Le Tchad des origines à 1949 |
vers - 7 000 000
« Toumaï », découvert dans le désert du Djourab par Michel Brunet en 2001. Ce primate (Sahelanthropus tchadensis) est considéré par certains paléoanthropologues comme l’une des premières espèces de la lignée humaine.
vers - 3 500 000/3 000 000
L’australopithèque « Abel », découvert par Michel Brunet en 1995 près de Koro Toro : premier spécimen de l’hominidé Australopithecus bahrelghazali.
vers - 13 000
Le Sahara est alors encore couvert de végétation.
vers - 4000
Fin de la période humide : la végétation va commencer à disparaître (une transformation qui va prendre plusieurs milliers d’années).
Ve s. avant J.-C.
Installation des Toubous dans le massif du Tibesti.
86
Julius Maternus mène une expédition romaine dans le sud du Sahara. Avec l’aide des Garamantes, des Berbères de l’actuelle Libye, il atteint le Soudan, entre le Fezzan et le lac Tchad (« pays d’Agysymba »).
vers 400
Un conflit éclate dans l’ouest du Tibesti [aujourd’hui dans le nord du Tchad] entre les clans Gona et Toumagra. Ces derniers, victorieux, s’établissent dans l’oasis de Zouar tandis que les Gonas doivent s’installer à Zala [sud de la Libye].
VIIIe s.
Fondation de l'empire Kanem-Bornou.
XIe s.
Début de l'islamisation par le Nord.
vers 1085
Le roi de Kanem Oumé, installé à Ndjimi (Nguigmi, Niger), se convertit à l’islam.
1220
Dounama Dibalami devient roi de Kanem, qui atteint alors son apogée.
1259
Mort du roi Dounama de Kanem, qui va se morceler rapidement à la suite de révoltes locales.
1388
Le roi Omar Ier de Kanem est tué par les envahisseurs Bilala, venus de l’Est. Sa’id lui succède, mais il est rapidement tué à son tour et remplacé par Kade Alunu.
1394
Début du règne du roi Omar du Kanem.
1395
Contraints de se réfugier sur la rive ouest du lac Tchad pour échapper aux attaques des peuples de l’est, Boulala et Sao, le roi Omar II de Kanem crée le royaume de Bornou, émirat musulman qui rayonne sur le Sahara. La capitale est transférée de Njimi à Kagha.
1398
Fin du règne du roi Omar du Bornou-Kanem.
1472
Début du règne d’Ali Dounama, roi (maï) du Bornou.
1504
Fin du règne du roi (maï) du Bornou Ali Dounama al-Ghazi. Idriss II lui succède.
vers 1513
Selon la tradition, le chasseur Bernim-Bessé (Dokkengué) aurait fondé la ville de Massenya (future capitale du royaume du Baguirmi).
?
Le roi Idriss II du Bornou reconquiert le Kanem.
1526
Fin du règne du roi du Bornou Idriss II.
1546
Début du règne de Malo, roi du Baguirmi. Il impose son autorité aux tribus voisines de son royaume grâce à l’armée puissante et bien organisée qu’il a constituée.
1560
Les Toubous entrent en contact avec les Ottomans.
1561
Début du règne d'Abdallah, fils de Malo, sultan du Baguirmi.
XVIe s.
Le Bornou reconquiert le Kanem.
1602
Fin du règne du sultan Abdallah de Baguirmi.
vers 1630-1635
Abd el-Kerim, d’origine arabe, convertit à l’Islam le royaume d’Ouaddaï. Avec l’aide des tribus maba, il renverse le souverain tondjour, animiste, et fonde une nouvelle dynastie avec pour capitale Ouara.
1650
La signature d’un traité de paix met fin à la pénétration des Touaregs dans le Tibesti.
XVIIe s.
Fondation des empires Baguirmi (Tchad central) et Ouaddaï (à l'est).
1740
Le sultan de Baguirmi doit se reconnaître vassal du Bornou.
1741
Mohammed Alamine devient sultan du Baguirmi. Il parviendra à libérer le Baguirmi vis à vis du Bornou.
1780
Le Derdé des Toubous du Tibesti lance une attaque contre les Ottomans. Les représailles seront terribles. 60 % de la population disparaît.
1784
Décès du sultan du Baguirmi Mohammed Alamine, qui régnait depuis 42 ans. Début du règne de Abd er-Rhamane Gaourang, mbang du Baguirmi.
XVIIIe s.
Les Toubous du Tibesti et de l’Ennedi sont islamisés par les Senousis.
1806
Saboun, sultan du Ouaddaï, s’empare du Baguirmi.
1823
mardi 4 février
Partis de Tripoli avec des recommandations diplomatiques, les Britanniques Clapperton, Oudney et Denham, sont les premiers Européens à atteindre le lac Tchad.
1824
Le mbang du Baguirmi Ousmane Bourkoumanda, tributaire du Ouaddaï, est battu à Ngala par le cheikh du Bornou El-Kanemi.
1828
Une conjuration tue le sultan du Ouaddaï, Khafrine, et met sur le trône un de ses fils. Tous les autres fils de Khafrine ont les yeux crevés.
1829
Le jeune nouveau sultan du Ouaddaï meurt de la variole. Comme tous ses autres frères ont eu les yeux crevés après l’assassinat de leur père, c’est un petit-fils d’Abd el-Kérim, Mohammed Abd el-Aziz (son règne sera marqué par de nombreuses révoltes et des répressions sanglantes).
1834
Fin du règne du sultan du Ouaddaï, Mohammed Abd el-Aziz.
1842
Le Mandara [au Cameroun] contracte une alliance avec le Bornou : le roi du Mandara Boukar D'jiama, qui règne du sud du lac Tchad au massif du Midif sur un pays prospère, résiste depuis le début du siècle aux assauts de l’expansion foulbé.
1843
Le sultan du Ouaddaï Mohammed Chérif adhère à la confrérie des Senousis [Libye].
1846
Abd el-Kader succède à Ousmane Bourkoumanda comme mbang du Baguirmi. Il s’efforce en vain de libérer le Baguirmi du tribut versé au Ouaddaï.
1858
Début du règne de Mohammed abou-Dekkine, mbang du Baguirmi. Il succède à Abd el-Kader.
Début du règne de Ali, sultan du Ouadaï. Fils de Mohammed Chérif, Ali fait crever les yeux de ses frères dès son avènement.
1869
L’Allemand Gustav Nachtingal est le premier Européen à explorer le Tibesti.
1870
Révolte du Baguirmi, vassal du sultanat du Ouaddaï.
de 1870 à 1871
L’armée d’Ali, sultan du Ouaddaï, défait les forces du mbang du Baguirmi et lui impose un tribut annuel. La capitale Massenya est détruite et 35 000 Baguirminéens sont emmenés comme esclaves. Le mbang Mohammed abou-Dekkine réussit à s’enfuir. Le royaume d’Ali devient le plus prospère de la région.
1872
Expédition de Nachtigal au Baguirmi.
1874
Début du règne de Yousouf, frère d’Ali, sultan du Ouaddaï. Il ne peut maintenir son autorité sur ses voisins (Baguirmi).
Abou Sekkine reprend le pouvoir au Baguirmi, un Etat situé au sud-est du lac Tchad.
1875
Mohammed abou-Dekkine reprend le pouvoir au Baguirmi.
1884
Décès d’Abou Sekkine du Baguirmi. Son fils Borkoumanda, mais un coup d’état met fin peu après à son règne et ses sujets désignent comme chef son oncle Abd er-Rhamane II.
1886
Le Soudanais Rabah Fadlallah se déplace vers le Nord et atteint la vallée du bahr Salamat où vivent les Sara et des Arabes tributaires du Ouadaï. Ils se rallient à Rabah qui attaque le Ouadaï, mais est repoussé après une bataille indécise.
de 1886 à 1896
Rabah Fadlallah prend le Sud.
1887
Rabah envahit le Darfour, recrute des bazingirs, s'installe au Dar Kouti, mais échoue contre le Ouaddaï.
1890
mercredi 5 mars
Premier accord franco-anglais sur le territoire correspondant à l’actuel Tchad.
1891
lundi 10 août
Arrivée à Brazzaville [Congo] de Paul Crampel, qui dirige une expédition à destination Tchad.
1892
Après leur échec au Ouaddaï, les troupes du chef Rabah envahissent le Baguirmi.
1893
fin de l’hiver ou début du printemps
Rabah détruit Manjaffa, la seconde capitale du royaume du Baguirmi, après un siège de quatre mois.
en mars
Rabah détruit la capitale du royaume du Baguirmi, Massenia.
dans l’année
Rabah attaque le Bornou, dont il ruine la capitale Kouka ; le sultan Hachem est tué et son successeur se réfugie au Gober [Nigeria], où le poursuit Rabah. Arrêté par les armées du Sokoto, ce dernier retourne au Bornou, où il se proclame.
1896
Le pays est frappé par une famine.
1897
dimanche 21 mars
Accord franco-anglais plaçant Aozou au Tchad.
lundi 20 septembre
Menacé par Rabah, le roi du Baguirmi [aujourd’hui au Tchad], Abd er-Rahmane II, demande le protectorat français.
jeudi 28 octobre
Huit jours après avoir pénétré dans le pays de Rabah, l’expédition de l’explorateur Emile Gentil atteint le lac Tchad. Elle était partie de Brazzaville en juillet 1895, remontant le fleuve Congo puis la rivière Oubangui. Gentil rentre en France.
en octobre
L’explorateur Gentil signe un traité d’alliance avec le sultan Gaourang : le Baghirmi, menacé par Rabah, est placé sous protectorat français.
dans l’année
L'explorateur français Emile Gentil part au Tchad : premier traité de protectorat avec Gaourang, sultan de Baguirmi.
1898
mardi 14 juin
Signature à Paris de la Convention franco-britannique du Niger : le traite fixe les limites entre les possessions françaises de Côte-d’Ivoire, du Soudan [Mali] et du Dahomey [Bénin] et les colonies britanniques de Côte-de-l’Or [Ghana] et du Nigeria (ligne Say-Barroua). La convention reconnait par ailleurs les droits de la France sur le Tchad.
en octobre
Nouveaux ravages commis au Baguirmi par Rabah.
dans l’année
Fin du règne du sultan du Ouaddaï, Yousouf. Ibrahim lui succède.
1899
mardi 21 mars
Traité franco-britannique de l’Oubangui-Chari sur la délimitation des sphères d’influence en Afrique du Nord, signé à Londres par le Premier ministre Lord Salisbury et l’ambassadeur de France Paul Cambon. Cet accord colonial concède la totalité du bassin du Nil à la Grande-Bretagne, les Français renonçant à toute domination sur cette région après l’affaire de Fachoda. Le Ouadaï et le Baguirmi [aujourd’hui au Tchad] rentrent dans la sphère d’influence française.
lundi 17 juillet
Les armées du chef africain Rabah détruisent au Baguirmi le poste français de Togbao, commandés par le lieutenant de vaisseau Bretonnet. Ce dernier est tué, de même que les quatre autres officiers et sous-officiers, quarante tirailleurs et un grand nombre d’auxiliaires baguirmiens (leur sultan, Gaourang, est blessé).
mardi 15 août
Mis au courant du massacre de la mission Bretonnet à Tobao, le général Gentil établit le poste de Fort-Archambault [aujourd’hui Sarh, au Tchad].
dimanche 29 octobre
Dans l’actuel Tchad, les troupes françaises du général Robillot attaquent sur le fleuve Chari la ville de Kouno, où se sont retranchées les troupes de Rabah. A l’issue d’un combat incertain, les soldats français se retirent vers Fort-Archambault [Sarh].
mercredi 8 novembre
Rabah évacue la ville de Kouno.
1900
jeudi 15 février
Le ministre des Colonies Albert Decrais reçoit un télégramme du gouverneur du Congo français l’informant que le chef soudanais Rabah a été battu dans une bataille.
dimanche 18 février
Les missions Foureau-Lamy et Joalland-Meynier font leur jonction à Debeninki, dans le Kanem [Tchad].
samedi 21 avril
Les trois missions françaises parties en 1899 (Gentil depuis l’Oubangui, Foureau-Lamy en provenance d’Algérie et Joalland-Meynier d’Afrique centrale), se rejoignent sur les bords de la rivière Chari, près de Kousséri [aujourd’hui nord du Cameroun, en face de N’Djamena, Tchad]. Elles préparent aussitôt l’attaque contre le chef de guerre musulman soudanais Rabah az Zubayr.
dimanche 22 avril
L’armée du roi musulman soudanais Rabah az Zubayr de Kanem-Bornou, forte de 10 000 hommes, est battue dans le camp retranché de Kousséri par les forces réunies des trois missions françaises (1 300 soldats). Les vainqueurs ne déplorent que 28 morts et 75 blessés alors que dans les camps des vaincus, les pertes sont de 1 000 à 1 500 tués et 3 000 blessés (selon les estimations françaises). Rabah (55 ans environ) et le commandant Lamy (42 ans) ont été tués dans les combats. Si l’empire de Rabah est détruit, le fils de celui-ci, Fadel Allah, tente de poursuivre la lutte. Grâce à cette victoire, les Français peuvent désormais relier leurs colonies d'Afrique de l'Ouest à celles d'Afrique équatoriale.
mardi 29 mai
Les trois missions françaises victorieuses de Rabah établissent un poste baptisé Fort-Lamy en l’honneur du commandant tombé au combat [aujourd’hui N’Djaména, Tchad].
mercredi 5 septembre
Le président Loubet a signé le décret créant le Territoire militaire des pays et protectorats du Tchad. Celui-ci est placé sous l’administration d’un Commissaire, qui relève lui-même du Haut-Commissaire du Congo français (Afrique équatoriale française à partir de 1910).
1901
Fadel Allah est tué.
Abou-Ghazali succède à Ibrahim comme sultan du Ouaddaï.
1902
Daoud-Mourra succède à Abou-Ghazali comme sultan du Ouaddaï.
1906
dimanche 11 février
Fort-de-Possel [aujourd’hui Possel] devient le chef-lieu de la colonie française d’Oubangui-Chari-Tchad.
mardi 11 décembre
Le chef-lieu de la colonie d’Oubangui-Chari-Tchad est transféré de Fort-de-Possel à Bangui.
dans l’année
Le Tchad est incorporé à l'Oubangui-Chari.
1908
début d’année
L’installation par les Français d’un poste à Ati provoque un état de guerre avec le sultanat de Ouaddaï.
dimanche 29 mars
Les forces du sultan de Ouaddaï sont battues par les Français à Dokotchi.
mardi 16 juin
Les troupes françaises du capitaine Jerusalemy battent les Ouaddaïens à Djouah.
1909
mardi 1er juin
Doudmourah, sultan de Ouaddaï, est battu par les Français du capitaine Fiegenschuh et les partisans d’Acyl.
mercredi 2 juin
Dans l’est du Tchad, Abéché, capitale de l’Ouaddaï, tombe aux mains des Français à l’issue d’une nouvelle bataille. Doudmourah parvient à s’enfuir ; il se réfugie au Darfour. Les Français libèrent Adam Asil et le placent sur le trône de Ouaddaï comme souverain fantoche.
1910
mardi 4 janvier
Ayant pénétré en territoire masalit avec 200 hommes, le capitaine Fiegenschuh tombe dans une embuscade tendue par le sultan Tadj ed-Din sur l’oued Kadjia, à Bir Taouil [Darfour soudanais]. Fiegenschud est tué ainsi que la quasi-totalité de ses soldats.
samedi 15 janvier
Création de l’Afrique-équatoriale française (AEF), qui regroupe le Tchad, l’Oubangui-Chari [Centrafrique], le Moyen-Congo [Congo] et le Gabon. Le gouverneur général siège à Brazzaville.
dimanche 17 avril
Alors qu’il tentait de reconquérir son royaume de Ouaddaï, le sultan Doudmourah est battu à Biltine par Segheiram, l’un des frères d’Acyl. Doudmourah se réfugie au Massalit.
mercredi 26 octobre
Le lieutenant-colonel Moll, commandant du territoire tchadien, prend la tête d’une expédition punitive de six cents hommes à destination du Massalit.
mercredi 9 novembre
Combat de Doroté (Tchad) : victoire des 5 000 cavaliers de Tadj ed-din, sultan des Masalits, et de Doudmourah, sultan de Ouaddaï, sur les 600 hommes du lieutenant-colonel Henri Moll. Les Français déplorent 44 morts (dont 3 officiers) et 74 blessés. 600 guerriers africains auraient également été tués. Moll est mort, ainsi que Tadj ed-din.
dimanche 20 novembre
Les survivants de la colonne Moll arrivent à Abéché.
1911
mercredi 16 août
Après plusieurs années de négociations, le gouvernement français du Premier ministre Caillaux accepte les termes de la convention de Niamey qui délimite les frontières entre l’Afrique occidentale française et les colonies allemandes du Cameroun et du Togoland (frontières entre les actuels Burkina Faso et Ghana-Togo, entre le Togo et le Bénin et le Cameroun et le Tchad).
en octobre
Daoud-Mourra, sultan de Ouaddaï, se rend au commandant Hilaire. Il est assigné à résidence à Fort-Lamy.
samedi 4 novembre
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Alfred von Kiderlen-Waechter, et l’ambassadeur de France en Allemagne, Jules Cambon, ont signé à Berlin le traité mettant fin à la crise d’Agadir : en échange d'une partie du Congo français et de l’ouest de l’Oubangui-Chari [Centrafrique], intégrés au Cameroun allemand (Neukamerun), l'Allemagne renonce à ses revendications sur l’Afrique du Nord reconnaissant ainsi à la France le droit de faire prévaloir ses intérêts au Maroc, partagé entre les Français et les Espagnols. L’Allemagne a cédé une petite partie du nord du Cameroun au profit du Tchad (les territoires cédés par la France seront réintégrés à ses colonies durant la Première Guerre mondiale).
dans l’année
L’arrivée de renforts force le Massalit à capituler.
1912
dimanche 11 février
Les commandants militaires français et les gouverneurs généraux de l’Afrique occidentale et de l’Afrique équatoriale françaises établissent la frontière entre les colonies du Niger et du Tchad.
mardi 25 juin
L’aviateur français Hubert Latham (29 ans) trouve la mort au cours d’un safari dans les environs de Fort Archambault (aujourd’hui Sarh, Tchad). Il a été piétiné par un buffle.
dans l’année
James Hirtzman succède à Victor Largeau comme commandant du Tchad, mais il est lui-même remplacé par Gabriel Briand dans l’année.
Le sultanat du Ouaddaï est rattaché au Tchad.
1913
A Faya, le colonel Largeau bat Khalife Achmed ech-Cherif.
de 1913 à 1914
Une famine frappe le pays.
1915
en avril
A Londres, pour décider l'Italie à entrer en guerre contre l'Allemagne, le gouvernement français propose de céder la bande d'Aozou à la Libye italienne.
1916
en été
Après avoir subi plusieurs attaques, les Français se retirent du Tibesti.
dans l’année
Soumission du Borkou-Ennedi-Tibesti (BET).
1919
En dix ans, une série d’épidémies majeures a dépeuplé la ville d’Abéché, située dans l’est du pays : de 28 000 habitants en 1909, elle n’en compte plus que 6 000.
1920
Le Tchad passe sous administration civile.
1922
samedi 26 août
Le Tchad devient une colonie française.
1928
Introduction du coton.
1930
Arrivée des premiers prêtres chrétiens.
1935
lundi 7 janvier
Traité de Rome franco-italien : rectification de frontières avec la Libye (italienne), en vertu des promesses faites à Londres à l'Italie en 1915 pour la décider à entrer en guerre. L’Italie obtient la bande d'Aozou (114 000 km² dont les oasis de Aozou, Yebbi Souma, Guezenti et Ouri ; minerais rares dont uranium) et la France conserve les oasis de Wour, Bardaï, Tekro et les salines de Gouro.
vendredi 22 mars
La Chambre des députés français ratifie par 570 voix contre dix le traité franco-italien.
mardi 26 mars
Le traité franco-italien est ratifié par le Sénat français par 295 voix contre 0.
dans l’année
Le chef d'Etat italien Mussolini, insatisfait du traité franco-italien, refuse finalement d'occuper les territoires cédés par la France.
Rétablissement du sultanat de Ouaddaï dans l’est du Tchad.
1938
samedi 17 décembre
Le comte Ciano, ministre italien des Affaires étrangères, dénonce le traité franco-italien de 1935 car les instruments de ratification non pas été échangés.
dans l’année
Le Guyanais Félix Eboué est nommé gouverneur du Tchad.
1939
dimanche 3 septembre
La France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne. Ce même jour, Pierre Boisson succède à Léon Solomiac comme gouverneur de l’Afrique équatoriale française.
1940
mercredi 17 juillet
Louis Husson est nommé gouverneur intérimaire de l’AEF. Il succède à Pierre Boisson, devenu gouverneur de l’Afrique occidentale française.
mardi 13 août
Le gaulliste René Pléven propose, depuis Lagos (Nigeria), au gouverneur Félix Eboué de ravitailler le Tchad en échange du ralliement à la France libre.
lundi 26 août
Eboué et Pleven proclament le ralliement du Tchad au général de Gaulle.
mardi 12 novembre
Félix Eboué est nommé gouverneur général de l’Afrique-Equatoriale française par le général de Gaulle. Pierre-Olivier Lapie lui succède comme gouverneur du Tchad.
mercredi 25 décembre
Le premier groupe d’aviation de la France libre, le Groupe réservé de bombardement n°1 est formé au Tchad, à Fort-Lamy. Composé de deux escadrilles de Blenheim et placé sous le commandement du capitaine Jean d’Astier de Vialatte, il doit opérer d’Ounianga, une base située en plein Sahara.
1941
dimanche 26 janvier
Une colonne de la France libre dirigée par le colonel Leclerc part de Faya-Largeau pour effectuer un raid de 1 000 kilomètres contre les positions italiennes de Koufra, en Libye.
mercredi 29 janvier
Les éléments de tête des FFL français de Leclerc, en route pour Koufra, franchissent la frontière entre le Tchad et la Libye à Tekro.
mercredi 30 juillet
André Latrille succède à Pierre-Olivier Lapie comme gouverneur du Tchad (France libre).
samedi 25 octobre
Création des lignes aériennes militaires de la France libre. Elles relient Londres à Fort-Lamy [N’Djamena], Damas, Le Caire, Beyrouth, Aden et Brazzaville.
1942
mardi 13 janvier
Déporté au Tchad depuis 1930, l’agitateur anticolonialiste congolais André Matsoua meurt en prison à Mayama. Il avait 43 ans.
dimanche 13 septembre
Le général de Gaulle effectue un vol sans escale de 3 000 kilomètres, de Damas à Fort-Lamy [N’Djamena]. Il démontre ainsi qu’il est possible de circuler par avion sans se poser ailleurs… qu’en terre française libre.
mercredi 16 décembre
Au Tchad, la colonne Leclerc quitte Zouar pour conquérir le Fezzan libyen et gagner Tripoli, appuyée par les FAFL de Bretagne.
1943
dimanche 5 septembre
Jacques Rogué remplace André Latrille comme chef du territoire du Tchad.
1946
dimanche 13 octobre
Le chef du territoire du Tchad Jacques Rogué (depuis 1943) change de titre et devient gouverneur du Tchad.
dans l’année
Gabriel Lisette fonde le Parti populaire tchadien (PPT).
1948
vendredi 26 mars
Bernard Cornut-Gentille succède à Jean Louis Marie André Soucadaux comme gouverneur général de l’Afrique équatoriale française.
1949
en janvier
François Casamatta devient gouverneur du Tchad à la place de Jacques Rogué.
en février
Paul Le Layec devient gouverneur du Tchad.
jeudi 7 juillet
Paul Le Layec n’est plus gouverneur du Tchad.
dimanche 7 août
Henri de Mauduit quitte ses fonctions de lieutenant-gouverneur de Mauritanie pour devenir gouverneur du Tchad.
« Toumaï », découvert dans le désert du Djourab par Michel Brunet en 2001. Ce primate (Sahelanthropus tchadensis) est considéré par certains paléoanthropologues comme l’une des premières espèces de la lignée humaine.
vers - 3 500 000/3 000 000
L’australopithèque « Abel », découvert par Michel Brunet en 1995 près de Koro Toro : premier spécimen de l’hominidé Australopithecus bahrelghazali.
vers - 13 000
Le Sahara est alors encore couvert de végétation.
vers - 4000
Fin de la période humide : la végétation va commencer à disparaître (une transformation qui va prendre plusieurs milliers d’années).
Ve s. avant J.-C.
Installation des Toubous dans le massif du Tibesti.
86
Julius Maternus mène une expédition romaine dans le sud du Sahara. Avec l’aide des Garamantes, des Berbères de l’actuelle Libye, il atteint le Soudan, entre le Fezzan et le lac Tchad (« pays d’Agysymba »).
vers 400
Un conflit éclate dans l’ouest du Tibesti [aujourd’hui dans le nord du Tchad] entre les clans Gona et Toumagra. Ces derniers, victorieux, s’établissent dans l’oasis de Zouar tandis que les Gonas doivent s’installer à Zala [sud de la Libye].
VIIIe s.
Fondation de l'empire Kanem-Bornou.
XIe s.
Début de l'islamisation par le Nord.
vers 1085
Le roi de Kanem Oumé, installé à Ndjimi (Nguigmi, Niger), se convertit à l’islam.
1220
Dounama Dibalami devient roi de Kanem, qui atteint alors son apogée.
1259
Mort du roi Dounama de Kanem, qui va se morceler rapidement à la suite de révoltes locales.
1388
Le roi Omar Ier de Kanem est tué par les envahisseurs Bilala, venus de l’Est. Sa’id lui succède, mais il est rapidement tué à son tour et remplacé par Kade Alunu.
1394
Début du règne du roi Omar du Kanem.
1395
Contraints de se réfugier sur la rive ouest du lac Tchad pour échapper aux attaques des peuples de l’est, Boulala et Sao, le roi Omar II de Kanem crée le royaume de Bornou, émirat musulman qui rayonne sur le Sahara. La capitale est transférée de Njimi à Kagha.
1398
Fin du règne du roi Omar du Bornou-Kanem.
1472
Début du règne d’Ali Dounama, roi (maï) du Bornou.
1504
Fin du règne du roi (maï) du Bornou Ali Dounama al-Ghazi. Idriss II lui succède.
vers 1513
Selon la tradition, le chasseur Bernim-Bessé (Dokkengué) aurait fondé la ville de Massenya (future capitale du royaume du Baguirmi).
?
Le roi Idriss II du Bornou reconquiert le Kanem.
1526
Fin du règne du roi du Bornou Idriss II.
1546
Début du règne de Malo, roi du Baguirmi. Il impose son autorité aux tribus voisines de son royaume grâce à l’armée puissante et bien organisée qu’il a constituée.
1560
Les Toubous entrent en contact avec les Ottomans.
1561
Début du règne d'Abdallah, fils de Malo, sultan du Baguirmi.
XVIe s.
Le Bornou reconquiert le Kanem.
1602
Fin du règne du sultan Abdallah de Baguirmi.
vers 1630-1635
Abd el-Kerim, d’origine arabe, convertit à l’Islam le royaume d’Ouaddaï. Avec l’aide des tribus maba, il renverse le souverain tondjour, animiste, et fonde une nouvelle dynastie avec pour capitale Ouara.
1650
La signature d’un traité de paix met fin à la pénétration des Touaregs dans le Tibesti.
XVIIe s.
Fondation des empires Baguirmi (Tchad central) et Ouaddaï (à l'est).
1740
Le sultan de Baguirmi doit se reconnaître vassal du Bornou.
1741
Mohammed Alamine devient sultan du Baguirmi. Il parviendra à libérer le Baguirmi vis à vis du Bornou.
1780
Le Derdé des Toubous du Tibesti lance une attaque contre les Ottomans. Les représailles seront terribles. 60 % de la population disparaît.
1784
Décès du sultan du Baguirmi Mohammed Alamine, qui régnait depuis 42 ans. Début du règne de Abd er-Rhamane Gaourang, mbang du Baguirmi.
XVIIIe s.
Les Toubous du Tibesti et de l’Ennedi sont islamisés par les Senousis.
1806
Saboun, sultan du Ouaddaï, s’empare du Baguirmi.
1823
mardi 4 février
Partis de Tripoli avec des recommandations diplomatiques, les Britanniques Clapperton, Oudney et Denham, sont les premiers Européens à atteindre le lac Tchad.
1824
Le mbang du Baguirmi Ousmane Bourkoumanda, tributaire du Ouaddaï, est battu à Ngala par le cheikh du Bornou El-Kanemi.
1828
Une conjuration tue le sultan du Ouaddaï, Khafrine, et met sur le trône un de ses fils. Tous les autres fils de Khafrine ont les yeux crevés.
1829
Le jeune nouveau sultan du Ouaddaï meurt de la variole. Comme tous ses autres frères ont eu les yeux crevés après l’assassinat de leur père, c’est un petit-fils d’Abd el-Kérim, Mohammed Abd el-Aziz (son règne sera marqué par de nombreuses révoltes et des répressions sanglantes).
1834
Fin du règne du sultan du Ouaddaï, Mohammed Abd el-Aziz.
1842
Le Mandara [au Cameroun] contracte une alliance avec le Bornou : le roi du Mandara Boukar D'jiama, qui règne du sud du lac Tchad au massif du Midif sur un pays prospère, résiste depuis le début du siècle aux assauts de l’expansion foulbé.
1843
Le sultan du Ouaddaï Mohammed Chérif adhère à la confrérie des Senousis [Libye].
1846
Abd el-Kader succède à Ousmane Bourkoumanda comme mbang du Baguirmi. Il s’efforce en vain de libérer le Baguirmi du tribut versé au Ouaddaï.
1858
Début du règne de Mohammed abou-Dekkine, mbang du Baguirmi. Il succède à Abd el-Kader.
Début du règne de Ali, sultan du Ouadaï. Fils de Mohammed Chérif, Ali fait crever les yeux de ses frères dès son avènement.
1869
L’Allemand Gustav Nachtingal est le premier Européen à explorer le Tibesti.
1870
Révolte du Baguirmi, vassal du sultanat du Ouaddaï.
de 1870 à 1871
L’armée d’Ali, sultan du Ouaddaï, défait les forces du mbang du Baguirmi et lui impose un tribut annuel. La capitale Massenya est détruite et 35 000 Baguirminéens sont emmenés comme esclaves. Le mbang Mohammed abou-Dekkine réussit à s’enfuir. Le royaume d’Ali devient le plus prospère de la région.
1872
Expédition de Nachtigal au Baguirmi.
1874
Début du règne de Yousouf, frère d’Ali, sultan du Ouaddaï. Il ne peut maintenir son autorité sur ses voisins (Baguirmi).
Abou Sekkine reprend le pouvoir au Baguirmi, un Etat situé au sud-est du lac Tchad.
1875
Mohammed abou-Dekkine reprend le pouvoir au Baguirmi.
1884
Décès d’Abou Sekkine du Baguirmi. Son fils Borkoumanda, mais un coup d’état met fin peu après à son règne et ses sujets désignent comme chef son oncle Abd er-Rhamane II.
1886
Le Soudanais Rabah Fadlallah se déplace vers le Nord et atteint la vallée du bahr Salamat où vivent les Sara et des Arabes tributaires du Ouadaï. Ils se rallient à Rabah qui attaque le Ouadaï, mais est repoussé après une bataille indécise.
de 1886 à 1896
Rabah Fadlallah prend le Sud.
1887
Rabah envahit le Darfour, recrute des bazingirs, s'installe au Dar Kouti, mais échoue contre le Ouaddaï.
1890
mercredi 5 mars
Premier accord franco-anglais sur le territoire correspondant à l’actuel Tchad.
1891
lundi 10 août
Arrivée à Brazzaville [Congo] de Paul Crampel, qui dirige une expédition à destination Tchad.
1892
Après leur échec au Ouaddaï, les troupes du chef Rabah envahissent le Baguirmi.
1893
fin de l’hiver ou début du printemps
Rabah détruit Manjaffa, la seconde capitale du royaume du Baguirmi, après un siège de quatre mois.
en mars
Rabah détruit la capitale du royaume du Baguirmi, Massenia.
dans l’année
Rabah attaque le Bornou, dont il ruine la capitale Kouka ; le sultan Hachem est tué et son successeur se réfugie au Gober [Nigeria], où le poursuit Rabah. Arrêté par les armées du Sokoto, ce dernier retourne au Bornou, où il se proclame.
1896
Le pays est frappé par une famine.
1897
dimanche 21 mars
Accord franco-anglais plaçant Aozou au Tchad.
lundi 20 septembre
Menacé par Rabah, le roi du Baguirmi [aujourd’hui au Tchad], Abd er-Rahmane II, demande le protectorat français.
jeudi 28 octobre
Huit jours après avoir pénétré dans le pays de Rabah, l’expédition de l’explorateur Emile Gentil atteint le lac Tchad. Elle était partie de Brazzaville en juillet 1895, remontant le fleuve Congo puis la rivière Oubangui. Gentil rentre en France.
en octobre
L’explorateur Gentil signe un traité d’alliance avec le sultan Gaourang : le Baghirmi, menacé par Rabah, est placé sous protectorat français.
dans l’année
L'explorateur français Emile Gentil part au Tchad : premier traité de protectorat avec Gaourang, sultan de Baguirmi.
1898
mardi 14 juin
Signature à Paris de la Convention franco-britannique du Niger : le traite fixe les limites entre les possessions françaises de Côte-d’Ivoire, du Soudan [Mali] et du Dahomey [Bénin] et les colonies britanniques de Côte-de-l’Or [Ghana] et du Nigeria (ligne Say-Barroua). La convention reconnait par ailleurs les droits de la France sur le Tchad.
en octobre
Nouveaux ravages commis au Baguirmi par Rabah.
dans l’année
Fin du règne du sultan du Ouaddaï, Yousouf. Ibrahim lui succède.
1899
mardi 21 mars
Traité franco-britannique de l’Oubangui-Chari sur la délimitation des sphères d’influence en Afrique du Nord, signé à Londres par le Premier ministre Lord Salisbury et l’ambassadeur de France Paul Cambon. Cet accord colonial concède la totalité du bassin du Nil à la Grande-Bretagne, les Français renonçant à toute domination sur cette région après l’affaire de Fachoda. Le Ouadaï et le Baguirmi [aujourd’hui au Tchad] rentrent dans la sphère d’influence française.
lundi 17 juillet
Les armées du chef africain Rabah détruisent au Baguirmi le poste français de Togbao, commandés par le lieutenant de vaisseau Bretonnet. Ce dernier est tué, de même que les quatre autres officiers et sous-officiers, quarante tirailleurs et un grand nombre d’auxiliaires baguirmiens (leur sultan, Gaourang, est blessé).
mardi 15 août
Mis au courant du massacre de la mission Bretonnet à Tobao, le général Gentil établit le poste de Fort-Archambault [aujourd’hui Sarh, au Tchad].
dimanche 29 octobre
Dans l’actuel Tchad, les troupes françaises du général Robillot attaquent sur le fleuve Chari la ville de Kouno, où se sont retranchées les troupes de Rabah. A l’issue d’un combat incertain, les soldats français se retirent vers Fort-Archambault [Sarh].
mercredi 8 novembre
Rabah évacue la ville de Kouno.
1900
jeudi 15 février
Le ministre des Colonies Albert Decrais reçoit un télégramme du gouverneur du Congo français l’informant que le chef soudanais Rabah a été battu dans une bataille.
dimanche 18 février
Les missions Foureau-Lamy et Joalland-Meynier font leur jonction à Debeninki, dans le Kanem [Tchad].
samedi 21 avril
Les trois missions françaises parties en 1899 (Gentil depuis l’Oubangui, Foureau-Lamy en provenance d’Algérie et Joalland-Meynier d’Afrique centrale), se rejoignent sur les bords de la rivière Chari, près de Kousséri [aujourd’hui nord du Cameroun, en face de N’Djamena, Tchad]. Elles préparent aussitôt l’attaque contre le chef de guerre musulman soudanais Rabah az Zubayr.
dimanche 22 avril
L’armée du roi musulman soudanais Rabah az Zubayr de Kanem-Bornou, forte de 10 000 hommes, est battue dans le camp retranché de Kousséri par les forces réunies des trois missions françaises (1 300 soldats). Les vainqueurs ne déplorent que 28 morts et 75 blessés alors que dans les camps des vaincus, les pertes sont de 1 000 à 1 500 tués et 3 000 blessés (selon les estimations françaises). Rabah (55 ans environ) et le commandant Lamy (42 ans) ont été tués dans les combats. Si l’empire de Rabah est détruit, le fils de celui-ci, Fadel Allah, tente de poursuivre la lutte. Grâce à cette victoire, les Français peuvent désormais relier leurs colonies d'Afrique de l'Ouest à celles d'Afrique équatoriale.
mardi 29 mai
Les trois missions françaises victorieuses de Rabah établissent un poste baptisé Fort-Lamy en l’honneur du commandant tombé au combat [aujourd’hui N’Djaména, Tchad].
mercredi 5 septembre
Le président Loubet a signé le décret créant le Territoire militaire des pays et protectorats du Tchad. Celui-ci est placé sous l’administration d’un Commissaire, qui relève lui-même du Haut-Commissaire du Congo français (Afrique équatoriale française à partir de 1910).
1901
Fadel Allah est tué.
Abou-Ghazali succède à Ibrahim comme sultan du Ouaddaï.
1902
Daoud-Mourra succède à Abou-Ghazali comme sultan du Ouaddaï.
1906
dimanche 11 février
Fort-de-Possel [aujourd’hui Possel] devient le chef-lieu de la colonie française d’Oubangui-Chari-Tchad.
mardi 11 décembre
Le chef-lieu de la colonie d’Oubangui-Chari-Tchad est transféré de Fort-de-Possel à Bangui.
dans l’année
Le Tchad est incorporé à l'Oubangui-Chari.
1908
début d’année
L’installation par les Français d’un poste à Ati provoque un état de guerre avec le sultanat de Ouaddaï.
dimanche 29 mars
Les forces du sultan de Ouaddaï sont battues par les Français à Dokotchi.
mardi 16 juin
Les troupes françaises du capitaine Jerusalemy battent les Ouaddaïens à Djouah.
1909
mardi 1er juin
Doudmourah, sultan de Ouaddaï, est battu par les Français du capitaine Fiegenschuh et les partisans d’Acyl.
mercredi 2 juin
Dans l’est du Tchad, Abéché, capitale de l’Ouaddaï, tombe aux mains des Français à l’issue d’une nouvelle bataille. Doudmourah parvient à s’enfuir ; il se réfugie au Darfour. Les Français libèrent Adam Asil et le placent sur le trône de Ouaddaï comme souverain fantoche.
1910
mardi 4 janvier
Ayant pénétré en territoire masalit avec 200 hommes, le capitaine Fiegenschuh tombe dans une embuscade tendue par le sultan Tadj ed-Din sur l’oued Kadjia, à Bir Taouil [Darfour soudanais]. Fiegenschud est tué ainsi que la quasi-totalité de ses soldats.
samedi 15 janvier
Création de l’Afrique-équatoriale française (AEF), qui regroupe le Tchad, l’Oubangui-Chari [Centrafrique], le Moyen-Congo [Congo] et le Gabon. Le gouverneur général siège à Brazzaville.
dimanche 17 avril
Alors qu’il tentait de reconquérir son royaume de Ouaddaï, le sultan Doudmourah est battu à Biltine par Segheiram, l’un des frères d’Acyl. Doudmourah se réfugie au Massalit.
mercredi 26 octobre
Le lieutenant-colonel Moll, commandant du territoire tchadien, prend la tête d’une expédition punitive de six cents hommes à destination du Massalit.
mercredi 9 novembre
Combat de Doroté (Tchad) : victoire des 5 000 cavaliers de Tadj ed-din, sultan des Masalits, et de Doudmourah, sultan de Ouaddaï, sur les 600 hommes du lieutenant-colonel Henri Moll. Les Français déplorent 44 morts (dont 3 officiers) et 74 blessés. 600 guerriers africains auraient également été tués. Moll est mort, ainsi que Tadj ed-din.
dimanche 20 novembre
Les survivants de la colonne Moll arrivent à Abéché.
1911
mercredi 16 août
Après plusieurs années de négociations, le gouvernement français du Premier ministre Caillaux accepte les termes de la convention de Niamey qui délimite les frontières entre l’Afrique occidentale française et les colonies allemandes du Cameroun et du Togoland (frontières entre les actuels Burkina Faso et Ghana-Togo, entre le Togo et le Bénin et le Cameroun et le Tchad).
en octobre
Daoud-Mourra, sultan de Ouaddaï, se rend au commandant Hilaire. Il est assigné à résidence à Fort-Lamy.
samedi 4 novembre
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Alfred von Kiderlen-Waechter, et l’ambassadeur de France en Allemagne, Jules Cambon, ont signé à Berlin le traité mettant fin à la crise d’Agadir : en échange d'une partie du Congo français et de l’ouest de l’Oubangui-Chari [Centrafrique], intégrés au Cameroun allemand (Neukamerun), l'Allemagne renonce à ses revendications sur l’Afrique du Nord reconnaissant ainsi à la France le droit de faire prévaloir ses intérêts au Maroc, partagé entre les Français et les Espagnols. L’Allemagne a cédé une petite partie du nord du Cameroun au profit du Tchad (les territoires cédés par la France seront réintégrés à ses colonies durant la Première Guerre mondiale).
dans l’année
L’arrivée de renforts force le Massalit à capituler.
1912
dimanche 11 février
Les commandants militaires français et les gouverneurs généraux de l’Afrique occidentale et de l’Afrique équatoriale françaises établissent la frontière entre les colonies du Niger et du Tchad.
mardi 25 juin
L’aviateur français Hubert Latham (29 ans) trouve la mort au cours d’un safari dans les environs de Fort Archambault (aujourd’hui Sarh, Tchad). Il a été piétiné par un buffle.
dans l’année
James Hirtzman succède à Victor Largeau comme commandant du Tchad, mais il est lui-même remplacé par Gabriel Briand dans l’année.
Le sultanat du Ouaddaï est rattaché au Tchad.
1913
A Faya, le colonel Largeau bat Khalife Achmed ech-Cherif.
de 1913 à 1914
Une famine frappe le pays.
1915
en avril
A Londres, pour décider l'Italie à entrer en guerre contre l'Allemagne, le gouvernement français propose de céder la bande d'Aozou à la Libye italienne.
1916
en été
Après avoir subi plusieurs attaques, les Français se retirent du Tibesti.
dans l’année
Soumission du Borkou-Ennedi-Tibesti (BET).
1919
En dix ans, une série d’épidémies majeures a dépeuplé la ville d’Abéché, située dans l’est du pays : de 28 000 habitants en 1909, elle n’en compte plus que 6 000.
1920
Le Tchad passe sous administration civile.
1922
samedi 26 août
Le Tchad devient une colonie française.
1928
Introduction du coton.
1930
Arrivée des premiers prêtres chrétiens.
1935
lundi 7 janvier
Traité de Rome franco-italien : rectification de frontières avec la Libye (italienne), en vertu des promesses faites à Londres à l'Italie en 1915 pour la décider à entrer en guerre. L’Italie obtient la bande d'Aozou (114 000 km² dont les oasis de Aozou, Yebbi Souma, Guezenti et Ouri ; minerais rares dont uranium) et la France conserve les oasis de Wour, Bardaï, Tekro et les salines de Gouro.
vendredi 22 mars
La Chambre des députés français ratifie par 570 voix contre dix le traité franco-italien.
mardi 26 mars
Le traité franco-italien est ratifié par le Sénat français par 295 voix contre 0.
dans l’année
Le chef d'Etat italien Mussolini, insatisfait du traité franco-italien, refuse finalement d'occuper les territoires cédés par la France.
Rétablissement du sultanat de Ouaddaï dans l’est du Tchad.
1938
samedi 17 décembre
Le comte Ciano, ministre italien des Affaires étrangères, dénonce le traité franco-italien de 1935 car les instruments de ratification non pas été échangés.
dans l’année
Le Guyanais Félix Eboué est nommé gouverneur du Tchad.
1939
dimanche 3 septembre
La France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne. Ce même jour, Pierre Boisson succède à Léon Solomiac comme gouverneur de l’Afrique équatoriale française.
1940
mercredi 17 juillet
Louis Husson est nommé gouverneur intérimaire de l’AEF. Il succède à Pierre Boisson, devenu gouverneur de l’Afrique occidentale française.
mardi 13 août
Le gaulliste René Pléven propose, depuis Lagos (Nigeria), au gouverneur Félix Eboué de ravitailler le Tchad en échange du ralliement à la France libre.
lundi 26 août
Eboué et Pleven proclament le ralliement du Tchad au général de Gaulle.
mardi 12 novembre
Félix Eboué est nommé gouverneur général de l’Afrique-Equatoriale française par le général de Gaulle. Pierre-Olivier Lapie lui succède comme gouverneur du Tchad.
mercredi 25 décembre
Le premier groupe d’aviation de la France libre, le Groupe réservé de bombardement n°1 est formé au Tchad, à Fort-Lamy. Composé de deux escadrilles de Blenheim et placé sous le commandement du capitaine Jean d’Astier de Vialatte, il doit opérer d’Ounianga, une base située en plein Sahara.
1941
dimanche 26 janvier
Une colonne de la France libre dirigée par le colonel Leclerc part de Faya-Largeau pour effectuer un raid de 1 000 kilomètres contre les positions italiennes de Koufra, en Libye.
mercredi 29 janvier
Les éléments de tête des FFL français de Leclerc, en route pour Koufra, franchissent la frontière entre le Tchad et la Libye à Tekro.
mercredi 30 juillet
André Latrille succède à Pierre-Olivier Lapie comme gouverneur du Tchad (France libre).
samedi 25 octobre
Création des lignes aériennes militaires de la France libre. Elles relient Londres à Fort-Lamy [N’Djamena], Damas, Le Caire, Beyrouth, Aden et Brazzaville.
1942
mardi 13 janvier
Déporté au Tchad depuis 1930, l’agitateur anticolonialiste congolais André Matsoua meurt en prison à Mayama. Il avait 43 ans.
dimanche 13 septembre
Le général de Gaulle effectue un vol sans escale de 3 000 kilomètres, de Damas à Fort-Lamy [N’Djamena]. Il démontre ainsi qu’il est possible de circuler par avion sans se poser ailleurs… qu’en terre française libre.
mercredi 16 décembre
Au Tchad, la colonne Leclerc quitte Zouar pour conquérir le Fezzan libyen et gagner Tripoli, appuyée par les FAFL de Bretagne.
1943
dimanche 5 septembre
Jacques Rogué remplace André Latrille comme chef du territoire du Tchad.
1946
dimanche 13 octobre
Le chef du territoire du Tchad Jacques Rogué (depuis 1943) change de titre et devient gouverneur du Tchad.
dans l’année
Gabriel Lisette fonde le Parti populaire tchadien (PPT).
1948
vendredi 26 mars
Bernard Cornut-Gentille succède à Jean Louis Marie André Soucadaux comme gouverneur général de l’Afrique équatoriale française.
1949
en janvier
François Casamatta devient gouverneur du Tchad à la place de Jacques Rogué.
en février
Paul Le Layec devient gouverneur du Tchad.
jeudi 7 juillet
Paul Le Layec n’est plus gouverneur du Tchad.
dimanche 7 août
Henri de Mauduit quitte ses fonctions de lieutenant-gouverneur de Mauritanie pour devenir gouverneur du Tchad.
Le Tchad des origines à 1949 |