1900
dimanche 13 mai
Décès du régent Ba Ahmed. Abd al-Aziz (22 ans) arrive au pouvoir. Sa mère lui impose comme grand-vizir El Hadj el-Moktar (qui ne gouverne que quelques mois).
samedi 8 décembre
Les Etats-Unis annulent l’envoi d’un navire de guerre au Maroc destiné à contraindre le sultan à payer ses dettes, en raison du ramadan qui vient de débuter dans ce pays. L’opération est repoussée au mois de février par le Département d’Etat.
dimanche 16 décembre
Dans l’Accord méditerranéen conclu à Rome, la France et l’Italie fixent leurs sphères d’influences respectives en Afrique du Nord : Visconti Venosta, ministre italien des Affaires étrangères et Barrère, ambassadeur de France à Rome, échangent secrètement des lettres qui reconnaissent les aspirations italiennes sur la Tripolitaine [Libye], tandis que le Maroc revient à la France.
1901
samedi 22 juin
Le président français Emile Loubet reçoit à Paris un émissaire marocain qui lui apporte les vœux du sultan.
vendredi 5 juillet
Le ministre français des Affaire étrangères, Théophile Delcassé, insiste sur les bonnes relations liant la France et le Maroc.
en septembre
Abd al-Aziz, qui gouverne avec l’aide de conseillers européens, applique une grande réforme administrative et fiscale : suppression des impôts coraniques et transformation des caïds en salariés du Makhzen. Ces mesures révolutionnaires imposées brutalement suscitent une vague de mécontentement chez les notables qui entrent en lutte ouverte contre le gouvernement central. Le Maroc se divise entre plusieurs factions que le sultan n’a pas les moyens de contrôler.
mercredi 16 octobre
La France et le Maroc signent un accord portant sur la délimitation des frontières de ce dernier pays avec l’Algérie.
dans l’année
L'exploratrice anglaise Isabella Bird rencontre les Berbères des monts Atlas.
1902
samedi 8 février
L’ambassade d’Allemagne à Londres a rapporté l’entretien qui vient d’avoir lieu entre le ministre britannique des Colonies, Joseph Chamberlain, et Paul Cambon, l’ambassadeur de France, au sujet des questions du Maroc et de l’Egypte. Régler les litiges coloniaux est le premier pas d’une entente.
jeudi 10 juillet
La France et l’Italie signent à Paris les accords secrets Prinetti-Barrère de neutralité réciproque en Afrique du Nord. Les deux pays s’engagent à respecter la liberté d’action de chacun en Cyrénaïque-Tripolitaine et au Maroc. Rome gardera sa neutralité en cas d’agression directe ou indirecte de l’Allemagne contre la France.
samedi 1er novembre
Echange de lettres entre le ministre italien des Affaires étrangères Prinettit et l’ambassadeur de France Barrère. Les deux pays précisent leurs engagements réciproques à l’égard de la Libye et du Maroc.
mardi 30 décembre
Le gouvernement espagnol envoie plusieurs navires de guerre devant Tanger, se tenant prêt à envahir le Maroc.
1903
dimanche 29 mars
Combat de Ksar el Azoudj. Parti dans le Sud-Oranais (ouest de l’Algérie) à la poursuite de pillards marocains qui venait de s’emparer d’un convoi de chameaux en massacrant son escorte, un détachement de 30 légionnaires et spahis sous les ordres du commandant Normand a été battu à l’est de Béchar par 150 Berbères. Après six heures de combat et après avoir d’abord pris l’avantage sur les Bérabers (en récupérant cinq chameaux), les Français, assoiffés et bientôt à court de munitions, doivent battre en retraite. Harcelée, la troupe est sauvée grâce au sacrifice de quatre soldats (le sergent Lovy et trois tirailleurs algériens) qui combattent au corps à corps en arrière-garde jusqu’à la mort.
mercredi 13 mai
Des messages parvenus à Paris rapportent que quelques tribus rebelles menées par Bu Hmara cerneraient la ville de Tétouan. Elles auraient pour objectif de détrôner le sultan Abd el-Aziz et de chasser le ministre de la Guerre ainsi que l’entourage européen du souverain. Le sultan ne semble pas disposer de troupes suffisantes pour réduire la rébellion, qui agite aussi les environs d’Oujda, à la frontière avec l’Algérie. Le gouvernement français, qui s’est fait concéder la police des frontières entre l’Algérie et la Maroc, surveille de près la situation. L’état-major envisagerait une opération de maintien de l’ordre pour sauvegarder les intérêts européens au Maroc.
mercredi 20 mai
Décret organique français créant la gendarmerie française du Maroc.
vendredi 17 juillet
La France et l’Espagne se déclarent prêtes à maintenir le statu quo au Maroc.
1904
vendredi 8 avril
Accords franco-britanniques.
mercredi 18 mai
L’Américain d’origine grecque Ion Perdicaris et l’un de ses gendres (Cromwell Varley) sont enlevés dans leur villa de Tanger par les hommes du chef rebelle du Rif Mohammed al-Raisuli. Une rançon de 70 000 dollars est réclamée (cet acte va provoquer la colère des Etats-Unis et l’intervention d’une escadre américaine).
vendredi 3 juin
Le conseiller référendaire auprès du ministère allemand des Affaires étrangères, Friedrich von Hosltein, dénonce l’objectif de la France d’annexer le Maroc.
lundi 3 octobre
Accord franco-espagnol sur les zones d’influence des deux pays au Maroc. Paris reconnaît à Madrid une zone de protectorat dans le nord du Maroc, sur le Rif. Cet accord reconnaît à la France le droit de « surveiller et d’assister » le sultan.
1905
dimanche 19 mars
L’explorateur français S. de Segonzac est fait prisonnier au Maroc.
vendredi 31 mars
Lors d’un voyage en Méditerranée, Guillaume II décide de débarquer à Tanger (Maroc) à la demande du chancelier von Bülow, inquiet du rapprochement franco-britannique en Afrique. L’empereur est déterminé à sauvegarder les intérêts de l'Allemagne au Maroc. Paris, Londres et Madrid sont irrités par cette démarche.
mardi 30 mai
Le sultan marocain convoque une conférence internationale sur le Maroc.
samedi 8 juillet
La France accepte l’idée d’une conférence sur le Maroc.
jeudi 28 septembre
Un accord franco-allemand est passé sur le Maroc après la fixation du programme en vue de la conférence internationale.
1906
mardi 16 janvier
Ouverture de la conférence d'Algésiras sur le Maroc (douze pays européens et les Etats-Unis), destinée également à détendre les politiques d'alliances des puissances européennes.
samedi 7 avril
Clôture de la conférence d’Algésiras sur le Maroc : internationalisation économique du Maroc ; droits spéciaux de la France et de l'Espagne pour la police des ports marocains. L’Allemagne a subi une défaite diplomatique face au renforcement des relations franco-britanniques.
lundi 31 décembre
Les documents nécessaires à la ratification des accords d’Algésiras sont déposés à Madrid.
1907
mercredi 20 mars
L’assassinat à Marrakech d’un médecin français, le Dr Mauchamp, suscite une démarche de protestation du gouvernement français.
vendredi 29 mars
N’ayant obtenu aucune réparation diplomatique du Maroc suite à l’assassinat du Dr Mauchamp, le général Lyautey, commandant de la division d’Oran (Algérie), occupe la ville marocaine d’Oujda sans avoir reçu l’ordre du président du Conseil.
en mars
Massacres de Français ; mouvements xénophobes.
lundi 1er avril
Les puissances européennes décident la réalisation d’un réseau de télégraphie sans fil.
jeudi 16 mai
La France, le Royaume-Uni et l’Espagne signent le Pacte de Carthagène. Par ce texte, les trois pays s’engagent à maintenir le statu quo en Méditerranée occidentale et dans l’Atlantique, spécialement au sujet de leurs possessions côtières et insulaires. Madrid s’aligne sur les positions de Paris et Londres contre les ambitions allemandes au Maroc.
mercredi 31 juillet
Neuf ouvriers européens travaillant à la construction du port de Casablanca (quatre Français, trois Italiens et deux Espagnols) ont été assassinés par des émeutiers et des guerriers chaouis.
lundi 5 août
Casablanca est bombardée par le croiseur français Galilée et la Gloire. Les dégâts sont importants et les victimes nombreuses parmi les habitants et les guerriers chaouis. Des soldats français à débarquer des nombreux navires croisant au large du port marocain.
mardi 6 août
Les bombardements sur Casablanca continuent, tout comme les débarquements de soldats français. Ceux-ci sont accueillis à coups de feu par les habitants et les combattants chaouis.
mercredi 7 août
A l’issue de combats acharnés, les 6 000 Français du général Drude et du contre-amiral Philibert réussissent à prendre le contrôle de Casablanca. Selon les sources, entre 600 et 3 000 Marocains ont été tués en trois jours. A Paris, le Quai d’Orsay envoie une note aux puissances signataires de l’acte d’Algésiras, les informant que l’ordre sera assuré au Maroc par la France et par l’Espagne.
samedi 21 septembre
Au Maroc, la reprise des hostilités semble imminente. Dans un discours, le consul de France, M. Regnault, affirme que « le plus vif désir du gouvernement de la République, associé dans cette tâche au gouvernement espagnol, est de pacifier cette région, mais de ne rien entreprendre au-delà de ce qui est nécessaire afin d’imposer la paix à ceux qui ont osé massacrer et piller et ont fait appel au fanatisme pour détruire l’œuvre de civilisation.
lundi 2 décembre
Le Maroc signe avec la France et l’Espagne une convention d’application des décisions d’Algésiras.
1908
samedi 4 janvier
Moulay Abd al-Aziz est renversé par son frère Mulay Abd Al-Hafid (33 ans), qui lui succède.
lundi 24 février
La question marocaine agite les milieux parlementaires français, et l’importance des pertes françaises (12 morts et 53s blessés en 18 jours) pousse les députés à exiger du gouvernement une politique claire : soit s’engager militairement, soit rapatrier les troupes.
mardi 25 février
Publication en Espagne d’un Livre rouge sur la question du Maroc.
mercredi 4 mars
Le gouvernement français envoie une note aux pays signataires de l’accord d’Algésiras annonçant qu’il envoie des troupes au Maroc pour pacifier la région de la Chaouïa.
lundi 4 mai
Présentation au Reichstag allemand d’un Livre blanc sur le Maroc. L’ouvrage traite essentiellement de l’intervention française à Casablanca et des tentatives franco-espagnoles pour créer une police.
vendredi 8 mai
Le général Lyautey est nommé haut-commissaire du gouvernement français au Maroc.
samedi 8 août
Les tribus rifaines se rebellent et attaquent les gisements miniers exploités par des compagnies espagnoles.
mardi 1er septembre
Le gouvernement allemand envoie une note aux puissances signataires de l’acte d’Algésiras pour qu’elles reconnaissent le nouveau sultan Mulay Abd al-Hafiz.
lundi 14 septembre
Envoi d’une note franco-espagnole conditionnant la reconnaissance de Mulay Abd al-Hafid à son respect de l’acte d’Algésiras. Seule l’Allemagne n’approuve pas.
vendredi 25 septembre
Incident diplomatique franco-allemand au large du port de Casablanca : des marins français portent secours à une barque où ils découvrent trois légionnaires, des déserteurs, avec le secrétaire du consulat allemand, M. Just. Lors les marins tentent d’arrêter les déserteurs. M. Just s’interpose. Au cours de la bagarre, l’enseigne de vaisseau Soria met son revolver sous le nom de M. Just…
dans l’année
Le général d'Amade pacifie la Chaouïa.
1909
dimanche 3 janvier
Reconnaissance officielle par les grandes puissances européennes de Mulay Abd al-Hafiz comme sultan du Maroc. Il succède à son frère Mulay Abd el-Aziz, et son installation au pouvoir met fin à une longue période de troubles.
mardi 9 février
Conférence franco-allemande : partage économique. Reconnaissance de la prépondérance politique française sur le Maroc.
vendredi 4 juin
Le sultan interdit aux juifs de Fès de monter sur leurs terrasses parce qu’ils ne doivent pas voir le palais qu’il vient de se faire construire. Ordre est donné de tirer sur les contrevenants.
lundi 7 juin
Un an après avoir été chassé par la rébellion des tribus rifaines, les Espagnols reprennent dans le nord du Maroc l’exploitation des mines proches de Melilla.
fin juin
Nouvelle insurrection dans le Rif marocain. De graves incidents se sont produits dans l’arrière-pays du presidio espagnol de Melilla quand des travaux d’exploitation minière qui avaient pourtant été autorisés par les chefs locaux ont commencé. Un soulèvement général a suivi.
dimanche 25 juillet
Le général espagnol Marina entame une campagne marocaine qui doit lui permettre de prendre le contrôle des hauteurs du Gurugu, la montagne qui domine Melilla.
mardi 27 juillet
Désastre du Barranco del Lobo dans le Rif. Près de Mellila, les forces rifaines conduites par la tribu des Iqeryens (Mohamed Ameziane El Mizzian) infligent une lourde défaite aux forces espagnoles lors de la bataille du Ravin-aux-Loups : les Espagnols déplorent entre 153 et 1 000 tués (dont le général Guillermo Pintos) et 600 blessés.
dimanche 8 août
L’ancien maître du Rif, Rogui Bou Hmara, un charlatan se faisant passer pour le frère du sultan Abd El-Aziz est capturé.
mardi 10 août
Naissance à Fès d’un neveu du sultan Moulay Abdelhafid. Sidi Mohammed est le plus jeune des quatre fils de l’héritier du trône, Moulay Youssef (et le futur roi Mohammed V).
samedi 21 août
Rogui Bou Hmara est exécuté sur ordre du sultan Abdelhafid.
lundi 30 août
A Fès, les consuls de France, d’Espagne et du Royaume-Uni présentent au sultan du Maroc une lettre de protestation exigeant l’abolition de la pratique de la mutilation et de la mort lente comme châtiment. Cette initiative intervient 20 jours après que plus de 30 criminels ont été amputés des mains ou des pieds.
jeudi 2 septembre
Dans une note, les puissances européennes demandent au sultan marocain d’interdire les tortures.
lundi 20 septembre
Le général Marina, qui a enfin reçu des renforts, reprend l’initiative.
mercredi 29 septembre
Les crêtes du Gurugu sont prises par les espagnols.
jeudi 7 octobre
Dans un entretien, le général français Albert d’Amade affirme que les Espagnols menacent la France au Maroc. Entendu par le président du Conseil, il est mis en disponibilité.
dimanche 10 octobre
Les chefs des tribus berbères du nord se soumettent aux Espagnols.
jeudi 2 décembre
Les chefs berbères encore insurgés se soumettent aux Espagnols.
samedi 25 décembre
Accord franco-marocain : contre l’octroi d’un prêt de 101 millions de francs, le sultan autorise la présence de plusieurs régiments français dans son pays.
1910
vendredi 18 février
La France a adressé un ultimatum au Maroc : les Marocains ont 48 heures pour ratifier un accord de remboursement de 12 millions de dollars dus à titre d’indemnités, sous peine de saisie de toutes les douanes marocaines.
samedi 19 février
Le sultan marocain a cédé aux conditions françaises.
samedi 5 mars
L’envoyé du sultan ratifie à Paris l’accord franco-marocain du 25 décembre 1909.
mercredi 23 mars
Après huit mois d’affrontements dans le nord du Maroc, l’Espagne réprime la rébellion des tribus du Rif. On estime à 8 000 le nombre de Berbères tués et à 2 000 celui des soldats espagnols ayant perdu la vie dans les combats.
mercredi 25 mai
Les troupes françaises occupent le sud du Maroc.
mardi 12 juillet
Des affrontements armés aux confins algéro-marocains entre soldats français et insurgés marocains font une dizaine de morts.
mardi 15 novembre
Le Maroc cède à l’Espagne le territoire autour de Mellila et accepte de payer des réparations pour les opérations militaires menées contre les tribus du Rif.
samedi 3 décembre
La France occupe le port d’Agadir.
1911
samedi 25 février
Plusieurs chefs tribaux se réunissent à Agourai, à 30 km au sud de Meknès, pour préparer l’assassinat du grand vizir Muhammad al-Muqri.
en mars
Soulèvement berbère contre le sultan, assiégé dans Fès.
jeudi 20 avril
A la demande du sultan du Maroc, le gouvernement français accepte d’envoyer des troupes à Fès pour réprimer les troubles.
jeudi 27 avril
Paris notifie aux Etats signataires de la convention d’Algésiras (1906) que la France va intervenir au Maroc pour protéger les étrangers présents à Fès.
lundi 8 mai
L’Allemagne avertit la France qu’une tentative d’occupation de la ville marocaine de Fès serait considérée comme une violation d'un traité conclu entre les deux nations.
vendredi 19 mai
Les troupes françaises du général Charles-Emile Moinier occupent Fès sans combattre. Moinier est reçu par le sultan.
jeudi 8 juin
Les troupes françaises occupent Meknès.
samedi 10 juin
La France proteste contre le débarquement de troupes espagnoles à Larrache.
vendredi 30 juin
Création au sein de l’armée espagnole du bataillon d’infanterie Fuerzas Regulares Indigenas. Les rangs des « Regulares » sont composés de soldats marocains, principalement recrutés à Ceuta et Mellila, sous le commandement d’officiers espagnols.
samedi 1er juillet
Début de la « Crise d’Agadir ». A midi, à Paris, l’ambassadeur d’Allemagne en France, le baron von Schoen, a effectué une visite surprise au ministère français des Affaires étrangères pour remettre au ministre Justin de Selves une note diplomatique annonçant que la canonnière allemande SMS Panther est envoyée dans le port marocain d’Agadir pour protéger les « ressortissants allemands ». L’intrusion de ce navire militaire allemand dans un territoire faisant partie du protectorat français déclenche une crise internationale et menace de provoquer une nouvelle guerre européenne.
lundi 3 juillet
Deux jours après son envoi au Maroc français par l’Allemagne, la canonnière SMS Panther mouille au large du port d’Agadir.
mardi 4 juillet
L’Angleterre décide de soutenir la France dans l’affaire marocaine.
mercredi 5 juillet
L’Espagne salue l’offensive allemande à Agadir.
samedi 8 juillet
Le petit croiseur allemand Berlin relève la canonnière Panther à Agadir.
dimanche 9 juillet
Les dirigeants français et allemands conviennent de négocier la fin de la crise d’Agadir.
mardi 11 juillet
Par 476 voix contre 77, la chambre des députés française a voté le report de toute nouvelle discussion concernant la question marocaine.
samedi 15 juillet
Ayant convoqué au ministère l’ambassadeur français Jules Cambon, le ministre allemand des Affaires étrangères, Alfred von Kiderlen-Waechter, crée la surprise en demandant que la France cède sa colonie du Congo à l’Allemagne comme condition du retrait allemand du Maroc.
samedi 22 juillet
Troisième incident franco-espagnol à El Ksar.
jeudi 24 août
Les Rifains ont attaqué une mission topographique à Ras Medua, au sud de Melilla. Ils ne voulaient pas que les Espagnols, déjà tolérés sur la rive gauche de l’oued Kert, s’installent sur la rive gauche. El-Mizzian, leur chef, a donné à cette lutte une dimension religieuse, en appelant ses troupes à la guerre sainte contre les chiens d’infidèles. Les Espagnols ont entrepris une opération punitive.
samedi 2 septembre
Avec l’accord de la France, l’Espagne occupe la ville marocaine d’Ifni.
vendredi 15 septembre
Les négociations sur l’avenir du Maroc entre l’ambassadeur de France, Paul Cambon, et le ministre des Affaires étrangères allemand aboutissent à éloigner le danger d’un conflit.
dimanche 8 octobre
Les troupes espagnoles ont vaincu des tribus marocaines sur la rivière Kert, mais ont subi de lourdes pertes (36 tués et 109 blessés).
mercredi 11 octobre
Signature à Berlin de la première partie du traité franco-allemand sur la question marocaine.
samedi 4 novembre
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Alfred von Kiderlen-Waechter, et l’ambassadeur de France en Allemagne, Jules Cambon, ont signé à Berlin le traité mettant fin à la crise d’Agadir : en échange d'une partie du Congo français et de l’ouest de l’Oubangui-Chari [Centrafrique], intégrés au Cameroun allemand (Neukamerun), l'Allemagne renonce à ses revendications sur l’Afrique du Nord reconnaissant ainsi à la France le droit de faire prévaloir ses intérêts au Maroc, partagé entre les Français et les Espagnols. L’Allemagne a cédé une petite partie du nord du Cameroun au profit du Tchad (les territoires cédés par la France seront réintégrés à ses colonies durant la Première Guerre mondiale).
jeudi 9 novembre
Le sultan marocain Moulay Hafid annonce qu’il accepte les conditions du traité franco-allemand de Berlin, qui prévoit le protectorat et le contrôle français des affaires étrangères du Maroc.
vendredi 24 novembre
Gardés cachés depuis sept ans, les articles secrets de la déclaration franco-britannique de 1904 (qui concernait l’Egypte et le Maroc) sont publiés.
lundi 27 novembre
Au Maroc, le général Garcia Aldave conclut un compromis avec 65 chefs indigènes du Rif. Il s’engage à ne pas franchir le Kert.
nuit du jeudi 21 au vendredi 22 décembre
Les Rifains, fanatisés par el-Mizzian, ont fait une attaque en force aux extrémités de la ligne de défense établie depuis 1909 par le général Marina.
dans l’année
Les troupes espagnoles s’emparent d’Arzila et d’Alcazarquivir.
1912
samedi 17 février
Le sous-lieutenant espagnol Franco, affecté au Maroc, arrive à Melilla. Il est affecté au régiment d’Afrique du colonel Villalba.
mardi 19 mars
Lors d’une reconnaissance dans la vallée du Kert, la compagnie de Franco est tombée dans une embuscade à Imetayen : baptême du feu.
vendredi 22 mars
En votant la confiance au gouvernement, la Chambre des députés approuve la politique française menée au Maroc.
samedi 30 mars
Le sultan Moulay Hafid signe à 13 h 30 le traité de Fès avec un représentant du ministère français des Affaires étrangères : la France établit son protectorat sur une partie du Maroc. Le pays est divisé en zones d'influences : Tanger (zone internationale), sud de Larache à Sidi Ifni (88 000 km², zone française), Sidi Ifni à Rass Al Abyad (zone espagnole). Le traité autorise les autorités françaises à introduire des « réformes administratives, judiciaires, éducatives, économiques, financières et militaires » jugées utiles, tandis que l’armée française peut intervenir si nécessaire pour maintenir l’ordre.
mardi 16 avril
La France rejette les dernières propositions espagnoles sur le Maroc.
mercredi 17 avril
Journées sanglantes de Fès. Dans la matinée, des troupes marocaines sous commandement français se mutinent et attaquent leurs officiers avant de quitter leurs casernes et d’attaquer les quartiers européens et juifs de la ville. L’artillerie est utilisée pour mater le soulèvement. Le sultan, qui craignait pour sa vie, avait quitté la ville pour Rabat avant le déclenchement de la rébellion.
jeudi 18 avril
Les mutins de Fès se rendent après deux jours de bombardement. Le bilan est lourd : 600 morts chez les rebelles et les civils musulmans, 42 juifs marocains et 66 Européens.
dimanche 28 avril
Le général français Hubert Lyautey est nommé résident général au Maroc.
mardi 14 mai
Le héros des Rifains marocains révoltés, El-Mizzian, est tué lors d’une attaque audacieuse de l’avant-garde espagnole.
samedi 25 mai
Au Maroc, le colonel Gouraud reçoit le commandement de la ville de Fès après l’attaque de nuit au cours de laquelle les rebelles ont pénétré jusqu’au cœur de la cité.
samedi 1er juin
Le colonel Gouraud sauve à nouveau Fès investie par les tribus d’Hadjera et Kohila (ce qui lui vaudra l’étoile de général).
lundi 1er juillet
La Chambre des députés français déclare le Maroc protectorat français.
lundi 12 août
Le sultan Mulay Abd al-Hafid (37 ans) abdique. Son demi-frère Moulay Youssef (31 ans) lui succède.
mercredi 14 août
Le général Franchet D’Esperey est nommé commandant des troupes du Maroc occidental.
dimanche 1er septembre
Les Français répriment un soulèvement nationaliste.
mercredi 27 novembre
La France et l’Espagne signent une convention délimitant leurs zones respectives au Maroc.
1913
vendredi 10 janvier
Un détachement mauritanien de la cavalerie française de chameaux (corps méhariste) est tombé dans une embuscade tendue par des rebelles marocains d’Ahmed al-Hiba.
mardi 15 avril
Le lieutenant espagnol Franco a été affecté à la tête d’une section de regulares, les combattants indigènes. Franco et sa section sont envoyés dans la Yebala.
dimanche 22 juin
Combats de Uad Ras et de Benisidel dans l’ouest marocain entre les Espagnols et les combattants du chef de guerre local Sidi Mohammed ben Abdallah el-Raisuni.
en juillet
El-Raisuni échoue contre Alcazarquivir, défendue de manière héroïque par l’officier de cavalerie Gonzalo Queipo de Llano.
1914
jeudi 1er janvier
La France occupe 163 000 km² du territoire marocain.
lundi 11 mai
L’armée française prend Taza.
en mai
Le général Gouraud est nommé commandant des troupes du Maroc occidental.
début août
Début de la Première Guerre mondiale : cinq régiments de tirailleurs marocains combattent en France.
1915
Début des fouilles du site romain de Volubilis, au nord de Meknès.
1916
jeudi 29 juin
Le capitaine espagnol Franco a été grièvement blessé par balle au ventre au cours d’une action contre les positions rebelles d’Anyera, près de Ceuta.
1917
Les Français occupent 235 000 km².
1918
lundi 11 novembre
Fin de la Première Guerre mondiale : victoire des Alliés, dont la France. 40 000 Marocains ont été mobilisés, dont 12 000 tués ou disparus.
1919
dimanche 9 mars
Premier vol commercial entre Toulouse et Rabat, avec Pierre Latécoère comme passager.
jeudi 4 septembre
Le pilote Pierre Beauté boucle la première liaison postale régulière Toulouse-Rabat-Toulouse, ligne ouverte par Pierre Latécoère.
1920
mardi 13 juillet
La ligne aérienne Toulouse-Rabat créée par Pierre-Georges Latécoère est prolongée jusqu’à Casablanca.
vendredi 1er octobre
Le Maroc devient membre de l’Union postale universelle, créée en 1874.
dans l’année
La tribu des Beni Ouriaghel, d’Abd el-Krim, anime une révolte marocaine dans le Rif : guerre sainte contre l'Espagne.
1921
lundi 18 avril
La 1re bandera du Tercio (légion étrangère espagnole) du commandant Franco reçoit son baptême du feu au Maroc.
vendredi 13 mai
Les trois banderas du Tercio font leur jonction à Xauen, conquise de haute lutte par les forces espagnoles.
samedi 28 mai
Le tribunal correctionnel de Toulouse condamne un pilote des Lignes aériennes françaises Latécoère pour trafic de drogue. Il convoyait de la cocaïne du Maroc.
fin mai
Le général Fernandez Silvestre commence à perdre le contrôle de la situation dans le Rif.
mercredi 1er juin
Une unité espagnole est défaite dans le Rif.
dimanche 17 juillet
Les Rifains lancent une offensive à Anoual.
vendredi 22 juillet
Le général espagnol Manuel Silvestre ordonne l’évacuation de la position d’Anoual, encerclée par les Rifains. La retraite dans les défilés, sous le harcèlement de 3 000 guerriers, se transforme vite en déroute totale, aggravée par la défection de certaines troupes indigènes. Sur un total de 18 000 hommes, les Espagnols laisseront près de 15 000 tués ou disparus et 1 500 prisonniers, les Rifains perdant un millier d’hommes. Face à ce désastre, le général Silvestre (49 ans) se donne la mort.
samedi 23 juillet
Désastre d’Anoual : le régiment des « Cazadores d’Alcantara » subit de lourdes pertes en protégeant le retrait des troupes espagnoles de l’autre coté du fleuve Igan. De nombreux soldats en fuite ont pu être mis en sécurité mais le sacrifice est énorme pour le régiment : sur ses 691 cavaliers, 471 sont morts (70 % de pertes).
mardi 26 juillet
Les derniers défenseurs espagnols de la position de Sidi Dris sont tués.
lundi 1er août
Nouvelles révoltes berbères.
mercredi 10 août
Chute de la position espagnole de Monte Arruit. Les Rifains d’Abd el-Krim reprennent les hauteurs du Gurugu : Melilla apparaît dangereusement menacée.
samedi 17 septembre
Les cuirassés Alfonso XIII et España bombardent le Rif, au sud de Melilla.
lundi 19 septembre
Abd el-Krim proclame la République du Rif.
en septembre
L’arrivée des renforts espagnols à Melilla, dont les légionnaires du commandant Franco rapatriés en urgence de la région de Tétouan, donne plusieurs coups d’arrêt significatifs à la progression des Rifais. C’est le cas à Casabona.
samedi 15 octobre
La Ceta (Compania española de trafico aereo) inaugure sa ligne postale vers Larache, au Maroc espagnol, avec des D.H.9.
vendredi 21 octobre
Contre-attaque espagnole dans le Rif : les soldats européens occupent la citadelle du mont Artuit, où ils découvrent les corps de 3 000 soldats massacrés.
1922
début janvier
La 1re bandera de Franco est engagée à Dar Drius.
mercredi 1er février
Abd el-Krim proclame la République confédérées des Tribus du Rif. Il s’agit de la première république issue d’une guerre de décolonisation.
en avril
Visite au Maroc du président de la République française, Alexandre Millerand.
vendredi 12 mai
Guerre du Maroc : les forces espagnoles s’emparent de la localité de Tazarut (à 56 km de Larache et 62 km de Tanger).
vendredi 29 septembre
Le pilote français Paul Vachet effectue un vol de reconnaissance Casablanca-Rabat-Fès-Oran pour les lignes Latécoère, en convoyant un Breguet 14.
en septembre
La liaison aérienne Toulouse-Casablanca devient quotidienne.
samedi 28 octobre
Placée en avant-garde de la colonne Coronel, la bandera de Franco s’est emparée de Tizzi Azza dans un furieux assaut à la baïonnette.
1923
jeudi 1er février
Après dix-huit mois de négociations, Madrid obtient la libération des prisonniers espagnols détenus par Abd el-Krim.
du jeudi 3 au samedi 5 mai
Trois Bréguet XIV on effectué une mission de reconnaissance le long de la côte africaine entre Casablanca et Dakar afin de mettre en place une ligne postale de la compagnie française Latécoère.
mardi 5 juin
Santiago Rafael Valenzuela, le lieutenant-colonel espagnol commandant le Tercio, a été tué en secourant les assiégés espagnols du poste de Tizzi Azza.
lundi 18 juin
Le commandant Franco, nouveau chef du Tercio, est arrivé à Ceuta pour prendre la tête d’une Légion étrangère espagnole qui compte maintenant six banderas.
mercredi 22 août
Le ministère espagnol de la Guerre annonce avoir fait débarquer 5 000 soldats supplémentaires au Maroc afin de mener une nouvelle offensive dans la guerre du Rif.
Franco bat les rebelles rifains à Tifaruin, à l’ouest de Melilla. Il a engagé deux banderas dans le combat, en liaison avec les unités de regulares.
dimanche 26 août
Le cuirassé dreadnought espagnol España a fait naufrage alors qu’il conduisait un bombardement de la côte marocaine, au large du cap des Trois Fourches (près de Mellila). Il sera partiellement démonté sur place.
vendredi 12 octobre
Le Parti communiste français appelle à des manifestations contre la guerre du Rif.
mardi 18 décembre
La France, l’Espagne et le Royaume-Uni ont signé une convention concernant le statut de la ville marocaine de Tanger et de sa région. Demeurant théoriquement sous la souveraineté du sultan du Maroc (représenté par un mendoub), la zone internationale de Tanger est placée sous l’administration conjointe de plusieurs pays occidentaux.
1924
lundi 11 août
Insurrection général des tribus du Rif après l’annonce par le général Primo de Rivera du retrait des troupes espagnoles.
mercredi 10 septembre
Pierre Sémard, secrétaire du Parti communiste français, et Jacques Doriot, secrétaire des Jeunesses communistes, envoient par télégraphe leur soutien ostensible au rebelle marocain Abd El-Krim.
?
Les Espagnols s'étant retirés sur la côte, Abd el Krim menace Fès et Tanger.
vendredi 15 novembre
Début du repli des 10 000 espagnols de la garnison de Xauen vers Tétouan.
vendredi 12 décembre
L’armée espagnole a réussi, sous la pression de l’ennemi, à achever la retraite de la garnison de Xauen. Le Tercio de Franco a pris une part décisive à la réussite de cette délicate opération.
dans l’année
Création de l'Omnium nord-africain (ONA).
1925
lundi 13 avril
Intensification de la guerre du Rif : les troupes du rebelle Abd el-Krim ont lancé une attaque contre un territoire marocain sous autorité française.
jeudi 23 avril
Conseillés par des experts turcs et allemands, les rebelles du Rif menacent désormais Kenitra, Meknès, Fès et Taza.
vendredi 8 mai
Les troupes françaises infligent une défaite aux rebelles marocains du Rif.
jeudi 14 mai
Le Parti communiste français apporte son soutien au rebelle marocain Abd el-Krim. Jacques Doriot exige l’évacuation du Maroc et la reconnaissance de la République du Rif, proclamée en juillet 1923. Sur le terrain, les troupes françaises se sont emparées des hauteurs de Bibane.
jeudi 28 mai
Débat à la Chambre des députés français sur la politique marocaine du gouvernement Painlevé. Le président du Conseil affirme que ni le maréchal Lyautey, ni son gouvernement n’ont l’intention de se livrer à des tentatives de conquête dans le Rif ou ailleurs. Pour Painlevé, il ne s’agit que « d’une vaste opération de police ». Un discours très mal reçu à l’extrême gauche.
mardi 2 juin
La liaison aérienne Casablanca-Dakar est inaugurée par la Compagnie Générale d’Entreprises Aéronautiques (future Aéropostale).
mercredi 3 juin
Ouverture du service régulier Casablanca-Dakar en avion par la CGEA.
vendredi 12 juin
Le Président du Conseil Paul Painlevé quitte la France pour aller se rendre compte par lui-même de la situation militaire au Maroc.
lundi 22 juin
La France et l’Espagne se mettent d’accord pour mener une offensive commune contre le rebelle Abd el-Krim.
mercredi 8 juillet
Les rebelles du Rif lancent une nouvelle offensive contre la ville de Fès.
jeudi 9 juillet
A Paris, la Chambre des députés ont voté un budget supplémentaire de 183 millions de francs pour mener la guerre du Rif.
samedi 11 juillet
La France et l’Espagne ont signé un accord de coopération à la fois politique et militaire au sujet du Maroc. Les armées des deux pays vont notamment coordonner leurs efforts contre les rebelles du Rif.
lundi 13 juillet
Le maréchal français Pétain est envoyé en mission spéciale au Maroc auprès du maréchal Lyautey avec pour objectif de réorganiser les forces françaises au Maroc (325 000 hommes) et de conduire la contre-offensive contre Abd el-Krim.
vendredi 17 juillet
Envoyé en mission spécial auprès du maréchal Lyautey, le maréchal Pétain arrive à Rabat. Le capitaine Charles de Gaulle fait partie de son état-major.
mardi 28 juillet
A Tétouan, le général espagnol Primo de Rivera a rencontré le maréchal français Pétain. Les deux hommes ont mis sur pied la manœuvre d’Alhucemas.
samedi 22 août
Ulcéré, le maréchal Lyautey démissionne de ses fonctions de résident-général du Maroc et rentre définitivement en France dans l’indifférence générale. Le « père du Maroc moderne » avait pourtant gagné l’estime des populations locales et su respecter l’islam.
mardi 25 août
Guerre du Rif : les bombardements de la marine espagnole ont quasiment rasé la ville marocaine d’al-Hoceima.
mercredi 26 août
Le maréchal Pétain prend directement en main les opérations militaires dans le Rif.
lundi 31 août
Des avions et des navires de guerre français et espagnols mènent conjointement une série de bombardement sur la localité d’Ajdir, la capitale des rebelles rifains.
mardi 1er septembre
Touché par des tirs des rebelles rifains, un navire espagnol qui transportait 1 000 hommes de la légion a coulé dans la baie d’Alhucemas.
mercredi 3 septembre
Le navire espagnol Dédalo, seul bâtiment au monde transportant des hydravions, des ballons et des dirigeables, accompagne la flotte espagnole prenant part à la guerre du Rif (son action sera la seule d’une unité aéronavale européenne entre la fin de la guerre civile russe et la Seconde Guerre mondiale).
vendredi 4 septembre
Les rebelles rifains lancent une offensive contre la ville de Tétouan, défendue par une garnison espagnole.
nuit du dimanche 6 au lundi 7 septembre
Echec de la première grande opération amphibie franco-espagnole. La puissante flotte ne parvient pas à faire débarquer les milliers de soldats dans la baie d’Alhucemas. L’opération tourne au désastre : 500 soldats espagnols sont tombés. Les officiers supérieurs décident de recommencer l’opération la nuit suivante.
nuit du lundi 7 au mardi 8 septembre
La seconde tentative était la bonne : après des bombardements préliminaires et une feinte en direction du cap Tres Forcas, la flotte franco-espagnole a réussi à débarquer dans la baie d’Alhucemas 18 000 hommes sous le commandement du général Primo de Rivera. Placés en avant-garde, les légionnaires de Franco ont établi la tête de pont sans subir de grosses pertes. Une fois la tête de pont établie, les Espagnols marchent sur le quartier général d’Abd el-Krim dans le Rif.
mercredi 9 septembre
Guerre du Rif : les rebelles d’Abd el-Krim encerclent Tétouan.
jeudi 10 septembre
Les troupes françaises du maréchal Pétain lancent une offensive contre les rebelles rifains au nord de la rivière Ouergha.
lundi 14 septembre
L’arrivée de renforts espagnols contraint Abd el-Krim à abandonner le siège de Tétouan.
vendredi 18 septembre
Le sultan marocain offre une récompense de 25 000 dollars pour la tête du chef rebelle du Rif Abd el-Krim.
mardi 22 septembre
Les hauteurs du Malmusi Alto et du Morro Viejo (Alhucemas) ont été enlevées par les Espagnols.
vendredi 2 octobre
Les troupes espagnoles font leur entrée dans la capitale de la République du Rif, Ajdir.
mercredi 7 octobre
Théodore Steeg succède au maréchal Lyautey comme résident général au Maroc.
lundi 12 octobre
En France, le Parti communiste et la CGTU ont lancé un appel à la grève générale pour protester contre la guerre du Maroc. Les violents affrontements entre la police et les militants communistes ont fait deux morts à Paris. 70 personnes ont été arrêtées, dont le député Jacques Doriot.
dimanche 25 octobre
Les hommes du Tercio ont pris le mont Amekran, le nid d’aigle d’Abd el-Krim.
1926
samedi 6 février
La France et l’Espagne ont signé un accord de coopération militaire pour défendre les intérêts des deux pays au Maroc.
mercredi 14 avril
Ouverture de négociations à Oujda en vue de mettre fin à la guerre du Rif opposant Abd el-Krim aux Franco-Espagnols.
vendredi 7 mai
L’échec de la conférence d’Oujda entraîne le déclenchement dans le nord du Maroc d’une offensive franco-espagnole contre les forces rebelles d’Abd el-Krim.
mi-mai
Une puissante offensive franco-espagnole écrase les troupes rebelles marocaines d'Abd el-Krim, abandonné par les tribus qui se sont ralliées.
mercredi 26 mai
A la suite d’une manœuvre du général Pierre Ibos, Abd el-Krim est encerclé dans son repaire de Targuist.
samedi 29 mai
A Taza, Abd el-Krim se rend aux Français du général Boichut (ou du maréchal Pétain), avec sa famille et ses biens. Il est interné à Fès (puis déporté à la Réunion). Des opérations de police suffiront pour briser les dernières dissidences des montagnards rifains. Fin de la guerre du Rif.
jeudi 15 juillet
Le président Doumergue et le sultan du Maroc Moulay Youssef inaugurent la Grande Mosquée de Paris.
dans l’année
Le général espagnol Sanjurjo devient Haut Commissaire au Maroc.
1927
mercredi 9 février
Ouverture à Paris des négociations entre la France et l’Espagne sur le statut de la ville de Tanger, au Maroc.
jeudi 17 novembre
Décès à Fès du sultan Moulay Youssef, à l'âge de 46 ans.
vendredi 18 novembre
Les oulémas, la plus haute instance religieuse du Maroc, ont choisi pour successeur à Moulay Youssef son fils Moulay Hamada (Mohammed V), âgé de 18 ans. Il sera assisté par un conseil de régence dirigé par le grand vizir El-Mokri.
1928
samedi 3 mars
Le nouveau traité franco-espagnol sur Tanger satisfait aux intérêts de sécurité des Espagnols.
dimanche 15 avril
Le pilote automobile français Edouard Meyer a remporté au Maroc le Grand Prix de Casablanca, au volant d’une Bugatti.
1929
mercredi 2 janvier
Résident-général de Tunisie depuis 1921, Lucien Saint est nommé résident général du Maroc, à la place de Théodore Steeg.
mardi 9 juillet
Naissance à Rabat du fils aîné de Mohammed V, Hassan (futur roi du Maroc).
lundi 16 septembre
Arrêté viziriel faisant de la ville marocaine d’Ifrane un centre d’estivage pour les colons français. La localité avait été créée dans l’Atlas en 1928 par le secrétaire général du protectorat du Maroc, Eirik Labonne.
jeudi 7 novembre
Création à Casablanca de l’Office de Cotation des Valeurs Mobilières [aujourd’hui Bourse des valeurs].
dimanche 13 mai
Décès du régent Ba Ahmed. Abd al-Aziz (22 ans) arrive au pouvoir. Sa mère lui impose comme grand-vizir El Hadj el-Moktar (qui ne gouverne que quelques mois).
samedi 8 décembre
Les Etats-Unis annulent l’envoi d’un navire de guerre au Maroc destiné à contraindre le sultan à payer ses dettes, en raison du ramadan qui vient de débuter dans ce pays. L’opération est repoussée au mois de février par le Département d’Etat.
dimanche 16 décembre
Dans l’Accord méditerranéen conclu à Rome, la France et l’Italie fixent leurs sphères d’influences respectives en Afrique du Nord : Visconti Venosta, ministre italien des Affaires étrangères et Barrère, ambassadeur de France à Rome, échangent secrètement des lettres qui reconnaissent les aspirations italiennes sur la Tripolitaine [Libye], tandis que le Maroc revient à la France.
1901
samedi 22 juin
Le président français Emile Loubet reçoit à Paris un émissaire marocain qui lui apporte les vœux du sultan.
vendredi 5 juillet
Le ministre français des Affaire étrangères, Théophile Delcassé, insiste sur les bonnes relations liant la France et le Maroc.
en septembre
Abd al-Aziz, qui gouverne avec l’aide de conseillers européens, applique une grande réforme administrative et fiscale : suppression des impôts coraniques et transformation des caïds en salariés du Makhzen. Ces mesures révolutionnaires imposées brutalement suscitent une vague de mécontentement chez les notables qui entrent en lutte ouverte contre le gouvernement central. Le Maroc se divise entre plusieurs factions que le sultan n’a pas les moyens de contrôler.
mercredi 16 octobre
La France et le Maroc signent un accord portant sur la délimitation des frontières de ce dernier pays avec l’Algérie.
dans l’année
L'exploratrice anglaise Isabella Bird rencontre les Berbères des monts Atlas.
1902
samedi 8 février
L’ambassade d’Allemagne à Londres a rapporté l’entretien qui vient d’avoir lieu entre le ministre britannique des Colonies, Joseph Chamberlain, et Paul Cambon, l’ambassadeur de France, au sujet des questions du Maroc et de l’Egypte. Régler les litiges coloniaux est le premier pas d’une entente.
jeudi 10 juillet
La France et l’Italie signent à Paris les accords secrets Prinetti-Barrère de neutralité réciproque en Afrique du Nord. Les deux pays s’engagent à respecter la liberté d’action de chacun en Cyrénaïque-Tripolitaine et au Maroc. Rome gardera sa neutralité en cas d’agression directe ou indirecte de l’Allemagne contre la France.
samedi 1er novembre
Echange de lettres entre le ministre italien des Affaires étrangères Prinettit et l’ambassadeur de France Barrère. Les deux pays précisent leurs engagements réciproques à l’égard de la Libye et du Maroc.
mardi 30 décembre
Le gouvernement espagnol envoie plusieurs navires de guerre devant Tanger, se tenant prêt à envahir le Maroc.
1903
dimanche 29 mars
Combat de Ksar el Azoudj. Parti dans le Sud-Oranais (ouest de l’Algérie) à la poursuite de pillards marocains qui venait de s’emparer d’un convoi de chameaux en massacrant son escorte, un détachement de 30 légionnaires et spahis sous les ordres du commandant Normand a été battu à l’est de Béchar par 150 Berbères. Après six heures de combat et après avoir d’abord pris l’avantage sur les Bérabers (en récupérant cinq chameaux), les Français, assoiffés et bientôt à court de munitions, doivent battre en retraite. Harcelée, la troupe est sauvée grâce au sacrifice de quatre soldats (le sergent Lovy et trois tirailleurs algériens) qui combattent au corps à corps en arrière-garde jusqu’à la mort.
mercredi 13 mai
Des messages parvenus à Paris rapportent que quelques tribus rebelles menées par Bu Hmara cerneraient la ville de Tétouan. Elles auraient pour objectif de détrôner le sultan Abd el-Aziz et de chasser le ministre de la Guerre ainsi que l’entourage européen du souverain. Le sultan ne semble pas disposer de troupes suffisantes pour réduire la rébellion, qui agite aussi les environs d’Oujda, à la frontière avec l’Algérie. Le gouvernement français, qui s’est fait concéder la police des frontières entre l’Algérie et la Maroc, surveille de près la situation. L’état-major envisagerait une opération de maintien de l’ordre pour sauvegarder les intérêts européens au Maroc.
mercredi 20 mai
Décret organique français créant la gendarmerie française du Maroc.
vendredi 17 juillet
La France et l’Espagne se déclarent prêtes à maintenir le statu quo au Maroc.
1904
vendredi 8 avril
Accords franco-britanniques.
mercredi 18 mai
L’Américain d’origine grecque Ion Perdicaris et l’un de ses gendres (Cromwell Varley) sont enlevés dans leur villa de Tanger par les hommes du chef rebelle du Rif Mohammed al-Raisuli. Une rançon de 70 000 dollars est réclamée (cet acte va provoquer la colère des Etats-Unis et l’intervention d’une escadre américaine).
vendredi 3 juin
Le conseiller référendaire auprès du ministère allemand des Affaires étrangères, Friedrich von Hosltein, dénonce l’objectif de la France d’annexer le Maroc.
lundi 3 octobre
Accord franco-espagnol sur les zones d’influence des deux pays au Maroc. Paris reconnaît à Madrid une zone de protectorat dans le nord du Maroc, sur le Rif. Cet accord reconnaît à la France le droit de « surveiller et d’assister » le sultan.
1905
dimanche 19 mars
L’explorateur français S. de Segonzac est fait prisonnier au Maroc.
vendredi 31 mars
Lors d’un voyage en Méditerranée, Guillaume II décide de débarquer à Tanger (Maroc) à la demande du chancelier von Bülow, inquiet du rapprochement franco-britannique en Afrique. L’empereur est déterminé à sauvegarder les intérêts de l'Allemagne au Maroc. Paris, Londres et Madrid sont irrités par cette démarche.
mardi 30 mai
Le sultan marocain convoque une conférence internationale sur le Maroc.
samedi 8 juillet
La France accepte l’idée d’une conférence sur le Maroc.
jeudi 28 septembre
Un accord franco-allemand est passé sur le Maroc après la fixation du programme en vue de la conférence internationale.
1906
mardi 16 janvier
Ouverture de la conférence d'Algésiras sur le Maroc (douze pays européens et les Etats-Unis), destinée également à détendre les politiques d'alliances des puissances européennes.
samedi 7 avril
Clôture de la conférence d’Algésiras sur le Maroc : internationalisation économique du Maroc ; droits spéciaux de la France et de l'Espagne pour la police des ports marocains. L’Allemagne a subi une défaite diplomatique face au renforcement des relations franco-britanniques.
lundi 31 décembre
Les documents nécessaires à la ratification des accords d’Algésiras sont déposés à Madrid.
1907
mercredi 20 mars
L’assassinat à Marrakech d’un médecin français, le Dr Mauchamp, suscite une démarche de protestation du gouvernement français.
vendredi 29 mars
N’ayant obtenu aucune réparation diplomatique du Maroc suite à l’assassinat du Dr Mauchamp, le général Lyautey, commandant de la division d’Oran (Algérie), occupe la ville marocaine d’Oujda sans avoir reçu l’ordre du président du Conseil.
en mars
Massacres de Français ; mouvements xénophobes.
lundi 1er avril
Les puissances européennes décident la réalisation d’un réseau de télégraphie sans fil.
jeudi 16 mai
La France, le Royaume-Uni et l’Espagne signent le Pacte de Carthagène. Par ce texte, les trois pays s’engagent à maintenir le statu quo en Méditerranée occidentale et dans l’Atlantique, spécialement au sujet de leurs possessions côtières et insulaires. Madrid s’aligne sur les positions de Paris et Londres contre les ambitions allemandes au Maroc.
mercredi 31 juillet
Neuf ouvriers européens travaillant à la construction du port de Casablanca (quatre Français, trois Italiens et deux Espagnols) ont été assassinés par des émeutiers et des guerriers chaouis.
lundi 5 août
Casablanca est bombardée par le croiseur français Galilée et la Gloire. Les dégâts sont importants et les victimes nombreuses parmi les habitants et les guerriers chaouis. Des soldats français à débarquer des nombreux navires croisant au large du port marocain.
mardi 6 août
Les bombardements sur Casablanca continuent, tout comme les débarquements de soldats français. Ceux-ci sont accueillis à coups de feu par les habitants et les combattants chaouis.
mercredi 7 août
A l’issue de combats acharnés, les 6 000 Français du général Drude et du contre-amiral Philibert réussissent à prendre le contrôle de Casablanca. Selon les sources, entre 600 et 3 000 Marocains ont été tués en trois jours. A Paris, le Quai d’Orsay envoie une note aux puissances signataires de l’acte d’Algésiras, les informant que l’ordre sera assuré au Maroc par la France et par l’Espagne.
samedi 21 septembre
Au Maroc, la reprise des hostilités semble imminente. Dans un discours, le consul de France, M. Regnault, affirme que « le plus vif désir du gouvernement de la République, associé dans cette tâche au gouvernement espagnol, est de pacifier cette région, mais de ne rien entreprendre au-delà de ce qui est nécessaire afin d’imposer la paix à ceux qui ont osé massacrer et piller et ont fait appel au fanatisme pour détruire l’œuvre de civilisation.
lundi 2 décembre
Le Maroc signe avec la France et l’Espagne une convention d’application des décisions d’Algésiras.
1908
samedi 4 janvier
Moulay Abd al-Aziz est renversé par son frère Mulay Abd Al-Hafid (33 ans), qui lui succède.
lundi 24 février
La question marocaine agite les milieux parlementaires français, et l’importance des pertes françaises (12 morts et 53s blessés en 18 jours) pousse les députés à exiger du gouvernement une politique claire : soit s’engager militairement, soit rapatrier les troupes.
mardi 25 février
Publication en Espagne d’un Livre rouge sur la question du Maroc.
mercredi 4 mars
Le gouvernement français envoie une note aux pays signataires de l’accord d’Algésiras annonçant qu’il envoie des troupes au Maroc pour pacifier la région de la Chaouïa.
lundi 4 mai
Présentation au Reichstag allemand d’un Livre blanc sur le Maroc. L’ouvrage traite essentiellement de l’intervention française à Casablanca et des tentatives franco-espagnoles pour créer une police.
vendredi 8 mai
Le général Lyautey est nommé haut-commissaire du gouvernement français au Maroc.
samedi 8 août
Les tribus rifaines se rebellent et attaquent les gisements miniers exploités par des compagnies espagnoles.
mardi 1er septembre
Le gouvernement allemand envoie une note aux puissances signataires de l’acte d’Algésiras pour qu’elles reconnaissent le nouveau sultan Mulay Abd al-Hafiz.
lundi 14 septembre
Envoi d’une note franco-espagnole conditionnant la reconnaissance de Mulay Abd al-Hafid à son respect de l’acte d’Algésiras. Seule l’Allemagne n’approuve pas.
vendredi 25 septembre
Incident diplomatique franco-allemand au large du port de Casablanca : des marins français portent secours à une barque où ils découvrent trois légionnaires, des déserteurs, avec le secrétaire du consulat allemand, M. Just. Lors les marins tentent d’arrêter les déserteurs. M. Just s’interpose. Au cours de la bagarre, l’enseigne de vaisseau Soria met son revolver sous le nom de M. Just…
dans l’année
Le général d'Amade pacifie la Chaouïa.
1909
dimanche 3 janvier
Reconnaissance officielle par les grandes puissances européennes de Mulay Abd al-Hafiz comme sultan du Maroc. Il succède à son frère Mulay Abd el-Aziz, et son installation au pouvoir met fin à une longue période de troubles.
mardi 9 février
Conférence franco-allemande : partage économique. Reconnaissance de la prépondérance politique française sur le Maroc.
vendredi 4 juin
Le sultan interdit aux juifs de Fès de monter sur leurs terrasses parce qu’ils ne doivent pas voir le palais qu’il vient de se faire construire. Ordre est donné de tirer sur les contrevenants.
lundi 7 juin
Un an après avoir été chassé par la rébellion des tribus rifaines, les Espagnols reprennent dans le nord du Maroc l’exploitation des mines proches de Melilla.
fin juin
Nouvelle insurrection dans le Rif marocain. De graves incidents se sont produits dans l’arrière-pays du presidio espagnol de Melilla quand des travaux d’exploitation minière qui avaient pourtant été autorisés par les chefs locaux ont commencé. Un soulèvement général a suivi.
dimanche 25 juillet
Le général espagnol Marina entame une campagne marocaine qui doit lui permettre de prendre le contrôle des hauteurs du Gurugu, la montagne qui domine Melilla.
mardi 27 juillet
Désastre du Barranco del Lobo dans le Rif. Près de Mellila, les forces rifaines conduites par la tribu des Iqeryens (Mohamed Ameziane El Mizzian) infligent une lourde défaite aux forces espagnoles lors de la bataille du Ravin-aux-Loups : les Espagnols déplorent entre 153 et 1 000 tués (dont le général Guillermo Pintos) et 600 blessés.
dimanche 8 août
L’ancien maître du Rif, Rogui Bou Hmara, un charlatan se faisant passer pour le frère du sultan Abd El-Aziz est capturé.
mardi 10 août
Naissance à Fès d’un neveu du sultan Moulay Abdelhafid. Sidi Mohammed est le plus jeune des quatre fils de l’héritier du trône, Moulay Youssef (et le futur roi Mohammed V).
samedi 21 août
Rogui Bou Hmara est exécuté sur ordre du sultan Abdelhafid.
lundi 30 août
A Fès, les consuls de France, d’Espagne et du Royaume-Uni présentent au sultan du Maroc une lettre de protestation exigeant l’abolition de la pratique de la mutilation et de la mort lente comme châtiment. Cette initiative intervient 20 jours après que plus de 30 criminels ont été amputés des mains ou des pieds.
jeudi 2 septembre
Dans une note, les puissances européennes demandent au sultan marocain d’interdire les tortures.
lundi 20 septembre
Le général Marina, qui a enfin reçu des renforts, reprend l’initiative.
mercredi 29 septembre
Les crêtes du Gurugu sont prises par les espagnols.
jeudi 7 octobre
Dans un entretien, le général français Albert d’Amade affirme que les Espagnols menacent la France au Maroc. Entendu par le président du Conseil, il est mis en disponibilité.
dimanche 10 octobre
Les chefs des tribus berbères du nord se soumettent aux Espagnols.
jeudi 2 décembre
Les chefs berbères encore insurgés se soumettent aux Espagnols.
samedi 25 décembre
Accord franco-marocain : contre l’octroi d’un prêt de 101 millions de francs, le sultan autorise la présence de plusieurs régiments français dans son pays.
1910
vendredi 18 février
La France a adressé un ultimatum au Maroc : les Marocains ont 48 heures pour ratifier un accord de remboursement de 12 millions de dollars dus à titre d’indemnités, sous peine de saisie de toutes les douanes marocaines.
samedi 19 février
Le sultan marocain a cédé aux conditions françaises.
samedi 5 mars
L’envoyé du sultan ratifie à Paris l’accord franco-marocain du 25 décembre 1909.
mercredi 23 mars
Après huit mois d’affrontements dans le nord du Maroc, l’Espagne réprime la rébellion des tribus du Rif. On estime à 8 000 le nombre de Berbères tués et à 2 000 celui des soldats espagnols ayant perdu la vie dans les combats.
mercredi 25 mai
Les troupes françaises occupent le sud du Maroc.
mardi 12 juillet
Des affrontements armés aux confins algéro-marocains entre soldats français et insurgés marocains font une dizaine de morts.
mardi 15 novembre
Le Maroc cède à l’Espagne le territoire autour de Mellila et accepte de payer des réparations pour les opérations militaires menées contre les tribus du Rif.
samedi 3 décembre
La France occupe le port d’Agadir.
1911
samedi 25 février
Plusieurs chefs tribaux se réunissent à Agourai, à 30 km au sud de Meknès, pour préparer l’assassinat du grand vizir Muhammad al-Muqri.
en mars
Soulèvement berbère contre le sultan, assiégé dans Fès.
jeudi 20 avril
A la demande du sultan du Maroc, le gouvernement français accepte d’envoyer des troupes à Fès pour réprimer les troubles.
jeudi 27 avril
Paris notifie aux Etats signataires de la convention d’Algésiras (1906) que la France va intervenir au Maroc pour protéger les étrangers présents à Fès.
lundi 8 mai
L’Allemagne avertit la France qu’une tentative d’occupation de la ville marocaine de Fès serait considérée comme une violation d'un traité conclu entre les deux nations.
vendredi 19 mai
Les troupes françaises du général Charles-Emile Moinier occupent Fès sans combattre. Moinier est reçu par le sultan.
jeudi 8 juin
Les troupes françaises occupent Meknès.
samedi 10 juin
La France proteste contre le débarquement de troupes espagnoles à Larrache.
vendredi 30 juin
Création au sein de l’armée espagnole du bataillon d’infanterie Fuerzas Regulares Indigenas. Les rangs des « Regulares » sont composés de soldats marocains, principalement recrutés à Ceuta et Mellila, sous le commandement d’officiers espagnols.
samedi 1er juillet
Début de la « Crise d’Agadir ». A midi, à Paris, l’ambassadeur d’Allemagne en France, le baron von Schoen, a effectué une visite surprise au ministère français des Affaires étrangères pour remettre au ministre Justin de Selves une note diplomatique annonçant que la canonnière allemande SMS Panther est envoyée dans le port marocain d’Agadir pour protéger les « ressortissants allemands ». L’intrusion de ce navire militaire allemand dans un territoire faisant partie du protectorat français déclenche une crise internationale et menace de provoquer une nouvelle guerre européenne.
lundi 3 juillet
Deux jours après son envoi au Maroc français par l’Allemagne, la canonnière SMS Panther mouille au large du port d’Agadir.
mardi 4 juillet
L’Angleterre décide de soutenir la France dans l’affaire marocaine.
mercredi 5 juillet
L’Espagne salue l’offensive allemande à Agadir.
samedi 8 juillet
Le petit croiseur allemand Berlin relève la canonnière Panther à Agadir.
dimanche 9 juillet
Les dirigeants français et allemands conviennent de négocier la fin de la crise d’Agadir.
mardi 11 juillet
Par 476 voix contre 77, la chambre des députés française a voté le report de toute nouvelle discussion concernant la question marocaine.
samedi 15 juillet
Ayant convoqué au ministère l’ambassadeur français Jules Cambon, le ministre allemand des Affaires étrangères, Alfred von Kiderlen-Waechter, crée la surprise en demandant que la France cède sa colonie du Congo à l’Allemagne comme condition du retrait allemand du Maroc.
samedi 22 juillet
Troisième incident franco-espagnol à El Ksar.
jeudi 24 août
Les Rifains ont attaqué une mission topographique à Ras Medua, au sud de Melilla. Ils ne voulaient pas que les Espagnols, déjà tolérés sur la rive gauche de l’oued Kert, s’installent sur la rive gauche. El-Mizzian, leur chef, a donné à cette lutte une dimension religieuse, en appelant ses troupes à la guerre sainte contre les chiens d’infidèles. Les Espagnols ont entrepris une opération punitive.
samedi 2 septembre
Avec l’accord de la France, l’Espagne occupe la ville marocaine d’Ifni.
vendredi 15 septembre
Les négociations sur l’avenir du Maroc entre l’ambassadeur de France, Paul Cambon, et le ministre des Affaires étrangères allemand aboutissent à éloigner le danger d’un conflit.
dimanche 8 octobre
Les troupes espagnoles ont vaincu des tribus marocaines sur la rivière Kert, mais ont subi de lourdes pertes (36 tués et 109 blessés).
mercredi 11 octobre
Signature à Berlin de la première partie du traité franco-allemand sur la question marocaine.
samedi 4 novembre
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Alfred von Kiderlen-Waechter, et l’ambassadeur de France en Allemagne, Jules Cambon, ont signé à Berlin le traité mettant fin à la crise d’Agadir : en échange d'une partie du Congo français et de l’ouest de l’Oubangui-Chari [Centrafrique], intégrés au Cameroun allemand (Neukamerun), l'Allemagne renonce à ses revendications sur l’Afrique du Nord reconnaissant ainsi à la France le droit de faire prévaloir ses intérêts au Maroc, partagé entre les Français et les Espagnols. L’Allemagne a cédé une petite partie du nord du Cameroun au profit du Tchad (les territoires cédés par la France seront réintégrés à ses colonies durant la Première Guerre mondiale).
jeudi 9 novembre
Le sultan marocain Moulay Hafid annonce qu’il accepte les conditions du traité franco-allemand de Berlin, qui prévoit le protectorat et le contrôle français des affaires étrangères du Maroc.
vendredi 24 novembre
Gardés cachés depuis sept ans, les articles secrets de la déclaration franco-britannique de 1904 (qui concernait l’Egypte et le Maroc) sont publiés.
lundi 27 novembre
Au Maroc, le général Garcia Aldave conclut un compromis avec 65 chefs indigènes du Rif. Il s’engage à ne pas franchir le Kert.
nuit du jeudi 21 au vendredi 22 décembre
Les Rifains, fanatisés par el-Mizzian, ont fait une attaque en force aux extrémités de la ligne de défense établie depuis 1909 par le général Marina.
dans l’année
Les troupes espagnoles s’emparent d’Arzila et d’Alcazarquivir.
1912
samedi 17 février
Le sous-lieutenant espagnol Franco, affecté au Maroc, arrive à Melilla. Il est affecté au régiment d’Afrique du colonel Villalba.
mardi 19 mars
Lors d’une reconnaissance dans la vallée du Kert, la compagnie de Franco est tombée dans une embuscade à Imetayen : baptême du feu.
vendredi 22 mars
En votant la confiance au gouvernement, la Chambre des députés approuve la politique française menée au Maroc.
samedi 30 mars
Le sultan Moulay Hafid signe à 13 h 30 le traité de Fès avec un représentant du ministère français des Affaires étrangères : la France établit son protectorat sur une partie du Maroc. Le pays est divisé en zones d'influences : Tanger (zone internationale), sud de Larache à Sidi Ifni (88 000 km², zone française), Sidi Ifni à Rass Al Abyad (zone espagnole). Le traité autorise les autorités françaises à introduire des « réformes administratives, judiciaires, éducatives, économiques, financières et militaires » jugées utiles, tandis que l’armée française peut intervenir si nécessaire pour maintenir l’ordre.
mardi 16 avril
La France rejette les dernières propositions espagnoles sur le Maroc.
mercredi 17 avril
Journées sanglantes de Fès. Dans la matinée, des troupes marocaines sous commandement français se mutinent et attaquent leurs officiers avant de quitter leurs casernes et d’attaquer les quartiers européens et juifs de la ville. L’artillerie est utilisée pour mater le soulèvement. Le sultan, qui craignait pour sa vie, avait quitté la ville pour Rabat avant le déclenchement de la rébellion.
jeudi 18 avril
Les mutins de Fès se rendent après deux jours de bombardement. Le bilan est lourd : 600 morts chez les rebelles et les civils musulmans, 42 juifs marocains et 66 Européens.
dimanche 28 avril
Le général français Hubert Lyautey est nommé résident général au Maroc.
mardi 14 mai
Le héros des Rifains marocains révoltés, El-Mizzian, est tué lors d’une attaque audacieuse de l’avant-garde espagnole.
samedi 25 mai
Au Maroc, le colonel Gouraud reçoit le commandement de la ville de Fès après l’attaque de nuit au cours de laquelle les rebelles ont pénétré jusqu’au cœur de la cité.
samedi 1er juin
Le colonel Gouraud sauve à nouveau Fès investie par les tribus d’Hadjera et Kohila (ce qui lui vaudra l’étoile de général).
lundi 1er juillet
La Chambre des députés français déclare le Maroc protectorat français.
lundi 12 août
Le sultan Mulay Abd al-Hafid (37 ans) abdique. Son demi-frère Moulay Youssef (31 ans) lui succède.
mercredi 14 août
Le général Franchet D’Esperey est nommé commandant des troupes du Maroc occidental.
dimanche 1er septembre
Les Français répriment un soulèvement nationaliste.
mercredi 27 novembre
La France et l’Espagne signent une convention délimitant leurs zones respectives au Maroc.
1913
vendredi 10 janvier
Un détachement mauritanien de la cavalerie française de chameaux (corps méhariste) est tombé dans une embuscade tendue par des rebelles marocains d’Ahmed al-Hiba.
mardi 15 avril
Le lieutenant espagnol Franco a été affecté à la tête d’une section de regulares, les combattants indigènes. Franco et sa section sont envoyés dans la Yebala.
dimanche 22 juin
Combats de Uad Ras et de Benisidel dans l’ouest marocain entre les Espagnols et les combattants du chef de guerre local Sidi Mohammed ben Abdallah el-Raisuni.
en juillet
El-Raisuni échoue contre Alcazarquivir, défendue de manière héroïque par l’officier de cavalerie Gonzalo Queipo de Llano.
1914
jeudi 1er janvier
La France occupe 163 000 km² du territoire marocain.
lundi 11 mai
L’armée française prend Taza.
en mai
Le général Gouraud est nommé commandant des troupes du Maroc occidental.
début août
Début de la Première Guerre mondiale : cinq régiments de tirailleurs marocains combattent en France.
1915
Début des fouilles du site romain de Volubilis, au nord de Meknès.
1916
jeudi 29 juin
Le capitaine espagnol Franco a été grièvement blessé par balle au ventre au cours d’une action contre les positions rebelles d’Anyera, près de Ceuta.
1917
Les Français occupent 235 000 km².
1918
lundi 11 novembre
Fin de la Première Guerre mondiale : victoire des Alliés, dont la France. 40 000 Marocains ont été mobilisés, dont 12 000 tués ou disparus.
1919
dimanche 9 mars
Premier vol commercial entre Toulouse et Rabat, avec Pierre Latécoère comme passager.
jeudi 4 septembre
Le pilote Pierre Beauté boucle la première liaison postale régulière Toulouse-Rabat-Toulouse, ligne ouverte par Pierre Latécoère.
1920
mardi 13 juillet
La ligne aérienne Toulouse-Rabat créée par Pierre-Georges Latécoère est prolongée jusqu’à Casablanca.
vendredi 1er octobre
Le Maroc devient membre de l’Union postale universelle, créée en 1874.
dans l’année
La tribu des Beni Ouriaghel, d’Abd el-Krim, anime une révolte marocaine dans le Rif : guerre sainte contre l'Espagne.
1921
lundi 18 avril
La 1re bandera du Tercio (légion étrangère espagnole) du commandant Franco reçoit son baptême du feu au Maroc.
vendredi 13 mai
Les trois banderas du Tercio font leur jonction à Xauen, conquise de haute lutte par les forces espagnoles.
samedi 28 mai
Le tribunal correctionnel de Toulouse condamne un pilote des Lignes aériennes françaises Latécoère pour trafic de drogue. Il convoyait de la cocaïne du Maroc.
fin mai
Le général Fernandez Silvestre commence à perdre le contrôle de la situation dans le Rif.
mercredi 1er juin
Une unité espagnole est défaite dans le Rif.
dimanche 17 juillet
Les Rifains lancent une offensive à Anoual.
vendredi 22 juillet
Le général espagnol Manuel Silvestre ordonne l’évacuation de la position d’Anoual, encerclée par les Rifains. La retraite dans les défilés, sous le harcèlement de 3 000 guerriers, se transforme vite en déroute totale, aggravée par la défection de certaines troupes indigènes. Sur un total de 18 000 hommes, les Espagnols laisseront près de 15 000 tués ou disparus et 1 500 prisonniers, les Rifains perdant un millier d’hommes. Face à ce désastre, le général Silvestre (49 ans) se donne la mort.
samedi 23 juillet
Désastre d’Anoual : le régiment des « Cazadores d’Alcantara » subit de lourdes pertes en protégeant le retrait des troupes espagnoles de l’autre coté du fleuve Igan. De nombreux soldats en fuite ont pu être mis en sécurité mais le sacrifice est énorme pour le régiment : sur ses 691 cavaliers, 471 sont morts (70 % de pertes).
mardi 26 juillet
Les derniers défenseurs espagnols de la position de Sidi Dris sont tués.
lundi 1er août
Nouvelles révoltes berbères.
mercredi 10 août
Chute de la position espagnole de Monte Arruit. Les Rifains d’Abd el-Krim reprennent les hauteurs du Gurugu : Melilla apparaît dangereusement menacée.
samedi 17 septembre
Les cuirassés Alfonso XIII et España bombardent le Rif, au sud de Melilla.
lundi 19 septembre
Abd el-Krim proclame la République du Rif.
en septembre
L’arrivée des renforts espagnols à Melilla, dont les légionnaires du commandant Franco rapatriés en urgence de la région de Tétouan, donne plusieurs coups d’arrêt significatifs à la progression des Rifais. C’est le cas à Casabona.
samedi 15 octobre
La Ceta (Compania española de trafico aereo) inaugure sa ligne postale vers Larache, au Maroc espagnol, avec des D.H.9.
vendredi 21 octobre
Contre-attaque espagnole dans le Rif : les soldats européens occupent la citadelle du mont Artuit, où ils découvrent les corps de 3 000 soldats massacrés.
1922
début janvier
La 1re bandera de Franco est engagée à Dar Drius.
mercredi 1er février
Abd el-Krim proclame la République confédérées des Tribus du Rif. Il s’agit de la première république issue d’une guerre de décolonisation.
en avril
Visite au Maroc du président de la République française, Alexandre Millerand.
vendredi 12 mai
Guerre du Maroc : les forces espagnoles s’emparent de la localité de Tazarut (à 56 km de Larache et 62 km de Tanger).
vendredi 29 septembre
Le pilote français Paul Vachet effectue un vol de reconnaissance Casablanca-Rabat-Fès-Oran pour les lignes Latécoère, en convoyant un Breguet 14.
en septembre
La liaison aérienne Toulouse-Casablanca devient quotidienne.
samedi 28 octobre
Placée en avant-garde de la colonne Coronel, la bandera de Franco s’est emparée de Tizzi Azza dans un furieux assaut à la baïonnette.
1923
jeudi 1er février
Après dix-huit mois de négociations, Madrid obtient la libération des prisonniers espagnols détenus par Abd el-Krim.
du jeudi 3 au samedi 5 mai
Trois Bréguet XIV on effectué une mission de reconnaissance le long de la côte africaine entre Casablanca et Dakar afin de mettre en place une ligne postale de la compagnie française Latécoère.
mardi 5 juin
Santiago Rafael Valenzuela, le lieutenant-colonel espagnol commandant le Tercio, a été tué en secourant les assiégés espagnols du poste de Tizzi Azza.
lundi 18 juin
Le commandant Franco, nouveau chef du Tercio, est arrivé à Ceuta pour prendre la tête d’une Légion étrangère espagnole qui compte maintenant six banderas.
mercredi 22 août
Le ministère espagnol de la Guerre annonce avoir fait débarquer 5 000 soldats supplémentaires au Maroc afin de mener une nouvelle offensive dans la guerre du Rif.
Franco bat les rebelles rifains à Tifaruin, à l’ouest de Melilla. Il a engagé deux banderas dans le combat, en liaison avec les unités de regulares.
dimanche 26 août
Le cuirassé dreadnought espagnol España a fait naufrage alors qu’il conduisait un bombardement de la côte marocaine, au large du cap des Trois Fourches (près de Mellila). Il sera partiellement démonté sur place.
vendredi 12 octobre
Le Parti communiste français appelle à des manifestations contre la guerre du Rif.
mardi 18 décembre
La France, l’Espagne et le Royaume-Uni ont signé une convention concernant le statut de la ville marocaine de Tanger et de sa région. Demeurant théoriquement sous la souveraineté du sultan du Maroc (représenté par un mendoub), la zone internationale de Tanger est placée sous l’administration conjointe de plusieurs pays occidentaux.
1924
lundi 11 août
Insurrection général des tribus du Rif après l’annonce par le général Primo de Rivera du retrait des troupes espagnoles.
mercredi 10 septembre
Pierre Sémard, secrétaire du Parti communiste français, et Jacques Doriot, secrétaire des Jeunesses communistes, envoient par télégraphe leur soutien ostensible au rebelle marocain Abd El-Krim.
?
Les Espagnols s'étant retirés sur la côte, Abd el Krim menace Fès et Tanger.
vendredi 15 novembre
Début du repli des 10 000 espagnols de la garnison de Xauen vers Tétouan.
vendredi 12 décembre
L’armée espagnole a réussi, sous la pression de l’ennemi, à achever la retraite de la garnison de Xauen. Le Tercio de Franco a pris une part décisive à la réussite de cette délicate opération.
dans l’année
Création de l'Omnium nord-africain (ONA).
1925
lundi 13 avril
Intensification de la guerre du Rif : les troupes du rebelle Abd el-Krim ont lancé une attaque contre un territoire marocain sous autorité française.
jeudi 23 avril
Conseillés par des experts turcs et allemands, les rebelles du Rif menacent désormais Kenitra, Meknès, Fès et Taza.
vendredi 8 mai
Les troupes françaises infligent une défaite aux rebelles marocains du Rif.
jeudi 14 mai
Le Parti communiste français apporte son soutien au rebelle marocain Abd el-Krim. Jacques Doriot exige l’évacuation du Maroc et la reconnaissance de la République du Rif, proclamée en juillet 1923. Sur le terrain, les troupes françaises se sont emparées des hauteurs de Bibane.
jeudi 28 mai
Débat à la Chambre des députés français sur la politique marocaine du gouvernement Painlevé. Le président du Conseil affirme que ni le maréchal Lyautey, ni son gouvernement n’ont l’intention de se livrer à des tentatives de conquête dans le Rif ou ailleurs. Pour Painlevé, il ne s’agit que « d’une vaste opération de police ». Un discours très mal reçu à l’extrême gauche.
mardi 2 juin
La liaison aérienne Casablanca-Dakar est inaugurée par la Compagnie Générale d’Entreprises Aéronautiques (future Aéropostale).
mercredi 3 juin
Ouverture du service régulier Casablanca-Dakar en avion par la CGEA.
vendredi 12 juin
Le Président du Conseil Paul Painlevé quitte la France pour aller se rendre compte par lui-même de la situation militaire au Maroc.
lundi 22 juin
La France et l’Espagne se mettent d’accord pour mener une offensive commune contre le rebelle Abd el-Krim.
mercredi 8 juillet
Les rebelles du Rif lancent une nouvelle offensive contre la ville de Fès.
jeudi 9 juillet
A Paris, la Chambre des députés ont voté un budget supplémentaire de 183 millions de francs pour mener la guerre du Rif.
samedi 11 juillet
La France et l’Espagne ont signé un accord de coopération à la fois politique et militaire au sujet du Maroc. Les armées des deux pays vont notamment coordonner leurs efforts contre les rebelles du Rif.
lundi 13 juillet
Le maréchal français Pétain est envoyé en mission spéciale au Maroc auprès du maréchal Lyautey avec pour objectif de réorganiser les forces françaises au Maroc (325 000 hommes) et de conduire la contre-offensive contre Abd el-Krim.
vendredi 17 juillet
Envoyé en mission spécial auprès du maréchal Lyautey, le maréchal Pétain arrive à Rabat. Le capitaine Charles de Gaulle fait partie de son état-major.
mardi 28 juillet
A Tétouan, le général espagnol Primo de Rivera a rencontré le maréchal français Pétain. Les deux hommes ont mis sur pied la manœuvre d’Alhucemas.
samedi 22 août
Ulcéré, le maréchal Lyautey démissionne de ses fonctions de résident-général du Maroc et rentre définitivement en France dans l’indifférence générale. Le « père du Maroc moderne » avait pourtant gagné l’estime des populations locales et su respecter l’islam.
mardi 25 août
Guerre du Rif : les bombardements de la marine espagnole ont quasiment rasé la ville marocaine d’al-Hoceima.
mercredi 26 août
Le maréchal Pétain prend directement en main les opérations militaires dans le Rif.
lundi 31 août
Des avions et des navires de guerre français et espagnols mènent conjointement une série de bombardement sur la localité d’Ajdir, la capitale des rebelles rifains.
mardi 1er septembre
Touché par des tirs des rebelles rifains, un navire espagnol qui transportait 1 000 hommes de la légion a coulé dans la baie d’Alhucemas.
mercredi 3 septembre
Le navire espagnol Dédalo, seul bâtiment au monde transportant des hydravions, des ballons et des dirigeables, accompagne la flotte espagnole prenant part à la guerre du Rif (son action sera la seule d’une unité aéronavale européenne entre la fin de la guerre civile russe et la Seconde Guerre mondiale).
vendredi 4 septembre
Les rebelles rifains lancent une offensive contre la ville de Tétouan, défendue par une garnison espagnole.
nuit du dimanche 6 au lundi 7 septembre
Echec de la première grande opération amphibie franco-espagnole. La puissante flotte ne parvient pas à faire débarquer les milliers de soldats dans la baie d’Alhucemas. L’opération tourne au désastre : 500 soldats espagnols sont tombés. Les officiers supérieurs décident de recommencer l’opération la nuit suivante.
nuit du lundi 7 au mardi 8 septembre
La seconde tentative était la bonne : après des bombardements préliminaires et une feinte en direction du cap Tres Forcas, la flotte franco-espagnole a réussi à débarquer dans la baie d’Alhucemas 18 000 hommes sous le commandement du général Primo de Rivera. Placés en avant-garde, les légionnaires de Franco ont établi la tête de pont sans subir de grosses pertes. Une fois la tête de pont établie, les Espagnols marchent sur le quartier général d’Abd el-Krim dans le Rif.
mercredi 9 septembre
Guerre du Rif : les rebelles d’Abd el-Krim encerclent Tétouan.
jeudi 10 septembre
Les troupes françaises du maréchal Pétain lancent une offensive contre les rebelles rifains au nord de la rivière Ouergha.
lundi 14 septembre
L’arrivée de renforts espagnols contraint Abd el-Krim à abandonner le siège de Tétouan.
vendredi 18 septembre
Le sultan marocain offre une récompense de 25 000 dollars pour la tête du chef rebelle du Rif Abd el-Krim.
mardi 22 septembre
Les hauteurs du Malmusi Alto et du Morro Viejo (Alhucemas) ont été enlevées par les Espagnols.
vendredi 2 octobre
Les troupes espagnoles font leur entrée dans la capitale de la République du Rif, Ajdir.
mercredi 7 octobre
Théodore Steeg succède au maréchal Lyautey comme résident général au Maroc.
lundi 12 octobre
En France, le Parti communiste et la CGTU ont lancé un appel à la grève générale pour protester contre la guerre du Maroc. Les violents affrontements entre la police et les militants communistes ont fait deux morts à Paris. 70 personnes ont été arrêtées, dont le député Jacques Doriot.
dimanche 25 octobre
Les hommes du Tercio ont pris le mont Amekran, le nid d’aigle d’Abd el-Krim.
1926
samedi 6 février
La France et l’Espagne ont signé un accord de coopération militaire pour défendre les intérêts des deux pays au Maroc.
mercredi 14 avril
Ouverture de négociations à Oujda en vue de mettre fin à la guerre du Rif opposant Abd el-Krim aux Franco-Espagnols.
vendredi 7 mai
L’échec de la conférence d’Oujda entraîne le déclenchement dans le nord du Maroc d’une offensive franco-espagnole contre les forces rebelles d’Abd el-Krim.
mi-mai
Une puissante offensive franco-espagnole écrase les troupes rebelles marocaines d'Abd el-Krim, abandonné par les tribus qui se sont ralliées.
mercredi 26 mai
A la suite d’une manœuvre du général Pierre Ibos, Abd el-Krim est encerclé dans son repaire de Targuist.
samedi 29 mai
A Taza, Abd el-Krim se rend aux Français du général Boichut (ou du maréchal Pétain), avec sa famille et ses biens. Il est interné à Fès (puis déporté à la Réunion). Des opérations de police suffiront pour briser les dernières dissidences des montagnards rifains. Fin de la guerre du Rif.
jeudi 15 juillet
Le président Doumergue et le sultan du Maroc Moulay Youssef inaugurent la Grande Mosquée de Paris.
dans l’année
Le général espagnol Sanjurjo devient Haut Commissaire au Maroc.
1927
mercredi 9 février
Ouverture à Paris des négociations entre la France et l’Espagne sur le statut de la ville de Tanger, au Maroc.
jeudi 17 novembre
Décès à Fès du sultan Moulay Youssef, à l'âge de 46 ans.
vendredi 18 novembre
Les oulémas, la plus haute instance religieuse du Maroc, ont choisi pour successeur à Moulay Youssef son fils Moulay Hamada (Mohammed V), âgé de 18 ans. Il sera assisté par un conseil de régence dirigé par le grand vizir El-Mokri.
1928
samedi 3 mars
Le nouveau traité franco-espagnol sur Tanger satisfait aux intérêts de sécurité des Espagnols.
dimanche 15 avril
Le pilote automobile français Edouard Meyer a remporté au Maroc le Grand Prix de Casablanca, au volant d’une Bugatti.
1929
mercredi 2 janvier
Résident-général de Tunisie depuis 1921, Lucien Saint est nommé résident général du Maroc, à la place de Théodore Steeg.
mardi 9 juillet
Naissance à Rabat du fils aîné de Mohammed V, Hassan (futur roi du Maroc).
lundi 16 septembre
Arrêté viziriel faisant de la ville marocaine d’Ifrane un centre d’estivage pour les colons français. La localité avait été créée dans l’Atlas en 1928 par le secrétaire général du protectorat du Maroc, Eirik Labonne.
jeudi 7 novembre
Création à Casablanca de l’Office de Cotation des Valeurs Mobilières [aujourd’hui Bourse des valeurs].