Le Rwanda des origines à 1994 |
vers l’an 1000
Les Hutus commencent à occuper les actuels Rwanda et Burundi, submergeant les Twa.
vers 1350
Ndahiro Ruyange est intronisé roi du Rwanda.
XVe s.
Peuplé d’agriculteurs bantous, les Hutus, le pays est conquis par les Tutsis, pasteurs nilotiques venus du nord, qui imposent leur roi et un régime féodal.
vers 1830
Début du règne de Mutara II Rwogera, mwami (roi) du Ruanda. Au début de son règne, le Ruanda prend sa revanche en exterminant les régiments du Burundi à la bataille de Gikoro, près de Butare.
de 1890 à 1914
Le pays fait partie de l'Afrique orientale allemande.
1899
jeudi 15 juin
La colonie belge de l’Etat indépendant du Congo cède à bail à l’Allemagne le territoire du Rwanda, une décision acceptée par le roi local, Musinga. Le nouveau protectorat est rattaché à l’Afrique orientale allemande sous le nom de district 13.
jeudi 23 novembre
L’Etat indépendant du Congo (belge) et l’Allemagne concluent le protocole Hecq-Bethe, qui règle de façon provisoire la question de la frontière au Kivu. L’Etat indépendant reconnaît officiellement les droits allemands sur le Rwanda.
1910
mardi 8 février
L’Allemagne, la Belgique et le Royaume-Uni se sont mis d’accord sur la délimitation des frontières de leurs colonies africaines respectives (Congo, Afrique orientale allemande et Ouganda).
samedi 14 mai
Les représentants belges, britanniques et allemands ont signé à Bruxelles un accord frontalier leurs colonies d’Afrique centrale (Congo belge, Ouganda, Tanzanie, Burundi, Rwanda).
jeudi 11 août
Un traité belgo-allemand établit les frontières entre les colonies européennes du Congo belge [Congo-Kinshasa] et de l’Afrique orientale allemande [Rwanda, Burundi, Tanzanie].
1916
samedi 6 mai
Les troupes belgo-congolaises s’emparent de la ville de Kigali [au Rwanda].
1919
samedi 28 juin
Traité de Versailles. L’Afrique orientale allemande est divisée en deux parties : le Rwanda-Urundi est administré par la Belgique, tandis que le Tanganyika [Tanzanie] passe sous mandat britannique.
1922
Le pays forme avec le Burundi, le Rwanda-Urundi, confié sous mandat à la Belgique, avec Usumbura pour capitale.
1923
vendredi 31 août
Par convention internationale, la Belgique doit administrer l’ancienne colonie allemande du Ruanda-Urundi [Rwanda et Burundi], dont la capitale est Usumbura. En tant que mandataire, l’Etat belge doit veiller à assurer le bon ordre, la paix et l’administration de ce territoire africain. Suivant le mandat, le commerce des esclaves, des armes et de l’alcool est interdit. La Belgique doit respecter les biens immobiliers des indigènes et leur garantir le droit au recours éventuel à la pétition. Enfin, chaque année, la Belgique est tenue de présenter un rapport officiel devant les instances internationales.
1925
Le Rwanda-Urundi est uni au Congo belge.
1928
Les administrateurs belges interdisent le culte Nyabinghi au Ruanda-Urundi.
de 1928 à 1929
Famine.
1931
en novembre
Le roi tutsi Yuhi V est déposé par l’administration belge et remplacé par son fils Mutara III (19 ans). Le souverain déchu est d’abord exilé à Kamembe.
1933
Les Belges instaurent la carte d’identité, avec la mention ethnique : hutue ou tutsie.
1934
samedi 15 septembre
Pierre Ryckmans est nommé gouverneur général du Congo et du Ruanda-Urundi. Il succède à Auguste Tilkens.
1944
jeudi 13 janvier
L’ancien roi Yuhi V, déposé en 1931, est décédé en exil à Kilembwe, au Congo belge.
1952
jeudi 14 février
Création du vicariat apostolique catholique de Nyundo [évêché à partir de 1959].
1958
jeudi 17 avril
Ouverture de l’Exposition universelle de Bruxelles. La section réservée au Congo belge et au Ruanda-Urundi occupe 8 hectares.
1959
vendredi 24 juillet
Décès à Bujumbura du roi tutsi Mutara III. Agé de 47 ans, il a succombé à une injection de pénicilline, probablement suite à une allergie (pour certains il s’agit d’un assassinat). Son frère cadet Jean-Baptiste Ndahindurwa (23 ans) lui succède sous le nom de Kigeli V.
du lundi 2 au samedi 14 novembre
Séparation ; soulèvement des Bahutus contre la monarchie féodale batutsi.
mardi 10 novembre
Le vicariat apostolique catholique de Nyundo, créé en 1952, est érigé en évêché.
1961
samedi 28 janvier
Renversement du roi (le Mwami Kigeli V).
lundi 18 et lundi 25 septembre
Elections supervisées par l’ONU au Ruanda et au Burundi.
lundi 25 septembre
République autonome.
jeudi 26 octobre
Grégoire Kayibamda devient président.
1962
dimanche 1er juillet
Indépendance du Rwanda et du Burundi. Les Bahutus prennent le pouvoir au Rwanda. Massacre de milliers de Batutsis.
1963
du mercredi 22 au samedi 25 mai
Sommet africain d’Addis-Abeba : création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), avec pour objet le développement et la coopération entre les Etats africains indépendants. Son siège se trouvera dans la capitale éthiopienne. Les pays membres-fondateurs sont l’Algérie, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Congo-Léopoldville (Congo-Kinshasa), la Côte-d’Ivoire, le Dahomey (Bénin), l’Egypte, l’Ethiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Haute-Volta (Burkina-Faso), le Liberia, la Libye, Madagascar, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, la Somalie, le Soudan, le Tchad, le Togo, la Tunisie, l’Ouganda, Zanzibar et le Tanganyika (Tanzanie).
samedi 20 juillet
18 nations africaines, anciennement colonies françaises ou belges (Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Congo-Léopoldville [Congo-Kinshasa], Côte-d’Ivoire, Dahomey [Bénin], Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo et Haute-Volta [Burkina-Faso]), ont signé la première Convention de Yaoundé régissant pour une période de cinq ans les relations économiques entre elles et la Communauté économique européenne (entrée en vigueur le 1er juin 1964).
dans l’année
Les Batutsis réfugiés dans les pays voisins veulent reconquérir le pouvoir et sont refoulés.
1964
en avril
Le Togo et le Rwanda adhèrent à l'Union africaine et malgache de coopération économique (UAMCE).
lundi 1er juin
Entrée en vigueur de la Convention de Yaoundé, signée en juillet 1963 et réglementant les relations économiques entre dix-huit pays africains francophones (qui bénéficient d’avantages commerciaux) et la Communauté économique européenne. L’accord a une durée de cinq ans (jusqu’au 31 mai 1969).
samedi 10 octobre
Séparation définitive du Rwanda et du Burundi.
dans l’année
De 10 000 à 20 000 Batutsis sont tués.
1965
vendredi 15 janvier
Un réfugié rwandais assassine le Premier ministre burundais Pierre Ngendadumwe (hutu, modéré de l’UPRONA) à la sortie de l'hôpital Rwagasore, à Bujumbura, alors qu'il venait d'y rendre visite à sa femme qui était en convalescence. Cinq personnes sont arrêtées et seront condamnées à la peine de mort par pendaison. La police découvrira des armes chinoises aux domiciles des personnes arrêtées; aussi, le gouvernement accuse la Chine d'avoir organisé cet attentat et rompt les relations diplomatiques avec ce pays.
en février
Conférence de Nouakchott (Mauritanie) : l'UAMCE devient l'OCAM (Organisation commune africaine et malgache, groupant treize pays.
en mai
Le Rwanda devient officiellement membre de l’OCAM.
vendredi 11 juin
Le prélat français Emile Maury est nommé nonce apostolique au Congo-Burundi-Rwanda.
1973
en février
Incidents raciaux : 300 morts.
jeudi 5 juillet
Coup d'Etat militaire : le président Grégoire Kayibanda, au pouvoir depuis l’indépendance (1962), est renversé et déposé. Son cousin, le général Juvénal Habyarimana, ministre de la Défense, devient président et Premier ministre.
lundi 17 décembre
Le prêtre Vincent Nsengiyumva (37 ans) est nommé comme second évêque de Nyundo.
1975
samedi 5 juillet
Le président Habyarimana crée le Mouvement révolutionnaire pour le développement (MRND).
1976
samedi 10 avril
Création de l’archevêché catholique de Kigali. Son premier titulaire est Mgr Vincent Nsengiyumva, qui occupait la fonction d’évêque de Nyundo depuis 1973.
dans l’année
Décès de l'ancien président (1961-1973) Grégoire Kayibamda.
1977
mercredi 13 avril
Conseil des ministres : le gouvernement se penche sur des mesures visant à assainir les comptes de la Sécurité sociale. Les syndicats font part de leur vive inquiétude.
1978
dimanche 17 décembre
Nouvelle Constitution.
dimanche 24 décembre
Juvénal Habyarimana est élu chef de l'Etat pour cinq ans.
1980
du lundi 28 au mardi 29 avril
Sommet extraordinaire de l’OUA à Lagos : adoption du plan d’action de Lagos qui a pour objectif de créer une Communauté économique africaine d’ici l’an 2000 afin d’assurer l’intégration économique, culturelle et sociale du continent.
du lundi 9 au dimanche 15 juin
Conférence ministérielle de l’OUA en Gambie : amendement de la Charte proposant de définir trois nouvelles missions essentielles (maintien de la paix et de la sécurité, protection des droits de l’homme, règlement rapide des crises).
du mardi 1er au vendredi 4 juillet
Sommet de l’OUA à Freetown. Le Sierra-Léonais Siaka Stevens succède au Sénégalais Léopold Sédar Senghor comme président de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA).
1981
jeudi 5 novembre
Création dans le sud-ouest du Rwanda du diocèse catholique de Cyangugu. Son premier titulaire est Mgr Thaddée Ntihinyurwa (39 ans).
1982
jeudi 7 octobre
Visite du président français François Mitterrand.
en octobre
Arrivée de réfugiés ougandais.
1983
samedi 8 janvier
Onze Etats d’Afrique noire (Angola, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée-équatoriale, Rwanda, Sao Tomé et Principe, Zaïre et Zambie) créent le Centre international des civilisations bantou (CICIBA), dont le siège se trouve à Libreville.
lundi 19 décembre
Réélection du président Habyarimana avec 99,97 % des voix.
1984
dimanche 8 janvier
Nouveau gouvernement.
lundi 10 décembre
A la veille du Sommet franco-africain de Bujumbura (Burundi), le président Mitterrand est arrivé au Rwanda en provenance du Zaïre. Dans la soirée, il a quitté Kigali pour la capitale burundaise.
jeudi 20 décembre
M. Gatabazi est condamné à 5 ans de prison.
1985
samedi 23 mars
Créée en 1965 afin de regrouper plusieurs Etats africains, essentiellement francophones, l’Organisation commune africaine et malgache (OCAM) est officiellement dissoute en dépit des tentatives du président ivoirien Félix Houphouët-Boigny pour la sauver. Dans les années 1970, plusieurs pays s’en étaient retirés (le Cameroun, les deux Congo, le Gabon et Madagascar).
jeudi 26 décembre
Alors qu’elle étudiait depuis 18 ans une espèce en voie de disparition, les gorilles des montagnes, dans le Parc National des Volcans, au Rwanda, la zoologiste américaine Dian Fossey, est retrouvée tuée de six coups de machette près du sommet du volcan Visoke (le meurtrier présumé, Protais Zigiranyirazo, est le préfet de la région rwandaise où travaillait Dian Fossey et où il dirige un réseau de trafic d'or, de diamant et de dépouilles de gorilles ; recherché plus tard par le TPI pour crime pendant le génocide rwandais, il sera arrêté en juillet 2001 en Belgique).
1987
lundi 12 août
Clôture à Nairobi (Kenya) des quatrièmes Jeux africains. L’Egypte termine première nation avec 73 médailles dont 31 en or. Suivent sur le podium la Tunisie et le Nigeria. Les sportifs rwandais sont 18e avec une médaille d’argent.
1988
dimanche 21 août
Pour échapper aux massacres entre ethnies Hutus et Tutsis, qui ont déjà fait 5 000 morts, une partie de la population du Burundi se réfugie au Rwanda.
lundi 19 décembre
Réélection du président Habyarimana.
1990
en mai
Création du périodique Kangura, financé par l’Akazu (« Petite Maison », entourage immédiat du président Habyarimana) et chargé de diffuser la bonne parole raciste antitutsie.
vendredi 7 septembre
Visite du pape Jean-Paul II.
du dimanche 30 septembre au lundi 1er octobre
2 000 à 3 000 hommes du Front patriotique rwandais (Tutsis venant d'Ouganda) attaquent Kigali. Le chef Fred Rwigyema est tué. La France, la Belgique et le Zaïre envoient respectivement 300, 480 et 500 soldats. Départ de 300 Belges ; 150 à 335 morts.
mercredi 10 octobre
Cessez-le-feu.
du samedi 27 au dimanche 28 octobre
Nouveaux combats.
jeudi 1er novembre
Départ des soldats belges.
1991
mercredi 23 janvier
Les rebelles prennent Ruhengeri.
vendredi 29 mars
Cessez-le-feu sous l'égide de l'OUA.
dimanche 21 ou dimanche 28 avril
Multipartisme légitimé par le MRND (Mouvement révolutionnaire pour le développement).
1992
samedi 4 janvier
Au moins 300 personnes de l'ethnie minoritaire tutsi ont été tuées et plusieurs milliers déplacées dans l'est du pays. Les partis d'opposition (hutus et tutsis) accusent le pouvoir hutu d'être à l'origine de ces drames.
mercredi 8 janvier
30 000 personnes ont manifesté à Kigali pour protester contre le gouvernement et le système du parti unique.
début d’année
Le parti gouvernemental MRND créer les milices Interahamwe (« Ceux qui combattent ensemble ») ; le CDR, son proche allié, crée les Impuzamugambdu (« Ceux qui ont un but commun »).
lundi 9 mars
Cinq personnes sont tuées à Kigali suite à l'explosion d'une bombe cachée à bord d'un taxi.
A Nyamata, la religieuse Antonia Locatelli est assassinée, probablement par des soldats.
vendredi 13 mars
Hutus et Tutsis reprennent leurs affrontements.
jeudi 19 mars
A Kigali, une bombe explose à bord d'un taxi et tue trois personnes.
vendredi 1er mai
Une bombe explose dans la zone commerciale de la cité de Ruhango, tuant six personnes.
samedi 2 mai
A Kigali, une bombe explose à bord d'un taxi collectif. Cet attentat coûte la vie à six personnes.
en octobre
Le gouvernement achète 20 000 fusils et autant de grenades à main. Les nouvelles armes sont données aux soldats, les plus anciennes distribuées aux agents communaux et à des civils.
dimanche 22 novembre
Discours génocidaire de Léon Mugesera, vice-président du MRND (parti d’Habyarimana) pour la préfecture de Gisenyi : cet idéologue de la « solution finale » exhorte son auditoire au massacre des Tutsi « inyenzi » (« cafards ») et à leur renvoi en Ethiopie « par voyage express via la rivière Nyabarongo ».
1993
mercredi 27 janvier
De nouvelles violences ethniques dans le nord-ouest du pays ont provoqué la mort d'au moins 80 personnes, en majorité issues de la minorité tutsie ou sympathisantes de l'opposition.
début février
Violation du cessez-le-feu par les rebelles.
dimanche 7 mars
Un accord a été signé entre les représentants du Front patriotique rwandais (FPR) et le gouvernement.
mercredi 10 mars
Entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le FPR et les gouvernementaux. Son respect reste précaire, tandis que se multiplient les accrochages entre partisans du général-président Juvenal Habyarimana et les rebelles, majoritairement tutsis, qui s'opposent à la répression ethnique menée par le pouvoir hutu. Les rebelles du FPR réclament également le départ des 700 hommes de troupes français.
en avril
Lancement de la radio « libre » des Mille Collines, RTLM. Le président Habyarimana en est l’actionnaire majoritaire. Cette radio sera la voix du génocide à venir.
mercredi 4 août
Signature à Arusha, en Tanzanie, d’un accord de paix entre le MRNDD du président rwandais Juvénal Habyarimana et le Front patriotique rwandais (FPR, tutsi) de Paul Kagame. De nombreuses personnalités ne cachent pas leur insatisfaction.
mardi 5 octobre
Résolution 872 du Conseil de sécurité créant la Mission d’assistance des Nations unies au Rwanda (MINUAR). Elle sera forte de 2 500 Casques bleus, dont 440 Belges.
en octobre
Froduald Karamiré, l'idéologue du « pouvoir hutu » a prononcé un violent discours anti-tutsis dans le stade de football de Nyrmirambo.
1994
mardi 11 janvier
Le Commandant des forces de l'ONU au Rwanda a adressé à ses supérieurs un « message secret » avertissant que les extrémistes hutus menacent d' « exterminer » les tutsis. Mais les destinataires du message n'ont pas jugé bon d'en avertir le Conseil de sécurité.
nuit du mardi 22 au mercredi 23 février
Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans des quartiers périphériques de Kigali.
mercredi 23 février
Aggravation de la crise que traverse le Rwanda à la suite d'affrontements interethniques et d'un nouveau report sine die de la mise en place d'un gouvernement et d'un Parlement de transition. Des affrontements entre Hutus et Tutsis suivent l'assassinat de deux dirigeants politiques, le président d'un parti radical hutu et le ministre des Travaux publics et de l'Energie.
en mars
La décision de tuer le président Habyarimana est prise à Bobo-Dioulasso, au Burkina-Faso. Le major Kagame participe à cette réunion.
Un homme d’affaire proche des milices Interahamwe importe 50 000 machettes de chez Chillington, une entreprise anglaise implantée au Kenya.
mercredi 6 avril
L'avion, un Falcon 50, du président Juvénal Habyarimana (qui revenait, avec le président burundais Cyprien Ntaryamira, de Tanzanie ou il avait négocié le partage du pouvoir avec les rebelles du Front Patriotique Rwandais) a été abattu par deux roquettes lors de son approche de l’aéroport de Kigali. Habyarimana avait 57 ans. Dans les minutes qui suivent des dizaines de barricades se dressent dans la capitale rwandaise.
nuit du mercredi 6 au jeudi 7 avril
Le colonel Théoneste Bagosora réunit un « comité de crise » composée d’officiers supérieurs pour s’opposer à la chef du gouvernement Agathe Uwilingiyimana.
jeudi 7 avril
Dès la matinée, de violents combats opposent à Kigali l'armée, à majorité hutue, et les rebelles du Front patriotique rwandais, dominé par les Tutsis. Mme Agathe Uwilinggiyimana, Premier ministre, sa famille et 19 prêtres et religieuses ont été exécutés par des militaires, ainsi que 10 casques bleus belges qui tentaient de les protéger. D’autres combats ont lieu à Gikongoro, Kibungo, Byumba, Nyundo... Début du massacre des Tutsis rwandais et des Hutus de l'opposition. Le général Marcel Gatsinzi est nommé chef d’état-major.
vendredi 8 avril
Les rebelles tutsis du Front patriotique rwandais ont refusé la nomination de Théodore Sindikubwabo comme président intérimaire. Jean Kambanda a été placé à la tête du gouvernement intérimaire. Emmanuel Ndindabahizi est nommé ministre des Finances.
Deux gendarmes français, les adjudants-chefs transmetteurs Didot et Maier, qui s'occupaient de « la formation des spécialistes de l'armée rwandaise et de l'entretien des matériels », ont été tués, ainsi que la femme de l'un d'eux. La France accuse le FPR.
samedi 9 avril
Des parachutistes français ont pris position sur l'aéroport de Kigali.
lundi 11 avril
Les parachutistes français protègent l'évacuation de 585 ressortissants français. L’ancien ministre des Affaires étrangères Boniface Ngulinzira est assassiné à Kicukiro. La Croix Rouge estime que des centaines de milliers de Tutsis ont déjà été tués dans le pays.
vendredi 15 avril
Le général Marcel Gatsinzi ne sera resté chef d’état-major qu’une semaine.
du samedi 16 au dimanche 17 avril
Au moins 2 000 civils tutsis et hutus modérés ont été massacrés à Nyarubuye, à 140 km au sud-est de Kigali. La majorité des victimes ont été tuées dans l’église où elles s’étaient réfugiées.
jeudi 21 avril
Résolution réduisant le mandat de la MINUAR : la force de l’ONU au Rwanda est ramené à 270 ; la Belgique doit retirer son contingent.
dimanche 8 mai
De 500 000 à 1 000 000 de Rwandais, majoritairement des tutsis, ont été tués depuis un mois.
lundi 23 mai
Les forces tutsies du Front patriotique rwandais (FPR) se sont emparées du camp de Kanombe, casernement de la gardé présidentielle et ont pris le contrôle de l'aéroport de Kisangani. Dans le reste du pays, la poussée du FPR est confirmée dans deux directions : à l'est où la frontière avec la Tanzanie est coupée aux Hutus qui cherchent à fuit l'inéluctable vengeance, et au sud, en direction du Burundi. Durant tout le mois de mai, les déplacements de population représentent entre un et deux millions de personnes, essentiellement des Hutus du Nord, fuyant devant les forces tutsies.
mercredi 25 mai
Des milliers de hutus fuient Kigali pour Gitarama, le siège du gouvernement intérimaire, responsable du génocide.
mardi 31 mai
La mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR) a suspendu les opérations d'évacuation de civils à Kigali après la mort d'un capitaine sénégalais de l'ONU, Mbaye Diagne.
mercredi 8 juin
L'archevêque de Kigali, deux évêques et dix prêtres, placés après la chute de Kabgayi sous la protection des forces du FPR, ont été exécutés par leurs gardes. Agé de 58 ans, Mgr Vincent Nsengiyumva était à la tête de l’archevêché du Rwanda depuis 1976.
lundi 20 juin
Dans le cadre de l'intervention armée à but humanitaire au Rwanda, proposée par la France au Conseil de sécurité de l'ONU, des détachements techniques français prennent position au Zaïre sur les trois aérodromes de Goma, Kisangani et Bukavu.
mercredi 22 juin
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, par 10 voix favorables et 5 abstentions (Chine, Pakistan, Brésil, Nouvelle-Zélande et Nigeria), la résolution 929 qui autorise la France à employer, pendant une période de deux mois, « tous les moyens nécessaires » à l'aide humanitaire qu'elle a proposé d'apporter dans le cadre de la MINUAR (Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda).
jeudi 23 juin
Intervention d’urgence à caractère humanitaire : les premiers éléments des troupes françaises de l'opération Turquoise, placées sous le commandement du général Lafourcade, sont entrés au Rwanda.
dimanche 26 juin
Entrée en vigueur de l'embargo sur les armes, décidée par l'ONU, au Rwanda.
lundi 4 juillet
Les forces du FPR (Front patriotique rwandais) ont pris le contrôle du centre de Kigali. Tandis que les parachutistes français de l'opération « Turquoise », qui escortaient un convoi de civils hors de la zone de combats, ripostaient, près de Butaré, à une attaque des rebelles tutsis, la France a proposé à l'ONU de créer, dans le sud-ouest du pays, une « zone humanitaire ».
mardi 5 juillet
La région qui est sous le contrôle des militaires français devient une « zone humanitaire sûre ».
mercredi 6 juillet
Un universitaire hutu de 49 ans, formé au Canada, Faustin Twagiramungu a accepté, à la demande du FPR, de former un gouvernement d'union nationale : il avait déjà été pressenti, à l'issue des accords d'Arusha, en août 1993, pour occuper le poste de Premier ministre.
jeudi 14 juillet
L'ONU a exigé des belligérants un cessez-le-feu immédiat et le respect de la « zone de sécurité » instaurée par les troupes françaises. La prise de la ville de Ruhengeri par les forces du FPR a provoqué un exode massif de réfugiés dans la zone de Goma, à la frontière zaïroise. Le gouvernement intérimaire de Jean Kambanda, composé de Hutus, s'est réfugié à Cyangugu, tandis que le Premier ministre désigné, Twagiramungu, est arrivé à Kigali.
vendredi 15 juillet
« Fin » du génocide rwandais : plus de 800 000 personnes, dont 75 à 85 % de Tutsis, ont été tuées en un peu plus de trois mois.
dimanche 17 juillet
Le pasteur Bizimungu, l'un des fondateurs du FPR et d'origine hutue, a été nommé président de la République pour cinq ans par le bureau politique du FPR. Les combats atteignent désormais le territoire zaïrois.
lundi 18 juillet
Le Front patriotique rwandais prend le contrôle de la ville de Gisenyi et du nord-ouest du pays. Alors que le FPR se proclame victorieux sur le régime hutu, l’ONU situe à 2 millions le nombre de réfugiés dans les pays voisins et à 500 000 morts le bilan depuis avril.
mardi 19 juillet
Le nouveau gouvernement installé à Kigali par le FPR a prêté serment. Il est présidé par Faustin Twagiramungu, mais l'homme fort de l'équipe ministérielle est le général Paul Kagamé, vice-président de la République qui détient le poste de la Défense.
vendredi 22 juillet
Après les massacres, une épidémie de choléra frappe la population. La mortalité est de 1 000 par jour.
jeudi 28 juillet
Le secrétaire général des Nations unies a annoncé la création d'une commission d'enquête chargée de déterminer les responsables d'actes de génocide commis depuis le 7 avril.
dimanche 31 juillet
Le Premier ministre français Edouard Balladur a inspecté à Goma (Zaïre) le dispositif de l'opération « Turquoise », ainsi que la « zone humanitaire » protégée par la France en territoire rwandais.
en juillet
Les Tutsis du FPR (Front patriotique rwandais) prennent le pouvoir, provoquant la fuite d'environ un million et demi de Hutus vers les pays voisins (Burundi, Tanzanie et Zaïre).
lundi 22 août
Le mandat de deux mois accordé par les Nations unies arrivant à expiration, les forces françaises de l'opération Turquoise estiment avoir rempli, par la création de la « zone humanitaire sûre » au sud-ouest du pays, la mission humanitaire qui leur avait été dévolue.
en août
Silas Munyagishali est devenu procureur de Kigali.
mardi 8 novembre
La résolution 955 du Conseil de sécurité de l’ONU crée un tribunal international chargé de poursuivre les auteurs des massacres ethniques.
jeudi 1er ou mardi 6 décembre
Un rapport établi par des juristes africains et réalisé pour le compte des Nations unies affirme que le génocide des Tutsis avait été planifié des mois à l'avance par l'ancien régime du président Juvénal Habyarimana et que les massacres s’élèvent à au moins 500 000 victimes.
Les Hutus commencent à occuper les actuels Rwanda et Burundi, submergeant les Twa.
vers 1350
Ndahiro Ruyange est intronisé roi du Rwanda.
XVe s.
Peuplé d’agriculteurs bantous, les Hutus, le pays est conquis par les Tutsis, pasteurs nilotiques venus du nord, qui imposent leur roi et un régime féodal.
vers 1830
Début du règne de Mutara II Rwogera, mwami (roi) du Ruanda. Au début de son règne, le Ruanda prend sa revanche en exterminant les régiments du Burundi à la bataille de Gikoro, près de Butare.
de 1890 à 1914
Le pays fait partie de l'Afrique orientale allemande.
1899
jeudi 15 juin
La colonie belge de l’Etat indépendant du Congo cède à bail à l’Allemagne le territoire du Rwanda, une décision acceptée par le roi local, Musinga. Le nouveau protectorat est rattaché à l’Afrique orientale allemande sous le nom de district 13.
jeudi 23 novembre
L’Etat indépendant du Congo (belge) et l’Allemagne concluent le protocole Hecq-Bethe, qui règle de façon provisoire la question de la frontière au Kivu. L’Etat indépendant reconnaît officiellement les droits allemands sur le Rwanda.
1910
mardi 8 février
L’Allemagne, la Belgique et le Royaume-Uni se sont mis d’accord sur la délimitation des frontières de leurs colonies africaines respectives (Congo, Afrique orientale allemande et Ouganda).
samedi 14 mai
Les représentants belges, britanniques et allemands ont signé à Bruxelles un accord frontalier leurs colonies d’Afrique centrale (Congo belge, Ouganda, Tanzanie, Burundi, Rwanda).
jeudi 11 août
Un traité belgo-allemand établit les frontières entre les colonies européennes du Congo belge [Congo-Kinshasa] et de l’Afrique orientale allemande [Rwanda, Burundi, Tanzanie].
1916
samedi 6 mai
Les troupes belgo-congolaises s’emparent de la ville de Kigali [au Rwanda].
1919
samedi 28 juin
Traité de Versailles. L’Afrique orientale allemande est divisée en deux parties : le Rwanda-Urundi est administré par la Belgique, tandis que le Tanganyika [Tanzanie] passe sous mandat britannique.
1922
Le pays forme avec le Burundi, le Rwanda-Urundi, confié sous mandat à la Belgique, avec Usumbura pour capitale.
1923
vendredi 31 août
Par convention internationale, la Belgique doit administrer l’ancienne colonie allemande du Ruanda-Urundi [Rwanda et Burundi], dont la capitale est Usumbura. En tant que mandataire, l’Etat belge doit veiller à assurer le bon ordre, la paix et l’administration de ce territoire africain. Suivant le mandat, le commerce des esclaves, des armes et de l’alcool est interdit. La Belgique doit respecter les biens immobiliers des indigènes et leur garantir le droit au recours éventuel à la pétition. Enfin, chaque année, la Belgique est tenue de présenter un rapport officiel devant les instances internationales.
1925
Le Rwanda-Urundi est uni au Congo belge.
1928
Les administrateurs belges interdisent le culte Nyabinghi au Ruanda-Urundi.
de 1928 à 1929
Famine.
1931
en novembre
Le roi tutsi Yuhi V est déposé par l’administration belge et remplacé par son fils Mutara III (19 ans). Le souverain déchu est d’abord exilé à Kamembe.
1933
Les Belges instaurent la carte d’identité, avec la mention ethnique : hutue ou tutsie.
1934
samedi 15 septembre
Pierre Ryckmans est nommé gouverneur général du Congo et du Ruanda-Urundi. Il succède à Auguste Tilkens.
1944
jeudi 13 janvier
L’ancien roi Yuhi V, déposé en 1931, est décédé en exil à Kilembwe, au Congo belge.
1952
jeudi 14 février
Création du vicariat apostolique catholique de Nyundo [évêché à partir de 1959].
1958
jeudi 17 avril
Ouverture de l’Exposition universelle de Bruxelles. La section réservée au Congo belge et au Ruanda-Urundi occupe 8 hectares.
1959
vendredi 24 juillet
Décès à Bujumbura du roi tutsi Mutara III. Agé de 47 ans, il a succombé à une injection de pénicilline, probablement suite à une allergie (pour certains il s’agit d’un assassinat). Son frère cadet Jean-Baptiste Ndahindurwa (23 ans) lui succède sous le nom de Kigeli V.
du lundi 2 au samedi 14 novembre
Séparation ; soulèvement des Bahutus contre la monarchie féodale batutsi.
mardi 10 novembre
Le vicariat apostolique catholique de Nyundo, créé en 1952, est érigé en évêché.
1961
samedi 28 janvier
Renversement du roi (le Mwami Kigeli V).
lundi 18 et lundi 25 septembre
Elections supervisées par l’ONU au Ruanda et au Burundi.
lundi 25 septembre
République autonome.
jeudi 26 octobre
Grégoire Kayibamda devient président.
1962
dimanche 1er juillet
Indépendance du Rwanda et du Burundi. Les Bahutus prennent le pouvoir au Rwanda. Massacre de milliers de Batutsis.
1963
du mercredi 22 au samedi 25 mai
Sommet africain d’Addis-Abeba : création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), avec pour objet le développement et la coopération entre les Etats africains indépendants. Son siège se trouvera dans la capitale éthiopienne. Les pays membres-fondateurs sont l’Algérie, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Congo-Léopoldville (Congo-Kinshasa), la Côte-d’Ivoire, le Dahomey (Bénin), l’Egypte, l’Ethiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Haute-Volta (Burkina-Faso), le Liberia, la Libye, Madagascar, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, la Somalie, le Soudan, le Tchad, le Togo, la Tunisie, l’Ouganda, Zanzibar et le Tanganyika (Tanzanie).
samedi 20 juillet
18 nations africaines, anciennement colonies françaises ou belges (Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Congo-Léopoldville [Congo-Kinshasa], Côte-d’Ivoire, Dahomey [Bénin], Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo et Haute-Volta [Burkina-Faso]), ont signé la première Convention de Yaoundé régissant pour une période de cinq ans les relations économiques entre elles et la Communauté économique européenne (entrée en vigueur le 1er juin 1964).
dans l’année
Les Batutsis réfugiés dans les pays voisins veulent reconquérir le pouvoir et sont refoulés.
1964
en avril
Le Togo et le Rwanda adhèrent à l'Union africaine et malgache de coopération économique (UAMCE).
lundi 1er juin
Entrée en vigueur de la Convention de Yaoundé, signée en juillet 1963 et réglementant les relations économiques entre dix-huit pays africains francophones (qui bénéficient d’avantages commerciaux) et la Communauté économique européenne. L’accord a une durée de cinq ans (jusqu’au 31 mai 1969).
samedi 10 octobre
Séparation définitive du Rwanda et du Burundi.
dans l’année
De 10 000 à 20 000 Batutsis sont tués.
1965
vendredi 15 janvier
Un réfugié rwandais assassine le Premier ministre burundais Pierre Ngendadumwe (hutu, modéré de l’UPRONA) à la sortie de l'hôpital Rwagasore, à Bujumbura, alors qu'il venait d'y rendre visite à sa femme qui était en convalescence. Cinq personnes sont arrêtées et seront condamnées à la peine de mort par pendaison. La police découvrira des armes chinoises aux domiciles des personnes arrêtées; aussi, le gouvernement accuse la Chine d'avoir organisé cet attentat et rompt les relations diplomatiques avec ce pays.
en février
Conférence de Nouakchott (Mauritanie) : l'UAMCE devient l'OCAM (Organisation commune africaine et malgache, groupant treize pays.
en mai
Le Rwanda devient officiellement membre de l’OCAM.
vendredi 11 juin
Le prélat français Emile Maury est nommé nonce apostolique au Congo-Burundi-Rwanda.
1973
en février
Incidents raciaux : 300 morts.
jeudi 5 juillet
Coup d'Etat militaire : le président Grégoire Kayibanda, au pouvoir depuis l’indépendance (1962), est renversé et déposé. Son cousin, le général Juvénal Habyarimana, ministre de la Défense, devient président et Premier ministre.
lundi 17 décembre
Le prêtre Vincent Nsengiyumva (37 ans) est nommé comme second évêque de Nyundo.
1975
samedi 5 juillet
Le président Habyarimana crée le Mouvement révolutionnaire pour le développement (MRND).
1976
samedi 10 avril
Création de l’archevêché catholique de Kigali. Son premier titulaire est Mgr Vincent Nsengiyumva, qui occupait la fonction d’évêque de Nyundo depuis 1973.
dans l’année
Décès de l'ancien président (1961-1973) Grégoire Kayibamda.
1977
mercredi 13 avril
Conseil des ministres : le gouvernement se penche sur des mesures visant à assainir les comptes de la Sécurité sociale. Les syndicats font part de leur vive inquiétude.
1978
dimanche 17 décembre
Nouvelle Constitution.
dimanche 24 décembre
Juvénal Habyarimana est élu chef de l'Etat pour cinq ans.
1980
du lundi 28 au mardi 29 avril
Sommet extraordinaire de l’OUA à Lagos : adoption du plan d’action de Lagos qui a pour objectif de créer une Communauté économique africaine d’ici l’an 2000 afin d’assurer l’intégration économique, culturelle et sociale du continent.
du lundi 9 au dimanche 15 juin
Conférence ministérielle de l’OUA en Gambie : amendement de la Charte proposant de définir trois nouvelles missions essentielles (maintien de la paix et de la sécurité, protection des droits de l’homme, règlement rapide des crises).
du mardi 1er au vendredi 4 juillet
Sommet de l’OUA à Freetown. Le Sierra-Léonais Siaka Stevens succède au Sénégalais Léopold Sédar Senghor comme président de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA).
1981
jeudi 5 novembre
Création dans le sud-ouest du Rwanda du diocèse catholique de Cyangugu. Son premier titulaire est Mgr Thaddée Ntihinyurwa (39 ans).
1982
jeudi 7 octobre
Visite du président français François Mitterrand.
en octobre
Arrivée de réfugiés ougandais.
1983
samedi 8 janvier
Onze Etats d’Afrique noire (Angola, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée-équatoriale, Rwanda, Sao Tomé et Principe, Zaïre et Zambie) créent le Centre international des civilisations bantou (CICIBA), dont le siège se trouve à Libreville.
lundi 19 décembre
Réélection du président Habyarimana avec 99,97 % des voix.
1984
dimanche 8 janvier
Nouveau gouvernement.
lundi 10 décembre
A la veille du Sommet franco-africain de Bujumbura (Burundi), le président Mitterrand est arrivé au Rwanda en provenance du Zaïre. Dans la soirée, il a quitté Kigali pour la capitale burundaise.
jeudi 20 décembre
M. Gatabazi est condamné à 5 ans de prison.
1985
samedi 23 mars
Créée en 1965 afin de regrouper plusieurs Etats africains, essentiellement francophones, l’Organisation commune africaine et malgache (OCAM) est officiellement dissoute en dépit des tentatives du président ivoirien Félix Houphouët-Boigny pour la sauver. Dans les années 1970, plusieurs pays s’en étaient retirés (le Cameroun, les deux Congo, le Gabon et Madagascar).
jeudi 26 décembre
Alors qu’elle étudiait depuis 18 ans une espèce en voie de disparition, les gorilles des montagnes, dans le Parc National des Volcans, au Rwanda, la zoologiste américaine Dian Fossey, est retrouvée tuée de six coups de machette près du sommet du volcan Visoke (le meurtrier présumé, Protais Zigiranyirazo, est le préfet de la région rwandaise où travaillait Dian Fossey et où il dirige un réseau de trafic d'or, de diamant et de dépouilles de gorilles ; recherché plus tard par le TPI pour crime pendant le génocide rwandais, il sera arrêté en juillet 2001 en Belgique).
1987
lundi 12 août
Clôture à Nairobi (Kenya) des quatrièmes Jeux africains. L’Egypte termine première nation avec 73 médailles dont 31 en or. Suivent sur le podium la Tunisie et le Nigeria. Les sportifs rwandais sont 18e avec une médaille d’argent.
1988
dimanche 21 août
Pour échapper aux massacres entre ethnies Hutus et Tutsis, qui ont déjà fait 5 000 morts, une partie de la population du Burundi se réfugie au Rwanda.
lundi 19 décembre
Réélection du président Habyarimana.
1990
en mai
Création du périodique Kangura, financé par l’Akazu (« Petite Maison », entourage immédiat du président Habyarimana) et chargé de diffuser la bonne parole raciste antitutsie.
vendredi 7 septembre
Visite du pape Jean-Paul II.
du dimanche 30 septembre au lundi 1er octobre
2 000 à 3 000 hommes du Front patriotique rwandais (Tutsis venant d'Ouganda) attaquent Kigali. Le chef Fred Rwigyema est tué. La France, la Belgique et le Zaïre envoient respectivement 300, 480 et 500 soldats. Départ de 300 Belges ; 150 à 335 morts.
mercredi 10 octobre
Cessez-le-feu.
du samedi 27 au dimanche 28 octobre
Nouveaux combats.
jeudi 1er novembre
Départ des soldats belges.
1991
mercredi 23 janvier
Les rebelles prennent Ruhengeri.
vendredi 29 mars
Cessez-le-feu sous l'égide de l'OUA.
dimanche 21 ou dimanche 28 avril
Multipartisme légitimé par le MRND (Mouvement révolutionnaire pour le développement).
1992
samedi 4 janvier
Au moins 300 personnes de l'ethnie minoritaire tutsi ont été tuées et plusieurs milliers déplacées dans l'est du pays. Les partis d'opposition (hutus et tutsis) accusent le pouvoir hutu d'être à l'origine de ces drames.
mercredi 8 janvier
30 000 personnes ont manifesté à Kigali pour protester contre le gouvernement et le système du parti unique.
début d’année
Le parti gouvernemental MRND créer les milices Interahamwe (« Ceux qui combattent ensemble ») ; le CDR, son proche allié, crée les Impuzamugambdu (« Ceux qui ont un but commun »).
lundi 9 mars
Cinq personnes sont tuées à Kigali suite à l'explosion d'une bombe cachée à bord d'un taxi.
A Nyamata, la religieuse Antonia Locatelli est assassinée, probablement par des soldats.
vendredi 13 mars
Hutus et Tutsis reprennent leurs affrontements.
jeudi 19 mars
A Kigali, une bombe explose à bord d'un taxi et tue trois personnes.
vendredi 1er mai
Une bombe explose dans la zone commerciale de la cité de Ruhango, tuant six personnes.
samedi 2 mai
A Kigali, une bombe explose à bord d'un taxi collectif. Cet attentat coûte la vie à six personnes.
en octobre
Le gouvernement achète 20 000 fusils et autant de grenades à main. Les nouvelles armes sont données aux soldats, les plus anciennes distribuées aux agents communaux et à des civils.
dimanche 22 novembre
Discours génocidaire de Léon Mugesera, vice-président du MRND (parti d’Habyarimana) pour la préfecture de Gisenyi : cet idéologue de la « solution finale » exhorte son auditoire au massacre des Tutsi « inyenzi » (« cafards ») et à leur renvoi en Ethiopie « par voyage express via la rivière Nyabarongo ».
1993
mercredi 27 janvier
De nouvelles violences ethniques dans le nord-ouest du pays ont provoqué la mort d'au moins 80 personnes, en majorité issues de la minorité tutsie ou sympathisantes de l'opposition.
début février
Violation du cessez-le-feu par les rebelles.
dimanche 7 mars
Un accord a été signé entre les représentants du Front patriotique rwandais (FPR) et le gouvernement.
mercredi 10 mars
Entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le FPR et les gouvernementaux. Son respect reste précaire, tandis que se multiplient les accrochages entre partisans du général-président Juvenal Habyarimana et les rebelles, majoritairement tutsis, qui s'opposent à la répression ethnique menée par le pouvoir hutu. Les rebelles du FPR réclament également le départ des 700 hommes de troupes français.
en avril
Lancement de la radio « libre » des Mille Collines, RTLM. Le président Habyarimana en est l’actionnaire majoritaire. Cette radio sera la voix du génocide à venir.
mercredi 4 août
Signature à Arusha, en Tanzanie, d’un accord de paix entre le MRNDD du président rwandais Juvénal Habyarimana et le Front patriotique rwandais (FPR, tutsi) de Paul Kagame. De nombreuses personnalités ne cachent pas leur insatisfaction.
mardi 5 octobre
Résolution 872 du Conseil de sécurité créant la Mission d’assistance des Nations unies au Rwanda (MINUAR). Elle sera forte de 2 500 Casques bleus, dont 440 Belges.
en octobre
Froduald Karamiré, l'idéologue du « pouvoir hutu » a prononcé un violent discours anti-tutsis dans le stade de football de Nyrmirambo.
1994
mardi 11 janvier
Le Commandant des forces de l'ONU au Rwanda a adressé à ses supérieurs un « message secret » avertissant que les extrémistes hutus menacent d' « exterminer » les tutsis. Mais les destinataires du message n'ont pas jugé bon d'en avertir le Conseil de sécurité.
nuit du mardi 22 au mercredi 23 février
Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans des quartiers périphériques de Kigali.
mercredi 23 février
Aggravation de la crise que traverse le Rwanda à la suite d'affrontements interethniques et d'un nouveau report sine die de la mise en place d'un gouvernement et d'un Parlement de transition. Des affrontements entre Hutus et Tutsis suivent l'assassinat de deux dirigeants politiques, le président d'un parti radical hutu et le ministre des Travaux publics et de l'Energie.
en mars
La décision de tuer le président Habyarimana est prise à Bobo-Dioulasso, au Burkina-Faso. Le major Kagame participe à cette réunion.
Un homme d’affaire proche des milices Interahamwe importe 50 000 machettes de chez Chillington, une entreprise anglaise implantée au Kenya.
mercredi 6 avril
L'avion, un Falcon 50, du président Juvénal Habyarimana (qui revenait, avec le président burundais Cyprien Ntaryamira, de Tanzanie ou il avait négocié le partage du pouvoir avec les rebelles du Front Patriotique Rwandais) a été abattu par deux roquettes lors de son approche de l’aéroport de Kigali. Habyarimana avait 57 ans. Dans les minutes qui suivent des dizaines de barricades se dressent dans la capitale rwandaise.
nuit du mercredi 6 au jeudi 7 avril
Le colonel Théoneste Bagosora réunit un « comité de crise » composée d’officiers supérieurs pour s’opposer à la chef du gouvernement Agathe Uwilingiyimana.
jeudi 7 avril
Dès la matinée, de violents combats opposent à Kigali l'armée, à majorité hutue, et les rebelles du Front patriotique rwandais, dominé par les Tutsis. Mme Agathe Uwilinggiyimana, Premier ministre, sa famille et 19 prêtres et religieuses ont été exécutés par des militaires, ainsi que 10 casques bleus belges qui tentaient de les protéger. D’autres combats ont lieu à Gikongoro, Kibungo, Byumba, Nyundo... Début du massacre des Tutsis rwandais et des Hutus de l'opposition. Le général Marcel Gatsinzi est nommé chef d’état-major.
vendredi 8 avril
Les rebelles tutsis du Front patriotique rwandais ont refusé la nomination de Théodore Sindikubwabo comme président intérimaire. Jean Kambanda a été placé à la tête du gouvernement intérimaire. Emmanuel Ndindabahizi est nommé ministre des Finances.
Deux gendarmes français, les adjudants-chefs transmetteurs Didot et Maier, qui s'occupaient de « la formation des spécialistes de l'armée rwandaise et de l'entretien des matériels », ont été tués, ainsi que la femme de l'un d'eux. La France accuse le FPR.
samedi 9 avril
Des parachutistes français ont pris position sur l'aéroport de Kigali.
lundi 11 avril
Les parachutistes français protègent l'évacuation de 585 ressortissants français. L’ancien ministre des Affaires étrangères Boniface Ngulinzira est assassiné à Kicukiro. La Croix Rouge estime que des centaines de milliers de Tutsis ont déjà été tués dans le pays.
vendredi 15 avril
Le général Marcel Gatsinzi ne sera resté chef d’état-major qu’une semaine.
du samedi 16 au dimanche 17 avril
Au moins 2 000 civils tutsis et hutus modérés ont été massacrés à Nyarubuye, à 140 km au sud-est de Kigali. La majorité des victimes ont été tuées dans l’église où elles s’étaient réfugiées.
jeudi 21 avril
Résolution réduisant le mandat de la MINUAR : la force de l’ONU au Rwanda est ramené à 270 ; la Belgique doit retirer son contingent.
dimanche 8 mai
De 500 000 à 1 000 000 de Rwandais, majoritairement des tutsis, ont été tués depuis un mois.
lundi 23 mai
Les forces tutsies du Front patriotique rwandais (FPR) se sont emparées du camp de Kanombe, casernement de la gardé présidentielle et ont pris le contrôle de l'aéroport de Kisangani. Dans le reste du pays, la poussée du FPR est confirmée dans deux directions : à l'est où la frontière avec la Tanzanie est coupée aux Hutus qui cherchent à fuit l'inéluctable vengeance, et au sud, en direction du Burundi. Durant tout le mois de mai, les déplacements de population représentent entre un et deux millions de personnes, essentiellement des Hutus du Nord, fuyant devant les forces tutsies.
mercredi 25 mai
Des milliers de hutus fuient Kigali pour Gitarama, le siège du gouvernement intérimaire, responsable du génocide.
mardi 31 mai
La mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR) a suspendu les opérations d'évacuation de civils à Kigali après la mort d'un capitaine sénégalais de l'ONU, Mbaye Diagne.
mercredi 8 juin
L'archevêque de Kigali, deux évêques et dix prêtres, placés après la chute de Kabgayi sous la protection des forces du FPR, ont été exécutés par leurs gardes. Agé de 58 ans, Mgr Vincent Nsengiyumva était à la tête de l’archevêché du Rwanda depuis 1976.
lundi 20 juin
Dans le cadre de l'intervention armée à but humanitaire au Rwanda, proposée par la France au Conseil de sécurité de l'ONU, des détachements techniques français prennent position au Zaïre sur les trois aérodromes de Goma, Kisangani et Bukavu.
mercredi 22 juin
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, par 10 voix favorables et 5 abstentions (Chine, Pakistan, Brésil, Nouvelle-Zélande et Nigeria), la résolution 929 qui autorise la France à employer, pendant une période de deux mois, « tous les moyens nécessaires » à l'aide humanitaire qu'elle a proposé d'apporter dans le cadre de la MINUAR (Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda).
jeudi 23 juin
Intervention d’urgence à caractère humanitaire : les premiers éléments des troupes françaises de l'opération Turquoise, placées sous le commandement du général Lafourcade, sont entrés au Rwanda.
dimanche 26 juin
Entrée en vigueur de l'embargo sur les armes, décidée par l'ONU, au Rwanda.
lundi 4 juillet
Les forces du FPR (Front patriotique rwandais) ont pris le contrôle du centre de Kigali. Tandis que les parachutistes français de l'opération « Turquoise », qui escortaient un convoi de civils hors de la zone de combats, ripostaient, près de Butaré, à une attaque des rebelles tutsis, la France a proposé à l'ONU de créer, dans le sud-ouest du pays, une « zone humanitaire ».
mardi 5 juillet
La région qui est sous le contrôle des militaires français devient une « zone humanitaire sûre ».
mercredi 6 juillet
Un universitaire hutu de 49 ans, formé au Canada, Faustin Twagiramungu a accepté, à la demande du FPR, de former un gouvernement d'union nationale : il avait déjà été pressenti, à l'issue des accords d'Arusha, en août 1993, pour occuper le poste de Premier ministre.
jeudi 14 juillet
L'ONU a exigé des belligérants un cessez-le-feu immédiat et le respect de la « zone de sécurité » instaurée par les troupes françaises. La prise de la ville de Ruhengeri par les forces du FPR a provoqué un exode massif de réfugiés dans la zone de Goma, à la frontière zaïroise. Le gouvernement intérimaire de Jean Kambanda, composé de Hutus, s'est réfugié à Cyangugu, tandis que le Premier ministre désigné, Twagiramungu, est arrivé à Kigali.
vendredi 15 juillet
« Fin » du génocide rwandais : plus de 800 000 personnes, dont 75 à 85 % de Tutsis, ont été tuées en un peu plus de trois mois.
dimanche 17 juillet
Le pasteur Bizimungu, l'un des fondateurs du FPR et d'origine hutue, a été nommé président de la République pour cinq ans par le bureau politique du FPR. Les combats atteignent désormais le territoire zaïrois.
lundi 18 juillet
Le Front patriotique rwandais prend le contrôle de la ville de Gisenyi et du nord-ouest du pays. Alors que le FPR se proclame victorieux sur le régime hutu, l’ONU situe à 2 millions le nombre de réfugiés dans les pays voisins et à 500 000 morts le bilan depuis avril.
mardi 19 juillet
Le nouveau gouvernement installé à Kigali par le FPR a prêté serment. Il est présidé par Faustin Twagiramungu, mais l'homme fort de l'équipe ministérielle est le général Paul Kagamé, vice-président de la République qui détient le poste de la Défense.
vendredi 22 juillet
Après les massacres, une épidémie de choléra frappe la population. La mortalité est de 1 000 par jour.
jeudi 28 juillet
Le secrétaire général des Nations unies a annoncé la création d'une commission d'enquête chargée de déterminer les responsables d'actes de génocide commis depuis le 7 avril.
dimanche 31 juillet
Le Premier ministre français Edouard Balladur a inspecté à Goma (Zaïre) le dispositif de l'opération « Turquoise », ainsi que la « zone humanitaire » protégée par la France en territoire rwandais.
en juillet
Les Tutsis du FPR (Front patriotique rwandais) prennent le pouvoir, provoquant la fuite d'environ un million et demi de Hutus vers les pays voisins (Burundi, Tanzanie et Zaïre).
lundi 22 août
Le mandat de deux mois accordé par les Nations unies arrivant à expiration, les forces françaises de l'opération Turquoise estiment avoir rempli, par la création de la « zone humanitaire sûre » au sud-ouest du pays, la mission humanitaire qui leur avait été dévolue.
en août
Silas Munyagishali est devenu procureur de Kigali.
mardi 8 novembre
La résolution 955 du Conseil de sécurité de l’ONU crée un tribunal international chargé de poursuivre les auteurs des massacres ethniques.
jeudi 1er ou mardi 6 décembre
Un rapport établi par des juristes africains et réalisé pour le compte des Nations unies affirme que le génocide des Tutsis avait été planifié des mois à l'avance par l'ancien régime du président Juvénal Habyarimana et que les massacres s’élèvent à au moins 500 000 victimes.
Le Rwanda des origines à 1994 |