samedi 2 janvier
A Zongo (nord du Congo), sur le fleuve Oubangui, le grand marché, des missions religieuses, de nombreux commerçants musulmans ainsi que des habitations particulières ont été pillées, alors que le front des rebelles se serait stabilisé à une dizaine de kilomètres du fleuve.
dimanche 3 janvier
Une centaine de soldats des Forces armées congolaises (FAC) sont arrivés, par avion, à Bangui, la capitale centrafricaine, de l’autre côté du fleuve Oubangui. Armés de fusils mitrailleurs et de lance-roquettes, ces soldats ont traversé le fleuve pour mettre fin aux pillages dans la région de Zongo et, officiellement, pour restituer les biens volés à leurs propriétaires légitimes. Mais, selon des religieux, ces pillages sont le fait… des soldats de l’armée congolaise.
lundi 4 janvier
Les FAC ont repris, après « d’intenses combats », la localité de Businga, dans le nord-est du pays qui étaient aux mains des rebelles ; ils ont aussi repris le contrôle de Zongo (nord) sur le fleuve Oubangui.
dimanche 17 janvier
Le sommet de Lusaka (Zambie), réunissant une quinzaine de pays, belligérants ou non dans le conflit dans l’ex-Zaïre, s’est séparé sans aucune décision.
lundi 18 janvier
Les cinq principaux Etats étrangers (Namibie, Angola, Zimbabwe, Rwanda et Ouganda) impliqués dans le conflit en RDC se sont mis d’accord pour signer un cessez-le-feu et appellent les rebelles à signer eux aussi cet accord. Ils appellent aussi le Conseil de sécurité de l’ONU « à former une force de maintien de la paix pour la RDC ».
mercredi 20 janvier
Des coups de feu ont été échangés à Uvira (Sud-Kivu, sous domination de la rébellion), lorsqu’un officier rwandais a entrepris d’arrêter quatre soldats Banyamulenge, ce qui a provoqué la quasi-mutinerie d’une centaine de soldats Banyamulenge.
début février
Rétablissement du multipartisme.
mardi 16 février
La rébellion anti-Kabila a annoncé le lancement « d’une grande offensive sur les trois axes » de sa progression vers Kinshasa : l’axe nord, dans la province de l’Equateur, avec comme objectif la ville de Mbandaka ; l’axe central vers Mbuji Mayi, la ville du diamant ; et l’axe sud vers Lubumbashi. La rébellion aurait engagé plus de 60 000 hommes dans la bataille.
mercredi 17 février
L’une des principales têtes civiles de la rébellion anti-Kabila, Arthur Zahidi Ngoma, a annoncé, à Paris, sa démission du RCD, principal mouvement contre le chef de l’Etat.
jeudi 18 février
Ngoma appelle « à une solution pacifique, par la négociation politique ». Il n’exclut pas de négocier avec Kabila, afin « d’éviter le dépeçage » de l’ex-Zaïre. Il aurait eu des contacts avec l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), principal parti d’opposition. Pour Ngoma, « la guerre a totalement échappé aux Congolais ».
mardi 2 mars
L’armée ougandaise a franchi la frontière de la RDC (ex-Zaïre) pour y poursuivre des rebelles hutus qui viennent de tuer, la veille, huit touristes occidentaux en Ouganda. Le commandant militaire ougandais de la région assure que « l’armée rendra justice aux morts ».
du vendredi 5 au mardi 9 mars
Fuyant les combats qui se déroulent au Shaba, dans le sud-est de l’ex-Zaïre, plus de 4 000 réfugiés sont arrivés en Zambie, ainsi que plusieurs centaines de soldats. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés, près de 45 000 Congolais ont fui vers la Zambie et la Tanzanie depuis l’offensive rebelle de l’été 1998.
vendredi 12 mars
Londres a rappelé son ambassadeur en RDC (ex-Zaïre) pour protester contre l’expulsion par Kinshasa de cinq Britanniques accusés d’espionnage. Les cinq hommes sont quatre fonctionnaires du Foreign office et du ministère de la Défense ainsi que le troisième secrétaire de l’ambassade.
dimanche 18 avril
Un accord de cessez-le-feu a été signé entre le Congolais Kabila et l’Ougandais Museveni, sous les auspices du numéro un libyen Kadhafi. L’accord prévoit le déploiement d’une force de paix africaine et le retrait des troupes étrangères. Il repose sur un engagement de Kinshasa à mener un « dialogue national » avec toutes les composantes du pays et sur « le respect du principe de non-ingérence dans les affaires internes ».
samedi 24 avril
Les présidents congolais, Kabila, et ougandais, Museveni, ont signé un accord de cessez-le-feu immédiat pour « donner sa chance au dialogue et à une solution pacifique » au Congo. L’accord a été conclu au cours d’une rencontre organisée en Libye par Kadhafi.
jeudi 29 avril
Quelque 120 soldats rwandais ont été tués par l’armée de Kabila dans le nord du Katanga. Les troupes rwandaises, qui soutiennent la rébellion de l’ex-Zaïre, auraient également eu de nombreux blessés lors de combats qui se sont déroulés à Bendera, ville située non loin du lac Tanganyika et bastion de la rébellion.
jeudi 6 mai
Selon l’état-major des Forces armées congolaises (FAC), des soldats rwandais et ougandais, alliés à la rébellion congolaise, se sont entretués récemment pour le contrôle de mines d’or et de plantations dans l’est de l’ex-Zaïre. Ces affrontements auraient fait 213 morts, 200 Rwandais et treize Ougandais.
mardi 11 mai
Goma et Uvira, places fortes de la rébellion, ont été bombardées dans la soirée par l’aviation loyaliste : quarante-cinq personnes sont mortes et cinquante ont été blessées, en majorité des civils.
mercredi 12 mai
La rébellion affirme avoir pris le contrôle de la ville de Kabinda, considérée comme le dernier verrou avant Mbuji Mayi, ville du diamant. Kabinda est une importante base militaire qui était jusqu’à présent occupée par les forces armées congolaises fidèles à Kabila et par des troupes du Zimbabwe.
jeudi 13 mai
Les affrontements redoublent d’intensité dans les riches provinces du Katanga et du Kasaï-Oriental. Selon le chef rebelle Ondekane, le village natal du président Kabila, Manono, a été pris ainsi que la ville de Bena Dibela, au terme de combats qui auraient fait une centaine de morts. Du Rwanda, le ministre de la Défense, Paul Kagame, homme fort du régime, affirme que Kabila a mobilisé et équipé des milliers de miliciens Interhamwe, d’origine hutue, « dans le but de renverser le gouvernement rwandais et d’achever le génocide entamé en 1994 ».
mardi 18 mai
Le soutien du Rwanda à la rébellion contre le président Kabila lui aurait coûté 500 hommes, morts ou blessés. C’est ce qu’a déclaré le chef d’état-major rwandais, le général Nyamwansa. Ces pertes seraient intervenues au début du conflit.
du vendredi 21 au samedi 22 mai
Plus de quatre cents rebelles congolais et soldats rwandais auraient été tués, selon le gouverneur du Kasaï oriental, à l’est de Kabinda par les forces loyalistes. Selon des sources aéronautiques, l’aviation des alliés de Kinshasa a fait un « carnage » en utilisant des bombes à fragmentation.
lundi 24 mai
La confusion la plus totale règne dans l’est de l’ex-Zaïre. Le principal mouvement des rebelles au président Kabila aurait éclaté en deux factions, l’une soutenue par l’Ouganda, l’autre par le Rwanda, qui se livrent une guerre de communiqués sur le contrôle de la ville de Kisangani après des affrontements entre rebelles. Les Forces armées congolaises, soutenues par des troupes angolaises, zimbabwéennes, namibiennes et tchadiennes, continuent d’affirmer qu’elles infligent de lourdes pertes aux rebelles tant au nord-est qu’au sud-est.
mardi 25 mai
A Kinshasa, vingt-trois hommes condamnés à mort pour « banditisme à main armée » par la justice militaire, ont été fusillés dans l’enceinte du centre pénitentiaire de Makala.
mercredi 2 juin
Etienne Richard Mbaya, un ancien ministre du gouvernement Kabila, a été arrêté à son domicile de Kinshasa. Les motifs de son arrestation ne sont pas connus. L’information ne sera révélée que le 22 juin.
vendredi 25 juin
A Lusaka (Zambie), ouverture d’un sommet sur les conditions d’un cessez-le-feu au Congo-Kinshasa.
mercredi 7 juillet
Les ministres africains à Lusaka depuis près de deux semaines ont accepté les termes d’un accord de paix entre le Congo-Kinshasa et la rébellion de l’est du pays soutenue par le Rwanda et l’Ouganda. Le document prévoit notamment l’ouverture d’un dialogue inter-congolais entre le gouvernement de Kinshasa, les rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie, le Mouvement de libération du Congo et les partis d’opposition, dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Cet accord devrait être signés le 10 juillet par les six présidents impliqués dans le conflit.
samedi 10 juillet
Tous les pays impliqués dans la guerre en République démocratique du Congo ont signé, à Lusaka, l'accord de cessez-le-feu. Mais une querelle de procédure au sein des groupes rebelles a terni la fête et réduit les espoirs d’une paix réelle. Les rebelles ne sont pas parvenus à s’entendre sur la légitimité de certains des leurs à signer l’accord. Le Rassemblement congolais pour la démocratie d’Emile Ilunga refuse catégoriquement d’apposer sa signature auprès de celle d’Ernest Wamba dia Wamba, le chef de l’une de ses factions dissidentes. De son côté, le Mouvement de libération du Congo menace de reprendre la guerre si le document ne porte pas la signature d’Ernest Wamba. Ce dernier a carrément bloqué la cérémonie en occupant pendant plus de dix heures le siège du Rassemblement congolais pour la démocratie.
lundi 12 juillet
Ouverture à Alger du 35e sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Une quarantaine de chefs d’Etat ou de gouvernement, dont Laurent-Désiré Kabila, se retrouvent pendant trois jours pour se pencher sur les multiples conflits qui ensanglantent le continent africain (Sierra Leone, Congo-Kinshasa, Ethiopie-Erythrée).
mercredi 14 juillet
Fin du sommet de l’OUA à Alger. Les quarante-cinq chefs d’Etat et de gouvernement ont adopté une « Déclaration d’Alger » condamnant désormais le recours unilatéral à la force comme mode de règlement des différends sur le continent. Le texte réaffirme l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Ce document réaffirme également le principe de non-ingérence. Kabila a fait annoncer une prochaine « amnistie générale » pour les rebelles de son pays. De son côté, le président algérien, Bouteflika, a accepté le principe d’un commandement algérien pour la Commission militaire conjointe chargée de superviser l’accord de cessez-le-feu au Congo-Kinshasa.
mardi 27 juillet
Des soldats auraient brûlé vifs trente-trois villageois. L’accusation portée par le ministère de la Défense du Zimbabwe vise « les rebelles et leurs alliés ».
dimanche 1er août
Un des chefs de la rébellion dans l’ex-Zaïre, Jean-Pierre Bemba, chef du MLC, a signé à Lusaka l’accord de cessez-le-feu. Son mouvement venait de prendre le contrôle de la ville stratégique de Zongo, sur la rive de l’Oubangui, en face de la capitale centrafricaine Bangui.
mercredi 4 août
Les rebelles du MLD affirment avoir été victimes d’un bombardement faisant près de six cents morts, dans la soirée, à Makanza et Bogbonga (nord-ouest). Le gouvernement Kabila a démenti l’information, affirmant que les rebelles cherchaient ainsi à justifier la reprise de la guerre. De son côté, l’ONU a annoncé qu’elle ne déploierait pas de casques bleus dans le pays si les combats se poursuivent.
lundi 9 août
Les rebelles congolais et leurs alliés rwandais et ougandais sont accusés d’avoir mené trois attaques depuis le début du mois d’août malgré le cessez-le-feu du 10 juillet.
mardi 17 août
Dans la soirée, un cessez-le feu fragile a été signé au Congo-Kinshasa entre Rwandais et Ougandais. Les premiers soutiennent le Rassemblement congolais pour la démocratie, les seconds une faction dissidente menée par Ernest Wamba dia Wamba. Depuis quatre jours, les combats entre les deux factions ont fait plus de 200 morts, principalement des civils, à Kisangani.
mercredi 18 août
Ouverture à Maputo (Mozambique) du sommet de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SACD, quatorze pays). Les présidents rwandais et burundais, dont les pays ne font pas partie de la SACD, avaient été convoqués pour régler le conflit en cours au Congo-Kinshasa. Cette initiative a mécontenté le président de la RDC, Laurent-Désiré Kabila, qui, pour protester, a choisi de se faire représenter par son ministre des Affaires étrangères, Yerodia Abdoulaye Ndombassi.
jeudi 19 août
Clôture et échec du sommet de la SADC sur les guerres civiles en RDC (ex-Zaïre) et Angola. La SADC « a entrepris de prendre des mesures pour s’assurer que le RCD (mouvement rebelle de la RDC) signera l’accord de cessez-le-feu, qui pourrait ouvrir la voie au retrait des forces étrangères » du pays. Aucune précision n’a été apportée pour savoir laquelle des deux factions ennemies du RCD signera.
samedi 21 août
Deux religieuses françaises et une coréenne ont été violées par six soldats congolais dans leur résidence de Bangassou, en République centrafricaine, à la frontière de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre). Une fois leur forfait commis, les soldats ont regagné le Congo.
du dimanche 22 au lundi 23 août
Visite de la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Nkosazana Zuma, dans la région des Grands Lacs et en République démocratique du Congo.
mardi 24 août
Les deux principales factions du principal mouvement de rébellion, le RCD, se sont mises d’accord pour « signer ensemble », sans doute le 27 août, le cessez-le-feu déjà paraphé par les différents protagonistes du conflit le 10 juillet à Lusaka.
mardi 31 août
Les deux factions du RCD, l’une soutenue par l’Ouganda, l’autre par le Rwanda, ont signé, à Lusaka, un cessez-le-feu. Cet accord complète le document signé le 10 juillet par les Etats en conflit. Une commission mixte est maintenant chargée de faire respecter la paix ; les forces étrangères doivent quitter le Congo dans un délai de neuf mois, et toutes les milices devront être désarmées.
mi-septembre
Des personnalités de la société civile et des chefs coutumiers du Nord-Kivu, réunis à Butembo, ont alerté la communauté internationale sur des risques de génocides : les Banande (habitants de cette région, 1,6 millions de personnes) sont soumis aux diverses exactions des maîtres de l’heure, Tutsis et Banyamulenges rwandais. La situation ressemble à celle qui prévalait au Rwanda en 1994. Les personnalités ont réclamé l’application urgente des accords de Lusaka. Les faits rapportés sont déjà accablants : arrestations, viols, déportations, disparitions, exécutions se multiplient, dans l’indifférence générale. Ces témoins font encore état de destructions délibérées d’infrastructures, de quartiers entièrement rasés, d’insécurité sur les routes. Récemment, des tracts auraient même annoncé à la population banande son prochain anéantissement.
mardi 12 octobre
L’ONU a obtenu des garanties en matière de sécurité de la part des trois mouvements rebelles. Des équipes militaires inspectent les Provinces orientales du Congo pour s’assurer que des observateurs pourront s’y rendre.
jeudi 28 octobre
Alors que les troupes zimbabwéennes sont présentes dans l’ex-Zaïre depuis plus d’un an, le président Robert Mugabe a déclaré lors d’une conférence à l’Unesco : « Le FMI n’a pas à venir chez nous et à poser des questions sur notre rôle au Congo. Ils ont du travail ailleurs.
du vendredi 5 au mardi 9 novembre
Une centaine de civils ont été tués dans les combats qui font rage au nord-ouest du pays entre soldats rebelles et forces loyalistes. Depuis l’entrée en vigueur, le 31 août, de l’accord de cessez-le-feu conclu à Lusaka, les deux camps s’accusent mutuellement de l’avoir violé. Le RCD, principal mouvement rebelle, remet cet accord en cause en accusant le président Kabila d’avoir « opté publiquement pour la guerre ».
mardi 30 novembre
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la Résolution 1279 créant la Mission de maintien de la paix de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc).
jeudi 2 décembre
Le MLC affirme avoir capturé 120 soldats loyalistes au cours de combats qui se sont déroulés dans la province de l’Equateur. Dans un communiqué, la rébellion parle d’une poursuite de l‘offensive et précise que « de nombreux soldats de Laurent-Désiré Kabila continuent de se rendre aux forces de libération ».
mardi 7 décembre
Un forum international consacré aux enfants soldats, leur démobilisation et leur réinsertion, se tient à Kinshasa, organisé par le gouvernement de la RDC. Le représentant de l’Unicef a salué cet « exercice unique en son genre », car c’est la première fois qu’un pays pratiquant l’enrôlement des mineurs dans les groupes armés organise une tribune de réflexion sur cette question. Ce forum, organisé avec le concours de l’OUA, réunit des intervenants d’une quinzaine de pays et des experts d’organisations internationales.
A Zongo (nord du Congo), sur le fleuve Oubangui, le grand marché, des missions religieuses, de nombreux commerçants musulmans ainsi que des habitations particulières ont été pillées, alors que le front des rebelles se serait stabilisé à une dizaine de kilomètres du fleuve.
dimanche 3 janvier
Une centaine de soldats des Forces armées congolaises (FAC) sont arrivés, par avion, à Bangui, la capitale centrafricaine, de l’autre côté du fleuve Oubangui. Armés de fusils mitrailleurs et de lance-roquettes, ces soldats ont traversé le fleuve pour mettre fin aux pillages dans la région de Zongo et, officiellement, pour restituer les biens volés à leurs propriétaires légitimes. Mais, selon des religieux, ces pillages sont le fait… des soldats de l’armée congolaise.
lundi 4 janvier
Les FAC ont repris, après « d’intenses combats », la localité de Businga, dans le nord-est du pays qui étaient aux mains des rebelles ; ils ont aussi repris le contrôle de Zongo (nord) sur le fleuve Oubangui.
dimanche 17 janvier
Le sommet de Lusaka (Zambie), réunissant une quinzaine de pays, belligérants ou non dans le conflit dans l’ex-Zaïre, s’est séparé sans aucune décision.
lundi 18 janvier
Les cinq principaux Etats étrangers (Namibie, Angola, Zimbabwe, Rwanda et Ouganda) impliqués dans le conflit en RDC se sont mis d’accord pour signer un cessez-le-feu et appellent les rebelles à signer eux aussi cet accord. Ils appellent aussi le Conseil de sécurité de l’ONU « à former une force de maintien de la paix pour la RDC ».
mercredi 20 janvier
Des coups de feu ont été échangés à Uvira (Sud-Kivu, sous domination de la rébellion), lorsqu’un officier rwandais a entrepris d’arrêter quatre soldats Banyamulenge, ce qui a provoqué la quasi-mutinerie d’une centaine de soldats Banyamulenge.
début février
Rétablissement du multipartisme.
mardi 16 février
La rébellion anti-Kabila a annoncé le lancement « d’une grande offensive sur les trois axes » de sa progression vers Kinshasa : l’axe nord, dans la province de l’Equateur, avec comme objectif la ville de Mbandaka ; l’axe central vers Mbuji Mayi, la ville du diamant ; et l’axe sud vers Lubumbashi. La rébellion aurait engagé plus de 60 000 hommes dans la bataille.
mercredi 17 février
L’une des principales têtes civiles de la rébellion anti-Kabila, Arthur Zahidi Ngoma, a annoncé, à Paris, sa démission du RCD, principal mouvement contre le chef de l’Etat.
jeudi 18 février
Ngoma appelle « à une solution pacifique, par la négociation politique ». Il n’exclut pas de négocier avec Kabila, afin « d’éviter le dépeçage » de l’ex-Zaïre. Il aurait eu des contacts avec l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), principal parti d’opposition. Pour Ngoma, « la guerre a totalement échappé aux Congolais ».
mardi 2 mars
L’armée ougandaise a franchi la frontière de la RDC (ex-Zaïre) pour y poursuivre des rebelles hutus qui viennent de tuer, la veille, huit touristes occidentaux en Ouganda. Le commandant militaire ougandais de la région assure que « l’armée rendra justice aux morts ».
du vendredi 5 au mardi 9 mars
Fuyant les combats qui se déroulent au Shaba, dans le sud-est de l’ex-Zaïre, plus de 4 000 réfugiés sont arrivés en Zambie, ainsi que plusieurs centaines de soldats. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés, près de 45 000 Congolais ont fui vers la Zambie et la Tanzanie depuis l’offensive rebelle de l’été 1998.
vendredi 12 mars
Londres a rappelé son ambassadeur en RDC (ex-Zaïre) pour protester contre l’expulsion par Kinshasa de cinq Britanniques accusés d’espionnage. Les cinq hommes sont quatre fonctionnaires du Foreign office et du ministère de la Défense ainsi que le troisième secrétaire de l’ambassade.
dimanche 18 avril
Un accord de cessez-le-feu a été signé entre le Congolais Kabila et l’Ougandais Museveni, sous les auspices du numéro un libyen Kadhafi. L’accord prévoit le déploiement d’une force de paix africaine et le retrait des troupes étrangères. Il repose sur un engagement de Kinshasa à mener un « dialogue national » avec toutes les composantes du pays et sur « le respect du principe de non-ingérence dans les affaires internes ».
samedi 24 avril
Les présidents congolais, Kabila, et ougandais, Museveni, ont signé un accord de cessez-le-feu immédiat pour « donner sa chance au dialogue et à une solution pacifique » au Congo. L’accord a été conclu au cours d’une rencontre organisée en Libye par Kadhafi.
jeudi 29 avril
Quelque 120 soldats rwandais ont été tués par l’armée de Kabila dans le nord du Katanga. Les troupes rwandaises, qui soutiennent la rébellion de l’ex-Zaïre, auraient également eu de nombreux blessés lors de combats qui se sont déroulés à Bendera, ville située non loin du lac Tanganyika et bastion de la rébellion.
jeudi 6 mai
Selon l’état-major des Forces armées congolaises (FAC), des soldats rwandais et ougandais, alliés à la rébellion congolaise, se sont entretués récemment pour le contrôle de mines d’or et de plantations dans l’est de l’ex-Zaïre. Ces affrontements auraient fait 213 morts, 200 Rwandais et treize Ougandais.
mardi 11 mai
Goma et Uvira, places fortes de la rébellion, ont été bombardées dans la soirée par l’aviation loyaliste : quarante-cinq personnes sont mortes et cinquante ont été blessées, en majorité des civils.
mercredi 12 mai
La rébellion affirme avoir pris le contrôle de la ville de Kabinda, considérée comme le dernier verrou avant Mbuji Mayi, ville du diamant. Kabinda est une importante base militaire qui était jusqu’à présent occupée par les forces armées congolaises fidèles à Kabila et par des troupes du Zimbabwe.
jeudi 13 mai
Les affrontements redoublent d’intensité dans les riches provinces du Katanga et du Kasaï-Oriental. Selon le chef rebelle Ondekane, le village natal du président Kabila, Manono, a été pris ainsi que la ville de Bena Dibela, au terme de combats qui auraient fait une centaine de morts. Du Rwanda, le ministre de la Défense, Paul Kagame, homme fort du régime, affirme que Kabila a mobilisé et équipé des milliers de miliciens Interhamwe, d’origine hutue, « dans le but de renverser le gouvernement rwandais et d’achever le génocide entamé en 1994 ».
mardi 18 mai
Le soutien du Rwanda à la rébellion contre le président Kabila lui aurait coûté 500 hommes, morts ou blessés. C’est ce qu’a déclaré le chef d’état-major rwandais, le général Nyamwansa. Ces pertes seraient intervenues au début du conflit.
du vendredi 21 au samedi 22 mai
Plus de quatre cents rebelles congolais et soldats rwandais auraient été tués, selon le gouverneur du Kasaï oriental, à l’est de Kabinda par les forces loyalistes. Selon des sources aéronautiques, l’aviation des alliés de Kinshasa a fait un « carnage » en utilisant des bombes à fragmentation.
lundi 24 mai
La confusion la plus totale règne dans l’est de l’ex-Zaïre. Le principal mouvement des rebelles au président Kabila aurait éclaté en deux factions, l’une soutenue par l’Ouganda, l’autre par le Rwanda, qui se livrent une guerre de communiqués sur le contrôle de la ville de Kisangani après des affrontements entre rebelles. Les Forces armées congolaises, soutenues par des troupes angolaises, zimbabwéennes, namibiennes et tchadiennes, continuent d’affirmer qu’elles infligent de lourdes pertes aux rebelles tant au nord-est qu’au sud-est.
mardi 25 mai
A Kinshasa, vingt-trois hommes condamnés à mort pour « banditisme à main armée » par la justice militaire, ont été fusillés dans l’enceinte du centre pénitentiaire de Makala.
mercredi 2 juin
Etienne Richard Mbaya, un ancien ministre du gouvernement Kabila, a été arrêté à son domicile de Kinshasa. Les motifs de son arrestation ne sont pas connus. L’information ne sera révélée que le 22 juin.
vendredi 25 juin
A Lusaka (Zambie), ouverture d’un sommet sur les conditions d’un cessez-le-feu au Congo-Kinshasa.
mercredi 7 juillet
Les ministres africains à Lusaka depuis près de deux semaines ont accepté les termes d’un accord de paix entre le Congo-Kinshasa et la rébellion de l’est du pays soutenue par le Rwanda et l’Ouganda. Le document prévoit notamment l’ouverture d’un dialogue inter-congolais entre le gouvernement de Kinshasa, les rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie, le Mouvement de libération du Congo et les partis d’opposition, dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Cet accord devrait être signés le 10 juillet par les six présidents impliqués dans le conflit.
samedi 10 juillet
Tous les pays impliqués dans la guerre en République démocratique du Congo ont signé, à Lusaka, l'accord de cessez-le-feu. Mais une querelle de procédure au sein des groupes rebelles a terni la fête et réduit les espoirs d’une paix réelle. Les rebelles ne sont pas parvenus à s’entendre sur la légitimité de certains des leurs à signer l’accord. Le Rassemblement congolais pour la démocratie d’Emile Ilunga refuse catégoriquement d’apposer sa signature auprès de celle d’Ernest Wamba dia Wamba, le chef de l’une de ses factions dissidentes. De son côté, le Mouvement de libération du Congo menace de reprendre la guerre si le document ne porte pas la signature d’Ernest Wamba. Ce dernier a carrément bloqué la cérémonie en occupant pendant plus de dix heures le siège du Rassemblement congolais pour la démocratie.
lundi 12 juillet
Ouverture à Alger du 35e sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Une quarantaine de chefs d’Etat ou de gouvernement, dont Laurent-Désiré Kabila, se retrouvent pendant trois jours pour se pencher sur les multiples conflits qui ensanglantent le continent africain (Sierra Leone, Congo-Kinshasa, Ethiopie-Erythrée).
mercredi 14 juillet
Fin du sommet de l’OUA à Alger. Les quarante-cinq chefs d’Etat et de gouvernement ont adopté une « Déclaration d’Alger » condamnant désormais le recours unilatéral à la force comme mode de règlement des différends sur le continent. Le texte réaffirme l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Ce document réaffirme également le principe de non-ingérence. Kabila a fait annoncer une prochaine « amnistie générale » pour les rebelles de son pays. De son côté, le président algérien, Bouteflika, a accepté le principe d’un commandement algérien pour la Commission militaire conjointe chargée de superviser l’accord de cessez-le-feu au Congo-Kinshasa.
mardi 27 juillet
Des soldats auraient brûlé vifs trente-trois villageois. L’accusation portée par le ministère de la Défense du Zimbabwe vise « les rebelles et leurs alliés ».
dimanche 1er août
Un des chefs de la rébellion dans l’ex-Zaïre, Jean-Pierre Bemba, chef du MLC, a signé à Lusaka l’accord de cessez-le-feu. Son mouvement venait de prendre le contrôle de la ville stratégique de Zongo, sur la rive de l’Oubangui, en face de la capitale centrafricaine Bangui.
mercredi 4 août
Les rebelles du MLD affirment avoir été victimes d’un bombardement faisant près de six cents morts, dans la soirée, à Makanza et Bogbonga (nord-ouest). Le gouvernement Kabila a démenti l’information, affirmant que les rebelles cherchaient ainsi à justifier la reprise de la guerre. De son côté, l’ONU a annoncé qu’elle ne déploierait pas de casques bleus dans le pays si les combats se poursuivent.
lundi 9 août
Les rebelles congolais et leurs alliés rwandais et ougandais sont accusés d’avoir mené trois attaques depuis le début du mois d’août malgré le cessez-le-feu du 10 juillet.
mardi 17 août
Dans la soirée, un cessez-le feu fragile a été signé au Congo-Kinshasa entre Rwandais et Ougandais. Les premiers soutiennent le Rassemblement congolais pour la démocratie, les seconds une faction dissidente menée par Ernest Wamba dia Wamba. Depuis quatre jours, les combats entre les deux factions ont fait plus de 200 morts, principalement des civils, à Kisangani.
mercredi 18 août
Ouverture à Maputo (Mozambique) du sommet de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SACD, quatorze pays). Les présidents rwandais et burundais, dont les pays ne font pas partie de la SACD, avaient été convoqués pour régler le conflit en cours au Congo-Kinshasa. Cette initiative a mécontenté le président de la RDC, Laurent-Désiré Kabila, qui, pour protester, a choisi de se faire représenter par son ministre des Affaires étrangères, Yerodia Abdoulaye Ndombassi.
jeudi 19 août
Clôture et échec du sommet de la SADC sur les guerres civiles en RDC (ex-Zaïre) et Angola. La SADC « a entrepris de prendre des mesures pour s’assurer que le RCD (mouvement rebelle de la RDC) signera l’accord de cessez-le-feu, qui pourrait ouvrir la voie au retrait des forces étrangères » du pays. Aucune précision n’a été apportée pour savoir laquelle des deux factions ennemies du RCD signera.
samedi 21 août
Deux religieuses françaises et une coréenne ont été violées par six soldats congolais dans leur résidence de Bangassou, en République centrafricaine, à la frontière de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre). Une fois leur forfait commis, les soldats ont regagné le Congo.
du dimanche 22 au lundi 23 août
Visite de la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Nkosazana Zuma, dans la région des Grands Lacs et en République démocratique du Congo.
mardi 24 août
Les deux principales factions du principal mouvement de rébellion, le RCD, se sont mises d’accord pour « signer ensemble », sans doute le 27 août, le cessez-le-feu déjà paraphé par les différents protagonistes du conflit le 10 juillet à Lusaka.
mardi 31 août
Les deux factions du RCD, l’une soutenue par l’Ouganda, l’autre par le Rwanda, ont signé, à Lusaka, un cessez-le-feu. Cet accord complète le document signé le 10 juillet par les Etats en conflit. Une commission mixte est maintenant chargée de faire respecter la paix ; les forces étrangères doivent quitter le Congo dans un délai de neuf mois, et toutes les milices devront être désarmées.
mi-septembre
Des personnalités de la société civile et des chefs coutumiers du Nord-Kivu, réunis à Butembo, ont alerté la communauté internationale sur des risques de génocides : les Banande (habitants de cette région, 1,6 millions de personnes) sont soumis aux diverses exactions des maîtres de l’heure, Tutsis et Banyamulenges rwandais. La situation ressemble à celle qui prévalait au Rwanda en 1994. Les personnalités ont réclamé l’application urgente des accords de Lusaka. Les faits rapportés sont déjà accablants : arrestations, viols, déportations, disparitions, exécutions se multiplient, dans l’indifférence générale. Ces témoins font encore état de destructions délibérées d’infrastructures, de quartiers entièrement rasés, d’insécurité sur les routes. Récemment, des tracts auraient même annoncé à la population banande son prochain anéantissement.
mardi 12 octobre
L’ONU a obtenu des garanties en matière de sécurité de la part des trois mouvements rebelles. Des équipes militaires inspectent les Provinces orientales du Congo pour s’assurer que des observateurs pourront s’y rendre.
jeudi 28 octobre
Alors que les troupes zimbabwéennes sont présentes dans l’ex-Zaïre depuis plus d’un an, le président Robert Mugabe a déclaré lors d’une conférence à l’Unesco : « Le FMI n’a pas à venir chez nous et à poser des questions sur notre rôle au Congo. Ils ont du travail ailleurs.
du vendredi 5 au mardi 9 novembre
Une centaine de civils ont été tués dans les combats qui font rage au nord-ouest du pays entre soldats rebelles et forces loyalistes. Depuis l’entrée en vigueur, le 31 août, de l’accord de cessez-le-feu conclu à Lusaka, les deux camps s’accusent mutuellement de l’avoir violé. Le RCD, principal mouvement rebelle, remet cet accord en cause en accusant le président Kabila d’avoir « opté publiquement pour la guerre ».
mardi 30 novembre
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la Résolution 1279 créant la Mission de maintien de la paix de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc).
jeudi 2 décembre
Le MLC affirme avoir capturé 120 soldats loyalistes au cours de combats qui se sont déroulés dans la province de l’Equateur. Dans un communiqué, la rébellion parle d’une poursuite de l‘offensive et précise que « de nombreux soldats de Laurent-Désiré Kabila continuent de se rendre aux forces de libération ».
mardi 7 décembre
Un forum international consacré aux enfants soldats, leur démobilisation et leur réinsertion, se tient à Kinshasa, organisé par le gouvernement de la RDC. Le représentant de l’Unicef a salué cet « exercice unique en son genre », car c’est la première fois qu’un pays pratiquant l’enrôlement des mineurs dans les groupes armés organise une tribune de réflexion sur cette question. Ce forum, organisé avec le concours de l’OUA, réunit des intervenants d’une quinzaine de pays et des experts d’organisations internationales.