La Guinée des origines à 1899 |
1352
28 juin
Venant du Maroc, le grand voyageur Ibn Battûta arrive à Niani, la capitale de l’empire du Mali [aujourd’hui en Guinée]. Il décrit le pays comme un royaume remarquablement administré, prospère et où les routes sont sûres. Il est admis à la cour, où l’or semble couler à flot.
1353
27 février
Monté sur un chameau, Ibn Battûta quitte Niani pour Tombouctou.
1446
Découverte de la Guinée-Bissau et de la Guinée par le Portugais Nuño Tristão : il atteint le cap Rouge (cabo dos Mastros), mais est tué en opérant une razzia sur les indigènes dans l’estuaire du rio Nunez. Son compagnon Alvaro Fernandez progresse plus en avant et dépasse le fleuve Tabite (atteignant peut-être le site de l’actuel Conakry).
1534
Menacé par les visées du Songhaï, l’empereur du Mali fait appel au gouverneur portugais des comptoirs du golfe de Guinée, mais celui-ci n’envoie qu’une mission diplomatique à Niani [aujourd’hui village guinéen, proche de la frontière malienne].
1645
Ne pouvant plus résister aux attaques des Mandé de Ségou, des Bambara, l’empereur du Mali abandonne sa capitale, Niani [aujourd’hui en Guinée].
1725
Le savant musulman Karamoko Alfa, à la tête des Peul du Fouta-Djalon, entreprend de convertir ou de chasser les païens. Les Soussou sont repoussés, les autres réduits en servage. Karamoko Alfa fonde un État féodal et guerrier.
1751
Décès du souverain peul Karamoko Alfa. Le guerrier Ibrahima Sori Maoudo est élu à la tête des Peul du Fouta-Djalon pour lui succéder.
1784
Mort du chef peul Ibrahima Sori, suivie par l’anarchie. L’Etat Peul du Fouta-Djalon devient une confédération groupant neuf provinces. Le titre d’almani est dévolu alternativement aux descendants d’Ibrahima Sori (Soria) et à ceux de Karamoko Alfa (Alfaya), ce qui provoque périodiquement des troubles.
1804
Le pouvoir au Fouta-Djalon est exercé alternativement, mais tous les deux ans, ce qui ne fait qu’aggraver les différends entre les deux familles, certains chefs refusant de céder la place.
1813
dimanche 7 février
Action navale opposant près des îles de Loos, au large de la Guinée, la frégate française Aréthuse (44 canons, commandée par Pierre Bouvet) à la frégate anglaise HMS Amelia (38 canons, Frederick Paul Irby). La canonnade a duré quatre heures, entre 19 et 23 h, ne s’achevant qu’avec l’arrivée d’un important brouillard qui met fin au combat. Chaque camp revendique d’avoir fait fuir l’autre. Les Français déplorent 20 tués et entre 88 et 98 blessés, les Britanniques 46 tués et 44 blessés (dont le commandant).
1816
Expédition de Peddie et Campbell au Fouta-Djalon [Guinée] et en Sierra Leone.
1818
en janvier
Tremblement de terre.
lundi 6 juillet
Le gouverneur britannique de la Sierra Leone, Charles MacCarthy, signe un traité par lequel un petit souverain local, Mangé Demba, cède à Londres les îles de Loos [aujourd’hui en Guinée] en échange d’un loyer annuel. Fin de la traite des esclaves dans l’archipel.
dans l’année
L’explorateur français Gaspard Théodore Mollien explore le Sénégal et la Gambie : il traverse le Fouta-Djalon (Guinée) avec un âne et un interprète peul et revient par la Guinée portugaise [Guinée-Bissau], épuisé par les maladies tropicale, mais riche de renseignements ethnographiques et topographiques.
1827
jeudi 19 avril
Le jeune aventurier français René Caillié, vingt-sept ans, quitte les établissements français de Kakoudy, sur la côte, puis de Boké [aujourd’hui en Guinée] et s’enfonce à l’intérieur des terres afin de rejoindre la ville sainte de Tombouctou en compagnie d’un petit groupe de Mandingues. La première étape doit le mener aux monts Fouta-Djoulon. Sans moyen financier, Caillié se fait passer pour un pauvre musulman capturé par l’armée de Bonaparte et désireux de rejoindre son Egypte natale. Pour réussir sa quête il a appris l’arabe et étudié le coran.
1830
lundi 22 mars
Les explorateurs britanniques Richard et John Lander partent de Badagry et découvrent les sources du Niger [à la frontière des actuelles Guinée et Sierra-Leone].
de 1837 à 1842
Traité du lieutenant de vaisseau français Bouet-Willaumetz avec les souverains locaux : comptoirs français ; colonie des Rivières du Sud, rattachée au Sénégal.
1841
Le Toucouleur musulman El Hadj Omar reçoit l’autorisation de l’almami de créer une zaouïa dans le Fouta-Djalon [Guinée].
1865
mardi 28 novembre
Un traité de protectorat est conclu entre la France et les Nalous.
1866
vendredi 19 janvier
Dans l’ouest de la Guinée, l’attaque des troupes françaises entraîne la création d’un poste militaire à Déboké [aujourd’hui Boké].
lundi 22 janvier
Un lieutenant de vaisseau français signe avec le roi Landouma un traité qui place son pays sous la suzeraineté et le protectorat français.
1876
Dans l’est de la Guinée, le chef de guerre Samory Touré importe des fusils à chargement par la culasse par l'intermédiaire de la colonie britannique de la Sierra Leone.
1877
en octobre
Le gouverneur du Sénégal, le colonel Brière de l’Isle, lance une expédition militaire contre Abdoul Boubacar, souverain du Fouta Djallon [aujourd’hui en Guinée] : après avoir remonté le cours du fleuve Sénégal, les troupes françaises forcent Abdoul Boubacar à accepter un protectorat français sur les provinces du Toro, du Lao et de l’Irlabé.
1878
Campagne victorieuse de Samory Touré pour étendre son empire jusqu’à la mer. Les puissants Cissé défaits, seule la ville de Kankan semble s’opposer à l’expansion irrésistible de Samori Touré.
Fort de ses victoires, Samory Touré s’autoproclame faama (« dirigeant militaire ») de l’empire Wassoulou, avec Bissandougou pour capitale.
1879
Expédition de Josuah Zwiefel et Moustier aux sources du Niger.
1880
milieu d’année
Samory Touré met le siège devant Kankan.
1881
en mars
Samory Touré prend Kankan après neuf mois de siège. Il rencontre pour la première fois les troupes françaises sur la rive gauche du Niger.
mardi 5 juillet
Protectorat français sur le Fouta-Djalon.
dans l’année
L’empire wassoulou du chef Samory Touré s’étend sur la Guinée, une partie du Mali, de la Sierra Leone et de la Côte-d’Ivoire.
1882
en février
Les soldats du chef Samory Touré qui assiégeaient la ville de Kéniéra sont attaqués par une expédition française. Les Européens sont repoussés.
mercredi 28 juin
Signature de la Convention franco-anglaise confirmant le tracé des frontières entre la Guinée française et la Sierra Leone britannique, entre les villes de Conakry et Freetown (texte reconnu par le ministère britannique des Affaires étrangères, mais non entièrement ratifié par la Chambre des députés française).
1883
en novembre
Samory Touré détruit l’Etat animiste du Konyan et exige la conversion des vaincus à l’islam.
1885
au printemps
Le gouverneur du Soudan [Mali], le commandant Antoine Combes, lance une attaque en Guinée pour s’emparer des mines d’or de Buré.
en juin
Premiers accrochages entre Samory Touré et les troupes françaises à Niagassola sur la rive gauche du Niger. Les Français du commandant Combes doivent se replier.
fin d’année
Samory Touré mène une campagne contre le royaume du Kenedugu, et assiège sa capitale Sikasso.
1886
dimanche 28 mars
Après une série de défaites, Samory Touré, empereur du Wassoulou [Guinée-Mali], est contraint de signer avec les Français le traité de paix et de commerce de Kénéba-Koura. Il doit reconnaître la rive gauche du Niger comme zone d’influence européenne et envoie son fils Karamoko comme ambassadeur en France. Fin provisoire des hostilités.
samedi 15 mai
Le Portugal et la France se mettent d’accord sur la ligne des frontières de leurs colonies en Guinée [Guinée et Guinée-Bissau].
1887
mercredi 23 ou vendredi 25 mars
Traité de Bissandougou conclu entre la France et l’empire wassoulou. Samory Touré consent à de nouvelles modifications territoriales : la frontière entre le royaume africain et les colonies françaises est désormais constituée du Niger jusqu’à Siguiri, puis du Tinkisso jusqu’à sa source dans les monts du Fouta-Djalon. Par ailleurs, il accepte le protectorat français et reconnaît la liberté de commerce pour les Français sur ses terres.
dans l’année
Samory Touré abandonne le siège de Sikasso après avoir subi de lourdes pertes.
L’armée du Wassoulou compte entre 30 000 et 35 000 fantassins organisés en pelotons et compagnies, sur le modèle européen, et 3 000 cavaliers.
Samory Touré fait exécuter deux de ses filles pour immoralité.
1888
Après avoir tenté d’imposer l’islam aux Mandingues pour unifier son empire, Samory Touré se heurte à la révolte des communautés attachées aux pratiques animistes. Ces dernières sont soutenues par les Kamara, oncles maternels de Samory Touré.
1889
jeudi 21 février
Traité de Niakha : la France obtient des modifications plus avantageuses des délimitations frontalières entre ses colonies et l’empire wassoulou de Samory Touré. Tout le cours du Niger constitue la limite du Soudan français [Mali], y compris le territoire situé entre le Tinkisso et le Niger et qui était jusque-là une possession du royaume africain. Les autres termes du traité de Bissandougou (1887) sont confirmés : protectorat français sur le Wassoulou et liberté de commerce pour les Français.
dimanche 7 juillet
Rare roi africain invité à Paris pour l’Exposition universelle, Dinah Salifou, roi des Nalous (Guinée), fait la une du supplément illustré du Petit Parisien, entouré de sa jeune épouse et de l’un de ses fils, Ibrahima.
1890
Samory Touré pratique la politique de la terre brûlée à la suite d’une insurrection animiste qui embrase ses Etats.
1891
samedi 28 mars
Samory Touré (empire du Wassoulou) reprend la lutte contre la France à partir de la Côte-d’Ivoire où il s’est réfugié. Le chef africain n’accepte pas la présence d’une mission militaire française chez son ennemi Tiéba, roi de Sikasso. Sachant qu’il ne peut compter sur une alliance avec d’autres chefs africains et qu’il ne peut résister aux troupes françaises en s’enfermant dans des postes fortifiés, Samory divise ses forces en trois groupes. Le premier, armé de fusils à tir rapide reçus de Sierra Leone ou de trafiquants français, combat les troupes françaises tout en pratiquant la politique de la terre brûlée. Le second, armé de fusils à pierre et à piston, a pour charge de lever l’impôt et de recruter des guerriers parmi les populations qui se trouvent derrière le premier groupe. Le troisième, armé comme le second, combat à l’est des tribus africaines et conquiert des territoires qui permettent à Samory de se replier sans difficultés.
en mars
Offensive française contre Samory Touré : le colonel Archinard lance une attaque contre la ville commerciale de Kankan.
jeudi 9 avril
Les troupes françaises incendient dans l’empire wassoulou la ville de Bissandougou.
1892
lundi 11 janvier
Bataille de la rivière Diamanko : la colonne française du colonel Humbert bat les troupes de Samory Touré à six kilomètres au nord de Bissandougou.
mardi 12 janvier
Les Français occupent Bissandougou, la capitale du Wassoulou.
mardi 26 janvier
La ville de Kerwane tombe aux mains des Français.
dans l’année
Contraint d’éviter le combat, Samory Touré pratique la politique de la terre brûlée et doit se replier vers l’est.
1893
vendredi 10 mars
En Afrique de l’Ouest, la Guinée et la Côte-d’Ivoire deviennent colonies autonomes françaises.
1895
dimanche 16 juin
Par décret, les colonies françaises de l’ouest africain (Sénégal, Soudan [Mali], Guinée et Côte-d’Ivoire) sont regroupées administrativement en un gouvernement général de l’Afrique Occidentale Française. La capitale est Saint-Louis du Sénégal. Jean-Baptiste Chaudié devient le premier gouverneur général de l’AOF.
dans l’année
La guerre reprend entre Samory Touré et la France.
1897
samedi 6 février
Le protectorat français est accepté par les almani du Fouta-Djalon [aujourd’hui en Guinée].
en automne
Dans l’impossibilité de fuir vers le nord-est, Samory Touré est contraint de revenir vers son ancien royaume du du wassalou, où il attaque son ancienne capitale Bissandougou.
lundi 18 octobre
Création de la préfecture apostolique catholique de Guinée française [aujourd’hui archevêché de Conakry].
dans l’année
Décès du dernier roi nalou. Dinah Salifou est mort en exil au Sénégal.
1898
jeudi 29 septembre
Après treize ans de lutte contre la France, le chef soudanais Samory Touré, ancien empereur du Wassalou [Guinée-Mali], est fait prisonnier par le capitaine Gouraud à Guélémou [aujourd’hui Biankouma, dans l’ouest de la Côte-d’Ivoire]. Il est exilé au Gabon (où il meurt en 1900).
1899
mardi 17 octobre
Un décret démembre le Soudan français en plusieurs territoires distincts : le Soudan proprement dit [aujourd’hui Mali], le Sénégal, la Guinée, la Côte-d’Ivoire et le Dahomey [Bénin].
dans l’année
Le pays est pacifié par Gallieni et le gouverneur Ballay.
28 juin
Venant du Maroc, le grand voyageur Ibn Battûta arrive à Niani, la capitale de l’empire du Mali [aujourd’hui en Guinée]. Il décrit le pays comme un royaume remarquablement administré, prospère et où les routes sont sûres. Il est admis à la cour, où l’or semble couler à flot.
1353
27 février
Monté sur un chameau, Ibn Battûta quitte Niani pour Tombouctou.
1446
Découverte de la Guinée-Bissau et de la Guinée par le Portugais Nuño Tristão : il atteint le cap Rouge (cabo dos Mastros), mais est tué en opérant une razzia sur les indigènes dans l’estuaire du rio Nunez. Son compagnon Alvaro Fernandez progresse plus en avant et dépasse le fleuve Tabite (atteignant peut-être le site de l’actuel Conakry).
1534
Menacé par les visées du Songhaï, l’empereur du Mali fait appel au gouverneur portugais des comptoirs du golfe de Guinée, mais celui-ci n’envoie qu’une mission diplomatique à Niani [aujourd’hui village guinéen, proche de la frontière malienne].
1645
Ne pouvant plus résister aux attaques des Mandé de Ségou, des Bambara, l’empereur du Mali abandonne sa capitale, Niani [aujourd’hui en Guinée].
1725
Le savant musulman Karamoko Alfa, à la tête des Peul du Fouta-Djalon, entreprend de convertir ou de chasser les païens. Les Soussou sont repoussés, les autres réduits en servage. Karamoko Alfa fonde un État féodal et guerrier.
1751
Décès du souverain peul Karamoko Alfa. Le guerrier Ibrahima Sori Maoudo est élu à la tête des Peul du Fouta-Djalon pour lui succéder.
1784
Mort du chef peul Ibrahima Sori, suivie par l’anarchie. L’Etat Peul du Fouta-Djalon devient une confédération groupant neuf provinces. Le titre d’almani est dévolu alternativement aux descendants d’Ibrahima Sori (Soria) et à ceux de Karamoko Alfa (Alfaya), ce qui provoque périodiquement des troubles.
1804
Le pouvoir au Fouta-Djalon est exercé alternativement, mais tous les deux ans, ce qui ne fait qu’aggraver les différends entre les deux familles, certains chefs refusant de céder la place.
1813
dimanche 7 février
Action navale opposant près des îles de Loos, au large de la Guinée, la frégate française Aréthuse (44 canons, commandée par Pierre Bouvet) à la frégate anglaise HMS Amelia (38 canons, Frederick Paul Irby). La canonnade a duré quatre heures, entre 19 et 23 h, ne s’achevant qu’avec l’arrivée d’un important brouillard qui met fin au combat. Chaque camp revendique d’avoir fait fuir l’autre. Les Français déplorent 20 tués et entre 88 et 98 blessés, les Britanniques 46 tués et 44 blessés (dont le commandant).
1816
Expédition de Peddie et Campbell au Fouta-Djalon [Guinée] et en Sierra Leone.
1818
en janvier
Tremblement de terre.
lundi 6 juillet
Le gouverneur britannique de la Sierra Leone, Charles MacCarthy, signe un traité par lequel un petit souverain local, Mangé Demba, cède à Londres les îles de Loos [aujourd’hui en Guinée] en échange d’un loyer annuel. Fin de la traite des esclaves dans l’archipel.
dans l’année
L’explorateur français Gaspard Théodore Mollien explore le Sénégal et la Gambie : il traverse le Fouta-Djalon (Guinée) avec un âne et un interprète peul et revient par la Guinée portugaise [Guinée-Bissau], épuisé par les maladies tropicale, mais riche de renseignements ethnographiques et topographiques.
1827
jeudi 19 avril
Le jeune aventurier français René Caillié, vingt-sept ans, quitte les établissements français de Kakoudy, sur la côte, puis de Boké [aujourd’hui en Guinée] et s’enfonce à l’intérieur des terres afin de rejoindre la ville sainte de Tombouctou en compagnie d’un petit groupe de Mandingues. La première étape doit le mener aux monts Fouta-Djoulon. Sans moyen financier, Caillié se fait passer pour un pauvre musulman capturé par l’armée de Bonaparte et désireux de rejoindre son Egypte natale. Pour réussir sa quête il a appris l’arabe et étudié le coran.
1830
lundi 22 mars
Les explorateurs britanniques Richard et John Lander partent de Badagry et découvrent les sources du Niger [à la frontière des actuelles Guinée et Sierra-Leone].
de 1837 à 1842
Traité du lieutenant de vaisseau français Bouet-Willaumetz avec les souverains locaux : comptoirs français ; colonie des Rivières du Sud, rattachée au Sénégal.
1841
Le Toucouleur musulman El Hadj Omar reçoit l’autorisation de l’almami de créer une zaouïa dans le Fouta-Djalon [Guinée].
1865
mardi 28 novembre
Un traité de protectorat est conclu entre la France et les Nalous.
1866
vendredi 19 janvier
Dans l’ouest de la Guinée, l’attaque des troupes françaises entraîne la création d’un poste militaire à Déboké [aujourd’hui Boké].
lundi 22 janvier
Un lieutenant de vaisseau français signe avec le roi Landouma un traité qui place son pays sous la suzeraineté et le protectorat français.
1876
Dans l’est de la Guinée, le chef de guerre Samory Touré importe des fusils à chargement par la culasse par l'intermédiaire de la colonie britannique de la Sierra Leone.
1877
en octobre
Le gouverneur du Sénégal, le colonel Brière de l’Isle, lance une expédition militaire contre Abdoul Boubacar, souverain du Fouta Djallon [aujourd’hui en Guinée] : après avoir remonté le cours du fleuve Sénégal, les troupes françaises forcent Abdoul Boubacar à accepter un protectorat français sur les provinces du Toro, du Lao et de l’Irlabé.
1878
Campagne victorieuse de Samory Touré pour étendre son empire jusqu’à la mer. Les puissants Cissé défaits, seule la ville de Kankan semble s’opposer à l’expansion irrésistible de Samori Touré.
Fort de ses victoires, Samory Touré s’autoproclame faama (« dirigeant militaire ») de l’empire Wassoulou, avec Bissandougou pour capitale.
1879
Expédition de Josuah Zwiefel et Moustier aux sources du Niger.
1880
milieu d’année
Samory Touré met le siège devant Kankan.
1881
en mars
Samory Touré prend Kankan après neuf mois de siège. Il rencontre pour la première fois les troupes françaises sur la rive gauche du Niger.
mardi 5 juillet
Protectorat français sur le Fouta-Djalon.
dans l’année
L’empire wassoulou du chef Samory Touré s’étend sur la Guinée, une partie du Mali, de la Sierra Leone et de la Côte-d’Ivoire.
1882
en février
Les soldats du chef Samory Touré qui assiégeaient la ville de Kéniéra sont attaqués par une expédition française. Les Européens sont repoussés.
mercredi 28 juin
Signature de la Convention franco-anglaise confirmant le tracé des frontières entre la Guinée française et la Sierra Leone britannique, entre les villes de Conakry et Freetown (texte reconnu par le ministère britannique des Affaires étrangères, mais non entièrement ratifié par la Chambre des députés française).
1883
en novembre
Samory Touré détruit l’Etat animiste du Konyan et exige la conversion des vaincus à l’islam.
1885
au printemps
Le gouverneur du Soudan [Mali], le commandant Antoine Combes, lance une attaque en Guinée pour s’emparer des mines d’or de Buré.
en juin
Premiers accrochages entre Samory Touré et les troupes françaises à Niagassola sur la rive gauche du Niger. Les Français du commandant Combes doivent se replier.
fin d’année
Samory Touré mène une campagne contre le royaume du Kenedugu, et assiège sa capitale Sikasso.
1886
dimanche 28 mars
Après une série de défaites, Samory Touré, empereur du Wassoulou [Guinée-Mali], est contraint de signer avec les Français le traité de paix et de commerce de Kénéba-Koura. Il doit reconnaître la rive gauche du Niger comme zone d’influence européenne et envoie son fils Karamoko comme ambassadeur en France. Fin provisoire des hostilités.
samedi 15 mai
Le Portugal et la France se mettent d’accord sur la ligne des frontières de leurs colonies en Guinée [Guinée et Guinée-Bissau].
1887
mercredi 23 ou vendredi 25 mars
Traité de Bissandougou conclu entre la France et l’empire wassoulou. Samory Touré consent à de nouvelles modifications territoriales : la frontière entre le royaume africain et les colonies françaises est désormais constituée du Niger jusqu’à Siguiri, puis du Tinkisso jusqu’à sa source dans les monts du Fouta-Djalon. Par ailleurs, il accepte le protectorat français et reconnaît la liberté de commerce pour les Français sur ses terres.
dans l’année
Samory Touré abandonne le siège de Sikasso après avoir subi de lourdes pertes.
L’armée du Wassoulou compte entre 30 000 et 35 000 fantassins organisés en pelotons et compagnies, sur le modèle européen, et 3 000 cavaliers.
Samory Touré fait exécuter deux de ses filles pour immoralité.
1888
Après avoir tenté d’imposer l’islam aux Mandingues pour unifier son empire, Samory Touré se heurte à la révolte des communautés attachées aux pratiques animistes. Ces dernières sont soutenues par les Kamara, oncles maternels de Samory Touré.
1889
jeudi 21 février
Traité de Niakha : la France obtient des modifications plus avantageuses des délimitations frontalières entre ses colonies et l’empire wassoulou de Samory Touré. Tout le cours du Niger constitue la limite du Soudan français [Mali], y compris le territoire situé entre le Tinkisso et le Niger et qui était jusque-là une possession du royaume africain. Les autres termes du traité de Bissandougou (1887) sont confirmés : protectorat français sur le Wassoulou et liberté de commerce pour les Français.
dimanche 7 juillet
Rare roi africain invité à Paris pour l’Exposition universelle, Dinah Salifou, roi des Nalous (Guinée), fait la une du supplément illustré du Petit Parisien, entouré de sa jeune épouse et de l’un de ses fils, Ibrahima.
1890
Samory Touré pratique la politique de la terre brûlée à la suite d’une insurrection animiste qui embrase ses Etats.
1891
samedi 28 mars
Samory Touré (empire du Wassoulou) reprend la lutte contre la France à partir de la Côte-d’Ivoire où il s’est réfugié. Le chef africain n’accepte pas la présence d’une mission militaire française chez son ennemi Tiéba, roi de Sikasso. Sachant qu’il ne peut compter sur une alliance avec d’autres chefs africains et qu’il ne peut résister aux troupes françaises en s’enfermant dans des postes fortifiés, Samory divise ses forces en trois groupes. Le premier, armé de fusils à tir rapide reçus de Sierra Leone ou de trafiquants français, combat les troupes françaises tout en pratiquant la politique de la terre brûlée. Le second, armé de fusils à pierre et à piston, a pour charge de lever l’impôt et de recruter des guerriers parmi les populations qui se trouvent derrière le premier groupe. Le troisième, armé comme le second, combat à l’est des tribus africaines et conquiert des territoires qui permettent à Samory de se replier sans difficultés.
en mars
Offensive française contre Samory Touré : le colonel Archinard lance une attaque contre la ville commerciale de Kankan.
jeudi 9 avril
Les troupes françaises incendient dans l’empire wassoulou la ville de Bissandougou.
1892
lundi 11 janvier
Bataille de la rivière Diamanko : la colonne française du colonel Humbert bat les troupes de Samory Touré à six kilomètres au nord de Bissandougou.
mardi 12 janvier
Les Français occupent Bissandougou, la capitale du Wassoulou.
mardi 26 janvier
La ville de Kerwane tombe aux mains des Français.
dans l’année
Contraint d’éviter le combat, Samory Touré pratique la politique de la terre brûlée et doit se replier vers l’est.
1893
vendredi 10 mars
En Afrique de l’Ouest, la Guinée et la Côte-d’Ivoire deviennent colonies autonomes françaises.
1895
dimanche 16 juin
Par décret, les colonies françaises de l’ouest africain (Sénégal, Soudan [Mali], Guinée et Côte-d’Ivoire) sont regroupées administrativement en un gouvernement général de l’Afrique Occidentale Française. La capitale est Saint-Louis du Sénégal. Jean-Baptiste Chaudié devient le premier gouverneur général de l’AOF.
dans l’année
La guerre reprend entre Samory Touré et la France.
1897
samedi 6 février
Le protectorat français est accepté par les almani du Fouta-Djalon [aujourd’hui en Guinée].
en automne
Dans l’impossibilité de fuir vers le nord-est, Samory Touré est contraint de revenir vers son ancien royaume du du wassalou, où il attaque son ancienne capitale Bissandougou.
lundi 18 octobre
Création de la préfecture apostolique catholique de Guinée française [aujourd’hui archevêché de Conakry].
dans l’année
Décès du dernier roi nalou. Dinah Salifou est mort en exil au Sénégal.
1898
jeudi 29 septembre
Après treize ans de lutte contre la France, le chef soudanais Samory Touré, ancien empereur du Wassalou [Guinée-Mali], est fait prisonnier par le capitaine Gouraud à Guélémou [aujourd’hui Biankouma, dans l’ouest de la Côte-d’Ivoire]. Il est exilé au Gabon (où il meurt en 1900).
1899
mardi 17 octobre
Un décret démembre le Soudan français en plusieurs territoires distincts : le Soudan proprement dit [aujourd’hui Mali], le Sénégal, la Guinée, la Côte-d’Ivoire et le Dahomey [Bénin].
dans l’année
Le pays est pacifié par Gallieni et le gouverneur Ballay.
La Guinée des origines à 1899 |