1990
1991
mercredi 2 janvier
Entrée en vigueur de l’accord culturel conclu en novembre 1988 par l’Allemagne fédérale et la Centrafrique.
lundi 22 avril
Le président Kolingba promet d’instaurer le multipartisme dans un avenir proche.
en juillet
200 militaires français ont obtenu le droit de s'installer dans le camp militaire Béal, au centre de Bangui.
jeudi 8 août
Instauration du multipartisme.
en décembre
Emprisonné - et torturé - depuis plus de deux ans, le général Bozizé est acquitté et libéré.
1992
jeudi 29 octobre
Annulation en cours de vote des élections législatives et présidentielles.
vendredi 4 décembre
Timothée Malendoma (Forum civique) succède à Edouard Frank (Rassemblement démocratique africain) comme Premier ministre.
1993
vendredi 26 février
Enoch Dérant Lakoué (Parti social-démocrate) succède à Timothée Malendoma (Forum civique) comme Premier ministre.
dimanche 22 août
Premier tour des élections législatives : ancien Premier ministre de Bokassa et chef du MPLC, le candidat de l’opposition Ange-Félix Patassé est arrivé en tête avec plus de 37 % des suffrages. Le général président sortant, André Kolingba, n'arrive qu'en quatrième position, avec seulement 13 % des voix, derrière Abel Goumba (20,7 %) et un autre ancien président, David Dacko (21,1 %).
samedi 28 août
Devant la volonté du président Kolingba de ne pas reconnaître sa défaite et de modifier le mode de scrutin, le gouvernement français a décidé de suspendre son aide en Centrafrique.
dimanche 29 août
Le président Kolingba a finalement accepté de reconnaître sa défaite aux élections. Il revient sur sa volonté de modifier le scrutin entre les deux tours.
mercredi 1er septembre
Profitant de ses derniers jours de pouvoir, le général-président Kolingba a créé la surprise en faisant libérer l'ancien président-empereur Jean-Bédel Bokassa, condamné à mort en 1987, puis gracié.
dimanche 19 septembre
Deuxième tour de l'élection présidentielle.
mardi 28 septembre
Proclamation officielle des résultats des élections présidentielles : Ange-Félix Patassé a été élu président de la République avec 52,45 % des voix. Ancien ministre et Premier ministre de Jean-Bédel Bokassa, il s’était ensuite opposé à celui-ci et avait créé, en exil à Paris, le Mouvement du peuple centrafricain (MLPC). Originaire du nord du pays, il a a réussi à faire jouer la fibre régionaliste contre les Sudistes.
1994
mardi 11 janvier
Dévaluation de 50 % du franc CFA qui passe de 2 centimes à 1 centime français, imposé par le Premier ministre français Balladur et le Fonds monétaire international.
mercredi 28 décembre
Référendum avalisant la nouvelle Constitution centrafricaine.
1995
lundi 17 avril
Gabriel Koyambounou est nommé Premier ministre.
samedi 10 juin
Le prêtre catholique Paulin Pomodimo (40 ans) est nommé évêque de Bossangoa.
1996
vendredi 12 janvier
Un petit avion de tourisme avec 10 personnes à bord (dont 9 touristes étrangers) a disparu dans la matinée dans le centre du pays. L'appareil se rendait de Bangui au parc national de Manovo-Gounda, dans le nord.
jeudi 18 avril
Une unité d'élite de l'armée s'est mutinée à Bangui. Réclamant de meilleures soldes, les soldats ont volé des véhicules et sont répandus dans la ville, obligeant les commerçants à fermer boutique et désarmant les policiers.
nuit du jeudi 18 au vendredi 19 avril
300 camarades des mutins de Bangui sont arrivés de province.
vendredi 19 avril
La mutinerie a viré à l'affrontement armé dans le centre de Bangui : les mutins et la garde présidentielle ont échangé des tirs d'armes automatiques et il y aurait 13 morts (dont 5 civils) de part et d'autre. Des soldats français stationnés à l'aéroport ont été déployés dans le centre-ville, notamment autour de la cathédrale, pour assurer la protection des ressortissants français. Dans la soirée, le président Ange Félix Patassé, fort du soutien de Paris et de plusieurs autres capitales, a annoncé à la radio que le paiement de trois mois d'arriérés de solde était en cours.
samedi 20 avril
Le calme revient progressivement dans Bangui, certains mutins étant lent à déposer les armes.
dimanche 21 avril
Le porte-parole des mutins a annoncé dans l'après-midi leur retour dans les casernes. Les soldats français continuent toutefois de quadriller les rues de Bangui.
samedi 18 mai
Nouvelle mutinerie de 200 soldats centrafricains du camp Kassai pour protester contre la décision du président Patassé de les désarmer par la garde présidentielle. 2 rebelles ont été tués ainsi que 2 civils, 15 blessés. Les mutins ont pris en otage le colonel Regonessa, chef d'état-major des armées, et Charles Massi, porte-parole du gouvernement.
dimanche 19 mai
Les mutins retiennent en otages quatre dignitaires du régime, dont le président de l'Assemblée, Hugues Debodende, le ministre des ressources énergétiques, Charles Masse et le chef d'Etat-major de l'armée. Des soldats français ont pris position dans les rues de Bangui pour assurer la sécurité des ressortissants français. Des tirs sporadiques sont entendus autour de la présidence, sans véritable affrontement.
lundi 20 mai
Les 1 400 soldats français ont reçu des renforts, alors que deux soldats ont été blessés par balles dans l'après-midi à Bangui. La situation évoluerait vers le dialogue.
mardi 21 mai
La situation est « insurrectionnelle » à Bangui. Depuis deux jours, 12 morts et plus de 60 blessés selon la Croix-Rouge. Les mutins ont pillé une trentaine de villas de ressortissants français, alors que les soldats français ont regroupé un millier de ces derniers dans trois centres d'accueil. Dans la soirée, un Airbus militaire rapatriait sur Paris 138 personnes, alors que de leur coté les Etats-Unis ont commencé à évacuer leurs 280 ressortissants (32 marines sont arrivés à Bangui). Les soldats français protègent aussi les bâtiments officiels.
mercredi 22 mai
Rupture à Bangui des pourparlers entre le gouvernement et les mutins. Ces derniers ont attaqué la maison de la radio. Deux colonnes françaises (200 hommes) fortement armées et appuyées par deux chasseurs bombardiers Mirage F-1 sont alors intervenues pour assister les forces fidèles au président Patassé : les mutins ont été « nettoyés » (deux d'entre eux ont été tués) mais la maison de la radio a été détruite. Le chef de l’Etat, dont les mutins réclament désormais la démission, a décrété un couvre feu sur l'ensemble du territoire. Le ministre français de la Coopération Jacques Godfrain a déclaré que « la mission [de l'armée française] c‘est de maintenir un Etat démocratique » en Centrafrique.
jeudi 23 mai
Le centre culturel français de Bangui a été mis à sac puis incendié dans l'après-midi par des milliers de centrafricains qui manifestaient contre l'intervention française. L'ambassade de France a aussi été visée : les soldats français ont tiré en l'air pour repousser les manifestants.
vendredi 24 mai
Les soldats français ont déjà rapatrié 708 étrangers. Il en reste de 150 à 200. Le général français Bernard Thorette a engagé des pourparlers avec les mutins auxquels les autorités centrafricaines, elles, s’y sont refusées.
dimanche 26 mai
L’armée française est parvenue à un « arrangement technique », signé dans le camp Beal, avec les mutins centrafricains, en présence de l’archevêque de Bangui : les insurgés pourront conserver leurs armes mais seront regroupés dans la caserne dans la caserne du camp Kassaï, placé sous la protection des forces françaises. Les quatre otages ont été libérés. Toutefois, le sort du directeur général de la Sécurité présidentielle, le colonel François N'Djadder Bedaya, reste flou. Le président Patassé accepte de parapher l‘accord et annonce l'amnistie des insurgés ainsi que la formation d'un gouvernement d‘ « union nationale ».
lundi 27 mai
Bangui retrouve un peu de calme. Les mutins ont regagné leurs casernes (camp Kassai et la caserne du régiment de défense opérationnelle du territoire) dans la soirée. Le chef de l'Etat leur a promis l'amnistie et s'est engagé à former un gouvernement de « large ouverture ».
jeudi 30 mai
Le président Patassé a proclamé dans la soirée une loi d'amnistie en faveur des mutins. Elle avait été votée peu avant par l'Assemblée. Les négociations portent maintenant sur les conditions de vie dans les casernes et la tenue d'états-généraux de l'armée.
lundi 6 juin
Le diplomate Jean-Paul Ngoupande a été nommé Premier ministre par le président Patassé. Il était jusqu’alors ambassadeur de la République centrafricaine en France.
mardi 7 juin
Ngoupande a déclaré que la France était prête à aider la Centrafrique à payer les salaires des fonctionnaires.
jeudi 19 septembre
L’ancien empereur Jean-Bedel Bokassa a été hospitalisé dans la soirée au service des soins intensifs de l'hôpital d'Abidjan (Côte-d’Ivoire). L'exilé, qui a eu une congestion cérébrale l'an dernier souffrirait de graves troubles rénaux.
mardi 22 octobre
Le président Patassé a mis en garde les militaires contre toute nouvelle tentative d’insubordination, et notamment les soldats du régiment de défense opérationnelle du territoire, qui refusent leur transfert en province. « Il n'y aura pas de troisième mutinerie », a-t-il lancé, dans la soirée, à la radio.
dimanche 3 novembre
Jean-Bedel Bokassa est décédé dans une clinique de Bangui. L’ancien chef d’Etat centrafricain, au pouvoir de 1966 à 1979, était âgé de 75 ans. Le gouvernement a décidé de lui accorder des funérailles nationales.
nuit du vendredi 15 au samedi 16 novembre
Des militaires du camp Kassai de Bangui ont tué un gendarme venu arrêter un officier évadé de la prison de la capitale, où il était détenu depuis six mois pour malversations.
samedi 16 novembre
Quelques 200 soldats appartenant à deux unités de l'armée se sont retranchés à l'intérieur du camp Kassaï. Commandés par un sergent, les mutins réclament l'augmentation de leurs soldes, et l'annulation d'un ordre de déplacement de leurs unités à 400 km de Bangui.
dimanche 17 novembre
Le calme règne à Bangui où patrouillent des soldats de la garde présidentielle et des parachutistes français.
mercredi 20 novembre
Les soldats toujours en rébellion depuis quatre jours ont pris en otages 34 élèves de l’Ecole nationale de gendarmerie de Bangui. Dans le centre-ville de la capitale, les forces loyalistes gardent le contrôle de la situation. Des soldats français surveillent plusieurs carrefours à bord de blindés légers.
vendredi 22 novembre
Les autorités de Bangui ont annoncé l'échec d'une tentative de coup d'Etat : 13 mutins ont été arrêtés, puis libérés en signe d'apaisement. Parmi eux, le commandant Guy Kolingba, le fils de l'ancien dictateur André Kolingba. Cette opération semble liée à la mutinerie qui dure depuis plus d'une semaine dans le sud-ouest de la capitale. Les mutins, au nombre de 200, contrôleraient notamment un grand dépôt de carburant.
mardi 26 novembre
Les mutins du camp Kasai ont averti le président Ange Patassé qu'ils iraient « jusqu'au bout pour libérer la population centrafricaine de la dictature ». Le chef des mutins, le sergent Roger Congossongo, accuse le chef de l'Etat de « haute trahison ». En ville, des rumeurs « sérieuses » font état d'exécutions sommaires de forestiers et même d'un ou deux ressortissants tchadiens par les mutins.
jeudi 28 novembre
Les militaires mutins ont réaffirmé qu'ils étaient « toujours prêts à tout, jusqu'au départ du président Patassé ». Ils disent attendre de pied ferme un éventuel assaut des forces loyalistes.
samedi 30 novembre
Le président Patassé a décrété un couvre-feu illimité de 19 heures du soir à 6 heures du matin, après des combats à l'arme lourde entre les mutins et les gardes présidentiels, appuyés par des soldats français. Ces combats ont officiellement fait sept morts (dont quatre civils) et une vingtaine de blessés.
mardi 3 décembre
Les rebelles centrafricains ont à nouveau attaqué des positions loyalistes à Bangui. Ils se sont notamment emparés de magasins de l'intendance des forces armées centrafricaines (Faca), avant de se replier d'eux-mêmes sur leurs positions.
nuit du mercredi 4 au jeudi 5 décembre
Des roquettes ont été tirées contre l’hôtel Sofitel de Bangui et une unité française avait tiré un coup de canon pour faire cesser les hostilités.
vendredi 6 décembre
Les familles des employés des agences des Nations unies ainsi que quelques fonctionnaires de l'ONU (soit 95 personnes) ont été évacuées de Bangui. Quelques heures plus tard, une mission de quatre chefs d'Etat africains (Burkina-Faso, Gabon, Mali, Tchad) arrivait dans la capitale centrafricaine pour tenter de résoudre la crise. La mission interafricaine est en outre destinée à permettre à la France de sortir de la situation sans être accusée d'ingérence.
dimanche 8 décembre
Une trêve de 15 jours a été décidée entre le gouvernement et les militaires qui lui tiennent tête depuis un mois. Cette trêve sera mise à profit pour préparer l'application d'un « programme de paix » en dix points.
samedi 14 décembre
Un mois après le début de la troisième rébellion militaire de l'année, les 700 mutins ont annoncé leur intention de poursuivre leur mouvement. Le capitaine Anicet Saulet, le chef de la rébellion, a exigé de nouveau « l'éviction » du président Patassé et affirmé que la demande « n'était pas négociable ». Un comité de médiateurs africains a entamé des contacts dans le but de prolonger la trêve.
dimanche 15 décembre
Des milliers de civils ont fui Bangui.
lundi 16 décembre
La dépouille de l'ex-empereur Bokassa, qui attend depuis le 3 novembre dans une chambre froide de l'hôpital, est passé dans l'après-midi dans les rues d'une ville en état de siège.
mercredi 18 décembre
Le général malien Amadou Toumani Touré, médiateur dans la crise qui agite le pays, a rencontré les soldats mutinés dans les deux places fortes qu'ils tiennent à Bangui. Il a dit son « espoir de parvenir à une solution pacifique ».
lundi 30 décembre
Plusieurs milliers de jeunes venus du quartier tenu depuis six semaines par des mutins ont manifesté en direction du centre de Bangui. Au moins quatre personnes ont été tuées lors de heurts entre les soldats mutinés et les forces loyalistes. Les manifestants réclament la démission du président Patassé et la fin du soutien de la France.
mardi 31 décembre
Dans un discours radiodiffusé, le président Patassé a appelé à la réconciliation nationale. Il a proposé une série de mesures parmi lesquelles figure notamment un projet de loi d'amnistie.
dans l’année
Le président Patassé nomme le général Bozizé comme chef d’état-major de l’armée centrafricaine.
1997
samedi 4 janvier
Les mutins ont tué deux soldats français, un capitaine et un adjudant. Les deux hommes ont été pris sous un tir précis alors qu'ils accompagnaient au quartier de Petevo, le « PC » des mutins, deux membres du Comité international de suivi de la trêve conclue le 5 décembre.
dimanche 5 janvier
Aux premières heures de la matinée, et au nom de la « légitime défense », la quasi-totalité des forces françaises basées à Bangui (un millier d'hommes) est passée à l'action avec l'appui de deux hélicoptères Puma. Objectifs : le « PC » de Petevo (sud-est), le camp Kasaï (nord-est), le commissariat du 6e arrondissement (Petevo), le terminal pétrolier sur l'Oubangui, la station d'émission de la radio nationale et la brasserie Mocaf. Bilan : 10 mutins tués, 30 autres capturés et de nombreuses armes saisies. Aucune perte du côté français, où l'on considérait que « l'essentiel de l'opération avait été fait » et qu'il restait à désarmer les derniers mutins. Par précaution, le gouvernement français, qui entend aussi « sauver le processus démocratique en Centrafrique », a décidé l'envoi à Bangui de 300 soldats supplémentaires. Paris a aussi demandé à Air France de suspendre au moins jusqu'au 8 janvier sa liaison bihebdomadaire Paris-Bangui.
nuit du lundi 6 au mardi 7 janvier
Nouvel incident à Bangui : le père d'un des mutins tués par les soldats français a ouvert le feu sur une patrouille française dans le quartier de Petevo. Un soldat a été blessé, l'agresseur a été tué.
mardi 7 janvier
Le ministre français des Affaires étrangères Hervé de Charette a déclaré que la France doit « conserver » ses responsabilités en Afrique où elle a des accords de défense et de sécurité depuis bientôt 40 ans. « L'armée française va se faire respecter là où elle est ».
mercredi 8 janvier
L'ancien chef d'Etat malien, le général Amadou Toumani Touré, a repris sa médiation entre les autorités centrafricaines et les mutins qui tiennent toujours deux quartiers de Bangui et le camp Kassaï. Les rebelles voudraient se regrouper dans une seule zone. Ils demandent aussi la fin des perquisitions et la libération de leurs trente camarades capturés par les soldats français.
jeudi 9 janvier
Le général malien Touré a annoncé la mise en place d'une table ronde réunissant tous les acteurs de la crise. Ce « Comité de concertation et de dialogue » aura pour tâche d'élaborer des solutions permettant un « dénouement durable ». Le général Touré a affirmé que les contacts étaient « renoués » et qu'il allait « engager la médiation ».
mercredi 15 janvier
La rébellion militaire est sur le point de prendre fin, estime le général Touré. Il a annoncé la mise en place, dans les trois semaines, d'une force interafricaine d'interposition « de trois cents hommes ou plus », chargée notamment du « problème délicat » du ramassage des armes en circulation dans Bangui. Cette force pourrait rester six mois.
jeudi 16 janvier
Un soldat rebelle a été tué à Bangui et un autre fait prisonnier lors d'un accrochage entre une patrouille française et un groupe de mutins. Ce dernier, qui venait de rançonner des habitants du quartier où ils sont retranchés, ont ouvert le feu sur les soldats français qui ont riposté.
jeudi 23 janvier
Le principal médiateur africain et le leader des soldats centrafricains mutinés depuis le 15 novembre ont annoncé ensemble à Bangui que « la mutinerie est terminée ». Les documents mettant officiellement fin à la rébellion devraient être signés ce jour, mais les mutins ont promis d'assurer dès la soirée la « libre circulation des personnes et des biens » dans la zone qu'ils occupaient.
jeudi 30 janvier
L’indépendant Michel Gbezera-Bria succède à Jean-Paul Ngoupande (PUN) comme Premier ministre.
mercredi 26 février
La France a décidé de retirer une partie de ses coopérants présents en Centrafrique : ceux qui sont attachés à la sécurité présidentielle. Depuis quelques jours les Français et leurs véhicules sont la cible de jets de pierres à Bangui.
en février
Création d'un gouvernement de coalition.
du samedi 22 au dimanche 23 mars
Des combats ont opposé des soldats tchadiens de la force interafricaine d'interposition à des mutins centrafricains à Bangui. Le bilan est de 11 morts et d’une trentaine de blessés. Les Tchadiens affirment avoir riposté à des « attaques inopinées », les ex-mutins prétendent pour leur part que les accrochages ont été provoqués par des éléments de la force d'interposition.
du samedi 29 au dimanche 30 mars
De nouveaux affrontements meurtriers ont éclaté entre des mutins centrafricains et la Mission interafricaine de surveillance des accords de Bangui (Misab).
lundi 31 mars
Une réunion sur la crise centrafricaine a commencé, mais sans la participation pourtant prévue des mutins. Objectif : examiner les moyens d'une « décrispation de la situation ».
lundi 16 juin
Les présidents centrafricain Ange-Félix Patassé, malien Alpha Oumar Konaré et tchadien Idriss Deby, ainsi que le Premier ministre de Guinée équatoriale Angel Serafin Seriche Duncan et le ministre sénégalais des Affaires étrangères Moustapha Niasse sont arrivés à Libreville (Gabon) pour assister aux premières négociations de paix sur le Congo, déchiré par l'opposition entre le président Lissouba et l'ancien président Sassou Nguesso.
vendredi 20 juin
Un braquage manqué est à l'origine de la nouvelle flambée de violence qui ensanglante régulièrement Bangui. Deux soldats ex-mutins ont tenté de voler un véhicule de la Misab, la force d'interposition multinationale (750 soldats de six pays africains : Burkina-Faso, Gabon, Mali, Tchad, Sénégal et Togo, soutenus par une unité françaises de 50 hommes). Mais ils se sont fait arrêter par deux soldats sénégalais. Cette arrestation a déclenché l'hostilité entre les ex-mutins et les soldats de la Misab ainsi que les troupes loyales au président Patassé.
samedi 21 juin
Dans l'après-midi, trois obus sont tombés sur l'ambassade de France. Sept personnes ont été blessées, dont quatre Français (un sous-officier a été grièvement atteint). Ces obus provenaient du camp Kassai où est cantonnée une partie des ex-mutins. Ils ont été tirés peu après une série de passage à basse altitude de deux Mirage français et alors que deux hélicoptères français survolaient en permanence les abords du quartier favorable aux ex-mutins. Les troupes françaises assurent la surveillance des principaux carrefours et artères, hors de la zone de combat, en véhicules blindés.
dimanche 22 juin
Les combats se poursuivent à Bangui. Un premier bilan fait état de 23 morts et 70 blessés.
lundi 23 juin
Plus d'un millier d'habitants de deux quartiers du sud-est de Bangui ont été invités à quitter leurs domiciles pour permettre aux soldats de la Misab de nettoyer les poches de résistance encore aux mains des mutins. Moins violentes que les deux derniers jours, les opérations de la Misab ont cependant mis en œuvre des armes lourdes. Selon certains habitants évacués, « les mutins sont complètement ébranlés. Beaucoup ont fui après avoir enfoui leurs armes ou même les avoir jetées dans des puits ». Des obus partis du camp Kassai ont quand même touché l'ambassade de France et un hôtel, mais sans faire de victimes. L'armée française n'est pas intervenue directement, selon Paris. Elle a seulement apporté un « appui logistique ponctuel et limité » à la Misab, affirme le ministre des Affaires étrangères. L'intervention héliportée française a été effectuée « en situation de légitime défense ».
mardi 24 juin
Le calme est revenu à Bangui : les mutins sont pratiquement tous retranchés dans le camp Kassai où ils sont bloqués et isolés du reste de la ville. Les destructions opérées dans ces quartiers et la peur de nouveaux combats ont encore poussé des centaines d'habitants à quitter la zone, déménageant souvent tous leurs biens, soit hors de la ville, soit dans d'autres quartiers. L'armée, fidèle au président Patassé, est entrée à son tour dans la zone rebelle où elle a arrêté une centaine de mutins qui cherchaient à fuir par le fleuve. Des témoins affirment qu'il y aurait eu des exécutions sommaires : ils ont vu des cadavres criblés de balles ou même égorgées.
vendredi 27 juin
A Bangui, les mutins ont commencé à remettre leurs armes lourdes à la force internationale d'interposition. Au cours d'une cérémonie organisée à l'ambassade de France, quatre mortiers ont été restitués. La cérémonie a en outre permis de conclure un cessez-le-feu de quatre jours. Cette trêve doit permettre aux habitants de Bangui d'enterrer leurs morts et aux mutins de poursuivre la remise des armes. Quelque 50 000 personnes ont fui les combats dans la capitale et trouvé refuge dans deux villages au sud de la ville.
jeudi 24 juillet
Selon le journal français Libération, la France aurait décidé de fermer d'ici la fin de l'année sa base militaire de Bouar (dans l'ouest de la Centrafrique) et de retirer progressivement ses forces à Bangui (1 400 hommes au total). Alain Richard, le ministre de la Défense, en tournée en Afrique à partir du 30 juillet, devrait aller lui-même porter la nouvelle au président Patassé, dont les rapports avec la France sont déjà tendus.
vendredi 1er août
En tournée en Afrique centrale, Alain Richard a annoncé la fermeture de la base de Bouar, un retrait « progressif » mais pas définitif de la garnison de Bangui (éléments d'assistance opérationnelle) et le maintien de la base aérienne de M'Poko.
1998
samedi 7 mars
L'armée française a remis aux autorités centrafricaines le camp militaire Béal, situé dans le centre de Bangui, qu'elle occupait depuis juillet 1991. Les départs des 200 soldats français de ce camp doivent s'échelonner jusqu'au 15 avril.
vendredi 27 mars
A l'unanimité, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté le lancement d'une opération de maintien de la paix en Centrafrique. La première sur le continent depuis cinq ans. La résolution crée une force de 1 350 hommes pour une période initiale de trois mois. La reconduction de cette opération dépendra des progrès réalisés par ce pays dans la mise en place des réformes politiques et économiques avant les législatives prévues pour août-septembre. La Minurca (mission des Nations unies en Centrafrique) succédera le 15 avril à l'actuelle force interafricaine soutenue par la France.
vendredi 10 avril
Un défilé sur la principale artère de Bangui a marqué le départ des derniers soldats français stationnés en Centrafrique. D'autres reviendront bientôt, mais dans le cadre d'une mission de l'ONU pour faire appliquer un accord de paix.
mercredi 15 avril
Le drapeau de l'ONU a été hissé à Bangui, où la Minurca, entame un mandat de trois ans pour assurer le retour au calme dans un pays en crise depuis deux ans. La nouvelle force a installé son siège dans l'ancienne base française du camp Béal.
dimanche 17 mai
Ange-Félix Patassé a participé à Kinshasa (ex-Zaïre) aux cérémonies marquant le premier anniversaire de la prise du pouvoir du dictateur Laurent-Désiré Kabila.
jeudi 28 mai
Le président Patassé a nommé Michel Adama-Tamboux président de la Commission électorale mixte et indépendante (CEMI).
1999
dimanche 3 janvier
Une centaine de soldats des forces armées congolaises (FAC, ex-Zaïre) sont arrivés par avion à Bangui. Armés de fusils mitrailleurs et de lance-roquettes, ces soldats ont traversé le fleuve Oubangui pour mettre fin aux pillages dans la région congolaise de Zongo, de l’autre côté du fleuve.
lundi 1er février
Anicet Georges Dologuélé (MLPC) succède à l’indépendant Michel Gbezera-Bria comme Premier ministre.
samedi 21 août
Deux religieuses françaises et une coréenne ont été violées par six soldats congolais dans leur résidence de Bangassou, en République centrafricaine, à la frontière de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre). Une fois leur forfait commis, les soldats ont regagné le Congo.
dimanche 19 septembre
Premier tour de l’élection présidentielle centrafricaine, déjà reportée à deux reprises depuis le mois d’août pour cause de retard dans la mise à jour des listes électorales. 1 700 000 électeurs ont le choix entre dix candidats. Les neuf candidats opposés au président sortant, Ange-Félix Patassé, ont passé un pacte de désistement au deuxième tour pour celui d’entre eux le mieux placé. Ce premier tour s’est déroulé sans incident grave et ni le pouvoir ni l’opposition ne semblent vouloir contester la régularité du scrutin.
samedi 2 octobre
Proclamation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 19 septembre : le président sortant, Ange-Félix Patassé, a été réélu avec 51,63 % des voix. Il devance l’ancien président André Kolingba (19 %) et huit autres candidats qui dénoncent des fraudes.
dimanche 3 octobre
Les neuf candidats de l’opposition ont réclamé l’annulation de l’élection présidentielle. Dans un communiqué commun, ils dénoncent un scrutin entaché, disent-ils, par de « graves irrégularités et trucages » et exigent un nouveau scrutin conforme à la Constitution.
1991
mercredi 2 janvier
Entrée en vigueur de l’accord culturel conclu en novembre 1988 par l’Allemagne fédérale et la Centrafrique.
lundi 22 avril
Le président Kolingba promet d’instaurer le multipartisme dans un avenir proche.
en juillet
200 militaires français ont obtenu le droit de s'installer dans le camp militaire Béal, au centre de Bangui.
jeudi 8 août
Instauration du multipartisme.
en décembre
Emprisonné - et torturé - depuis plus de deux ans, le général Bozizé est acquitté et libéré.
1992
jeudi 29 octobre
Annulation en cours de vote des élections législatives et présidentielles.
vendredi 4 décembre
Timothée Malendoma (Forum civique) succède à Edouard Frank (Rassemblement démocratique africain) comme Premier ministre.
1993
vendredi 26 février
Enoch Dérant Lakoué (Parti social-démocrate) succède à Timothée Malendoma (Forum civique) comme Premier ministre.
dimanche 22 août
Premier tour des élections législatives : ancien Premier ministre de Bokassa et chef du MPLC, le candidat de l’opposition Ange-Félix Patassé est arrivé en tête avec plus de 37 % des suffrages. Le général président sortant, André Kolingba, n'arrive qu'en quatrième position, avec seulement 13 % des voix, derrière Abel Goumba (20,7 %) et un autre ancien président, David Dacko (21,1 %).
samedi 28 août
Devant la volonté du président Kolingba de ne pas reconnaître sa défaite et de modifier le mode de scrutin, le gouvernement français a décidé de suspendre son aide en Centrafrique.
dimanche 29 août
Le président Kolingba a finalement accepté de reconnaître sa défaite aux élections. Il revient sur sa volonté de modifier le scrutin entre les deux tours.
mercredi 1er septembre
Profitant de ses derniers jours de pouvoir, le général-président Kolingba a créé la surprise en faisant libérer l'ancien président-empereur Jean-Bédel Bokassa, condamné à mort en 1987, puis gracié.
dimanche 19 septembre
Deuxième tour de l'élection présidentielle.
mardi 28 septembre
Proclamation officielle des résultats des élections présidentielles : Ange-Félix Patassé a été élu président de la République avec 52,45 % des voix. Ancien ministre et Premier ministre de Jean-Bédel Bokassa, il s’était ensuite opposé à celui-ci et avait créé, en exil à Paris, le Mouvement du peuple centrafricain (MLPC). Originaire du nord du pays, il a a réussi à faire jouer la fibre régionaliste contre les Sudistes.
1994
mardi 11 janvier
Dévaluation de 50 % du franc CFA qui passe de 2 centimes à 1 centime français, imposé par le Premier ministre français Balladur et le Fonds monétaire international.
mercredi 28 décembre
Référendum avalisant la nouvelle Constitution centrafricaine.
1995
lundi 17 avril
Gabriel Koyambounou est nommé Premier ministre.
samedi 10 juin
Le prêtre catholique Paulin Pomodimo (40 ans) est nommé évêque de Bossangoa.
1996
vendredi 12 janvier
Un petit avion de tourisme avec 10 personnes à bord (dont 9 touristes étrangers) a disparu dans la matinée dans le centre du pays. L'appareil se rendait de Bangui au parc national de Manovo-Gounda, dans le nord.
jeudi 18 avril
Une unité d'élite de l'armée s'est mutinée à Bangui. Réclamant de meilleures soldes, les soldats ont volé des véhicules et sont répandus dans la ville, obligeant les commerçants à fermer boutique et désarmant les policiers.
nuit du jeudi 18 au vendredi 19 avril
300 camarades des mutins de Bangui sont arrivés de province.
vendredi 19 avril
La mutinerie a viré à l'affrontement armé dans le centre de Bangui : les mutins et la garde présidentielle ont échangé des tirs d'armes automatiques et il y aurait 13 morts (dont 5 civils) de part et d'autre. Des soldats français stationnés à l'aéroport ont été déployés dans le centre-ville, notamment autour de la cathédrale, pour assurer la protection des ressortissants français. Dans la soirée, le président Ange Félix Patassé, fort du soutien de Paris et de plusieurs autres capitales, a annoncé à la radio que le paiement de trois mois d'arriérés de solde était en cours.
samedi 20 avril
Le calme revient progressivement dans Bangui, certains mutins étant lent à déposer les armes.
dimanche 21 avril
Le porte-parole des mutins a annoncé dans l'après-midi leur retour dans les casernes. Les soldats français continuent toutefois de quadriller les rues de Bangui.
samedi 18 mai
Nouvelle mutinerie de 200 soldats centrafricains du camp Kassai pour protester contre la décision du président Patassé de les désarmer par la garde présidentielle. 2 rebelles ont été tués ainsi que 2 civils, 15 blessés. Les mutins ont pris en otage le colonel Regonessa, chef d'état-major des armées, et Charles Massi, porte-parole du gouvernement.
dimanche 19 mai
Les mutins retiennent en otages quatre dignitaires du régime, dont le président de l'Assemblée, Hugues Debodende, le ministre des ressources énergétiques, Charles Masse et le chef d'Etat-major de l'armée. Des soldats français ont pris position dans les rues de Bangui pour assurer la sécurité des ressortissants français. Des tirs sporadiques sont entendus autour de la présidence, sans véritable affrontement.
lundi 20 mai
Les 1 400 soldats français ont reçu des renforts, alors que deux soldats ont été blessés par balles dans l'après-midi à Bangui. La situation évoluerait vers le dialogue.
mardi 21 mai
La situation est « insurrectionnelle » à Bangui. Depuis deux jours, 12 morts et plus de 60 blessés selon la Croix-Rouge. Les mutins ont pillé une trentaine de villas de ressortissants français, alors que les soldats français ont regroupé un millier de ces derniers dans trois centres d'accueil. Dans la soirée, un Airbus militaire rapatriait sur Paris 138 personnes, alors que de leur coté les Etats-Unis ont commencé à évacuer leurs 280 ressortissants (32 marines sont arrivés à Bangui). Les soldats français protègent aussi les bâtiments officiels.
mercredi 22 mai
Rupture à Bangui des pourparlers entre le gouvernement et les mutins. Ces derniers ont attaqué la maison de la radio. Deux colonnes françaises (200 hommes) fortement armées et appuyées par deux chasseurs bombardiers Mirage F-1 sont alors intervenues pour assister les forces fidèles au président Patassé : les mutins ont été « nettoyés » (deux d'entre eux ont été tués) mais la maison de la radio a été détruite. Le chef de l’Etat, dont les mutins réclament désormais la démission, a décrété un couvre feu sur l'ensemble du territoire. Le ministre français de la Coopération Jacques Godfrain a déclaré que « la mission [de l'armée française] c‘est de maintenir un Etat démocratique » en Centrafrique.
jeudi 23 mai
Le centre culturel français de Bangui a été mis à sac puis incendié dans l'après-midi par des milliers de centrafricains qui manifestaient contre l'intervention française. L'ambassade de France a aussi été visée : les soldats français ont tiré en l'air pour repousser les manifestants.
vendredi 24 mai
Les soldats français ont déjà rapatrié 708 étrangers. Il en reste de 150 à 200. Le général français Bernard Thorette a engagé des pourparlers avec les mutins auxquels les autorités centrafricaines, elles, s’y sont refusées.
dimanche 26 mai
L’armée française est parvenue à un « arrangement technique », signé dans le camp Beal, avec les mutins centrafricains, en présence de l’archevêque de Bangui : les insurgés pourront conserver leurs armes mais seront regroupés dans la caserne dans la caserne du camp Kassaï, placé sous la protection des forces françaises. Les quatre otages ont été libérés. Toutefois, le sort du directeur général de la Sécurité présidentielle, le colonel François N'Djadder Bedaya, reste flou. Le président Patassé accepte de parapher l‘accord et annonce l'amnistie des insurgés ainsi que la formation d'un gouvernement d‘ « union nationale ».
lundi 27 mai
Bangui retrouve un peu de calme. Les mutins ont regagné leurs casernes (camp Kassai et la caserne du régiment de défense opérationnelle du territoire) dans la soirée. Le chef de l'Etat leur a promis l'amnistie et s'est engagé à former un gouvernement de « large ouverture ».
jeudi 30 mai
Le président Patassé a proclamé dans la soirée une loi d'amnistie en faveur des mutins. Elle avait été votée peu avant par l'Assemblée. Les négociations portent maintenant sur les conditions de vie dans les casernes et la tenue d'états-généraux de l'armée.
lundi 6 juin
Le diplomate Jean-Paul Ngoupande a été nommé Premier ministre par le président Patassé. Il était jusqu’alors ambassadeur de la République centrafricaine en France.
mardi 7 juin
Ngoupande a déclaré que la France était prête à aider la Centrafrique à payer les salaires des fonctionnaires.
jeudi 19 septembre
L’ancien empereur Jean-Bedel Bokassa a été hospitalisé dans la soirée au service des soins intensifs de l'hôpital d'Abidjan (Côte-d’Ivoire). L'exilé, qui a eu une congestion cérébrale l'an dernier souffrirait de graves troubles rénaux.
mardi 22 octobre
Le président Patassé a mis en garde les militaires contre toute nouvelle tentative d’insubordination, et notamment les soldats du régiment de défense opérationnelle du territoire, qui refusent leur transfert en province. « Il n'y aura pas de troisième mutinerie », a-t-il lancé, dans la soirée, à la radio.
dimanche 3 novembre
Jean-Bedel Bokassa est décédé dans une clinique de Bangui. L’ancien chef d’Etat centrafricain, au pouvoir de 1966 à 1979, était âgé de 75 ans. Le gouvernement a décidé de lui accorder des funérailles nationales.
nuit du vendredi 15 au samedi 16 novembre
Des militaires du camp Kassai de Bangui ont tué un gendarme venu arrêter un officier évadé de la prison de la capitale, où il était détenu depuis six mois pour malversations.
samedi 16 novembre
Quelques 200 soldats appartenant à deux unités de l'armée se sont retranchés à l'intérieur du camp Kassaï. Commandés par un sergent, les mutins réclament l'augmentation de leurs soldes, et l'annulation d'un ordre de déplacement de leurs unités à 400 km de Bangui.
dimanche 17 novembre
Le calme règne à Bangui où patrouillent des soldats de la garde présidentielle et des parachutistes français.
mercredi 20 novembre
Les soldats toujours en rébellion depuis quatre jours ont pris en otages 34 élèves de l’Ecole nationale de gendarmerie de Bangui. Dans le centre-ville de la capitale, les forces loyalistes gardent le contrôle de la situation. Des soldats français surveillent plusieurs carrefours à bord de blindés légers.
vendredi 22 novembre
Les autorités de Bangui ont annoncé l'échec d'une tentative de coup d'Etat : 13 mutins ont été arrêtés, puis libérés en signe d'apaisement. Parmi eux, le commandant Guy Kolingba, le fils de l'ancien dictateur André Kolingba. Cette opération semble liée à la mutinerie qui dure depuis plus d'une semaine dans le sud-ouest de la capitale. Les mutins, au nombre de 200, contrôleraient notamment un grand dépôt de carburant.
mardi 26 novembre
Les mutins du camp Kasai ont averti le président Ange Patassé qu'ils iraient « jusqu'au bout pour libérer la population centrafricaine de la dictature ». Le chef des mutins, le sergent Roger Congossongo, accuse le chef de l'Etat de « haute trahison ». En ville, des rumeurs « sérieuses » font état d'exécutions sommaires de forestiers et même d'un ou deux ressortissants tchadiens par les mutins.
jeudi 28 novembre
Les militaires mutins ont réaffirmé qu'ils étaient « toujours prêts à tout, jusqu'au départ du président Patassé ». Ils disent attendre de pied ferme un éventuel assaut des forces loyalistes.
samedi 30 novembre
Le président Patassé a décrété un couvre-feu illimité de 19 heures du soir à 6 heures du matin, après des combats à l'arme lourde entre les mutins et les gardes présidentiels, appuyés par des soldats français. Ces combats ont officiellement fait sept morts (dont quatre civils) et une vingtaine de blessés.
mardi 3 décembre
Les rebelles centrafricains ont à nouveau attaqué des positions loyalistes à Bangui. Ils se sont notamment emparés de magasins de l'intendance des forces armées centrafricaines (Faca), avant de se replier d'eux-mêmes sur leurs positions.
nuit du mercredi 4 au jeudi 5 décembre
Des roquettes ont été tirées contre l’hôtel Sofitel de Bangui et une unité française avait tiré un coup de canon pour faire cesser les hostilités.
vendredi 6 décembre
Les familles des employés des agences des Nations unies ainsi que quelques fonctionnaires de l'ONU (soit 95 personnes) ont été évacuées de Bangui. Quelques heures plus tard, une mission de quatre chefs d'Etat africains (Burkina-Faso, Gabon, Mali, Tchad) arrivait dans la capitale centrafricaine pour tenter de résoudre la crise. La mission interafricaine est en outre destinée à permettre à la France de sortir de la situation sans être accusée d'ingérence.
dimanche 8 décembre
Une trêve de 15 jours a été décidée entre le gouvernement et les militaires qui lui tiennent tête depuis un mois. Cette trêve sera mise à profit pour préparer l'application d'un « programme de paix » en dix points.
samedi 14 décembre
Un mois après le début de la troisième rébellion militaire de l'année, les 700 mutins ont annoncé leur intention de poursuivre leur mouvement. Le capitaine Anicet Saulet, le chef de la rébellion, a exigé de nouveau « l'éviction » du président Patassé et affirmé que la demande « n'était pas négociable ». Un comité de médiateurs africains a entamé des contacts dans le but de prolonger la trêve.
dimanche 15 décembre
Des milliers de civils ont fui Bangui.
lundi 16 décembre
La dépouille de l'ex-empereur Bokassa, qui attend depuis le 3 novembre dans une chambre froide de l'hôpital, est passé dans l'après-midi dans les rues d'une ville en état de siège.
mercredi 18 décembre
Le général malien Amadou Toumani Touré, médiateur dans la crise qui agite le pays, a rencontré les soldats mutinés dans les deux places fortes qu'ils tiennent à Bangui. Il a dit son « espoir de parvenir à une solution pacifique ».
lundi 30 décembre
Plusieurs milliers de jeunes venus du quartier tenu depuis six semaines par des mutins ont manifesté en direction du centre de Bangui. Au moins quatre personnes ont été tuées lors de heurts entre les soldats mutinés et les forces loyalistes. Les manifestants réclament la démission du président Patassé et la fin du soutien de la France.
mardi 31 décembre
Dans un discours radiodiffusé, le président Patassé a appelé à la réconciliation nationale. Il a proposé une série de mesures parmi lesquelles figure notamment un projet de loi d'amnistie.
dans l’année
Le président Patassé nomme le général Bozizé comme chef d’état-major de l’armée centrafricaine.
1997
samedi 4 janvier
Les mutins ont tué deux soldats français, un capitaine et un adjudant. Les deux hommes ont été pris sous un tir précis alors qu'ils accompagnaient au quartier de Petevo, le « PC » des mutins, deux membres du Comité international de suivi de la trêve conclue le 5 décembre.
dimanche 5 janvier
Aux premières heures de la matinée, et au nom de la « légitime défense », la quasi-totalité des forces françaises basées à Bangui (un millier d'hommes) est passée à l'action avec l'appui de deux hélicoptères Puma. Objectifs : le « PC » de Petevo (sud-est), le camp Kasaï (nord-est), le commissariat du 6e arrondissement (Petevo), le terminal pétrolier sur l'Oubangui, la station d'émission de la radio nationale et la brasserie Mocaf. Bilan : 10 mutins tués, 30 autres capturés et de nombreuses armes saisies. Aucune perte du côté français, où l'on considérait que « l'essentiel de l'opération avait été fait » et qu'il restait à désarmer les derniers mutins. Par précaution, le gouvernement français, qui entend aussi « sauver le processus démocratique en Centrafrique », a décidé l'envoi à Bangui de 300 soldats supplémentaires. Paris a aussi demandé à Air France de suspendre au moins jusqu'au 8 janvier sa liaison bihebdomadaire Paris-Bangui.
nuit du lundi 6 au mardi 7 janvier
Nouvel incident à Bangui : le père d'un des mutins tués par les soldats français a ouvert le feu sur une patrouille française dans le quartier de Petevo. Un soldat a été blessé, l'agresseur a été tué.
mardi 7 janvier
Le ministre français des Affaires étrangères Hervé de Charette a déclaré que la France doit « conserver » ses responsabilités en Afrique où elle a des accords de défense et de sécurité depuis bientôt 40 ans. « L'armée française va se faire respecter là où elle est ».
mercredi 8 janvier
L'ancien chef d'Etat malien, le général Amadou Toumani Touré, a repris sa médiation entre les autorités centrafricaines et les mutins qui tiennent toujours deux quartiers de Bangui et le camp Kassaï. Les rebelles voudraient se regrouper dans une seule zone. Ils demandent aussi la fin des perquisitions et la libération de leurs trente camarades capturés par les soldats français.
jeudi 9 janvier
Le général malien Touré a annoncé la mise en place d'une table ronde réunissant tous les acteurs de la crise. Ce « Comité de concertation et de dialogue » aura pour tâche d'élaborer des solutions permettant un « dénouement durable ». Le général Touré a affirmé que les contacts étaient « renoués » et qu'il allait « engager la médiation ».
mercredi 15 janvier
La rébellion militaire est sur le point de prendre fin, estime le général Touré. Il a annoncé la mise en place, dans les trois semaines, d'une force interafricaine d'interposition « de trois cents hommes ou plus », chargée notamment du « problème délicat » du ramassage des armes en circulation dans Bangui. Cette force pourrait rester six mois.
jeudi 16 janvier
Un soldat rebelle a été tué à Bangui et un autre fait prisonnier lors d'un accrochage entre une patrouille française et un groupe de mutins. Ce dernier, qui venait de rançonner des habitants du quartier où ils sont retranchés, ont ouvert le feu sur les soldats français qui ont riposté.
jeudi 23 janvier
Le principal médiateur africain et le leader des soldats centrafricains mutinés depuis le 15 novembre ont annoncé ensemble à Bangui que « la mutinerie est terminée ». Les documents mettant officiellement fin à la rébellion devraient être signés ce jour, mais les mutins ont promis d'assurer dès la soirée la « libre circulation des personnes et des biens » dans la zone qu'ils occupaient.
jeudi 30 janvier
L’indépendant Michel Gbezera-Bria succède à Jean-Paul Ngoupande (PUN) comme Premier ministre.
mercredi 26 février
La France a décidé de retirer une partie de ses coopérants présents en Centrafrique : ceux qui sont attachés à la sécurité présidentielle. Depuis quelques jours les Français et leurs véhicules sont la cible de jets de pierres à Bangui.
en février
Création d'un gouvernement de coalition.
du samedi 22 au dimanche 23 mars
Des combats ont opposé des soldats tchadiens de la force interafricaine d'interposition à des mutins centrafricains à Bangui. Le bilan est de 11 morts et d’une trentaine de blessés. Les Tchadiens affirment avoir riposté à des « attaques inopinées », les ex-mutins prétendent pour leur part que les accrochages ont été provoqués par des éléments de la force d'interposition.
du samedi 29 au dimanche 30 mars
De nouveaux affrontements meurtriers ont éclaté entre des mutins centrafricains et la Mission interafricaine de surveillance des accords de Bangui (Misab).
lundi 31 mars
Une réunion sur la crise centrafricaine a commencé, mais sans la participation pourtant prévue des mutins. Objectif : examiner les moyens d'une « décrispation de la situation ».
lundi 16 juin
Les présidents centrafricain Ange-Félix Patassé, malien Alpha Oumar Konaré et tchadien Idriss Deby, ainsi que le Premier ministre de Guinée équatoriale Angel Serafin Seriche Duncan et le ministre sénégalais des Affaires étrangères Moustapha Niasse sont arrivés à Libreville (Gabon) pour assister aux premières négociations de paix sur le Congo, déchiré par l'opposition entre le président Lissouba et l'ancien président Sassou Nguesso.
vendredi 20 juin
Un braquage manqué est à l'origine de la nouvelle flambée de violence qui ensanglante régulièrement Bangui. Deux soldats ex-mutins ont tenté de voler un véhicule de la Misab, la force d'interposition multinationale (750 soldats de six pays africains : Burkina-Faso, Gabon, Mali, Tchad, Sénégal et Togo, soutenus par une unité françaises de 50 hommes). Mais ils se sont fait arrêter par deux soldats sénégalais. Cette arrestation a déclenché l'hostilité entre les ex-mutins et les soldats de la Misab ainsi que les troupes loyales au président Patassé.
samedi 21 juin
Dans l'après-midi, trois obus sont tombés sur l'ambassade de France. Sept personnes ont été blessées, dont quatre Français (un sous-officier a été grièvement atteint). Ces obus provenaient du camp Kassai où est cantonnée une partie des ex-mutins. Ils ont été tirés peu après une série de passage à basse altitude de deux Mirage français et alors que deux hélicoptères français survolaient en permanence les abords du quartier favorable aux ex-mutins. Les troupes françaises assurent la surveillance des principaux carrefours et artères, hors de la zone de combat, en véhicules blindés.
dimanche 22 juin
Les combats se poursuivent à Bangui. Un premier bilan fait état de 23 morts et 70 blessés.
lundi 23 juin
Plus d'un millier d'habitants de deux quartiers du sud-est de Bangui ont été invités à quitter leurs domiciles pour permettre aux soldats de la Misab de nettoyer les poches de résistance encore aux mains des mutins. Moins violentes que les deux derniers jours, les opérations de la Misab ont cependant mis en œuvre des armes lourdes. Selon certains habitants évacués, « les mutins sont complètement ébranlés. Beaucoup ont fui après avoir enfoui leurs armes ou même les avoir jetées dans des puits ». Des obus partis du camp Kassai ont quand même touché l'ambassade de France et un hôtel, mais sans faire de victimes. L'armée française n'est pas intervenue directement, selon Paris. Elle a seulement apporté un « appui logistique ponctuel et limité » à la Misab, affirme le ministre des Affaires étrangères. L'intervention héliportée française a été effectuée « en situation de légitime défense ».
mardi 24 juin
Le calme est revenu à Bangui : les mutins sont pratiquement tous retranchés dans le camp Kassai où ils sont bloqués et isolés du reste de la ville. Les destructions opérées dans ces quartiers et la peur de nouveaux combats ont encore poussé des centaines d'habitants à quitter la zone, déménageant souvent tous leurs biens, soit hors de la ville, soit dans d'autres quartiers. L'armée, fidèle au président Patassé, est entrée à son tour dans la zone rebelle où elle a arrêté une centaine de mutins qui cherchaient à fuir par le fleuve. Des témoins affirment qu'il y aurait eu des exécutions sommaires : ils ont vu des cadavres criblés de balles ou même égorgées.
vendredi 27 juin
A Bangui, les mutins ont commencé à remettre leurs armes lourdes à la force internationale d'interposition. Au cours d'une cérémonie organisée à l'ambassade de France, quatre mortiers ont été restitués. La cérémonie a en outre permis de conclure un cessez-le-feu de quatre jours. Cette trêve doit permettre aux habitants de Bangui d'enterrer leurs morts et aux mutins de poursuivre la remise des armes. Quelque 50 000 personnes ont fui les combats dans la capitale et trouvé refuge dans deux villages au sud de la ville.
jeudi 24 juillet
Selon le journal français Libération, la France aurait décidé de fermer d'ici la fin de l'année sa base militaire de Bouar (dans l'ouest de la Centrafrique) et de retirer progressivement ses forces à Bangui (1 400 hommes au total). Alain Richard, le ministre de la Défense, en tournée en Afrique à partir du 30 juillet, devrait aller lui-même porter la nouvelle au président Patassé, dont les rapports avec la France sont déjà tendus.
vendredi 1er août
En tournée en Afrique centrale, Alain Richard a annoncé la fermeture de la base de Bouar, un retrait « progressif » mais pas définitif de la garnison de Bangui (éléments d'assistance opérationnelle) et le maintien de la base aérienne de M'Poko.
1998
samedi 7 mars
L'armée française a remis aux autorités centrafricaines le camp militaire Béal, situé dans le centre de Bangui, qu'elle occupait depuis juillet 1991. Les départs des 200 soldats français de ce camp doivent s'échelonner jusqu'au 15 avril.
vendredi 27 mars
A l'unanimité, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté le lancement d'une opération de maintien de la paix en Centrafrique. La première sur le continent depuis cinq ans. La résolution crée une force de 1 350 hommes pour une période initiale de trois mois. La reconduction de cette opération dépendra des progrès réalisés par ce pays dans la mise en place des réformes politiques et économiques avant les législatives prévues pour août-septembre. La Minurca (mission des Nations unies en Centrafrique) succédera le 15 avril à l'actuelle force interafricaine soutenue par la France.
vendredi 10 avril
Un défilé sur la principale artère de Bangui a marqué le départ des derniers soldats français stationnés en Centrafrique. D'autres reviendront bientôt, mais dans le cadre d'une mission de l'ONU pour faire appliquer un accord de paix.
mercredi 15 avril
Le drapeau de l'ONU a été hissé à Bangui, où la Minurca, entame un mandat de trois ans pour assurer le retour au calme dans un pays en crise depuis deux ans. La nouvelle force a installé son siège dans l'ancienne base française du camp Béal.
dimanche 17 mai
Ange-Félix Patassé a participé à Kinshasa (ex-Zaïre) aux cérémonies marquant le premier anniversaire de la prise du pouvoir du dictateur Laurent-Désiré Kabila.
jeudi 28 mai
Le président Patassé a nommé Michel Adama-Tamboux président de la Commission électorale mixte et indépendante (CEMI).
1999
dimanche 3 janvier
Une centaine de soldats des forces armées congolaises (FAC, ex-Zaïre) sont arrivés par avion à Bangui. Armés de fusils mitrailleurs et de lance-roquettes, ces soldats ont traversé le fleuve Oubangui pour mettre fin aux pillages dans la région congolaise de Zongo, de l’autre côté du fleuve.
lundi 1er février
Anicet Georges Dologuélé (MLPC) succède à l’indépendant Michel Gbezera-Bria comme Premier ministre.
samedi 21 août
Deux religieuses françaises et une coréenne ont été violées par six soldats congolais dans leur résidence de Bangassou, en République centrafricaine, à la frontière de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre). Une fois leur forfait commis, les soldats ont regagné le Congo.
dimanche 19 septembre
Premier tour de l’élection présidentielle centrafricaine, déjà reportée à deux reprises depuis le mois d’août pour cause de retard dans la mise à jour des listes électorales. 1 700 000 électeurs ont le choix entre dix candidats. Les neuf candidats opposés au président sortant, Ange-Félix Patassé, ont passé un pacte de désistement au deuxième tour pour celui d’entre eux le mieux placé. Ce premier tour s’est déroulé sans incident grave et ni le pouvoir ni l’opposition ne semblent vouloir contester la régularité du scrutin.
samedi 2 octobre
Proclamation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 19 septembre : le président sortant, Ange-Félix Patassé, a été réélu avec 51,63 % des voix. Il devance l’ancien président André Kolingba (19 %) et huit autres candidats qui dénoncent des fraudes.
dimanche 3 octobre
Les neuf candidats de l’opposition ont réclamé l’annulation de l’élection présidentielle. Dans un communiqué commun, ils dénoncent un scrutin entaché, disent-ils, par de « graves irrégularités et trucages » et exigent un nouveau scrutin conforme à la Constitution.