace le pays, soumis à un embargo économique décrété par les pays de la région depuis le renversement du pouvoir légal. Au moins 118 morts, environ 1 000 blessés : ce serait le bilan des combats. Le couvre-feu est maintenu dans Freetown.
samedi 14 février
Six religieux de l'ordre des frères de la Bienfaisance ont été enlevés dans l'hôpital de Lunsar (à 80 kilomètres au nord-est de Freetown). Leurs ravisseurs seraient des éléments du Front uni révolutionnaire (RUF), allié de la junte délogée par l'Ecomog. Le reste du personnel de l'hôpital de Lunsar a gagné la jungle. Par ailleurs, deux collaborateurs de Médecins sans Frontières ont disparu. Milton Tectonidis, un médecin canadien, et Jean Bernard, un logisticien français, effectuaient une mission en vue de secourir les populations déplacées par les combats entre les rebelles du RUF et les troupes d'intervention de la force ouest-africaine.
dimanche 15 février
Enlèvement de membres de Médecins sans frontière et d'un photographe néerlandais.
lundi 16 février
Maîtres de Freetown, les soldats nigérians ont reçu l'ordre d’abattre à vue les pillards. Plusieurs lynchages publics ont eu lieu dans la capitale.
mardi 17 février
Les rebelles du RUF ont repris la deuxième ville du pays, Bo, située à 170 kilomètres de la capitale sierra-léonaise.
mercredi 18 février
Les neuf personnes enlevées le 14 février auraient été regroupées, selon le chauffeur de l'une d'elles qui a été relâché.
vendredi 27 février
Les rebelles, ralliés à la junte en déroute, ont libérés sept de leurs otages : deux Français de Médecins sans frontière et cinq missionnaires espagnols, italiens et autrichiens. Aucune nouvelle en revanche du photographe néerlandais.
jeudi 5 mars
Les partisans de la junte en déroute ont tué 50 civils à Kabala (à 250 kilomètres au nord-est de la capitale) avant d'être chassés de la ville (25 000 habitants) dans la soirée par une offensive de l'Ecomog. Les civils ont été tués lorsque les partisans de la junte et leurs alliés rebelles du RUF ont tiré sur la foule qui tentait de fuir.
du samedi 7 au dimanche 8 mars
L'Ecomog s'est emparé de Daru, l'une des plus importantes bases militaires du pays, située dans l’Est. Désormais, la force d'interposition vise Kailahun, à l'extrême est du pays, bastion du RUF.
dimanche 8 mars
Plus de 300 enfants, âgés de 5 à 12 ans, ont été découverts par des soldats de l'Ecomog au pied des collines Wusum à Makeni (à cent quarante kilomètres au nord-est de Freetown). Pour la plupart issus d'un orphelinat tenu par une organisation non gouvernementale, Hanci, ces enfants étaient portés disparus depuis que les soldats de la junte et leurs alliés rebelles en déroute avaient pillés les lieux, il y a deux semaines, avant d'en être chassés par l'Ecomog.
mercredi 11 mars
Retour en Sierra Leone du président Ahmad Tejan Kabbah, renversé en mai 1997.
mardi 31 mars
Plus de 550 corps décomposés ont été découverts dans deux charniers sur l'île touristique de Sherbro. Les corps sont pour la plupart ceux de femmes et d'enfants, enterrés en hâte il y a six semaines, au moment où les troupes nigérianes de l'Ecomog avançaient sur la capitale pour en déloger la junte. Les soldats de la junte et leurs alliés rebelles avaient alors bombardé l'île.
mercredi 8 avril
Plusieurs milliers de personnes originaires de l'est de la Sierre Leone fuient vers la Guinée voisine, après un mouvement de panique provoqué par les partisans de la junte en déroute. Les assaillants, à bord d'une dizaine de camions, avaient demandé aux populations de se rassembler devant la mairie de Gbeya pour leur distribuer des vivres. L'explosion d'une bombe a provoqué la panique...
jeudi 14 mai
La « pire vague de violences que ce pays ait jamais connue », affirment les organisations humanitaires. Par centaines, des civils, atrocement mutilés sont accueillis dans les hôpitaux de la Sierra Leone. Leurs bourreaux sont les soldats de l'ex-junte renversée le 12 février. Depuis, les troupes en déroute pillent, brûlent, mutilent et tuent. Les blessés hospitalisés sont, selon un représentant de l'ONU, « la partie visible de l'iceberg ». On parle aussi d'enfants enrôlés de force, garçons drogués pour commettre des atrocités, filles forcées de devenir « les femmes des combattants ».
mardi 19 mai
La Sierra Leone est le théâtre d'atrocités. 150 civils affreusement mutilés viennent d'être admis à l'hôpital de Makeni, dans le nord du pays. Ils ont été victimes des partisans de la junte chassée de la capitale.
mercredi 17 juin
Cinq dirigeants de l'ONU demandent la création d'une cour pénale internationale pour juger les responsables d'actes barbares en Sierra Leone et ailleurs. Les anciens membres de la junte chassée du pouvoir « sont engagés dans une campagne de terreur qui comprend la lacération, la mutilation et l'ablation de membres de non-combattants, y compris d'enfants et de personnes âgées ».
mercredi 24 juin
La situation alimentaire en Sierra Leone est « d'autant plus alarmante que l'insécurité empêche les organisations non gouvernementales d'avoir accès à la partie nord-est du pays », annonce Action contre la faim (ACF). L'organisation dénonce une « reprise de la guerre » et accuse les anciens rebelles du RUF et les anciens soldats de la junte de « faire régner la terreur avec une sauvagerie rarement égalée ».
vendredi 14 août
Enlevés par des partisans de la junte militaire renversée, plus d’une centaine de civils de la Sierra Leone sont morts noyés dans une rivière du nord du pays. Leur embarcation a heurté des rochers sur la rivière Mawolokon alors que les rebelles les emmenaient de force pour les enrôler dans leurs rangs.
samedi 3 octobre
Début des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2000 : à Casablanca, le Maroc a battu le Sierrra Leone trois buts à zéro.
samedi 24 octobre
Des combats ont opposé des soldats de l’Ecomog a un groupe de rebelles dans le district diamantifère de Kono (Est). Quelque 80 rebelles ont été tués. Les Forces de défense civiles (chasseurs traditionnels, fidèles au président) ont aussi participé aux combats qui ont duré plus de six heures.
en octobre
Le leader de la guérilla RUF, Foday Sankoh, a été condamné à mort. Il est détenu au secret sur un bateau nigérian ancré au large de Freetown.
du dimanche 8 au lundi 9 novembre
Une attaque lancée par la rébellion contre le village de Pendembu, dans le nord du pays, a fait plus de cent morts, selon des témoignages recueillis à Freetown. Selon un témoin, les rebelles ont fait une fouille maison par maison.
vendredi 25 décembre
Freetown vit dans la crainte d’une offensive du RUF. Son chef, Sam Bockarie, menace d’attaquer la ville d’ici au 28 décembre, si le président Kabbah n’engage pas le dialogue. Or, le Président met en préalable le dépôt des armes de la rébellion, ce que refuse le Ruf. Plus de 5 000 soldats nigérians de l’Ecomog et 5 000 Kamajors, les chasseurs traditionnels favorables au président Kabbah, sont déployés dans Freetown et ses alentours.
samedi 26 décembre
Menacés par les rebelles de la RUF, les habitants de Freetown sont descendus dans la rue pour manifester en faveur de la paix. Soupçonnés d’être des « informateurs » des rebelles, deux hommes ont été brûlés vifs par la foule. Un troisième a été secouru in extremis et conduit dans un commissariat.
mardi 29 décembre
Le Liberia a rejeté les accusations des Etats-Unis et de six pays de l’Afrique de l’Ouest, qui soupçonnent Monrovia d’aider la rébellion sierra-léonaise.
1999
du dimanche 3 au lundi 4 janvier
Les bombardements de l’aviation nigériane de l’Ecomog ont fait entre 100 et 200 morts parmi les rebelles sierra-léonais à Mankey, près de l’aéroport de Hastings, à une quinzaine de kilomètres du centre de Freetown. L’Ecomog a aussi annoncé qu’elle était intervenue à Lunsar, au nord de Freetown, et avait repris le contrôle total de Port-Loko et de ses environs.
mercredi 6 janvier
Les rebelles ont envahi Freetown. Ils ont investi les locaux de la présidence. Ils auraient incendié l’ambassade du Nigeria ainsi que le quartier général de la police et les locaux de la brigade criminelle, dans le centre de la ville. Ils ont libéré les partisans de la junte chassés du pouvoir en février 1998 et qui avaient été emprisonnés. Selon les autorités, les rebelles sont entrés dans la capitale parce que l’Ecomog a refusé de tirer sur la foule dans les rues au moment de l’invasion. On ne savait pas, dans la soirée, ce qu’était devenu le président Kabbah.
dimanche 10 janvier
Un pilote de l’Ecomog, qui a pur survoler Freetown dans la soirée, affirme que « de très nombreux cadavres d’hommes en uniformes jonchent les rues ». Dans l’après-midi, un cameraman américain a été tué et un journaliste canadien qui l’accompagnait blessé. Ils s’étaient joints à un convoi escortant le ministre sierra-léonais de l’Information, Julius Spencer, en route vers le centre-ville pour « y ramasser les corps des victimes ». Arrêté à un carrefour, le convoi a été mitraillé par des rebelles vêtus d’uniformes gouvernementaux. Par ailleurs, le ministère britannique de la Défense a annoncé l’envoi d’une frégate de la Royal Navy, le Norfolk, au large de la Sierra Leone en tant que « mesure préventive ».
lundi 11 janvier
Freetown est la proie des flammes. Les rebelles du RUF sèment la terreur dans les quartiers dont ils se sont emparés. Les troupes de l’Ecomog affirment avoir « nettoyé le secteur du port et de la présidence de toute présence rebelle ». Mais les rebelles, repoussés vers l’est de la ville, « brûlent, pillent et tuent sur leur passage » et prennent des civils comme « boucliers humains ». Des artilleurs nigérians sont arrivés à Freetown pour renforcer les troupes de l’Ecomog. Pour tenter de mettre fin à ce bain de sang, les ministres des Affaires étrangères ivoirien et togolais, Amara Essy et Joseph Koffigoh, sont arrivés sur place.
mardi 12 janvier
Foday Sankoh, emprisonné depuis plusieurs mois sur un bateau nigérian au large de Freetown, est « en très bonne forme » et exprime sa « volonté de paix » estimant qu’ « il n’y a pas de solution militaire mais seulement politique » au conflit. Ce sont les ministres togolais et ivoirien des Affaires étrangères, qui l’ont rencontré, qui l’affirment. Foday Sankoh a été transféré à Conakry pour cette rencontre. Pour sa part, le numéro deux des rebelles, le « général » Sam Bockarie, continue de se battre dans Freetown livrée aux flammes. Selon plusieurs témoignages recueillis, l’université, la présidence et le principal hôpital de la capitale sont en feu, ainsi que des entrepôts, le central téléphonique et des rues entières de vieilles maisons traditionnelles. L’insécurité interdit toute intervention des pompiers.
mercredi 13 janvier
Les représentants de la Croix-Rouge internationale ont quitté Freetown sur ordre des autorités. Selon l’organisation, « aucune explication claire » ne leur a été fournie et cela ressembla à une expulsion.
jeudi 14 janvier
Le « général » Sam Bockarie, commandant des opérations de la rébellion à Freetown, a accepté un cessez-le-feu « temporaire » négocié par le président du Liberia, Charles Taylor, mais personne n’est capable de dire quand cette trêve sera effective… Par ailleurs, Misna, l’agence des missionnaires à Rome, a annoncé que la rébellion avait pris en otage l’archevêque de Freetown, Mgr Joseph Henry Ganda. L’enlèvement se serait produit la veille ou l’avant-veille.
vendredi 15 janvier
Les agences de l’ONU estiment que la vie de dizaines de milliers de personnes est maintenant en jeu dans la ville, dont l’agence Misna affirme qu’elle est « remplie de cadavres ».
dimanche 17 janvier
Une évaluation des affrontements à Freetown indiquerait que plus de 2 000 personnes auraient été tuées dans les combats qui opposent depuis onze jours les forces de l’Ecomog aux rebelles du RUF.
lundi 18 janvier
Les maigres espoirs d’un cessez-le-feu promis par la rébellion ont été ruinés par l’annonce d’une nouvelle opération d’envergure de l’Ecomog. Celle-ci cherche à couper la retraite aux rebelles. Dans la capitale, ces derniers tiennent encore le quartier industriel et portuaire ainsi que quelques poches de résistance dans le reste de la ville où ils continuent de faire régner l’insécurité. Des chasseurs traditionnels kamajors ont été recrutés en nombre, parfois très jeunes, pour prêter main-forte à l’Ecomog.
mercredi 20 janvier
L’Ecomog a annoncé que Freetown a été « totalement libéré » dans la matinée avec la chute du quartier Est, dernier bastion de la rébellion dans la capitale. Plus d’un millier de cadavres ont déjà été ramassés dans le centre de la ville, selon un décompte du ministère de la Santé. L’Ecomog ne dit rien de la situation dans l’est du pays, et notamment dans les zones diamantifères, où la rébellion est très présente.
jeudi 21 janvier
Quelques dizaines de civils, dont des adolescents, brûlés et amputés de leurs membres par les rebelles, ont été admis à l’hôpital Connaught du centre de Freetown. Les combats se sont poursuivis dans l’après-midi dans la ville, dans l’extrême-est (quartier de Kissy).
vendredi 22 janvier
Quoi qu’elle en dise, l’Ecomog ne maîtrise toujours pas Freetown, où la présence des rebelles reste menaçante. De très nombreux civils affluent encore dans les trois hôpitaux de la ville. Par ailleurs, l’archevêque et quatre missionnaires, qui avaient été enlevés ont pu échapper aux rebelles et ont rejoint une « zone sûre » de la capitale. Mais une des six sœurs de l’ordre de la charité de Mère Térésa enlevées il y a une semaine à Freetown a été tuée par ses ravisseurs. Privés de sortie en mer depuis le 6 janvier, les pêcheurs de Freetown ont repris le travail dans la soirée.
dimanche 24 janvier
De violents accrochages ont opposés dans la soirée les rebelles à l’Ecomog au niveau de Hastings, à une quinzaine de kilomètres de Freetown.
lundi 25 janvier
Dans la matinée, les rebelles ont intercepté deux journalistes occidentaux, un Français et un Espagnol, au niveau de Hastings. Le Français a été relâché. Ces jours derniers, les rebelles ont kidnappé une douzaine d’étrangers, parmi lesquels le consul honoraire du Japon en Sierra Leone et de nombreux hommes d’affaires.
vendredi 29 janvier
Les exécutions sommaires de civils se sont poursuivies à Freetown. Les soldats de l’Ecomog dénoncent le « haut degré de collaboration des civils avec la rébellion » et, partant de ce principe sommaire, abattent pratiquement tous ceux qui tentent de contourner les nombreux barrages qu’ils ont établis en ville, où continuent de subsister de nombreuses « poches » de rebelles infiltrés.
samedi 30 janvier
Deux religieuses de l’Ordre de Mère Teresa, enlevées à Freetown à la mi-janvier par la rébellion, sont mortes durant leur détention tandis qu’un frère et trois autres religieuses ont été libérés.
dimanche 7 février
Le président Ahmad Tejan Kabbah a annoncé dans la soirée qu’il était « d’accord pour autoriser Foday Sankoh, le chef de la rébellion, à s’entretenir en tête-à-tête avec les autres dirigeants du RUF. L’objectif est de « leur donner l’occasion de se consulter et de nous faire savoir comment ils entendent faciliter le processus de paix ».
lundi 22 février
Selon des journalistes, près de 90 rebelles auraient été tués à Kambia, une ville située à une centaine de kilomètres au nord de la capitale, par le contingent guinéen de l’Ecomog.
jeudi 25 février
2 000 enfants, âgés de 5 à 14 ans sont portés disparus depuis l’invasion rebelle de Freetown le 6 janvier, a-t-on appris auprès du ministère sierra-léonais des Affaires sociales.
dimanche 14 mars
Les rebelles ont libéré 20 enfants âgés de 5 à 17 ans, dont 11 filles, qu’ils avaient enlevés lors de l’invasion de la capitale, en janvier. Les deux mois de combats ont faut au moins 5 000 morts.
vendredi 9 avril
Bunumbu, une ville importante de l’Est, a été reprise dans la soirée aux rebelles par les forces gouvernementales. Cette victoire permet maintenant à l’armée régulière d’envisager une offensive pour reprendre la ville de Kailahun, une des principales bases de la rébellion située près de la frontière avec la Guinée.
fin avril
L’Ecomog a repris aux rebelles la ville de Masiaka, à cinquante kilomètres de Freetown.
mardi 11 mai
Selon la Mission d’observation des Nations unies en Sierra-Léone, les rebelles de Foday Sankoh ont commis exécutions sommaires, mutilations, viols, enlèvements et même actes de cannibalisme à Masiaka.
mardi 18 mai
Réunis au Togo, le président Ahmad Tejan Kabbah et le chef rebelle Foday Sankoh ont annoncé s’être mis d’accord pour un cessez-le-feu. Il devrait intervenir le 24 mai, date à laquelle les belligérants sont invités à tenir sur leurs positions pendant que débuteront à Lomé (Togo), les pourparlers de paix entre les ministres des Affaires étrangères des pays d’Afrique de l’Ouest.
mardi 25 mai
Ouverture à Lomé des négociations de paix entre le gouvernement et la rébellion sierra-léonaise. Cinq présidents ouest-africains (le Burkinabé Blaise Compaoré, le Libérian Charles Taylor, le Togolais Gnassingbé Eyadéma, le Nigérian Olusegun Obasanjo et le Sierra-Léonais Ahmad Tejan Kebbah), des représentants de l’OUA, de l’INU, des Etats-Unis et du Royaume-Uni sont présents dans la capitale togolaises
vendredi 25 juin
Le nouveau président nigérian, Olesegun Obasanjo, s’est rendu à Freetown, la capitale du Sierra Leone, pays où le Nigeria entretient une force d’interposition qui a permis au régime démocratiquement élu de repousser les attaques de la rébellion.
samedi 27 juin
Le gouvernement et la rébellion ont trouvé un accord pour le partage du pouvoir. Les négociations entreprises au Togo entre le gouvernement et le Front révolutionnaire uni semblent avoir abouti. Pourtant, l’accord ne sera annoncé que plus tard : le chef de la rébellion, le caporal Foday Sankoh, a demandé qu’on lui laisse le temps d’en expliquer le détail à sa base, sur le terrain.
mercredi 7 juillet
Le gouvernement et la rébellion de la Sierra Leone ont officiellement signé la paix, à Lomé (Togo). Aux termes de cet accord, la rébellion RUF a obtenu l’amnistie des crimes pendant la guerre, et reçu quatre ministères ainsi que quatre postes de vice-ministre et la présidence, pour Foday Sankoh, d’une commission supervisant le riche secteur minier et la reconstruction du pays.
mercredi 4 août
Une trentaine de membres de la mission des Nations unies au Sierra Leone (UNOMSIL) ont été pris en otages par des soldats du Front révolutionnaire uni (RUF) dans la région d’Occra Hills (est). Les anciens putschistes réclament une révision de l’accord de paix signé le 7 juillet. Le porte-parole de la rébellion a annoncé que les soldats avaient agi sans ordre.
samedi 7 août
Les rebelles ont accepté de relâcher les membres de l’ONU qu’ils retiennent en otages, a déclaré le ministre de l’Information sierra-léonais.
mardi 10 août
Tous les otages qui étaient encore retenus par les anciens soldats putschistes, y compris 200 civils, ont été libérés. Le dernier groupe de captifs autorisé à regagné Freetown comprend 20 militaires de la force africaine Ecomog, et de nombreux enfants.
lundi 18 octobre
Freetown est la première étape de la tournée africaine de la secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright.
jeudi 21 octobre
Le Conseil de sécurité de l’ONU a prévu un déploiement de casques bleus en Sierra Leone.
mi-décembre
Le président nigérian, Olusegun Obasanjo, ont annoncé que son pays compte retirer de Sierra Leone en février 2000 ses troupes qui composent l’essentiel de la Force ouest-africaine d’interposition (Ecomog) présente dans ce pays depuis deux ans.
fin décembre
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a réclamé un renforcement des effectifs des Casques bleus en Sierra Leone. Il estime qu’il faudra 10 000 hommes pour veiller au respect du traité de paix signé en juillet dernier.
L’Ecomog a annoncé l’arrestation d’ex-soldats de la junte, accusés d’avoir fait entrer clandestinement d’importantes quantités d’armes à Freetown.
2000
samedi 22 avril
A Freetown, l’équipe de football de la Sierra Leone a battu la sélection de Sao Tomé-et-Principe quatre buts à zéro.
lundi 1er mai
Huit Casques bleus ont été enlevés à Makeni alors qu’une centaine de combattants de la RUF exigeaient que la Minusil leur remette des « déserteurs », comme ils désignent les guérilleros qui ont apporté leurs armes aux Casques bleus.
mardi 2 mai
Des combattants de l’ex-rébellion RUF ont tué 7 Casques bleus kényans de la Minusil. Ils ont pris d’assaut les positions de l’ONU à Makeni, Magburaka et Kailahun (respectivement 140, 150 et 300 km à l’est de Freetown). 3 autres Casques bleus ont été blessés et 49 fait prisonniers.
mercredi 3 mai
Dans la soirée, le caporal Foday Sankoh, vice-président et leader historique du RUF, s’est engagé à « prendre des mesures immédiates » pour obtenir la libération des 50 Casques bleus et civils de l’ONU.
Le Comité de protection des journalistes, basé à New York, a publié son palmarès annuel des dix pires ennemis de la presse dans le monde : le CJP classe en tête l’ancien dirigeant rebelle du Sierra Leone, Foday Sankoh, suivi de l’ayatollah iranien Ali Khameneï, du président serbe Slobodan Milosevic, du Kazakh Nursultan Nazarbaïev, du Péruvien Alberto Fujimori, du Tunisien Ben Ali, du Chinois Jiang Zemin…
jeudi 11 mai
L’armée gouvernementale a lâché prise face à l’offensive rebelle à quelque 40 kilomètres de Freetown. Dans la capitale même, les unités des Nations unies ont renforcé leurs positions pour défendre la ville. Les Casques bleus nigérians vont forcer les soldats gouvernementaux à reprendre le combat contre les rebelles qui se dispersent alors.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 mai
Les forces des Nations unies et les troupes gouvernementales ont repoussé les rebelles autour de Newron et de Port Loko, à 50 kilomètres au nord de Freetown. Six soldats kényans ont été blessés par accident par des soldats sierra-léonais.
lundi 15 mai
Les rebelles du RUF ont libéré 139 des 400 Casques bleus qu’ils détiennent depuis quinze jours.
mercredi 17 mai
Le chef rebelle Foday Sankoh a été arrêté à Freetown.
mercredi 24 mai
Miguel Moreno et Kurt Schork, deux journalistes étrangers, ont été tués par le RUF.
lundi 29 mai
La mission de l’ONU en Sierra Leone (Minusil) a annoncé l’encerclement d’un détachement de 23 Casques bleus à Kuiva.
mardi 30 mai
224 Casques bleus indiens et 11 observateurs militaires membres de la Minusil, basés dans la région de Kailahun (à 300 km à l’est de la capitale), sont encerclés depuis trois semaines par des hommes du RUF.
mercredi 5 juillet
Les Nations unies déclarent un interdit sur les diamants de Sierra Leone, où ce commerce finance la guerre civile.
samedi 15 juillet
L’ONU arrive à libérer 392 Casques bleus et 11 observateurs, qui étaient encerclés par des rebelles.
lundi 14 août
Le Conseil de sécurité des Nations unies demande au secrétaire général de créer un tribunal spécial indépendant chargé de poursuivre les responsables des violations graves des droits de l’homme commises en Sierra Leone depuis le 30 novembre 1996.
vendredi 10 novembre
Le président sierra-léonais Ahmad Tejan Kebbah signe un cessez-le-feu avec les rebelles du RUF, à Abuja, au Nigeria.
2001
mercredi 7 mars
Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté la résolution 143 décrétant un embargo sur les armes à destination du Liberia. Le texte exige également que le gouvernement de Monrovia cesse son soutien aux rebelles sierra-léonais de la RUF et prenne des mesures concrètes pour arrêter le trafic et la vente de diamants en provenance de la Sierra Leone.
vendredi 30 mars
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution autorisant l’augmentation en Sierra Leone du nombre de Casques bleus de la MINUSUSIL, pour passer de 6 000 à 17 500 militaires.
fin d’année
Plus de 3 000 enfants soldats ont été relâchés par le RUF et les CDF. Le RUF s'engage également à relâcher les femmes sierra-léonaises et guinéennes enlevées.
2002
vendredi 18 janvier
La guerre civile est officiellement déclarée terminée. Plus de 47 000 combattants sont désarmés et démobilisés.
mardi 26 février
Les organisations HCR et Save the Children accusent une soixantaine de travailleurs humanitaires d’avoir commis des abus sexuels sur des mineurs lors de leur travail en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.
jeudi 28 février
Levée de l’état d’urgence.
lundi 4 mars
Ouverture du procès du chef rebelle Foday Sankoh (ajourné à plusieurs reprises).
mardi 14 mai
Le président Ahmad Tejan Kebbah est réélu président avec 70,6 % des voix, devant Ernest Bai Koroma (All People’s Congress) et l’ancien putschiste Johnny Paul Koroma.
mardi 9 juillet
Créée en 1963, l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) est dissoute et remplacée par l’Union africaine.
2003
samedi 2 août
Décès à Conakry, en Guinée, de l’ancien président (1985-1992), Joseph Saidu Momoh, à l’âge de 66 ans.
2004
2005
du lundi 10 au mercredi 12 janvier
Le Programme des Nations unies pour le développement, en collaboration avec la Cédéao, organise à Conakry (Guinée) un forum des jeunes pour la paix et le développement. Une cinquantaine de jeunes représentant des associations et organisations ivoiriennes, guinéennes, libériennes et sierra-léonaises sont présents afin de promouvoir le rôle de la jeunesse sur ces questions.
mercredi 16 février
Le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a présenté au Conseil de sécurité un plan d’action étendu pour une surveillance systématique et un signalement des sévices infligés aux enfants (recrutement d'enfants soldats, enlèvement, mutilation, meurtre, viol ou autres sévices sexuels commis contre des enfants, attaques d'écoles ou d'hôpitaux) dans les situations de conflit en Afrique. Le rapport cite plusieurs pays où la situation est mauvaise (Burundi, Côte-d’Ivoire, Congo-Kinshasa, Ouganda, Somalie, Soudan) et d’autres où elle s’est améliorée (Angola, Ethiopie, Erythrée, Liberia, Sierra Leone).
jeudi 24 février
Le Parlement européen a adopté une résolution appelant le Nigeria à livrer immédiatement Charles Taylor au Tribunal spécial pour la Sierra Leone. Suspectés de crimes de guerre, l’ancien président libérien vit depuis août 2003 au Nigeria qui lui a accordé l’exil.
lundi 7 mars
Ouverture du procès de trois anciens membres du gouvernement militaire, accusés de crimes contre l’humanité pendant la guerre civile (meurtres, viols, esclavage sexuel, recrutement d’enfants soldats).
mercredi 13 avril
Dans son rapport sur l’Afrique, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture indique que pour différentes raisons (climat, violences et guerres, etc.), 23 pays africains, dont la Sierra Leone, auront un besoin d’aide alimentaire dans les prochains mois.
jeudi 5 mai
Ouverture à Abuja (Nigeria) de la première session ordinaire du parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l'Ouest (Cédéao).
samedi 7 mai
Le procureur du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, Desmond de Silver, a confirmé sa volonté de contraindre le Nigeria à livrer l’ancien président libérien Charles Taylor, accusé de crimes de guerre.
du mercredi 1er au jeudi 2 juin
Sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad) réunissant à Ouagadougou quinze chefs d’Etat. Le Ghana et le Sierra Leone deviennent de nouveaux membres de cette organisation internationale.
dimanche 19 juin
Réunion à Abuja (Nigeria) des chefs d’Etat nigérians (Olesegun Obasanjo, président en exercice de l’Union africaine), sud-africains (Thabo Mbeki), ghanéens (John Kufuor), algériens (Abdelaziz Bouteflika), rwandais (Paul Kagame) et sierra-léonais (Ahmad Tejad Kabbah), ainsi que de la Première ministre mozambicaine (Luisa Diogo). Ils souhaitent que tous les pays africains puissent bénéficier de l’annulation de leur dette et demandent également « au G8 et à la communauté internationale (...) de doubler l'aide au développement sur trois ans et de prévoir d'autres augmentations ensuite, pour s'assurer que l'Afrique puisse atteindre les Objectifs de développement du millénaire en 2015 ».
vendredi 11 novembre
A New York, une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU autorise les Casques bleus à arrêter l’ex-président du Liberia en exil Charles Taylor et à le livrer au tribunal spécial chargé de juger les crimes de guerre en Sierra Leone.
jeudi 15 décembre
Six ans après la fin de la guerre civile, la Mission des Nations unies en Sierra Leone (Minusil) achève le retrait de ses troupes.
2006
vendredi 13 janvier
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se réunit en sommet extraordinaire à Niamey (Niger). Le président nigérien Mamadou Tandja est reconduit à la présidence de l’organisation.
mercredi 14 juin
Réunis en sommet à Abuja (Nigeria), les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont adopté une convention prévoyant « d'interdire le transfert des armes légères au sein de la communauté et entre les Etats membres, sauf pour les besoins de sécurité légitimes de ces Etats ou pour leur participation à des opérations de maintien de la paix ». La Cédéao a également modifié son organisation interne. Le secrétariat est remplacé par une commission de neuf membres, pour un mandat de quatre ans et dont l’entrée en fonction est prévue pour janvier 2007.
2007
mardi 20 février
Face à la menace de déstabilisation que font peser sur l’Afrique de l’Ouest les troubles actuels en Guinée, le président guinéen Conté s’entretient avec ses homologues du Liberia (Ellen Johnson Sirleaf) et de la Sierra Leone (Ahmad Tejan Kabbah).
dimanche 3 juin
Un hélicoptère privé faisant la liaison entre la capitale de Sierra Leone Freetown et l'aéroport international de Lungi, situé à proximité, s'est écrasé tuant 21 des 22 personnes à bord, dont 18 Togolais et le ministre des Sports de ce pays, Atipe Kwako.
dimanche 17 juin
L’équipe de football de la Sierra Leone a subi la plus lourde défaite de son histoire : elle a été battue par le Mali à Bamako six buts à zéro.
mercredi 20 juin
Trois anciens responsables d'un ex-groupe rebelle ont été reconnus coupables de crimes contre l'humanité par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL, soutenu par les Nations unies), qui a ainsi rendu ses premiers verdicts depuis sa création en 2002. Alex Tamba Brima, Brima Bazzy Kamara et Santigie Borbor Kanu ont été reconnus coupables de 11 des 14 chefs d'accusation qui pesaient sur eux, mais le TSSL a reporté l'énoncé de la peine au 16 juillet.
jeudi 19 juillet
Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) a rendu ses premiers verdicts en condamnant trois anciens rebelles sierra-léonais : Alex Tamba Brima (35 ans) et Santigie Borbor Kanu (42 ans) ont été condamnés à 50 ans de prison chacun, et Brima Bazzy Kamara (39 ans) à 45 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
mercredi 25 juillet
Le gouvernement de la Sierra Leone a ordonné à toutes les personnes tenant des chimpanzés comme animaux de compagnie de les rendre immédiatement aux autorités, dans un effort pour protéger cette espèce en danger. Les contrevenants encourent une amende de 1 000 dollars.
jeudi 2 août
Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) a reconnu deux ex-chefs de la milice des Forces de défense civiles (CDF), Moinina Fofana et Allieu Kondewa, coupables de crimes de guerre commis lors de la guerre civile (1991-2001), mais non-coupables de crimes contre l'humanité.
Au moins 58 personnes sont mortes et plusieurs sont portées disparues à la suite du naufrage dans la matinée d'un navire au large de la Sierra Leone. La catastrophe est survenue lorsque le bateau a été pris dans une tempête sur le fleuve Little Scarcies (nord de Freetown), qui débouche sur l'Atlantique.
samedi 11 août
Elections présidentielle et législatives.
lundi 13 août
Le président sortant de Sierra Leone Ahmad Tejan Kabbah a ordonné aux forces de sécurité du pays de répondre « avec fermeté » aux éventuelles tentatives de semer le trouble alors que les premiers résultats des élections générales du 11 août tardent à être publiés.
lundi 20 août
Un second tour de l'élection présidentielle en Sierra Leone devra départager l'opposant Ernest Koroma et le vice-président sortant Solomon Berewa, selon des résultats portant sur 93 % des bureaux de vote publiés par la Commission nationale des élections (NEC). Ce second tour devra être organisé deux semaines après la proclamation officielle des résultats du premier tour. Avec quelque 44 % des suffrages, M. Koroma, du Congrès de tout le peuple (APC), arrive en tête du premier tour du 11 août devant le candidat du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP, au pouvoir), qui a obtenu 38 % des voix. Charles Margai, chef du Mouvement du peuple pour un changement démocratique (PMDC) et dissident du SLPP, est placé en troisième position avec 14 % des suffrages.
jeudi 23 août
Le principal parti d'opposition en Sierra Leone, le Congrès de tout le peuple (APC), a remporté les législatives du 11 août, a annoncé la Commission électorale, qui a également confirmé l'avance du chef de l'APC, Ernest Koroma, au premier tour de la présidentielle.
samedi 8 septembre
Second tour de l’élection présidentielle. Des irrégularités ont été dénoncées.
lundi 17 septembre
Ernest Koroma, candidat du Congrès de tout le peuple (APC) et opposant au parti au pouvoir, a été déclaré élu président de la Sierra Leone avec 54,6 % des voix (950 407 voix) lors du second tour du 8 septembre, a annoncé la Commission électorale nationale (NEC). Son adversaire Solomon Berewa, vice-président sortant et candidat du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP, au pouvoir), n’a obtenu que 789 651 voix (45,4 %). Il y a eu 43 793 votes non valides, soit 2,45 % du total des suffrages exprimés, en raison de fraudes. Le taux de participation s'élève à 68,09 %. Quelques heures à peine après cette annonce, Albert Koroma a prêté serment et officiellement pris ses fonctions.
vendredi 12 octobre
Qualifications pour la CAN de football 2008 : à domicile, le Sierra Leone a été battu par le Bénin deux buts à zéro.
2008
mercredi 6 février
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé aux membres du Conseil de sécurité qu'il avait l'intention de réduire de près de 20 % les effectifs de la mission de maintien de la paix en Sierra Leone, invoquant un apaisement des tensions dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
mercredi 14 mai
L'ancien adjoint de Charles Taylor a témoigné à charge devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, lors du procès de l'ex-président libérien « dépaysé » à La Haye des raisons de sécurité. Moses Blah, qui fut vice-président de Taylor de 2000 jusqu'en 2003, date à laquelle il avait assuré l'intérim du chef de l'Etat pendant trois mois, a raconté à la cour comment le chef du mouvement rebelle sierra-léonais Ruf recevait ses ordres de Taylor.
2009
mercredi 25 février
Trois anciens commandants du Front révolutionnaire uni (RUF) ont été condamnés pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.